Noé et sa famille

La famille selon le plan de Dieu

De H. Wilts

 

0.       Avant propos & Introduction

1.       Adam et Eve et leurs enfants (Genèse 3 & 4)

2.       Lémech et sa famille (Genèse 4 v.19-24)

3.       Noé et sa famille (Genèse 6 à 9)

4.       Abraham et sa famille (Genèse 11 v.16 à 25 v.11)

5.       Lot et sa famille (Genèse 11 v.31 ; 12 v.4-5 ; 13 ; 18 & 19)

6.       Isaac et sa famille (Genèse 24 à 28)

7.       Jacob et sa famille (Genèse 27 à 34)

8.       Job et sa famille

9.       Amram et sa famille (Exode 2 v.1-10)

10.   Manoah et sa famille (Juges 13)

11.   Samson et son mariage (Juges 14 à 16)

12.   Coré et sa famille (Nombres 16)

13.   Eli et sa famille (1 Samuel 1 & 2)

14.   Zacharie et Elisabeth (Luc 1 v.4-25 ; 39-45 ;57-80)

15.   Joseph et Marie (Matthieu 1 ; Luc 1)

16.   La famille de Béthanie (Matthieu 26 ;Marc 14 ; Luc 10 ; Jean 11 & 12)

17.   Le couple Ananias et Sapphira (Actes 5 v.1-11)

18.   Le couple Aquila et Priscilla

 

3. NOÉ ET SA FAMILLE

(Genèse 6 à 9)

La méchanceté et la violence des hommes étaient grandes aux jours de Noé et Dieu décida d'exterminer l'humanité par un déluge. Mais il ne le fit pas sans avertir sérieusement les hommes auparavant. Dans sa grande patience, il leur donna encore cent vingt années pour se repentir et revenir de leurs mauvaises voies. Pierre parle de la patience de Dieu qui attendait dans les jours de Noé (1 Pierre 3 : 20). Hélas, rien ne changea!

Noé, par son comportement, se révéla comme une grande exception parmi ses contemporains. C'était un homme juste et irréprochable ; il marchait avec Dieu, tout comme Hénoc avant lui. Noé trouva grâce aux yeux de l'Eternel. Cependant l'offre de grâce de Dieu ne s'adressait pas seulement à Noé ; elle était destinée aussi à «sa maison», à sa femme et à ses enfants. «Toi et ta maison» est une expression que nous trouvons souvent dans la Bible. Dieu ne veut pas seulement sauver des personnes isolément, mais des maisons et des familles entières. Lorsque, au temps d'Abraham, Dieu fit venir le jugement sur Sodome, il décida de sauver Lot. Les anges venus pour détruire Sodome dirent à Lot : «Qui as-tu encore ici?» Et ils nommèrent même les gendres en premier lieu. Lot sortit pour aller les chercher. Malheureusement, ils refusèrent d'être sauvés et périrent, mais l'intention de Dieu était de sauver toute la famille de Lot.

Noé reçut l'avertissement divin, craignit et bâtit une arche pour la conservation de sa maison. Lorsque l'arche fut terminée, l'Eternel lui commanda: «Entre dans l'arche, toi et toute ta maison» (Gen. 7 : 1). Et Noé entra dans l'arche avec ses fils, sa femme et les femmes de ses fils. Ainsi tous furent sauvés. Ces fils et ces filles étaient tous des adultes; ils avaient approximativement cent ans! Combien leur attitude fut différente de celle des gendres de Lot!

En Actes 16, nous lisons ce qui arriva au geôlier de Philippes. Plein d'angoisse, il s'écria : «Que faut-il que je fasse pour être sauvé?» La réponse fut: «Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta maison» (v. 31).

Pour Noé et les siens, l'unique moyen de salut était l'arche, et pour le geôlier et sa famille, ce moyen était la foi au Christ Jésus. «Il n'y a de salut en aucun autre; car aussi il n'y a point d'autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés» (Actes 4 : 12). Quelle grâce quand des familles entières, père, mère et enfants, peuvent jouir du salut de Dieu par la foi en Jésus Christ!

Les fils de Noé ne furent pas sauvés par la foi de leur père, mais par le fait que, en obéissance à la parole de Dieu, ils entrèrent eux-mêmes dans l'arche. C'est un grand privilège d'avoir des parents chrétiens et d'être familier avec l'évangile dès sa jeunesse. Mais personne ne doit penser qu'il sera sauvé en vertu de l'exemple et de l'enseignement de parents chrétiens. La grâce n'est pas un bien héréditaire. C'est seulement sur la base de la foi personnelle que l'on peut être sauvé.

Dans les épîtres de Pierre, Noé est appelé prédicateur de justice (2 Pierre 2 : 5). Jude nous apprend que Hénoc a prophétisé et Pierre nous dit que Noé a prêché. Ces deux patriarches ont, d'une part, eu une marche pieuse, et d'autre part, prophétisé et prêché publiquement. De la même manière, Paul pouvait exhorter les croyants à faire ce qu'ils avaient entendu de lui et vu en lui. Nous devrions avoir nous aussi le même témoignage.

Après le déluge, Dieu établit une alliance avec Noé et sa descendance. Le signe en est l'arc dans la nuée. L'homme peut désormais lever les yeux sur cet arc-en-ciel et trouver de la consolation lorsque de sombres nuages s'amoncellent. Chacun de nous les connaît ces nuages menaçants qui peuvent tant nous effrayer: maladies, chagrins, problèmes de toutes sortes. Mais au milieu de ces nuages, nous pouvons contempler l'arc qui parle d'une espérance vivante: Christ en qui sont toutes les promesses de Dieu. Cependant nous ne sommes pas seuls à considérer l'arc-en-ciel; Dieu donne l'assurance que lui-même le voit aussi et n'oublie pas ses promesses.

«Noé bâtit un autel à l'Eternel, et prit de toute bête pure et de tout oiseau pur, et offrit des holocaustes sur l'autel.» C'est ici la première fois qu'il est question d'un autel. Les sacrifices, comme tous ceux qui sont mentionnés dans la Genèse, sont des holocaustes. Les autres sortes de sacrifices sont nommées dans le Lévitique et montrent en image la richesse et les aspects variés du sacrifice de Jésus Christ. C'est ce que nous explique le Nouveau Testament, en particulier l'épître aux Hébreux.

Lorsque Dieu sentit l'odeur agréable qui montait de l'autel, il dit en son coeur: «Je ne maudirai plus de nouveau le sol … » (Gen. 8 : 21). Non que, dans l'arche, Noé et les siens soient devenus des hommes meilleurs. Ils étaient restés toujours exactement les mêmes, comme le montre le verset 21. Mais Dieu, dès lors, décida d'user de grâce à cause du sacrifice que Noé avait présenté et au sujet duquel il avait exprimé sa satisfaction.

Comme tous les sacrifices, celui-ci nous fait penser à l'offrande de jésus Christ à la croix de Golgotha. Là, il s'est livré lui-même comme offrande et sacrifice à Dieu (Eph. 5 : 2). Par elle, Dieu a été pleinement satisfait et glorifié. Le sacrifice de Christ avait comme premier but la gloire de Dieu. Mais il a été offert aussi pour nous. C'est seulement sur cette base que Dieu a pu trouver son plaisir en nous. Après notre conversion, nous ne sommes pas plus devenus une race d'hommes meilleurs en contraste avec les incroyants, que les huit personnes qui sont entrées dans l'arche.

En pensée, j'imagine cette famille, objet de grâce et de salut, se tenant autour de l'autel que j'aimerais appeler «l'autel de famille». Connaissons-nous aussi dans nos familles un autel semblable? Bien sûr, pas au sens littéral, mais ma question est de savoir si nous mettons à part du temps pour nous grouper, parents et enfants, autour de la parole de Dieu pour être encouragés et instruits par elle. Le remercions-nous ensemble pour les bénédictions que nous recevons de lui? Prions-nous les uns avec les autres, les uns pour les autres, et pour d'autres personnes? Si nous avons cette sainte habitude, il en découlera de riches effets. En tant que mari et femme, notre estime et notre amour l'un pour l'autre, croîtront. Nous serons en exemple à nos enfants, pour qu'ils apprennent aussi à s'aimer entre eux et à prendre soin les uns des autres. Si, à cause de toutes sortes d'activités, du travail professionnel, de l'école ou d'autres obligations, nous nous laissons entraîner à négliger le service envers Dieu, de tristes conséquences ne se feront pas attendre. Ne serait-ce pas la raison pour laquelle notre vie familiale porte souvent si peu le caractère de famille chrétienne?

La suite de l'histoire de Noé et de sa famille nous est donnée en Genèse 9 : 18-29. Hélas, cette maison, objet de tant de grâce, n'est pas à la hauteur de ce que nous aurions attendu! Alors qu'il aurait dû être un modèle, le père tomba dans le péché. Par manque de maîtrise de soi, il s'enivra. S'ils donnent un aussi mauvais exemple, des parents peuvent-ils encore attendre estime et respect de la part de leurs enfants? Le fils cadet raconta à ses frères ce qu'il avait vu avec, semble-t-il, un certain mépris.

Or la parole de Dieu n'enseigne pas aux enfants à honorer leurs parents seulement quand ils le méritent, mais toujours, parce que ceux-ci sont revêtus de la part de Dieu d'une autorité que les enfants doivent respecter, même si cela leur est difficile.

Cham sera puni et le châtiment s'accomplira sur son fils Canaan. Sem et Japheth furent eux attristés par la conduite de leur père. L'amour couvre toutes choses. Ils firent preuve d'amour et de respect et furent récompensés par la bénédiction que leur donna leur père.