Le mélange de ce qui est de l’homme
avec ce qui est de Dieu : une abomination
CONTENU :
Quelques
rappels sur la famille de Caïn, fils d’Adam
Quelques
rappels sur la famille de Seth, fils d’Adam
Conséquences
de l’union des croyants avec le monde
1 Et il arriva, quand les hommes commencèrent à se
multiplier sur la face de la terre et que des filles leur furent nées, 2 que les fils de Dieu virent
les filles des hommes, qu’elles étaient belles, et ils se prirent des
femmes d’entre toutes celles qu’ils choisirent. 3 Et l’Éternel dit : Mon Esprit ne contestera pas à toujours avec
l’homme, puisque lui n’est que chair ; mais ses jours seront cent vingt ans. 4 Les géants étaient sur la terre en
ces jours-là, et aussi après que les fils de Dieu furent venus vers les filles
des hommes et qu’elles leur eurent donné des enfants : ceux-ci furent les
vaillants hommes de jadis, des hommes de renom. 5 Et l’Éternel vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la
terre, et que toute l’imagination des pensées de son cœur n’était que
méchanceté en tout temps. 6 Et
l’Éternel se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre, et il s’en affligea
dans son cœur. 7 Et l’Éternel dit :
J’exterminerai de dessus la face de la terre l’homme que j’ai créé, depuis
l’homme jusqu’au bétail, jusqu’aux reptiles, et jusqu’aux oiseaux des cieux,
car je me repens de les avoir faits. 8
Mais Noé trouva grâce aux yeux de l’Éternel.
L’objectif de ce
message, est de faire ressortir un enseignement de la plus grande importance
pour les vrais croyants, les vrais enfants de Dieu (Jean 1
v.12), dont nous trouvons une image dans la
famille de Dieu, à savoir les descendants de Seth, fils d’Adam, dans la
lignée conduisant au Seigneur Jésus, à la semence de la femme qui briserait la
tête du serpent (Satan) !
Nota
Bene : Certains
commentateurs sérieux, assimilent les « fils de Dieu » aux anges et
les « filles des hommes » à tous les descendants d’Adam. D’autres,
tout aussi sérieux, voient dans les Fils de Dieu, la lignée de Seth, fils
d’Adam (Genèse 5) en contraste avec les fils de Caïn dont les caractères sont
mis en évidence en Genèse 4, principalement des versets 17-24. Personnellement,
je partage cette dernière compréhension.
Que l’on opte pour l’une ou pour l’autre compréhension, le message
essentiel contenu dans cette portion de la Parole de Dieu, est identiquement le
même !
Il n’est donc pas question d’en faire une polémique, comme l’esprit de
l’homme naturel aime, passant ainsi à côté du message que Dieu veut nous donner
dans sa Parole !
Le texte s’inspire dans presque toute sa totalité
des commentaires que font les frères C.H. Mackintosh, S. Prod’hom & J.N.
Darby sur le livre de la Genèse.
Caïn, était un homme religieux. Il veut s’approcher
de Dieu par ses propres moyens !
De siècle en siècle, Caïn
a eu des milliers de disciples. Le culte de Caïn a toujours abondé
partout dans le monde : c’est
le culte de toute âme inconvertie ; c’est le culte que
maintiennent tous les faux systèmes de religion qui existent sous le soleil.
Les gages du péché, c’est la mort : Caïn était pécheur, et comme tel, la mort le séparait de Dieu.
Mais
dans son offrande, Caïn n’en
tient nul compte ; il n’offre point le sacrifice d’une vie, afin de satisfaire aux exigences de la sainteté
divine et de répondre à sa propre
condition comme pécheur ; il
ne tient pas compte que la terre a été maudite à cause du péché. Il agit envers Dieu comme
si véritablement Dieu avait été semblable à lui, et comme
si Dieu pouvait accepter le fruit entaché de péché d’une terre maudite.
Le sacrifice « non sanglant » de Caïn
implique tout cela et bien plus encore. La
raison dira sans doute : « Mais quel sacrifice plus acceptable
l’homme pourrait-il offrir que celui qu’il s’est acquis par le travail de ses
mains et à la sueur de son front ? » La raison et même l’esprit religieux de l’homme
naturel peuvent penser ainsi, en effet, mais Dieu pense autrement et la foi est sûre qu’elle
s’accordera toujours avec les
pensées de Dieu. Dieu enseigne,
et la foi
croit qu’il
faut le sacrifice
d’une vie pour que l’homme puisse s’approcher de Dieu.
Le sacrifice « non sanglant » de
Caïn, ainsi que tout sacrifice non sanglant, était non seulement sans valeur, mais
de fait abominable aux yeux de Dieu : il
démontrait non seulement l’ignorance complète de Caïn quant
à sa propre condition, mais
aussi son ignorance
complète à l’égard du caractère de Dieu.
Mais le cœur charnel montre bien vite toute l’inimitié dont il est rempli
contre une vérité qui réjouit et satisfait le cœur du fidèle. Caïn en est un
exemple : « Il fut très irrité, et son
visage fut abattu » (v. 5). Ce qui remplit
Abel de paix, remplit Caïn de colère. Par incrédulité, Caïn
méprise la seule voie par laquelle un pécheur puisse s’approcher de Dieu : au lieu d’offrir le sang sans lequel il n’y a pas de
rémission, il se présente avec le fruit de ses œuvres ; puis, parce qu’il n’est pas agréé dans ses péchés, et qu’Abel est reçu en vertu de son offrande, « il est très irrité, et son visage est abattu ». Et comment aurait-il pu en être
autrement ? Caïn ne pouvait être reçu que dans
ses péchés ou sans ses péchés ; or Dieu ne pouvait le recevoir avec ses péchés, et comme il n’a
pas voulu apporter le sang qui seul pouvait en faire l’expiation, il a été rejeté, et étant rejeté, il fait connaître par ses œuvres quels
sont les fruits d’une religion corrompue.
Il
persécute et tue le fidèle témoin, l’homme agréé et
justifié, l’homme de foi ; et il
devient ainsi le modèle
et le précurseur
de tous ceux qui, dans tous les temps, ont fait une fausse profession de piété
De
tout temps, les Caïn ont persécuté
et tué les
Abel. L’homme et la religion de l’homme sont en tout temps les mêmes, comme
aussi la foi et la religion de la foi sont en tout temps les mêmes, et partout où la religion de l’homme et la religion de la foi se rencontrent, il y a
lutte. Le crime de Caïn, comme nous venons de le faire remarquer, n’était que la conséquence naturelle de son faux culte :
le fondement sur lequel reposait l’édifice
de sa religion étant mauvais, tout ce qui était élevé dessus était mauvais ; aussi Caïn ne s’en
tint pas au meurtre d’Abel, mais
ayant entendu le jugement que Dieu prononçait
sur son crime, il désespéra d’être pardonné, parce
qu’il ne connaissait pas Dieu,
et il
sortit « de devant
l’Éternel » (v. 16). Puis Caïn bâtit une ville ; et de sa famille
sont sortis ceux qui cultivèrent les arts et les sciences utiles et
agréables ; les agriculteurs, les joueurs d’instruments et les ouvriers en
métal. Ne
connaissant pas le caractère de Dieu,
Caïn juge que son péché est trop grand
pour qu’il puisse lui être pardonné
(selon le grec) ; non qu’il connaisse réellement son péché, mais il ne
connaît pas Dieu. La pensée même de Caïn à l’égard du caractère de Dieu est un des fruits épouvantables de la chute.
Il
ne se soucie pas d’être
pardonné, parce qu’il ne se soucie pas de Dieu. Il
ne connaît pas sa véritable condition, et il ne
désire pas Dieu ; il n’a aucune
vraie intelligence du principe en vertu duquel le pécheur peut s’approcher de Dieu ;
il est radicalement corrompu, foncièrement mauvais et tout ce qu’il
désire, c’est de sortir de la présence de l’Éternel, et de se perdre dans le monde et dans
les objets qu’il poursuit : il
vivra très bien sans Dieu, et se met à
embellir le monde de son mieux, afin de pouvoir s’y établir honorablement et s’y
attirer de la considération, bien qu’aux yeux de Dieu ce monde
soit sous la malédiction et Caïn, un fugitif et un vagabond.
Tel a été « le
chemin de Caïn », cette voie large dans laquelle des milliers de
personnes se précipitent aujourd’hui. Je
ne veux pas dire que ces personnes soient dépourvues de tout sentiment
religieux ; elles aimeraient bien offrir quelque
chose à Dieu ; elles trouvent juste de lui présenter le produit de leur propre
labeur, elles ne connaissent ni
elles-mêmes, ni Dieu ; mais avec tout cela, elles font de diligents efforts pour améliorer le monde, pour rendre la vie agréable et l’orner par toutes sortes de moyens. Le remède divin pour
purifier
est rejeté, et l’effort
de l’homme pour améliorer est mis à sa place :
c’est bien « le chemin de Caïn » (voyez Jude 11).
Il y a, dans
l’histoire de Caïn et Abel, un côté typique. Abel
est un type de Christ, et Caïn du peuple
juif, coupable
d’avoir mis à mort le Seigneur, l’homme parfait, agréé de Dieu. À
la suite de ce meurtre, les Juifs ont été chassés de leur pays, et sont vagabonds au milieu des nations. Mais
ils sont marqués de Dieu, et ils ne peuvent être anéantis ; ceux qui leur
feront du mal seront punis sept fois plus. C’est ce qui
arrivera aux nations, à la fin, qui
s’assembleront contre ce peuple restauré ;
elles
seront détruites. Jusque-là, ils portent les
conséquences d’avoir répondu à Pilate :
« Que son sang soit sur nous et
sur nos enfants ». Dans Son gouvernement, Dieu rétribue le mal où que ce
soit qu’il se trouve, qu’il soit chez
les nations,
les Juifs ou Ses enfants.
Les
versets 17 à 24 du chapitre 4 de la Genèse résument
l’organisation de ce monde par l’homme chassé de devant Dieu, sur
une terre maudite, dont les
principes sont les mêmes aujourd’hui. Les
hommes, comme Caïn, ont pris leur parti
d’être
séparés de Dieu, après avoir mis à mort Son Fils. Ils
ont cherché et cherchent à faire d’un tel monde un lieu de plaisir.
Caïn eut un fils
qu’il appela Hénoc. Il bâtit une
ville et l’appela du nom de son fils. La ville est l’œuvre de l’homme ;
Dieu ne l’avait pas placé là. C’est là où l’homme a accumulé les distractions,
les jouissances mondaines, qui le distraient
de ses peines et de Dieu Lui-même. Elle
est l’expression de ce qu’est l’homme. Caïn l’appela
du nom de son fils. Nous
voyons le même principe aujourd’hui, où l’on donne fréquemment des noms
d’hommes aux rues, afin de perpétuer le souvenir de l’homme ; tandis que, dans
le millenium, tout parlera du Dieu
Tout-puissant. Les
générations de Caïn sont nommées, au
nombre de sept, nombre complet représentant
toute la génération méchante qui a précédé le déluge. On y trouve Lémec,
l’homme à la volonté propre, qui met de
côté l’institution de Dieu quant au
mariage ; il prit deux femmes. Jabal, un des fils de l’une, fut père de ceux qui
habitent sous des tentes et ont du bétail, ce qui est nécessaire pour alimenter
les habitants de la ville. Son frère Jubal fut père de ceux qui manient
la harpe et la flûte. Tubal-Caïn, fils de l’autre femme,
introduisit les arts [artisanat] ; il fut forgeur de tous les outils d’airain et de
fer. Avec la musique et les arts, on peut satisfaire les désirs du cœur naturel
et se passer de Dieu. C’est maintenant la parole de Lémec qui fait autorité ; il la fait valoir
à ses femmes, justifiant
sa
violence et sa vengeance ; et,
dit-il, si Caïn est vengé sept fois, Lémec le sera soixante-dix-sept fois. Aujourd’hui,
n’en est-il pas de même ? L’homme met sa parole, ses pensées, au-dessus de celles de Dieu.
Ainsi qu’aux jours de Caïn les sons agréables de la harpe et de la flûte empêchaient que le cri du sang d’Abel ne retentît aux oreilles de l’homme, de même aujourd’hui d’autres sons enchanteurs étouffent la voix du sang du Calvaire, et d’autres objets qu’un Christ crucifié captivent les regards. L’homme déploie toutes les ressources de son génie pour faire de ce monde une serre chaude, dans laquelle se développent, sous leurs formes les plus rares, tous les fruits que la chair désire avec tant d’ardeur. Non seulement, on pourvoit aux besoins réels de l’homme comme créature, mais encore le génie inventif de l’esprit humain a été mis en œuvre pour créer des choses que le cœur convoite dès qu’il les a aperçues et sans lesquelles la vie lui semble insupportable. À tout cela on ajoute beaucoup de prétendue religion, car, hélas ! l’amour même est obligé de confesser que ce qui passe pour de la religion n’est, en grande partie, qu’un écrou de la grande machine construite pour l’exaltation de l’homme. L’homme n’aime pas à être sans religion ; ce ne serait pas honorable ; c’est pourquoi il voudra bien peut-être consacrer un jour de la semaine à la religion, ou comme il pense et professe, à ses intérêts éternels, et puis six jours à ses intérêts temporels ; mais, qu’il travaille pour le temps ou pour l’éternité, ce sera, en réalité, toujours pour lui-même.
Tel est « le chemin de Caïn ». Pesez bien cela, lecteur, et voyez où commence, où tend et où aboutit cette voie ! Combien est différente la voie de l’homme de foi ! Abel sent et reconnaît la malédiction ; il voit la souillure du péché et, dans l’énergie de sa foi, il offre un sacrifice qui répond à tout cela et y répond parfaitement. Il cherche et trouve un refuge en Dieu même et, au lieu de bâtir une ville sur la terre, il n’y trouve qu’un tombeau. La terre qui, à sa surface, montrait le génie et l’énergie de Caïn et de sa famille, était souillée du sang du juste. Que l’homme du monde, que l’homme de Dieu, que le chrétien mondanisé s’en souviennent : la terre sur laquelle nous marchons est souillée du sang du Fils de Dieu Ce sang justifie l’Église, et il condamne le monde et l’œil de la foi discerne, sous les belles apparences et l’éclat de ce monde éphémère, les noires ombres de la croix de Jésus. « La figure de ce monde passe » (1 Cor. 7:31).
Tout ceci constitue les caractères de ce
monde, qui forme la scène, au milieu de laquelle nous vivons aujourd’hui aussi,
prendra bientôt fin.
Ce sont les caractères des fils des hommes, qui ont engendré les filles des hommes !
Mais, en contraste avec la famille de Caïn, il y a la
famille de la foi. Ève eut un autre fils qu’elle appela Seth, assigné, ou mis à la
place d’Abel. Elle
trouve en lui une consolation ; mais la vraie
consolation est trouvée par Seth, auquel naquit un fils qu’il appela Énosh,
ce qui veut dire : homme mortel. Il reconnaît
que, si Abel est vanité, son successeur est mortel ; aucune espérance ne peut reposer sur une telle race. Que faire ? Les ressources sont en Dieu : « Alors
on commença à invoquer le nom de l’Éternel ». Dès que l’homme reconnaît son état misérable et irrémédiable,
il élève les regards de la foi vers Dieu, en qui se
trouvent toutes les ressources. En Joël 2:32, il est dit : « Quiconque
invoquera le nom de l’Éternel sera sauvé ». Et, au Psaume 11 : « Si les fondements sont détruits, que fera le juste ? L’Éternel
a son trône dans les cieux ; ses yeux voient, ses paupières sondent les fils des
hommes ». Sur
la terre, tout est néant, mortel et vanité ;
mais les ressources de Dieu sont à la disposition de la foi.
Elles ont eu leur
pleine manifestation dans le don de Son Fils unique, la
semence de la femme qui, par Son œuvre à la croix, a satisfait Dieu à l’égard du péché, et a rendu possible l’accomplissement des
conseils éternels de Dieu envers l’homme, afin que, dans les siècles à venir, Il puisse « montrer les
immenses richesses de sa grâce, dans sa bonté envers nous dans le Christ Jésus ».
On trouve ensuite au
chapitre 5 la généalogie du Seigneur, d’Adam à Noé, durant les mille six cent
cinquante-six ans qui précédèrent le déluge. Nous retrouvons les noms de ces
dix patriarches dans la généalogie de Luc
3:23-26,
qui est celle du Fils de l’homme, qui remonte à Adam par Marie. Celle de
Matthieu étant celle du Messie, fils de David, fils d’Abraham, ne remonte qu’à
ce dernier.
De tous ces hommes
de Dieu, rien n’est dit quant à leur marche,
si ce
n’est d’Hénoc ; tandis qu’au chapitre 4, il est dit ce que firent
les descendants de Caïn. C’est
ici-bas que l’on énumère ce que les hommes de ce monde ont fait. Après leur mort, rien ne paraîtra devant Dieu que leurs péchés, au jour du jugement. Tandis
qu’il n’est pas nécessaire de dire, dans
ce monde, ce qu’ont
fait les croyants ; c’est Dieu qui en prend connaissance et qui le
manifestera en Son jour. On
remarque cela dans les oraisons funèbres. Pour quelqu’un du monde, on fait l’éloge
de ce qu’il a fait et de ce qu’il a été.
Pour un chrétien, on parle plutôt
de ce
que le Seigneur a fait pour lui.
Comme nous l’avons
remarqué précédemment, on voit, par ce qui est dit d’Adam aux versets 3 à 5,
comment il faut comprendre les généalogies. C’est
celui qui entre dans la généalogie du Seigneur qui est nommé, qu’il soit le
premier-né ou non. Si
l’on n’avait que ce qui est dit d’Adam dans ce chapitre, on croirait que Seth
était son premier-né. C’est celui que Dieu
reconnaît qui a la primauté sur les autres.
Au verset 1, il
est dit que Dieu créa Adam à Sa ressemblance ;
et, au verset 3, il est dit qu’Adam engendra
un fils à sa ressemblance. Il ne pouvait en être autrement ; c’était un homme pécheur, dont nous avons tous
porté l’image. Mais,
par la grâce de Dieu, « comme nous avons porté l’image de celui qui est poussière, nous porterons
aussi l’image du céleste » (1 Cor. 15:49).
La première chose
qui frappe en lisant ce chapitre, c’est qu’après avoir donné le nombre des
années de ces hommes, si grands qu’ils soient, il est dit chaque fois, sauf
pour Hénoc, « Et il mourut ».
Quelle qu’en soit la durée, la vie se termine par la mort. « Par un seul homme
le péché est entré dans le monde,
et par le péché la mort, et ainsi la mort a passé à tous les hommes, en ce que tous ont péché » (Rom.
5:12).
Il est à noter que c’est à partir de Seth que l’on commença à invoquer le
nom de l’Eternel !
Le chapitre 5 nous présente la famille de Dieu sur la terre, sujette à la mort, mais dépositaire des conseils et du témoignage de Dieu. Ici nous pouvons remarquer Hénoc, qui a sa part dans le ciel et qui rend témoignage au monde de la venue de Jésus en jugement, mais qui est élevé au ciel avant cette venue ; et puis, d’un autre côté, Noé, qui, averti pour lui-même, prêche la justice et le jugement, et qui traverse ces jugements pour recommencer un nouveau monde : figures de l’Église et des Juifs en connexion avec la venue du Christ.
Le chapitre 6 nous amène à l’une des parties les
plus remarquables de la Genèse.
Énoch a disparu de la scène : sa vie d’étranger et de voyageur sur la terre s’est
close par sa translation au ciel ; il a été enlevé avant que le mal fût
arrivé à son comble et que le jugement de Dieu fût tombé sur les
habitants de la terre.
Les deux premiers
versets du chapitre 6 nous révèlent le peu d’influence qu’avaient exercé
sur le monde la vie
et l’enlèvement
d’Énoch : « Et il arriva, quand les
hommes commencèrent à se multiplier sur la face de la terre et que des filles leur furent nées, que les fils de Dieu virent les filles des hommes, qu’elles
étaient belles, et ils se prirent
des femmes d’entre toutes celles qu’ils choisirent ».
Le mélange de ce qui est de Dieu avec ce qui est de l’homme est une forme
spéciale du mal, et un puissant moyen entre les mains de l’Ennemi pour gâter le témoignage de Christ sur la terre. Ce
mélange
revêt fréquemment de belles apparences ; on le
prendrait volontiers pour une expression plus grande de ce qui est de
Dieu, pour une opération plus puissante et plus complète de l’Esprit, pour quelque
chose de réjouissant, plutôt que pour un mal. Mais nous porterons un jugement
bien différent, si nous nous plaçons dans la lumière de la présence de Dieu ;
car, devant Dieu, nous ne pourrons pas nous imaginer qu’il
y ait profit pour le
peuple de Dieu à se mêler avec les enfants de ce monde, ou à corrompre la vérité
de Dieu par un alliage humain. Tel n’est pas
le moyen dont Dieu se sert
pour répandre
la vérité, ou pour favoriser les intérêts de ceux qui sont appelés
à être sur la terre les témoins de
Dieu : le principe de
Dieu, c’est la séparation d’avec le mal ;
et on
n’enfreint pas ce principe sans causer un sérieux dommage à la vérité.
Le passage de l’Écriture qui nous occupe nous fait
voir de quelles désastreuses conséquences
fut suivie l’union des fils de Dieu avec les filles des hommes.
Au jugement de l’homme, le fruit de cette union paraissait fort
beau, car c’est de lui que nous lisons au verset 4:
« Ceux-ci furent les vaillants hommes de jadis, des hommes
de renom ». Mais Dieu juge
différemment ; il ne voit pas
comme l’homme voit, ses pensées ne sont pas nos pensées.
« Et l’Éternel
vit que la
méchanceté de l’homme était grande
sur la terre, et que toute l’imagination des pensées de son
cœur n’était que méchanceté
en tout temps ». Telle était la condition de l’homme devant Dieu,
« elle
n’était que méchanceté », « méchanceté en tout
temps », et l’union de ce qui est
saint avec ce qui est profane n’amènera jamais d’autre résultat. Si la semence sainte ne se conserve pas
pure, tout est
perdu quant au témoignage sur la terre. Le premier effort
de Satan fut de rendre inutile le dessein de Dieu en mettant à mort la semence sainte ; et puis, lorsqu’il n’eut pas réussi il
chercha à la corrompre.
Il est de la plus haute importance que nous comprenions bien le but,
le caractère
et le résultat
de cette union entre les « fils
de Dieu et les filles
des hommes ». De nos jours, on court
grandement le risque de compromettre la
vérité pour l’amour de l’union, et nous
devons nous en garder avec soin. On n’obtient point de véritable
union aux dépens de la vérité. « Maintenir
la vérité à tout prix », telle
doit être la devise du chrétien. Si, dans cette
voie, vous pouvez propager l’union, c’est très bien ; mais avant tout, maintenez la vérité. Le principe des accommodements dit au contraire : « Propagez l’union à
tout prix ; et si, dans cette voie, vous pouvez maintenir la vérité, tant
mieux ; mais propagez l’union ! » Nous ne devrions jamais perdre de vue que la « sagesse d’en haut est premièrement
pure, ensuite paisible » (Jacques 3 v.17). La sagesse d’en bas aurait
commencé par « paisible », et par cela même,
elle ne peut jamais être pure
Il n’y a pas de vrai témoignage là où la
vérité est compromise : aussi voyons-nous que, dans le monde
antédiluvien, l’union impure de ce qui
était saint avec ce qui était profane, de ce qui était divin avec ce
qui était humain, eut pour unique
effet d’amener
le mal à son comble ; et alors le
jugement de Dieu tomba sur le monde.
« Et l’Éternel dit : J’exterminerai de dessus la face de la terre l’homme que j’ai créé ! »
N’oublions pas que, dans les géants, nous trouvons la force et la puissance sur la terre, comme la conséquence de l’abandon que les fils de Dieu ont fait de leur premier état, c’est-à-dire l’apostasie ; et Dieu exécutant, plus tard, le jugement, après avoir plaidé avec les hommes par le témoignage de son Esprit, grâce qui a son terme ordonné. L’obéissance de la foi est la sécurité du résidu averti ; mais le principe de pervertissement agit en dépit du témoignage et agit pour accomplir le témoignage qu’il méprise. L’homme empire de plus en plus, la création de Dieu est complètement corrompue et remplie de violence : deux caractères universels de la volonté active loin de Dieu. Quant à l’homme, maintenant qu’il était abandonné à lui-même (car c’était le cas pour lui avant le déluge, sauf un témoignage de la grâce), il fut constaté que toute l’imagination des pensées de son coeur n’était que mal en tout temps. Dieu crée et détruit. Il appelle et il ne s’en repent pas. La création était complètement corrompue, et Dieu veut détruire tout ce qui, en elle, a respiration de vie. Le témoignage de ces choses s’est répandu en tous lieux parmi les païens. Nous en avons un récit exact, mais court, bien suffisant pour montrer ce que l’homme était et ce qu’il est, et quelles sont les voies de Dieu envers lui.
Cet enseignement relatif au mélange entre ce
qui est de Dieu et ce qui est de l’homme, démontre que ce mélange est une
abomination devant Dieu !
Son application est valable dans tous les
domaines : que ce soit le mariage, les enseignements doctrinaux, les
associations religieuses, etc. …
Il va sans dire que l’œcuménisme fait partie de ces abominations aux yeux de Dieu. Il en va de même des méthodes utilisant l’art médiatique, en vue d’impressionner les sens, les émotions naturelles humaines, avec la prétention de mieux apporter le message divin.
Comme
le démontre l’histoire récente et plus ancienne du Témoignage de Dieu sur la
terre, dès que le croyant commence à mélanger
ce qui est relatif à la nouvelle création
avec ce qui est relatif à la première,
ce qui est de l’homme naturel
avec ses pensées ses émotions, et ce qui est de Dieu, ce que l’Esprit de Dieu produit en lui, cela conduit
inévitablement à la ruine de ce témoignage.
Ceci
est de toute importance, non seulement pour les croyants vus individuellement,
mais pour tous les rassemblements de croyants qui affirment être réunis au Nom
du Seigneur.
Sur
ce sujet, je vous invite à lire le message intitulé « Qu’est-ce
que le Témoignage chrétien sur la terre ? »