Contenu :
L’onction d’Aaron seul — la souveraine sacrificature de
Christ
L’onction de la
famille sacerdotale
L’onction de la
tente d’assignation et de tous ses éléments
Il nous
paraît utile de dire quelques mots au sujet de la consécration des
sacrificateurs et celle du sanctuaire.
En ce qui concerne
la famille sacerdotale, il convient tout d’abord de distinguer en Aaron :
→ d’une part sa personne comme homme peccable (capable de pécher), devant
offrir des sacrifices pour lui-même, devant être purifié, lavé,
sanctifié : « Car tout souverain
sacrificateur pris d’entre les hommes est établi pour les hommes dans
les choses qui concernent Dieu, afin qu’il offre et des dons et des sacrifices
pour les péchés, étant capable d’avoir de l’indulgence pour les ignorants et
les errants, puisqu’il est aussi lui-même enveloppé d’infirmité ; et, à cause
de cette infirmité, il doit offrir pour les péchés, comme pour le peuple, ainsi
aussi pour lui-même. » (Hébreux 5 v.1-3) – « … tu feras approcher Aaron et ses fils à l’entrée de la tente d’assignation, et tu les laveras avec de l’eau. » (Exode 29 v.4).
→ d’autre part la nature de sa fonction de souverain sacrificateur, figure de celle que
Christ exerce dans le ciel pour nous croyants.
Si Aaron
devait être aspergé de sang comme devaient l’être ses fils, nous comprenons que le
Seigneur n’avait pas à être mis au bénéfice de sa propre œuvre pour devenir
souverain sacrificateur.
Dans le chapitre 29 de l’Exode, nous assistons à l’investiture
de la sacrificature.
Dans les
versets 5 à 7 [Et tu prendras les vêtements, et tu feras revêtir à Aaron la tunique et
la robe de l’éphod, et l’éphod, et le pectoral, et tu le ceindras avec la
ceinture de l’éphod ; et tu placeras la tiare sur sa tête, et tu mettras le
saint diadème sur la tiare. Et tu prendras l’huile de l’onction, et tu la
verseras sur sa tête, et tu l’oindras.] : Aaron
est orné de ses vêtements de gloire, établi seul dans son office. Cette
scène nous reporte à la déclaration de l’épître aux Hébreux où
Dieu salue son Fils comme souverain sacrificateur. « Ayant été consommé, il
est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, l’auteur du salut éternel, étant
salué par Dieu souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec » (Hébreux 5 v.9-10).
Au verset 7
d’Exode 29, Aaron est oint seul. C’est
sur le Seigneur seul, au jour du baptême dans le Jourdain, que le Saint Esprit est
descendu, Celui en qui le Père déclare trouver son plaisir.
En revanche,
au verset 21 du chap. 29, après l’évocation du sang du bélier de consécration
(nécessaire pour Aaron comme homme, mais non pour le
Seigneur), Aaron est à nouveau
oint d’huile, en
compagnie de ses fils.
Par cette
onction de la famille sacerdotale, nous sommes reportés à la scène décrite
en Actes 2 : « Ayant donc été exalté
par la droite de Dieu, et ayant reçu de la part du Père l’Esprit Saint promis,
il a répandu ce que vous voyez et entendez » (Actes 2 v.33) ; c’est alors la scène de la Pentecôte, la constitution
du corps de Christ, par
le Saint Esprit venu sur la terre.
Notons des détails très significatifs :
Au verset
7, il
n’est pas dit qu’Aaron doive s’approcher
pour être oint, mais
ses fils doivent l’être pour être revêtus. Mais quant à l’établissement dans la fonction
sacerdotale, [mise de la ceinture : « … tu les
ceindras de la ceinture, Aaron et ses fils, … » (v. 9)], les fils ne peuvent pas l’exercer
sans Aaron.
De
surcroît, Aaron se revêt lui-même de ses vêtements sacerdotaux, alors que ses fils ont été
revêtus :
« …tu feras
revêtir à Aaron la tunique et la robe de l’éphod, et l’éphod, et le
pectoral, et tu le ceindras avec la ceinture de l’éphod, … » (v.5)
« … Et tu feras approcher ses fils, et tu les revêtiras des tuniques ; … » (v.8)
« Et tu en oindras la tente d’assignation, et l’arche du
témoignage, et la table et tous ses ustensiles, et le chandelier et ses ustensiles,
et l’autel de l’encens, et l’autel de l’holocauste et tous ses ustensiles, et
la cuve et son soubassement ; et tu les sanctifieras, et ils seront très-saints
; quiconque les touchera sera saint. » (Exode 30 v.26 à 29)
« Et tu prendras l’huile de l’onction, et tu en oindras
le tabernacle et tout ce qui est dedans ; et tu le sanctifieras avec tous ses
ustensiles, et il sera saint. Et tu oindras l’autel de l’holocauste et tous ses
ustensiles ; et tu sanctifieras l’autel, et l’autel sera une chose très-sainte.
Et tu oindras la cuve et son soubassement, et tu la sanctifieras. » (Exode 40 v.9 à 11)
Les
composants de l’huile de l’onction sainte sont décrits au chapitre 30 v.22 à 33.
Les
sacrificateurs, le tabernacle et tous ses ustensiles devaient en être oints.
Dieu a oint son Fils, Jésus de Nazareth, de l’Esprit Saint et de
puissance : « Jésus qui était de
Nazareth, comment Dieu l’a oint de l’Esprit
Saint et de puissance, lui qui a passé de lieu en lieu, faisant du
bien, … car Dieu était avec lui … » (Actes
10 v.38).
Toute l’excellence des grâces de l’Esprit Saint
étaient en Lui et découlaient de Lui.
Notre
Seigneur, conçu du Saint Esprit, oint du Saint Esprit, élevé dans la gloire, l’a répandu sur son assemblée et dans
les siens, témoignage
d’une rédemption obtenue.
Nous
trouvons ici, dans le cadre de l’onction du tabernacle, des ustensiles et de
ceux qui exerçaient leur service, une belle et éloquente image illustrant ce
qui se réalise spirituellement dans l’Assemblée. Il va sans dire qu’il n’y a
plus d’élément matériels dans l’Assemblée, à la seule exception de la Cène du
Seigneur. Tout se réalise sous l’action et la direction du Saint Esprit :
« … Or il y a diversité de dons de grâce, mais le
même Esprit : et il y a diversité de services, et le même Seigneur ; et il y a
diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. Or à chacun est
donnée la manifestation de l’Esprit en vue de l’utilité. Car à l’un est donnée,
par l’Esprit, la parole de sagesse ; et à un autre la parole de connaissance,
selon le même Esprit ; et à un autre la foi, par le même Esprit ; et à un autre
des dons de grâce de guérisons, par le même Esprit ; et à un autre des
opérations de miracles ; et à un autre la prophétie ; et à un autre des
discernements d’esprits ; et à un autre [diverses] sortes de langues ; et à un
autre l’interprétation des langues. Mais le seul et même Esprit opère toutes
ces choses, distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît. Car de même
que le corps est un et qu’il a plusieurs membres, mais que tous les membres du
corps, quoiqu’ils soient plusieurs, sont un seul corps, ainsi aussi est le
Christ. Car aussi nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un
seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres ; et nous
avons tous été abreuvés pour l’unité d’un seul Esprit. … » (1 Corinthiens 12 v.4 à 13)
Il en va de
même quant à la recherche de l’unité de l’Esprit :
« … vous appliquant à garder l’unité de l’Esprit par le lien de
la paix. » (Ephésiens 4 v.3)
Remarquons que la sainteté divine ne tolère aucune contrefaçon pour la
satisfaction de l’homme. Voici quelques exemples de contrefaçon de l’action de l’Esprit :
culte organisé, ministère pastoral ou autre conduit par l’esprit de l’homme,
des prières récitées, etc. …, car : «
… l’homme
animal ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu, car elles lui
sont folie ; et il ne peut les connaître, parce qu’elles se discernent
spirituellement. » (1 Corinthiens 2 v.14)
En
revanche, nous avons une belle illustration de cette action du Saint Esprit dans le Psaume 133 v.1 & 2 : « Voici,
qu’il est bon et qu’il est agréable que des frères habitent unis ensemble !
C’est comme l’huile précieuse, répandue sur la tête, qui descendait sur la
barbe, la barbe d’Aaron, qui descendait sur le bord de ses vêtements ». Dieu veuille que ces dispositions
divines ordonnées à Israël, trouvent leur réalisation spirituelle dans la vie
d’assemblée.
La 1ère
partie de la 1ère description du tabernacle (Exode 25 à 27) nous
conduit de
l’intérieur de l’habitation
de Dieu vers
l’extérieur. C’est
le chemin de Dieu,
celui du Seigneur Jésus, descendu du ciel.
La 2ème
partie de cette 1ère description du tabernacle (Exode 28 à 31), à l’inverse,
nous conduit de l’extérieur vers l’intérieur. C’est le
chemin du croyant-sacrificateur appelé à présenter le parfum sur l’autel de l’adoration.
Nous
comprenons alors que l’exercice d’un tel service accompli par le croyant,
revêtu de Christ, entrant dans les lieux saints nécessite :
→ La lumière du Saint
Esprit : « … ils t’apporteront de l’huile d’olive pure, broyée, pour
le luminaire, pour faire luire les lampes continuellement. Aaron et ses fils
les arrangeront devant l’Éternel, depuis le soir jusqu’au matin, dans la tente
d’assignation, … »
(Exode 27 v.20 & 21)
→ L’établissement de la
souveraine sacrificature, qui est une image de celle de Christ
et à laquelle est associée celle des croyants, imagés par les fils d’Aaron. C’est
le sujet traité en Exode 28 ainsi qu’en Exode 29, jusqu’au verset 44.
Ce n’est que
sous ces conditions que pourra se réaliser le vœu divin d’habiter au milieu de
son peuple et d’être leur Dieu : « Et j’habiterai au milieu des fils d’Israël, et je leur serai
Dieu ; et ils sauront que moi, l’Éternel, je suis leur Dieu, qui les ai fait sortir
du pays d’Égypte, pour habiter au milieu
d’eux. Je suis l’Éternel, leur Dieu. » (Chap. 29 v.45 & 46).
Nous
comprenons qu’après cela, l’autel d’or soit évoqué directement à la suite dans Exode 30 v.1 à 10. Là, à la lumière du chandelier, l’encens des drogues odoriférantes
décrit en Exode 30 v.34 à 38 est consumé, exhalant son parfum, figure
des gloires égales et infinies de Christ.
Un tel service effectué dans le sanctuaire, et cela non seulement à l’autel d’or, mais
aussi à la table des pains de proposition et au chandelier, résulte
du rachat de nos âmes,
symbolisé par l’argent de la propitiation, spécifié en Exode
30 v.11 à 16, et nécessite la purification pratique, symbolisé par le lavage à la cuve
d’airain, décrit Exode 30 v.17 à 21.
N’est-il
pas frappant que nous trouvions là les deux éléments précisément absents dans
la 1ère partie de la narration dans les Chapitres 25 à 27 v.20 ?