Expérience et confiance du chrétien traversant ce monde

Introduction

Ce beau cantique nous décrit l’expérience que fait un chrétien authentique en traversant ce monde.

Certains lecteurs estimeront peut-être qu’il est excessif d’insister sur cet aspect de la véracité de la conversion. Cette question est cependant vitale, car tout ce qui est dit plus loin ne peut concerner en aucune manière une personne, qui, bien que portant le nom de chrétien (il y en a beaucoup de nos jours),  n’est pas passée par une vraie conversion. Ces personnes ont peut-être été impressionnées par une prédication, par une ambiance, etc. … mais le secret du cœur n’a pas été touché, tout est resté au niveau de la stimulation d’émotions.

La substance de ce cantique s’adresse à tous chrétiens authentiques. Ils sont nés de nouveau, possèdent donc la vie divine et éternelle. Ils n’appartiennent plus à ce monde, dont le prince est Satan. Chaque authentique chrétien appartient à un « autre monde », à une création nouvelle, la vie divine se manifestant dans l’homme nouveau, résultant de sa nouvelle naissance.

Un monde ennemi

Dès ses premiers pas dans ce monde, après la nouvelle naissance, l’âme réalise qu’elle évolue dans un domaine où Satan règne. Il règne en se présentant soit comme un lion rugissant (1 Pierre 5 v.8), soit comme un ange de lumière (2 Corinthiens 11 v.14).

Le monde dans la Bible est souvent imagé par une mer agitée et tourmentée par le vent. Comme nous le montre le récit de Luc 8 versets 22 à 25 où le Seigneur Jésus apaise le tempête.

Le premier verset de ce cantique décrit la situation normale du chrétien. Souvent plusieurs essaient de faire croire que devenus chrétiens, ils sont transformés en possédant une force propre qui leur permet de traverser toutes les adversités et affronter les stratagèmes du Diable que ce soit sous forme d’ange de lumière ou de lion rugissant ! Ce raisonnement est en apparence juste, mais de fait il ne l’est pas. C’est la faute dans laquelle les Corinthiens étaient tombés (voir 1 Corinthiens 4 v. 10 : « … vous êtes sage en Christ ; nous sommes faibles, mais vous forts ; vous en honneur, mais nous dans le mépris »). L’apôtre Paul nous dit clairement en 2 Corinthiens 12 au v. 10 : « … quand je suis faible, alors je suis fort. » En d’autres termes, pour être fort en Christ (ce n’est qu’en lui que l’on trouve la force par le Saint Esprit), il faut d’abord être conscient de sa propre faiblesse, de sa propre incapacité, afin de ne compter que sur ce que le Seigneur Jésus donne.

C’est dans l’esprit d’une âme dépendante du Seigneur que ce cantique présente les expériences de cette âme.

Tout découle de la présence du Seigneur Jésus comme promis en Matthieu 28 verset 20 : « … moi je suis avec vous tous les jours … ».

Le cœur est-il alors troublé ? Non ! Jésus étant avec cette âme en difficulté, elle ne craint rien ! L’absence de crainte est due uniquement à la présence du Seigneur Jésus !

C’est par la foi que cette expérience est réalisée et pas autrement ! Toute forme de mysticisme est exclue !

Jamais découragé ?

Qui oserait dire qu’il n’a jamais connu le découragement devant une situation sans issue à vue humaine? Il nous arrive à nous, croyants authentiques, de passer par des heures sombres ! C’est une situation courante, et tout à fait normale. Le Seigneur ne nous a pas promis une vie paisible et tranquille sur cette terre ! Pour s’en convaincre, il suffit de lire le nouveau testament. On n’y trouve jamais une vie paisible sur la terre : voir les expériences de l’apôtre Paul ! La vie paisible sur la terre n’aura lieu que pendant le règne millénaire, le règne de justice et de paix. Mais ce règne ne concerne pas directement le chrétien. Il concerne le résidu du Peuple d’Israël ainsi que ceux des nations qui auront cru à l’évangile du royaume qui sera prêché après que le Seigneur Jésus sera venu sur la nue enlever son Eglise.

Plusieurs « prédicateurs » présentent un « évangile » qui stimule les émotions des auditeurs, en leur « vendant un Jésus, qui va leur solutionner tous les problèmes qu’ils rencontrent dans leur vie » ! Il ne s’agit alors pas du « Jésus des Ecritures » ! Car la Parole ne nous enseigne pas cela ! Ces « prédicateurs » sont ce que la Parole de Dieu appelle des faux docteurs !

Pour le chrétien, la paix et le repos se trouvent dans les lieux célestes en Christ, où il y est assis (lire Ephésiens 1 & 2). Si le chrétien a la jouissance des lieux célestes où Christ est, alors qu’il est encore sur la terre, il ne trouve aucun repos et aucune paix dans les circonstances de la vie. C’est ainsi aussi que la vie parait parfois sombre à ses yeux.

Mais quand la vie lui apparait sombre, il a une ressource qui dissipe cette ombre ! Cette ombre n’est pas dissipée par un changement des circonstances, ce qui satisferait notre cœur naturel ! Elle est dissipée par les regards dirigés, non plus sur les circonstances ténébreuses, mais vers celui qui est la lumière, le Sauveur de gloire qui se manifeste par sa Parole : « … ta Parole est une lampe à mon pied, et une lumière en mon sentier... » (Psaume 119 v. 105).

En tournant ainsi les regards, qu’est que l’âme voit ? Elle voit le Seigneur Jésus comme nous le décrit, entre autres, 2 Corinthiens 3 v.18 : « … nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en  la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit.»

Et par la foi, l’âme alors y voit le regard du « miséricordieux et fidèle souverain sacrificateur », qui l’encourage comme nous l’enseigne Hébreux 2 v.18 « … en ce qu’il a souffert lui-même, étant tenté, il est à même de secourir ceux qui sont tentés. ».

Le résultat en est que l’âme est comblée de bonheur !

C’est ce qu’a vécu l’apôtre Paul, alors que le Seigneur ne changeait pas ses circonstances extérieures, mais l’encourage par ces mots : « ma grâce te suffit » !

Le chrétien sent il sa faiblesse ?

Oui le chrétien, s’il est dans un bon état spirituel, sent sa faiblesse. Ne pas sentir sa faiblesse est le signe d’un mauvais état spirituel ! C’est quand nous comptons sur nos propres forces que nous nous croyons forts, qu’en réalité nous nous trouvons dans un état de dangereuse faiblesse, une proie idéale pour le Diable ! Se croire fort est simplement une forme d’orgueil spirituel, ce qui en soi-même est pécher !

Devant le danger, le chrétien se sent incapable de le traverser seul ! Il sent sa faiblesse extrême ! Il a besoin des secours du Seigneur Jésus, qui en tant que bon Berger, prend sa brebis dans ses bras. C’est seulement ainsi que je puis traverser le danger !

C’est là l’amour du Seigneur, que rien ne peut affaiblir !

C’est ainsi qu’abrité dans les bras du bon Berger, l’âme n’est alors pas alarmée et peut  traverser le danger.

Heureuse conclusion

La conclusion se trouve dans le dernier verset de ce cantique.

Ces expériences vécues avec le Seigneur comble l’âme de bonheur : elle connait l’amour du Seigneur et a la certitude que sa grâce sans limite l’accompagnera jour après jour.

La certitude inébranlable du chrétien, pèlerin et étranger dans ce monde, réside dans le fait que le Seigneur ne peut jamais changer : « Car moi, l’Eternel, je ne change pas … » (Malachie 3 v.6).