Qu’est-ce que la rédemption ?
Quelles en sont les conséquences ?
Contenu
Lecture
dans le livre de l’Exode
Délivrés,
entièrement rachetés, la pleine rédemption
Le chemin
vers Canaan traverse le désert, chemin d’épreuves.
Leçon à
retenir des eaux amères de Mara
Dieu
enseigne ses statuts à son peuple racheté
Il est important de d’abord savoir ce que veut dire les mots « rédemption », « rédempteur ». Pour beaucoup de personnes, il s’agit d’une notion assez vague !
Voici la définition du dictionnaire :
Rédemption :
Action de ramener quelqu'un au bien, de se racheter.
Rédempteur :
Qui rachète, réhabilite
La rédemption est l’acte de rachat d’une personne. Lorsqu’un esclave passait de la propriété d’un maître vers un autre, ce transfert de propriété s’appelle le rachat, ou la rédemption. Le nouveau propriétaire est le rédempteur, celui qui rachète.
L’homme naturel, en tant que fils d’Adam, depuis la chute de Genèse 3, est devenu, par le péché, l’esclave de Satan, qu’il le veuille ou pas, c’est un fait !
Par la nouvelle naissance, lors de la conversion (nous parlons d’une vraie conversion), il y a un « transfert de propriétaire » de Satan vers Dieu, vers le Seigneur Jésus ! C’est la rédemption !
La mort du Seigneur Jésus à la croix constitue le prix du rachat, le prix de la rédemption. Le Seigneur Jésus devient le rédempteur de cette âme, dès sa nouvelle naissance.
En conséquence du rachat, il y a rupture complète avec l’ancien maître.
L’Ancien Testament nous donne des images qui nous aident à comprendre mieux les enseignements du Nouveau Testament au travers de l’histoire du peuple d’Israël, le peuple terrestre de Dieu.
Ce peuple était esclave du Pharaon (image de Satan) qui dominait en maître dur sur lui. Comme c’est le cas de tout homme, avant que celui-ci passe par une vraie conversion.
Dieu a alors racheté son peuple de la main du Pharaon, et l’a délivré complètement par le passage de la mer rouge ! Ce peuple a ainsi été racheté par Dieu, et le prix payé a été le sacrifice de l’agneau pascal (image du sacrifice du Seigneur Jésus à la croix)
C’est la fin de l’esclavage de l’Egypte, et le peuple suit l’Eternel, le nouveau maître, qui est plein de grâce et de vérité !
Etant racheté, appartenant au Seigneur Jésus, notre nouveau maître, celui-ci nous éduque par une discipline appropriée afin de nous apprendre à manifester ses propres caractères !
Délivrés complètement de notre ancienne condition, de tout ce qui nous reliait à notre ancien maître dur et cruel, nous pouvons entonner le chant de la délivrance, à la gloire de l’Eternel, le Rédempteur ! C’est ce que fait le peuple Israël, après la traversée à sec de la Mer Rouge alors que l’ancien maître y a été englouti. Ce chant de la délivrance se trouve dans le chapitre 15 du livre de l’Exode.
Aujourd’hui, le chrétien chante aussi ce cantique qui s’exprime aussi :
1 Gloire soit au Rédempteur, Au Fils unique du Père, Qui, pour sauver le pécheur, Descendit sur cette terre ! Ô Jésus ! sois exalté Dans toute l’éternité ! |
2 Tu vins, ô très saint Agneau ! Souffrir une mort cruelle ; Mais, triomphant du tombeau Par ta puissance éternelle, Tu détruisis tout l’effort De l’enfer et de la mort. |
3 Toi qui, pour nous plein d’amour, Bus la coupe des souffrances, Et nous donnas en retour La coupe des délivrances, Ô Jésus ! sois exalté Dans toute l’éternité ! |
Le chant de la délivrance est suivi par l’expérience du désert, dans lequel le Seigneur nous fait passer par des expériences en vue de notre éducation !
Chapitre 12 : 3 … Au dixième jour de ce mois, vous prendrez
chacun un agneau par maison de père, un agneau par maison. … 5 Vous aurez un agneau sans défaut,
mâle, âgé d’un an ; vous le prendrez d’entre les moutons ou d’entre les
chèvres ; 6 et vous le tiendrez
en garde jusqu’au quatorzième jour de ce mois ; et toute la congrégation
de l’assemblée d’Israël l’égorgera entre les deux soirs. 7 Et ils prendront de son sang, et en mettront sur les deux poteaux
et sur le linteau de la porte, aux maisons dans lesquelles ils le
mangeront ; … 12 Et je passerai
par le pays d’Égypte cette nuit-là, et je frapperai tout premier-né dans le
pays d’Égypte, depuis l’homme jusqu’aux bêtes, et j’exercerai des jugements sur
tous les dieux de l’Égypte. Je suis l’Éternel. 13 Et le sang vous sera pour signe sur les maisons où vous
serez ; et je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous, et il n’y
aura point de plaie à destruction au milieu de vous, quand je frapperai le pays
d’Égypte.
… 27
…C’est le sacrifice de la pâque à l’Éternel, qui passa par-dessus les maisons
des fils d’Israël en Égypte, lorsqu’il frappa les Égyptiens et qu’il préserva
nos maisons.
… 29
Et il arriva, au milieu de la nuit, que l’Éternel frappa tout premier-né dans
le pays d’Égypte, depuis le premier-né du Pharaon qui était assis sur son
trône, jusqu’au premier-né du captif qui était dans la maison de la fosse, et
tout premier-né des bêtes. 30 … le
Pharaon … 31 …appela Moïse et Aaron
de nuit, et dit : Levez-vous, sortez du milieu de mon peuple, tant vous
que les fils d’Israël, et allez-vous-en, servez l’Éternel, comme vous l’avez
dit …
37 Et les fils d’Israël
partirent de Ramsès pour Succoth …
Chapitre 13 : … 20 … ils partirent de Succoth, et campèrent à Etham, à l’extrémité
du désert. 21 Et l’Éternel allait
devant eux, de jour dans une colonne de nuée pour les conduire par le chemin,
et de nuit dans une colonne de feu pour les éclairer, afin qu’ils marchassent
jour et nuit : 22 la colonne de
nuée ne se retira point, le jour, ni la colonne de feu, la nuit, de devant le
peuple.
Chapitre 14 : … 5 … le cœur du Pharaon et de ses serviteurs fut changé à l’égard du
peuple, et ils dirent : Qu’avons-nous fait de laisser aller Israël, pour qu’il
ne nous servît plus ? 6 Et il attela
son char, et prit son peuple avec lui. 7
Et il prit six cents chars d’élite, et tous les chars de l’Égypte, et des
capitaines sur tous. 8 Et l’Éternel
endurcit le cœur du Pharaon, roi d’Égypte, et il poursuivit les fils d’Israël.
Et les fils d’Israël sortaient à main levée. 9 Et les Égyptiens les poursuivirent ; et tous les chevaux, les
chars du Pharaon, et ses cavaliers et son armée, les atteignirent campés près
de la mer, près de Pi-Hahiroth, devant Baal-Tsephon.
10 Et le Pharaon s’approcha,
et les fils d’Israël levèrent leurs yeux, et voici, les Égyptiens marchaient
après eux : et les fils d’Israël eurent une grande peur, et crièrent à
l’Éternel ; 11 et ils dirent à Moïse
: Est-ce parce qu’il n’y avait pas de sépulcres en Égypte, que tu nous as
emmenés pour mourir dans le désert ? Que nous as-tu fait, de nous avoir fait
sortir d’Égypte ? 12 N’est-ce pas
ici la parole que nous te disions en Égypte, disant : Laisse-nous, et nous
servirons les Égyptiens ? Car il nous vaut mieux servir les Égyptiens que de
mourir dans le désert. 13 Et Moïse
dit au peuple : Ne craignez point ; tenez-vous là, et voyez la délivrance de
l’Éternel, qu’il opérera pour vous aujourd’hui ; car les Égyptiens que vous
voyez aujourd’hui, vous ne les verrez plus, à jamais. 14 L’Éternel combattra pour vous, et vous, vous demeurerez
tranquilles.
15 Et l’Éternel dit à
Moïse : Que cries-tu à moi ? Parle aux fils d’Israël, et qu’ils marchent. 16 Et toi, lève ta verge, et étends ta
main sur la mer, et fends-la ; et que les fils d’Israël entrent au milieu de la
mer à sec. 17 Et moi, voici,
j’endurcirai le cœur des Égyptiens, et ils entreront après eux ; et je me
glorifierai dans le Pharaon et en toute son armée, en ses chars et en ses
cavaliers ; 18 et les Égyptiens
sauront que je suis l’Éternel, quand je serai glorifié dans le Pharaon, en ses
chars et en ses cavaliers. 19 Et
l’Ange de Dieu, qui allait devant le camp d’Israël, partit, et s’en alla
derrière eux ; et la colonne de nuée partit de devant eux et se tint derrière
eux ; 20 et elle vint entre le camp
des Égyptiens et le camp d’Israël ; et elle fut pour les uns une nuée et des
ténèbres, et pour les autres elle éclairait la nuit ; et l’un n’approcha pas de
l’autre de toute la nuit. 21 Et
Moïse étendit sa main sur la mer : et l’Éternel fit aller la mer toute la nuit
par un fort vent d’orient, et mit la mer à sec, et les eaux se fendirent ; 22 et les fils d’Israël entrèrent au
milieu de la mer à sec ; et les eaux étaient pour eux un mur à leur droite et à
leur gauche. 23 Et les Égyptiens les
poursuivirent, et entrèrent après eux, tous les chevaux du Pharaon, ses chars
et ses cavaliers, au milieu de la mer. 24
Et il arriva, sur la veille du matin, que l’Éternel, dans la colonne de feu et
de nuée, regarda l’armée des Égyptiens, et mit en désordre l’armée des
Égyptiens. 25 Et il ôta les roues de
leurs chars, et fit qu’on les menait difficilement. Et les Égyptiens dirent :
Fuyons devant Israël, car l’Éternel combat pour eux contre les Égyptiens.
26 Et l’Éternel dit à
Moïse : Étends ta main sur la mer, et les eaux retourneront sur les Égyptiens,
sur leurs chars et sur leurs cavaliers. 27
Et Moïse étendit sa main sur la mer : et, vers le matin, la mer reprit sa force
; et les Égyptiens s’enfuirent à sa rencontre ; et l’Éternel précipita les
Égyptiens au milieu de la mer. 28 Et
les eaux retournèrent et couvrirent les chars et les cavaliers de toute l’armée
du Pharaon qui était entrée après eux dans la mer ; il n’en resta pas même un
seul. 29 Et les fils d’Israël
marchèrent à sec au milieu de la mer, et les eaux étaient pour eux un mur à
leur droite et à leur gauche. 30 Et
l’Éternel délivra en ce jour-là Israël de la main des Égyptiens, et Israël vit
les Égyptiens morts sur le rivage de la mer. 31 Et Israël vit la grande puissance que l’Éternel avait déployée
contre les Égyptiens ; et le peuple craignit l’Éternel, et ils crurent à
l’Éternel, et à Moïse son serviteur.
Chapitre
15 : le cantique de la délivrance
& l’expérience éducative du désert
1 Alors Moïse et les
fils d’Israël chantèrent ce cantique à l’Éternel, et parlèrent, disant :
Je
chanterai à l’Éternel, car il s’est hautement élevé ; il a précipité dans la
mer le cheval et celui qui le montait.
2 Jah est ma force et mon cantique, et il a été mon salut. Il est
mon Dieu, et je lui préparerai une habitation, — le Dieu de mon père, et je
l’exalterai.
3 L’Éternel est un homme de guerre ; l’Éternel est son nom.
4 Les chars du Pharaon, et son armée, il les a jetés dans la mer
; l’élite de ses capitaines a été enfoncée dans la mer Rouge.
5 Les abîmes les ont couverts ; ils sont descendus dans les eaux
profondes, comme une pierre.
6 Ta droite, ô Éternel ! s’est montrée magnifique en force ; ta
droite, ô Éternel ! a écrasé l’ennemi.
7 Et dans la grandeur de ta majesté, tu as détruit ceux qui
s’élevaient contre toi ; tu as lâché ta colère, elle les a dévorés comme du
chaume.
8 Et par le souffle de tes narines, les eaux se sont amoncelées ;
les courants se sont dressés comme une muraille ; les abîmes sont devenus
solides au cœur de la mer.
9 L’ennemi disait : Je poursuivrai, j’atteindrai, je partagerai
le butin ; mon âme sera assouvie d’eux ; je tirerai mon épée, ma main les
exterminera.
10 Tu as soufflé de ton souffle, la mer les a couverts ;
ils se sont enfoncés comme du plomb dans les eaux magnifiques.
11 Qui est comme toi parmi les dieux, ô Éternel ? Qui est
comme toi, magnifique en sainteté, terrible en louanges, opérant des merveilles
?
12 Tu as étendu ta droite, la terre les a engloutis.
13 Tu as conduit par ta bonté ce peuple que tu as racheté ;
tu l’as guidé par ta force jusqu’à la demeure de ta sainteté.
14 Les peuples l’ont entendu, ils ont tremblé ; l’effroi a
saisi les habitants de la Philistie.
15 Alors les chefs d’Édom ont été épouvantés ; le
tremblement a saisi les forts de Moab ; tous les habitants de Canaan se sont
fondus.
16 La crainte et la frayeur sont tombées sur eux : par la
grandeur de ton bras ils sont devenus muets comme une pierre, jusqu’à ce que
ton peuple, ô Éternel, ait passé, jusqu’à ce qu’ait passé ce peuple que tu t’es
acquis.
17 Tu les introduiras et tu les planteras sur la montagne
de ton héritage, le lieu que tu as préparé pour ton habitation, ô Éternel ! le
sanctuaire, ô Seigneur ! que tes mains ont établi.
18 L’Éternel régnera à toujours et à perpétuité.
19 Car le cheval du Pharaon est entré dans la mer, avec son
char et ses cavaliers, et l’Éternel a fait retourner sur eux les eaux de la mer
; et les fils d’Israël ont marché à sec au milieu de la mer.
20 Et Marie, la
prophétesse, sœur d’Aaron, prit un tambourin en sa main, et toutes les femmes
sortirent après elle, avec des tambourins et en chœurs ; 21 et Marie leur répondait :
Chantez à
l’Éternel, car il s’est hautement élevé ; il a précipité dans la mer le cheval
et celui qui le montait.
22 Et Moïse fit partir
Israël de la mer Rouge, et ils sortirent vers le désert de Shur ; et ils
marchèrent trois jours dans le désert, et ne trouvèrent point d’eau. 23 Et ils vinrent à Mara ; mais ils ne
pouvaient boire des eaux de Mara, car elles étaient amères : c’est pourquoi son
nom fut appelé Mara. 24 Et le peuple
murmura contre Moïse, disant : Que boirons-nous ? 25 Et il cria à l’Éternel ; et l’Éternel lui enseigna un bois, et
il le jeta dans les eaux, et les eaux devinrent douces. Là il lui donna un
statut et une ordonnance, et là il l’éprouva, et dit : 26 Si tu écoutes attentivement la voix de l’Éternel, ton Dieu, et
si tu fais ce qui est droit à ses yeux, et si tu prêtes l’oreille à ses
commandements, et si tu gardes tous ses statuts, je ne mettrai sur toi aucune
des maladies que j’ai mises sur l’Égypte, car je suis l’Éternel qui te guérit. 27 Puis ils vinrent à Élim, où il y
avait douze fontaines d’eau et soixante-dix palmiers ; et ils campèrent là,
auprès des eaux.
Nous lisons au chapitre 14 de l'Exode (versets 8-11) que les Israélites
étant sortis d'Egypte, furent poursuivis par les Egyptiens, par le Pharaon, ses
chars, ses gens de cheval et toute son armée. « Et lorsque Pharaon se fut approché, les enfants d'Israël levèrent leurs
yeux, et voici, les Egyptiens marchaient après eux ; et les enfants d'Israël
eurent une fort grande peur et crièrent à Jéhovah, et dirent à Moïse : Est-ce
qu'il n'y avait pas de sépulcres en Egypte que tu nous aies amenés pour mourir
au désert ? »
On comprend facilement la détresse des Israélites, arrêtés par la mer et
serrés de près par Pharaon et toute son armée ; on comprend le cri d'angoisse
que le peuple fait monter vers Dieu ; mais on voit en même temps bien
clairement que si les Israélites crient à Dieu, leurs cœurs ne savent pas compter
sur Dieu et sur sa délivrance. Nous aussi, quand nous
sommes éprouvés, quand nous sommes environnés de toutes sortes de difficultés,
et que nous nous voyons comme enfermés de toute part dans l'affliction, nous
nous trouvons comme ensevelis sous le poids douloureux de la vie, au lieu que
nous sachions compter sur Dieu pour être délivrés. Nous avons peut-être entendu et reçu
l'évangile avec joie
; nous nous sommes réjouis dans le sentiment de la rémission de nos péchés,
nous avons discerné la beauté de Christ, et nos cœurs l'ont recherché…
et cependant lorsque
la tentation est venue, toute
notre joie s'est évanouie, et nous avons été renversés par terre, parce
que la rédemption
n'était pas le fondement de notre
joie et que nous ne savions pas ce que c'est que d'avoir passé la mer Rouge A PIED
SEC (Exode 14 v.29).
Dans
la Pâque,
Dieu s'était fait connaître à Israël comme un
Dieu de jugement : c'est pourquoi il fallait le sang sur le linteau des portes pour mettre le peuple à
l'abri du jugement. Le sang arrêtait Dieu ; et Dieu passait par-dessus (Exode 12 v.12 &
13). S'il était entré dans les demeures des
Israélites comme Dieu de jugement, Dieu aurait frappé le peuple aussi bien que
les Egyptiens, car ayant plus de connaissance que ceux-ci, les Israélites
étaient aussi plus coupables que leurs oppresseurs.
Mais à
la mer Rouge, il s'agit de tout autre chose : Dieu intervient
dans sa puissance comme « un vaillant guerrier », pour le salut de son peuple. La Pâque avait délivré les enfants
d'Israël du jugement de Dieu ; la mer Rouge les délivre
de leurs ennemis.
Dès qu'ils sont en danger devant Pharaon et son armée, Dieu intervient «
dans la grandeur de sa majesté », et ensevelit dans la mer toutes les forces de
l'Egypte : par la mort, il délivre de la mort. Ainsi Christ descend dans la
forteresse de l'Ennemi, sous la puissance de la mort, et par sa résurrection
d'entre les morts, il nous délivre, nous qui, par la crainte de la mort, étions
assujettis toute notre vie à la servitude (Hébreux 2 v.14 & 15). Depuis la mer Rouge, Israël n'a plus à faire avec
l'Egypte, le pouvoir de Pharaon est définitivement brisé, le peuple racheté
hors d'Egypte, et Dieu lui-même son salut : Celui qu'à juste titre les enfants
d'Israël avaient craint comme juge ; — celui-là est maintenant leur salut ; ils
sont rachetés et n'ont plus
maintenant à espérer la
miséricorde. Il en
est de même pour nous,
quand, par la foi, nous
sommes entrés dans les effets bénis de
la mort de Christ ; nous ne sommes pas seulement à l'abri du
jugement, mais Dieu que nous craignions est notre Sauveur (voyez Exode 14 v.30 & 31).
Le passage de la mer Rouge et la Pâque sont donc deux événements bien
distincts dans l'histoire d'Israël, et la joie d'une âme qui se réjouit
simplement de ce qu'elle est à l'abri du jugement — ou la
Pâque en Egypte, n'est pas la même que celle de Moïse et des enfants d'Israël
chantant à Jéhovah, parce qu'il a entièrement
racheté son peuple hors
d'Egypte et de la mer Rouge, et qu'il l'a amené par sa puissance à la demeure de sa sainteté.
Israël, après le passage de la mer, peut se réjouir de ce que le jugement est
passé, de ce que Pharaon et toute sa puissance « a été enfoncé comme du plomb dans les eaux magnifiques » ; il peut chanter à Jéhovah, parce qu'il a amené son
peuple, par sa force, à la demeure de sa sainteté, à lui-même, parce qu'il
l'a fait passer d'entre les morts,
à la lumière de sa présence, qu'il l'a mis dans la lumière comme lui est dans la lumière.
Les Israélites sont
ainsi amenés à Dieu, dans la lumière comme Dieu est dans la
lumière, avant qu'ils aient fait un
seul pas dans le désert ; aussi ne peut-on pas lutter avant qu'on ait conscience de la
rédemption.
Toute la question pour les
Israélites, serrés de près par Pharaon et son armée, c'est de savoir comment
ils échapperont aux mains de l'ennemi
: ils n'essayent pas même de combattre. En Egypte ils
avaient gémi sous le joug de Pharaon, mais ils n'avaient pas combattu contre
lui, et comment l'eussent-ils fait ? Avant tout,
je le répète, il faut que le
peuple soit délivré, et qu'il soit amené auprès de Dieu : avant de pouvoir combattre les
ennemis de Dieu ou les siens propres, il faut qu'il soit fait « l'armée de Dieu ».
On n'a aucune puissance
contre Satan aussi
longtemps qu'on est son esclave
; il ne peut pas y avoir de lutte dans les chaînes.
On peut bien gémir sous le joug du maître et soupirer après la délivrance, mais
avant qu'on puisse élever le bras contre l'oppresseur, il faut que les
chaînes soient brisées, il faut qu'on possède une rédemption parfaite et qu'on en jouisse.
Après le passage de la mer Rouge, les Israélites ne se réjouissent
pas seulement d'avoir échappé à leurs persécuteurs, mais ils se sentent placés dans une
position toute nouvelle par cette délivrance et par
la manifestation publique que Dieu
est pour eux et avec eux ; ils
ont conscience de leur délivrance, d'une rédemption parfaite et ainsi ils savent qu'ils peuvent
désormais compter sur Dieu et sur sa puissance à tout autre égard. Ils peuvent dire
maintenant : « Les peuples entendront, et
ils en trembleront ; la douleur saisira tous les habitants de la Palestine.
Alors les princes d'Edom seront troublés et le tremblement saisira les forts de
Moab : tous les habitants de Canaan se fondront » (versets 14-16) ; et Rahab confirmera ce témoignage, quand elle
dira aux espions : « Dès que nous avons
entendu ces choses, notre cœur s'est fondu ; et depuis lors aucun homme n'a
plus eu de courage à cause de vous, car Jéhovah votre Dieu est le Dieu des
cieux en haut et de la terre en bas » (Josué 2 v.11). La joie des enfants
d'Israël ne consiste pas à ne point avoir d'ennemis ; elle consiste en ce que Dieu a
pris en main leur cause et qu'il
les a amenés dans sa présence.
Il y a plus encore : nous lisons au verset 17 : « Tu les introduiras et les planteras sur la montagne de ton héritage, au
lieu que tu as préparé pour ta demeure, ô Jéhovah, au sanctuaire que tes mains
ont établi ». — Israël,
maintenant, était déjà avec Dieu dans sa sainte demeure ; — et nous pareillement nous sommes dans la
présence de Dieu — mais
non pas encore « au lieu que tes
mains ont établi », « à la
montagne de ton héritage », — de l'héritage de
Dieu et non pas d'Israël. Ainsi aussi,
Paul demande pour les saints qui étaient à Ephèse, qu'ils connaissent « quelle est l'espérance de leur vocation et
quelles sont les richesses de la gloire de son héritage dans les saints
» (Ephésiens 1 v.18). Israël devait habiter le pays de Dieu, — et la maison du Père est notre
demeure :
Lui-même veut nous y introduire, en sorte que nous n'avons rien à craindre des
ennemis qui peuvent se trouver sur le chemin : pour la foi ils sont impuissants. Une assurance pleine et entière est le
privilège de la rédemption.
Mais si Dieu a racheté son peuple, s'il veut l'introduire dans le pays
de Canaan, il faut qu'Israël
passe par l'épreuve, et c'est « suivant le commandement de Jéhovah »… que les enfants
d'Israël campèrent en Réphidim, « où il
n'y avait point d'eau à boire pour le peuple » (Exode 17: 1). Toutefois remarquons bien ici que, jusqu'au pied du Sinaï, Dieu usa d'une grâce entière et parfaite
dans toutes ses voies envers son peuple, quels qu'aient été
d'ailleurs les murmures de celui-ci. Quand ils s'élèvent contre Moïse et Aaron au désert de Sin, parce
qu'ils n'ont pas de chair à manger, Dieu leur donne des cailles, sans
leur rien reprocher ; il leur donne « le soir de la chair à manger, et au matin du pain en abondance » ;
et quand ils s'en viennent en
Réphidim, où il n'y avait point d'eau, Dieu fait jaillir pour eux de l'eau du
rocher (Exode 16 ; 17). Tout est grâce, afin
qu'Israël comprenne que Dieu voulait
bénir son peuple, quelque méchant que
fût celui-ci. Mais plus tard
les Israélites, qui auraient dû savoir qu'ils ne pourraient pas garder la loi,
se sont placés follement sous la loi, alors, quand ils sont de nouveau épris de
convoitise et disent : « Qui nous fera manger de la chair ? … » nous lisons que « quand la chair était encore entre leurs
dents, avant qu'elle fût mâchée, la
colère de Jéhovah s'embrasa contre le peuple » (Nombres 11).
Une fois qu'ils ont passé la mer, Moïse conduit les Israélites vers le
désert de Sur : « et ayant marché trois
jours par le désert, ils ne trouvèrent point d'eau ». Trois jours dans le désert sans eau, c'était une souffrance presque
insupportable ! Mais
la délivrance est-elle moins sûre ? — Non
certainement, en aucune manière.
C'était cependant une chose affreuse que de se trouver sans eau : — c'était la
mort, une mort certaine, dans une pareille contrée. Et quand enfin on trouve de l'eau, « elle était amère » :
— « de là ils vinrent à Mara, mais ils ne
pouvaient point boire des eaux de Mara, parce qu'elles étaient amères » (verset 23). L'épreuve était dure, mais c'était pour cela même que Dieu avait amené son
peuple au désert : « afin de
t'humilier, de t'éprouver et de manifester ce qu'il y a dans ton cœur » (Deutéronome 8: 2). Les « eaux amères » ne montraient pas ce qu'il y avait dans le cœur de Dieu, mais
elles étaient un moyen pour éprouver
et mettre à découvert le cœur du
peuple : et sous ce rapport que de choses à manifester et à corriger !
Israël était racheté pour
jamais et Dieu avait manifesté son cœur dans « la rédemption »,
mais l'effet même de cette rédemption était d'amener le peuple
dans un lieu où il n'y avait pas une
goutte d'eau à boire, et où ensuite, quand on trouve de l'eau, elle était amère, en sorte qu'on
ne pouvait la boire : mais tout cela, c'était afin qu'Israël s'abreuvât dans la puissance de la mort. Et alors Dieu rendit douces les eaux (verset 25).
On n'apprend pas ces choses en Egypte [Alors que l’on est encore dans le monde
comme esclave de Satan] ; elles sont l'expérience du désert [le monde, domaine de Satan, est alors un
désert pour le cœur renouvelé
du croyant, qui a été entretemps racheté]. En Egypte il n'y avait
point eu de Mara pour Israël. Avant que le peuple soit amené aux « eaux amères », il faut qu'il soit racheté et que la
rédemption soit connue : l'effet
qu'elle produira sera la mort
au péché, à l'égoïsme, à la volonté propre. L'âme passe
ainsi par un travail profondément
pénible, mais c'est
précisément ce que Dieu a voulu,
afin de mettre à nu ce qu'il y a dans nos cœurs et de nous en dépouiller.
Quelqu'un pensera peut-être que ces épreuves viennent
sur lui parce qu'il n'est pas racheté, mais
tout au contraire, elles nous sont dispensées parce que nous sommes
rachetés.
Nous pouvons chercher à éviter ces eaux amères de
Mara, mais Dieu nous y amènera parce qu'il veut nous dépouiller de
tout ce qui est du
vieil homme en nous. En son propre temps, sans doute, il introduira dans
notre épreuve ce qui rend douces
les eaux ; mais
parce qu'il nous a rachetés et nous a amenés à lui, il juge toutes choses en nous,
amour du monde, orgueil, volonté propre,
tout ce qui trouble notre communion
avec lui-même. Je le répète, il introduira ce qui rend douces
les eaux : mais, « bien-aimés, ne trouvez pas étrange l'ardeur du feu qui
est allumé au milieu de vous, et qui est venu sur vous pour votre épreuve,
comme s'il vous arrivait quelque chose d'extraordinaire » (1 Pierre 4: 12), car aussi
certainement que vous êtes rachetés,
Dieu brisera et soumettra vos pensées et vos volontés; Dieu vous abreuvera de cela même par quoi vous avez été rachetés. [En y introduisant, la croix, symbolisée par le bois du verset 25]
Ainsi donc Israël, dans le désert, s'avance avec Dieu, et Dieu s'occupe de son peuple ; il lui donne des
statuts, il l'éprouve de
toute manière et le forme
pour lui-même (versets 25, 26; comparez Deutéronome 8: 2, 3). — Dieu n'avait pas agi ainsi avant qu'il eût racheté son peuple.
En Egypte Israël avait été dans l'angoisse à cause de
Pharaon ; mais maintenant, au désert, c'est la
main de Dieu qui s'appesantit sur lui : Israël a affaire avec Dieu, et il apprend à connaître
Dieu sous un nouveau caractère,
comme « Jéhovah qui te guérit » (verset 26). Dieu, d'abord,
éprouve son peuple, il
lui propose une ordonnance et une loi : « Si tu écoutes attentivement…, si tu fais ce qui est droit…,
si tu prêtes l'oreille à ses commandements et que tu gardes ses ordonnances…,
je ne ferai venir sur toi aucune des infirmités que j'ai fait venir sur
l'Egypte »; mais
si Dieu éprouve ainsi, c'est afin de se faire connaître comme
« Celui qui te guérit », et pour jouir de ce privilège, il faut que le cœur tout entier soit mis à découvert devant un Dieu de grâce. Alors seulement on le connaît comme « Celui qui guérit ».
— Dieu qui est fidèle dirigera toutes les circonstances de notre vie en vue de ce but (comparez Deutéronome 8: 15, 16):
nous n'y échapperons pas, dussions-nous
être humiliés devant les hommes, ce qui est une chose très douloureuse, en vérité,
« une eau très amère »; — mais n'était-ce pas que nous cherchions à nous glorifier nous-mêmes?
Dès que « le
bois », c'est-à-dire la
croix, est dans les eaux, elles
désaltèrent l'âme. On
a joui d'abord de la joie de la rédemption
; après, vient la joie dans les tribulations,
et puis la joie dans la guérison.
Dieu d'abord nous fait chanter dans la conscience de la rédemption ; mais si nous devons jouir de l'effet
pratique de la rédemption, c'est-à-dire jouir de Dieu dans nos âmes (ce qui est impossible à la
chair), il faut nécessairement que notre
propre volonté, la mondanité,
et toute une armée de choses qui sont en nous et qui viennent se placer en travers de notre joie, soient touchées du doigt de Dieu
et brisées. Dieu connaissait tout ce qu'il y avait
dans nos cœurs, mais il
veut nous le faire voir à nous aussi,
qu'il a rachetés ; et
alors nous le connaîtrons comme
« Celui qui guérit ».
« Puis
ils vinrent à Elim, où il y avait douze fontaines d'eau et soixante et dix
palmiers ; et ils campèrent auprès des eaux » (verset 27). Maintenant le peuple
fait l'expérience des conséquences nécessaires du fait qu'il est avec Dieu : dès qu'il est réellement humilié, il
campe auprès des eaux rafraîchissantes. Si Elim était venu plus tôt, y
aurait-il eu le même sentiment d'une entière dépendance de Dieu pour toutes choses ? — Israël n'ayant pas passé par la lutte qui produit la dépendance, et la dépendance
qui produit la communion, la chair
et tout son train n'auraient pas été brisés. — Voilà pourquoi Dieu tarde, car sa joie est de bénir son
peuple.
Les nombres 12 et 70 que nous trouvons ici sont des figures
différentes de la perfection d'un abri parfait. « Le soleil ne te frappera pas de jour, ni la
lune de nuit » (Psaume 121: 6). — « Ils
campèrent près des eaux » (verset
27). Tout cela est donné dans le désert, et le peuple se repose là : mais il faut qu'Israël ait été éprouvé
à Mara pour qu'il puisse jouir de Dieu parfaitement à Elim. La rédemption
l'avait amené auprès de Dieu ; maintenant il se réjouit en Dieu.
Nous ne pouvons pas jouir de ces eaux qui jaillissent
de Dieu lui-même pour abreuver nos âmes, sans
que notre chair soit brisée; mais
alors quelle que soit d'ailleurs la nature de notre épreuve, quelque
grand que puisse être le trouble de notre âme, — lors même que nous
eussions à boire la mort même qui nous a rachetés — si seulement nous savons y voir la main de Dieu, y discerner la croix de Christ, nous jouissons de ce qui rend douces les eaux, dans la conscience de la pensée et du propos de Dieu en toutes ces choses: « Non pas que la discipline paraisse pour le présent
un sujet de joie, mais de tristesse; mais plus tard elle rend le fruit paisible de la
justice à ceux qui sont exercés par ce moyen» (Hébreux 12: 11).
La chair n'est
pas la foi, et qui plus est, nous ne
pouvons pas, sans foi,
marcher dans le chemin de la foi
: il faut donc que nous passions par
l'épreuve.
Si nous perdons pour un seul moment notre confiance
en Dieu, la chair agit sous une forme ou sous une autre ;
dès que nous sommes dans l'embarras ou en perplexité quant à ce que nous
avons à faire, notre œil n'est pas net, nous
ne jouissons pas de la communion de Dieu, car autrement nous saurions ce que nous devons
faire. Si notre œil était net, tout notre corps serait rempli de lumière, mais
s'il n'en est pas ainsi, il
y a donc en nous quelque chose à
découvrir que nous n'avons pas encore discerné. Ce ne sera
peut-être pas un péché volontaire, mais cependant quelque chose au sujet de quoi Dieu exercera notre cœur et se manifestera comme « Jéhovah qui
guérit ». Ainsi dans l'épître aux
Romains, on trouve d'abord la joie dans les tribulations, et ensuite
la joie en Dieu (Romains
5: 1-11).
Nous ne sommes pas seulement sauvés, mais nous
sommes abreuvés dans le désert par le Dieu qui nous racheta. Ne regardons donc
pas comme une chose étrange, si nous sommes comme dans une fournaise pour notre
épreuve.
Remarque :
Ce texte est extrait
en très grande partie d’un article du Messager
Evangélique de 1860, vous pouvez en avoir accès en cliquant sur le lien,
ainsi que sur les publications d’autre années.
A votre demande par
e-mail à l’adresse bible@beauport.eu
je vous enverrai le Messager Evangélique 1860 soit en format pdf, epub ou mobi
selon ce que vous spécifierez.