Le Sabbat et le premier jour de la
semaine.
Extrait
des commentaires de C.H. Mackintosh & de S. Prod’hom
1 Et les cieux et
la terre furent achevés, et toute leur armée. 2 Et Dieu eut achevé au septième jour son œuvre qu’il fit ; et il
se reposa au septième jour de toute son œuvre qu’il fit. 3 Et Dieu bénit le septième jour, et le sanctifia ; car en ce jour
il se reposa de toute son œuvre que Dieu créa en la faisant.
Beaucoup de chrétiens font un amalgame entre le sabbat et le premier jour de la semaine, appelé aussi journée dominicale ou jour du Seigneur !
Certains chrétiens considèrent que le sabbat (le samedi) est un jour de repos à respecter, et d’autre appliquent au dimanche, premier jour de la semaine, les mêmes contraintes que celles qui étaient appliquées au sabbat, sous l’ancienne alliance, soit celle de l’Ancien Testament.
La Seigneur Jésus, au lendemain de sa crucifixion, passa le sabbat dans le tombeau !
Je pense qu’il est utile de se pencher sur ce sujet à la lumière de le Parole de Dieu.
Il
n’est pas dit qu’il y eut soir et matin,
ce septième jour ; car il n’y a pas de soir au repos
de Dieu ; quoique,
depuis l’entrée du péché, Dieu
recommença à travailler, d’une autre
manière, en vue d’une nouvelle création. Dieu se reposa parce qu’Il avait achevé Son œuvre,
et non comme nous, qui nous reposons parce que nous sommes fatigués. Dieu ne se fatigue pas. Le repos après le travail
est le repos sabbatique. En Soph.3:17, « Dieu se reposera
dans son amour », alors que
tout ce que Son amour voulait, pour le
bonheur de l’homme sur la terre et dans les cieux, sera accompli. Et, grâce
merveilleuse, Il veut introduire le pécheur pardonné, justifié, semblable à
Christ, dans Son propre repos. « Ayant cru, nous
entrons dans le repos » (Héb.4:3).
Jusqu’à
Israël, Dieu n’imposa
pas l’observation du repos le septième jour. Mais,
lorsqu’Il racheta un peuple de l’Égypte,
au milieu duquel Il voulut habiter, Il
institua le sabbat, montrant par là qu’Il
voulait que l’homme participât à Son
repos ; ce qui ne fut pas
possible, sur le pied de sa
responsabilité. Le Seigneur, venu pour
introduire le repos sur la terre, fut rejeté,
et passa
le jour du dernier sabbat dans le sépulcre. Puis, le premier jour de la semaine, premier jour d’un ordre de choses céleste pour le croyant, Il ressuscite, laisse de l’autre côté de la tombe, ou dans la tombe, tout le système légal et ce qui
caractérise l’homme en Adam, et introduit en
Lui, sur le terrain de la rédemption, l’homme
nouveau. En
sorte que c’est le premier jour de la semaine,
jour du
Seigneur, qui est mis de côté par le
chrétien, non par un ordre légal, mais par
le fait même de la résurrection de
Christ, motif qui a plus de puissance sur le cœur que le troisième
commandement du décalogue.
Il est dit qu’un jour, devant Dieu, est comme mille
ans, et mille ans comme un jour (2
Pierre 3:8). Il est fort probable que les
six jours de la création correspondent aux six millénaires qui précèdent le
millenium, où la création jouira de ce merveilleux sabbat. Durant ces six
mille ans, Dieu aura travaillé, au milieu des conséquences du péché, pour
amener le repos de la création avant de la détruire, et pour former les
habitants de la nouvelle terre. Il s’est écoulé un peu plus de
deux mille ans, pendant que l’homme était sans loi ; environ deux mille
sous la loi ; et bientôt deux mille sous la grâce. Avant que le
septième millénaire commence, il doit s’écouler le temps que doivent durer les
jugements apocalyptiques. Mais aucune date n’a été donnée
à l’Église pour attendre le Seigneur ; les temps et les saisons sont en
rapport avec la terre. Nous devons attendre le Seigneur aujourd’hui.
Il est peu de sujets sur lesquels il y ait eu
autant de controverse, et encore autant de divergences que celui du
« sabbat », bien que la doctrine du sabbat soit exposée dans
l’Écriture de la manière la plus simple et la plus claire pour qui veut se
soumettre à l’enseignement de Dieu. Nous examinerons en
son lieu [Exode 16 :20-30] le commandement formel
de « garder
le sabbat » : ici, il n’est pas question d’un commandement
donné à l’homme ; mais nous trouvons la simple déclaration que :
« Dieu se reposa au septième jour »
(vers. 2). « Et les cieux et la terre furent achevés, et toute leur
armée. Et Dieu eut achevé au septième
jour son œuvre qu’il fit ; et il se reposa au septième jour. Et Dieu bénit le septième jour, et le sanctifia ; car en ce jour il se reposa de
toute son œuvre que Dieu créa en la faisant »
(2:1-3). Ces paroles nous apprennent que Dieu se reposa, parce
que, quant à ce qui concernait la création,
son œuvre était achevée : il
n’est question ici en aucune manière d’un commandement donné à l’homme.
Celui qui pendant six jours avait travaillé, cessa de travailler, et se
reposa. Tout était complet et achevé ; tout était « très bon » ; toutes choses étaient ce que
lui-même les avait faites, et il se reposait dans son œuvre. « Les étoiles du matin
chantaient ensemble, et tous les fils de Dieu éclataient de joie »
(Job 38:7). L’œuvre de la création était achevée, et Dieu célébrait un sabbat ; c’est
le seul que Dieu ait jamais célébré, si
nous nous en tenons simplement à ce que les écrits inspirés nous apprennent.
Plus tard, nous lisons que Dieu ordonna à l’homme de « garder le sabbat » [Ex.31 v.12-17], et que l’homme ne sut pas respecter l’ordonnance de Dieu ; mais jamais nulle part, nous ne retrouvons plus ces paroles : « Dieu se reposa » ; au contraire, Jésus dit : « Mon père travaille jusqu’à maintenant, et moi je travaille » (Jean 5:17).
Le sabbat, dans le sens propre et exact de l’expression, n’a pu être célébré que là où il n’y avait réellement plus rien à faire, au milieu d’une création pure, exempte de toute souillure de péché. Dieu ne peut trouver de repos là où le péché existe ; et il est absolument impossible qu’il se repose et prenne plaisir dans la création maintenant. Les épines et les ronces, avec les mille autres tristes fruits d’une création qui soupire, disent hautement qu’il faut que Dieu travaille, et non pas qu’il se repose. Dieu pourrait-il se reposer au milieu des ronces et des épines, au milieu des soupirs et des larmes, de la maladie et de la mort, de la dégradation et des crimes d’un monde coupable et en ruine ? Dieu pourrait-il se reposer, et célébrer un sabbat au milieu de pareilles circonstances ?
Quoi qu’il en soit, l’Écriture nous
apprend que Dieu n’a eu jusqu’ici qu’un
seul « sabbat », celui dont parle le chap. 2 de la Genèse. « Le septième jour » fut le sabbat, et nul
autre. Ce jour démontrait que l’œuvre de la création était achevée ; mais cette œuvre a été gâtée dès lors, et le repos du septième jour a été interrompu :
depuis la
chute, Dieu a travaillé ; « mon
Père travaille jusqu’à maintenant et
moi je
travaille » ; et le Saint
Esprit aussi travaille. Assurément Christ n’a point eu de
sabbat pendant qu’il était sur la terre. Il a accompli son œuvre et l’a glorieusement accomplie, cela est vrai ;
mais où
passa-t-il le jour du sabbat ? Dans la tombe !
Oui, lecteur, Christ le Seigneur, Dieu manifesté en chair, le Seigneur du sabbat, passa le septième jour dans les ténèbres et le silence du tombeau. Ce fait ne parle-t-il pas bien haut, ne renferme-t-il pas un profond enseignement ? Le Fils de Dieu aurait-il été couché dans le sépulcre le jour du sabbat, si ce jour avait dû être passé dans le repos et la paix, et dans la parfaite conscience qu’il ne restait plus absolument rien à faire ? La tombe de Jésus à elle seule nous dit l’impossibilité de célébrer un sabbat, et cette tombe occupée, le septième jour, par le Seigneur du sabbat, nous montre l’homme comme une créature déchue, coupable, sans ressources, terminant sa longue carrière de péché en crucifiant le Seigneur de gloire, et en plaçant à l’ouverture de sa tombe une grande pierre, afin de l’y retenir, si possible : pendant que le Fils de Dieu est dans le tombeau, l’homme célèbre le jour du sabbat ! Quelle pensée ! Christ est dans la tombe pour rétablir le sabbat interrompu, et l’homme essaye de garder le sabbat, comme si tout était en ordre ; l’homme célèbre son sabbat, non celui de Dieu : un sabbat sans Christ et sans Dieu, une forme vide, sans puissance et sans valeur.
Mais, dira-t-on, le septième jour est devenu le premier, et les principes sont restés les mêmes. Je crois que cette opinion ne repose sur aucun fondement de la Parole de Dieu.
Sur quelle autorité, en effet, l’établira-t-on ? Rien n’est plus facile que de la
produire, s’il en
existe une dans l’Écriture. Mais il n’y en a pas : et la distinction entre le septième et le premier jour est, au contraire, maintenue de la manière la plus
formelle dans le Nouveau Testament. C’est
pourquoi nous lisons au chapitre 28 de l’évangile selon Matthieu : « Or, sur le tard, le jour du sabbat, au crépuscule du premier jour de la semaine ».
Le « premier
jour de la semaine » n’est donc pas le sabbat transporté
du septième à un autre jour,
Par contre le « premier jour de la semaine » est un jour entièrement nouveau : c’est le premier jour d’une période nouvelle, non le dernier jour d’une vieille période.
« Le septième jour » est en relation avec la terre et le repos terrestre ; « le premier jour de la semaine », au contraire, avec le ciel et le repos céleste.
La différence est immense, aussi bien quant au principe lui-même, que si nous considérons le sujet à son point de vue pratique.
Si je célèbre le « septième jour », je me désigne moi-même par cet acte comme un homme terrestre, parce que ce jour, comme nous venons de le voir, est le repos de la terre, le repos de la création. Mais si par l’enseignement de l’Écriture et de l’Esprit de Dieu, je suis amené à comprendre la signification du « premier jour de la semaine », je saisirai immédiatement le rapport direct qu’il y a entre ce jour et le nouvel ordre de choses, tout céleste, dont la mort et la résurrection de Christ constituent le fondement éternel.
Le septième jour était en rapport avec Israël et la terre ; le premier jour de la semaine est en rapport avec l’Église et le ciel.
De plus, remarquez-le, Dieu avait commandé à Israël de garder le jour du sabbat ; tandis que le premier jour de la semaine est donné à l’Église comme un privilège dont elle est appelée à jouir. Le sabbat était la pierre de touche de l’état moral d’Israël, et le premier jour de la semaine est la preuve significative de l’éternelle acceptation de l’Église ; le sabbat manifestait ce qu’Israël pouvait faire pour Dieu ; le premier jour de la semaine fait connaître parfaitement ce que Dieu a fait pour nous.
On ne saurait estimer trop haut la nature et l’importance du « jour du Seigneur », comme est appelé le premier jour de la semaine au chapitre 1 de l’Apocalypse. Ce jour, étant le jour auquel Christ ressuscita d’entre les morts, publie non l’achèvement de la création, mais le triomphe glorieux et complet de la rédemption. La célébration du premier jour de la semaine n’est pas, nous l’avons déjà dit, un esclavage ou un joug pour le chrétien ; bien au contraire, c’est le bonheur du chrétien que de célébrer cet heureux jour. Aussi est-ce le premier jour de la semaine que nous voyons les premiers chrétiens assemblés pour rompre le pain (Actes 20:7), et la distinction entre le sabbat et le premier jour de la semaine pleinement maintenue à cette époque de l’histoire de l’Église. Les Juifs célébraient le sabbat dans leurs synagogues, pour « lire la loi et les prophètes » ; et les chrétiens célébraient le premier jour de la semaine, en s’assemblant pour rompre le pain. Il n’y a pas un seul passage dans toute l’Écriture, où le premier jour de la semaine soit appelé le sabbat ; tandis qu’il existe des preuves abondantes de la différence essentielle qu’il y a entre ces deux jours.
Pourquoi donc combattre pour ce qui n’a aucun fondement dans l’Écriture ? Aimez, honorez, célébrez le jour du Seigneur ; cherchez à être « en esprit » ce jour-là, comme l’apôtre ; laissez vos affaires temporelles autant qu’il est en votre pouvoir ; mais, en même temps, donnez à ce jour le nom et la place qui lui appartiennent ; comprenez bien sur quels principes il est fondé ; laissez-lui son caractère particulier ; et surtout ne liez pas le chrétien, comme par un joug de fer, à l’observation du septième jour, attendu que c’est pour lui un heureux et saint privilège que de célébrer le premier. Ne faites pas descendre le chrétien du ciel où il trouve le repos, sur la terre où il ne peut pas en trouver. N’exigez pas de lui qu’il garde un jour que son Maître a passé dans la tombe au lieu de se réjouir dans le jour bienheureux où il l’a quittée.
Matthieu
28 - 1 Or, sur le tard, le jour du sabbat, au crépuscule du
premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l’autre Marie vinrent voir le
sépulcre.
2 Et voici, il se
fit un grand tremblement de terre ; car un ange du Seigneur, descendant du
ciel, vint et roula la pierre, et s’assit sur elle. 3 Et son aspect était comme un éclair, et son vêtement blanc comme
la neige. 4 Et de la frayeur qu’ils
en eurent, les gardiens tremblèrent et devinrent comme morts. 5 Et l’ange, répondant, dit aux femmes
: Pour vous, n’ayez point de peur ; car je sais que vous cherchez Jésus le
crucifié ; 6 il n’est pas ici ; car
il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez, voyez le lieu où le Seigneur
gisait ; …
Marc
16 – 1 Et le sabbat étant passé, Marie de Magdala, et Marie, la
mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates pour venir l’embaumer. 2 Et de fort grand matin, le premier
jour de la semaine, elles viennent au sépulcre, comme le soleil se levait.
Luc
24 – 1 Or le premier jour de la semaine, de très-grand matin,
elles vinrent au sépulcre, apportant les aromates qu’elles avaient préparés. 2 Et elles trouvèrent la pierre roulée
de devant le sépulcre.
Jean
20 – 1 Et le premier jour de la semaine, Marie de Magdala vint
le matin au sépulcre, comme il faisait encore nuit ; et elle voit la pierre
ôtée du sépulcre. …
19 Le soir donc
étant venu, ce jour-là, le premier de la semaine, et les portes du lieu où les
disciples étaient, par crainte des Juifs, étant fermées, Jésus vint, et se tint
au milieu d’eux. Et il leur dit : Paix vous soit ! 20 Et ayant dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les
disciples se réjouirent donc quand ils virent le Seigneur. …
26 Et huit jours
après, ses disciples étaient de nouveau dans la maison, et Thomas avec eux.
Jésus vient, les portes étant fermées ; et il se tint au milieu d’eux et dit :
Paix vous soit !
Actes
20 – …
7 Et le premier
jour de la semaine, lorsque nous étions assemblés pour rompre le pain, …
1
Corinthiens 16 – … 2 Que chaque
premier jour de la semaine chacun de vous mette à part chez lui, accumulant
selon qu’il aura prospéré, afin que, lorsque je serai arrivé, il ne se fasse
pas alors de collectes.
Apocalypse
1 – …
10 Je fus en
Esprit, dans la journée dominicale, et j’ouïs derrière moi une grande voix,
comme d’une trompette, disant : 11
Ce que tu vois, écris-le dans un livre et envoie-le aux sept assemblées : à
Éphèse, et à Smyrne, et à Pergame, et à Thyatire, et à Sardes, et à
Philadelphie, et à Laodicée.
Actes
13 – … 14 Et eux,
étant partis de Perge, traversèrent le pays et
arrivèrent à Antioche de Pisidie ; et étant entrés dans la synagogue le jour du
sabbat, ils s’assirent. …
Actes
17 - … 2 Et selon
sa coutume, Paul entra vers eux, et, pendant trois sabbats, il discourut avec
eux d’après les écritures, 3
expliquant et exposant qu’il fallait que le Christ souffrît et qu’il
ressuscitât d’entre les morts ; — et disant, que celui-ci, Jésus, que moi je
vous annonce, est le Christ.
Colossiens
2 – …
16 Que personne
donc ne vous juge en ce qui concerne le manger ou le boire, ou à propos d’un
jour de fête ou de nouvelle lune, ou de sabbats, 17 qui sont une ombre des choses à venir ; mais le corps est du
Christ.
Il ne faut pas croire, toutefois, que nous perdions de vue le fait important que le sabbat sera de nouveau célébré dans la terre d’Israël et dans toute la création : « Il reste un repos pour le peuple de Dieu » (Héb. 4:9). Quand le Fils d’Abraham, Fils de David et Fils de l’homme, prendra sa place, en gouvernement, sur toute la terre, il y aura un glorieux sabbat, un repos que le péché n’interrompra jamais plus.
Mais maintenant, le Fils est rejeté, et tous ceux qui le connaissent et qui l’aiment sont appelés à prendre
place avec lui dans sa réjection, à sortir « vers lui hors du camp,
portant son opprobre » (Héb. 13:13). Il n’y aurait pas d’opprobre, si la terre pouvait célébrer un sabbat.
Le fait même que l’Église professante
cherche à faire du « premier jour de
la semaine » « le sabbat »,
met à découvert l’état dans lequel elle est tombée et le principe même de sa position, qui
n’est qu’un effort incessant pour retourner à un état de choses et à un code de morale terrestres.
Il est possible qu’un grand nombre de personnes ne comprennent pas cela, et que beaucoup de chrétiens observent très consciencieusement « le jour du sabbat » comme tel ; mais si nous sommes tenus de respecter la conscience de ces chrétiens, et que nous ne désirions blesser celle de personne, nous avons le droit, et il est de notre devoir, de demander sur quel fondement scripturaire reposent de telles convictions.
Toutefois, ce n’est pas avec la conscience et les convictions des hommes que nous avons affaire, pour le moment, mais avec l’intention de l’Esprit de Dieu dans le Nouveau Testament ; et nous demandons à tout lecteur chrétien de se rendre bien compte de sa position quant au « septième jour » ou « sabbat », et quant « au premier jour de la semaine » ou « jour du Seigneur ».