Ce texte
est tiré des commentaires C.H. Mackintosh, E. Dennett
& A. Ladrière sur le livre de L’Exode, à l’exception de l’introduction, le
texte est intégralement celui des commentaires de ce frère. Ces commentaires
sont intégrés à la Bible digitale en format pdf, à
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CONTENU :
Le
chemin de la foi est opposé au cours ordinaire de la nature
La foi montre sa réalité dans le refus de ces
prétendues directions providentielles
Quels sont les motifs qui font renoncer à des
positions exceptionnelles dans le monde ?
Quelle énergie fit sortir Moïse vers
ses frères
… 4 Et le ramassis [de peuple] qui était au milieu d’eux
s’éprit de convoitise, et les fils d’Israël aussi se mirent encore à pleurer,
et dirent : Qui nous fera manger de la
chair ? 5 Il nous souvient du poisson que nous mangions en Égypte
pour rien, des concombres, et des melons, et des poireaux, et des oignons, et
de l’ail ; 6 et maintenant notre âme est asséchée ; il n’y a rien, si
ce n’est cette manne devant nos yeux. …
… 31 Et il se leva, de par l’Éternel, un vent qui fit venir de la mer des cailles, et les jeta sur le camp, … 32 Et le peuple se
leva tout ce jour-là, et toute la nuit, et tout le jour du lendemain, et amassa
des cailles … 33 — La chair était encore entre leurs dents, avant qu’elle fût mâchée, que la colère de l’Éternel s’embrasa contre
le peuple, et que l’Éternel
frappa le peuple d’un fort grand coup. 34 Et on appela le
nom de ce lieu-là Kibroth-Hattaava, parce qu’on y
enterra le peuple qui avait convoité.
1 Et un homme de la maison de Lévi alla, et prit une fille
de Lévi ; 2 et la femme conçut, et enfanta un fils ; et elle vit qu’il était beau ; et elle le cacha trois mois. 3 Et comme elle
ne pouvait plus le cacher, elle prit pour
lui un coffret de joncs, et l’enduisit
de bitume et de poix, et mit
dedans l’enfant, et le posa parmi les roseaux sur le bord du fleuve.
4 Et sa sœur se
tint à distance pour savoir ce qu’on lui ferait. 5 Et la fille du Pharaon descendit au fleuve pour se
laver, et ses jeunes filles se promenaient sur le bord du fleuve ; et elle vit
le coffret au milieu des roseaux, et elle envoya sa servante, qui le prit ; 6
et elle l’ouvrit, et vit l’enfant ; et voici, c’était un petit garçon qui
pleurait. Et elle eut compassion de lui, et dit : C’est un des enfants des
Hébreux. 7 Et sa sœur dit à la fille du Pharaon :
Irai-je et appellerai-je auprès de toi une nourrice d’entre les Hébreues, et elle t’allaitera l’enfant ? 8 Et la fille du
Pharaon lui dit : Va. Et la jeune fille alla, et appela la mère de l’enfant. 9 Et la fille du
Pharaon lui dit : Emporte cet enfant, et
allaite-le pour moi, et je te donnerai ton salaire. Et la femme prit l’enfant,
et l’allaita. 10 Et l’enfant
grandit, et elle
l’amena à la fille du Pharaon, et il
fut son fils ; et elle appela son nom Moïse, et dit : Car je l’ai tiré
des eaux.
11 Et il arriva, en ces jours-là, que Moïse, étant
devenu grand, sortit vers ses
frères ; et il vit leurs
fardeaux. Et il vit un homme
égyptien qui frappait un Hébreu d’entre ses frères ; 12
et il regarda çà et là, et vit qu’il n’y avait personne, et
il frappa l’Égyptien, et le cacha dans le sable.
13 Et il sortit le second jour ; et voici, deux
hommes hébreux se querellaient. Et il dit au coupable : Pourquoi
frappes-tu ton compagnon ? 14 Et il dit : Qui t’a établi chef et juge sur nous ? Est-ce que tu veux me tuer, comme tu as tué l’Égyptien ? Et Moïse eut peur, et
dit : Certainement le fait est connu.
15 Et le Pharaon apprit la
chose, et chercha à tuer Moïse ; mais Moïse s’enfuit de devant le Pharaon, et
habita dans le pays de Madian. Et il s’assit près d’un puits ; …
1 Et Moïse faisait
paître le bétail de Jéthro, son beau-père, sacrificateur de Madian.
Et il mena le troupeau derrière le désert, et
il vint à la montagne de Dieu, à Horeb. 2 Et l’Ange de l’Éternel lui apparut dans une flamme de feu, du
milieu d’un buisson à épines ; et il regarda, et voici, le buisson était tout
ardent de feu, et le buisson n’était pas consumé.
3 Et Moïse dit :
Je me détournerai, et je verrai cette grande vision, pourquoi le buisson ne se
consume pas. 4 Et l’Éternel vit qu’il se détournait pour voir ; et Dieu l’appela du milieu du buisson, et dit : Moïse ! Moïse ! Et il dit : Me voici. 5 Et il dit :
N’approche pas d’ici ; ôte tes sandales de tes pieds, car le lieu sur lequel tu
te tiens est une terre sainte. 6 Et il dit : Je suis le Dieu de ton père,
le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob. Et Moïse cacha son
visage, car il craignait de regarder vers Dieu.
7 Et l’Éternel dit : J’ai vu, j’ai vu l’affliction de mon peuple qui est en
Égypte, et j’ai entendu le cri qu’il a jeté à cause de ses exacteurs ; car je
connais ses douleurs. 8 Et je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens, et pour le faire monter de ce pays-là dans un pays bon et
spacieux, dans un pays ruisselant de lait et de miel, dans le lieu d’habitation
du Cananéen, et du Héthien, et de l’Amoréen, et du Phérézien, et du Hévien, et du Jébusien. 9 Et maintenant,
voici, le cri des fils d’Israël est venu jusqu’à moi ; et j’ai aussi vu
l’oppression dont les Égyptiens les oppriment. 10 Et maintenant,
viens, et je t’enverrai
vers le Pharaon, et tu feras
sortir hors d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël.
20 En ce temps-là naquit Moïse, et il était divinement
beau ; et il fut nourri trois mois dans la maison du père. 21 Mais, ayant été
exposé, la fille du Pharaon l’emporta, et l’éleva pour elle, afin qu’il fût son fils. 22 Et Moïse fut instruit
dans toute la sagesse des Égyptiens
; et il était puissant dans
ses paroles et dans
ses actions. 23 Mais quand il fut parvenu à l’âge de quarante ans, il
lui vint au cœur de visiter ses frères, les fils d’Israël
; 24 et voyant l’un d’eux à qui l’on
faisait tort, il le défendit, et vengea l’opprimé, en frappant l’Égyptien. 25
Or il croyait que ses
frères comprendraient que Dieu leur donnerait la délivrance par sa main, mais
ils ne le comprirent point. 26 Et le jour suivant, il se
montra à eux comme ils se battaient ; et il les engagea à la paix, disant :
Vous êtes frères ; pourquoi vous faites-vous tort l’un à l’autre ? 27 Mais celui qui faisait tort à son prochain, le
repoussa, disant : Qui t’a établi
chef et juge sur nous ? 28
Veux-tu me tuer, toi, comme tu tuas hier l’Égyptien ? 29 Et Moïse s’enfuit à cette parole, et fut étranger dans le pays de Madian, où il engendra
deux fils. 30 Et, quarante ans
s’étant écoulés, un ange lui apparut au désert de la montagne de Sinaï, dans la flamme de feu d’un buisson.
31 Et Moïse, voyant cela, fut étonné de
la vision ; et comme il approchait pour regarder, une voix du Seigneur se fit
entendre : 32 Moi, je suis le Dieu de
tes pères, le Dieu d’Abraham, et d’Isaac, et de Jacob. Et Moïse, devenu tout
tremblant, n’osait regarder. 33 Et le Seigneur lui dit
: Délie les sandales de tes pieds ; car le lieu sur lequel tu te tiens est une
terre sainte. 34 J’ai vu, j’ai vu
l’oppression de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu leur gémissement,
et je suis descendu pour les délivrer ; et maintenant viens, je t’enverrai en
Égypte. 35 Ce Moïse qu’ils avaient rejeté, disant : Qui t’a établi chef et juge ? celui-là, Dieu l’a envoyé pour chef et pour
libérateur, par la main de l’ange qui lui
était apparu au buisson. 36 C’est lui qui les conduisit dehors, en faisant des prodiges et des
miracles dans le pays d’Égypte, et dans la mer Rouge, et au
désert pendant quarante ans. 37
C’est ce Moïse qui a dit aux fils d’Israël : Dieu vous suscitera d’entre vos
frères un prophète comme moi ; écoutez-le . 38
C’est lui qui fut dans l’assemblée au désert, avec l’ange qui lui parlait sur
la montagne de Sinaï, et avec nos pères ; qui reçut des oracles vivants pour
nous les donner ;
… 23 Par la foi,
Moïse, étant né, fut caché trois mois par ses
parents, parce qu’ils virent que l’enfant était beau, et ils ne craignirent pas
l’ordonnance du roi. 24 Par la foi,
Moïse, étant devenu grand, refusa d’être appelé fils de la fille
du Pharaon, 25 choisissant plutôt d’être dans
l’affliction avec le peuple de Dieu, que
de jouir pour un temps des délices du péché,
26 estimant
l’opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Égypte ; car il
regardait à la rémunération. 27 Par la foi,
il quitta l’Égypte, ne craignant pas la colère du roi, car il tint ferme,
comme voyant celui qui est
invisible.
Très souvent, des croyants se convainquent facilement, que ce que la Providence place devant eux, est un guide qui leur indiquerait un chemin, qui serait celui de la foi !
La Parole de Dieu, enseigne le contraire, pour s’en convaincre, il suffit de considérer le chemin par lequel Dieu a fait passer ses éminents serviteurs, afin qu’ils empruntent le chemin de la foi, celui que Dieu a tracé pour leur bien, et pour que leur service s’accomplisse !
Bien des croyants prient en demandant à Dieu des choses ou des objets qu’ils désirent intensément, sans se poser la question de savoir si cette chose ou cet objet leur est réellement profitable. Leur prière est en vue d’obtenir ce qu’ils désirent et non pas demander à Dieu, si ce qu’ils désirent est ce que Dieu désire pour leur bien et pour leur avancement spirituel !
On trouve dans l’histoire du peuple terrestre de Dieu, Israël, des situations où Dieu leur a donné ce qu’ils désiraient ! Les conséquences en ont été désastreuses ! C’est ce que rapporte le récit de Nombres 11 dont des extraits sont repris plus haut au paragraphe « lectures » !
Il y a d’autres situations, comme celle trouvée dans le récit du chemin par lequel Dieu fait passer son serviteur Moïse, depuis sa naissance, jusqu’à ce qu’il soit formé, selon les critères divins, pour accomplir son service de Libérateur, pour le peuple terrestre de Dieu !
La Providence place parfois le croyant dans une situation qui est quant à l’homme naturel, très en vue et très avantageuse, comme l’était Moïse, placé par la Providence à la cour du Pharaon d’Egypte. Mais ce fût afin qu’il apprenne à abandonner cette position, en vue de quelque chose de meilleur, quant à l’homme nouveau !
C’est de cette leçon que ce message veut nous introduire.
En étudiant la vie de Moïse, nous voyons que la foi lui fit suivre une route
tout opposée au cours ordinaire de la nature, portant Moïse non seulement à mépriser
tous les plaisirs, toutes les séductions et tous les
honneurs de la cour du Pharaon, mais encore à abandonner un champ
d’activité utile, en apparence très étendu. Les raisonnements des hommes l’auraient conduit dans une voie toute contraire ;
ils l’auraient porté à user de son influence
en faveur du peuple de Dieu et à agir en
faveur de ce peuple, plutôt
qu’à souffrir avec lui. Selon le jugement de
l’homme, la
Providence semblait avoir ouvert à Moïse
un champ de travail étendu et très important ; et, en effet, si jamais
la main de Dieu a manifestement placé quelqu’un dans une position toute
particulière, c’est bien le cas pour Moïse. Ce
fut par une intervention merveilleuse et par un enchaînement
incompréhensible de circonstances, dont chacune révélait la main du Tout-Puissant et
que nulle prévoyance humaine n’eût pu combiner, que la fille du Pharaon devint l’instrument par lequel Moïse fut retiré des eaux, nourri et
élevé jusqu’à ce que « il fût parvenu à l’âge de quarante ans » (Actes 7:23). En de pareilles circonstances,
l’abandon de sa haute position et de l’influence qu’elle lui permettait
d’exercer ne pouvait être envisagé chez Moïse que comme le résultat d’un zèle
malentendu.
Ainsi raisonne notre pauvre nature aveugle ; mais la foi
pensait autrement : car la nature
et la foi
sont toujours en opposition l’une avec l’autre. Elles ne peuvent s’accorder sur un seul point ; et peut-être
n’est-il rien sur quoi elles diffèrent davantage que sur ce qu’on appelle généralement
« des
directions providentielles ». La nature envisagera toujours ces directions comme
des autorisations pour se laisser aller à ses
propres penchants, tandis
que la
foi les considérera comme autant d’occasions de renoncement à soi-même. Jonas aurait pu voir, dans
la rencontre d’un vaisseau allant à Tarsis, une
direction bien remarquable de la Providence ; tandis que, de fait, ce fut une porte par laquelle il se détourna du chemin de l’obéissance.
Sans doute, c’est
le privilège du chrétien de voir la main et d’entendre la voix de son Père en toutes
circonstances. Le chrétien, qui se
laisse conduire par elles,
ressemble à un vaisseau en mer, sans boussole et sans gouvernail ; il est exposé à la merci des vagues et des
vents. La promesse de Dieu à son enfant est : « Je te
conseillerai, ayant mon œil sur toi »
(Ps. 32:8) ; et sa
parole d’avertissement :
« Ne soyez pas comme le
cheval, comme le mulet qui n’ont pas
d’intelligence, dont l’ornement est
la
bride et le mors pour les refréner quand ils ne veulent pas s’approcher de toi »
(Ps. 32:9). Or il vaut mieux être guidé par l’œil de notre Père que par le mors et le frein des circonstances ; et nous savons
que, dans l’acception ordinaire de
l’expression, « la Providence » n’est qu’un autre terme pour exprimer l’action
des circonstances.
Or la puissance de la foi se montre constamment dans le refus
et l’abandon
de ces prétendues
directions providentielles. Il en fut ainsi dans le cas de Moïse. « Par la foi, il refusa d’être appelé fils de la fille du Pharaon », et « par la
foi, il quitta l’Égypte ». S’il eût
jugé sur la vue de ses yeux, il eût saisi la dignité qui lui était offerte comme un don manifeste de la Providence
et il fût resté à la cour du Pharaon, où en apparence la
main de Dieu lui avait préparé un
vaste champ de travail. Mais comme il marchait par la foi, et non sur la vue de ses yeux, il abandonna tout ! Quel noble exemple à
suivre !
Et remarquez que ce que Moïse estima
« un plus grand trésor que les
richesses de l’Égypte », c’était
non pas seulement l’opprobre pour
Christ, mais « l’opprobre du Christ ».
« Les outrages de ceux qui t’outragent sont tombés sur moi »
(Ps. 69:9). Le Seigneur Jésus s’identifia en parfaite grâce avec son peuple. Quittant le sein du Père et déposant toute la gloire dont il était revêtu, il descendit
du ciel ; il se mit à la place de
son peuple ; il confessa les péchés des siens et porta
leur jugement sur le bois maudit. Tel fut son dévouement volontaire ; il ne se borna pas à agir pour nous, mais il
se fit un avec nous, nous délivrant
ainsi de tout ce qui pouvait être contre nous.
Nous voyons de cette manière à quel
degré Moïse, dans ses sympathies, entrait dans les pensées et les
sentiments de Christ à l’égard du peuple de Dieu. Placé, comme il l’était, au
milieu de tout le bien-être, de la pompe et de la gloire de la maison du Pharaon,
là où les « délices du péché »
et « les richesses de l’Égypte » abondaient, il eût pu vivre et mourir dans
l’opulence, et traverser un chemin éclairé, du commencement à la fin, par le
soleil de la faveur royale ; mais ce n’eût pas été « la
foi », ce n’eût pas été conforme à Christ. De la position élevée qu’il
occupait, Moïse vit ses frères courbés sous le poids des pesants fardeaux qu’on
avait mis sur eux ; et, par la foi, il comprit que sa place était avec
eux. Oui, avec eux, dans leur opprobre, dans leur servitude, dans leur
affliction et leur avilissement. S’il n’eût été mû que par un
sentiment de bienveillance, de philanthropie ou de patriotisme, il eût pu faire valoir son influence personnelle
en faveur de ses frères ; il fût parvenu, peut-être, à engager le
Pharaon à diminuer le fardeau sous lequel il
les accablait et à leur rendre la vie
plus douce par des concessions royales
qu’il leur eût fait accorder ; mais une
voie pareille ne sera
jamais celle d’un cœur quelque peu
en communion avec le cœur de Christ, et ne le
satisfera jamais. Or tel était,
par la grâce, le cœur de Moïse. C’est pourquoi, avec toute l’énergie et toutes les affections de ce cœur, il se jeta, corps, âme et esprit, au
milieu même de ses frères opprimés, « choisissant plutôt d’être dans l’affliction avec le
peuple de Dieu ». Et, de plus, c’est
« par
la foi » qu’il agit ainsi.
Pesez bien ceci, cher lecteur : nous ne devons
pas nous contenter de désirer le bien du peuple de Dieu, de nous employer pour
lui, ou de parler avec bienveillance en sa faveur ; nous devons nous identifier pleinement avec lui, quelque méprisé et
persécuté qu’il puisse être. Un esprit généreux et bienveillant peut trouver une
certaine jouissance à patronner le christianisme ; mais c’est quelque
chose de tout à fait différent de s’identifier avec les chrétiens et de souffrir
avec Christ. C’est
une chose que d’être un protecteur,
c’est tout une autre chose d’être un martyr ; ces deux choses sont distinguées l’une de l’autre d’un bout à l’autre de l’Écriture. Abdias prit soin des témoins de Dieu (1 Rois 18:3, 4), mais
Élie fut un témoin pour Dieu.
Darius était si fort attaché à Daniel
que, à cause de lui, il passa une nuit sans sommeil ; mais Daniel passa cette même nuit dans la fosse aux lions,
comme témoin de la vérité (Dan. 6:18). Nicodème hasarda une
parole pour Christ, mais une plus mûre
connaissance du Maître l’aurait porté à
s’identifier
avec Lui.
Ces considérations sont éminemment pratiques. Le Seigneur Jésus n’a pas besoin de protecteurs ; il veut des compagnons. La vérité qui le concerne nous
est révélée, non pas pour que nous prenions la défense de sa
cause sur la terre, mais pour que nous ayons communion avec sa personne dans les cieux. Il s’est identifié avec nous
au prix immense de tout ce que l’amour pouvait donner. Il n’y était point obligé ; il eût pu garder sa place
éternelle « dans le sein du Père » ; mais alors comment le puissant fleuve
d’amour qui était retenu dans son cœur eût-il
pu descendre jusqu’à nous, pécheurs coupables et dignes de
l’enfer ? Entre
Lui et nous il ne pouvait
y avoir d’unité qu’à des conditions qui exigeaient de
sa part l’abandon de toutes choses. Mais
béni soit, à jamais, son
Nom adorable ! il s’y est volontairement soumis :
« Il s’est donné lui-même
pour nous, afin
qu’il nous rachetât de toute
iniquité et qu’il purifiât pour
lui-même un peuple acquis, zélé pour les bonnes œuvres » (Tite 2:14). Il n’a pas voulu jouir tout seul de sa gloire, il a voulu satisfaire son cœur aimant en s’associant « plusieurs
fils » dans cette gloire. « Père »,
dit-il, « je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où
moi je
suis, ils y soient aussi avec moi, afin
qu’ils voient ma gloire, que tu m’as donnée ; car tu m’as aimé avant la fondation du monde » (Jean 17:24). Telles étaient les pensées de Christ à l’égard de son
peuple ; et nous pouvons juger combien le cœur de Moïse sympathisait
avec ces pensées bénies. Sans contredit, il participait à un haut degré de l’esprit
de son Maître, et montra cet esprit
en sacrifiant, de son plein gré, toute
considération personnelle et en s’associant, sans réserve, au peuple
de Dieu.
Mais cet épisode de sa vie réclame une
attention plus particulière. Premièrement donc, c’est par la foi qu’il refusa d’être appelé fils de la fille du Pharaon. Quel autre motif aurait pu en effet l’amener à renoncer à une position aussi
exceptionnelle ? Il aurait d’ailleurs pu arguer qu’il y avait été placé par une providence
étrange et remarquable. N’était-ce pas
alors le
signe qu’il devait l’occuper et user de l’influence qui s’y attachait
pour intervenir en faveur de ses frères opprimés ? Peut-être parviendrait-il à mettre tout le poids de la cour royale du
côté de sa nation ; ne serait-ce
alors pas faire un affront à la Providence que
d’abandonner cette haute position ? Mais, comme cela a souvent été remarqué, la Providence
n’est pas un guide pour la foi. La foi a
affaire avec les choses invisibles et par conséquent elle est rarement d’accord
avec les
conclusions tirées des événements et des
circonstances providentiels. Non, jamais l’influence du dieu de ce monde (le Pharaon) ne peut être employée pour délivrer le peuple de
l’Éternel ; et jamais la foi ne peut être protégée par une telle
influence ni s’assimiler à elle. La foi a Dieu pour objet ; elle doit par
conséquent s’identifier avec ce qui appartient à Dieu et se
dresser contre tout ce qui est opposé à Dieu.
Comme un autre l’a dit : « Que de raisons Moïse aurait-il eues pour rester là
où la Providence l’avait placé ! Il
aurait même eu le prétexte de servir plus utilement les enfants d’Israël ; mais c’eût été s’appuyer sur la
puissance du Pharaon, au lieu
de reconnaître le lien qui unissait Dieu à son peuple. Il en serait résulté pour
celui-ci un soulagement, mais c’est le
monde qui l’aurait accordé, et le peuple n’aurait pas connu la
délivrance accomplie par l’amour et la puissance de Dieu. Moïse aurait été épargné,
mais aurait perdu sa vraie gloire ; le Pharaon aurait été flatté et son autorité sur le peuple de Dieu aurait été
reconnue ; Israël
serait demeuré en captivité, s’appuyant sur le
Pharaon, au lieu de reconnaître Dieu dans les relations glorieuses attachées à son
adoption comme peuple. En outre, Dieu lui-même
n’aurait pas été glorifié. C’est là ce qui aurait eu
lieu, si Moïse était resté dans la position que la Providence lui avait donnée. Le raisonnement
humain et les considérations puisées dans les circonstances s’unissaient pour lui donner ce conseil. La foi lui fit quitter cette position ». En la refusant, il choisit plutôt d’être dans l’affliction
avec le peuple
de Dieu. S’identifier
avec ce peuple avait plus de prix pour son cœur fidèle que les délices du péché ; car la foi considère
toutes choses dans la lumière de la présence de Dieu. Moïse alla même plus loin : il estima l’opprobre du Christ — l’opprobre résultant
de son identification avec Israël — un plus grand trésor que les richesses
de l’Égypte ; car il regardait à la rémunération. Ainsi la foi vit dans l’avenir aussi bien que dans l’invisible. Elle est l’assurance
des choses qu’on espère, et la conviction de celles qu’on ne voit pas ;
elle gouvernait, elle contrôlait le cœur et le sentier
de Moïse.
«Et il
arriva, en ces jours-là, que Moïse, étant devenu grand, sortit
vers ses frères». Le récit d’Étienne nous dit que, parvenu à l’âge de quarante ans, il lui
vint au coeur de visiter ses frères. Durant ces quarante années, il avait joui des délices et des richesses d’Égypte,
de sa
position comme fils de la fille du Pharaon, son
intelligence s’était développée, son esprit s’était enrichi de toutes
les connaissances et de toute la sagesse des Égyptiens. Rien ne lui manquait quant au monde. Mais il n’ignorait
pas à quelle
race il appartenait. Il savait de quel sang il était, et il lui vint au coeur de voir de ses yeux la condition de ses
frères, que sans doute il ne
connaissait qu’en partie.
Et que vit-il ? «Il vit
leurs fardeaux». Qu’aurait-il pu se dire ? Plus d’un aurait pensé : Je suis bien aise de me
trouver dans une autre position. Quel bonheur d’y avoir échappé. «Je rends grâces à Dieu de ce que je ne suis pas comme le reste des
hommes», comme ces misérables esclaves,
et il fût rentré dans son palais. C’eût été de l’égoïsme. Ne connaissons-nous pas ce
sentiment ; qui fait que nous nous
retirons dans nos privilèges, sans penser à ces misérables esclaves de Satan, de la race desquels nous sommes pourtant aussi ? Moïse aurait encore pu se dire : Je vais profiter
de ma position auprès de ce Pharaon et de sa fille, pour obtenir
la libération de mes frères, ou tout
au moins un adoucissement à leurs
travaux et à leurs peines. Mais alors d’où serait venue la délivrance ? De Pharaon et de Moïse,
et non
pas de Dieu par Moïse. Et à quoi cela eût-il abouti ? À
conserver le peuple là où il ne
devait pas être, loin de la terre promise. Cela ne
se pouvait. Il en
est de même pour la délivrance des âmes. Tout
moyen humain pour alléger l’esclavage
du péché, pour apaiser la conscience, pour donner l’espérance et pour conduire
au ciel, manque son but. «Le salut est
et doit être de l’Éternel», et ne peut être que de Lui.
Moïse voit plus que les fardeaux
de ses frères. Il voit aussi sous quel joug oppresseur et barbare ils
se trouvent. «Il vit un homme égyptien qui frappait un Hébreu d’entre ses frères». Remarquons le soin avec lequel la Parole insiste sur le fait qu’ils sont ses frères. Que fera-t-il ? Dès ce
moment son
coeur est avec eux dans leurs souffrances.
Il descend des marches du trône pour s’identifier
avec eux, coûte que coûte. Son
choix est fait, il renonce à son titre glorieux , il
jette loin les délices du péché et les richesses d’Égypte. Il préfère
d’être dans l’affliction avec le
peuple de Dieu, qui est son peuple ; il partagera
l’opprobre dont celui-ci est couvert
et qui, au fond,
est l’opprobre
de Christ, puisque c’est le peuple d’où
doit sortir Christ. C’est, on peut le dire, le premier pas
de l’oeuvre de Dieu en Moïse, le premier moment dans sa conversion. Il a encore beaucoup à apprendre, Dieu
l’enseignera. Bien des leçons ressortent de ces passages rapprochés de l’Exode et des
Hébreux. En
premier lieu, si nous regardons Moïse comme
type du Seigneur, ne sommes-nous pas amenés à contempler cette glorieuse
portion de la Parole qui nous montre l’abaissement volontaire du Seigneur ?
Il a vu nos souffrances, et Lui, qui
ne regardait pas comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, s’est
anéanti lui-même, prenant la forme d’esclave, afin de nous
délivrer.
Quel mobile a fait
agir Moïse ? «Par la foi», répond l’épître aux Hébreux. Nous avons dit qu’il
n’ignorait pas d’où il était issu. Il avait
sans doute connaissance des promesses faites à ses ancêtres. Maintenant la réalité se
présente à son âme. Il saisit pour lui-même ces promesses ; c’est le peuple de Dieu, que Dieu a choisi, qui se trouve dans cette position misérable ;
il croit ce qu’il ne faisait que connaître, et la foi est
le levier puissant qui le fait agir
et renoncer
à tout : il regardait à la rémunération, au plein accomplissement de ce que Dieu
avait dit.
N’en est-il
pas ainsi de nous ? Qu’est-ce qui a donné à Paul de renoncer à tout,
de regarder
toutes choses comme des ordures
en comparaison de l’excellence de Christ ? La foi, «la foi au Fils
de Dieu qui m’a aimé et s’est donné pour moi», dit-il. Et n’est-ce pas
la foi aussi, la foi qui nous rend victorieux du monde, nous fait choisir l’opprobre de Christ, nous identifier avec son peuple, et
dire : Ton peuple sera mon peuple ?
Oui, la
foi seule nous fait sortir du monde, nous en rend
victorieux, annule pour nous ses attraits, et nous en détache, nous
faisant voir la rémunération, Christ et la gloire
céleste. Puissions-nous à cet
égard, marcher sur les traces du
Sauveur qui a repoussé Satan quand ce dernier lui montrait et lui offrait
toutes les richesses et la gloire du monde ; puissions-nous
marcher et sur ces traces, et sur celles
de Moïse, et de Paul. Ce qui cause tant de langueur, tant de faiblesse et
tant de chutes parmi les enfants de Dieu, c’est assurément le manque de foi,
de cette
foi qui réalise les choses de Dieu,
et qui nous donne une ferme résolution d’être tout à Christ et pour sa
gloire, de nous séparer du monde, d’en être victorieux.
Le coeur
de Moïse était pour Dieu et pour son
peuple, mais dans la pratique, il manque,
parce qu’il suit l’impulsion de son coeur naturel
et non
l’ordre divin. Voyant «un Hébreu d’entre ses
frères», maltraité par un Égyptien, son coeur généreux
s’émeut, mais c’est le
mouvement de la nature ; «il regarda çà et là, et vit qu’il n’y avait personne, et il
frappa l’Égyptien et le cacha
dans le sable». Avait-il un ordre de la part de Dieu d’agir ainsi, de se poser en défenseur de son peuple ? Non, il agit de
son chef. Et comme
le récit nous le montre bien, «il regarda çà et là, et vit qu’il n’y avait personne». Quand on agit par l’ordre de Dieu, on n’a
rien à craindre, ni personne. On va droit de l’avant sans s’inquiéter de personne. On est sous le regard et la main de Dieu, et l’on
peut dire : «Que me fera l’homme ?» On a la conscience que Dieu
nous garde. Moise est Moïse en agissant ainsi. C’est le bras et la volonté de la chair ; l’acte est généreux
selon le monde, il ne peut être approuvé de Dieu. C’est comme Pierre, lorsque tirant
l’épée, sans doute pour
son Maître, mais sans son Maître, il frappe le
serviteur du souverain sacrificateur. Nous avons à attendre
la volonté
de Dieu pour agir, et une fois
la connaissant, agir sans
regarder çà et là, sans consulter la chair ni le sang.
Et comment Moïse vit-il qu’il était ainsi rejeté par son peuple ? Par un fait bien
simple. «Le jour suivant, il vit deux hommes hébreux qui se querellaient.
Et il les engagea à la paix disant :
Vous
êtes frères ; pourquoi vous faites-vous tort l’un à
l’autre ?» Quelle triste chose lorsque
des frères, ceux qui ont même
Seigneur, même foi, même espérance, se querellent, au lieu de vivre en
bonne harmonie. Hélas !
cela n’arrive que trop souvent entre chrétiens ; de là les exhortations nombreuses et pressantes de la
Parole. L’orgueil, la propre volonté et l’égoïsme
sont les sources de ces dissensions. «Que vous
ayez une
même pensée, ayant un même amour, étant d’un même
sentiment, pensant à une seule
et même
chose. Que rien ne se fasse par esprit de parti, ou par vaine
gloire, mais que, dans l’humilité, l’un estime l’autre supérieur à lui-même, chacun ne regardant pas à ce qui est à lui, mais chacun
aussi à
ce qui est aux autres» (Phil. 2:2-4). Voilà ce qui écartera les querelles, et rendra
capable
d’obéir à cette autre parole de
l’apôtre : «Pourquoi (si ton
frère manque et te fait tort) ne
supportez-vous pas plutôt des injustices ? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt faire tort ?» (1 Cor. 6:7). Alors aussi : «Votre
douceur sera connue de tous les hommes» (Phil. 4:5). «Mais si
vous vous mordez, et vous dévorez
l’un l’autre, prenez garde que vous ne soyez consumés l’un par l’autre» (Gal. 5:15).
Dans cette intervention de Moïse, nous pouvons voir percer cet amour pour son peuple qui se manifestera d’une manière
si intense dans la suite de sa carrière. Mais cet amour fut méconnu. «Celui qui faisait tort à son prochain, le repoussa, disant : Qui t’a
établi chef et juge sur nous ? Veux-tu me tuer, comme tu tuas hier l’Égyptien ?» Ainsi à toute leur misère de la part de leurs
oppresseurs, ils veulent encore ajouter celle
qui résulte
de leurs passions. Ils se donnent en spectacle
aux Égyptiens, et ils repoussent celui qui veut les ramener au calme et aux
sentiments qui conviennent à des frères. Cela n’a-t-il pas aussi une voix
pour nous ? S’il n’y a point
harmonie entre nous, chrétiens, mais des querelles, des luttes, des envies, que dira
le monde ? Est-ce glorifier Christ ? N’est-ce
pas le repousser ?
Moïse, avec les meilleures intentions, n’avait pas
agi au commandement de Dieu ; il
avait anticipé le moment de se montrer
aux siens comme libérateur. Marchant avec sa
propre force, selon ses pensées
et les
impulsions de son coeur, il échoue. Même s’il
s’agit de l’oeuvre
de Dieu, le serviteur de Dieu échouera aussi, s’il n’attend pas l’ordre
de Dieu, le moment de Dieu.
Que fera Moïse maintenant ? D’une
part, il s’est rendu coupable d’un meurtre qui est connu et qui le rend
passible du jugement de Pharaon, d’autre part, ses frères le repoussent. Ici se montre la
faiblesse de la chair de l’homme qui a agi de lui-même. Moïse a
peur. S’il avait eu la
conscience qu’il agissait selon l’ordre de Dieu, que par
conséquent Dieu était avec lui, soutenu
par cette force puissante, aurait-il
eu peur ? A-t-il eu peur plus tard quand, envoyé de
Dieu, il somme le Pharaon de laisser aller le
peuple ? Non, il reste
ferme, comme voyant Celui qui est invisible ; il ne craint
pas la colère du roi, et il quitte l’Égypte avec le peuple que Dieu
a délivré. Ici, il a peur, et il quitte
l’Égypte seul. Il fuit, craignant la colère du roi. N’ayons
pas confiance en nous-mêmes, nous tomberions ;
mais fortifions-nous
dans le
Seigneur et dans la puissance de sa force, et avec Christ nous serons plus
que vainqueurs.
Il fallait pour Moïse cette expérience de sa faiblesse,
de même que plus tard il fallut que Pierre la fit aussi. La
volonté, la
propre volonté, qui déjà se manifeste si clairement chez le petit
enfant, est au fond ce qui constitue l’homme. Cette faculté est bonne, mais elle doit être soumise
à celle de
Dieu, et ne pas être une volonté indépendante. La propre volonté doit être brisée. Le Seigneur Jésus était
venu pour faire la volonté de Dieu, et dans
toute sa vie il manifesta qu’il n’avait d’autre volonté que celle
de son Père. C’était sa viande, son bonheur et sa joie.
Il n’avait
pas eu besoin que sa volonté fût brisée, il n’avait pas
de volonté propre. Toutes ses pensées, tous ses désirs, tous les
mouvements de son coeur, toutes ses paroles et tous les
actes de sa vie étaient en harmonie avec la volonté de son Père. Il n’en est pas ainsi de nous. Nous
avons une
volonté propre, rebelle à celle de Dieu. Il faut que la mort passe sur elle, et
que dans une
nouvelle vie, celle de Christ, nous manifestions que c’est la
volonté de Dieu, bonne, agréable et parfaite,
que nous avons discernée et que nous suivons.
Nous
retiendrons de cette méditation que dans toutes les circonstances qui
atteignent le croyant, la main de Dieu agit avec un but bien défini, lié à
notre éducation !
Dieu place
certains dans des situations très enviables, et notre cœur naturel aime y voir
une situation heureuse, afin d’accomplir un service pour le Seigneur !
Voilà le piège dans lequel notre cœur naturel nous pousse à tomber !
Le Seigneur
nous éprouve pour nous rendre conscient de ce qu’il y a dans notre cœur
naturel.
Le Seigneur,
par sa discipline, veut briser ce cœur naturel, ce moi qui aime ses aises dans
ce monde qui l’a rejeté et qui l’a crucifié ! Pour que tout soit de
lui ! En d’autres termes, de faire ressortir ce que notre nouvelle
naissance a produit.
C’est la
leçon que Moïse a apprise, et c’est pendant ces 40 années passées
« derrière le désert », que Dieu l’a formé pour être un serviteur
hors pair, pour être le Libérateur de son peuple, un type (une image) de notre
Seigneur Jésus, qui nous a libéré de l’esclavage de Satan et de nous-mêmes,
mais pour le Seigneur, cela a été au prix de la Croix !
Que cette
méditation puisse avoir tout son effet sur le cœur de chaque lecteur !