L’envoyé du Père (Jean 17)

Et c’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. (Jean 17 v.3)

Lecture du chapitre 17 de l’Evangile selon Jean

 1 Jésus dit ces choses, et leva ses yeux au ciel, et dit : Père, l’heure est venue ; glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, 2 comme tu lui as donné autorité sur toute chair, afin que, quant à tout ce que tu lui as donné, il leur donne la vie éternelle. 3 Et c’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. 4 Moi, je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire ; 5 et maintenant glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût.

6 J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu m’as donnés du monde ; ils étaient à toi, et tu me les as donnés ; et ils ont gardé ta parole. 7 Maintenant ils ont connu que tout ce que tu m’as donné vient de toi ; 8 car je leur ai donné les paroles que tu m’as données, et ils les ont reçues ; et ils ont vraiment connu que je suis sorti d’auprès de toi, et ils ont cru que toi tu m’as envoyé.

9 Moi, je fais des demandes pour eux ; je ne fais pas de demandes pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’ils sont à toi 10 (et tout ce qui est à moi, est à toi ; et ce qui est à toi est à moi), et je suis glorifié en eux. 11 Et je ne suis plus dans le monde, et ceux-ci sont dans le monde, et moi, je viens à toi. Père saint, garde-les en ton nom que tu m’as donné, afin qu’ils soient un comme nous. 12 Quand j’étais avec eux, moi je les gardais en ton nom ; j’ai gardé ceux que tu m’as donnés, et aucun d’entre eux n’est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l’écriture fût accomplie. 13 Et maintenant je viens à toi, et je dis ces choses dans le monde, afin qu’ils aient ma joie accomplie en eux-mêmes. 14 Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. 15 Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal. 16 Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. 17 Sanctifie-les par la vérité ; ta parole est la vérité. 18 Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde. 19 Et moi, je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité.

20 Or je ne fais pas seulement des demandes pour ceux-ci, mais aussi pour ceux qui croient en moi par leur parole ; 21 afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi ; afin qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que toi tu m’as envoyé. 22 Et la gloire que tu m’as donnée, moi, je la leur ai donnée, afin qu’ils soient un, comme nous, nous sommes un ; 23 moi en eux, et toi en moi ; afin qu’ils soient consommés en un, et que le monde connaisse que toi tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.

24 Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, que tu m’as donnée ; car tu m’as aimé avant la fondation du monde. 25 Père juste ; — et le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu ; et ceux-ci ont connu que toi tu m’as envoyé. 26 Et je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi en eux.

 

Ce chapitre si merveilleux a été transcrit dans son entier : nous entendons le Fils, alors qu’il est encore sur la terre, mais, comme il le dit, il est déjà sorti de ce monde ! Il se voit déjà au-delà de la croix. Nous l’entendons ici parler à son Père : la prière du Fils de Dieu au Père. La Parole nous rapporte un autre « entretien » qui échappe à ce que nous pouvons concevoir ou imaginer. Mais qui se rapporte au moment où le Fils est venu ici-bas, lorsqu’il dit « voici, je viens, il est écrit de moi dans le rouleau du livre, pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Hébreux 10 v. 7 & Psaumes 40 v.7). Ici, dans Jean 17, il peut dire « j’ai accompli ta volonté », « j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donné à faire » !

Nous ne pouvons pas, dans ces lignes, nous arrêter sur même une faible partie des richesses infinies contenues dans ce chapitre. Nous nous arrêterons sur cette parole qui revient à plusieurs reprises : « tu m’as envoyé ».

« … J’ai achevé l’œuvre, … , j’ai fait ce pourquoi tu m’avais envoyé » ! « Je suis celui que tu as envoyé ». A sept reprises dans ce chapitre, on trouve cette expression d’envoyé. La 4ème fois, qui est la centrale, concerne les disciples, mais les six autres s’appliquent au Seigneur lui-même, où il parle lui-même comme étant celui qui a été envoyé. Envoyé par qui ?  Envoyé par le Père ! Christ, l’envoyé ici-bas !

« L’envoyé du Père ». C’est l’une des pensées maîtresses de tout cet évangile de Jean. Cet évangile pourrait être intitulé « Siloé », qui veut dire « envoyé de Dieu » : « Jésus, le vrai Siloé », « tu m’as envoyé sur la Terre ».

Il nous est parlé ailleurs de Jean Baptiste, le précurseur, celui qui avait annoncé celui qui devait venir. Jean aussi avait été envoyé, mais lui n’était pas la lumière. Il était venu pour rendre témoignage de la lumière afin que tous crussent par lui : « la vraie lumière était celle, qui, venant dans le monde, éclaire tout homme ». Il était envoyé de Dieu pour dire : « la lumière va venir ». Les hommes étaient venus en grand nombre l’écouter. Ils avaient ainsi entendu son témoignage. Certains l’avaient reçu et le plus grand nombre l’avait rejeté. Beaucoup de ceux qui, extérieurement, l’avaient accepté, l’avait en réalité rejeté dans leurs cœurs, on le voit par la suite. Il s’agit des grands de ce monde, des puissants gouvernant ce monde, il s’agit d’Hérode, qui, tout en paraissant le respecter et écouter sa parole, l’a mis à mort dans les conditions bien connues (Matthieu 14, Marc 6), obéissant en réalité à ses convoitises. Il en est de même des chefs religieux du peuple. Beaucoup sont venus comme des hypocrites au point que Jean les appelle « Races de vipère ». Au début du moins, et en apparence ils l’avaient reçu, mais n’avaient nullement accepté ce que Jean présentait. Le Seigneur devra leur dire « pourquoi ne l’avez-vous pas cru », il les sonde ainsi par ces paroles.  Jean avait été une lumière, une lampe ardente et brillante. Et, vous, dit le Seigneur aux chefs du peuple, vous avez voulu vous réjouir un temps à sa lumière. Ils avaient voulu annexer Jean comme un prophète dont ils pourraient se prévaloir en annexant son enseignement, tout en y incorporant leurs traditions en le plaçant dans tout le système religieux dont ils tenaient l’autorité au milieu du peuple. C’est la raison pour laquelle ils s’étaient réjouis un temps à cette lumière !

Mais voici que la vraie lumière était venue, elle brillait. Celui qui était l’envoyé de Dieu, non pas un homme envoyé de Dieu, mais celui qui était envoyé. Celui qui apportait dans ce monde la pleine lumière. Cette lumière mettait en évidence l’état de l’homme, l’état du monde !  Par elle, toutes choses sont vues sous leur vrai jour, à savoir telles que Dieu les voit ! C’est alors sur ce grand fait, recevoir ou ne pas recevoir celui que Dieu le Père a envoyé, qu’allait continuer à se déterminer le sort, non seulement du monde, de ses chefs, de ses principaux, mais de toute âme dans ce monde ! La vraie lumière est celle qui éclaire tout homme ! La lumière a brillé dans les ténèbres, mais les ténèbres ne l’ont pas comprise!

Le Seigneur est maintenant au terme de sa carrière ici-bas : « j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire ; et maintenant glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même, … ».

« Glorifie ton Fils », celui qui a été envoyé, envoyé comme le Fils, envoyé par le Père. Il y a plusieurs passages dans les évangiles où le Seigneur dit expressément qu’il est l’envoyé du Père,  … « le Père qui m’a envoyé », … c’est lui qui fait les œuvres, … « je suis venu faire la volonté de celui qui m’a envoyé », … « ma viande est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé », … Parlant aux foules, il leur dira : « c’est ici l’œuvre de Dieu, que vous croyez en celui qu’il a envoyé », … etc. … D’une manière telle qu’ici-bas, il était le représentant du Père, son messager, mais il était bien plus que cela : il était le Fils unique qui est dans le sein du Père venu ici-bas comme un homme et y apportant la présence de Dieu : Dieu était en Christ ! Il apportait la présence du Père ! Il était l’envoyé du Père ! Le Père a envoyé le Fils !

Tout comme le Père, le Fils est Dieu. Ils sont un : « Moi et le Père, nous sommes un » (Jean 10 v. 30), c’est l’unité de la déité, qui comprend également le Saint Esprit dans la même égalité, dans la même unité divine. Il y a là la pluralité des  personnes, Père, Fils, Saint Esprit, chacun avec sa place, sa fonction et son action particulière. Le Saint Esprit devait être envoyé plus tard, mais le Fils a été envoyé, comme une personne divine, la Parole faite chair.

Ayant été envoyé, il parle maintenant avec celui dans le sein duquel il se trouve éternellement, avec celui avec qui il était quand  il était sur la terre : « … celui qui m’a vu, a vu le Père, … ». Nous sommes confondus d’entrer dans un entretien semblable entre le Fils et le Père ! Il parlait au Père disant : « il y avait quelque chose à faire sur la terre, et tu sais qu’il s’agit là des conseils qui étaient éternellement par devers toi ; et je suis venu pour les accomplir. Maintenant que l’ai achevé de les accomplir, glorifie moi, toi-même. ».  Ainsi il dit : «   Père, l’heure est venue ; glorifie ton Fils, …  ». Venu ici-bas pour glorifier le Père. Maintenant que son œuvre sur la terre est achevée, il va continuer dans le ciel d’être glorifié, prenant place comme homme glorifié. Mais il s’agit de la gloire qu’il avait auprès du Père avant que le monde fut.

Il peut dire « … afin que ton Fils te glorifie, comme tu lui as donné autorité sur toute chair, … ». Que va-t-il faire de cette autorité ? Comment va-t-il glorifier le Père, maintenant qu’il l’a glorifié sur la terre ? « … afin que, quant à tout ce que tu lui as donné, il leur donne la vie éternelle, … ». Voilà comment il glorifie le Père avec l’autorité qui lui est donnée, une fois l’œuvre achevée : donner la vie éternelle à ceux qui étaient dans la mort, à ceux qui étaient dans les ténèbres.

Mais quelle est cette vie éternelle ? En quoi consiste-t-elle ? « … c’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. »

Connaître Dieu, seul vrai Dieu. Il n’y en a qu’un seul. Selon les diverses époques, les diverses dispensations, il s’est révélé de façon diverses : « l’Eternel », le Dieu de l’alliance avec Israël, « le tout Puissant » des patriarches, et maintenant « le Père » que le Fils est venu révéler. Alors, « … qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu …, celui dont j’ai été ici-bas l’envoyé. Il est de toute éternité le seul vrai Dieu, et moi, je suis venu pour le faire connaître ! ». « … personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père ; ni personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils voudra le révéler. » (Matthieu 11 v. 27). Le Fils veut le révéler à qui ? A ceux qui écoutent sa Parole , aux petits enfants qui le reçoivent avec foi, les choses qui sont cachées aux sages et aux intelligents. Ce sont ceux qui connaissent le « seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. »

Désormais, l’humanité se partage entre ceux qui reconnaissent en Jésus l’envoyé de Dieu, du Père, et ceux qui ne le reconnaissent pas. C’est la vie éternelle qui est là en ceux qui voient en Jésus l’envoyé du Père, ce Jésus qui a été humilié et souffrant, l’homme de douleur, puis le crucifié du calvaire, mais aussi le ressuscité! C’est pour faire tout cela qu’il avait été envoyé. Il a été envoyé comme étant la lumière manifestant toutes choses, mais alors le monde ne l’a pas connu, «Il  était dans le monde, et le monde fut fait par lui ; et le monde ne l’a pas connu. Il vint chez soi ; et les siens ne l’ont pas reçu. … » Il est venu vers son peuple et il ne fut pas reçu. « Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, … » Ainsi désormais, c’est là que s’affirme cette grande séparation entre le monde et ceux qui reconnaissent Jésus comme l’envoyé de Dieu, l’envoyé du Père, et non seulement pour révéler l’amour divin dans la propitiation pour nos péchés, mais pour révéler le Père. Il fut envoyé pour apporter toute la lumière et tout l’amour divin ici-bas. Le monde ne l’a pas connu. Son peuple ne l’a pas reçu. Les hommes n’ont pas voulu de lui.

L’humanité dans son ensemble n’a pas voulu de lui. Elle lui a donné la dernière place.  Dans son obéissance et son abaissement, c’est lui qui a pris la dernière place, mais pour lui, il n’y avait pas de place dans ce monde. Pourquoi cela ? Parce qu’il révélait combien nos œuvres étaient mauvaises. Combien l’état de l’homme était mauvais. L’homme attirait la colère du ciel et provoquait le jugement de Dieu. Celui qui était le vrai bien était là, et tout le mal qui est attaché à nous, caractérisant ce monde, apparaissait dans toute son horreur. La loi, juste, sainte et bonne, était dans ses entrailles et il l’a magnifiée dans toute sa vie, dans toutes ses paroles, dans tous ses actes. Oh, nous ne pouvons pas supporter une telle présence ! « … leurs œuvres étaient mauvaises … ». On ne voulait pas venir à la lumière. La conscience réveillée se replongeait dans sa nuit, ne voulant pas de celui qui apporte le salut, mais il ne peut l’apporter qu’à des pécheurs, à savoir ceux qui se reconnaissent tels ! On s’est ainsi débarrassé de lui. On l’a cloué sur une croix ! Voilà ce qu’a fait le monde !

Mais au milieu de ce monde, il y a ceux qui connaissent Jésus Christ comme l’envoyé du Père, et qui connaissent Dieu comme le Dieu de réconciliation, le Dieu qui a réconcilié les pécheurs avec lui-même au prix du propre sang de celui qui est mort sur la croix, expiant nos péchés. Ceux-là ont reçu l’évangile, si simple et si merveilleux. On ne saurait trop le reprendre, nous en réjouir, en bénir Dieu et le présenter autour de nous, à ceux qui sont encore dans les ténèbres de ce monde.

C’est ainsi que le Seigneur parle au Père de ceux qui étaient là autours de lui, encore ses disciples, les douze et d’autres avec eux. Ce sont ceux qui avaient reçu ses Paroles. Ce sont ceux qui avaient la vie éternelle, parce qu’ils connaissaient le seul vrai Dieu et celui qu’il avait envoyé. C’était le propre des vrais disciples. C’était une question de foi. Ils connaissaient que Jésus avait été envoyé du Père, parce qu’ils l’avaient cru. Aujourd’hui comme alors, c’est une question de foi ! Il ne s’agit pas d’une question de raisonnement, une question qui se démontre comme des faits physiques, c’est une chose qui ne peut être reçue que par la simple foi acceptant les déclarations de Dieu ! C’est ce que nous trouvons avec le 2ème passage, le premier étant le verset 3 que nous venons de considérer, « c’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. ». Ensuite en parlant de ses disciples il peut dire au verset 8, « … je leur ai donné les paroles que tu m’as données, et ils les ont reçues ; et ils ont vraiment connu que je suis sorti d’auprès de toi, et ils ont cru que toi tu m’as envoyé. ».

Si quelqu’un lisant ces lignes, n’a pas cru que Jésus a été l’envoyé du Père ici-bas pour accomplir l’œuvre du salut à la gloire de Dieu, et pour avoir des enfants ici-bas avant de les avoir dans le ciel, il est étranger à toutes ces choses. Qu’il ne pense pas pouvoir participer à quelques bénédictions que ce soient qu’apporte l’évangile, sans passer par celle porte étroite. Cette porte qui empêche de passer tout ce qui est de nous-mêmes, de nos prétentions, de nos raisonnements, de nos péchés. Car, croire qu’il avait été envoyé, c’est aussi croire qu’il n’y avait pas d’autres moyens d’être en relation avec Dieu, et en paix avec lui ! Tous nos efforts en dehors de Jésus restent non seulement inutiles et stériles, mais outrageant pour Dieu et ajoutent à notre culpabilité ! La vie éternelle ne s’acquiert pas autrement que par la foi en celui qui  a été envoyé sur cette terre parce qu’il n’y avait pas d’autres moyens de sauver des pécheurs et de revendiquer la gloire de Dieu, là où l’homme l’avait entièrement déshonorée.

Ainsi ceux qui sont maintenant placés ici-bas, connaissant ce fait d’une portée infinie, reconnaissant celui que Dieu a envoyé, sont placés dans l’unité d’une vie nouvelle, l’unité de cette foi dans les Paroles de Dieu et de celui qui est la Parole faite chair, Jésus lui-même. Cette unité est telle que le Seigneur peut dire d’eux, il le disait de ses disciples essentiellement : « ils sont un, comme nous nous sommes un » (« … garde-les en ton nom que tu m’as donné, afin qu’ils soient un comme nous. »), « un » comme « le Père et le Fils ». Cette parole est d’une immense portée, c’est un sujet que l’on n’arrêterait pas de méditer, tout en n’épuisant qu’une faible partie. Mais c’est l’affirmation du Seigneur, et qui est simplement rattachée à ceci : « ils ont cru que toi tu m’as envoyé ».

Ils se trouvent ainsi en opposition totale avec le monde. Ils constituent dans ce monde, un corps étranger. Ils sont ceux qui sont dans la lumière, alors que le monde reste dans les ténèbres. Ceux qui connaissent la vie éternelle, alors que le monde reste plongé dans la mort. Il n’y a pas de zone intermédiaire. On est d’un côté ou on est de l’autre ! Quand le Seigneur Jésus parle de ces choses dans le chapitre 6 de l’évangile de Jean, on voit des gens qui, successivement, se détachent de lui. « … ces choses sont trop difficiles, sont trop dures … qui peut les entendre … » (Jean 6, v.60)  et cela jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une poignée de personnes autour de lui. Alors il leur demande : « Et vous, voulez-vous aussi vous en aller ? » (v.67), nous connaissons la réponse de Pierre : « Seigneur, auprès de qui nous en irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ; et nous, nous croyons et nous savons que toi, tu es le Saint de Dieu » : « ils ont cru que toi, tu m’as envoyé, … ils ont cru les paroles qu’ils ont entendues, les paroles que tu m’as données, et … ils les ont reçues ». La déclaration de Pierre en est la preuve !

Sans doute, ne voyaient-ils pas ces choses avec la netteté que plus tard, ceux qui ont le Saint Esprit pourront voir telles que nous sommes appelés à les voir et les connaître. Dans leur faiblesse encore, en ce que leur foi pouvait encore voir de manière trouble, ils pouvaient dire : « ce sont les paroles de la vie éternelle » ! Ils disent « parce que, non seulement nous croyons, mais nous savons ». C’est la vraie connaissance qui est celle de la foi ! « de te connaitre seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé Jésus-Christ …». Comment connait-on ? En croyant ! « ils ont connu que j’étais sorti d’auprès de toi et ils ont cru que toi tu m’as envoyé ».

Alors les voilà au milieu de ce monde, de la même manière que le Seigneur a été lorsqu’il était ici-bas. Et ceux qui ont cru par leurs paroles sont placés sur le même terrain. Ce qui veut dire, moralement en dehors de ce monde, mais dans ce monde, n’étant pas de ce monde, comme un corps étranger, que le monde ne peut pas plus souffrir que lorsque Christ était ici-bas.

Le Seigneur a quitté la scène, il n’est plus physiquement là, mais il laisse ses disciples. Il peut alors dire au verset 18 : « Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde. »

« Comme tu m’as envoyé dans le monde » : le Fils a été envoyé dans le monde ennemi, monde de ténèbres et de mal ! Ceux qui lui appartiennent, dans la même unité, sont envoyés de la même manière dans un monde ennemi, dans un monde de ténèbres et de mal. Il s’agit d’un monde sur lequel Satan a mis son emprise, et cela d’autant plus que Jésus a été cloué sur la croix par les mains d’hommes iniques, que Satan a employés là dans son suprême effort contre Dieu, contre son Fils. Il a employé tous ces hommes qui se liguaient pour condamner et puis pour exécuter par le supplice de la croix, Jésus lui-même ! Ce sont là des choses solennelles, et terribles quant au monde ! C’est dans ce monde-là qu’il envoie ses disciples : comme le Père l’a envoyé !

Que nous pesions ces paroles ! Que nous avons été, et que nous sommes, envoyés dans ce monde, de la même manière que le Fils a été envoyé, pour être les témoins, les représentants de celui qui a pris sa place dans la gloire. Nous sommes envoyés, non pas avec un simple programme, des directions générales, et à nous ensuite à bâtir nos plans, à voir de quelle manière nous pouvons les exécuter. Celui qui a été envoyé par le Père, l’a été pour accomplir la volonté du Père en toute et parfaite obéissance ! « je suis venu pour faire » non pas ma volonté mais « la volonté de celui qui m’a envoyé » ! Le Fils ne fait rien par lui-même, comme on le lit en Jean 5 au verset 19 : « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins qu’il ne voie faire une chose au Père, car quelque chose que celui-ci fasse, cela, le Fils aussi de même le fait. » Ces expressions donnent la mesure, sans doute infinie, de ce qu’a été l’obéissance de celui qui a été ici-bas le fils de l’homme et qui y était aussi le Fils de Dieu pour faire la volonté du Père. C’est de cette manière que nous sommes envoyés, pour accomplir la volonté de Dieu, pour la rechercher, pour éprouver qu’elle est agréable, pour l’accomplir de manière à lui plaire, c’est d’ailleurs là les enseignements pratiques de toutes les épitres. Les Romains, les Ephésiens, les Colossiens nous présentent cela ! Nous avons ainsi ce que les disciples n’avaient pas, du moins tout au début: le Saint-Esprit. Le Seigneur, comme nous le savons a été baptisé du baptême de Jean, et à cette occasion, a été oint du Saint-Esprit. C’est donc dans la puissance du Saint-Esprit qu’il est allé, obéissant au Père, un avec lui, conduit par l’Esprit lui-même. C’est ce que nous apprenons en lisant les chapitres 4 et 5 de l’évangile de Luc. Nous sommes aussi envoyés de la même manière !

Il est à espérer que tous nous savons de manière précise quand le Seigneur a envoyé les siens dans ce monde, comme lui avait été envoyé du Père. Au chapitre 20 de l’évangile de Jean, on trouve la scène ou Jésus ressuscité se trouve au milieu des siens. Il s’agit de ceux qui avaient cru que le Père l’avait envoyé. Ce sont ceux qui avaient reçu les paroles de la vie, de la vie éternelle. Dans leur ignorance, étant affligés au moment où ils auraient dû se réjouir, ils étaient plein de craintes, alors que la victoire avait été remportée. Ils étaient là le soir, les portes étant restées fermées par crainte des juifs. Jésus vient et se tient au milieu d’eux et leur dit : « paix vous soit ! ». Il leur apporte la paix, leur montrant par quoi la paix est assurée : il leur montre les marques de ses souffrances. Qu’il fait bon là, autour du Seigneur ressuscité! Ses disciples sont alors plein de paix et plein de joie : « Les disciples se réjouirent donc quand ils virent le Seigneur » (Jean 20 v.20). Ils auraient bien voulu rester là, mais cela n’était pas possible, car ce n’était pas encore le temps.

Sans aucun doute, un temps vient, où nous serons avec le Seigneur dans des corps semblables à lui. Par contre, pendant que nous sommes sur la terre, après avoir joui de moments précieux de communion avec lui dans le rassemblement des siens, il nous faut aller dans ce monde, tout en n’étant pas du monde. « Jésus donc leur dit encore : Paix vous soit ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » (Jean 20 v.21). C’est à ce moment-là qu’il les envoie. Il les envoie avec la même paix dont lui-même avait joui comme homme ici-bas.

Il avait d’abord dit une première fois « paix vous soit » : tout est réglé vis-à-vis de Dieu, vous n’avez rien à craindre d’aucun ennemi ! Mais cette deuxième fois, c’est en rapport avec l’état pratique dans lequel ils sont appelés à se trouver, comme des témoins et des combattants de Christ au milieu de ce monde. Cela, là où ils seront appelés, conduits par le même Esprit qui a conduit Jésus, c’est ce que nous montre le verset 22 : « Et ayant dit cela, il souffla en eux, et leur dit : Recevez l’Esprit Saint ».

Retenons que, quand le Seigneur dit des siens au verset 18 de Jean 17 « Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde», cela nous concerne tous : nous sommes envoyés dans le monde ! Nous ne sommes pas appelés à en sortir de manière visible, non pas à nous retirer comme des moines contemplatifs ou comme des ascètes. D’ailleurs, c’est en vain que l’on essaye de fuir le monde. Si dans la solitude la plus complète, on pensait ne plus voir ce monde, on le retrouve immédiatement en soi-même, dans notre propre cœur, avec toutes les convoitises qui sont les nôtres, qui sont exactement celles qui sont dans le monde ! 1 Jean 2 verset 16 nous dit : « … tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, et la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, n’est pas du Père, mais est du monde … ». C’est précisément ce qu’il y a au fond de notre cœur, au fond de notre nature !

Nous sommes ainsi envoyés dans le monde, comme n’en étant pas ! Et pour vivre les uns d’une manière, les autres d’une autre. Il serait beau que chacun puisse dire : « je suis exactement là, où le Seigneur m’a voulu : dans l’emploi, dans le travail nécessaire pour subvenir à nos besoins terrestres de la famille et de la famille de Dieu ! » Le Seigneur Jésus était toujours à la place où Dieu le voulait. Il faisait toujours ce que Dieu lui demandait. Puisse-t-il en être ainsi pour nous !

Si nous sommes fidèles, nous rencontrerons l’opposition du monde. Nous rencontrerons ce que le Seigneur a rencontré. Il ne peut pas donner aux siens autre chose que ce que lui-même a eu sur la terre. Hélas, nous recherchons facilement autre chose !

Mais s’il y a aussi un témoignage, car c’est de fait du témoignage qu’il est question ici : témoignage individuel, témoignage collectif. Il ne s’agit pas ici à proprement parler de l’Assemblée, mais quand même de l’ensemble de tous ces vrais croyants, qui aussi allaient constituer ultérieurement l’Assemblée, dont il sera parlé plus tard par le Saint-Esprit, par le moyen de l’enseignement de l’Apôtre Paul. C’est le résultat de la présence sur la terre, non plus du Fils qui a pris place dans la gloire, mais de celle du Saint-Esprit. Quoi qu’il en soit, nous avons l’unité des croyants, l’unité de la famille de Dieu, des enfants de Dieu. Ensemble, nous constituons un corps étranger dans ce monde, à divers titres, soit à titre individuel, soit à titre d’Assemblée. Nous constituons un « corps étranger » qui doit se voir au milieu de ce monde, dans la tranquillité, dans la paix ! Il peut leur dire « Paix vous soit, allez-vous-en dans ma paix ». Ils étaient les disciples de celui dont on n’entendait pas la voix crier dans les rues. Il ne criait pas, il ne se mettait pas en avant pour lui-même, mais qui se trouvait là comme la lumière parmi les ténèbres. Il mettait ce fait en évidence par la perfection même de son obéissance à la volonté de Dieu. C’est de cette manière que nous sommes appelés à témoigner pour lui et cela aussi bien ensemble qu’individuellement.

C’est ce que nous trouvons dans la suite aux versets 20 & 21: « … Or je ne fais pas seulement des demandes pour ceux-ci, mais aussi pour ceux qui croient en moi par leur parole ; afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi ; afin qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que toi tu m’as envoyé. … » Il a été répondu à cette prière du Seigneur : Pour Dieu, dans notre position devant Dieu et au milieu de ce monde, nous sommes uns, et il s’agit de tous les vrais croyants, et seulement eux ! Ils ont la vie divine, ils ont le Saint-Esprit, ils en sont scellés. Ils ont à porter le même témoignage. Ce témoignage consiste à manifester cette unité, afin que le monde croie. C’est cette unité montrée par les saints dans leur vie collective, qui à proprement parlé constituent le témoignage, qui rend le monde responsable. Nous ne pouvons pas lire ces choses sans être humiliés et sans courber la tête. Nous ne pouvons pas non plus les lire, nous sentant repris dans nos consciences, sans en même temps être stimulés et encouragés par l’Esprit de Dieu de manière à mieux le réaliser : montrer cette unité.

En ce qui concerne l’ensemble, cette unité est perdue. Les divisons extraordinaires et affligeantes et humiliantes de la chrétienté sont là, et nous y avons apporté notre part. Mais qu’il nous soit donné de rechercher dans la pratique à manifester cette unité, selon toutes les occasions et tous les moyens qui sont placés devant nous. C’est à cela que nous sommes appelés dans les Ephésiens 4 au verset 3 : « vous appliquant à garder l’unité de l’Esprit par  le lien de la paix ». Oh ! Que nous puissions méditer ces expressions et ces exhortations.

« afin que le monde croie ». Comment le monde croirait-il, lorsqu’il voit des chrétiens se déchirer entre eux. Comment le monde pourrait-il les appeler les disciples du même Maître d’amour, s’ils n’ont pas d’amour entre eux.  Cela ne peut être réalisé que dans l’obéissance commune au Maître, que dans la connaissance et dans le respect de cette volonté du Maître, qui aussi est la volonté de Dieu, la volonté du Père. Ceci n’est qu’un rappel de choses sur lesquelles notre attention a été attirée bien des fois. Puissions-nous les méditer. De sorte qu’il y ait un témoignage au milieu du monde et que des âmes soient amenées ainsi au Seigneur. Que ces âmes soient amenées à la même foi, à la même connaissance, à la même vie éternelle.

Bien qu’humiliante, cette pensée est, en réalité malgré tout, consolante. Malgré tous les manquements de ceux qui appartiennent au Seigneur, qui ont la  vie éternelle, il n’est pas possible qu’il y ait la vie divine chez des personnes, sans que, à un moment ou autre, cela se manifeste. Le monde observe les enfants de Dieu, il ne les aime pas, il ne peut d’ailleurs pas les aimer. Dans bien des cas, malgré avoir manifesté beaucoup de faiblesse, le monde a été amené à voir des étincelles de la Lumière, des manifestations de cet amour, qui ne peut avoir sa source que dans celui qui est l’Envoyé du Père, celui qui est venu faire connaitre ici-bas l’amour de Dieu.

Cette expression « celui que tu as envoyé, Jésus Christ » est aussi en rapport avec la vie : « c’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (v.3).

Le monde est responsable parce qu’il y a ici-bas des témoins de la vie de Dieu, de la foi en celui que Dieu a envoyé. Cela lui sera redemandé. C’est le témoignage du Seigneur, ce n’est pas le nôtre. Un jour viendra, où il sera alors trop tard pour qu’une âme, quelle qu’elle soit, vienne à la foi, à la connaissance, à la vie éternelle. Le Seigneur Jésus aura alors pris tous les siens auprès de lui. Ils seront « consommés en un » (v. 23). Il ne s’agit plus de cette unité de communion sur la terre, mais ce sera la consommation de l’unité dans la gloire.

« … afin qu’ils soient consommés en un, et que le monde connaisse que toi tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. » (v.23). Voilà quelque chose de nouveau qui est introduit : l’amour divin qui a eu pour objet ceux qui ont cru au Seigneur Jésus. Ils sont aimés comme lui-même a été aimé ! C’est là une perspective infinie qui s’ouvre devant nous. Cette unité sera « consommée », c’est-à-dire parfaite, amenée à sa somme, à son point culminant, et en même temps à sa perfection, dans sa totalité car il ne manquera aucun des rachetés de Christ. Nous serons consommés dans la gloire, et alors le monde connaîtra, mais pour croire ce sera trop tard, il ne restera pour le monde que le jugement, parce qu’il a rejeté Christ et ensuite, il a rejeté le témoignage de tous ceux qui avaient été envoyés par Christ.

Nous avons ainsi cet ensemble de vérités concernant l’envoi ici-bas du Fils par le Père, depuis le moment où le Fils est apparu ici-bas, et a accompli tout son ministère, jusqu’au moment, où dans la gloire, sera rappelé ce fait unique de la présence du Fils sur la terre comme envoyé du Père. Cela lié à l’amour éternel.

Il reste aussi le verset 25 : « Père juste ; — et le  monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu ; et ceux-ci ont connu que toi tu m’as envoyé. » Le Seigneur revient avec bonheur sur ce fait, qu’il y a des résultats à son œuvre, résultats suite à son abandon et à sa mort expiatoire sur la croix : « il y en a qui ont connu que tu m’as envoyé », « il y en a qui ont la vie éternelle », « il y en a qui sont aimés, comme toi-même tu m’as aimé », et ensuite, « j’aurai le privilège de leur faire connaître ton nom », non seulement « je leur ai fait connaître ton nom » mais encore « je le leur ferai connaître, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi en eux ». C’est-à-dire quelque chose de complètement inconnu du monde, mais la part présente, comme ce sera la part éternelle de ceux qui ont connu et cru que Jésus a été l’envoyé du Père dans ce monde, pour accomplir sa volonté éternelle d’amour dans le salut de pécheurs tels que nous, à la pleine gloire de Dieu son Père : « je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire ; et maintenant glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût » !

 

Avertissement

Si le Seigneur Jésus vient à l'instant pour les siens, pour ceux qui aujourd'hui refusent l'évangile de la grâce, il sera trop tard pour se convertir plus tard, à cause de l'énergie d'erreur que Dieu leur enverra (2 Thessaloniciens 2 v 11). S'ils vivent encore à la venue du Seigneur en gloire (2ème venue), ils seront parmi les maudits, pour en final comparaître devant le grand trône blanc (Apocalypse 20 v 11) et être jeté dans l'étang de feu (Apocalypse 20 v 15).

Lire le message relatif aux venues du Seigneur Jésus.

« Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs ..."

Hébreux 3 v 15.