Ce texte
s’inspire des commentaires C.H. Mackintosh & de E. Dennett
sur le livre de L’Exode, chapitre 7 à 11 et en reprend textuellement les
éléments essentiels. Ces commentaires sont intégrés à la Bible digitale en
format pdf, à laquelle vous aurez accès en cliquant
sur l’image :
CONTENU :
Les 4
objections du Pharaon à la libération complète du peuple, et la réplique de
Dieu
1ère
objection : Louez Dieu mais à condition de rester dans le monde
Réponse de Moïse à la 1ère objection :
la nécessité absolue d’aller le chemin de 3 jours
2ème
objection : sortir, mais pas trop loin du monde, afin de pouvoir y
retourner facilement
4ème
objection : sortir du monde, mais le cœur vide, sans contenu pour
l’adoration
Conclusion : il est impossible de
louer le Seigneur, sans la séparation totale du monde religieux
20 Et l’Éternel dit à Moïse : Lève-toi de bon matin, et
tiens-toi devant le Pharaon ; voici, il sortira vers l’eau, et tu lui diras :
Ainsi dit l’Éternel : Laisse aller mon peuple, pour qu’ils me servent. … 22 Et je distinguerai, en
ce jour-là, le pays de Goshen, où se tient mon peuple, … 23 Et je mettrai une séparation entre mon peuple et ton
peuple. Ce signe sera pour demain. 24 Et l’Éternel fit ainsi : … 25 Et le Pharaon appela Moïse et Aaron, et dit : Allez, sacrifiez à votre Dieu
dans le pays. 26 Et Moïse dit : Il n’est pas convenable de faire ainsi ;
car nous sacrifierions à l’Éternel, notre Dieu, l’abomination des Égyptiens.
Est-ce que nous sacrifierions l’abomination des Égyptiens devant leurs yeux,
sans qu’ils nous lapidassent ! 27 Nous irons le
chemin de trois jours dans le désert, et nous sacrifierons à
l’Éternel, notre Dieu, comme il
nous a dit. 28 Et le Pharaon dit : Je vous laisserai aller, et vous
sacrifierez à l’Éternel, votre Dieu, dans le désert ; seulement ne vous éloignez pas trop en vous en
allant.
1 Et l’Éternel dit à Moïse : Va vers le Pharaon ; car j’ai
endurci son cœur et le cœur de ses serviteurs, … 3 Et Moïse et Aaron
vinrent vers le Pharaon, et lui dirent : Ainsi dit l’Éternel, le Dieu des
Hébreux : Jusques à quand refuseras-tu de t’humilier devant moi ? Laisse aller
mon peuple, pour qu’ils me servent. … 8 Et on fit revenir
Moïse et Aaron vers le Pharaon ; et il leur dit : Allez, servez l’Éternel,
votre Dieu. Qui sont ceux qui iront ?
9 Et Moïse dit : Nous
irons avec nos jeunes gens et avec nos vieillards, nous irons avec
nos fils et avec nos filles, avec notre menu bétail et avec notre
gros bétail ; car nous avons à célébrer une fête à l’Éternel. …
21 Et l’Éternel dit à Moïse : Étends ta main vers les cieux,
et il y aura sur le pays d’Égypte des ténèbres, et on touchera de la main les
ténèbres. 22 Et Moïse étendit sa main vers les cieux : et il y eut
d’épaisses ténèbres dans tout le pays d’Égypte, trois jours. 23 On ne se voyait pas
l’un l’autre, et nul ne se leva du lieu où il était pendant trois jours ; mais
pour tous les fils d’Israël il y eut de la lumière dans leurs habitations.
24 Et le Pharaon appela Moïse, et dit : Allez, servez
l’Éternel ; seulement que votre
menu et votre gros bétail restent ; vos petits
enfants aussi iront avec vous. 25 Et Moïse dit : Tu nous donneras aussi dans nos mains des
sacrifices et des holocaustes, et nous [les] offrirons à l’Éternel, notre Dieu
; 26 nos
troupeaux aussi iront avec nous ; il n’en restera pas un ongle, car nous en
prendrons pour servir l’Éternel, notre Dieu ; et nous ne savons pas comment
nous servirons l’Éternel, jusqu’à ce que nous soyons parvenus là. 27 Et l’Éternel endurcit
le cœur du Pharaon, et il ne voulut pas les laisser aller. 28 Et le Pharaon lui dit
: Va-t’en d’auprès de moi; garde-toi de revoir ma face ! car, au jour où tu
verras ma face, tu mourras. 29 Et Moïse dit : Comme tu l’as dit, je ne reverrai plus ta
face !
J’ai assisté récemment à une cérémonie funèbre d’une personne appartenant à un certain groupement chrétien. Ce que j’y ai vu et entendu, assez semblable à certaines manifestations qui apparaissent sur facebook et dans une plus large mesure sur internet, me pousse à insérer ce message, demandant au Seigneur qu’il rende attentives bien des âmes, qui se laissent prendre à des pièges, parfois de manière assez subtile, que l’ennemi tend afin d’amorcer le sentiment religieux qui est présent dans tout être humain, mais aussi chez le vrai chrétien.
Afin d’être clair sur la définition de ce qu’est un vrai chrétien, je suggère de se référer au message intitulé : « Qu’est qu’une vraie conversion ? Qu’est-ce qu’un vrai croyant ? »
La défunte avait rédigé « ses dernières volontés », dans lesquelles elle spécifiait, dans les détails, comment devait se dérouler la cérémonie : « … un service funèbre heureux plein de musique et de chants qui parlent de sa foi en Jésus Christ son Sauveur et Seigneur ».
Un chose étrange, il y avait des chants impressionnant les sens, mais une absence totale de message, montrant à l’assistance le chemin nécessaire à prendre, sine qua non, afin de louer Dieu, de l’unique manière acceptable par Lui : « comme il nous l’a dit », dans sa Parole.
J’ai pu en obtenir l’explication, de fait la défunte s’est fortement inspirée d’un livre, réputé spirituel, intitulé : « Redécouvrir Sa Présence », un des chapitres très significatif de ce livre est intitulé « La Louange : moyen de réaliser que Jésus Christ est notre vie », et on y lit : « … je trouve que la louange m’aide considérablement à connaître la Vérité ».
Ce livre est très dangereux, car il utilise des choses qui prises isolément sont justes, mais la manière de les utiliser sont fausses. L’ennemi, se présentant en ange de lumière, présente des choses presque justes !
Il y a inversion entre la cause et l’effet : ce n’est pas par la louange que l’on découvre la vérité, mais bien l’inverse c’est la recherche de la vérité, celui qui est La Vérité, le Seigneur Jésus, dans sa Parole, qui produit la louange !
Le peuple d’Israël devait impérativement aller le chemin de 3 jours dans le désert, pour sacrifier (pour nous c’est bien louer), et non pas en restant dans le pays comme le voudrait Satan (typifié par le Pharaon). Il est important de faire cette remarque, car tout le déroulement du service funèbre a été basé sur cette erreur fatale de vouloir louer (mais alors qui ?), sur le terrain du monde religieux (typifié par l’Egypte).
Le résultat est frappant, « l’adorateur », dans le cas précis la défunte, prend alors le rôle central, au détriment de celui qui devrait être le centre de l’adoration. Ce qui est inévitable, si l’enseignement dispensé par Dieu lui-même dans sa Parole, n’est pas pris en compte à savoir : « Nous irons le chemin de trois jours dans le désert, et nous sacrifierons à l’Éternel [louerons, adorerons], notre Dieu, comme il nous a dit »
Le prédicateur était alors dans la même orientation, sans jamais parler de « au jour où tu en mangeras, tu mourras certainement », il a développé la grâce de Dieu en ne donnant pas accès à l’arbre de vie, etc … Mais pas un seul mot, sur le péché, ni sur le moyen offert par Dieu pour en être à jamais délivré !
C’est à cela que l’on arrive, lorsque à l’écoute de la « chair religieuse », on inverse la cause et l’effet !
Pour le vrai croyant, qui ne donne pas audience à sa « chair religieuse », s’il tourne ses regards vers lui-même, il n’y découvre que lui-même, en qui habite le péché (« … je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien ; car le vouloir est avec moi, mais accomplir le bien, cela je ne le trouve pas. » Romains 7 v.18) ! Il faut qu’il tourne ses regards, à l’autre bout du chemin de 3 jours, pour pouvoir alors dire : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le christ Jésus » (Romains 8 v.1).
C’est la raison qui m’a poussé à traiter ce sujet, en me basant sur des méditations sérieuses de serviteurs de Dieu.
Moïse et Aaron ont dû rencontrer le Pharaon, pour exiger de lui, de la part de l’Eternel, de laisser aller son peuple.
Le Pharaon y oppose quatre
objections artificieuses à la parfaite délivrance du peuple de Dieu et à
son entière séparation de l’Égypte !
C’est en réponse à la 1ère objection du Pharaon, que Dieu pose le principe clair que l’on retrouve tout au long de la lecture de la Parole : « Nous irons le chemin de trois jours dans le désert, et nous sacrifierons à l’Éternel, notre Dieu, comme il nous a dit »
Ce n’est pas au milieu du monde, religieux ou autre, (en figure l’Egypte) que l’on peut adresser la louange et l’adoration à Dieu, mais après avoir parcouru ce chemin tracé par l’œuvre de la croix, ces 3 jours commençant par la mort du rédempteur, substitut de l’adorateur, se terminant par sa résurrection. Pour être adorateur, pour faire monter la louange vers Dieu, il est nécessaire de s’approprier dans toute son étendue et dans tous ses aspects, le résultat de la mort et de la résurrection de Christ, de se tenir alors devant Dieu, non pas comme créature appartenant à la 1ère création (Genèse 1), mais comme participant à la nouvelle création, par la nouvelle naissance (« … si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création : les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles … » 2 Corinthiens 5 v.17)
Il ne s’agit pas de tout comprendre, mais de se trouver sur ce terrain-là !
Les autres objections montrent par quels liens Satan veut retenir l’âme attachée d’une manière ou d’un autre au monde, religieux ou autre, afin qu’elle ne réponde pas aux conditions requises pour être en communion avec Dieu, et que le résultat puisse être la louange et l’adoration qui soit un parfum agréable à l’Eternel.
La première de ces objections se trouve au chap. 8,
vers. 25. « Et le Pharaon appela Moïse et Aaron, et dit : Allez, sacrifiez à votre Dieu dans le pays ». Il est superflu de
remarquer ici que, soit que les magiciens opposent de la résistance, soit que
le Pharaon fasse des objections, de fait c’est Satan qui est derrière la scène, et il est
évident que son but, dans
la proposition qu’il suggère au Pharaon, était d’empêcher le témoignage qui
devait être rendu au nom de
l’Éternel et qui se rattachait à la séparation complète du peuple
de Dieu d’avec l’Égypte. Il est évident qu’il n’y aurait pas eu de témoignage de ce genre si le peuple fût resté en Égypte, encore qu’il eût
sacrifié à l’Éternel. Les Israélites se fussent placés ainsi sur le même terrain que les
Égyptiens, et eussent mis
l’Éternel au niveau des dieux
de l’Égypte ; et un Égyptien eût pu dire à un Israélite :
« Je ne vois pas de différence entre nous : vous avez votre culte et nous avons le nôtre où est la différence ? »
Les hommes trouvent parfaitement juste, et comme une chose qui va sans
dire, que chacun ait une religion, quelle que celle-ci soit d’ailleurs. Pourvu
que nous soyons sincères et que nous ne nous mêlions pas de la croyance
de notre voisin, peu importe la forme de notre religion. Telles
sont les pensées des hommes à l’égard de ce qu’ils appellent : religion ; mais il est
bien évident que la gloire
du nom de Jésus n’a aucune place dans tout cela. L’Ennemi
s’opposera toujours à toute pensée de séparation, et le cœur de l’homme ne la comprend pas. Le cœur
peut aspirer à la piété, parce
que la conscience atteste que tout n’est pas en règle, mais il aspire après le monde tout aussi bien. Il
aimerait « sacrifier à Dieu dans
le pays » ; or, quand on accepte une piété
mondaine, et qu’on refuse
de « sortir et de se
séparer », le but
de Satan est atteint. Son dessein invariable, depuis le
commencement, a été d’empêcher le
témoignage rendu au nom de
Dieu sur la terre ; et ici aussi son dessein caché était le
même quand il faisait dire au Pharaon : « Allez, sacrifiez
à votre Dieu dans le pays ! » N’eût-ce pas été étouffer le témoignage que d’adhérer à cette proposition ! Le peuple de Dieu en Égypte, et Dieu
lui-même associé aux
idoles de l’Égypte ! quel
épouvantable blasphème !
Lecteur, nous devrions réfléchir sérieusement à ces choses. L’effort
de l’Ennemi, pour induire le
peuple d’Israël à sacrifier à Dieu
en Égypte, révèle un principe infiniment plus profond que
nous ne serions tentés de le supposer au premier abord. L’Ennemi
triompherait s’il pouvait obtenir, n’importe en quel temps, par
quels moyens et dans quelles circonstances, ne fût-ce que l’apparence
d’une sanction divine en faveur de la religion du monde. Il n’a point d’objection contre une religion de
cette espèce. Il
atteint aussi effectivement son but par ce qu’on appelle
« le monde religieux »,
que par tout autre moyen ; aussi a-t-il gagné un grand
point quand il a réussi à amener un vrai chrétien à accréditer la religion du monde. C’est un fait positif, bien connu, que rien
n’excite dans le monde plus
d’indignation que le principe
divin de la séparation
d’avec le présent siècle mauvais. On vous laissera croire les
mêmes choses, prêcher les mêmes doctrines, faire les mêmes œuvres ;
mais si vous essayez, ne fût-ce que dans la plus petite mesure,
de vous conformer aux ordres divins : « Détourne-toi de telles gens » (2 Tim. 3:5) et « sortez
du milieu d’eux et soyez séparés » (2 Cor. 6:17), vous pouvez vous attendre à la plus violente opposition ! Comment expliquer cela ? Uniquement
par ce fait que, séparés de
la vaine religion du monde, les
chrétiens rendent à Christ un
témoignage qu’ils ne peuvent jamais lui rendre tant qu’ils
sont associés avec elle.
Il y a entre la religion humaine et Christ une immense différence. Un pauvre Hindou,
plongé dans les ténèbres, vous parlera de sa religion, mais il ne sait rien de
Christ. L’apôtre ne dit pas :
« S’il y a quelque consolation dans
la religion » (Phil. 2:1), bien que, sans aucun doute, les sectateurs d’une religion quelconque
trouvent dans cette religion ce qu’ils estiment être une consolation. Mais
Paul avait trouvé sa
consolation en Christ,
après avoir fait pleinement l’expérience de la vanité de la religion, même sous sa forme la plus belle et la plus imposante (comp. Gal. 1:13, 14 ; Phil. 3:4-11).
L’Esprit de Dieu, il est vrai, parle d’une « religion pure et sans tache » (Jac. 1:27) mais l’homme irrégénéré ne peut
en aucune manière y participer, car comment pourrait-il avoir part à quoi que ce
soit de « pur » et
qui soit « sans
tache » ? Cette religion-là est du ciel, la source de tout ce qui est pur et excellent ;
elle est exclusivement « devant
notre Dieu et Père », pour l’exercice des fonctions de
la nouvelle nature, dont tous
ceux qui croient au nom du Fils de Dieu sont faits
participants (Jean 1:12, 13 ; Jac. 1:18 ; 1 Pierre 1:23 ; 1 Jean 5:1). Enfin elle se range sous les deux chefs significatifs de la bienveillance active et de la sainteté personnelle :
« visiter les
orphelins et les veuves dans leur affliction, et se conserver pur du monde » (Jacques 1:27).
Si vous parcourez le catalogue des vrais fruits du christianisme, vous les trouverez tous
classés sous ces deux chefs ; et il est très intéressant de remarquer
que, soit dans le chap. 8 de l’Exode, soit dans le chap. 1 de Jacques, la séparation d’avec le monde est
présentée comme une qualité
indispensable dans le vrai service
de Dieu. Rien de ce qui est souillé par le contact du « présent siècle mauvais » ne
peut être acceptable devant Dieu,
ni recevoir de sa main ce sceau « pur et sans tache ». « Sortez du milieu d’eux, et soyez
séparés, dit le Seigneur,
et ne touchez pas à ce qui
est impur, et moi, je vous recevrai ; et je vous serai pour Père, et vous, vous me serez pour fils et pour filles,
dit le Seigneur, le
Tout-Puissant » (2 Cor. 6:17, 18).
Il n’y avait point en Égypte de lieu de réunion pour
l’Éternel et son peuple racheté ; la délivrance et la séparation
de l’Égypte étaient pour Israël une seule et même chose. Dieu
avait dit : « Je suis
descendu pour le délivrer » (Ex. 3:8), et rien moins que cela n’aurait pu satisfaire Dieu ou le glorifier. Un salut, qui
eût laissé le peuple en Égypte, n’aurait pas pu être le salut de Dieu. De plus,
nous avons à nous souvenir que le dessein de l’Éternel dans le salut d’Israël,
aussi bien que dans la destruction du Pharaon, était que « son nom fût publié dans toute la terre » (Ex. 9:16). Or quelle déclaration de son nom ou de son caractère y
aurait-il eu, si son peuple avait dû entreprendre de lui rendre culte en
Égypte ? Il n’y eût eu aucun témoignage ou qu’un témoignage entièrement faux. Il était donc absolument
nécessaire, pour que le caractère de Dieu fût pleinement et fidèlement
manifesté, que son peuple fût entièrement délivré et complètement
séparé de l’Égypte ; et il est tout aussi nécessaire maintenant, pour qu’un
témoignage clair et sans
équivoque soit rendu au Fils de Dieu, que tous ceux qui sont réellement à lui soient séparés du présent siècle
mauvais. Telle est la volonté de Dieu, et c’est pour cela que
Christ s’est donné lui-même, selon
ce que nous lisons : « Grâce et paix à vous, de
la part de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus Christ, qui s’est
donné lui-même pour nos péchés, en sorte qu’il nous retirât du présent
siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père, auquel
soit la gloire au siècle des siècles ! Amen » (Gal. 1:3-5).
Les Galates commençaient à s’adonner à une religion charnelle
et mondaine, une religion d’ordonnances, une religion de
« jours, de mois, de temps et d’années » ; et l’apôtre,
dès les premiers mots de son épître, leur rappelle que c’est pour délivrer son peuple de tout ce système-là, que le Seigneur
Jésus s’est donné lui-même. Il faut
que le peuple de Dieu soit un peuple séparé, non point sur le principe
d’une plus grande sainteté personnelle que celle d’autrui, mais
parce qu’il est son peuple, et pour qu’il réponde
intelligemment au but miséricordieux
que Dieu s’est proposé en le mettant en
rapport avec Lui-même et en l’associant
à son nom. Un
peuple qui eût vécu encore au milieu des souillures et des abominations de
l’Égypte, n’aurait pas pu être le
témoin du Dieu très saint ; et ainsi de même, maintenant,
celui qui se mêle aux souillures d’une religion mondaine et corrompue ne
peut pas être un puissant et fidèle témoin d’un Christ
crucifié et ressuscité.
La réponse de Moïse à la première objection du Pharaon est très remarquable : « Moïse
dit : Il n’est pas
convenable de faire ainsi ; car nous sacrifierions à l’Éternel,
notre Dieu, l’abomination des
Égyptiens. Est-ce que nous sacrifierions l’abomination
des Égyptiens devant leurs yeux,
sans qu’ils nous lapidassent ! Nous irons le chemin de trois jours dans le désert, et nous
sacrifierons à l’Éternel, notre Dieu, comme il nous a dit » (chap.
8:26,27). « Le
chemin de trois jours », c’est une séparation réelle de l’Égypte. Rien moins que cela ne pouvait
satisfaire la foi. L’Israël de Dieu doit
être séparé du pays de
la mort et des ténèbres, dans la
puissance de la résurrection. Il faut que les eaux de la mer Rouge séparent les rachetés de Dieu du pays d’Égypte avant qu’ils puissent
sacrifier convenablement à l’Éternel. S’ils fussent restés en Égypte, ils eussent dû
sacrifier à l’Éternel les objets même
du culte abominable de l’Égypte (*). Cela est impossible. Il ne pouvait y avoir en Égypte ni tabernacle, ni
temple, ni autel ; il n’y avait pas, dans toute l’étendue du
pays, de lieu pour aucune de ces choses. De fait,
comme nous le verrons ci-après, Israël ne fit entendre aucun chant de
louange, jusqu’à ce que l’assemblée tout entière fût parvenue, dans
la puissance d’une rédemption accomplie,
au bord de la mer Rouge, qui est vers le pays de Canaan. Il en est exactement de même maintenant. Il faut que le croyant sache où la mort et la résurrection du Seigneur
Jésus l’ont placé pour
toujours, avant qu’il puisse être un adorateur intelligent, un serviteur approuvé, un vrai et fidèle témoin.
(*) L’expression
« abomination » se rapporte à ce que les Égyptiens adoraient :
les dieux égyptiens étaient des animaux (bœufs), semblable à ceux que devaient
offrir Israël !
Il ne s’agit pas ici de la question de savoir si l’on est enfant de Dieu et partant sauvé. Un grand
nombre d’enfants de Dieu sont loin de connaître le plein résultat de la mort et
de la résurrection de Christ pour ce qui les concerne. Ils ne
saisissent pas cette vérité
précieuse, que la mort de Christ a aboli pour toujours leurs péchés (Héb. 9:26) et qu’ils sont les heureux participants de sa vie de résurrection, avec
laquelle le péché ne peut avoir absolument rien à faire. Christ a
été fait malédiction pour nous, non pas, comme quelques-uns
voudraient nous l’enseigner, en naissant sous la malédiction d’une loi violée,
mais en étant pendu au bois (comp. attentivement Deut. 21:23 ; Gal.
3:13). Nous étions sous la
malédiction, parce que nous étions dans nos péchés ou que nous n’avions pas
gardé la loi ; mais Christ, l’homme parfait, ayant magnifié la loi et
l’ayant rendue honorable (Ésaïe
42:21), par le fait même qu’il
obéit parfaitement à la loi, devint malédiction
pour nous, étant pendu au bois. Ainsi dans sa vie, il
a magnifié la loi de Dieu ; et dans sa mort, il a porté la malédiction pour nous. Il n’y a donc maintenant
ni péché, ni malédiction, ni colère, ni condamnation
pour le croyant ; et bien qu’il doive comparaître devant le
tribunal de Christ, ce tribunal lui sera tout aussi favorable alors, que le
trône de grâce l’est maintenant. Le tribunal manifestera sa vraie
condition, savoir qu’il n’existe rien
contre lui ; ce qu’il
est, c’est Dieu qui l’a opéré.
Il est l’ouvrage de Dieu. Dieu est venu à lui quand
il était dans un état de mort et de condamnation, et il a été
rendu exactement tel que
Dieu voulait qu’il fût. C’est le
juge lui-même qui a effacé tous ses péchés et qui est sa justice, en
sorte que le tribunal du jugement ne peut que lui être favorable ; bien
plus, il trouvera là la déclaration publique et solennelle, faite au ciel, à la
terre et à l’enfer, que celui qui est lavé de ses péchés dans le sang de
l’Agneau, est aussi net qu’il est possible à Dieu de le
rendre (voyez Jean
5:24 ; Rom. 8:1 ; 2 Cor.
5:5, 10, 11 ; Éph. 2:10). Tout ce qu’il y avait à faire, Dieu lui-même l’a fait ; et assurément il ne condamnera pas sa propre œuvre. La
justice qui était requise, Dieu lui-même
l’a fournie ; lui,
certainement, n’y trouvera
aucun défaut. La lumière du siège judiciaire sera assez
éclatante pour dissiper toutes
les vapeurs et tous les nuages qui pourraient obscurcir les
gloires incomparables et les vertus éternelles qui appartiennent à la croix, et pour montrer que le croyant est
« tout net » (Jean
13:10 ; 15:3 ; Éph. 5:27).
Il est bon cependant de saisir clairement que la même vérité qui
donne à l’âme une paix assurée, la
met en état de rendre un culte
intelligent, un service
agréable et un témoignage
efficace. Dans le chap. 15
de la première épître aux Corinthiens, l’apôtre présente la mort et la résurrection de Christ comme le grand fondement de toutes choses.
« Or je vous fais savoir, frères, l’évangile
que je vous ai annoncé, que vous avez aussi reçu, et dans
lequel vous êtes, par lequel aussi vous êtes sauvés, si vous tenez
ferme la parole que je vous ai annoncée, à moins que vous n’ayez cru en vain.
Car je vous ai communiqué avant toutes choses ce que j’ai aussi reçu, que
Christ est mort pour nos péchés,
selon les Écritures, et qu’il
a été enseveli, et qu’il a
été ressuscité le troisième
jour, selon les Écritures » (vers.
1-4). Tel est l’Évangile ! Un Christ mort et ressuscité
est le fondement du salut.
« Il a été livré pour
nos fautes et a été ressuscité pour notre justification » (Rom.
4:25). Voir, des yeux de la foi, Jésus cloué à la croix et assis sur le trône, est quelque chose qui doit
donner à la conscience une paix
solide, et au cœur une parfaite
liberté. Nous pouvons regarder dans la tombe et la voir vide, nous pouvons
regarder le trône en haut et le
voir occupé, et continuer notre chemin tout joyeux. Le Seigneur Jésus a réglé
toutes choses sur la croix
en faveur de son peuple ; et la
preuve qu’il l’a fait, c’est qu’il est maintenant assis
à la droite de Dieu. Un Christ ressuscité est
la preuve éternelle d’une rédemption accomplie ; et si la rédemption est un fait
accompli, la paix du croyant
est une vraie
et stable réalité. Ce n’est pas nous qui avons fait la paix,
et jamais nous n’aurions pu la faire ; tout effort même, de notre part dans
ce sens, n’eût servi qu’à manifester d’une manière plus évidente encore que nous
étions des destructeurs de la paix.
Mais Christ, ayant
fait la paix, par le sang de sa croix, a pris place dans les hauts lieux, triomphant de tout ennemi. Par lui, Dieu « annonce
la bonne nouvelle de la paix ». La parole de l’Évangile porte cette paix ;
et l’âme qui croit l’évangile a la paix, une paix établie devant Dieu,
car Christ est sa paix (voyez Act.
10:36 ; Rom. 5:1 ; Éph. 2:14 ; Col.
1:20). De cette manière Dieu, non seulement a satisfait
aux exigences de sa gloire, mais encore, en le faisant, il a ouvert un chemin par lequel son amour infini peut
descendre jusqu’au plus coupable de la coupable race d’Adam.
Ensuite, quant au résultat pratique, la croix de Christ a non seulement ôté les péchés du
croyant, mais elle a encore rompu
pour toujours le lien qui le rattachait au monde, en vertu
de quoi il a le privilège de pouvoir considérer le monde comme une chose crucifiée, et d’être
estimé par le monde comme un crucifié. Telle est la position
respective du croyant et du monde l’un vis-à-vis de l’autre. Ils sont crucifiés l’un à l’autre. Le jugement, porté sur Christ par le monde, a été exprimé par la position
dans laquelle le monde a, de
propos délibéré, placé Christ. Le monde fut appelé à choisir
entre Christ et un meurtrier. Il donna au meurtrier la liberté et cloua
Christ à la croix entre deux
brigands. Or si le croyant marche sur les traces de Christ, s’il
se pénètre de son esprit, et le manifeste, il occupera
la même place que Christ
dans l’estimation du monde ; et de cette manière, il
connaîtra non seulement que, quant
à sa position devant Dieu, il est
crucifié avec Christ, mais
il sera amené à réaliser ce fait dans sa marche et son
expérience de tous les jours.
Mais, tandis que la croix a
ainsi rompu le lien qui
unissait le chrétien et le monde, la résurrection a introduit celui qui croit dans
la puissance de nouveaux liens et de nouvelles
relations. Si, à
la croix, nous voyons le jugement du monde à l’égard de Christ,
nous voyons, dans la
résurrection, le jugement de
Dieu. Le monde
a crucifié Christ, mais « Dieu l’a haut élevé » (Phil.
2:9). L’homme lui a donné la place la plus basse, Dieu
lui a donné la place la plus élevée ;
et puisque le croyant est appelé à une pleine communion avec Dieu, dans ses pensées à l’égard de Christ, il
partagera la place que
le monde a faite à Christ, et il pourra, de son côté, regarder
le monde comme une chose crucifiée. Si donc, le croyant est sur une croix et le monde sur une autre, la distance morale qui les sépare est considérable en
effet. Et si la
distance est considérable en principe, elle
devrait l’être en pratique aussi. Le monde et le
chrétien ne devraient avoir absolument rien en commun ; et ils
n’auront rien en commun, si ce n’est pour autant que le chrétien
renie son Seigneur et Maître. Le croyant se montre infidèle à
Christ en proportion de la communion
qu’il entretient avec le monde.
Tout cela est assez clair ; mais, cher lecteur, où cela nous
place-t-il quant à ce qui concerne le monde ? Assurément, en dehors de
lui, et cela complètement. Nous sommes morts au monde et vivants
avec Christ. Nous sommes à la fois participants de sa
réjection par la terre et de
son acceptation dans le ciel ; et la joie de cette acceptation nous fait compter pour rien l’épreuve qui se rattache à la réjection. Être rejeté de la terre, sans savoir que j’ai une
place et une part dans le ciel, serait pour moi insupportable ; mais quand
les gloires du ciel absorbent les regards de l’âme, très peu de la terre suffit.
Mais on demandera peut-être : « Qu’est-ce que le monde ? » — Il serait difficile de trouver une expression
aussi vague et mal déterminée que celle de « monde » ou de « mondanité », parce que
nous sommes en général enclins
à faire commencer la mondanité à un ou deux degrés au-dessus du point où nous nous trouvons nous-mêmes. La parole de Dieu, cependant, définit
avec une parfaite précision ce
que c’est que « le monde »,
quand elle le caractérise par « ce qui n’est pas du Père » (1 Jean
2:15, 16). Ainsi, plus
ma communion avec le Père sera profonde, plus aussi sera exercé
mon discernement à l’égard de ce qui est du monde. Telle est la manière
d’enseigner de Dieu. Plus vous vous réjouissez
dans l’amour du Père, plus aussi vous rejetez le monde. Mais qui est-ce qui révèle le Père ? C’est le Fils. Et il
le fait par la puissance du Saint
Esprit. C’est pourquoi, plus je sais, dans la puissance d’un Esprit non
contristé, m’abreuver dans la révélation que le Fils fait du Père, plus mon discernement de ce qui est du monde est juste. C’est à mesure que le royaume de Dieu gagne du terrain dans le
cœur, que le jugement à l’égard de la mondanité devient plus juste. On ne peut guère définir la mondanité ; elle
est, comme quelqu’un l’a dit, graduellement nuancée depuis le blanc jusqu’au noir le plus obscur. Vous ne pouvez pas poser
une limite et dire : « ici commence la mondanité » ; mais la vive
et exquise sensibilité de la
nature divine recule devant elle, et tout ce dont nous avons besoin, c’est de marcher dans la puissance de cette nature, afin de nous tenir éloignés de toute forme de mondanité. « Marchez par l’Esprit, et vous
n’accomplirez point la convoitise de la chair » (Gal.
5:16). Marchez avec Dieu et vous ne marcherez pas avec
le monde. De
froides distinctions, des règles sévères, ne sont ici d’aucune efficacité. C’est la puissance divine qu’il nous faut. Nous avons besoin de comprendre
la signification et l’application spirituelle
du « chemin de trois jours dans
le désert », lequel nous sépare pour toujours non seulement des fours à briques et des
commissaires de l’Égypte, mais aussi de ses
temples et de ses autels.
La seconde objection du Pharaon participait à un
haut degré du caractère
et de la tendance de la première. « Et le
Pharaon dit : Je vous laisserai aller, et vous sacrifierez à
l’Éternel, votre Dieu, dans le désert ; seulement
ne vous éloignez pas trop en vous en allant » (chap.
8:28). S’il ne pouvait pas garder
les Israélites en Égypte, il voulait au moins chercher à les tenir près des frontières, de manière à pouvoir agir sur eux
par les diverses influences du pays. Le
peuple pourrait être ainsi ramené, et le témoignage plus effectivement anéanti
que si Israël n’eût jamais quitté
l’Égypte. Les personnes qui retournent
au monde, après avoir paru
l’abandonner, nuisent
beaucoup plus à la cause de Christ que si elles étaient toujours
restées dans le monde ; car elles
confessent virtuellement que, ayant essayé des choses divines, elles ont découvert que les
choses terrestres sont meilleures et plus satisfaisantes.
Ce n’est pas tout. L’effet
moral de la vérité sur la conscience
des gens inconvertis reçoit
un sérieux échec par ceux qui, après avoir fait profession
d’abandonner le monde, retournent
aux choses qu’ils semblaient avoir laissées. Non pas que de semblables
cas fournissent à qui que ce soit la moindre autorisation à rejeter la vérité
de Dieu, attendu que chacun est responsable pour lui-même et aura à rendre
compte pour lui-même à Dieu. Mais l’effet produit, à
cet égard, est toujours mauvais. « Car, si, après avoir échappé aux souillures du monde par
la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ, étant de nouveau enlacés, ils sont vaincus par elles, leur dernière condition est pire que la première ; car
il leur eût mieux valu n’avoir pas connu la voie de la justice, que de se détourner, après l’avoir
connue, du saint commandement
qui leur avait été donné » (2 Pierre
2:20, 21).
C’est pourquoi, si l’on ne veut
pas « s’en aller
entièrement », mieux vaut ne pas bouger du tout. L’Ennemi ne l’ignorait pas ; de
là sa seconde objection. Le maintien d’une position de
voisinage répond admirablement bien à ses desseins. Ceux qui
ne savent pas prendre une position
décidée sont toujours
faibles et inconséquents ; et, de fait,
leur influence, quelle
qu’elle soit, porte d’un côté
entièrement faux.
Il est très important de bien saisir que le but de Satan, dans chacune de
ces objections, était de mettre
obstacle au témoignage,
qui ne pouvait être rendu au nom du Dieu d’Israël que par « un
pèlerinage de trois jours au désert ». C’était là, en
toute vérité, « s’éloigner », aller bien plus loin que le Pharaon ne
pouvait se l’imaginer, ou qu’il n’aurait
pu suivre Israël. Et quel bonheur ce serait, si tous ceux qui font profession de sortir de
l’Égypte s’en éloignaient ainsi véritablement, dans l’esprit de leur
entendement et par l’élévation de leur caractère ; s’ils
savaient bien reconnaître la
croix et la tombe de
Christ comme formant la
limite entre eux et le
monde ! Nul
homme ne peut par la seule
énergie de sa nature se placer sur
ce terrain-là. Le Psalmiste a pu dire : « N’entre pas en jugement avec ton serviteur, car
devant toi nul homme vivant ne sera
justifié » (Ps.
143:2). Il en est de même pour
ce qui regarde la séparation
vraie et effective d’avec le monde. « Nul homme vivant » ne
peut la réaliser. Ce n’est
que comme « mort avec Christ », et « ressuscité avec lui par la
foi en l’opération de Dieu » (Col.
2:12), que l’on peut être « justifié » devant Dieu
ou séparé du monde. Voilà ce
que l’on peut appeler « s’éloigner ». Puissent tous ceux qui font
profession d’être chrétiens et qui s’appellent de ce nom, s’éloigner ainsi ! Alors leur lampe donnerait une lumière constante ; leur témoignage rendrait
un son intelligible ; leur
marche serait élevée ; leur expérience
riche et profonde ; leur paix
coulerait comme un fleuve ; leurs affections seraient célestes
et leurs vêtements purs. Et
par-dessus tout, le nom du Seigneur Jésus
serait magnifié en eux, par
la puissance du Saint Esprit, selon
la volonté de Dieu le Père.
La troisième objection du Pharaon réclame de notre part une attention toute spéciale.
« Et on fit revenir Moïse et Aaron vers le Pharaon ; et il
leur dit : Allez, servez l’Éternel, votre Dieu. Qui sont ceux qui iront ? Et Moïse dit. Nous
irons avec nos jeunes gens
et avec nos vieillards, nous
irons avec nos fils et avec nos filles, avec notre menu bétail et avec notre gros bétail ; car
nous avons à célébrer une fête à
l’Éternel. Et il leur dit : Que l’Éternel soit ainsi avec vous,
comme je vous laisserai aller avec
vos petits enfants ! Regardez, car le mal est devant vous. Il n’en sera pas ainsi ; allez
donc, vous les hommes faits,
et servez l’Éternel ; car c’est là ce que vous avez désiré. Et
on les chassa de devant la face du Pharaon » (chap.
10:8-11). Ici encore, nous
voyons que l’Ennemi cherche à
porter un coup mortel au témoignage
rendu au nom du Dieu d’Israël. Les parents au désert et les enfants en Égypte, quelle
affreuse anomalie ! Ce n’eût été qu’une demi-délivrance,
à la fois inutile pour Israël
et déshonorante pour le Dieu d’Israël.
Il n’était pas possible qu’il en fût ainsi. Si les enfants fussent
restés en Égypte, on n’aurait pas pu dire des parents qu’ils avaient quitté l’Égypte, attendu que leurs enfants étaient une partie d’eux-mêmes. Tout ce
qu’on aurait pu dire d’eux en pareil cas, c’est qu’ils servaient en partie l’Éternel et en partie le Pharaon. Mais l’Éternel ne pouvait
avoir aucune part avec le Pharaon, il
fallait qu’il eût tout ou rien. C’est ici un principe
important pour des parents
chrétiens. Puissions-nous le prendre sérieusement à cœur ! C’est notre
heureux privilège de compter sur Dieu pour nos enfants et de les « élever
dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur »
(Éph. 6:4). Nous
ne devons nous contenter d’aucune autre portion pour
nos enfants, que de celle dont
nous jouissons nous-mêmes.
La quatrième et dernière objection du Pharaon se
rapportait au gros et au menu bétail. « Et le
Pharaon appela Moïse, et dit : Allez, servez l’Éternel ; seulement
que votre menu et votre gros
bétail restent ; vos petits enfants
aussi iront avec vous » (chap.
10:24). Avec quelle persévérance
Satan disputait à Israël chaque pouce de terrain de son chemin hors de
l’Égypte ! Il
cherche premièrement à les faire rester dans le pays ; ensuite à
les faire rester dans le voisinage du pays ; puis à retenir
une partie
du peuple dans le pays ; et enfin, quand il ne réussit dans aucune de
ces trois tentatives, il cherche à les faire partir sans aucun moyen de servir
l’Éternel. S’il ne
peut retenir les serviteurs, il cherche à retenir ce par quoi
ils peuvent servir, et à arriver
au même but par ce procédé. S’il ne peut les induire à sacrifier dans le pays, il
voudrait les envoyer hors du pays sans
victimes pour les sacrifices.
La réponse de Moïse à cette dernière objection nous présente une magnifique
exposition des droits souverains
de l’Éternel sur son peuple et sur tout ce qui lui appartient.
« Et Moïse dit : Tu nous donneras aussi dans nos mains des sacrifices et des holocaustes, et nous les
offrirons à l’Éternel, notre Dieu ; nos troupeaux aussi iront avec nous ; il n’en
restera pas un ongle, car nous en
prendrons pour servir
l’Éternel, notre Dieu ; et nous ne savons pas comment nous servirons l’Éternel, jusqu’à ce que nous soyons parvenus là » (chap.
10:25, 26). Ce n’est que quand
les enfants de Dieu savent prendre,
par une foi simple et enfantine, la
haute position dans laquelle la
mort et la résurrection les ont
placés, qu’ils peuvent avoir une
intelligence quelque peu exacte des droits de Dieu sur eux. « Nous ne savons pas ce
que nous offrirons à l’Éternel jusqu’à
ce que nous soyons parvenus
là » ; Israël ne connaissait pas quelles étaient sa responsabilité et les exigences de Dieu jusqu’à
ce qu’il eût fait « le
chemin de trois jours ». Il ne pouvait pas connaître ces choses au milieu de
l’atmosphère corrompue de l’Égypte. Il faut que la rédemption soit connue comme
un fait accompli, avant que
l’on puisse avoir en aucune manière
une idée juste ou complète
de la responsabilité. Tout ceci est parfait et
d’une grande beauté. « Si quelqu’un veut faire sa volonté, il
connaîtra de la doctrine » (Jean
7:17). Il faut
que, dans la puissance de la mort et de la résurrection, nous soyons complètement hors de l’Égypte ; alors, et seulement alors, nous
connaîtrons ce qu’est réellement
le service du Seigneur. C’est
quand, par la foi, nous
prenons place dans ces riches et glorieux parvis, dans lesquels
le précieux sang de Christ nous
introduit ; c’est quand nous regardons autour de nous
et que nous contemplons les
résultats variés, excellents
et merveilleux de l’amour qui nous a rachetés ; c’est quand nous considérons
attentivement la personne de
Celui qui nous a introduits dans ce lieu et qui nous a fait
don de toutes ces richesses, que nous sommes pressés de dire avec le
poète :
Que mettre aux pieds d’un
tel amour ?
Que donner au Seigneur pour
sa grâce infinie ?
Ah ! ma vie et mon
cœur sont à lui sans retour.
« Il n’en restera pas un ongle » ;
ce sont de nobles paroles ! L’Égypte n’est pas le lieu de quoi
que ce soit qui appartienne
aux rachetés de Dieu : Dieu est
digne de tout ; « corps,
âme, esprit », tout ce que nous sommes, tout
ce que nous avons lui appartient.
« Vous n’êtes pas à vous-mêmes, car vous avez été achetés à prix » (1 Cor.
6:19, 20) ; et
c’est notre heureux privilège de nous consacrer nous-mêmes, avec
tout ce que nous possédons, à
Celui auquel nous appartenons
et que nous sommes appelés à servir. Il n’y a rien ici d’un
esprit légal. Les paroles : « jusqu’à ce que nous soyons parvenus là », sont notre sauvegarde contre ce mal affreux.
Nous avons fait « le
chemin de trois jours », avant qu’un seul mot relatif au sacrifice se
soit fait entendre ou ait pu être compris ; nous sommes mis
en possession pleine et incontestée de la vie de résurrection et de la justice éternelle ; nous avons quitté ce pays
de mort et de ténèbres ; nous avons été amenés à Dieu lui-même,
en sorte que nous pouvons jouir
de lui, dans la puissance
de cette vie qu’il nous a
donnée, et dans cette sphère de justice dans laquelle nous avons
été placés : servir devient ainsi notre
joie. Il n’y a
pas dans le cœur une
seule affection dont Dieu ne
soit digne ; il n’y a pas, dans tout le troupeau, de sacrifice trop précieux pour
son autel. Plus
nous marcherons près de lui et dans une communion intime avec lui, plus aussi
nous estimerons que notre nourriture
et notre breuvage sont
de faire sa sainte volonté. Le
croyant considère comme son plus
grand privilège, de servir le
Seigneur. Il prend
son plaisir dans tout exercice et toute manifestation de la nature divine. Il ne marche pas
chargé d’un lourd et pénible joug. Son joug est rompu « à cause de l’onction » (Ésaïe
10:27) ; son fardeau a été ôté
pour toujours par le sang de la
croix, tandis que lui-même, il s’avance « racheté, régénéré et affranchi », en vertu de ces consolantes et
encourageantes paroles : « Laisse aller mon peuple »
C’est la quatrième plaie, celle des mouches venimeuses, qui semble
produire une impression plus profonde. Les devins ne purent plus imiter, ils
ont dû reconnaître que c’était « le doigt de Dieu » (Exode 8 v.19). « Le
Pharaon appela Moïse et Aaron, et dit : Allez, sacrifiez à votre Dieu dans le pays ». C’était une offre très subtile ; Moïse et
Aaron auraient facilement pu s’y laisser prendre s’ils n’avaient pas connu le caractère et la pensée de Dieu. Satan
n’a pas d’objection à ce que ses
serviteurs soient religieux, pourvu
qu’ils demeurent sous sa domination. Qu’ils professent
aussi haut qu’il leur plaît servir Dieu, pourvu
qu’ils reconnaissent son autorité à lui. Comme
dans la tentation qu’il a présentée au Seigneur dans le désert
(Matt. 4), il leur accordera tous les désirs de leur cœur, si seulement ils se
prosternent devant lui et lui rendent hommage. Qu’ils
restent du monde, et le monde et son dieu les aimeront. Aussi Satan conseillera-t-il
toujours de le servir lui et de servir Dieu ; « sacrifiez
à votre Dieu, mais restez
dans le pays ». Un verset de l’Écriture nous fournit la réponse à tous les raisonnements spécieux de
ce genre : « Nul ne peut servir
deux maîtres ; car, ou il haïra l’un et aimera l’autre,
ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre : vous
ne pouvez servir Dieu et Mammon » (Matt.
6:24).
Moïse a le discernement véritable, parce
qu’il a la pensée de Dieu ;
aussi perçoit-il le piège. Il répond : « Il n’est
pas convenable de faire ainsi ; car nous sacrifierions à l’Éternel, notre
Dieu, l’abomination des Égyptiens.
Est-ce que nous sacrifierions l’abomination des Égyptiens devant leurs yeux,
sans qu’ils nous lapidassent ! Nous
irons le chemin de trois jours dans le désert, et nous sacrifierons
à l’Éternel, notre Dieu, comme
il nous a dit » (chap. 8:26, 27). Moïse
voyait clair ; il savait
que Christ était et devait être un objet
de mépris pour les Égyptiens [« aux Juifs occasion de chute, aux nations folie » (1 Cor.
1:23)] et qu’il
doit y avoir antagonisme irréconciliable
entre eux et Son peuple. « S’ils m’ont persécuté, ils vous
persécuteront aussi » (Jean
15:20).
L’Égypte ne pouvait donc pas être un lieu convenable pour le peuple de
Dieu. Moïse
ajoute alors deux choses :
[1] d’abord, ils doivent aller le
chemin de trois jours dans le désert. Le nombre trois est significatif dans ce contexte — le
chemin de trois jours parle du temps que
Jésus a passé dans la mort. (Comparer
Nomb. 10:33). Ensuite ils doivent sacrifier à l’Éternel, leur Dieu, comme il leur a dit. Voilà
certainement des principes importants et fondamentaux. Rien sinon la mort — la mort avec Christ — ne peut nous séparer de l’Égypte. L’apôtre Paul dit ainsi : « Qu’il ne m’arrive pas à moi
de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par
laquelle le monde
[l’Égypte] m’est crucifié, et moi au monde
[l’Égypte] » (Gal.
6:14). Aucun
changement ni aucune réforme extérieurs ne nous feront sortir de la maison d’esclavage, rien sinon la croix — la mort de Christ, faite
nôtre par la foi en son nom.
[2] Deuxièmement, il doit y avoir obéissance
à l’Éternel. Nulle autre autorité que la sienne ne
doit jamais être admise ni acceptée. L’obéissance est
le premier devoir, et couvre tout
le terrain de la
responsabilité du croyant. D’où la nécessité d’une cassure totale avec le monde, d’une séparation (par la mort). Si Moïse
avait consenti à rester en Égypte, il
aurait reconnu le gouvernement du
Pharaon, et cela
aurait été incompatible avec les droits absolus et entiers de l’Éternel.
Ces deux principes, la séparation
du monde et l’obéissance à
Christ, devraient être gravés
sur le cœur des enfants de Dieu. Car ils
sont la base de leur
position et de leur responsabilité
véritables. Tout
découle en fait de ces deux sources.
Ces paroles de Moïse nous enseignent encore une chose. Dieu ne peut accepter de
notre part aucun service ou prétendu service qui ne soit pas selon sa Parole, lorsque
celle-ci est connue. L’adoration et le service doivent être dirigés par la pensée
du Seigneur. Il ne
s’agit donc pas de ce que nous estimons
bon et pieux, ni de ce que nous pouvons appeler culte ou bonnes
œuvres, mais de ce que Lui considère
comme tel. La parole de Dieu est par
conséquent pour nous le critère
absolu ; elle doit occuper la première place dans le
cœur et dans la conscience du chrétien et diriger sa vie entière. Toute la corruption de la chrétienté, tous
les manquements et la ruine de l’église, viennent de la négligence de ce principe vital. La parole de Dieu est la seule
lampe à nos pieds, la seule lumière à notre sentier (Ps.
119:105). Dès le moment où un simple règlement humain est accepté, par
un individu ou par l’église, le déclin et la corruption
menacent ; car une
autre autorité est mise à côté de celle de Christ. La responsabilité nous incombe dès lors d’éprouver toute chose par
la parole de Dieu. « Que celui
qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées » (Apoc.
2:11, etc.).
Nous terminerons
en invitant le lecteur à considérer ce qu’il comprend par culte, par louange et
par adoration.
Toutes les
manifestations tapageuses, frapper des mains, se balancer au son de musiques
accompagnant de prétendues louanges, etc. … Il suffit parfois de voir les
instruments de musique utilisés, en plus sur des scènes de spectacle !
Que le
lecteur puisse trouver dans cette méditation, ce chemin de trois jours dans le
désert (là où il n’y a rien qui puisse alimenter le désir religieux de
l’homme), où la seule nourriture pour l’âme ne peut avoir pour origine, que la
Parole de Dieu, Dieu lui-même.
Que le
lecteur, par une prétendue louange, ne cherche pas à y trouver la Vérité. Car
ce n’est pas en recherchant dans mon cœur, que je trouve la personne du Seigneur,
il n’y est pas ! En sondant mon cœur, je ne puis que constater que le
péché est en moi ! Je n’y trouve donc là aucun sujet conduisant à la
louange, ou il s’agit de l’excitation de ma nature religieuse.
Mais, d’autre part, si je sonde les Ecritures, j’y trouve le Seigneur Jésus, car elles parlent de lui ! Elles me révèlent qu’il se trouve au ciel, assis à la droite de Dieu, couronné de gloire et d’honneur, après avoir fait l’œuvre de la rédemption (dont la mienne), grâce à laquelle, par le moyen de son Esprit, je puis comprendre ce qui est caché aux sages et aux intelligents, et alors, mon cœur renouvelé est rempli de Lui, me trouvant de l’autre côté du chemin des 3 jours, je puis alors entonner la louange et apporter au Père, l’adoration qui lui parle du Fils, à l’image de Joseph qui dit à ses frères : « vous raconterez à mon père toute ma gloire » (Genèse 43 v.13)