Le pur lait intellectuel et la nourriture solide, s’opposent-ils ?

Ce message intègre des portions des commentaires du frère E. Dennett et A. Ladrière, sur le livre de l’Exode, en particulier sur la manne, nourriture du croyant pour traverser le désert qu’est ce monde.

CONTENU :


Introduction

Le cadre de l’échange avec mon frère en Christ

Ce que beaucoup de chrétiens comprennent difficilement

Difficultés rencontrées par ce frère et aussi par de nombreux chrétiens

La manne, la nourriture pour la traversée du désert

Comment Dieu répond-il à nos murmures sous le régime de la grâce

Le mot de la fin

Introduction

J’ai eu récemment un échange de correspondance avec un de mes amis facebook, et aussi frère en Christ, sur ce sujet. Je pense qu’il est utile d’en faire partager d’autres, non pas quant aux détails, mais quant au fond, qui représente bien la manière de penser de nombreux croyants, et cela à leur propre détriment !

L’apôtre Pierre, dans sa 1ère lettre au chapitre 2 et au verset 2, nous parle du « pur lait intellectuel » qu’il nous est profitable de désirer. D’autre part, l’auteur de l’épitre aux Hébreux (plus que probablement l’apôtre Paul), au chapitre 5 et au verset 12, nous parle de « lait » en contraste avec la « nourriture solide ».

Faisant l’assimilation du « lait » de Paul avec le « pur lait intellectuel » de Pierre, il en déduisait que la « nourriture solide » de Paul ne lui était pas nécessaire, puisque Pierre ne parle que de lait !

Il tirait même la conclusion que la « nourriture solide » était indigeste et même dangereuse, car conduisant à des déviations doctrinales produites par l’élitisme ou à l’intellectualisme. Il comprend que Pierre estime que cette « nourriture solide » fait partie des choses trop difficiles à comprendre.

L’apôtre Pierre ne dit pas de « la nourriture solide » et ne parle pas de choses  « trop difficile à comprendre » mais : « C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant ces choses, étudiez-vous à être trouvés sans tache et irréprochables devant lui, en paix ; et estimez que la patience de notre Seigneur est salut, comme notre bien-aimé frère Paul aussi vous a écrit selon la sagesse qui lui a été donnée, ainsi qu’il le fait aussi dans toutes ses lettres, où il parle de ces choses, parmi lesquelles il y en a de difficiles à comprendre, que les ignorants et les mal affermis tordent, comme aussi les autres écritures, à leur propre destruction. » (2 Pierre 3 v.14-16)

Le cadre de l’échange avec mon frère en Christ

Dans cet échange de correspondances, il s’est avéré, que l’attitude de mon frère, avait pour origine un manque de nourriture saine, exploitée par l’ennemi de nos âmes (Satan), et assimilable aux murmures du peuple d’Israël contre Moïse et Aaron (donc aussi contre Dieu), et il y avait une leçon à tirer : « … tu te souviendras de tout le chemin par lequel l’Éternel, ton Dieu, t’a fait marcher ces quarante ans, dans le désert, afin de t’humilier, et de t’éprouver, pour connaître ce qui était dans ton cœur, … » (Deutéronome 8 v.2) !

Ces « murmures » se traduisaient chez mon frère par un sentiment naturel profond de frustration, destructeur de la communion.

Il est important de faire clairement la distinction entre mon cœur naturel et mon cœur renouvelé et ne pas confondre l’un avec l’autre. C’est aussi l’action de l’ennemi de nous faire prendre l’un pour l’autre, et pour se faire il joue sur nos émotions ! Personne n’en est exempt, parce que le péché reste en moi, à ne pas confondre avec le péché sur moi (voir sur ce sujet le message 22). Il est toujours prêt à se manifester sous forme de fruits, en introduisant des pensées personnelles, et non pas celles de Dieu, contenues dans sa Parole  ! Et c’est aussi la raison donnée en Apocalypse 2 & 3, qui explique la dégradation de l’église responsable.

Dès que nous mêlons nos sentiments, nos frustrations dans les questions de communion les uns avec les autres, nous laissons à Satan le champ libre pour être à la manœuvre !

Ce frère avait tiré la conclusion qu’il devait se tenir à l’écart afin de mieux contempler le Seigneur, disait-il ! Ce qui est totalement faux ! Ce qui nous unit les uns aux autres c’est justement le résultat de ce qui a couté si cher au Seigneur, alors que nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous ! L’effet devrait être juste l’inverse ! Une vraie contemplation du Seigneur ne peut que conduire à la réalisation de notre union les uns avec les autres !

On se tient à l’écart, lorsqu’il y a iniquité, nous devons même nous retirer de l’iniquité : «  … Qu’il se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur ». (2 Timothée 2 v.19). Mais dans ce cas, il faut clairement dire en quoi consiste cette iniquité ! L’iniquité n’est pas une appréciation personnelle d’une situation, c’est un mal positif, moral ou doctrinal (prêcher la confusion entre la première et la nouvelle création en est une) qui n’est volontairement pas jugé (dès qu’il a été vraiment jugé, il ne peut plus jamais être imputé). Et la suite est de poursuivre la justice, la paix, etc. …  avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur, ce n’est donc pas se tenir à l’écart. Pour rappel, la faiblesse n’est pas de l’iniquité, car nous serions alors tous dans l’iniquité!

Il était alors de mon devoir de souligner, pour le bien de mon frère, que ce n’est pas son cœur renouvelé qui le conduit dans son raisonnement, mais ses émotions, ses sentiments qu’il assimile à son cœur renouvelé !

Il était dès lors impératif de demander au Seigneur, qu’il l’aide à se libérer de ce vêtement lourd qu’il n’arrive pas à porter, et que le Seigneur voudrait lui voir déposer.  Ce vêtement, c’est son « moi », expression de notre nature pécheresse, de ce que la Parole de Dieu appelle « le vieil homme » (ce qui suppose qu’il y en a un nouveau, et c’est le cas pour tous vrai chrétien).

Il lui fallait demander au Seigneur de comprendre par la foi, ce qu’est l’affranchissement, la vraie délivrance, celle où le « moi », avec « sa sensibilité », « ses émotions », « ses frustrations », « sa susceptibilité » est laissé là où la mort du Seigneur l’a placé. Et que brille alors ce que la résurrection du Seigneur a produit pour nous, vrais croyants, donc aussi pour ce frère, et en nous, donc aussi en lui, par la nouvelle naissance !

Mon jeune frère utilisait une expression que je ne connaissais pas, à savoir « prendre une saine distance », tentant de la justifier par la Parole.

J’ai pu comprendre qu’il s’agissait d’un cas de discipline dans l’assemblée, comme nous le trouvons en 2 Thessaloniciens 3 v.14 & 15 : « … si quelqu’un n’obéit pas à notre parole qui vous est adressée dans cette lettre, notez-le et n’ayez pas de commerce avec lui, afin qu’il en ait de la honte ; et ne le tenez pas pour un ennemi, mais avertissez-le comme un frère. » L’avertissement consiste à aider le frère à sortir de cet état, dans l’unique but qu’il se ressaisisse ! Si le fait de ne pas avoir de commerce avec lui, implique une certaine distance, cela n’exempte pas de la nécessité de lui dispenser de vrais soins pastoraux, en vue de devoir mettre fin à cette distance !

Ce que beaucoup de chrétiens comprennent difficilement

Comme nous l’enseigne la Parole, je n’avais pas à m’immiscer dans cette affaire de discipline, mais mon devoir était alors d’aider mon frère à lui faire comprendre que, nous tous en tant qu’homme naturel,  que nous soyons fils de Sem, de Cham ou de Japhet, nous avons tous hérité de la nature d’Adam ! Cette nature a un seul centre : « le moi », qui peut se déguiser sous plusieurs formes et se donner des apparences diverses, piété apparente, sens humanitaire, etc. …

Ce n’est que en nous mettant à l’abri du sang de Christ, en mangeant sa chair et en buvant son sang, c’est-à-dire en nous identifiant par la foi à sa mort (l’effet est la mort de ce « moi »), que nous obtenons la vie éternelle : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, … » (Jean 6 v.54), et de même que Christ a été ressuscité par la gloire du Père, nous obtenons une rédemption totale et complète, allant jusqu’à celle de notre corps ayant lieu lors de la venue du Seigneur pour enlever les siens, comme le dit la suite du v.54 : « … et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » !

Mais le message va plus loin, cette vie doit être entretenue, elle doit être nourrie sous peine d’affaiblissement : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et moi en lui. » (v.56) ! C’est à la fois, la manne et l’agneau pascal. La manne était exclusivement pour le désert, mais l’agneau pascal devait même être mangé d’année en année, dans le pays !

Si nous ne nous nourrissons pas de cette manière, la vie divine s’affaiblira (sans jamais se perdre) et « le moi » réapparaîtra ! Cela se manifestera par des « murmures » !

Il y a encore une autre nourriture, mais elle n’appartient pas au désert, elle appartient au ciel, c’est « le vieux blé » du pays, à savoir la jouissance d’un Christ dans la gloire, dans le ciel (c’est l’épitre aux Ephésiens) ! Il n’est pas anodin de dire qu’il n’est pas possible de jouir du « vieux blé du pays », sans s’être nourri dans le désert de la manne !

Mais les circonstances qui nous occupent, là où notre frère, comme beaucoup de croyants, rencontre des problèmes, c’est dans le cadre de la traversée du désert qu’est ce monde. Ces problèmes excitent le « moi », que le chrétien essaie temporairement de faire taire par ses propres forces, et il n’y arrive pas, ce « moi » revient toujours !

Vous êtes-vous déjà posé la question de savoir, pourquoi ce « moi » revient toujours ?

Il ne peut y avoir que 2 raisons ! Vous essaiez de le faire taire par vos propres forces (et vous n’en avez pas) et/ou, un affaiblissement par manque de nourriture adéquate !

Romains 6 v.11 nous dit : « … tenez-vous vous-mêmes pour morts … ».  Mais nous sommes tous incapables de nous tenir nous-mêmes dans la mort ! Ce n’est que par la foi, croyant ce que Dieu dit, ce que le Seigneur Jésus dit, que cette foi produira des œuvres, et la première de ces œuvres de foi, c’est l’énergie spirituelle (celle dont le Saint Esprit est l’acteur) qui tiendra mon vieil homme dans la mort !

Romains 6 v.11 a une suite : « De même vous aussi, tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le christ Jésus », « se tenir pour mort », c’est laisser par la foi « le moi », là où l’œuvre de la croix l’a placé, c’est un acte de la seule foi !

Dans ce processus divin, la nourriture est essentielle, car si je n’absorbe pas de « la manne » et oublie « l’agneaux pascal » (la communion de ses souffrances), je ne recevrai jamais l’énergie de foi pour tenir mon vieil homme dans la mort ! Cette énergie de foi, est contenue dans la signification de la manne pour le chrétien !

La ressource se trouve dans l’office de notre Grand Souverain Sacrificateur : « 14 Ayant donc un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, tenons ferme [notre] confession ; 15 car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse sympathiser à nos infirmités, mais nous en avons un qui a été tenté en toutes choses comme nous, à part le péché. 16 Approchons-nous donc avec confiance du trône de la grâce, afin que nous recevions miséricorde et que nous trouvions grâce pour avoir du secours au moment opportun. » Hébreux 4 ! La manne nous rappelle la vie pure et parfaite du Seigneur Jésus ayant dû passer lui-même par ces épreuves ce qui le rend à même d’entrer en sympathie avec nous et de venir à notre secours, lorsque nous traversons les mêmes épreuves, aussi celles face au « moi », car c’est lui la source pour me tenir pour mort, afin de pouvoir le suivre comme modèle ! Il n’y a pas d’autres sources possibles !

Difficultés rencontrées par ce frère et aussi par de nombreux chrétiens

A propos de la nourriture spirituelle, notre jeune frère, comme de nombreux chrétiens, abordait le sujet de la manière suivante :

Lorsque tu parles de nourriture adéquate, est-ce que le fait pour un croyant de s'être nourri au pur lait spirituel plutôt qu'à des aliments solides tels que l'apôtre Paul parle dans ses écrits, serait une mauvaise chose ? Si oui, pourquoi ?

Personnellement, ma grande crainte avec les aliments solides, c'est qu'ils peuvent être difficilement digeste que l'on peut finir toujours par s'y égarer. J'en prends pour exemple Deux frères en Christ en communion pratique, versés dans les écritures mais dont le naufrage m'a beaucoup effrayé au point de me traumatiser. L’un est retourné dans le système pentecôtiste, alors que je venais d'en sortir, et un autre, docteur de la Parole, très excellent dans les écritures au point d'aider un serviteur dans la relecture et la correction de ses ouvrages écrits. C'est la raison pour laquelle, je n'affectionne pas trop des aliments solides. Je préférais me contenter de peu, le pur lait spirituel.

Cette perception, d’ailleurs très courante, demandait un commentaire, pour lui faire comprendre en quoi il se trompait fondamentalement dans l’application qu’il faisait de la Parole, en tombant dans le piège de l’interpréter de manière à la rendre compatible avec ses pensées personnelles (très répandues parmi de nombreux chrétiens).

Il assimile le « pur lait intellectuel » de 1 Pierre 2 v.2 au « besoin de lait » de Hébreux 5 v.12 ! Et cela le conduit à mettre en opposition « la nourriture solide » de Hébreux 5 v.12 avec le « pur lait intellectuel » ! C’est complètement faux ! Les mêmes mots ne sont pas utilisés dans le même contexte !

L’apôtre Pierre ne nous engage pas à rester des « enfants nouveau-nés », mais il met en évidence la nature de la vie, la vie divine acquise lors de la nouvelle naissance ! il parle de la nature de la nourriture, de sa pureté ! De plus Pierre insiste bien sur la notion de croissance : « … afin que vous croissiez par lui à salut » ! En insistant sur le point de départ, Pierre englobe tout le processus nourricier qui produit la croissance, à savoir : le passage de « petits enfants » à « jeunes gens » et à « pères » de 1 Jean 2 ! Cela n’exclut certainement pas la nourriture solide, aussi nécessaire pour ne pas se laisser entraîner par les faux prophètes (2 Pierre 2). Pierre souligne l’importance des enseignements de Paul (2 Pierre 3) ! Il est vrai qu’il dit qu’il y en a de difficiles à comprendre, mais il ne s’agit pas de la nourriture « solide » de Hébreux 5 ! Ces choses sont difficiles à comprendre, si on brûle les étapes ! (Je ne parle pas de certaines choses qui restent difficiles à comprendre, certains aspects de la prophétie par exemple, je parle de choses courantes !)

C’est ainsi que voulant limiter leur nourriture aux « premiers rudiments des oracles de Dieu », bien des chrétiens restent au stade anormal de « petits enfants », incapables de comprendre les choses que les « jeunes gens » peuvent comprendre par le Saint-Esprit, et d’autant plus incapables de comprendre ce que les « pères » peuvent comprendre ! Voilà pourquoi certaines choses, pourtant simples, (à condition de les recevoir par la simple foi, sans y mêler nos propres pensées, notre façon personnelle de voir les choses), sont considérées comme des choses difficiles à comprendre, on les estime être des aliments « trop solides », devant être négligés ! Au point d’oser affirmer que ces aliments pourraient conduire à des fausses doctrines ! Cette dernière pensée, est l’œuvre manifeste de l’ennemi, de celui qui sème « l’ivraie » (Matth.13)

Ce qui aggrave la situation, c’est que ces chrétiens qui veulent limiter leur nourriture aux « premiers rudiments des oracles de Dieu », veulent jouer le rôle de « père » et enseigner ces erreurs, et de ce fait, contribuent à faire obstacle à la croissance, et par la suite s’opposent ouvertement à l’enseignement de la Parole !

Restant à ce stade anormal, s’opposant au développement que le Seigneur veut pour chacun des siens, ces chrétiens confondent leurs propres pensées avec celles de Dieu. Ils ne font pas la différence entre ce qu’ils sont en tant qu’homme naturel, et ce qui est né de Dieu, à savoir l’homme nouveau, entre ce qui est de la première et ce qui est de la nouvelle création !

Contrairement à ce que le frère affirmait, ce n’est pas la « nourriture solide » qui conduit à cette déviation flagrante ! Que du contraire ! Mais c’est l’acquisition d’une connaissance de la Parole, de manière purement intellectuelle ! C’est quand on commence à vouloir faire des provisions de « manne » pour plus d’un jour, plus que la ration nécessaire à la communion pendant cette journée (la nourriture solide est aussi nécessaire pour cela), alors la corruption s’introduit sans s’en apercevoir !

Il en est de même de la nourriture typifiée par « l’agneau pascal », on ne pouvait pas en laisser de reste pour le lendemain ! De plus, il ne pouvait pas être à demi-cuit, pour satisfaire mes goûts personnels, la satisfaction de mon « moi » ! Christ a subi le feu du jugement non pas à demi, mais entièrement, afin que ce que je suis naturellement, mon vieil homme, fils d’Adam, soit entièrement jugé et placé dans la mort ! Introduire des pensées propres à l’homme naturel équivaut à « manger l’agneau pascal » à « demi-cuit » ! Est-ce difficile à comprendre ?

Le problème de mon jeune frère est principalement lié à l’absence de nourriture adéquate, le manque de réception de la simplicité de la Parole, y compris la nourriture solide appropriée !

Dans le texte du paragraphe suivant relatif à la manne, qui est une transcription des commentaires du frère E. Dennett, on trouve un très bon exposé relatif à la nourriture du croyant ! Ce paragraphe est suivi de la transcription des commentaires du frère A. Ladrière, sur le sujet « comment Dieu répond à nos murmures ».

D’autre part, si au lieu d’apporter la bonne nourriture, le sain enseignement, on le transforme en règles à appliquer, on est alors exposé à un autre danger : la connaissance, et l’érudition relatives à la Parole de Dieu, sans que ces enseignements soient mis en pratique par l’homme nouveau, conduit à un autre écueil, qui peut aller jusqu’à ce que le frère dénonce, mais mal à propos !

Ce n’est pas en respectant de manière orthodoxe des règles qui s’inspirent de préceptes de la Parole, que la vie divine se manifeste ! Cela conduit à la religion ! Car on peut énoncer des principes justes sans pour autant se placer sur le terrain de la nouvelle création, le terrain de la Parole.

La manne, la nourriture pour la traversée du désert

Le texte qui suit est la transcription des commentaires du frère E. Dennett, sur Exode 16

Le désert de Sin s’étend « entre Élim et Sinaï ». Il occupait donc, comme cela a d’ailleurs déjà été indiqué, une place très spéciale dans l’histoire des fils d’Israël. Élim leur rappellerait toujours une de leurs expériences les plus bénies, de même que le trajet jusqu’à Sinaï replacerait devant leur esprit la longue patience et la grâce de Dieu. Sinaï, en revanche, resterait gravé à jamais dans leur mémoire en relation avec la majesté et la sainteté de la loi. Jusqu’à Sinaï, nous avons ce que Dieu était pour les Israélites, dans sa miséricorde et son amour ; mais dès ce moment, et par leur propre volonté, le fondement change et devient ce qu’ils étaient, eux, pour Dieu. C’est là la différence entre la grâce et la loi, d’où l’intérêt particulier se rattachant aux étapes des Israélites entre Élim et Sinaï. Mais, sous la grâce comme sous la loi, la chair restait la même, et ne perdait pas une occasion de manifester son caractère corrompu et incurable. De nouveau, toute l’assemblée des fils d’Israël murmura contre Moïse et contre Aaron dans le désert (v. 2). Ils avaient murmuré à Pi-Hahiroth, lorsqu’ils avaient vu l’armée du Pharaon s’approcher ; ils étaient retombés dans le même péché à Mara, parce que les eaux étaient amères ; et maintenant, ils se plaignaient encore, à cause de leur condition de pèlerins. « Ils oublièrent vite ses œuvres, ils ne s’attendirent point à son conseil. Et ils furent remplis de convoitise dans le désert, et ils tentèrent Dieu dans le lieu désolé » (Ps. 106:13, 14).

Le souvenir de l’Égypte et de la nourriture de l’Égypte occupait leur cœur, et oubliant le dur esclavage auquel tout cela était lié, ils regardaient avec regret en arrière. Combien souvent n’est-ce pas le cas pour les âmes nouvellement délivrées ! Dans le désert ; la faim doit toujours être ressentie : car la chair ne peut trouver aucune satisfaction à ses propres désirs, aucun plaisir dans les peines et les fatigues qu’il offre. C’est le lieu où la chair doit être mise à l’épreuve. L’Éternel « t’a humilié, et t’a fait avoir faim ; et il t’a fait manger la manne que tu n’avais pas connue et que tes pères n’ont pas connue, afin de te faire connaître que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vivra de tout ce qui sort de la bouche de l’Éternel » (Deut. 8:3). C’est là qu’est le conflit. La chair languit après ce qui répondra à ses désirs, mais si nous sommes délivrés d’Égypte, nous ne pouvons pas lui céder : la chair doit être tenue pour morte, considérée comme déjà jugée dans la mort de Christ : c’est pourquoi nous sommes débiteurs, non pas à la chair pour vivre selon la chair ; car si nous vivons selon la chair, nous mourrons ; mais si par l’Esprit nous faisons mourir les actions du corps, nous vivrons (Rom. 8:12,13).

Mais, comme nous l’avons vu dans le Deutéronome, Dieu a un but en permettant que nous ayons faim ; c’est de nous détacher des « pots de chair » de l’Égypte, et de nous attirer à lui, pour nous enseigner que la vraie satisfaction, la vraie nourriture ne peuvent être trouvées qu’en lui et en sa Parole. Le contraste est donc établi entre les aliments de l’Égypte et Christ ; et quel bonheur lorsqu’une âme apprend que Christ suffit à tous ses besoins ! Dans leur incrédulité, les enfants d’Israël accusaient Moïse de vouloir les faire mourir de faim. Mais leur faim avait pour but de susciter en eux un autre appétit, par lequel seul leur vraie vie pourrait être entretenue. L’Éternel, cependant, répondit à leur requête, bien qu’il envoyât la misère dans leurs âmes. Car comme nous le verrons, il leur donna les cailles aussi bien que la manne.

Avant de parler de la manne, nous désirons attirer l’attention sur deux ou trois points. Le premier est la grâce avec laquelle Dieu répond aux désirs du peuple. En Nombres 11, il répond aussi à leur désir, dans des circonstances analogues ; mais « la colère de l’Éternel s’embrasa contre le peuple, et... l’Éternel frappa le peuple d’un fort grand coup » (v. 33). Ici, il n’y pas trace de jugement — seulement la grâce, pleine de patience et de support. La différence provient, si nous pouvons l’énoncer ainsi, de la dispensation. Dans les Nombres, les Israélites étaient sous la loi, et Dieu agit envers eux en conséquence. Ici ils sont sous la grâce, et celle-ci règne malgré leur péché. Deuxièmement, leurs murmures furent l’occasion de la manifestation de la gloire de l’Éternel (v. 10). Ainsi, la manifestation de ce qu’est l’homme fait jaillir du cœur de Dieu la révélation de ce qu’il est Lui. Ce fut le cas dans le jardin d’Eden, et cela se retrouve tout au long de ses voies avec l’homme. Ce principe apparaît en perfection à la croix, l’homme se manifesta dans toute l’horrible corruption de sa mauvaise nature, et Dieu fut pleinement révélé. La lumière luit dans les ténèbres, même si les ténèbres ne la comprennent pas et, en fait, la gloire du Seigneur brille d’un éclat d’autant plus grand que sont profondes les ténèbres de l’iniquité de l’homme, iniquité qui devient l’occasion du déploiement de cette gloire. Remarquons encore que murmurer contre Moïse et Aaron, c’était murmurer contre l’Éternel (v. 8). Tout péché est, en fait, contre Dieu (voir Ps. 51:4 ; Luc 15:18-21). C’est pour cela que l’Éternel dit : « J’ai entendu les murmures des fils d’Israël » (v. 12). Nous ne nous souvenons pas assez que toutes nos plaintes, nos expressions d’incrédulité, nos murmures, sont en fait contre Dieu et parviennent aussitôt à ses oreilles.

Combien souvent nos paroles coupables ne mourraient-elles pas sur nos lèvres si cette pensée occupait notre esprit ! Si le Seigneur était présent à nos yeux, nous n’oserions pas exprimer ce que souvent, dans l’emportement de notre incrédulité, nous nous permettons de dire. Et pourtant, nous sommes réellement devant Lui ; ses yeux sont sur nous, et il entend chacune de nos paroles (voir par exemple Jean 20:26, 27).

Remarquons enfin la différence entre les cailles et la manne. Aucun enseignement particulier ne se rattache aux cailles, tandis que nous verrons que la manne est un type très frappant du Seigneur Jésus. Les cailles furent donc données pour satisfaire les désirs du peuple, mais elles n’apportaient aucune bénédiction. À propos de celles de Nombres 11, le psalmiste dira : « Il leur donna ce qu’ils avaient demandé, mais il envoya la consomption dans leurs âmes ». Dieu peut écouter le cri de son peuple, même le cri d’incrédulité, et il peut leur accorder leurs désirs, mais comme discipline plutôt que comme bénédiction présente. Ainsi, plus d’un croyant, oubliant sa vraie part en Christ, a désiré les choses de ce monde, les « pots de chair » de l’Égypte ; il lui a été accordé de parvenir à son but, mais la conséquence en a été le dénuement, et un dénuement tel que son âme n’a été restaurée que par les épreuves disciplinaires envoyées par la main d’amour du Seigneur. Si, de cœur, nous retournons en Égypte, et qu’il nous est accordé de satisfaire nos désirs, cela ne nous conduira qu’aux larmes dans des jours à venir. Comme par exemple l’apôtre Paul l’écrit à Timothée : « Ceux qui veulent devenir riches tombent dans la tentation et dans un piège, et dans plusieurs désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition ; car c’est une racine de toutes sortes de maux que l’amour de l’argent : ce que quelques-uns ayant ambitionné, ils se sont égarés de la foi et se transpercés eux-mêmes de beaucoup de douleurs » (1 Tim. 6:9, 10). Ce n’est là qu’un exemple de retour en Égypte, mais le principe s’applique à tout objet que la chair peut désirer.

Nous en arrivons maintenant au récit du don effectif des cailles et de la manne.

Remarquons que les cailles sont à peine mentionnées, et la signification de ce fait a déjà été indiquée, tandis qu’il y a une description complète de la manne. C’est donc la manne qui nous concerne plus particulièrement. Lorsque la couche de rosée se leva, « voici sur la surface du désert quelque chose de menu, de grenu, quelque chose de menu comme la gelée blanche sur la terre. Et les fils d’Israël le virent, et se dirent l’un à l’autre : Qu’est-ce que cela ? Car ils ne savaient ce que c’était. Et Moïse leur dit : C’est le pain que l’Éternel vous a donné à manger » (v. 14, 15). Voilà donc la signification de la manne : le pain que Dieu a donné à manger aux Israélites dans le désert. Autrement dit la nourriture propre au désert pour le peuple de Dieu. Ainsi, lorsque les Juifs dirent au Seigneur : « Nos pères ont mangé la manne au désert, ainsi qu’il est écrit : « Il leur a donné à manger du pain venant du ciel », il leur répondit : « En vérité, en vérité, je vous dis : Moïse ne vous a pas donné le pain qui vient du ciel, mais mon Père vous donne le véritable pain qui vient du ciel. Car le pain de Dieu est celui qui descend du ciel, et qui donne la vie au monde » (Jean 6:32, 33. Lire spécialement les versets 48 à 58). Il est donc clair que la manne est un type de Christ, de Christ tel qu’il était dans ce monde, comme celui qui est descendu du ciel et qui, comme tel, devient la nourriture des siens durant la traversée du désert. Il faut bien remarquer que nous ne pouvons pas nous nourrir de Christ, comme de la manne, avant d’avoir la vie, nous étant nourri de sa mort, ayant « mangé sa chair et bu son sang » (voir Jean 6:53, 54). Après que nous avons reçu la vie, il nous est dit : « Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que moi, je vis à cause du Père, de même celui qui me mangera, celui-là aussi vivra à cause de moi » (v. 57).

Nous laissons au lecteur le soin d’étudier pour lui-même ce passage significatif, et nous nous bornerons à rappeler les deux points mentionnés : premièrement, que la manne dans notre chapitre présente Christ ; et secondement, que Christ, dans ce caractère, est la nourriture des siens pendant leur traversée du désert. Il y a une différence entre les enfants d’Israël et les croyants de cette dispensation. Les premiers ne pouvaient être qu’en un seul lieu à la fois, car nous avons ici un récit historique réel. Les seconds, les chrétiens, sont à deux endroits : leur place est dans les lieux célestes en Christ (voir Éphésiens 2) ; et, quant à leurs circonstances présentes, ils sont des pèlerins dans le désert. En tant que placés dans les lieux célestes, notre nourriture est un Christ glorifié, typifié par le vieux blé du pays (Josué 5:12) ; mais dans les circonstances du désert, c’est Christ tel qu’il était ici-bas, Christ comme la manne, qui répond à nos besoins.

Dans la lassitude et les fatigues de notre sentier de pèlerins, quel bonheur et quel réconfort de pouvoir nous nourrir de la grâce et de la sympathie d’un Christ humilié. Combien nous aimons à nous souvenir qu’il a passé par les mêmes circonstances ; et que, de ce fait, il connaît nos besoins et trouve sa joie à y répondre, pour notre encouragement et notre bénédiction. C’est à cet effet que l’auteur de l’épître aux Hébreux dit : « Considérez celui qui a enduré une telle contradiction de la part des pécheurs contre lui-même, afin que vous ne soyez pas las, étant découragés dans vos âmes » (Héb. 12:3). Comme un autre l’a dit, en présentant ce sujet : « Ainsi, lorsque quelque chose me rend impatient au cours de la journée, eh bien, Christ est ma patience et ainsi, il est la manne pour me garder patient. Il est la source de la grâce, non pas simplement l’exemple que j’ai à imiter » ; et c’est comme source de grâce, de sympathie et de force, pour nous dans le désert, que Christ est la manne de nos âmes.

Comment Dieu répond-il à nos murmures sous le régime de la grâce

Le texte qui suit est la transcription des commentaires du frère Adrien Ladrière, aussi sur Exode 16

«Le quinzième jour du second mois après leur sortie du pays d’Égypte». La sortie du pays d’Égypte, c’était la délivrance parfaite donnée par Dieu, la première et grande délivrance, et les autres en dépendaient. Il en est ainsi pour nous ; la délivrance que nous avons en Christ nous est le sûr garant de toutes les délivrances que Dieu nous accorde sur la terre. Remarquons comme les dates sont indiquées avec précision dans la parole de Dieu. Un mois s’est écoulé et une grâce nouvelle va être accordée à Israël — c’est bien une grâce, car il n’a rien fait pour la mériter. Et cependant il a vu la puissance de l’Éternel se déployer pour le faire sortir d’Égypte, pour lui faire traverser la mer Rouge, pour le délivrer de l’ennemi qui le poursuivait ; il s’est reposé à l’ombre des palmiers d’Élim, et s’est désaltéré à ses douze fontaines rafraîchissantes, et maintenant des murmures s’élèvent dans le coeur de ces Israélites.

Cela nous apprend ce qu’est notre coeur : nous avons vu les délivrances que Dieu nous accorde, et combien de fois ne s’élève-t-il pas des murmures, alors qu’il ne devrait y avoir que des actions de grâces ! «En toutes choses rendez grâces», disait Paul (1 Thess. 5:18). «En toutes choses», c’est-à-dire aussi dans l’épreuve ; l’épreuve est pour notre bien, notre bénédiction, elle nous ramène à Dieu qui donne l’issue, et pas un murmure ne doit naître en nos coeurs, parce que Dieu qui nous a pris à sa charge ne nous laissera pas — la vie de Dieu en nous ne peut murmurer, le murmure est de la vieille nature.

Les enfants d’Israël regrettent l’Égypte, ils oublient la fournaise de laquelle leurs cris s’élevaient ; il leur faut du pain, il leur faut la satisfaction de la chair, et au lieu de s’attendre à Dieu, ils murmurent contre Moïse et Aaron, non pas contre l’Éternel, mais contre Moïse et Aaron. Dans notre vie chrétienne, nous ne murmurons pas ouvertement contre Dieu, mais contre les instruments de l’épreuve, contre les circonstances, et nous faisons comme les IsraélitesLes deux serviteurs répondent : «Que sommes-nous, que vous murmuriez contre nous ?... Vos murmures ne sont pas contre nous, mais contre l’Éternel». Nous avons à bien comprendre cela ; si dans nos affaires, dans nos familles, les choses ne vont pas selon nos désirs et que nous murmurions contre choses ou personnes, ces murmures montent jusqu’à Dieu, c’est Lui que nous offensons. Ce qui l’honore, au contraire, c’est une confiance entière, implicite.

Que les Israélites étaient heureux de se trouver encore sous le régime de la grâce ! Quelle différence quand ils seront sous la loi ! Ici, l’Éternel vient pourvoir à leurs besoins, il ne leur fait pas entendre un mot de reproche, mais dans sa tendre compassion, il répond en leur donnant la nourriture. Plus tard, lorsqu’ils seront placés sous le gouvernement de Dieu, sous la loi, nous verrons la colère de Dieu s’enflammer et une plaie fondre sur eux, parce qu’ils auront murmuré (Nombres 11). Placés sous la loi, ils seront régis par la loi. Dieu est miséricordieux, mais son gouvernement a son effet. «La loi a été donnée par Moïse», l’homme est impuissant pour observer ce que Dieu commande, «la grâce et la vérité vinrent par Jésus-Christ» (Jean 1:17).

Dieu répond aux murmures d’Israël par la grâce et la bénédiction, mais pour nous qui connaissons mieux la grâce que ce peuple, nous avons à nous humilier, si le murmure naît en nos coeurs. «Humiliez-vous sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève quand le temps sera venu, rejetant sur lui tout votre souci, car il a soin de vous» (1 Pierre 5:6-7).

Israël ne se rappelle plus sous quel régime barbare il a vécu en Égypte, quand il oublie les soins de Dieu. Quelle ingratitude de croire que Dieu va le laisser mourir de faim ! S’il prend soin de nous quant aux besoins corporels, combien plus quant aux besoins de nos âmes ; si nous désirons le connaître, nous approcher de Lui, Dieu répond ; il répond à ces soupirs d’une âme qui le cherche. David cherchait Dieu, son âme avait soif de Lui, et dans le désert, «dans une terre aride et altérée et sans eau » «son âme a été rassasiée» (Ps. 63:1, 5).

En Égypte, Dieu est descendu aux cris de son peuple, mais ici, au désert, il est au milieu d’eux.

Comme il est précieux de l’avoir avec soi dans le désert ! Quand nous avons connu la délivrance de Jésus, quand nous sommes sauvés, notre privilège est de pouvoir dire : «Le Sauveur est avec moi», et d’avoir la certitude qu’en traversant ce monde, dont nous ne sommes pas et ne devons pas être, Dieu est avec nous et nous tient par la main. Le chrétien soupire quelquefois après les choses du monde, il voudrait en jouir, en tâter, s’y livrer ; pauvre chrétien ! il est impossible de goûter à ces choses et de jouir des choses de Dieu. «N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu» (Éph. 4:30). Les Israélites avaient avec eux le Dieu de toutes grâces — nous l’avons de même. — Ne l’attristons pas en quittant le désert pour les choses du monde ; dans le désert, n’avons-nous pas Christ, ce qui est de beaucoup meilleur ?

Dieu passe par-dessus les murmures d’Israël et n’exerce pas le jugement ; il dit : «Voici, je vais vous faire pleuvoir des cieux du pain». Vous regrettez les choses de l’Égypte ! Vous allez recevoir une nourriture préparée par moi-même et qui descendra du ciel. Le chrétien doit attendre tout du ciel ; dans la détresse, il prie : Dieu répond. Il donne jour après jour et pourvoit à ses besoins. Le chrétien doit tout recevoir comme venant du ciel, et alors quelle saveur ont ces aliments reçus de la main de Dieu, et qui, assaisonnés par la prière, sont bons à prendre. Qu’ils sont malheureux ceux qui ne savent pas que nous avons tout à recevoir de la main de Dieu !

Il nous faut aussi considérer le côté spirituel : des centaines d’années plus tard, le même peuple dira au Seigneur : «Moïse nous a donné à manger du pain venant du ciel» (Jean 6:34). La foule avait suivi Jésus dans la solitude pour l’écouter, et, connaissant leurs besoins, il les nourrit ; devaient-ils conclure de cela qu’ils n’avaient plus rien à faire qu’à attendre les aliments ? Le Seigneur les détourne de cette pensée grossière et charnelle et les ramène à la vraie question : le vrai pain de vie, c’est celui qui est descendu du ciel. «Moi, je suis le pain de vie» (Jean 6:35). «Travaillez, non point pour la viande qui périt, mais pour la viande qui demeure jusque dans la vie éternelle» (Jean 6:9-7). «Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle» (Jean 6:54).

Nous avons à manger journellement cette nourriture que Jésus place devant nous ; mais nous devons aussi considérer un Christ céleste et nous nourrir de ce qui nous est présenté de lui dans l’Évangile : douceur, obéissance, dévouement. Ce vrai pain du ciel est une nourriture fortifiante pour notre âme.

Le peuple devait sortir et recueillir la portion d’un journon pas de deuxIl n’avait pas à faire de provision, mais à compter, jour après jour, sur le déploiement des richesses de bonté de l’Éternel ; il ne devait pas se défier de Dieu.

Quelle grande leçon pour nous ; chaque jour il nous faut nous attendre à Dieu pour le nécessaire. Il nous nourrit chaque jour de notre vie ; et bien plus encore que l’Israélite, il nous convient d’avoir cette attitude d’attente, parce que nous attendons le Seigneur qui vient nous prendre et nous introduire dans la maison du Père. Mettre notre confiance en Dieu ne signifie pas que nous ayons à agir sans prévoyance, mais nos coeurs ne doivent pas s’attacher aux choses qui périssent. Le travail est une chose nécessaire : «Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus» (2 Thess. 3:10). Nourrissons-nous de Christ jour après jour, et pensons à cette parole du Seigneur : «À chaque jour suffit sa peine» (Matt. 6:34).

L’Éternel dit, en parlant du peuple : «Afin que je l’éprouve, pour voir s’il marchera dans ma loi ou non».

Dieu veut que nous joignions à la connaissance, l’obéissance, et que nous marchions dans l’obéissance. Apprenons à nous reposer sur ce Dieu fidèle. Les Israélites devaient manifester leur obéissance en recueillant chaque matin la provision d’un jour, et le sixième jour celle de deux jours, parce que Dieu voulait, au septième jour, donner du repos à son peuple. Dans toute la Parole, nous trouvons cette pensée du repos, figure du repos excellent que Dieu veut donner à l’âme. «Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos» (Matt. 11:28).

Dieu connaissait notre coeur, nos besoins ; Dieu a donné ce repos tellement nécessaire à l’homme inquiet, agité, soucieux, travaillant et se fatiguant. Dès le commencement, le septième jour est un jour de repos ; le péché a détruit ce repos, mais le Seigneur est venu nous apporter le repos de la conscience, du coeur. Le repos est uni à la connaissance et à la jouissance du Seigneur. Lorsque nous nous tenons à ses pieds, comme Marie, écoutant sa parole, goûtant son amour, nous avons ce repos que le monde ne peut ravir ; ce divin repos est le prélude du repos éternel, réservé par Dieu à son peuple : c’est ce qui nous attend.

 «La gloire de l’Éternel parut dans la nuée» mais non pour exercer le jugement sur ce peuple qui était sous le régime de la grâce ; plus lard, nous verrons Dieu ordonner à Moïse et à Aaron de se séparer d’Israël qu’il va consumer en un instant, à cause de son péché — il n’était plus sous la grâce — mais ici, en dépit de sa faiblesse, de ses murmures, l’Éternel exerce sa grâce envers Israël.

Il lui envoie des cailles à manger. Une autre fois, pour répondre de nouveau aux murmures du peuple, Dieu envoie des cailles, mais «la chair était encore entre leurs dents, avant qu’elle fût mâchée, que la colère de l’Éternel s’embrasa contre le peuple, et que l’Éternel frappa le peuple d’un fort grand coup» (Nombres 11:33). Il était alors sous la loi.

Lorsque la gloire de l’Éternel apparaît, elle n’apparaît pas en arrière, du côté de l’Égypte, dont les Israélites regrettaient les «pots de chair» et le pain, mais du côté du désert ; ils voient cette gloire, ils voient que l’Éternel voulait toujours les conduire.

Malgré ce que nous faisons, Dieu ne nous laisse pas retourner vers le monde ; Jésus nous conduit, et, si nous avons les yeux fixés sur Lui, nous ne pourrons retourner en arrière ; le grand secret, c’est d’avoir les yeux sur lui ; entre lui et le monde il n’y a pas de compromis. C’est par la foi que nous contemplons la gloire du Seigneur Jésus, et, arrêtant nos regards sur lui, «nous sommes transformés en la même image» (2 Cor. 3:18).

Le mot de la fin

C’est dans la pratique que tout enseignement de la Parole prend tout son sens ! La foi, en théorie, c’est facile, mais quand il faut agir, les choses sont souvent différentes !

C’est ainsi que, nourrie du « pain descendu du ciel », la vie divine peut alors se manifester, en reflétant dans notre marche dans ce désert qu’est le monde, quelques traits de la personne du Seigneur, par le moyen de l’Esprit !

Pour ce qui est de la nourriture du croyant, la source de toute importance, il y a des quantités de sites sur internet qui sont des sources polluées.

 

 

Suggestion :

Il sera aussi utile de lire le message n°39 intitulé « La nourriture du vrai croyant »