Suite au message intitulé « La FOI : elle possède une énergie active et soumise, elle va de l’avant ! ».
Pour rappel : Nous lisons dans l’épitre aux Romains la définition de la foi : « ... la foi est de ce qu’on entend, et ce qu’on entend par la parole de Dieu. » (Ch.10 v.17)
Épitre aux Hébreux chapitre 11
32 Et que dirai-je
davantage ? Car le temps me manquera si je discours de Gédéon, de Barac et de
Samson et de Jephté, de David et de Samuel et des prophètes, 33 qui par la foi subjuguèrent des
royaumes, accomplirent la justice, obtinrent les choses promises, fermèrent la
gueule des lions, 34 éteignirent la
force du feu, échappèrent au tranchant de l’épée, de faibles qu’ils étaient
furent rendus vigoureux, devinrent forts dans la bataille, firent ployer les
armées des étrangers. 35 Les femmes
reçurent leurs morts par la résurrection ; et d’autres furent torturés,
n’acceptant pas la délivrance, afin d’obtenir une meilleure résurrection ; 36 et d’autres furent éprouvés par des
moqueries et par des coups, et encore par des liens et par la prison ; ils
furent lapidés, sciés, tentés ; 37
ils moururent égorgés par l’épée ; ils errèrent çà et là, vêtus de peaux de
brebis, de peaux de chèvres, dans le besoin, affligés, maltraités, 38 (desquels le monde n’était pas
digne,) errant dans les déserts et les montagnes, et les cavernes et les trous
de la terre.
39 Et tous ceux-ci, ayant
reçu témoignage par la foi, n’ont pas reçu ce qui avait été promis, 40 Dieu ayant eu en vue quelque chose
de meilleur pour nous, afin qu’ils ne parvinssent pas à la perfection sans
nous.
CONTENU
La
FOI : sa réalisation finale de la promesse n’est pas pour la terre !
Expériences faites sur la terre par des
croyants, mais pas la perfection
Certains ont montré leur foi par de
grandes actions
D’autres ont montré leur foi en
traversant de grandes épreuves
Voici pourquoi la foi ne reçoit pas sur
la terre les toutes les choses promises
Ici l’apôtre cesse de suivre les détails. Israël, établi dans le pays de la promesse, fournissait moins d’occasions de développer, par des exemples, les principes sur lesquels la foi agissait, quoique les individus aient dû encore agir par la foi. L’Esprit rappelle en général ceux de ces exemples où la foi se reproduisit sous divers caractères d’énergie et de patience et soutint les âmes dans toutes sortes de souffrances : leur gloire est auprès de Dieu ; le monde n’est pas digne d’eux ; ils n’avaient pas reçu l’effet des promesses ; ils ont dû vivre de foi, comme les Hébreux auxquels l’apôtre s’adresse. Toutefois ces derniers avaient des privilèges que les anciens fidèles ne possédaient nullement. Ni ceux-là, ni les chrétiens n’ont été amenés à la perfection, c’est-à-dire à la gloire céleste à laquelle Dieu nous a appelés et à laquelle ils doivent avoir part. Abraham et d’autres ont attendu cette gloire, ils ne l’ont jamais possédée ; Dieu n’a pas voulu la leur donner sans nous ; mais il ne nous a pas appelés par les seules révélations qu’il leur a faites ; il avait réservé quelque chose de meilleur pour les temps du Messie rejeté. Les choses célestes sont devenues des choses du temps présent, des choses pleinement révélées et déjà possédées en esprit par l’union des saints avec Christ, et par l’entrée actuelle dans le lieu très saint en vertu de son sang.
Il ne s’agit pas maintenant d’une promesse, ni d’une vue distincte d’un endroit aperçu du dehors et dont l’entrée n’est pas encore accordée, ni de relations avec Dieu qui ne soient pas fondées sur l’entrée au-dedans du voile, sur l’entrée dans sa propre présence. Maintenant nous entrons avec pleine liberté ; nous appartenons au ciel ; c’est là qu’est notre bourgeoisie ; nous y sommes chez nous. La gloire céleste est notre part présente, Christ y étant entré comme notre précurseur ; nous avons dans le ciel un Christ, homme glorifié. Abraham ne l’avait point ; il marchait sur la terre dans un esprit céleste, attendant une cité, sentant que rien autre ne pouvait satisfaire les désirs que Dieu avait réveillés dans son cœur ; mais il ne pouvait être en rapport avec le ciel par le moyen d’un Christ, assis de fait là-haut en gloire. Or, c’est là notre position actuelle. Nous pouvons même dire : nous sommes unis à Lui là. La position du chrétien est tout autre que celle d’Abraham. Dieu avait en vue quelque chose de meilleur pour nous.
L’Esprit ne développe pas ici toute l’étendue de ce « quelque chose de meilleur » parce que l’Assemblée n’est pas son sujet. Il présente, en général, aux Hébreux, pour les encourager, la vérité que les croyants du temps présent ont des privilèges spéciaux, auxquels ils ont part par la foi, des privilèges qui n’appartiennent pas même à la foi des anciens fidèles.
Nous serons parfaits, c’est-à-dire, glorifiés ensemble en résurrection ; mais il y a une part spéciale qui appartient aux saints actuels, et qui n’appartenait pas aux patriarches. Le fait que Christ homme est dans le ciel après avoir accompli la rédemption, et que le Saint Esprit par lequel nous sommes unis à Lui est sur la terre, rend cette supériorité accordée aux chrétiens, facile à comprendre ; aussi, même le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que le plus grand de ceux qui ont précédé ce royaume.
L’apôtre
cesse ici d’entrer dans des détails circonstanciés touchant les héros de la foi
de l’Ancien Testament. Ce n’est plus
maintenant qu’une revue sommaire, où il rappelle d’abord ceux qui ont montré leur foi par de grandes actions (v. 32-35) ;
puis ceux qu’elle a soutenus dans de grandes épreuves (v. 35-38). C’est l’énergie
et la
patience de la foi.
Si
l’auteur n’entre plus dans les détails, c’est non seulement que le temps lui
manquerait, mais que le peuple, une fois
introduit dans le pays promis, a moins fourni d’exemples dans lesquels se montraient les principes
d’après lesquels la foi agissait. Dieu toutefois reconnaissait la foi des
individus là où elle se trouvait, même chez ceux qui ne sont pas nommés. Gédéon est en tête des juges, libérateurs du peuple, ayant foi en la
parole de l’Éternel ; David est en tête
des rois, et Samuel, en tête des prophètes. On saisit sans peine
cet ordre moral.
Le combat de la foi (en temps de ruine – Juges - lutte contre l’oppression) a entièrement lieu en Canaan. Aux six premiers personnages, l’apôtre, en septième lieu, ajoute en bloc les prophètes, comme appartenant tous à l’armée des soldats de la foi. Il complète par eux le nombre 7, si remarquable dans ce chapitre et même dans toute cette épître. Chacun d’eux a lutté pour la délivrance du peuple de Dieu. Il ne s’agit point ici du combat d’Israël pour s’emparer de son héritage, tel qu’il nous est montré dans le livre de Josué, mais de la lutte contre un pouvoir oppresseur, en des jours de ruine, où ceux qui confessaient l’Éternel traversaient l’épreuve et la tribulation. De là vient la mention des Juges et celle de David, cité avant Samuel, parce qu’il est question du temps où il souffrait de la part de Saül comme roi rejeté, et non de la période de son règne. Ils ne sont pas toutefois les seuls combattants, car le temps aurait manqué à l’apôtre pour les mentionner tous en détail.
Dans les versets 33 à 38, l’apôtre évoque des actes de foi remarquables, pour présenter les qualités frappantes de la foi.
1 Premièrement, il fait allusion à des incidents qui mettent l’accent sur la puissance de la foi, qui subjugue des royaumes et vainc des armées, qui est forte dans la faiblesse et vaillante dans le combat, qui triomphe de la puissance de la nature — telle qu’elle est présentée par le lion — et éteint la violence des éléments — tel le feu -, et qui même remporte la victoire sur la mort.
2 Deuxièmement, il fait passer devant nous la patience de la foi qui, sous la torture, refusa d’accepter la délivrance et, dans l’épreuve, endura les moqueries et les coups, les liens et la prison.
3 Troisièmement, il parle plus particulièrement des souffrances de la foi. « Ils furent lapidés, sciés, tentés ; ils moururent égorgés par l’épée ».
4 Enfin nous voyons l’opprobre de la foi. Le monde chassa les hommes de foi de son sein, les traitant comme de vils proscrits. Ils errèrent çà et là sur la terre. Par la manière dont le monde traita les saints de Dieu, il se montra indigne d’eux. En condamnant les hommes de foi, il se condamnait lui-même.
En
général, cependant, Dieu n’intervient pas sur le champ, et alors il s’ensuit de la souffrance. Ainsi, après la mention de Rahab, il y a une liste de noms au verset 32, et ensuite d’autres récits des
triomphes de la foi, spécialement des souffrances de la foi. Des multitudes de saints dont le monde n’était pas
digne, ont traversé toutes les formes imaginables de persécutions et de
souffrances. Ils l’enduraient, n’acceptant pas la délivrance qu’ils auraient pu avoir par abjuration ou par des compromis. La foi souffrait, mais
elle les fait passer au travers de ces
souffrances.
Il est
aisé de trouver dans l’histoire d’Israël ce à quoi fait allusion l’écrivain
sacré. On voit les conquêtes de David en 2 Sam.8 et 1 Chron.18 ;
Salomon exerça la justice (1 Rois 3:28) ;
David encore obtint les choses promises, et d’autres, parmi ses successeurs
fidèles, comme Ézéchias et Josias, les réalisèrent ; Daniel, par la foi
qui produisait en lui la fidélité, ferma la gueule des lions (Dan.6:22,23) ;
par la même foi énergique pour donner la fermeté, les trois jeunes Hébreux
éteignirent la force du feu (Daniel 3:27) ;
David, Élie et Élisée échappèrent au tranchant de l’épée (David, durant la
longue persécution de Saül ; pour Élie et Élisée, voyez 2 Rois 1 et 6).
Ézéchias fut guéri de sa maladie, et la vaillance dans la guerre se montra dans
David et ses compagnons (2 Sam.23:8-23).
Il y en eut qui, comme les Juges et David, subjuguèrent des royaumes, réduisant à néant par la puissance de la foi, ceux qui avaient asservi le peuple de Dieu. Il y en eut qui, comme David et les prophètes, accomplirent la justice, reconnaissant ce qui était de Dieu en Israël, et s’y associant ouvertement (voir Matt. 3:15), qui, comme David, obtinrent les choses promises, qui, comme Daniel, fermèrent la gueule des lions, qui éteignirent la force du feu, comme Shadrac et ses compagnons, qui, comme David, Élie, Élisée, Jérémie et tant d’autres, échappèrent au tranchant de l’épée, qui, comme le faible Gédéon, et Barac, et Jérémie encore, de faibles qu’ils étaient furent rendus vigoureux, qui, comme Jonathan ou Samson, devinrent forts dans la bataille sans aucune des ressources humaines.
Associées au témoignage des prophètes, une veuve de Sarepta, une Sunamite, ont reçu leurs morts par la résurrection. La liste des martyrs qui ont combattu « contre le péché » s’étend jusqu’à la période des Macchabées à laquelle Daniel le prophète avait déjà fait allusion (Dan.11:33-35). De tous ceux-là, « le monde n’était pas digne ». Ils étaient « le sel de la terre », le vrai résidu d’Israël au milieu d’un monde ennemi et d’un peuple apostat. Leur présence les préservait encore, mais eux disparus, que reste-t-il au monde, si ce n’est le jugement ?
Aussi, des femmes ont recouvré « leurs morts par la
résurrection » ; nous en trouvons deux exemples dans
l’histoire d’Élie et celle d’Élisée. La foi de ces hommes de Dieu en la puissance
de l’Éternel, obtint cet effet, mais il y en avait aussi dans celles en faveur
de qui Dieu agit. Le cri que jette la veuve de Sarepta, l’insistance de la
Sunamite auprès d’Élisée, le font bien voir.
Remarquons en passant que les femmes présentées et nommées dans notre chapitre
comme exemples de foi, sont mentionnées, non
comme montrant cette foi dans un service public, mais chez elles : Sara est dans sa tente et Rahab dans sa maison. Nulle mention n’est faite de
Marie, la prophétesse, sœur d’Aaron, ni de Debora, autre prophétesse, à l’ombre
de laquelle a marché Barac qui, lui, est nommé comme exemple.
Cette
mention des versets 35 à 38 se rapporte sans doute à cette époque de
persécutions terribles auxquelles les Juifs fidèles furent exposés et qui sont
rapportées dans les livres des Macchabées. Ces livres, on le sait, ne font pas partie des Écritures, mais rapportent des faits historiquement vrais.
«D’autres
furent torturés, n’acceptant pas la délivrance, afin
d’obtenir une meilleure résurrection»,
fait probablement allusion à sept frères mis
à mort avec leur mère après d’horribles souffrances, et refusant
de renier leur foi, parce qu’ils
attendaient une résurrection plus excellente qu’une délivrance temporelle,
ainsi que le dit l’un d’eux, s’adressant au roi, leur meurtrier : «Toi, tu nous ôtes la vie présente ; mais
le Roi de l’univers nous ressuscitera en la résurrection pour la vie éternelle».
Combien
est beau le témoignage du v. 38 ! Il nous montre l’appréciation que Dieu fait de
ses témoins au milieu d’un monde qui
s’est éloigné de lui. Ils
ont « reçu
témoignage par la foi », est-il dit ; et encore : « Dieu n’a point honte d’eux,
savoir d’être appelé leur Dieu » ; mais ici, ces hommes rebutés, rejetés,
méprisés, chassés, la balayure de la terre aux
yeux d’un monde orgueilleux, incrédule et enivré de lui-même, ont une telle
valeur aux yeux de Dieu, qu’il
déclare que ce monde n’est pas digne d’eux. Ils sont trop de Dieu, pour que le
monde soit digne d’eux.
Néanmoins,
malgré leurs actes de puissance, leur patience, leurs souffrances et leur
opprobre, ils ne reçurent pas de leur vivant la
bénédiction promise. Dans le passé, ils ont vécu par la foi ; aujourd’hui ils
reçoivent témoignage ; dans l’avenir, ils
jouiront de la rémunération, quand ils
entreront dans les bénédictions promises. Grande sera la bénédiction de ces saints de l’Ancien
Testament. Pourtant
Dieu a préparé « quelque chose de meilleur » pour le chrétien. Quand
Dieu aura achevé son propos en
appelant l’Église, les saints de l’Ancien Testament avec l’Église
entreront dans la plénitude de la bénédiction.
Ils attendent, et nous avec eux, le matin de la
résurrection afin de parvenir à « la perfection ».
Ces
versets 39 & 40 étaient bien concluants
pour les croyants hébreux. « Tous ces témoins », est-il dit, « ont
reçu témoignage par la foi »,
qui les rendit agréables à Dieu et les
rendit capables d’accomplir de grandes actions et de
supporter de grandes épreuves ; mais «
ils n’ont pas reçu ce qui avait été promis ». Ils ont tous dû quitter ce monde sans avoir
vu la promesse réalisée ; ils
ont ainsi marché par la
foi seule, vécu de cette foi. Les Hébreux devaient donc
être encouragés par leur exemple, et cela d’autant plus qu’ils avaient des privilèges
plus excellents, que les anciens ne possédaient point. Mais
ni les uns, ni les autres n’étaient arrivés à la perfection, à être « consommés », c’est-à-dire
à posséder
la gloire céleste, leur part commune. L’auteur de l’épître, comme ailleurs, se place ici au nombre des croyants hébreux,
participants de l’appel céleste, il attend avec eux le quelque chose de meilleur que
Dieu a en vue « pour nous ». Ce quelque chose de meilleur que nous possédons, sont les choses célestes apportées par Christ,
l’accès
en la présence de Dieu ouvert par son sacrifice, la bourgeoisie céleste, notre
union avec Christ en haut, lui étant
là comme notre précurseur. Mais quant à la consommation en
gloire, ils l’attendent aussi et ils y
arriveront avec nous, bien qu’il y
ait toujours une part spéciale pour
l’Église.
Tous les justes de l’Ancien Testament font donc partie des morts en Christ qui
ressusciteront au cri de commandement, à la voix de l’archange, au son de
la trompette de Dieu ; puis les saints
vivants seront changés (1 Cor.15:51-52), et tous ensemble, depuis le premier croyant de l’Ancien
Testament jusqu’au dernier de l’Église, monteront
au ciel, seront alors parvenus à la perfection, et reviendront ensuite avec Christ : «Il viendra avec tous ses saints».
Il est
donc préférable, en parlant de ce qui aura lieu à ce moment, d’employer
l’expression « l’enlèvement des saints », plutôt que « l’enlèvement de l’Église », ce qui semblerait exclure les saints
de l’Ancien Testament.
Il faut aussi se garder de parler de
deux secondes venues de Christ. Il n’y en a
qu’une, mais qui
comprend deux actes : le premier est celui où les saints vont à la
rencontre de Christ ; le second,
celui où ils reviennent avec lui.
Ces versets. 39 & 40 résument tout ce qui vient de nous être dit, en introduisant les chrétiens sur la scène ; ils relient donc le témoignage du Nouveau Testament à celui de l’Ancien. « Tous ceux-ci », les témoins depuis Abel jusqu’aux derniers martyrs de l’économie présente, « ayant reçu témoignage par la foi, n’ont pas reçu ce qui avait été promis » (v. 39). Le commencement du chapitre nous explique ce que cela veut dire. « Par la foi, Abel avait reçu le témoignage d’être juste ». « Par la foi, Énoch avait reçu le témoignage d’avoir plu à Dieu ». Or, tous les hommes de foi de l’Ancien Testament ont reçu ces deux témoignages : « Par la foi, les anciens ont reçu témoignage » (v. 2). Il s’agissait maintenant de savoir si les chrétiens eux-mêmes étaient satisfaits d’avoir reçu ce témoignage de la part de Dieu, ou s’ils ne pouvaient s’en contenter.
Cela suffisait parfaitement à ces hommes de foi du passé. Ils savaient qu’en marchant fidèlement après avoir été justifiés par Lui, ils lui étaient agréables. Dieu ne proclamait pas cela publiquement — la chose aura lieu quand Christ sera manifesté — mais ces croyants se contentaient d’en avoir reçu le témoignage dans leurs cœurs. « Plaire à Dieu » n’est pas synonyme d’être « rendus agréables dans le Bien-aimé » (Éph.1:6), car tous les chrétiens sont en Christ dans cette position bénie devant Dieu. Il ne s’agit pas ici de position, mais de pratique, et l’apôtre va nous en tracer le chemin pour nous-mêmes.
La foi seule peut donner cette pleine et entière satisfaction du cœur. Les anciens témoins n’avaient pas reçu ce qui leur avait été promis, c’est-à-dire leur héritage, quoiqu’ils obtinssent en chemin bien des choses promises en détail (v. 33), mais la communion de leur âme avec Dieu leur suffisait. Ils n’avaient rien dans ce monde, pas même une place où poser leur pied, mais ils possédaient ce qui avait plus de valeur que l’héritage si espéré, si apprécié : la certitude, après avoir été amenés à Dieu par grâce, d’être dans sa faveur, parce qu’ils marchaient avec lui. Combien cela est important pour nous ! Il faut qu’en traversant ce monde, nous ayons conscience que nous plaisons à Dieu, parce que nous y vivons en étrangers, ayant tous nos intérêts dans le ciel.
Pourquoi ces témoins n’ont-ils pas « reçu ce qui avait été promis » ? Le verset 40 nous l’explique : « Dieu ayant eu en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu’ils ne parvinssent pas à la perfection sans nous ».
La perfection, c’est être semblables à Christ dans la gloire. Nous ne pouvons l’atteindre que lorsque l’épreuve du désert sera terminée, mais nous l’atteindrons tous ensemble ; ils n’y arriveront pas sans nous. 1 Thess.4:15-17, nous décrit comment nous y serons introduits avec eux. Apoc.4:4, nous présente notre réunion avec eux, sous la forme des anciens dans le ciel, personnages symboliques qui renferment avec l’Église tous les saints glorifiés de l’Ancien Testament. Tous chantent d’une même voix le cantique nouveau. Ils ne se dédoublent, pour ainsi dire, et ne disparaissent comme anciens que lorsque les noces de l’Agneau sont venues (Apoc.19:7). Ils habiteront avec nous la nouvelle Jérusalem, considérée comme la demeure commune de tous les rachetés ; ils seront conviés au banquet des noces de l’Agneau ; ils s’assiéront à table avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux. Nous avons une part commune avec eux ; mais ils ne seront pas « l’assemblée des premiers-nés écrits dans les cieux », ni l’Épouse, ni la nouvelle Jérusalem, en tant que « femme de l’Agneau ». C’est pourquoi il est écrit : « Dieu ayant eu en vue quelque chose de meilleur pour nous ». Nous avons et aurons éternellement le privilège d’une relation spéciale avec Christ comme son Épouse, os de ses os et chair de sa chair, mais ne pensons pas que ces saints des temps passés le ressentent comme une perte dans la gloire. Jean-Baptiste qui se tenait sur la limite de deux économies, faisant encore partie de l’ancienne et annonçant la nouvelle, pouvait dire : « Celui qui a l’épouse est l’époux ; mais l’ami de l’époux, qui assiste et l’entend, est tout réjoui à cause de la voix de l’époux ; cette joie donc qui est la mienne, est accomplie » (Jean 3:29). Ce qui occupera éternellement tous les rachetés, ce sera non pas leurs privilèges, mais Christ et sa joie dans les relations qu’il a établies. Il aura non seulement son épouse, mais ses amis et ses compagnons, comme il est dit : « Tu l’as oint d’une huile de joie au-dessus de ses compagnons ».
Ce
verset 39 nous ramène ainsi au point de départ au verset 2. Ils reçurent un bon témoignage quand leur temps fut
terminé. Ils sortirent de l’école de Dieu comme un ouvrage achevé. Une indication de la récompense qui les attend pour le jour de la grande « distribution des prix » est fournie par l’affirmation (10:38)
que, bien qu’ils aient soufferts de la part du
monde, le monde n’était pas digne d’eux. Ils lui étaient infiniment supérieurs.
Et pourtant aucun d’eux ne reçut les choses promises. En temps voulu, selon le sage plan de Dieu, un autre groupe devait être rassemblé et constitué, dont il est parlé dans le « nous » du dernier verset (10:40). Notez le contraste entre le « ils » et le « nous » — entre les croyants de l’Ancien Testament et ceux du Nouveau Testament. Les croyants de jadis avaient beaucoup, mais « quelque chose de meilleur » est réservé aux chrétiens, et nous atteindrons tous ensemble la perfection finale en gloire. La perfection en gloire des croyants de l’Ancien Testament attend que l’église soit complète et que le Seigneur vienne.
Ce verset établit très clairement que le peuple de Dieu se répartit en plusieurs familles. Les saints de l’Ancien Testament en forment une, les chrétiens une autre. Les saints du « siècle à venir », quand l’église aura été enlevée, en formeront une troisième. Nous trouvons divers groupes, ou familles, distingués dans des passages comme Apocalypse 4:9-11 ; 7:3-8 ; 7:9-17 ; 14:1-5 ; 19:7,9. Beaucoup de ce qui les distingue dépend de la révélation de Dieu à la lumière de laquelle ils ont vécu, et du propos de Dieu à leur égard selon lequel est l’appel dont ils ont été appelés. Ici cependant, le contraste est entre ce que Dieu s’est proposé pour les saints qui vécurent avant la venue de Christ, et pour ceux qui ont le grand privilège de vivre après.
Dans le christianisme, ce « quelque chose de
meilleur » a été mis au grand jour. En effet le mot « meilleur »
est caractéristique de cette épître puisque,
comme nous l’avons vu, le grand but de cette épître est
de montrer que le vrai christianisme transcende complètement le judaïsme. Nous
avons déjà eu devant nous
un meilleur
apôtre, un meilleur sacrificateur, une meilleure espérance, une meilleure
alliance, de meilleures promesses, un meilleur sacrifice, des biens
meilleurs, une meilleure patrie et une meilleure résurrection. Parcourez les chapitres et notez ces choses pour
vous-mêmes.
Il faut nous arrêter un peu sur ces versets 39 & 40. Ils sont très importants, très précieux et riches de sens. Les anciens ont reçu témoignage de l’approbation de Dieu, mais ils n’ont pas reçu les choses promises. Cela me rappelle le prophète Malachie : « et un livre de souvenir a été écrit devant lui pour ceux qui craignent l’Éternel, et pour ceux qui pensent à son nom. Et ils seront à moi, mon trésor particulier, dit l’Éternel des armées, au jour que je ferai ». Ils ne sont pas encore constitués son trésor particulier, mais il a consigné leurs noms dans son livre, et il les manifestera bientôt publiquement comme son trésor à Lui. Il en est de même pour ces anciens. Pourquoi n’ont-ils pas encore reçu les choses promises ? Parce qu’il fallait que nous entrions d’abord dans les gloires de la dispensation actuelle, celle de l’Évangile, sinon tout ce qu’ils avaient dans leur misérable dispensation n’aurait jamais été d’aucun profit pour eux. Le mot « meilleur » se rencontre constamment dans cette épître. « Une meilleure espérance », « une meilleure alliance », « quelque chose de meilleur pour nous », « de meilleures choses qu’Abel » (chap. 7:19 ; 8:6 ; 10:34 ; 11:35 ; 12:24). Le terme « parfait » y est aussi d’un emploi constant, parce que tout est rendu parfait maintenant. Tout ce en quoi Dieu trouve son repos maintenant est parfait, comme nous l’avons déjà dit, et Dieu n’attend de satisfaction que de ce que Christ lui donne. Ses exigences ont été satisfaites, sa gloire revendiquée, son caractère révélé, et tout cela en Christ.
Maintenant, en quoi consiste ce « quelque chose de meilleur » dont parle le dernier verset ? Si Christ tel qu’il est pour nous n’avait pas été introduit, et nous avec lui, pour ainsi dire, rien n’eût été fait. Dieu ayant introduit Christ dans la dispensation présente, tous les saints d’autrefois, qui en dépendaient, peuvent être rendus parfaits. Car sous un de ses aspects, cette épître nous apparaît comme un traité de la perfection ce que nous allons considérer brièvement. Ainsi nous lisons au chapitre 2 qu’il convenait à la gloire de Dieu de nous donner un Sauveur parfait ; c’est ce que demandait non pas simplement mes besoins, mais la gloire de Dieu. Il convenait pour Dieu, prenant conseil de sa propre gloire, qu’il donnât au pécheur un « auteur » pour commencer le salut, et un « chef » pour l’achever. La différence entre un auteur et un chef est précisément celle qu’il y a entre Moïse et Josué. Moïse fut l’auteur du salut quand il retira d’Égypte les pauvres captifs ; Josué fut le chef du salut quand il les conduisit, à travers le Jourdain, jusque dans la terre promise. Christ est celui qui nous conduit à la fois à travers la mer Rouge et à travers le Jourdain, celui qui, comme Moïse, commence l’œuvre, et qui, comme Josué, la parachève.
Nous lisons ensuite au chapitre 5 : « ayant été consommé, il est devenu l’auteur du salut éternel ». Il ne s’agit pas de perfection morale — nous savons tous qu’il était moralement sans tache — mais de perfection comme « auteur du salut ». Il n’eût jamais été parfait dans ce sens, s’il n’était allé à la mort ; mais comme il convenait à Dieu de nous donner un Sauveur parfait de même il convenait à Christ de devenir lui-même un Sauveur parfait. Puis au chapitre 6 nous lisons : « Avançons vers l’état d’hommes faits » ; c’est-à-dire, « apprenons notre leçon sur ce sujet ! »
Quelques-uns comprennent cette parole comme s’ils devaient poursuivre jusqu’à ce qu’ils ne trouvent plus de péché en eux. Ce n’est pas ce dont il s’agit ici. C’est comme si l’écrivain disait : « Je vais vous lire un traité sur la perfection, et je vous invite à apprendre cette leçon avec moi ». Puis, il continue ce sujet au chapitre 7. Vous ne pouvez, dit-il, trouver cette perfection dans la loi : « La loi n’a rien amené à la perfection » ; il vous faut regarder ailleurs. Par la loi, il ne faut pas entendre ici les dix commandements, mais les ordonnances lévitiques. Au milieu de ces misérables éléments vous devez chercher la perfection ailleurs. En conséquence, le chapitre 9 vous montre qu’elle est en Christ, et vous déclare que du moment que la foi a touché le sang, la conscience est purifiée ; et le chapitre 10 déclare que du moment que Christ vous touche, vous êtes rendus parfaits à perpétuité. Il ne s’agit pas d’un état moral sans tache dans la chair — il n’y a rien de pareil ici.
Aussitôt que Christ touche à l’apostolat, il le rend parfait. Aussitôt qu’il touche à la sacrificature, à l’autel, au trône, il les rend parfaits. Et s’il rend ces choses parfaites, il vous rendra aussi, vous, pauvre pécheur, parfait quant à votre conscience. Cette épître est donc bien, considérée sous ce jour remarquable, un traité sur la perfection. Dieu vous a donné un Sauveur parfait — Christ est devenu lui-même un Sauveur parfait. Avançons vers la perfection. Si je la cherche dans la loi, je suis dans un monde d’ombres. Lorsque je viens à Christ je me trouve au sein de la perfection, « et moi, pauvre ver, je me tiens là » comme dit un poète.
Ces saints ne pouvaient donc obtenir l’héritage avant que nous ne soyons entrés, chargés de toutes les gloires de la présente dispensation. Mais maintenant ils peuvent partager l’héritage avec nous, quand le temps sera accompli. Quelles gloires s’attachent à nous, parce que Christ nous a touchés. N’est-ce pas une gloire que d’avoir une conscience purifiée, que d’entrer dans les lieux saints avec une pleine liberté, que de pouvoir dire à Satan : « Qui es-tu pour mettre le doigt sur le trésor de Dieu ? » Nous rampons et nous nous traînons, alors que nous devrions pénétrer au sein de ces gloires pour l’encouragement de nos cœurs.
Note :
Le texte intègre les notes reprises dans la Bible pdf commentée, que vous trouverez en cliquant sur : Bible, version JND, avec commentaires, en format pdf
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Le texte reprend en grande partie les commentaires sur
l’épitre aux Hébreux que vous trouverez sur le site de bibliquest.