L’EVANGILE

Qu’est-ce que l’Evangile de la grâce ou la Bonne Nouvelle de la grâce ?

 

Les milieux chrétiens utilisent très souvent le terme « Evangile », sans pour autant en donner la pleine signification. On s’aperçoit qu’il y a des différences fondamentales.

La première confusion consiste à ne pas faire la différence entre l’Evangile du Royaume (Règne de Christ sur la terre, ou règne millénaire) prêché par Jean-Baptiste et aussi par le Seigneur Jésus dans sa première venue comme Roi rejeté. Cet Evangile sera encore prêché après l’enlèvement de l’Eglise (ensemble des vrais croyants), et lors de la « grande tribulation », ces évènements sont encore à venir et ne concernent pas directement les chrétiens, auxquels s’adresse l’Evangile de la grâce, amorcé par le Seigneur Jésus, suite à son rejet comme Roi, et ensuite par les Apôtres après la descente du Saint-Esprit à la Pentecôte. Ce sujet est traité dans le message intitulé « L’importance de faire la différence entre l’Evangile de la grâce & l’Evangile du royaume. ».

Dans ce message, l’Evangile est utilisé dans le sens de l’Evangile de la Grâce.

Evangile signifie « Bonne Nouvelle ». La bonne nouvelle est que Dieu offre la grâce au pécheur qui se repent. Le sujet de la repentance est traité dans le message intitulé « Qu’est-ce que la repentance ? Me suis-je suffisamment repenti ? », où nous avons vu que Dieu donne l’ordre aux hommes qu’ils se repentent ! Nous avons aussi vu que l’homme en est incapable, mais Dieu dans sa grâce en donne le moyen, ce moyen il l’a pourvu lui-même lorsqu’il a abandonné le Seigneur Jésus pendant les trois dernières heures de la croix, les trois heures de ténèbres. Pour être au bénéfice de cette grâce, il suffit de passer par la conversion, qui, si elle est réelle et vraie, se manifestera par la repentance qui en est le tout premier fruit! Le sujet de la conversion est traité dans le message intitulé « Qu’est qu’une vraie conversion ?  Qu’est-ce qu’un vrai croyant ? ».

Avant d’aller plus loin, il est encore nécessaire de faire une autre distinction, celle du régime de la loi et celui de la grâce.

Le régime de la loi, est celui des ordonnances. Dieu donne des ordres, et l’homme doit y obéir, il n’a aucune autre alternative, bien qu’il soit incapable d’y répondre. La loi dit : « fais ces choses qui te sont ordonnées et tu vivras ! ». La grâce est toute différente ! Dieu dit à l’homme, tu es incapable de répondre à ce que ma sainteté exige de toi, mais dans ma grâce j’y ai pourvu à Golgotha, Mon Fils, Jésus-Christ, ayant pris la forme d’un homme, a répondu à ta place sur la croix. Dans ma grâce, je t’accorde le salut sur base de la simple foi, en passant par une vraie conversion.

Lisons maintenant un passage de la Bible, dans la 1ère Epitre de Paul à Timothée au chapitre 1, versets 8 à 17 :

8 Mais nous savons que la loi est bonne, si quelqu’un en use légitimement, 9 sachant ceci, que [la] loi n’est pas pour le juste, mais pour les iniques et les insubordonnés, pour les impies et les pécheurs, pour les gens sans piété et les profanes, pour les batteurs de père et les batteurs de mère, pour les homicides, 10 pour les fornicateurs, pour ceux qui abusent d’eux-mêmes avec des hommes, pour les voleurs d’hommes, les menteurs, les parjures, et s’il y a quelque autre chose qui soit opposée à la saine doctrine, 11 suivant l’évangile de la gloire du Dieu bienheureux, qui m’a été confié.

12 Et je rends grâces au christ Jésus, notre Seigneur, qui m’a fortifié, de ce qu’il m’a estimé fidèle, m’ayant établi dans le service, 13 moi qui auparavant étais un blasphémateur, et un persécuteur, et un outrageux ; mais miséricorde m’a été faite, parce que j’ai agi dans l’ignorance, dans l’incrédulité ; 14 et la grâce de notre Seigneur a surabondé avec la foi et l’amour qui est dans le christ Jésus. 15 Cette parole est certaine et digne de toute acceptation, que le christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont moi je suis le premier. 16 Mais miséricorde m’a été faite, à cause de ceci, [savoir] afin qu’en moi, le premier, Jésus Christ montrât toute sa patience, afin que je fusse un exemple de ceux qui viendront à croire en lui pour la vie éternelle. 17 Or, qu’au roi des siècles, l’incorruptible, invisible, seul Dieu, soit honneur et gloire aux siècles des siècles ! Amen.

L’évangile continue à être proclamé dans le monde. Dans les pays chrétiens, il est connu dans ses grandes lignes par des multitudes de personnes. Nous avons aussi le devoir de le faire connaître à la fois en paroles et en actes, c’est-à-dire en témoignage, de sorte que la puissance de Dieu dans cet évangile (car l’évangile est la puissance de Dieu en salut à quiconque croit) se déploie ainsi à la gloire de Dieu. Il continue à le faire.

L’évangile est quelque chose de tout simple, peut-être trop simple au regard de la pensée des hommes. Il demeure invariablement le même évangile, dont la puissance se fait connaître depuis tant de siècles. Bien entendu, la grâce de Dieu opérait avant même que Christ vint, mais depuis lors l’évangile de la réconciliation opérée par l’œuvre de Christ a la croix est prêché. Que de résultats à salut il a produit !

L’évangile, par sa simplicité, est mis à la portée de tous sans distinction de culture ou d’éducation. Mais il est si simple que l’homme naturel (*), par à la fois son intelligence et son cœur naturel, s’en détourne facilement.

 (*) « naturel » signifie : dans sa nature de fils ou fille d’Adam & Eve, c’est-à-dire de nature pécheresse, dans sa nature non régénérée. Car il faut naître de nouveau (voir Jean 3 v. 1 à 21).

La portion des Ecritures rappelée plus haut (1 Timothée 1 v. 8 à 17) présente l’évangile dans toute sa simplicité.

Le grand Apôtre, Paul, a été l’instrument choisi de Dieu pour présenter tant de vérités diverses et si élevées, qu’il le résume dans cette portion de la Parole. Il utilise des mots connus, souvent répétés qui en font ressortir l’essence : « Cette parole est certaine et digne de toute acceptation, que le christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs » [à savoir pas seulement des pécheurs mais les pécheurs], « dont moi je suis le premier. » Quelle simplicité ! Comme c’est facile à comprendre ! De ce fait, il est étrange que l’on n’y prête pas plus d’attention !

La réalité est que, beaucoup «connaissent» cet évangile. Ils pourraient même en exposer les éléments. Mais dans les faits, ils n’ont jamais été touchés par lui !

Il est clair que Dieu connait l’œuvre produite dans le secret du cœur, et nous n’avons pas à en préjuger. Cependant, combien d’âmes ayant été en contact avec l’évangile (*) ne diraient sans doute pas qu’elles ne croient pas ou que ce n’est pas la Vérité, mais si on les presse un peu, elles apparaissent tellement indifférentes, inertes et froides vis-à-vis de ce que proclame la grâce infinie de Dieu envers les pécheurs. Il y a dans le monde une multitude d’âmes dans cet état. C’est le cas de la multitude de chrétiens de nom ! De nombreux passages de la Parole semblent avoir « glissés » sur eux. Par conséquent, ils ne peuvent pas se réjouir de la joie excellente de ceux qui ont saisi la valeur et la réalité de cet évangile.

 (*) en particulier des enfants de chrétiens, des jeunes gens, des personnes qui ont grandi en recevant un enseignement empreint de l’évangile.

L’argument avancé est que : l’évangile est en effet trop simple, et puis c’est toujours le même …, il ne s’est pas adapté au monde moderne,  il n’est pas changé, … il est monotone !

L’esprit des hommes aime le changement et la variété, c’est pourquoi qu’il y a tant et tant de doctrines, tant d’enseignements, tant de spéculations qui prétendent prendre leur point de départ dans l’évangile. Ils prétendent même le développer ! De fait, en réalité, non seulement ces enseignements spéculatifs pervertissent l’évangile mais ils l’annulent !

Dans toute sa portée, l’évangile s’étend à tous les résultats qu’il produit par la puissance du Saint-Esprit ! Il ne se réduit pas au seul appel des âmes, et à la proclamation du salut par la foi en Christ et en son œuvre ! Mais même si on ne considère que ses éléments essentiels et fondamentaux, l’évangile n’a pas varié ! La raison en est qu’il est la proclamation de ce que Dieu est dans toutes ses perfections et dans son bonheur infini.

L’Apôtre appelle ici l’évangile qu’il prêchait : « l’évangile de la gloire du Dieu bienheureux ». La gloire, c’est l’ensemble des perfections divines. Par l’évangile, Dieu met toutes ses gloires, toutes ses perfections à la disposition de l’homme pour sa bénédiction. Il est le Dieu qui veut bénir !

L’homme ne le reçoit pas ! Pourquoi? Une des grandes raisons est que Satan est toujours à l’œuvre pour détourner les âmes de ce qui est la Parole de Dieu !

Une des façons que Satan utilise pour détourner les multitudes, c’est précisément de donner à l’évangile [ou ce que l’on prétend être l’évangile] un caractère très général, collectif ou universel. La conséquence en est que chaque homme ne se sent pas individuellement concerné.

L’argumentation est la suivante : « l’évangile, mais on sait ce que c’est, … pas besoin de toujours répéter… c’est une chose intégrée à notre civilisation chrétienne, … » ! Il en résulte qu’on ne se rend pas compte que cela puisse concerner une âme en particulier et de manière personnelle, très intime. On refuse même que ce soit le cas !! On admettra bien l’Ecriture en tant que vérité générale, qu’il y a bien en elle quelque chose qui nous élève en effet au-dessus de nos pensées ordinaires, et qui peut nous mettre en relation avec Dieu. Dès qu’il s’agit de l’application de l’évangile à l’âme de manière individuelle, alors on se retire !

Vous pouvez interroger bien des gens, quelles que soient leurs dénominations religieuses, même dans les milieux les plus privilégiés (*),  on vous répondra : « oui bien entendu, il est clair que Jésus est venu pour sauver des pécheurs », mais si vous poursuivez le dialogue « … vous croyez cet évangile, vous êtes alors un enfant de Dieu », la réponse sera souvent : « … non, je ne peux pas l’affirmer ». C’est là une expérience que l’on peut renouveler très fréquemment.

(*) En particulier les milieux issus du réveil qui a eu lieu au 19ème siècle, qui ont eu accès à un enseignement sain des vérités divines fondamentales.

Toi qui lis cette page, peux-tu dire en réalité : « j’ai cru, moi personnellement » ?

L’évangile n’est pas pour ces foules, ces multitudes, mais il est dans ces foules, pour chaque âme individuelle ! L’évangile est personnel, on le reçoit pour soi-même. Est-ce que toi qui lis ces lignes en es-tu là ? C’est-à-dire que tu crois personnellement !

Ici, dans le texte, sous le pronom « nous », il est dès lors exclusivement question de ceux qui croient de manière personnelle, individuelle, ceux qui alors peuvent dire être né de nouveau, ceux qui sont passés par une vraie conversion ! Jouissons-nous alors de ce salut personnel, dans une connaissance personnelle avec Jésus, de la communion personnelle avec lui, avec Dieu ? Même si cela est imparfaitement réalisé, même si imparfaitement que ce soit, mais qu’il y ait quelque chose de cette joie excellente que l’Esprit de Dieu met dans le cœur de celui qui croit. C’est une chose individuelle !

Satan sait bien donner un caractère collectif à un point que chacun ne se sente plus concerné. En d’autres termes : la conscience ne parle pas !

Le propre de l’évangile est de répondre à des besoins éveillés dans l’âme. Ces besoins sont ceux de la conscience, qui sent qu’il y a des rapports avec Dieu qui doivent être réglés ; il y a des questions qui se posent et auxquelles l’homme ne peut pas répondre devant Dieu par lui-même! Ces questions se rapportent à son état moral !

On peut prêcher l’évangile à des grandes foules, s’il n’y a pas de besoins, on se trouvera devant l’indifférence, le mépris ou la haine, peu importe. Mais s’il y a des besoins, alors, l’évangile y répond ! Et ce qu’il y a de merveilleux et de divin dans cet évangile, c’est qu’il répond en s’adaptant à tous les besoins de l’âme, à tous les états d’âmes. Il répond aussi bien à ce que demande l’esprit le plus élevé, le plus cultivé, tout comme au plus ignorant. Il répond à ce que demande son cœur.

L’évangile apporte toujours sa réponse aux questions que des âmes troublées, souffrantes, des malheureux de cette vie se posent. L’évangile est là pour répondre à ton état personnel.

Toi qui lis ces lignes, aurais-tu besoin de ce travail, de cette opération particulière de l’Esprit de Dieu en toi, pour te parler de la grâce divine et de l’amour divin ! Sache que Dieu te cherche, qu’il t’aime. S’il présente l’évangile, c’est parce qu’il sait quel est ton état ! Il sait quel est ton besoin !

Mais, toi qui lis ces lignes et qui ne veut pas entendre, il sait aussi quelle est ta responsabilité !

On ne saurait trop insister sur ce caractère personnel de l’évangile !

En causant avec certaines personnes qui ont même beaucoup de connaissances religieuses, ou faisant partie de clergés, on en rencontre qui n’acceptent pas que le salut fut quelque chose d’individuel ! On affirme que « c’est pour l’ensemble ! ». On y trouve là une des grandes tentatives, à notre époque, de Satan, l’ennemi, consistant à universaliser ce qui concerne le salut. La Parole fournit des exemples qui démontrent que la Parole s’adapte à un état d’âme particulier et différent pour les uns et les autres. La Parole répond à tous les besoins individuels de l’âme.

Prenons, au chapitre 26 des Actes des Apôtres, le récit de la scène où Paul comparaît devant le roi Agrippa et devant Festus. Il y prononce son apologie dans laquelle il rappelle sa conversion. Aux versets 22 et 23, il dit n’avoir rien dit d’autre que ce que « les prophètes et Moïse ont annoncé devoir arriver, savoir qu’il fallait que le Christ fût soumis aux souffrances, et que, le premier, par la résurrection des morts, il devait annoncer la lumière et au peuple et aux nations. » L’apôtre résume ici, d’une autre manière l’évangile qu’il devait annoncer : la lumière brillant à la fois pour le peuple juif et pour les nations, dans la présentation de Christ souffrant, mort et ressuscité.

Il s’adresse particulièrement à Agrippa, c’est-à-dire à quelqu’un qui n’était pas ignorant de ces choses. Il connaissait les prophètes et Moïse ayant lu leurs écrits. Lorsque Festus dit à Paul « tu es hors de sens, ton grand savoir te met hors de sens », Paul peut alors s’adresser au roi et lui dire : « … le roi a la connaissance de ces choses, et je parle hardiment devant lui, car je suis persuadé qu’il n’ignore rien de ces choses : car ceci n’a point été fait en secret ». Agrippa a la connaissance de ces choses : « Ô roi Agrippa ! crois-tu aux prophètes ? Je sais que tu y crois ». Voilà donc quelqu’un qui était au courant de ce que les Ecritures annonçaient, et certainement aussi au courant de ce que Paul prêchait et de l’accomplissement de ce qui était annoncé dans les Ecritures. « … crois-tu ? » La question est individuelle. Que fait alors Agrippa ? Il dit à Paul : « Tu me persuaderas bientôt  d’être chrétien ». En d’autres termes : « tu vas bien vite pour me ranger parmi ceux qui sont si décriés, persécutés, comme toi qui es ici prisonnier ! Je ne suis pas prêt de devenir chrétien » ! Il y a de la moquerie dans sa manière de répondre, il élude de manière aussi « spirituelle » que possible la question directe et personnelle qui lui est posée. Le fait est que cet homme ne disconvient pas de la vérité des prophètes ; il ne dit pas ne pas y croire, mais il dit ne pas vouloir devenir chrétien ! Sa conscience n’a pas parlé, elle n’est pas atteinte, ou si elle est atteinte, il la fait taire ! Il se détourne ainsi de l’évangile : « je n’en veux pas pour moi ». Et cela malgré le témoignage qu’il avait sous les yeux ! Il avait devant lui quelqu’un qui venait rapporter de quelle manière il avait été converti, manière divine et miraculeuse. Il avait devant lui un prisonnier qui va lui répondre et expose devant tous qu’il connait une joie excellente, ce qu’aucun des hommes qui sont là devant lui, ces grands, ces rois et ces gouverneurs ne connaissaient : la joie de connaître Jésus, bien qu’il fût lui son prisonnier et peut dire « je souhaite que vous fussiez comme moi, hormis ces liens ».

Parmi d’autres, prenons aussi l’exemple de Félix au chapitre 24 du livre des Actes des Apôtres (le paragraphe verset 22 à 26). Lui non plus n’était pas sans avoir une connaissance générale de ces choses et avait aussi le désir d’accroitre cette connaissance. Tout comme à notre époque, il y a bien des gens qui prétendent vouloir étendre leurs connaissances religieuses, les considérant comme des choses intéressantes. C’est aussi pour cette raison que Félix fait venir Paul pour qu’il lui parle d’avantage de ces sujets chrétiens. Il avait une connaissance de ce qui concernait « la voie », c’est-à-dire le témoignage chrétien. « Félix étant venu avec Drusille sa femme qui était Juive, manda Paul et l’entendit sur la foi en Christ. » Nous imaginons facilement Paul exposant ce qu’était la foi en Jésus Christ, la foi chrétienne, la foi en un Christ mort et ressuscité et glorifié ! Mais cela n’atteint pas Félix. Il ne répond rien ! Ces choses n’ont aucun attrait pour lui.

Alors Paul va s’y prendre autrement. C’est aussi le propre de la Parole de Dieu et de l’évangile de poursuivre l’âme, de façon soit à l’amener au bonheur infini de connaître le salut, de connaître Jésus et Dieu connu en lui, soit à la placer devant sa responsabilité de manière à parler des choses propres à atteindre cette conscience.

Paul va lui parler de la justice : être juste dans ses voies devant Dieu. « En est-il ainsi en ce qui te concerne ? » dit-il à Félix. Pas d’écho ! Il lui parle ensuite de la tempérance. Il sait très bien ce que sont ces passions, et qu’il faut les dominer, c’est cela la tempérance. « Comprends-tu combien cela est important devant Dieu» dit-il à Félix. Toujours pas d’écho !

Paul va plus loin et aborde le sujet du jugement à venir ! Félix est alors effrayé, mais il en reste là. Que fait alors Félix ? Il renvoie Paul par ces mots : « … Pour le présent va-t’en ; quand je trouverai un moment convenable, je te ferai appeler, … ». Paul est parti et nous ne savons pas si Félix a eu d’autres occasions, mais ce que nous savons c’est que le jugement est prêt de tomber sur le monde et sur tous ceux qui n’auront pas voulu recevoir la parole de la grâce !

Ce jugement à venir, ce n’est pas une imagination, c’est une réalité ! Quiconque n’a pas reçu la parole de grâce, est exposé à quitter ce monde pour entrer dans l’éternité de malheur !

Ceci nous ramène aux versets de cette 1ère lettre de Paul à Timothée, considérés au début, à savoir ce qui est à la base de ce travail par lequel une âme peut passer des ténèbres à la lumière. De manière particulière, il est nécessaire de parler autrement, lorsque l’âme s’est trouvée indifférente, froide, comme si l’évangile glissait sur du marbre, alors qu’il parle de la grâce de Dieu à des âmes qui paraissent endormies, à ces âmes qui ne se disent pas hostiles et qui prétendraient même avoir un désir de s’instruire. C’est ici qu’intervient la loi.

Il n’est pas mauvais de mettre des âmes sous le régime de la loi. Même pour des croyants, il n’est pas si mauvais de faire de temps en temps comme un stage sous la loi, pour comprendre un peu ce que l’on est ! Car c’est dans la loi qu’est la connaissance du péché.

Aux âmes que rien ne semble éveiller, on se doit de leur dire, ce qu’on trouve dans le 1er chapitre de l’épitre de Paul aux Romains : « … la colère de Dieu est révélée du ciel contre toute impiété et toute iniquité  des hommes qui possèdent la vérité tout en vivant dans l’iniquité … ». Il s’agit de ceux qui connaissent la vérité tout en pratiquant l’iniquité ! Alors ces âmes se révoltent contre une telle imputation en répliquant « mais nous ne vivons pas dans l’iniquité ! ». Mais c’est précisément la chose à voir de plus près ! Tu ne veux pas de l’évangile, ou l’évangile ne te dit rien, ou tu as tellement entendu l’évangile, la bonne nouvelle, sous la forme la plus simple, Jésus venu pour sauver les pécheurs, que cela est devenu quelque chose de monotone, au point que cela n’a pour toi aucun intérêt ! Bon, mais alors que dis-tu devant la loi ? Elle est juste, elle est bonne ! C’est Dieu lui-même qui le dit ! Elle est en effet bonne, il suffit de l’appliquer à bon escient. A qui s’applique-t-elle? Elle s’applique à des justiciables ! Elle n’est pas pour le juste. Tu estimes que la loi ne s’applique pas à toi ?

Si la loi ne s’applique pas à toi, cela veut dire en d’autres termes que tu es juste, donc pas justiciable. Tu diras peut-être que tu hésites à te proclamer juste ! ou  bien que tu n’es pas plus mauvais qu’un autre, que tu es juste et honorable aux yeux des hommes. Mais qu’en est-il devant Dieu, devant la loi, devant les 10 commandements de la loi de Dieu, devant tout ce qui vient de sa part et qui te dis : « voilà ce que tu dois faire et si tu ne le fais pas, si tu es coupable sur un point, tu es coupable sur tous. L’âme qui pêche, celle-là mourra ». La loi met en évidence le péché.  Alors si tu ne peux pas te dire juste, la loi est pour toi !

Mais tu me répliquera : « mais je ne suis pas un injuste ! ». Voyons cela de plus près.

Lis ce que dit la Parole de Dieu «   la loi est bonne, si quelqu’un en use légitimement, sachant ceci, que la loi n’est pas pour le juste, mais pour les iniques  et les insubordonnés, pour les impies et les pécheurs, … ». Tu me réplique : « je ne suis pas inique, je ne suis pas impie, je ne suis pas insubordonné, j’obéis toujours, je m’efforce de toujours bien me conduire, on ne peut pas me reprocher de m’élever comme rebelle contre Dieu ».

Mais qu’en est-il de la suite « … et les pécheurs, … » ? La conscience, à moins d’être totalement endurcie, fait reconnaître à tout homme qu’il est un pécheur ! Là encore, le cœur est si habile, Satan le manipulant, pour colorer les choses, pour les diluer, les généraliser,  de sorte que tout le tranchant de la Parole soit détourné, en alléguant : « tout le monde est pécheur, mais cela appartient en effet à notre nature. Cela n’est pas ma faute. Je ne suis pas pire qu’un autre. Je veux bien me reconnaître pécheur, mais pas un pécheur déclaré, avéré. »

Toi qui lis ces lignes, peut-être as-tu été élevé dans la morale chrétienne par des parents véritablement chrétiens, et de ce fait trouves que toute cette liste de choses ne s’applique pas à toi, ce qui pour certains points est peut-être vrai. Même si, par la grâce de Dieu, tu peux affirmer être un enfant de Dieu, est-ce que tu as fait l’expérience de manière suffisamment profonde pour te reconnaître tels que nous sommes véritablement tous, à savoir pécheurs !

En supposant même que tu puisses passer à côté de ce terme, continuons l’examen de la suite de ces versets : « … les gens sans piété … », tu diras : « mais je ne suis pas sans piété »,  continuons … « …  les profanes, pour les batteurs de père et les batteurs de mère, … » tu répliques : « mais je n’ai jamais fait cela! » … « … pour les homicides, … », tu diras « mais je n’ai jamais tué quelqu’un ! » … « … pour les fornicateurs, pour ceux qui abusent d’eux-mêmes avec des hommes, pour les voleurs d’hommes, … » tu répliques, sans doute à juste titre: « je n’ai jamais commis de péchés aussi effrayants ! ».  C’est sans doute vrai, par la grâce de Dieu, mais as-tu remarqué que tous les péchés de cette liste sont mis sur le même pied ! Qu’ils appartiennent  à la classe la plus horrible ou plus « commune » ! La loi de Dieu, avec toutes ses rigueurs s’applique à toutes les formes de péché sans exception ! »

Continuons la liste … « …  les menteurs, … ». N’as-tu jamais proféré un mensonge ? Tu me diras : « mais je ne suis pas un menteur habituel, il m’est parfois arrivé de déformer quelque peu la vérité, cela arrive à tout le monde ! ». C’est vrai que cela arrive à tout le monde ! Mais la question n’est pas de savoir que cela arrive à tout le monde, mais de savoir si cela est arrivé à toi ! De savoir si ta parole a toujours été conforme à ta pensée, si ce que tu parais aux yeux des autres, répond bien à ce que tu es en réalité. Est-ce que tes pensées profondes ont toujours été exactement exprimées par tes paroles ? S’il n’en est pas ainsi, tu fais partie des menteurs, des hypocrites !  Qui pourrait échapper à cette seule appellation ?!!!

La liste se poursuit « … les parjures, et s’il y a quelque autre chose qui soit opposée à la saine doctrine, … ». Tout ce qui diffère de la pensée de Dieu, tout ce en quoi nos pensées profondes qui en réalité sont non seulement ignorantes de Dieu, mais tournées contre Dieu ! La loi de Dieu est violée dans les profondeurs de notre âme ! Si ce qui est dans la profondeur de notre nature apparaissait au jour, ce serait un torrent de choses impures ! Du cœur sortent toutes les choses que le Seigneur dit : « Ce qui sort de l’homme, c’est là ce qui souille l’homme ; car du dedans, du cœur des hommes, sortent les mauvaises pensées, les adultères, les fornications, les meurtres, les vols, la cupidité, les méchancetés, la fraude, l’impudicité, l’œil méchant, les injures, l’orgueil, la folie. Toutes ces mauvaises choses sortent du dedans et souillent l’homme. » (Marc 7, v. 21-23).

Y aurait-il quelqu’un parmi les lecteurs qui supporterait que tout ce qu’il a pensé aujourd’hui, pas ce qu’il a dit mais pensé, … tout ce qu’il a pensé depuis le début de la lecture de ces lignes, soit publié sur un mur, au vu de tous? Voilà ce que la loi de Dieu met en évidence ! Voilà pourquoi elle a été donnée. La loi de Dieu te condamne, sans merci.  Comme, tous, Tu ne peux pas échapper ! Nous ne pouvions pas échapper !

L’homme naturel ne peut pas échapper à la loi, il tombe sous la sentence de cette loi ! La loi est pour lui et la loi le condamne! La condamnation est sans aucune rémission !

Si la page s’arrêtait là, combien il serait triste pour toute âme de lire une telle page. Mais l’Apôtre continue. Ayant parlé de la saine doctrine, il en arrive à cet évangile et il peut dire : « l’évangile de la gloire du Dieu bienheureux ».

Il y a de bonnes nouvelles pour ceux-là, pour celui-là, qui a été atteint de la sorte par la Parole de la Vérité. C’est un principe général, quand il s’agit d’évangélisation vue dans la phase relative à la conversion d’une âme. Mais ce principe n’en demeure pas moins vrai dans le cadre de toutes les expériences du chrétien, qui est appelé à réaliser ce qu’il a dû comprendre une fois, à savoir qu’en lui en sa chair, il n’habite aucun bien (voir Romain 7 v. 18) ! Combien de fois cela doit être rappelé, soit par la Parole et par l’Esprit de Dieu, Dieu agissant par sa Parole, soit par nos tristes expériences !

Mais prenant la place qui est celle du pécheur, reconnaissant en effet que la loi est bonne, qu’elle est juste, qu’elle est divine, parce qu’elle me condamne. Je me vois alors sans ressource, sans aucune capacité, sans aucun mérite, sans rien qui soit digne d’autre chose que de la mort et du jugement ! C’est alors que le Dieu bienheureux et le Dieu de gloire se fait connaître dans l’évangile. Il se fait connaître comme celui qui a tant aimé, aimé le monde, certes d’une manière générale, il a donné son Fils unique. Mais c’est particulièrement à chacun des hommes de manière individuelle que Dieu a fait ce don. Il n’y a personne qui pourra dire que Dieu ne l’a pas aimé. Il s’agit seulement de répondre à cet amour de Dieu.

Dieu t’appelle, toi qui n’as pas encore répondu aux appels de sa grâce, et qui n’aurais pas voulu reconnaître que tu ne mérites rien d’autre que le jugement divin ! C’est par ce travail sur la conscience que la vérité bénie de la grâce de Dieu pénètre.

Si il y a des justes c’est en tant que justifiés ! Ils sont justifiés parce que Dieu justifie l’impie (Romains 4 v. 5). Il n’est pas question de justifier des justes ! Cela n’aurait pas de sens ! De plus, on n’en trouverait d’ailleurs pas ! Dieu justifie l’impie, c’est-à-dire celui qui se reconnait impie !

Alors quand on voit la vérité de Dieu rencontrer la grâce de Dieu d’une telle manière, quand toutes les perfections de Dieu dans son ensemble forment sa gloire. Nous ne pouvons les voir que bien imparfaitement, mais nous pouvons les voir concourir à cette œuvre du salut, à la rédemption. Dieu a mis « tout en jeu », sa sainteté, sa justice, son amour : c’est la croix qui manifeste tout cela !

Chers frères et sœurs en Christ, nous qui sommes passés par là, que nous nous souvenions de ces choses ! Que ce soit l’objet de notre reconnaissance et de notre louange continuelle, de manière individuelle et collective comme assemblée, heureuse de rendre à Dieu l’hommage qui lui revient, dans le nom béni de celui que nous adorons et par qui nous adorons le Père. Que la joie excellente, que l’Esprit de Dieu met dans un cœur, soit notre part à tous, et soit connue et soit vue dans notre manière d’être. La joie du salut est goûtée dans la mesure où l’on a connu la profondeur de l’abîme de corruptions dans lequel on se trouvait !

Quiconque n’a pas dit « misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort » ne pourra jamais chanter les louanges de l’Agneau Rédempteur, comme un Saul de Tarse, comme un Paul, l’Apôtre pouvait le faire, en rappelant qu’il était un blasphémateur, un persécuteur, un outrageux, mais que miséricorde lui a été faite !

Que tous ceux qui lisent, nous puissions nous unir dans la joie bénie de la connaissance de celui qui nous amène au Dieu de gloire et de bonheur, qui nous le fait connaître comme notre Père. Tous ensembles, d’une même voix, nous puissions dire : « Gloire au Fils, Gloire au Père. Gloire au Dieu qui est le Roi des siècles des siècles, l’incorruptible, invisible, seul Dieu et qu’à lui soit honneur et gloire aux siècles des siècles ! Amen»

Qu’après être passé par une vraie conversion, tu puisses, avec tous ceux qui possèdent la vie divine, appartenant à la nouvelle création, chanter ces versets de cantique :

1

Agneau, victime expiatoire !

Nous contemplons ta charité,

Ta mort sanglante et ta victoire

Pour nous, ton peuple racheté.

2

Enfants d’une race coupable,

Nous avons trouvé, dans ta croix,

Parfaite paix, grâce ineffable,

Force et bonheur tout à la fois.

 

3

En toi revêtus de justice,

Lavés dans ton sang précieux,

Nous rappelons ton sacrifice,

Qui nous ouvrit l’accès des cieux.

4

Ô Bien-aimé ! fais que ta vie

Brille ici-bas dans tous les tiens :

Que chacun d’eux te glorifie,

Toi qui nous combles de tous biens.

 

 

Ce texte est inspiré d’une réunion tenue par le frère André Gibert (1892-1985) sur le sujet