Méditation « Paroles de foi et de bonne doctrine »
de J.N. Darby - ME 1904 page 298 - ME
1905 page 118 - ME 1906 page 17
Contenu de l’ensemble de la
méditation :
1. «Donne-moi à boire» (Jean 4: 10)
2. «Qui
nous fera voir du bien» (Psaumes 4: 6) «Viens et vois» (Jean 1: 47)
3. «M'aimes-tu?»
(Jean 21: 12-19)
4. Le
fils prodigue (Luc 15: 11-24)
5. Comme
une greffe sur un arbre sauvage
6. Les
Ecritures (2 Timothée 3: 14-17)
7. Immortalité,
vie éternelle et résurrection
8. La
divinité de Jésus Christ
9. «La
foi sans les oeuvres est morte» (Jacques 2 : 26)
10. «Un arbre mauvais» (Matthieu 7: 18)
11. Le commandement de l'Eternel à Josué (Josué 1: 1-9)
12. Le grand trône blanc (Apocalypse 20: 11-15)
13. Une vie d'activité dans l'obscurité
14. L'Assemblée qui est son corps (Ephésiens 1: 22, 23)
15. La valeur de la mort de Christ
16. La Croix, ou Le péché qui abonde et la grâce qui surabonde
(Luc 23: 32-43)
17. « En mémoire de Moi» (1 Corinthiens 11: 23-26)
18. «Nous avons toujours confiance» (2 Corinthiens 5: 1-8; 1 Jean
3: 2)
« … Et il fallait qu’il traversât la Samarie. Il vient
donc à une ville de la Samarie, nommée Sichar, près de la terre que Jacob donna
à Joseph son fils. Et il y avait là une fontaine de Jacob.
Jésus donc, étant lassé du chemin, se tenait là assis sur la fontaine ; c’était environ la sixième heure.
Une femme de la Samarie vient pour puiser de l’eau. Jésus lui dit : Donne-moi à boire (car ses
disciples s’en étaient allés à la ville pour acheter des vivres). La femme
samaritaine lui dit donc : Comment toi qui es Juif, me demandes-tu à boire à
moi qui suis une femme samaritaine ? (Car les Juifs n’ont point de relations
avec les Samaritains). Jésus répondit et lui dit : Si tu connaissais le don de
Dieu, et qui est celui qui te dit : Donne-moi
à boire, toi, tu lui eusses demandé, et il t’eût donné de l’eau vive. La femme lui dit : Seigneur,
tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond ; d’où as-tu donc cette eau
vive ? Es-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné le puits ; et
lui-même en a bu, et ses fils, et son bétail ? Jésus répondit et lui dit : Quiconque
boit de cette eau-ci aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif à jamais ; mais
l’eau que je lui donnerai, sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie
éternelle. La femme lui dit : Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n’aie
pas soif et que je ne vienne pas ici pour puiser. Jésus lui dit : Va, appelle
ton mari, et viens ici. La femme répondit et dit : Je n’ai pas de mari. Jésus
lui dit : Tu as bien dit : Je n’ai pas de mari ; car tu as eu cinq maris, et
celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; en cela tu as dit vrai. La
femme lui dit : Seigneur, je vois que tu es un prophète. Nos pères ont adoré
sur cette montagne-ci, et vous, vous dites qu’à Jérusalem est le lieu où il
faut adorer. Jésus lui dit : Femme, crois-moi : l’heure vient que vous
n’adorerez le Père, ni sur cette montagne, ni à Jérusalem. Vous, vous adorez,
vous ne savez quoi ; nous, nous savons ce que nous adorons ; car le salut vient
des Juifs. Mais l’heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité
; car aussi le Père en cherche de
tels qui l’adorent. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent,
l’adorent en esprit et en vérité. La femme lui dit : Je sais que le Messie qui
est appelé le Christ, vient ; quand celui-là sera venu, il nous fera connaître
toutes choses. Jésus lui dit : Je le suis, moi qui te parle. »
Comme le Seigneur montre bien, en Jean 4, qu'on arrive à l'intelligence des choses divines par la conscience ; ainsi le coeur est gagné.
Rejeté et chassé de Judée, Jésus s'assied, fatigué, sur le puits de Sichar. Une femme solitaire (ce n'était pas l'heure où les femmes sortaient pour puiser l'eau), sous le fardeau du péché, évidemment une nature forte et passionnée qui, dans une ardente poursuite, avait cherché le bonheur et était ainsi tombée dans le péché, sans avoir trouvé de repos pour son âme, (combien il y en a de semblables dans le monde!) cette femme menait une vie de labeur pénible au milieu de laquelle elle pensait quelquefois à Garizim et à Jérusalem, et savait qu'il y avait un Messie à venir. Il pouvait y avoir quelque part du bonheur, du repos, elle n'en avait point. Ce qu'elle avait, c'était du labeur et de la fatigue, et cette fatigue elle la ressentait évidemment dans son âme aussi bien que dans son corps. Jésus aussi avait du labeur et de la fatigue, mais par amour, non par le péché, hormis le péché des autres, mais celui-ci ne pouvait lasser l'amour ; et Jésus savait où se trouvait le repos, car lui-même était le repos. Le Fils de Dieu, le juge de tous, s'était mis, humainement parlant, dans une position où il était redevable à cette femme d'un peu d'eau fraîche. Mais il la place bientôt sur un autre terrain ; il parle du don de Dieu, d'une fontaine d'eau jaillissant en vie éternelle. Tout était ténèbres dans l'esprit de la femme samaritaine. Elle tournait dans le cercle de sa propre lassitude ; ce qu'elle sentait, c'était le fruit de son péché et la peine qu'elle se donnait à la recherche du bonheur. Et (avec tous les mouvements intérieurs qui prédominaient dans son esprit et le remplissaient, car, en vérité, qu'avait-elle d'autre ?) que fait le Seigneur ? « Va, appelle ton mari, et viens ici ». « Je n'ai point de mari ». « Tu as bien dit », répond le Seigneur, « je n'ai pas de mari ; car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari ; en cela tu as dit vrai ».
Maintenant un rayon de lumière pénètre en elle. «Seigneur, je vois que tu es un prophète». La parole de Dieu acquiert, par le Seigneur, une autorité divine sur son coeur, parce qu'elle avait atteint sa conscience. Elle a trouvé un homme qui lui a dit tout ce qu'elle a fait. Qui savait cela ? La parole du prophète avait une autorité divine. Cependant la femme n'est pas encore arrivée aux fontaines d'eau. Les communications divines qui lui étaient faites étaient tout à fait inintelligibles pour elle, mais un grand pas était fait. Celui qui connaissait toute sa vie, tout son péché, s'était assis en grâce auprès d'elle, désirant être aidé par elle. La grâce, aussi bien que la vérité, était là. Cette femme avait trouvé le Christ, et, laissant sa cruche avec son souci, elle devient pour d'autres une messagère de bonnes nouvelles. Garizim et Jérusalem sont absolument semblables et ne sont rien. Le Père cherche des adorateurs en esprit et en vérité.
Nous avons ici un tableau qui montre l'âme s'ouvrant à l'intelligence et à la réception des choses divines. La présentation des choses divines du caractère le plus élevé en grâce ne produit pas cela. Le coeur naturel reste fermé. On ne comprend pas du tout ces choses, alors même qu'il y a des besoins et d'ardents désirs moraux. Dieu opère dans la conscience. Alors la Parole est reçue. A ce moment le coeur ne va pas plus loin que sa capacité présente. Cependant les choses qui ont été dites, l'ont été pour le coeur; et la grâce fait qu'il se les approprie. Jésus avait été avec lui en grâce. Oh! quelle différence entre les spéculations de l'homme et Dieu voyant les campagnes blanches pour la moisson!
Le Seigneur, rejeté par l'orgueil de l'homme, rafraîchissait son âme, non avec l'eau du puits, mais avec l'amour qui trouve son bonheur en des coeurs remplis de misère, et qui boit à la seule source rafraîchissante qui ait coulé dans ce monde ! Il avait à manger d'une viande que ses disciples ne connaissaient pas. Quelle place pour cette pauvre Samaritaine, pour nous-mêmes, de rafraîchir, misérables créatures que nous sommes, le coeur de Jésus, parce qu'il est amour !
Psaume 4 v.6-8 :
« Beaucoup disent
: Qui nous fera voir du bien ?
Lève sur nous la lumière de ta face, ô Éternel !
Tu as mis de la joie
dans mon cœur, plus qu’au temps où leur froment et leur moût ont été abondants.
Je me coucherai, et
aussi je dormirai en paix ; car toi seul, ô Éternel ! tu me fais habiter en
sécurité. »
« … Jésus trouve Philippe, et lui dit : Suis-moi. Or
Philippe était de Bethsaïda, de la ville d’André et de Pierre. Philippe trouve Nathanaël et lui dit : Nous avons trouvé celui duquel Moïse
a écrit dans la loi et duquel les prophètes ont écrit, Jésus, le fils de
Joseph, qui est de Nazareth. Et Nathanaël lui dit : Peut-il venir quelque
chose de bon de Nazareth ? Philippe lui dit : Viens et vois. Jésus vit Nathanaël venir vers lui, et il dit
de lui : Voici un vrai Israélite, en qui il n’y a pas de fraude. Nathanaël lui
dit : D’où me connais-tu ? Jésus répondit et lui dit : Avant que Philippe t’eût
appelé, quand tu étais sous le figuier, je te voyais.»
Maintenant mon oeil se repose sur Jésus: je vois le Seigneur descendu du ciel, un Homme… Si je regarde à moi, si je regarde autour de moi, que vois-je? Assez pour briser mon coeur, s'il y a un coeur à briser … Mais ici, je trouve un vrai repos — un Homme qui a satisfait le coeur de Dieu — cet Homme adorable, sur la terre, en la présence de Dieu, regardant à Dieu, un objet pour Dieu! Ce n'est pas le Messie nettoyant son aire, mais Celui en qui sont renfermés toutes les pensées et tous les conseils de Dieu — ce n'est pas l'homme qui périt en proie à la corruption, mais Jésus, le Fils de l'homme, qui, non seulement descend d'Abraham et de David, mais remonte jusqu'à Dieu, « fils d'Adam, fils de Dieu » (Luc 3: 21, 22, 38). C'est le second Homme — le dernier Adam, un Esprit vivifiant (1 Corinthiens 15: 45). Quelle ressource ! car qu'est-ce que l'homme ? Qu'est-on soi-même quand on connaît le péché de son propre coeur — un être qui, dès le commencement et jusqu'à aujourd'hui, a abandonné Dieu pour une pomme ! Maintenant un Homme, un Homme béni apparaît : il prie… (Luc 3: 21). C'est Jésus, l'Homme dépendant : car la dépendance est l'essence de l'Homme parfait. Nous voyons, il est vrai, Dieu resplendir partout, mais ici, nous le voyons en Jésus, l'Homme dépendant dans une place et dans une condition qui caractérisent la perfection dans l'homme. La source du péché en nous, c'est la volonté propre, l'indépendance. Ici, mon coeur trouve du repos dans un Homme dépendant, au milieu de l'affliction, mais traversant tout en perfection avec Dieu ; que ce soit dans l'humiliation ou dans la gloire, cela ne fait aucune différence, car l'Etre parfait est toujours l'Etre dépendant. Et quand, au baptême de Jean, ce coeur divin exprime sa dépendance par la prière, ne reçoit-il pas de réponse ? « Le ciel s'ouvre ». Le ciel s'ouvrirait-il ainsi sur moi ? Il est ouvert pour moi, sans aucun doute, mais je prie, parce qu'il est ouvert, tandis qu'il s'ouvre sur Jésus, parce qu'il prie. Moi je viens et je regarde en haut, parce que les cieux furent ouverts sur Lui.
Quel admirable tableau de la grâce, et, nous ne craignons pas de le dire, le Père aimait à contempler ici-bas, au milieu de toute cette scène de péché, son Fils bien-aimé (Jean 8: 29). Rien, si ce n'est un objet divin, ne pouvait attirer ainsi le coeur de Dieu; et cependant c'était l'Homme humble et parfait. Il ne prend pas sa place de gloire éternelle comme Créateur, Fils de Dieu — il s'abaisse ; il est baptisé. Il dit : « Je me confie en toi. Tu es le Seigneur » (Psaumes 16), et le Saint Esprit descend sur Lui comme une colombe, emblème digne de cet Homme sans tache, digne lieu de repos pour le Saint Esprit au milieu du déluge de ce monde. Oh! qu'il est précieux pour nous, que Jésus nous soit montré comme l'objet de Dieu.
Je sais quels sont les sentiments de Dieu à son égard. Je suis introduit dans son intimité ; admis à l'entendre exprimer son affection pour son Fils, à voir les relations rétablies entre Dieu et l'homme.
Ainsi je trouve du repos, et mon coeur est en communion avec Dieu au sujet de son Fils bien-aimé. Le croyant seul en jouit, mais la relation est là. Et si je trouve en moi et autour de moi ce qui afflige mon âme, j'ai en Lui une source inépuisable de joie et de consolation … Que la terre et les cieux soient bouleversés, je continuerai à trouver mon repos en Lui. Quelle bénédiction pour le coeur de posséder l'objet dont Dieu lui-même est occupé !
« Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j'ai trouvé mon plaisir » (Luc 3: 22).
Jean 21 v.12-19:
« … Jésus leur dit : Venez, dînez. Et aucun des
disciples n’osait lui demander : Qui es-tu ? sachant que c’était le Seigneur.
Jésus vient et prend le pain, et le leur donne, et de même le poisson. Ce fut
là la troisième fois déjà que Jésus fut manifesté aux disciples, après qu’il
fut ressuscité d’entre les morts.
Lors donc qu’ils eurent
dîné, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ne font ceux-ci ? Il lui dit : Oui,
Seigneur, tu sais que je t’aime. Il lui dit : Pais mes agneaux. Il lui dit
encore une seconde fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Il lui dit : Oui, Seigneur, tu sais que je
t’aime. Il lui dit : Sois berger de mes brebis. Il lui dit pour la troisième
fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu
? Pierre fut attristé de ce qu’il lui disait pour la troisième fois : M’aimes-tu ? Et il lui dit :
Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais
mes brebis. En vérité, en vérité, je te dis : Quand tu étais jeune, tu te
ceignais, et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras devenu vieux, tu
étendras les mains, et un autre te ceindra, et te conduira où tu ne veux pas.
Or il dit cela pour indiquer de quelle mort il glorifierait Dieu. Et quand il
eut dit cela, il lui dit : Suis-moi. »
Le Seigneur commence par la pleine restauration de l'âme de Pierre. Il ne lui reproche pas sa faute, mais il juge la source du mal qui l'a produite — la confiance en soi. Pierre avait déclaré que si tous reniaient Jésus, lui du moins ne le renierait pas, Le Seigneur lui demande donc : « M'aimes-tu plus que ne font ceux-ci ? » et Pierre est réduit à reconnaître qu'il fallait l'omniscience de Dieu pour savoir que lui, qui s'était vanté d'avoir pour Jésus plus d'amour que les autres, avait réellement quelque affection pour Lui. Cette question répétée trois fois sonde en réalité les profondeurs de son coeur.
Ce ne fut qu'à la troisième fois qu'il dit : «Tu connais toutes choses, tu sais que je t'aime». Jésus ne le laisse pas, que sa conscience n'en soit venue là. Néanmoins la grâce qui agissait pour le bien de Pierre — la grâce qui l'avait suivi malgré tout, priant pour lui avant qu'il eût senti ses besoins ou qu'il eût commis la faute — la grâce est parfaite ici comme auparavant. Car au moment où l'on aurait pu penser que tout au plus il serait restauré par la miséricorde divine, il reçoit le plus grand témoignage de grâce qui pût lui être conféré. Quand il est humilié de sa chute, et amené à dépendre entièrement de la grâce, la grâce surabondante se déploie envers lui. Le Seigneur lui confie ce qu'il aimait le plus — les brebis qu'il venait de racheter. Il les remet aux soins de Pierre. C'est la grâce qui s'élève et demeure au-dessus de tout ce que l'homme est, et qui, par conséquent, produit la confiance, non en soi-même, mais en Dieu comme celui en la grâce duquel on peut toujours se confier, qui est plein de grâce, parfait en grâce Cette grâce est au-dessus, de tout, reste toujours la même, et nous rend capables d'accomplir son oeuvre, et envers qui ? envers l'homme qui en a besoin. Elle crée la confiance selon la mesure dans laquelle elle agit.
Il me semble qu'il y a une progression dans ce que dit le Seigneur à Pierre. Il demande : «M'aimes-tu plus que ne font ceux-ci ?» Pierre dit «Tu sais que je t'affectionne». Jésus répond : « Pais mes agneaux ». La seconde fois, il dit seulement : « M'aimes-tu? » omettant la comparaison entre Pierre et les autres, ce que Pierre avait d'abord prétendu. Pierre réitère la déclaration de son affection. Jésus lui dit : « Sois berger de mes brebis ». La troisième fois, il dit : « M'affectionnes-tu ? » employant les expressions mêmes de Pierre ; et sur la réponse de Pierre qui saisit cet usage de ses paroles par le Seigneur, Jésus dit : « Pais mes brebis ». Les rapports entre Pierre et Christ connu sur la terre, le rendaient capable de paître le troupeau du résidu juif — de nourrir les agneaux en leur montrant le Messie tel qu'il avait été, et d'agir comme un berger en guidant les plus avancés et leur procurant la nourriture.
Mais la grâce du tendre Sauveur ne s'est pas arrêtée là. Pierre pouvait encore sentir le chagrin d'avoir manqué une telle occasion de confesser le Seigneur au moment critique. Jésus l'assure que, s'il avait failli en le suivant avec sa propre volonté, il lui serait permis de le faire par la volonté de Dieu ; et si, lorsqu'il était jeune, il se ceignait lui-même, d'autres le ceindraient quand il serait devenu vieux et le conduiraient où il ne voudrait pas. Il lui serait donné par la volonté de Dieu, de mourir pour le Seigneur, comme précédemment il s'était déclaré prêt à le faire par sa propre force. Maintenant aussi que Pierre était humilié et soumis entièrement à la grâce — qu'il savait qu'il n'avait point de force — qu'il sentait sa dépendance du Seigneur, sa complète incapacité s'il se confiait en sa propre puissance — maintenant, je le répète, le Seigneur appelle Pierre à le suivre ; ce qu'il avait prétendu faire quand le Seigneur lui avait dit qu'il ne le pouvait pas. C'était ce que désirait son coeur … Ce qu'il avait eu la prétention de faire et ne l'avait pu, il le ferait maintenant — suivre Christ en prison et jusque dans la mort.
Luc 15 v. 11-24 :
« Et il dit : Un
homme avait deux fils ; et le plus jeune d’entre eux dit à son père : Père,
donne-moi la part du bien qui me revient. Et il leur partagea son bien. Et peu
de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, s’en alla dehors en un
pays éloigné ; et là il dissipa son bien en vivant dans la débauche. Et après
qu’il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays-là ; et il commença
d’être dans le besoin. Et il s’en alla et se joignit à l’un des citoyens de ce
pays-là, et celui-ci l’envoya dans ses champs pour paître des pourceaux. Et il
désirait de remplir son ventre des gousses que les pourceaux mangeaient ; et
personne ne lui donnait rien. Et étant revenu à lui-même, il dit : Combien de
mercenaires de mon père ont du pain en abondance, et moi je péris ici de faim !
Je me lèverai et je m’en irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché
contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ;
traite-moi comme l’un de tes mercenaires. Et se levant, il vint vers son père.
Et comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, et,
courant [à lui], se jeta à son cou et le couvrit de baisers. Et le fils lui dit
: Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d’être
appelé ton fils. Mais le père dit à ses esclaves : Apportez dehors la plus
belle robe, et l’en revêtez ; et mettez un anneau à sa main et des sandales à ses
pieds ; et amenez le veau gras et tuez-le ; et mangeons et faisons bonne chère
; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était
perdu, et il est retrouvé. Et ils se mirent à faire bonne chère. »
Premièrement son éloignement de Dieu nous est dépeint. Aussi coupable au moment où il franchit le seuil de la maison paternelle et tourne le dos à son père, que lorsqu'il mange des gousses avec les pourceaux, il nous représente l'homme, trompé par le péché, dans le dernier état de dégradation auquel le péché le fait descendre. Ayant dépensé tout ce qui lui été donné selon la nature, il se trouve dans le dénuement. C’est ainsi aussi que plus d'une âme sent la disette en laquelle elle s'est plongée, le vide de tout ce qui l'entoure sans un désir pour Dieu ou pour la sainteté, et souvent sa chute dans ce que le péché a de plus avilissant ! Ce dénuement, dans lequel le fils prodigue se trouve, ne le porte pas vers Dieu, mais le conduit à chercher sa ressource dans ce que peut fournir le pays de Satan où l'on ne donne rien. Il se trouve au milieu des pourceaux. Mais la grâce opère ; et se réveille en son coeur la pensée du bonheur dans la maison de son père, et de la bonté qui y répandait la bénédiction autour d'elle. Là où l'Esprit de Dieu travaille, on trouve toujours deux choses: la conviction apportée à la conscience et l'attrait pour le coeur. C'est réellement la révélation de Dieu à l'âme ; or Dieu est lumière et amour.
Comme lumière Dieu apporte la conviction dans l'âme, mais comme amour il attire à Lui ; alors une vraie confession est produite. Ce n'est pas simplement le fait d'avoir péché, mais d'avoir affaire à Dieu et de le désirer ; mais en même temps la crainte à cause de ce qu'Il est, et cependant on est poussé à aller vers Lui. Tel était le cas de la femme, au chapitre 7 [v.36-50] , et de Pierre dans la nacelle [Luc 5 v.8]. Cela produit la conviction que nous périssons, et un sentiment, faible peut-être mais vrai, de la bonté de Dieu et du bonheur de se trouver en sa présence, quoique nous ne soyons pas encore sûrs d'être reçus ; mais nous ne pouvons plus demeurer dans le lieu où nous périssons. Il y a le sentiment du péché et l'humiliation ; le sentiment qu'il y a de la bonté en Dieu, mais pas encore le sentiment de ce que la grâce de Dieu est réellement.
La grâce attire — on va vers Dieu, mais on se contenterait d'être reçu comme un mercenaire — preuve que, bien que le coeur soit travaillé par la grâce, il n'a pas encore rencontré Dieu. Le progrès, d'ailleurs réel, ne donne jamais la paix. Il y a un certain repos du coeur à aller à Dieu; mais on ne sait pas quelle réception attendre, après s'être rendu coupable d'abandonner Dieu.
Plus le fils prodigue s'approchait de la maison, plus son coeur devait battre à la pensée de rencontrer son père. Mais le père devance sa venue et agit envers lui, non selon ce que mérite son fils, mais selon son propre coeur paternel — seule mesure des voies de Dieu envers nous. Il se jette au cou de son fils, tandis que celui-ci est encore dans ses haillons et avant qu'il ait eu le temps de dire : « Traite-moi comme l'un de tes mercenaires ». Ce n'était plus le moment de le dire. Dire cela était bon pour un coeur qui ne savait comment il serait reçu, mais non pour celui qui avait rencontré Dieu. Celui qui a déjà rencontré Dieu, sait comment il a été reçu. Le fils prodigue se prépare à dire : « Traite-moi comme l'un de tes mercenaires » ; comme le font ceux qui parlent d'une humble espérance et d'une place inférieure ; mais quoique la confession soit complète quand il arrive, le fils prodigue ne dit plus : « Traite-moi comme un mercenaire ». Comment l'aurait-il dit ? Le coeur du père par ses propres sentiments, par son amour pour lui, par la place que son coeur lui avait donnée, avait déterminé, la position du fils. La position du père décidait de celle du fils. Cela se passait entre lui-même et son fils ; mais ce n'était pas tout. Il aimait son fils, même tel qu'il était, mais il ne l'a pas introduit en cet état dans la maison. Le même amour qui l'a reçu comme fils, veut le faire entrer dans la maison en cette qualité, et tel que doit être le fils d'un tel père. Les serviteurs reçoivent l'ordre d'apporter la plus belle robe et de l'en revêtir.
Ainsi aimés et reçus par amour, dans notre misère, nous sommes revêtus de Christ pour entrer dans la maison. Nous n'apportons pas la robe : Dieu nous la fournit. C'est une chose entièrement nouvelle, et nous devenons justice de Dieu en Lui. C'est la plus belle robe du ciel.
1 Pierre 1 v.3-11 :
« Comme sa divine
puissance nous a donné tout ce qui regarde la vie et la piété, par la connaissance
de celui qui nous a appelés par la gloire et par la vertu, par lesquelles il
nous a donné les très-grandes et précieuses promesses, afin que par elles
vous participiez de la nature divine,
ayant échappé à la corruption qui est dans le monde par la convoitise…
; pour cette même raison aussi, y apportant tout empressement, joignez à votre
foi, la vertu ; et à la vertu, la connaissance ; et à la connaissance, la
tempérance ; et à la tempérance, la patience ; et à la patience, la piété ; et
à la piété, l’affection fraternelle ; et à l’affection fraternelle, l’amour ;
car, si ces choses sont en vous et y abondent, elles font que vous ne serez pas
oisifs ni stériles pour ce qui regarde la connaissance de notre Seigneur Jésus
Christ ; car celui en qui ces choses ne se trouvent pas est aveugle, et ne voit
pas loin, ayant oublié la purification de ses péchés d’autrefois. C’est
pourquoi, frères, étudiez-vous d’autant plus à affermir votre appel et votre
élection, car en faisant ces choses vous ne faillirez jamais ; car ainsi
l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ vous
sera richement donnée. »
Je crois qu'une nature est proprement ce qui constitue un être quelconque et le fait être ce qu'il est : un ange, un homme, un animal, etc. Je ne pense pas que 2 Pierre 1 v.4, soit le passage le plus simple et le plus clair pour expliquer ce point, parce que ce passage est particulièrement moral, et indique spécialement ce qui caractérise le chrétien comme tel. Ce qui me fait penser ainsi, c'est que ce passage parle de « très grandes et précieuses promesses », en cela il me semble avoir trait à ce que Jean 3 appelle « né d'eau », et : « Vous êtes déjà nets, à cause de la parole que je vous ai dite ». Cependant on ne peut le séparer de l'autre point — le don de la vie. Mais il parle de promesses, et d'échapper à la corruption qui est dans le monde.
Ce fait d'être né
de nouveau, même les catholiques romains, les Wesleyens aussi, et la
plupart des dénominations évangéliques l'admettent et s'en tiennent là ; elles
admettent une action du Saint Esprit par le moyen de la Parole, en vertu de
laquelle l'homme est moralement purifié. Mais les Wesleyens disent qu'on peut
perdre et retrouver cette purification, et même ceux qui ne vont pas si loin, la
tiennent pour une simple purification de ce qui existe. Les Wesleyens disent
que l'homme avait le corps, l'âme et l'esprit avant la chute ; et qu'après la
chute il a le corps, l'âme et l'esprit corrompus, mais qu'ensuite, étant né de
nouveau, la corruption est enlevée ; que, par conséquent, un homme peut être
absolument parfait, comme homme, si la corruption est entièrement enlevée. Or
je crois (sans traiter maintenant le sujet de la perfection) que c'est pour le
moins une vue des plus défectueuses. Je crois que le Seigneur est un Esprit
vivifiant, et que, par l'opération de l'Esprit Saint, «ce qui est né de l'Esprit est
esprit»,
— non pas l'Esprit qui est Dieu; mais on est vivifié par sa
puissance divine, tout comme ce qui est né de la chair est chair. Je reçois spirituellement de Christ la vie, comme je la reçois
naturellement d'Adam. Dans
ce sens, Christ est ma vie. Il
est la vie éternelle (1 Jean 1), et « celui qui a le Fils de Dieu a
la vie ». Ce
n'est pas moi, qui suis de la chair, qui vis,
mais Christ
vit en moi.
Jean dans son épitre considère, d’une manière abstraite, le
croyant comme « né de Dieu ».
C'est pour cette raison qu'il est dit: «Il ne peut pas pécher, parce qu'il est né de Dieu».
Cette vie, nous l'avons dans la puissance de la résurrection de Christ ; et l'Esprit Saint qui nous a été donné en vertu du sang de Christ, agit intérieurement sur elle. Aussi, comme Dieu avait soufflé en Adam, Christ, après sa résurrection, souffle en ses disciples. C'est pourquoi il est dit : « La loi de l'Esprit de vie dans le Christ Jésus, m'a affranchi de la loi du péché et de la mort » (Romains 8 v.2).
Une grande vérité
accessoire découle de cela, c'est que Christ étant mort, Dieu me
tient pour mort à la chair (Colossiens
3), et j'ai à me tenir pour
tel (Romains
6), et à le réaliser (2
Corinthiens 4), afin que seule
la vie de Christ soit manifestée.
Le point auquel je m'attache à ce sujet, c'est qu'il s'agit d'une communication réelle de la vie, en recevant Christ par la puissance de l'Esprit Saint, de manière que j'ai ce que je n'avais pas auparavant : Christ, devenu spirituellement ma vie par l'Esprit Saint, qui agit en cette vie en puissance ; une création nouvelle en Christ, quoique la chair soit encore là. Or je ne suis pas dans la chair, mais en Christ ; je suis tenu de considérer la chair comme morte, et c'est mon privilège de le faire. Naturellement c'est ce qui nettoie pratiquement, et par la Parole et selon la Parole.
Je ne puis expliquer la chose physiologiquement, mais elle me paraît claire dans l'Ecriture, et en vertu de ce fait, les saints vivront éternellement avec Dieu. « Ce qui est né de l'Esprit est esprit » et participe à la nature de ce dont il est né. Cette nature est sainte, elle aime, et, comme en Christ homme, elle obéit. En un mot, cette vie est, quant à sa nature, la reproduction de la vie de Christ. Si Christ est en vous, le corps est mort à cause du péché ; l'Esprit est vie à cause de la justice.
C'est une chose aussi nouvelle qu'une greffe
sur un arbre sauvage.
Quant à l'idée que nous sommes introduits dans la divinité,
je ne m'en occupe pas, n'ayant jamais auparavant entendu parler d'une telle
chose! … Dieu, comme Etre suprême, ne peut nous communiquer la divinité, mais en donnant la vie, il peut
communiquer les éléments moraux
de ce qu'il est.
« Mais toi, demeure dans les choses que tu as apprises
et dont tu as été pleinement convaincu, sachant de qui tu les as apprises, et que,
dès l’enfance, tu connais les saintes
lettres, qui peuvent te rendre sage à salut par la foi qui est dans le
christ Jésus. Toute écriture
est inspirée de Dieu, et utile
pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin
que l’homme de Dieu soit accompli
et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre. »
Le Seigneur Jésus lui-même dit, en parlant de Moïse: « Si vous ne croyez pas ses écrits, comment croirez-vous mes paroles? » (Jean 5: 46, 47). Ses paroles étaient celles de Dieu ; il ne met pas en contraste ici l'autorité de ce qu'il disait avec l'autorité de la parole écrite, mais le contraste est dans les moyens de communication. Il a plu à Dieu d'employer l'Ecriture comme une autorité permanente. Pierre dit: « Aucune prophétie de l'Ecriture…» (2 Pierre 1: 20, 21). Beaucoup de prophéties n'ont pas été écrites ; elles avaient l'autorité de Dieu pour ceux à qui elles étaient adressées. Car l'Ecriture mentionne plus d'une fois des prophètes qui ont nécessairement prophétisé, sans nous communiquer leurs prophéties.
Une foule de choses dites par Jésus lui-même, ne sont pas reproduites dans les Ecritures (Jean 21: 25); de sorte qu'il n'est pas seulement question de savoir de qui nous avons entendu une vérité, mais aussi du caractère de ce qui a été communiqué. Quand c'est pour le profit permanent du peuple de Dieu ou de son Assemblée, Dieu le fait mettre dans les Ecritures, et cela reste pour l'instruction et la nourriture de ses enfants dans tous les temps.
Les
Ecritures sont l'expression permanente de la pensée et de la volonté
de Dieu, possédant comme
telles son autorité. Elles
sont l'expression de ses pensées. Elles édifient et sont utiles ; mais ce n'est
pas tout : elles sont inspirées.
Les Ecritures enseignent, elles jugent le coeur, elles corrigent, elles disciplinent selon la justice,
afin que l'homme de Dieu soit accompli, c'est-à-dire parfaitement instruit de la volonté de Dieu, son esprit
étant formé par cette volonté et parfaitement
accompli pour toute bonne oeuvre. La puissance qu'il faut pour
exécuter ces choses vient de l'action
de l'Esprit. La sauvegarde contre
l'erreur, la sagesse à salut, découlent des Ecritures qui
sont capables de les procurer.
Cette parfaite et suprême autorité de l'Ecriture met-elle de côté le ministère ? En aucune façon ; elle est le fondement du ministère de la Parole. On est ministre de la Parole ; on proclame — en se reposant sur la Parole écrite — la Parole qui fait autorité pour tous et est la garantie de tout ce que le ministre dit, en communiquant à ses paroles l'autorité de Dieu sur la conscience de ceux qu'il enseigne ou exhorte. Ce que dit la Parole fait taire toute opposition dans le coeur ou dans l'esprit du croyant. C'est ainsi que le Seigneur répondit à Satan, et le réduisit au silence (Luc 4 v.1-13). Celui qui ne se soumet pas aux paroles de Dieu montre par là qu'il est rebelle à Dieu…
L'Ancien Testament ne raconte pas l'histoire de Christ, la mission du Saint Esprit, la formation de l'Assemblée ; parce que ces faits, n'étant pas encore accomplis, ne pouvaient être l'objet de ses instructions historiques et doctrinales ; et l'Assemblée n'était pas même le sujet de la prophétie. Mais maintenant tout est complet ; Paul nous dit qu'il était un serviteur de l'Assemblée pour compléter la parole de Dieu (Colossiens 1 v.25). Les sujets de la révélation étaient alors complétés.
La parole de Dieu parle de grâce aussi bien que de vérité. Elle proclame la grâce et l'amour de Dieu qui a donné son Fils unique, afin que des pécheurs tels que vous et moi, pussent être avec Lui, le connaître, le connaître profondément, intimement, véritablement — et jouir de Lui dès maintenant et pour toujours ; afin que la conscience, parfaitement nettoyée, pût être en joie en sa présence, sans nuage, sans reproche et sans crainte. Etre tout cela dans son amour et de cette manière, c'est la joie parfaite. La Parole écrite vous dira la vérité quant à vous-même ; mais elle vous dira aussi la vérité d'un Dieu d'amour déployant la sagesse de ses conseils.
J'ajouterai pour mon lecteur que le meilleur moyen pour lui de s'assurer de la vérité et de l'autorité de la Parole, c'est de lire la Parole elle-même.
Les Passages de l'Ancien Testament qui fournissent l'immense majorité des preuves alléguées pour la destruction des méchants, parlent de jugement et de destruction dans ce monde seulement. Tout ce qui est au delà, était alors obscur et invisible, sauf des lueurs qui pour la foi traversaient les ténèbres.
Le système de l'Ancien Testament était le gouvernement de Dieu, non le salut qui introduit en la présence de Dieu et donne la vie éternelle, quoique ceux qui appartenaient à ce système fussent sauvés et vivifiés.
Le « Destructionisme » affirme que la vie éternelle est donnée en Christ seul, mais il confond la vie éternelle et l'immortalité de l'âme, deux choses entièrement distinctes. Quant à la vie spirituelle divine, nous n'avons aucune vie en nous ; nous sommes morts. Il ne s'agit pas simplement d'une vie qui n'est pas immortelle ; nous n'en avons aucune. Cette doctrine nie que nous soyons vivants — non pas que l'âme soit immortelle — mais elle prétend que nous n'avons pas de vie en nous. On pourrait aussi bien et d'une manière plus vraie, s'en servir pour prouver que nous ne sommes pas vivants du tout, plutôt que de prouver que l'âme n'est pas immortelle. Cela ne s'applique pas à la question.
Une autre supposition fausse du Destructionisme, qui a servi de base à la pensée de la plupart des esprits qui en sont affectés, est que la mort est la cessation de l'existence. Cela est complètement dénué de fondement. En vérité, c'est une pétition de principe. Cela peut être ou ne pas être autant que l'homme peut le dire, d'après ce qu'il voit ; car au delà de la mort il ne voit rien. Il peut alléguer que la cessation d'une organisation extérieure n'affecte pas et ne peut affecter ce dont il a la conscience, et il peut avoir les plus solides raisons pour rejeter ces suppositions quand la question est «d'être, ou de ne pas être». Il peut spéculer avec Platon, on raisonner rigoureusement comme Butler, mais il ne sait rien. Aussi loin que vont les indices, de l'Ancien Testament pour la foi, ils donnent la pensée que les pharisiens avaient de l'existence de l'âme après la mort (Actes des Apôtres 23 v.8). Par exemple, quand la femme fit monter Samuel, ou quand David dit : «Moi, je vais vers lui, mais lui ne reviendra pas vers moi». Enoch et Elie donnent cependant de plus brillantes espérances au milieu des ténèbres, quoique les ténèbres fussent toujours là. De sorte que le Seigneur pouvait reprocher aux sadducéens de ne pas connaître les Ecritures, ni la puissance de Dieu, en rejetant la résurrection; or la résurrection implique la vérité, péremptoire exprimée en Luc 20 v.37, 38, que «pour lui tous vivent». Les Ecritures ne font à cet égard aucune différence entre les saints et les pécheurs : il n'était pas seulement le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob (non le Dieu des morts, mais des vivants) ; or le fondement de cette vérité n'était pas leur piété, mais le fait que pour Dieu tous vivent, lors même que pour l'homme ils sont morts. Les sadducéens ne sont pas une race nouvelle ; mais ils « errent, ne connaissant pas les Ecritures ». L'Ancien et le Nouveau Testament, l'un comme l'autre, n'expriment nullement la pensée que, pour l'homme, mourir, c'est cesser d'exister : les croyants meurent, Christ mourut tout autant et tout aussi réellement que les pécheurs. Si la mort a le sens de cesser d'exister, alors les saints et Christ ont cessé d'exister. Or ce qui a cessé d'exister peut-il ressusciter ? Mais cette question contient un autre point vital. L'expiation est non avenue, de même que notre responsabilité à laquelle elle s'applique. Si je n'ai pas plus d'âme qu'une bête, bien que d'une nature animale de beaucoup supérieure, ma responsabilité n'existe plus. Vous ne pouvez rendre responsables de péchés un chien ou un éléphant.
Quand je suis converti je me repens, je juge
mes péchés passés ; je sens que j'ai manqué à ma responsabilité ; j'apprends que, par une
grâce infinie, Christ est mort pour mes péchés. Ce n'est pas seulement qu'Il devient la vie — une vie nouvelle pour mon
âme. Grâces à Dieu, cela est vrai ; mais
il est mort, et a fait
propitiation pour mes fautes, pour mes péchés, quand je n'avais pas encore cette vie. Il
est mort pour mes péchés,
et cela afin que je vive. Si la vie éternelle était donnée à un animal, il
ne pourrait se repentir de fautes passées ; le Seigneur, soit dit en toute
révérence, ne pourrait faire propitiation pour ses péchés précédents ; il l'a fait pour
les miens, béni soit son nom.
« Au commencement était la Parole ; et la Parole était auprès de Dieu ; et la Parole était Dieu. Elle était
au commencement auprès de Dieu. Toutes choses furent faites par elle, et sans
elle pas une seule chose ne fut faite de ce qui a été fait. En elle était la
vie, et la vie était la lumière des hommes. Et la lumière luit dans les
ténèbres ; et les ténèbres ne l’ont pas comprise.
Il y eut un homme
envoyé de Dieu ; son nom était Jean …
pour rendre témoignage de la lumière : la vraie lumière était celle,
qui, venant dans le monde, éclaire tout homme. Il était dans le monde, et le monde fut fait par lui ; et
le monde ne l’a pas connu. Il vint chez soi ; et les siens ne l’ont pas reçu.
Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de
Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom ; lesquels sont nés, non pas de
sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.
Et la Parole devint chair, et habita au milieu de nous (et nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un fils unique de la part du Père) pleine de grâce et de vérité ; … Car la loi a été donnée par
Moïse; la grâce et la vérité vinrent
par Jésus Christ. Personne ne
vit jamais Dieu ; le Fils unique,
qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître.»
Matthieu 1 v.23 :
« ‘Voici, la vierge sera enceinte et enfantera un fils, et on appellera son nom Emmanuel’, ce qui, interprété, est : Dieu avec nous. »
Christ était le Jéhovah de l'Ancien Testament qui pouvait dire : « Y a-t-il un Dieu hors moi? je n'en connais point » (Esaïe 44 v.8).
Toute la plénitude de la déité a habité et habite «corporellement en Lui».
Il était « Emmanuel » (Dieu avec nous) — son nom était appelé « Jésus » (JAH — le Sauveur), car « c'est lui qui sauvera son peuple de leurs péchés ». Quand Esaïe (Esaïe 6) vit l'Eternel des armées, trois fois saint, il vit la gloire de Christ et parla de Lui (Jean 12: 41). Voyez aussi Daniel 7: 9, 22; 1 Timothée 6: 15; Apocalypse 19: 11, 16.
Nous lisons: « Au commencement était la Parole, et la Parole était auprès de Dieu; et la Parole était Dieu ». Quelque éloigné que soit un commencement auquel ma pensée puisse atteindre, Il était déjà alors. Et, afin qu'on ne puisse alléguer que la Parole était inhérente comme « raison », sans être une PERSONNE, l'Ecriture ajoute : « Elle était au commencement auprès de Dieu », elle était toujours une personne distincte. Et, de peur qu'on n'allègue qu'il était en quelque mesure inférieur, Paul nous dit : « En lui, toute la plénitude s'est plue à habiter » (Colossiens 1 v.19), car c'est là la vraie force du passage. Ainsi il déclare que le fait a eu lieu, « car en lui habite toute la plénitude de la déité corporellement » (Colossiens 2 v.9). Personnellement, il « s'est anéanti lui-même » (Philippiens 2 v.7). Il n'aurait pu le faire s'il n'avait été Dieu. C'est un péché pour une créature d'abandonner son premier état. Le Seigneur souverain peut descendre en grâce ; chez lui c'est de l'amour. Dans cette position, il reçoit tout. Toutes les paroles qu'il prononce lui sont données.
Quoique immuable dans sa nature comme Dieu, il est néanmoins ici-bas un homme dépendant. Il vit de toute parole qui sort de la bouche de Dieu — il est scellé par le Père ; alors la gloire qu'il avait avant que le monde fût, lui est donnée du Père. Or, dans cette condition de serviteur obéissant, ayant une révélation que Dieu lui a donnée, le jour et l'heure de son action judiciaire n'étaient pas révélés (Marc 13 v.32). « Ce n'est pas à vous », dit-il à ses disciples, « de connaître les temps ou les saisons que le Père a réservés à sa propre autorité » (Actes des Apôtres 1 v.7). Le Psaume 110 répond exactement à cela : « Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je mette tes ennemis pour le marchepied de tes pieds ». Quand ? Assieds-toi là, dans cette place de gloire, jusqu'à ce que … ; il n'est rien dit de plus. Or, je ne prétends pas expliquer — à Dieu ne plaise que je le fasse — comment ces choses se concilient.
Je vois pleinement dans les Ecritures, non
pas simplement la divinité
(Romains 1 v.20), mais
la
déité de Christ (Colossiens 2 v.9), maintenue par la
vérité que nul ne peut connaître le Fils,
si ce n'est le Père. Le Père, nous le connaissons : il est
simplement le Dieu adorable (Matthieu 11 v.27). La nature divine du Fils semblait, pour ainsi dire, exposée à un
danger par sa complète
humiliation ; il n'en est pas ainsi du Père. La nature du Fils est sauvegardée (quant à mes pensées) par le fait que son Etre est absolument insondable.
Je crois qu'il est tel. Je
sais qu'il est le Fils ; je sais qu'il
est un homme, un vrai homme. Je sais qu'il
est « Je SUIS », « le vrai Dieu ». Comment concilier
cela, je ne le sais, quoique je voie et sache que
ces choses vont ensemble — je suis bien aise de ne pas le savoir comme
créature. Si je le
savais, j'aurais
perdu cette plénitude divine
qui, si elle avait pu être sondée quand elle habitait dans
l'humanité, n'aurait pas alors
été vraiment divine. Par grâce, je connais Dieu ; l'homme aussi,
je le connais dans un certain sens ; mais Dieu devenu homme, est au delà de tout — même de mes pensées spirituelles. Qu'il en soit ainsi, c'est une grâce infinie,
et pour
moi un sujet d'adoration. Je suis certain, pour la bénédiction de mon âme, qu'il est à la fois homme
et Dieu, — Fils du Père aussi — car les personnes sont aussi distinctes
que leur nature est véritable. Dite à un chrétien
que le Fils a envoyé le Père, aussitôt il s'indignerait instinctivement. Mais dites-lui que le Père a envoyé le Fils, c'est
un sujet de profonde joie pour
son âme.
« Car comme le corps sans esprit est mort, ainsi aussi la foi sans les œuvres est morte. »
Jacques 2 v.8-13 :
« Si en effet vous
accomplissez la loi royale,
selon l’écriture : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même’, vous faites bien ;
mais si vous faites acception de personnes, vous commettez le péché, et vous
êtes convaincus par la loi comme transgresseurs. Car quiconque gardera toute la loi et faillira en un seul point,
est coupable sur tous. Car celui
qui a dit : ‘Tu ne commettras pas adultère’, a dit aussi : ‘Tu ne tueras pas’.
Or si tu ne commets pas adultère, mais que tu tues, tu es devenu transgresseur
de la loi. Ainsi parlez, et ainsi agissez comme devant être jugés par la loi de la liberté ; car le
jugement est sans miséricorde pour celui qui n’a pas usé de miséricorde. La
miséricorde se glorifie vis-à-vis du jugement. »
Jacques 2 v.21-26 :
« Abraham, notre père, n’a-t-il
pas été justifié par des œuvres, ayant offert son fils Isaac sur l’autel? Tu
vois que la foi agissait avec ses œuvres ; et par les œuvres la foi fut rendue
parfaite. Et l’écriture a été accomplie qui dit : ‘Et Abraham crut Dieu, et
cela lui fut compté à justice’ ; et il a été appelé ami de Dieu. Vous voyez
qu’un homme est justifié par les œuvres et non par la foi
seulement. Et pareillement Rahab
aussi, la prostituée, n’a-t-elle pas été justifiée par les œuvres, ayant
reçu les messagers et les ayant mis dehors par un autre chemin ? Car comme le
corps sans esprit est mort, ainsi aussi la
foi sans les œuvres est morte. »
Quand Paul avait été dans le troisième ciel, il n'était après tout qu'un pauvre mortel ; et, respectueusement parlant, comme Dieu l'avait exposé au danger, quoique ce fût pour sa bénédiction, il lui envoya un correctif. Le mal qui se trouvait en Paul nécessitait sans doute cela. Mais la bonté même de Dieu, pensant en grâce au mal qui est en nous, le lui avait envoyé. Paul, on peut le voir, en tira occasionnellement profit et avantage. [2 Corinthiens 12 v.1-10]
Or je ne dis pas que l'épître de Jacques soit une écharde pour la chair [2 Corinthiens 12 v.7], mais elle en est un excellent correctif ; elle est une ceinture autour des reins. Par elle, nos reins sont ceints de la vérité [Ephésiens 6 v.10-20] ; vérité extrêmement élevée et céleste, dans laquelle nous sommes introduits ; élévation à laquelle la foi nous amène. Le fait que c'est la foi (c'est-à-dire un principe qui nous sort de nous-mêmes pour nous établir sur ce qui est en Dieu et sur sa révélation), pourrait nous amener, comme Paul, à cause de notre profonde perversité, non pas à être hors de la chair, ce qui devrait avoir lieu, mais à nous enfler, à nous servir de notre liberté comme d'une occasion pour la chair [Galates 5 v.13]. Il est terrible qu'il en soit ainsi ; mais c'est notre condition à nous, pauvres misérables créatures.
Jacques, en réalité Dieu, nous montre, avec une énergie morale particulière, qui agit puissamment sur la conscience, que la puissance réelle de la foi se montre dans notre vie. Sa réalité se distingue à ses fruits, et cette parole nous met à l'épreuve. Nul plus que Jacques ne parle de ces choses, comme étant le fruit de la grâce souveraine selon toute l'excellence qu'elle a dans les écrits de Paul. « De sa propre volonté, il nous a engendrés par la parole de la vérité, pour que nous soyons une sorte de prémices de ses créatures » (Jacques 1 v.18).
Il rattache aussi cette vie à la loi de la liberté où la nouvelle nature, le nouvel homme et la volonté prescrite marchent ensemble. Si je commande à mon enfant de se rendre où il désire aller, et que je lui en indique le chemin, c'est l'obéissance ; mais c'est la loi de la liberté.
Jacques parle de trois lois, ou de la loi sous trois aspects. D'abord, la loi proprement dite, sous laquelle, si l'on est coupable en un point, on l'est en tous. L'autorité du législateur a été méprisée là où la convoitise agissait. On est tout à fait coupable. Secondement, la loi royale de perfection subjective : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. C'est faire ce qui est bien. Troisièmement, la loi parfaite de la liberté dans laquelle je regarde ; c'est-à-dire la révélation du chemin de la nature divine dont je suis rendu participant. La révélation m'en montre la perfection, la nature divine m'y fait trouver mes délices. Je suis actuellement béni en accomplissant cette loi.
Que Jacques parle uniquement des fruits de la foi dans la justification
par les oeuvres, et cela est évident par le fait que les exemples qu'il
prend n'étaient pas du tout
les fruits de la conscience naturelle.
L'un est l'exemple d'un père faisant mourir son
fils, l'autre celui d'une prostituée trahissant son pays. Abraham abandonnait tout à Dieu, même les promesses selon la chair, dans
une obéissance absolue, comptant sur Lui, même pour recouvrer son fils Isaac,
selon la parole de Dieu; l'autre s'identifiait avec le peuple de l'Eternel
avant qu'ils eussent remporté une seule victoire en Canaan sur leurs puissants
ennemis.
Nul ne pénètre par la Parole plus
profondément que Jacques dans les principes et l'activité du coeur humain, ou
ne considère la grâce et la foi comme étant tout ; mais il veut que ce soit une chose réelle et pratique, et non
une connaissance spéculative. Nous avons besoin de
cela, et nous en jouissons si nous sommes vrais de coeur.
« Or soyez en garde contre
les faux prophètes qui viennent à vous en habits de brebis, mais qui au dedans sont des
loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à
leurs fruits. Cueille-t-on du raisin sur des épines, ou des figues sur des
chardons ? Ainsi tout bon arbre produit de bons fruits, mais l’arbre mauvais produit de
mauvais fruits. Un bon arbre ne peut pas produire de mauvais fruits, ni un arbre mauvais produire de bons
fruits. Tout arbre qui ne produit pas de bon fruit est coupé et jeté au feu. Ainsi
vous les reconnaîtrez à leurs fruits.»
« Et comme il sortait sur la route,
un homme accourut, et, se jetant à genoux devant lui, il lui demanda : Bon maître,
que ferai-je afin que j’hérite de la vie éternelle ? Et Jésus lui dit :
Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon, sinon un seul, Dieu. Tu sais les
commandements : Ne commets point adultère ; ne tue point ; ne dérobe point ; ne
dis point de faux témoignage ; ne fais tort à personne ; honore ton père et ta
mère. Et répondant, il lui dit : Maître, j’ai gardé toutes ces choses dès ma
jeunesse. Et Jésus, l’ayant regardé, l’aima, et lui dit : Une chose te manque :
va, vends tout ce que tu as et donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le
ciel, et viens, suis-moi, ayant chargé la croix. Et lui, affligé de cette
parole, s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. Et Jésus, ayant
regardé tout à l’entour, dit à ses disciples : Combien difficilement ceux qui
ont des biens entreront-ils dans le royaume de Dieu ! »
« Que dirons-nous donc ?
La loi est-elle péché ? — Qu’ainsi n’advienne ! Mais je n’eusse pas connu le
péché, si ce n’eût été par [la] loi ; car je n’eusse pas eu conscience de la
convoitise, si la loi n’eût dit : ‘Tu ne convoiteras point’. Mais le péché,
ayant trouvé une occasion par le commandement, a produit en moi toutes les
convoitises, car sans la loi le péché est mort. Or moi, étant autrefois sans
loi, je vivais; mais le commandement étant venu, le péché a repris vie, et moi
je mourus ; et le commandement qui était pour la vie, a été trouvé lui-même
pour moi pour la mort. Car le péché, ayant trouvé une occasion par le
commandement, me séduisit, et par lui me tua. »
Jean 8 v.3-11 :
« Et les scribes et les
pharisiens lui amènent une femme surprise en adultère ; et l’ayant placée
devant lui, ils lui disent : Maître, cette
femme a été surprise sur le fait même, commettant adultère. Or, dans la loi, Moïse nous a commandé
de lapider de telles femmes : toi donc, que dis-tu ? Or ils disaient cela pour
l’éprouver, afin qu’ils eussent de quoi l’accuser. Mais Jésus, s’étant baissé,
écrivait avec le doigt sur la terre. Et comme ils continuaient à l’interroger,
s’étant relevé, il leur dit : Que celui de vous qui est sans péché, jette le premier la pierre contre
elle. Et s’étant encore baissé, il écrivait sur la terre. Et eux, l’ayant
entendu, sortirent un à un, en commençant depuis les plus anciens jusqu’aux
derniers ; et Jésus fut laissé seul avec la femme devant lui. Et Jésus, s’étant
relevé et ne voyant personne que la femme, lui dit : Femme, où sont-ils, ceux-là, tes accusateurs ? Nul ne
t’a-t-il condamnée ? Et elle dit : Nul, Seigneur. Et Jésus lui dit : Moi non
plus, je ne te condamne pas ; va, — dorénavant ne pèche plus. »
Le jeune homme qui vint au Seigneur en demandant : «Quel bien ferai-je?» et disant: «J'ai gardé toutes ces choses dès ma jeunesse» [Marc 10 v.17-27 & Luc 18 v.18-27], n'avait pas
une mauvaise conscience au sens propre du mot. Il pensait qu'il se conduisait
très bien, et il vint pour savoir quelle était la meilleure chose qu'il pût
faire; il ne demandait pas à être sauvé.
Le Seigneur agit avec lui comme il fit avec Saul de Tarse. Il applique la loi aux mobiles mêmes de son coeur. Saul pouvait être satisfait de ce qu'il était sans reproche quant à la justice qui est par la loi, [Philippiens 3 v.6] mais quand la loi disait: « Tu ne convoiteras pas », tout était fini [Romains 7 v.7]. Il était découvert et condamné : « Etant autrefois sans loi, je vivais; mais le commandement étant venu, le péché a repris vie, et moi je mourus » [Romains 7 v.9-10]. Pourquoi ? Non pas parce que la loi est mauvaise, mais parce qu'elle est juste et que je ne le suis pas. Le Seigneur ne reproche pas au jeune homme de n'avoir pas observé la loi. Il lui dit d'aller, de vendre tout ce qu'il possédait et de le donner aux pauvres. Cela fait ressortir immédiatement la convoitise, l'amour de l'argent : « Et il s'en alla tout triste, car il avait de grands biens ».
Voyez encore comment le Seigneur se sert de la loi, dans le cas de la femme surprise en adultère (Jean 8). Les scribes et les pharisiens l'amènent devant Lui, espérant méchamment le prendre en faute. S'il disait: Lapidez-la, il ne se montrait pas plus un Sauveur que la loi; s'il disait: Ne la lapidez pas, il violait la loi. Le Seigneur n'affaiblit pas l'autorité de la loi, mais il leur applique à tous la lumière, en disant : « Que celui de vous qui est sans péché, jette le premier la pierre contre elle ». Ils se trouvent placés en la présence de Dieu, et ils sortent un à un, reconnaissant pratiquement qu'ils avaient tous péché, et qu'ils étaient sous la condamnation de la loi. Ils éprouvent la puissance révélatrice de Dieu — le voile est enlevé, et ils ne peuvent le supporter.
Notre conscience peut être tout à fait à l'aise pendant que nous sommes loin de Dieu et que nous ne sommes pas réveillés ; mais dès que nous venons à considérer ce que nous sommes en présence de Dieu, nous découvrons que notre cas est désespéré. Nous savons tous, plus ou moins, ce qu'est la propre justice, et nous pouvons assez bien nous en accommoder, jusqu'à ce que nous sentions l'œil de Dieu sur nous. Il n'y a pas d'homme non lavé dans le sang de Christ, qui, s'il était appelé à venir répondre de lui-même à Dieu, ne cherchât à fuir aussi vite qu'il pourrait. Il pourrait avoir une excellente réputation et la mériter aussi, mais il n'a pas une conscience parfaite. Nous pouvons marcher longtemps comme des honnêtes gens, sans rien qui choque la conscience ; mais du moment que la présence de Dieu est reconnue, le voile disparaît, on voit Dieu, et sa Parole sonde les pensées et les intentions du coeur : nous comprenons alors les paroles du pauvre Job (et il n'y avait aucun homme comme lui sur toute la terre) : « Il ne lui répondra pas sur un point entre mille ». « Si j'étais parfait, il me montrerait pervers. Si je me lave avec de l'eau de neige, et que je nettoie mes mains dans la pureté, alors tu me plongeras dans un fossé et mes vêtements m'auront en horreur ». C'est-à-dire que, quoiqu'il fût pur aux yeux des hommes, il était au regard de Dieu comme un homme sorti d'un fossé. Il dit ensuite : « Il n'y a pas entre nous un arbitre qui mettrait sa main sur nous deux. Qu'il retire sa verge de dessus moi, et que sa terreur ne me trouble pas ». C'est ce que nous avons trouvé en Christ, Dieu a ôté notre terreur et notre crainte (1 Jean 4 v.17-18).
La loi connue dans sa spiritualité est très utile de
cette manière pour convaincre l'âme. Elle exige de nous ce que nous devons
être pour Dieu, et la loi de Dieu nous l'indique ;
alors elle nous dit, si nous n'y
répondons pas, que nous sommes maudits. L'apôtre fait même un pas de plus en Romains 7. Un homme peut être vivifié, né de Dieu, de manière à
dire : Je hais ces choses mauvaises que je pratique. La loi dit : Je les hais aussi, et c'est
pourquoi je te maudis. C'est parce que la
loi est parfaite, « sainte, juste et bonne
», qu'elle nous tue ; elle
nous tue moralement, parce que nous
sommes pécheurs. Elle est utile de
cette manière, mais cela finit toujours par la condamnation… Quand la loi se présente à la conscience en disant : « Tu
ne convoiteras pas », aucun homme ne peut y faire face ; la convoitise de la
chair est découverte, et il est
démontré qu'elle ne se soumet pas à la loi de Dieu. « Et ceux qui sont dans la chair ne
peuvent plaire à Dieu ». Voilà la somme de la
loi. Quelquefois la chair peut se livrer à des excès et à
des orgies, d'autres fois elle peut être très respectable ; mais ce qui est vrai de tous les hommes dans leur état naturel comme enfants
d'Adam, c'est que
l'homme est un arbre mauvais
et ne peut porter de bons fruits.
Josué 1 v.1-9 :
« Et il arriva, après la
mort de Moïse, serviteur de l’Éternel, que l’Éternel parla à Josué, fils de
Nun, qui servait Moïse, disant : Moïse, mon serviteur, est mort ; et
maintenant, lève-toi, passe ce Jourdain, toi et tout ce peuple, pour entrer
dans le pays que je leur donne à eux, les fils d’Israël. Tout lieu que foulera
la plante de votre pied, je vous l’ai donné, comme j’ai dit à Moïse. Vos
frontières seront depuis le désert et ce Liban jusqu’au grand fleuve, le fleuve
Euphrate, tout le pays des Héthiens, et jusqu’à la grande mer, vers le soleil
couchant. Personne ne tiendra devant toi, tous les jours de ta vie ; comme j’ai
été avec Moïse, ainsi je serai avec toi : je ne te laisserai point et je ne
t’abandonnerai point. Fortifie-toi et
sois ferme, car toi, tu feras hériter à ce peuple le pays que j’ai juré à
leurs pères de leur donner. Seulement fortifie-toi et sois très-ferme, pour prendre garde à faire
selon toute la loi que
Moïse, mon serviteur, t’a commandée ; ne t’en écarte ni
à droite ni à gauche,
afin que tu prospères partout où tu iras. Que ce livre de la loi ne
s’éloigne pas de ta bouche, et médite-le
jour et nuit, afin que tu prennes garde à faire selon tout
ce qui y est écrit, car alors tu feras réussir tes voies, et alors tu
prospéreras. Ne t’ai-je pas commandé
: Fortifie-toi et sois ferme ? Ne te laisse point terrifier, et ne sois point effrayé ; car l’Éternel, ton Dieu, est avec
toi partout où tu iras. »
Il n'y a rien de plus déraisonnable pour le monde que la marche tracée pour nous par la Parole
— rien qui nous expose plus à la haine de son prince. Si Dieu n'est pas avec nous dans ce chemin, il n'y a rien
de plus insensé ; s'il y est avec nous, rien de plus
sage. Si nous n'avons pas la
force que donne sa présence,
nous n'osons pas nous fier à
sa parole ; dans ce cas, nous devons nous garder de sortir pour
combattre. Mais ayant le courage que
donne la toute-puissance de Dieu
par ses promesses, nous pouvons nous attacher à la bonne et précieuse Parole de notre
Dieu : ses préceptes les plus sévères ne sont que la
sagesse qui nous fait découvrir la chair, et des instructions sur la manière de
la mortifier, en sorte qu'elle ne puisse ni nous aveugler, ni nous enchaîner.
Le sentier le plus difficile, celui qui nous conduit à la lutte la plus ardente, n'est autre que le chemin de la victoire et du repos qui nous fait avancer dans la connaissance de Dieu. C'est le chemin dans lequel nous sommes en communion avec Dieu, avec Celui qui est la source de toute joie ; c'est le gage et l'avant-goût d'un bonheur éternel et infini.
L'Eternel exhorte Josué à étudier soigneusement ce livre de la loi : « Car alors tu feras réussir tes voies, et alors tu prospéreras » (chapitre 1: 7, 8). Nous trouvons donc ici les deux grands principes de la vie et de l'activité spirituelles : premièrement, la présence assurée de la toute-puissance de Dieu, de sorte que rien ne peut tenir devant son serviteur ; secondement, la réception de sa Parole, la soumission à sa Parole, l'étude attentive de sa Parole, la prenant pour un guide absolu et ayant le courage de le faire, à cause des promesses et des exhortations de Dieu.
En un mot, l'Esprit et la Parole sont le tout de la vie spirituelle. Revêtue de cette puissance, la foi va de l'avant, fortifiée par la Parole encourageante de notre Dieu. Dieu a dans le monde un chemin où Satan ne peut nous atteindre. C'est celui où Jésus a marché. Satan est le prince de ce monde ; mais il y a un sentier divin pour le traverser, un sentier unique où la puissance de Dieu se trouve. La Parole nous le révèle. C'est ainsi que le Seigneur a lié l'homme fort. Il agissait par la puissance de l'Esprit et faisait usage de la Parole. On ne peut séparer l'Esprit et la Parole sans tomber soit dans le fanatisme, soit dans le rationalisme — sans se placer hors de la dépendance et de la direction de Dieu. La simple raison deviendrait le maître des uns, et l'imagination, celui des autres.
Quoique le commandement de Dieu (« Ne t'ai-je pas commandé ? » chapitre 1 v.9) nous inspire un courage que nous n'aurions pas sans lui, aucune révélation n'est en elle-même la force pour agir.
Nous avons dans le Nouveau Testament un exemple frappant de ce principe. Paul fût ravi jusqu'au troisième ciel où il entendit des choses qu'il n'est pas permis à l'homme d'exprimer (2 Corinthiens 12). Etait-ce cela qui lui donnait la force dans la lutte ? Sans doute, cela donnait intérieurement à ses pensées un essor qui a réagi sur son oeuvre entière ; mais ce n'était pas la force pour accomplir l'oeuvre. Au contraire, cela tendait à nourrir la fausse confiance de la chair, ou du moins la chair l'aurait fait servir à la glorification de soi-même.
De telles révélations rendaient l'humiliation nécessaire, et tiraient de Dieu, non de nouvelles faveurs (bien que tout fût
faveur), mais ce qui humiliait
l'apôtre et le rendait faible
et méprisable
quant à la chair. Etant donc faible, la force lui est fournie d'une
autre manière : non par l'usage ou la conscience des révélations, ce
qui l'aurait rendu faible, en servant à l'exaltation de la chair, mais par la grâce et la force de Christ, lesquelles
s'accomplissaient dans cette infirmité. Là se trouvait sa seule force
; et il se glorifiait dans cette
infirmité dans laquelle la
puissance de Christ s'accomplissait en lui, l'infirmité donnant
à cette puissance l'occasion
de se manifester. Cette infirmité, en prouvant que Paul était faible, prouvait
aussi que Christ lui-même était dans l'oeuvre avec Paul.
Nous avons toujours besoin de recevoir de
Christ une force immédiate
quand nous agissons de sa part — une
force qui s'accomplit dans la faiblesse, pour faire son
oeuvre — une force permanente,
car
sans Lui nous ne pouvons rien.
Rappelons-nous cette vérité.
Apocalypse 20 v.11-15 :
Et je vis les morts, les grands et les
petits, se tenant devant le trône ; et des livres furent ouverts
; et un autre livre fut ouvert qui est celui de la vie. Et les morts furent jugés d’après
les choses qui étaient écrites dans les livres, selon leurs œuvres. Et la mer rendit les morts qui étaient
en elle ; et la mort et le hadès rendirent les morts qui étaient en eux, et ils
furent jugés chacun selon leurs œuvres. Et la mort et le hadès furent jetés
dans l’étang de feu : c’est ici la
seconde mort, l’étang de feu.
Et si quelqu’un n’était pas
trouvé écrit dans le livre de
vie, il était jeté dans
l’étang de feu. »
Apocalypse 21 v.1-9:
« Et je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le
premier ciel et la première terre s’en étaient allés, et la mer n’est
plus.
Et
je vis la sainte cité, nouvelle Jérusalem, descendant du ciel d’auprès de Dieu,
préparée comme une épouse ornée pour son mari. .... Et Dieu essuiera
toute larme de leurs yeux ; et la mort ne sera plus ; et il n’y aura plus ni
deuil, ni cri, ni peine, car les premières choses sont passées. Et celui
qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. ... À
celui qui a soif, je donnerai, moi, gratuitement, de la fontaine de l’eau de la
vie. Celui qui vaincra héritera de ces choses, et je lui serai Dieu, et lui me
sera fils. Mais quant aux timides, et aux incrédules, et à ceux qui se sont
souillés avec des abominations, et aux meurtriers, et aux fornicateurs, et aux
magiciens, et aux idolâtres, et à tous les menteurs, leur part sera dans l’étang brûlant de feu et de soufre,
qui est la seconde mort.
Et l’un des sept anges qui avaient eu les sept coupes pleines des sept dernières plaies, vint et me parla, disant : Viens ici, je te montrerai l’épouse, la femme de l’Agneau. »
Voici maintenant le jugement des morts.
Il n'est pas question de la venue de Christ ici. (comparez Apocalypse 19 v.11 avec ch. 21 v.1).
Un grand trône blanc, est dressé ; le jugement s'y exerce selon la pureté de la nature de Dieu. Il ne s'agit pas ici des voies de Dieu envers la terre, ou envers la puissance du mal, mais envers les âmes. Le ciel et la terre, scènes du jugement, disparaissent ; les secrets des coeurs des hommes sont jugés par Celui qui les connaît tous (Romains 2 v.16 : « seront jugés, … au jour où Dieu jugera par Jésus Christ les secrets des hommes, selon mon évangile. » ).
Le ciel et la terre s'enfuient de devant la face de
Celui qui est assis sur le trône, et les
morts, les grands et les petits, se
tiennent devant le trône, (Jean 5 v.28-29 : « car
l’heure vient en laquelle tous ceux
qui sont dans les sépulcres entendront sa voix ; et ils sortiront, ceux qui auront pratiqué le bien, en résurrection de vie ; et ceux
qui auront fait le mal, en résurrection
de jugement. » ; Actes des Apôtres 24 v.15 : « …
ayant espérance en Dieu, — espérance que ceux-ci nourrissent aussi eux-mêmes, —
qu’il y aura une résurrection,
tant des justes que
des injustes. »).
Le jugement est selon les oeuvres, d'après ce qui est écrit dans les livres de mémoire (Jean 12 v.48 : « Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles, a qui le juge ; la parole que j’ai dite, celle-là le jugera au dernier jour. » ).
Cependant un autre élément est mis en évidence.
La grâce souveraine seule avait sauvé selon le dessein de Dieu (2 Timothée 1 v.8-10 : « … l’évangile, selon la puissance de Dieu, qui nous a sauvés et nous a appelés d’un saint appel, non selon nos œuvres, mais selon son propre dessein, et sa propre grâce qui nous a été donnée dans le christ Jésus avant les temps des siècles, mais qui a été manifestée maintenant par l’apparition de notre Sauveur Jésus Christ, qui a annulé la mort et a fait luire la vie et l’incorruptibilité par l’évangile … » ; Ephésiens 2 v.8-9 : « … vous êtes sauvés par la grâce, par la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ; non pas sur le principe des œuvres, afin que personne ne se glorifie … » ). Il y avait un livre de vie. Quiconque n'y était pas écrit était jeté dans l'étang de feu.
Mais c'est la scène de clôture et de séparation finale pour toute la race des hommes et pour ce monde. Et, bien que chaque homme soit jugé selon ses oeuvres, toutefois la grâce souveraine seule en a délivré quelques-uns ; et quiconque n'était pas trouvé dans le livre de la grâce était jeté dans l'étang de feu. La mer rendit les morts qui étaient en elle ; la mort et le hadès rendirent les leurs.
Le jugement divin met fin pour toujours à la mort et au hadès. Le
ciel et la terre s'enfuient, mais ils
renaîtront ; la mort et le hadès jamais. Il n'y a pour eux qu'une destruction et un
jugement divins. Ils sont considérés comme la
puissance de Satan. Il a la puissance de la mort et les portes
du hadès ; c'est pourquoi la mort et le hadès sont
détruits judiciairement pour toujours, Ils n'auront plus jamais de puissance. Ils sont personnifiés; mais il n'est pas question naturellement de les
tourmenter ou de les punir; c'est
quand le diable lui-même est jeté dans l'étang de feu qu'il est question de
tourment au chapitre 20 v.10 (« Et le diable
qui les avait égarés fut jeté dans
l’étang de feu et de soufre, où sont et la bête et le faux prophète ;
et ils seront tourmentés, jour et nuit, aux siècles des siècles. »). Mais la mort n'était
pas détruite alors; car les méchants qui étaient morts n'avaient pas encore été
ressuscités pour le jugement. Maintenant ils
le sont ; et le dernier ennemi est détruit. Je ne doute pas que la force de l'image ne soit dans ce que tous les morts maintenant jugés (tout le
contenu du hadès, dans lequel s'était trouvée la puissance de la mort) sont jetés dans l'étang de feu,
de sorte que la mort et le hadès qui n'avaient d'existence que dans leur état,
sont détruits entièrement et judiciairement en y étant jetés.
Les saints étaient sortis dès longtemps de la mort et du hadès (1 Corinthiens 15 v.51-57 : « Voici, je vous dis un mystère : Nous ne nous endormirons pas tous, mais nous serons tous changés : en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette, car la trompette sonnera et les morts seront ressuscités incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce mortel revête l’immortalité. Or quand ce corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite : « La mort a été engloutie en victoire ». « Où est, ô mort, ton aiguillon ? où est, ô mort, ta victoire ? ». Or l’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la puissance du péché, c’est la loi. Mais grâces à Dieu, qui nous donne la victoire par notre seigneur Jésus Christ ! » ; 1 Thessaloniciens 4 v.13-18 : « 13 Or nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance à l’égard de ceux qui dorment, afin que vous ne soyez pas affligés comme les autres qui n’ont pas d’espérance. Car si nous croyons que Jésus mourut et qu’il est ressuscité, de même aussi, avec lui, Dieu amènera ceux qui se sont endormis par Jésus. (Car nous vous disons ceci par la parole du Seigneur : que nous, les vivants, qui demeurons jusqu’à la venue du Seigneur, nous ne devancerons aucunement ceux qui se sont endormis. Car le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement, avec une voix d’archange, et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel ; et les morts en Christ ressusciteront premièrement ; puis nous, les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air ; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. Consolez-vous donc l’un l’autre par ces paroles). » ; Apocalypse 20 v.4-6 : « Et je vis des trônes, et ils étaient assis dessus, et le jugement leur fut donné ; et les âmes de ceux qui avaient été décapités pour le témoignage de Jésus, et pour la parole de Dieu ; et ceux qui n’avaient pas rendu hommage à la bête ni à son image, et qui n’avaient pas reçu la marque sur leur front et sur leur main ; et ils vécurent et régnèrent avec le Christ mille ans : le reste des morts ne vécut pas jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis. C’est ici la première résurrection. Bienheureux et saint celui qui a part à la première résurrection : sur eux la seconde mort n’a point de pouvoir ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui mille ans. ») ; mais ces derniers subsistent pour les méchants.
Or ces
deux personnifications sont, comme conséquence du jugement du
trône blanc, jetés dans l'étang de feu — la mort seconde. La limite et la mesure pour y
échapper, c'est le
livre de vie.
La seconde mort
L'expression « la seconde mort » s'explique par la Parole elle-même. : C'est l'étang de feu. Il est dit que le tourment y subsistera !
C'est la seconde mort, non pas ce qui l'occasionne ; les méchants y ont leur part.
Si vous me demandez ce que je pense de la seconde mort, je répondrai que c'est la séparation judiciaire de l'homme d'avec Dieu, dans l'étang de feu, comme la mort est la séparation de l'âme et du corps …
Nous trouvons que ceux qu'on y voit sont des êtres vivants. Ils y sont tourmentés (Apocalypse 14 v.10-11 : « … lui aussi boira du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère ; et il sera tourmenté dans le feu et le soufre devant les saints anges et devant l’Agneau. Et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles ; et ils n’ont aucun repos, ni jour, ni nuit, … » ; ch. 20 v.10 : « … le diable qui les avait égarés fut jeté dans l’étang de feu et de soufre, où sont et la bête et le faux prophète ; et ils seront tourmentés, jour et nuit, aux siècles des siècles. »). Ce n'est donc pas cesser d'exister…
En tant que châtiment, l’étang de feu, ne peut en rien vouloir dire « cesser d’exister » ! Une telle signification ne saurait s'appliquer à la mort et à l'enfer ! En aucun cas le tourment ne signifie cesser d'exister ! Le tourment ne pourrait cesser que si la personne tourmentée pouvait cesse d'exister. Etant l’étang de feu, qui ne s’éteint pas, la seconde mort n'est pas la cessation de l'existence !
13. Une vie d'activité dans l'obscurité
Jésus était le plus isolé des hommes et en même temps le plus accessible et le plus affable, il était le plus isolé, parce qu'il vivait dans une communion absolue avec son Père et ne rencontrait ni écho, ni sympathie pour l'amour parfait qui se trouvait en Lui. Il était le plus accessible, le plus affable des hommes, parce qu'il était cet amour pour les autres.
En parlant de l'oeuvre ineffable qui a ouvert à cet amour un chemin à travers tout le péché, il dit : « J'ai à être baptisé d'un baptême ; et combien suis-je à l'étroit jusqu'à ce qu'il soit accompli ! » Ce baptême d'amertume et de mort, qui mit fin au péché, même dans sa dernière forteresse et son dernier droit de destruction à cause de la justice de Dieu contre nous, donna libre cours à cet amour dans ses desseins infinis de grâce ; car l'amour sait trouver d'une manière infinie ce qu'il faut pour le bonheur de l'objet aimé, et l'amour de Dieu se propose ce qui est au delà de toutes nos pensées. Il est la source des pensées du Dieu infini.
Dans de la scène de Luc 9 v.37-43, où le père vient l’interpeler : « Maître, je te supplie, jette les yeux sur mon fils, car il est mon unique ; et voici, un esprit le saisit ; et soudain il crie ; et il le déchire, en le faisant écumer ; et c’est à peine s’il se retire de lui après l’avoir broyé ; et j’ai supplié tes disciples de le chasser, et ils n’ont pas pu. », l'incrédulité des siens lui a fait dire : « Jusques à quand serai-je avec vous et vous supporterai-je ? », parce qu’il n'y avait pas, même dans les siens, de foi ou de capacité pour user des ressources de grâce et de puissance qui étaient en Lui, et c’est ce qu’il attend de nous dans ce pauvre monde ! Après avoir prononcé cette phrase, il ajoute, sans même l'intervalle d'un instant : « Amène ici ton fils » (v.41). Le sentiment d'être isolé dans son amour, tellement que d'autres ne savaient même pas en profiter, n'arrête pas un seul instant son énergie et son activité. La même phrase qui contient le « jusques à quand … », dit aussi : « Amène ici ton fils ».
Quelle était donc la vie de ce Jésus, Homme de
douleurs, et sachant ce que c'est que la langueur ?
Une vie d'activité dans l'obscurité, faisant pénétrer l'amour de Dieu dans les coins les plus cachés de la société, partout où les besoins étaient les plus grands ; parmi ceux que l'orgueil humain repoussait, afin de maintenir sa propre réputation, mais que l'amour de Dieu cherchait, parce qu'il n'avait pas besoin d'établir ou de conserver une réputation pour Lui-même.
Il était toujours le même ; et plus
il se compromettait en apparence, plus
il se manifestait dans une perfection qui ne s'est jamais
démentie. L'amour de Dieu n'avait pas besoin, comme la
société humaine, de se protéger contre ce qui le mettait trop à
découvert. Il était toujours lui-même. La vie pénible de
Jésus se passait à
chercher les âmes dans toutes
les circonstances.
Cette vie
pénétrait dans tout ce qui pouvait la mettre à l'épreuve, mais nous y
trouvons une réalité divine qui n'a
jamais manqué !
En présence de la propre justice et de
l'orgueil, et de la tyrannique audace de contradiction des pécheurs, ou en
faveur de quelque pauvre âme écrasée, ou enfin, pour justifier les voies de
Dieu en leur faveur, nous découvrons alors dans cette
vie de temps en temps une mine
divine de pensées touchantes
et exquises, une profondeur de
vérité qui trahissait sa perfection par sa simplicité, montrant une âme toujours nourrie de la
communion la plus intime avec l'amour infini et la sainteté
parfaite.
Il est Celui qui pouvait
dire : « Nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce
que nous avons vu ». Il est celui qui
pesait le mal par la
perfection de bien qui était en Lui, et trouvait dans les terribles découvertes (si l'on peut parler de
découvertes là où tout était à nu) que faisait la sainteté de son âme, des occasions de manifester un amour infini — ou plutôt, c'était l'amour d'un Etre saint qui
faisait ces découvertes, un amour se revêtant d'une grâce qui, par son humiliation même, se mettait à la portée de tous les
besoins du coeur,
et se montrant, en même temps, en présence de l'orgueil de l'homme, à la hauteur de la dignité et de la majesté de Dieu.
14.
L'Assemblée qui est son corps
(Ephésiens 1: 22, 23)
Ephésiens 1 v.19-23 :
« … quelle est
l’excellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons, selon
l’opération de la puissance de sa force, qu’il a opérée dans le Christ, en le
ressuscitant d’entre les morts ; — (et il l’a fait asseoir à sa droite dans les
lieux célestes, au-dessus de toute principauté, et autorité, et puissance, et
domination, et de tout nom qui se nomme, non seulement dans ce siècle, mais aussi
dans celui qui est à venir ; et il a assujetti toutes choses sous ses pieds, et
l’a donné [pour être] chef sur toutes choses à l’assemblée, qui est son corps,
la plénitude de celui qui remplit tout en tous ;) … »
Voici la vue scripturaire de l'Eglise ou Assemblée de Dieu. Elle est formée par la descente du Saint Esprit. Le Saint Esprit est donné de la part de Dieu aux croyants comme sceau de leur foi, en raison de ce qu'ils sont purifiés par le sang de Christ. Ils sont scellés pour le jour de la rédemption. L'effet de ce sceau dans l'individu n'est pas notre sujet actuel, bien que ce sujet soit rempli de bénédictions et tout aussi important que d'autres dont nous parlerons. Mais le résultat de ce sceau quant à l'Assemblée, tel que l'établit l'Ecriture, c'est qu'elle est le corps de Christ, chaque individu ainsi scellé étant uni à Christ, la Tête, et, individuellement, membre de son corps. Tous ceux qui sont scellés ainsi forment son corps. Ce corps est constitué sur la terre, quoiqu'il doive être consommé comme un tout dans la gloire ; car l'Esprit Saint est descendu ici-bas en vertu de ce que la Tête est un Homme exalté à la droite de Dieu. On voit cela dans l'épître aux Ephésiens, 1 v.19-23, comme objet des conseils de Dieu ; et en 1 Corinthiens 12, comme existant de fait ici-bas …
Le chapitre 5 de l'épître aux Ephésiens montre clairement ce qu'est ce corps : l'Epouse de Christ, l'Assemblée, ce que Christ a aimé, ce qu'il se présentera à lui-même, comme Dieu a présenté Eve à Adam. Sans aucun doute, cette Assemblée est établie sur la terre, parce que l'Esprit Saint est descendu sur la terre et que le baptême du Saint Esprit a eu lieu alors ; mais c'est une réalité — si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre se réjouit, tous se réjouissent avec lui. Nous sommes membres les uns des autres ; fait dont la cène du Seigneur est le symbole et le lien extérieur (1 Corinthiens 10 v.17 : « nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous à un seul et même pain. » ). Le baptême d'eau n'est pas ce qui nous fait membres de l'Assemblée.
L'Assemblée n'est pas encore complète selon le dessein de Dieu. Le Seigneur dit : « Sur ce roc je bâtirai mon assemblée, et les portes du hadès ne
prévaudront point contre elle » (Matthieu 16 v.18). Cela n'est pas encore pleinement accompli.
Du moins nous croyons que des âmes seront encore converties. Dieu ne tarde pas pour ce qui concerne sa promesse,
mais il est patient. Ainsi Pierre dit : « Duquel vous approchant
comme d'une pierre vivante… vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, êtes
édifiés une maison spirituelle » (1 Pierre 2 v.4-5).
De même, en Ephésiens 2 v.21: «
En
qui tout l'édifice, bien ajusté ensemble, croît pour être un temple saint dans
le Seigneur ». Dans le premier cas
(Matthieu 16 v.18), le Seigneur
lui-même édifie ; dans les deux autres, il n'est parlé d'aucune
instrumentalité : les pierres vivantes viennent, l'édifice croît pour être un temple saint. C'est l'oeuvre du Seigneur, elle ne
peut manquer, les pierres sont des pierres
vivantes, édifiées sur Christ,
la
Pierre vivante. L'édifice peut
être visible, comme il
l'était au commencement ; ou invisible,
comme il l'est devenu par le péché de l'homme. Mais
le Seigneur construit le temple, et cela ne peut faillir, et Son oeuvre ne peut
être annulée…
Le corps de Christ, quoique établi manifestement et
visiblement sur la terre, ne peut
avoir de faux membres, parce qu'il
est tel, par une union réelle
— par le moyen du Saint Esprit — avec Christ, sa
Tête glorifiée. Le baptême du Saint Esprit l'a formé, et non le
baptême d'eau. C'est
l'Assemblée que Christ a aimée, pour laquelle
il s'est livré lui-même, afin de la sanctifier
et de la purifier par la Parole, et qu'il se
présentera à lui-même glorieuse,
sans tache, ni ride, ni rien de semblable. Il la nourrit et la chérit comme un
homme son propre corps, car nous sommes membres de son corps.
Mais comme cela a lieu par le Saint Esprit descendu du ciel, l'Assemblée revêt un autre caractère. Elle est une habitation de Dieu par l'Esprit — sa maison ; identique à son origine, avec le corps, comme étendue — le Seigneur ajoutant chaque jour ceux qui devaient être sauvés. Ce sera aussi un caractère éternel de l'Assemblée de Dieu. A Lui soit gloire dans l'Assemblée pour tous les âges du siècle des siècles ! tel est le désir de l'apôtre ; et dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre l'habitation de Dieu, la Jérusalem céleste, sera avec les hommes. Voilà ce que Christ édifie ; l'édifice est formé de pierres vivantes et croît pour être un temple saint ; l'ouvrier, c'est le Seigneur lui-même dans sa grâce. Satan ne peut prévaloir contre cette Assemblée.
15.
La valeur de la mort de
Christ
Ai-je besoin de
rédemption ? Nous
avons la
rédemption par son sang, une rédemption éternelle, car, « avec son
propre sang, il est entré une
fois pour toutes dans les lieux saints, ayant obtenu une
rédemption éternelle » (Hébreux 9: 12).
Ai-je besoin de
pardon ? Cette rédemption que j'ai par
son sang, est le pardon des
péchés — car,
sans effusion de sang, il n'y
a pas de rémission (Hébreux 9: 22).
Ai-je besoin de
paix ? Il a fait la paix par le sang de
sa croix (Colossiens 1: 20).
Ai-je besoin d'être réconcilié avec Dieu ? Quoique nous fussions pécheurs, il nous a toutefois maintenant réconciliés dans le corps de sa chair, par la mort, pour nous présenter saints et irrépréhensibles devant Dieu. Quand nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils (Colossiens 1: 21, 22 ; Romains 5: 10).
Ai-je le désir d'être mort au péché et que ma chair soit crucifiée avec ses affections et ses convoitises ? « Je suis crucifié avec Christ » (Galates 2: 20 ; Romains 6: 6, 10). C'est aussi ce qui me délivre de la condamnation et du fardeau de la loi qui a pouvoir sur un homme aussi longtemps qu'il vit.
Est-ce que je sens le besoin d'une propitiation? Christ a été présenté pour propitiatoire, par la foi en son sang. (Romains 3: 25)
Est-ce que je sens le besoin d'une justification ? Je suis justifié par son sang. (Romains 5 : 9).
Voudrais-je avoir une part avec Christ ? Alors, il faut qu'il meure ; car, à moins que le grain de blé, tombant en terre ne meure, il demeure seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit (Jean 12: 24).
Vous faut-il une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints ? La réponse est dans le sang de Jésus, le chemin nouveau et vivant qu'il nous a consacré à travers le voile, c'est-à-dire sa chair (Hébreux 10: 19, 20).
Dans quelle puissance le grand Pasteur des brebis a-t-il été ramené d'entre les morts ? Dans celle du sang de l'alliance éternelle (Hébreux 13: 20).
Comment ceux qui étaient sous la malédiction de la loi en ont-ils été rachetés ? Par Christ, qui est devenu malédiction pour eux ; comme il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois (Galates 3: 13; Romains 10: 4).
Comment sommes-nous lavés de nos péchés ? Il nous a aimés et nous a lavés de nos péchés dans son sang, car son sang nous purifie de tout péché (Apocalypse 1: 5 ; 1 Jean 1: 7).
Si je désire être délivré du monde, c'est par la croix, par laquelle le monde m'est crucifié et moi au monde (Galates 1: 4 ; 6: 14).
Si l'amour de Christ m'étreint envers les hommes, sachant, combien le Seigneur doit être craint, comment cela a-t-il lieu ? Parce que je juge ceci, que si un est mort pour tous, c'est que tous étaient morts (2 Corinthiens 5: 10-17).
Si je veux vivre dans la puissance divine, c'est en portant toujours partout dans le corps la mort du Seigneur Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans mon corps mortel (2 Corinthiens 4: 10, 11).
Quand le Seigneur veut instituer un souvenir particulier qui le rappelle à la mémoire, c'est celui de son corps et de son sang versé. C'est un agneau comme immolé qui se trouve sur le trône (Luc 22: 19, 20; Apocalypse 5: 6-14).
Tout était amour, sans doute; mais ai-je besoin de l'apprendre? Par ceci nous le savons, c'est qu'il a laissé sa vie pour nous, et nous connaissons même l'amour de Dieu en ce qu'il envoya son Fils pour être la propitiation pour nos péchés. C'est par l'aspersion de ce précieux sang de Christ que nous sommes sanctifiés, ainsi que pour l'obéissance. (1 Jean 3 : 16 ; 4 : 9, 10 ; 1 Pierre 1 : 2).
Est-ce que je désire que ma conscience soit purifiée ? C'est par le sang du Christ, qui, par l'Esprit éternel, s'est offert lui-même à Dieu sans tache (Hébreux 9 : 14).
Est-ce que je cherche la destruction de la puissance de Satan ? C'est par la mort qu'il a rendu impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort. (Hébreux 2: 14).
Qu'est-ce que je trouve comme objet central de la venue de Christ, comme fondement de sa gloire comme homme ? Nous voyons Celui qui a été fait un peu moindre que les anges à cause de la passion de la mort, couronné de gloire et d'honneur, en sorte que par la grâce de Dieu il goûtât la mort pour tout.
Et même la purification et la réconciliation de toutes choses dans les cieux et sur la terre dépendent de sa mort (Hébreux 2 : 9 ; 9 : 23; Colossiens 1 : 20).
16.
La Croix, ou Le péché qui
abonde et la grâce qui surabonde (Luc 23: 32-43)
« Et deux autres aussi, qui étaient des malfaiteurs,
furent menés avec lui, pour être mis à mort.
Et quand ils furent venus au lieu appelé Crâne, ils le
crucifièrent là, et les malfaiteurs, l’un à la droite, l’autre à la gauche. Et
Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils
ne savent ce qu’ils font. Et ayant fait le partage de ses vêtements, ils
tirèrent au sort. Et le peuple se tenait là, regardant ; et les gouverneurs
aussi se raillaient de lui avec eux, disant : Il a sauvé les autres ; qu’il se
sauve lui-même, si lui est le Christ, l’élu de Dieu. Et les soldats aussi se
moquaient de lui, s’approchant, et lui présentant du vinaigre, et disant : Si
toi, tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même. Et il y avait aussi au-dessus
de lui un écriteau en lettres grecques, romaines, et hébraïques : Celui-ci est
le roi des Juifs.
Et l’un des malfaiteurs
qui étaient pendus l’injuriait, disant : N’es-tu pas le Christ, toi ? Sauve-toi
toi-même, et nous aussi. Mais l’autre, répondant, le reprit, disant : Et tu ne
crains pas Dieu, toi, car tu es sous le même jugement ? Et pour nous, nous y
sommes justement ; car nous recevons ce que méritent les choses que nous avons
commises : mais celui-ci n’a rien fait qui ne se dût faire. Et il disait à
Jésus : Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume. Et
Jésus lui dit : En vérité, je te dis : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le
paradis. »
Les principaux chefs des Juifs, aussi complètement aveuglés que le peuple, raillaient Jésus disant qu'il était incapable de se délivrer lui-même de la croix. Ils ne savaient pas que cela était impossible, s'il était un Sauveur, que tout leur était ôté et que Dieu établissait un autre ordre de choses fondé sur l'expiation, dans la puissance d'une vie éternelle par la résurrection. Terrible aveuglement dont les pauvres soldats n'étaient que les imitateurs, selon la méchanceté de la nature humaine ! Mais le jugement d'Israël se trouvait dans leur bouche, et (de la part de Dieu) sur la croix. C'était le Roi des Juifs qui était pendu là, et dans quel abaissement, puisqu'un brigand pendu à son côté pouvait l'injurier, — mais il était à la place où l'amour l'avait amené pour le salut éternel et actuel des âmes. Cela se manifestait au moment même. Aux insultes qui Lui reprochaient de ne pas se délivrer lui-même de la croix, il répondait par le sort du brigand converti qui le rejoignit le même jour dans le paradis.
Le Roi des Juifs, de leur propre aveu, n'était pas délivré — il était crucifié. Quelle fin pour les espérances de ce peuple ! Mais en même temps un grossier pécheur, converti par grâce sur le gibet même, va droit au paradis. Une âme est sauvée pour l'éternité. Ce n'est pas le royaume, mais une âme — hors du corps — dans le bonheur avec Christ. Remarquez ici comment la présentation de Christ fait ressortir la méchanceté du coeur de l'homme. Aucun brigand ne se moquerait d'un autre brigand sur le gibet ou ne lui adresserait de reproches ; la chose a lieu du moment que Christ est là !
La condition du brigand converti et la réponse
de Christ
Mais je voudrais dire quelques mots sur la condition du
brigand converti et sur la réponse de Christ. Nous voyons ici toutes les marques de la conversion et de la plus remarquable foi. La crainte de Dieu, commencement de la sagesse, est là ; la conscience est
droite et forte. Le brigand dit à son compagnon : « Et pour
nous, nous y sommes justement »; c'est
la connaissance de la perfection de
Christ comme homme; il le reconnaît comme le Seigneur, alors que ses propres disciples
l'avaient abandonné et renié, et qu'il n'y avait aucun signe de sa gloire ou de la dignité de sa
personne. L'homme ne le
considérait que comme l'un de ses semblables. Son royaume n'était pour tous
qu'un objet de mépris. Mais le pauvre brigand est enseigné de Dieu, et pour lui tout est clair. Il est aussi sûr que
Christ aura le royaume que s'il régnait dans la gloire à ce moment-là. Tout son désir est que Christ se souvienne de lui alors.
Et quelle confiance en Christ il montre
par la connaissance qu'il avait de Lui, malgré sa culpabilité reconnue ! Cela montre comment Christ
remplissait son coeur, comment sa
confiance dans la grâce
éclatante de Christ excluait la honte humaine, car qui aimerait qu'on
se souvînt de lui dans l'opprobre d'un gibet ! L'enseignement
divin apparaît ici d'une manière particulière. Ne
savons-nous pas, par l'enseignement divin, que Christ était sans péché, et que,
pour être assuré de son royaume, il fallait une foi qui fût au-dessus
de toutes les circonstances? Ce malfaiteur est la seule
consolation de Jésus sur la croix, et le fait penser (en répondant à sa foi) au
paradis qui l'attendait, quand il aurait achevé l'oeuvre que son
Père lui avait donnée à faire. Remarquez l'état
de sanctification où se trouvait ce pauvre homme par la foi. Dans toute l'agonie de la croix, tout en croyant
que Jésus était le Seigneur, il ne
cherche aucun soulagement de sa part, mais il lui demande de
se souvenir de lui dans son royaume. Il n'a qu'une pensée : avoir sa part avec Jésus.
Il croit que le Seigneur reviendra ; il croit au
royaume, tandis que le Roi est rejeté et crucifié, et que, pour l'homme, il
n'y avait plus d'espérance. Mais la réponse de Jésus va plus loin, et ajoute ce qui introduit, non le
royaume, mais la
vie éternelle, le bonheur de
l'âme. Le brigand avait demandé à Jésus de se souvenir de
lui quand il viendrait dans son royaume. Le
Seigneur répond qu'il n'attendrait pas le jour de la gloire manifestée
qui serait visible pour le monde, mais « qu'aujourd'hui même, il serait avec
Lui dans le paradis ».
Précieux témoignage et grâce parfaite ! Jésus,
crucifié était plus que Roi — il était Sauveur. Le pauvre malfaiteur
en était un témoignage, en même temps qu'il était la joie et la
consolation du coeur du
Seigneur — les prémices de l'amour qui les avait
mis côte à côte ;
et là, si le pauvre brigand portait le
fruit de ses péchés de la part de
l'homme, le Seigneur
de gloire à son
côté en portait le fruit de
la part de Dieu, placé sous la même condamnation,
comme s'il eût été lui-même un malfaiteur.
Par le moyen d'une oeuvre inconnue à l'homme et connue seulement à la foi les péchés du compagnon de Christ étaient pour toujours ôtés, ils n'existaient plus, leur souvenir n'était que celui de la grâce qui les avait enlevés, et qui en avait purifié son âme à jamais, le rendant à ce moment-là aussi capable d'entrer dans le paradis que Christ lui-même, et d'y être son compagnon.
17.
« En mémoire de Moi» (1
Corinthiens 11: 23-26)
1 Corinthiens 11 v.23-26 :
« Car moi, j’ai
reçu du Seigneur ce qu’aussi je vous ai enseigné : c’est que le seigneur Jésus,
la nuit qu’il fut livré, prit du pain, et après avoir rendu grâces, il le
rompit et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous ; faites ceci en
mémoire de moi ». De même [il prit] la coupe aussi, après le souper, en disant
: « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang : faites ceci, toutes les
fois que vous la boirez, en mémoire de moi ». Car toutes les fois que vous
mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur
jusqu’à ce qu’il vienne. »
La cène du Seigneur est le mémorial précieux et béni de lui-même qui daigne s'inquiéter que nous nous souvenions de Lui. Si jamais il y eut une chose propre à toucher le coeur d'un chrétien, c'est celle-là ; et je ne doute pas qu'il en soit de ce moyen de grâce comme de tous les autres et que celui-ci particulièrement soit accompagné d'une bénédiction positive et directe pour le croyant. Quant à moi, je ne connais rien, de ce que je puis appeler les institutions du christianisme, qui apporte à mon âme plus de joie et d'influence fructueuse. Aucun chrétien ne dédaignera la prédication, l'enseignement, l'exhortation, la lecture de la Parole ou la louange et la prière en commun, s'il connaît ses besoins ou ses privilèges, ni même d'autres choses qui sont moins proprement des institutions ; mais dans aucune les affections formées par l'Esprit de Dieu, ne sont aussi pleinement et solennellement éveillées que dans la cène du Seigneur. En y participant, il faut y apporter, de toutes manières, solennité, sérieux et jugement de soi-même. Mais la superstition a toujours soin de cultiver le mystère et la crainte dans ce qui nous approche le plus de Dieu ; dans le christianisme, c'est tout le contraire. Nous avons une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus. Nous n'avons pas reçu un esprit de servitude pour être derechef dans la crainte, mais l'Esprit d'adoption par lequel nous crions : Abba, Père ! La crainte porte avec elle du tourment, et celui qui craint n'est pas consommé dans l'amour. L'amour parfait de Dieu — car c'est de l'amour de Dieu qu'il est question — chasse la crainte (1 Jean 4).
Aucun vrai chrétien ne doute de la divinité de notre
bien-aimé Seigneur et Sauveur, mais quelque solennelle que fût l'institution de
la cène du Seigneur, chaque mot qu'il prononça et chacun de ses actes était
l'expression de la même personne divine, de sorte que le désir de trouver
quoi que ce soit de particulièrement
mystérieux à cet égard, dans la cène du Seigneur, est absolument
sans fondement; et, en effet, quand il dit: «en mémoire de Moi», c'est bien plus de Lui,
considéré comme homme, s'entretenant avec eux sur la
terre, qu'il s'agit, que de sa
nature divine. Ces mots : « Faites ceci en mémoire de Moi », conviennent à
sa présence et à son amour ici-bas ; et si nous
ajoutons sa mort, il est certain que, bien que la valeur entière de sa divinité soit attachée à sa mort, et ce
n'est que comme une Personne divine qu'il a pu le faire, cependant il est mort comme homme et non quant à sa nature divine.
« Il a été fait un peu moindre que les anges à cause de la passion de la mort ». Et tout en tenant ferme pour la pleine divinité du Seigneur comme le fondement même du christianisme, nous ne devons pas oublier qu'il y a un seul médiateur entre Dieu et les hommes, l'homme Christ Jésus. Sa personne n'était pas plus mystérieuse dans la cène du Seigneur qu'en tout autre temps, quoique l'occasion fût plus solennelle. S'il est des circonstances particulièrement mystérieuses, c'est quand il était un petit enfant couché dans la crèche. Mais en réalité c'était toujours la même chose.
De plus, la
mort était la mort, et elle ne pouvait être atteinte que comme les gages du péché. Maintenant la
mort est vie
et gain ; car Christ a
dans toute la profondeur de la mort payé
ces gages, et nous
nous en nourrissons comme
vie. Or le
mémorial de ce qui nous a acquis ces choses est doux à nos âmes, comme l'est
son amour qui les a accomplies. Le don du Seigneur,
célébré dans la cène, c'est le don de lui-même — sa vie donnée sur la croix
pour nous dans un amour infini. Nous le connaissons comme vivant maintenant dans la gloire, nous nous nourrissons de Lui, comme mort autrefois pour nous.
Il est maintenant en nous comme notre vie. Nous nous souvenons de Lui comme d'un sacrifice offert une
fois pour toutes, dont nul ne peut sonder la valeur, ni les
souffrances et l'amour qui s'y trouvent. Son amour est divin et humain et constaté maintenant ; mais il
désire, quoiqu'il soit actuellement dans la gloire,
que
nous nous souvenions de Lui, tel
qu'il était alors, en ce temps de son amour où il s'est donné lui-même pour nous… Nous
aimons la pensée qu'il tient à ce que nous nous souvenions de Lui dans le fond
de notre âme — il le désirait quand il souffrait. Nous nous en nourrissons. « Par ceci nous connaissons
l'amour, c'est que Lui
a laissé sa vie pour nous » (1 Jean 3 : 16). Cela est infiniment précieux dans tous les temps, mais
la cène du Seigneur est une
occasion spéciale instituée
par lui-même pour le rappeler et en être le mémorial, au moment de donner sa vie, la nuit même qu'il fut livré.
Qu'il se rencontre là avec son peuple réuni, je n'en doute point.
18.
«Nous avons toujours
confiance» (2 Corinthiens 5: 1-8; 1 Jean 3: 2)
2 Corinthiens 5 v.1-8 :
« Car nous savons
que, si notre maison terrestre qui n’est qu’une tente, est détruite, nous avons
un édifice de la part de Dieu, une maison qui n’est pas faite de main,
éternelle, dans les cieux. Car aussi, dans cette tente, nous gémissons,
désirant avec ardeur d’avoir revêtu notre domicile qui est du ciel, si
toutefois, même en étant vêtus, nous ne sommes pas trouvés nus. Car aussi nous
qui sommes dans la tente, nous gémissons, étant chargés ; non pas que nous
désirions d’être dépouillés, mais [nous désirons] d’être revêtus, afin que ce
qui est mortel soit absorbé par la vie. Or celui qui nous a formés à cela même,
c’est Dieu, qui nous a aussi donné les arrhes de l’Esprit. Nous avons donc
toujours confiance, et nous savons qu’étant présents dans le corps, nous sommes
absents du Seigneur, car nous marchons par la foi, non par la vue ; nous avons,
dis-je, de la confiance, et nous aimons mieux être absents du corps et être
présents avec le Seigneur. »
1 Jean 3: 2 :
« Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; nous savons que quand il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est. »
« Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté ; nous savons que quand il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est » (1 Jean 3 : 2).
C'est la pensée et le conseil de Dieu de nous avoir avec Christ, semblables à Christ, son propre Fils dans la gloire, et de nous faire connaître dans le temps présent que nous possédons cette place. Nous l'avons maintenant, quoique nous ne soyons pas encore dans la gloire — nous sommes associés avec le second Homme dans la gloire — nous devons Lui être semblables. « La gloire que tu m'as donnée, moi, je la leur ai donnée, etc. … » (Jean 17: 22).
Il n'y a pas d'incertitude à cet égard, c'est une chose sûre ; quoique des chrétiens aient été assez téméraires pour dire que c'est être humble que de n'avoir pas trop d'assurance quant au salut — triste preuve de la manière dont Satan peut, dans le temps actuel, se servir même d'un chrétien pour faire aboutir son mensonge contre Dieu. La foi est toujours sûre. Elle a scellé, par grâce, que Dieu est vrai, et « nous avons les arrhes de l'Esprit », dit Paul, « nous avons donc toujours confiance » (2 Corinthiens 5).
Etre incertain ou douter n'est pas de l'humilité, mais le contraire. La vraie humilité consiste à reconnaître la grâce comme entièrement de Dieu, à considérer notre position en Christ avec la pleine conviction que nous ne sommes rien en nous-mêmes, mais que maintenant nous sommes en Lui, ce qui est du moi n'étant que mal et éloignement de Dieu. Si vous doutez, c'est que vous avez vos propres pensées, alors que Dieu a parlé. Quand Dieu revêt un pécheur indigne de la plus belle robe, la plus grande humilité c'est de la porter, sachant que Dieu nous l'a donnée et que tout le reste n'est qu'indignité et haillons. Commencez à vous demander si vous êtes digne de la porter, ou à dire : je n'en suis pas digne ; cela montre que vous croyez possible d'en être digne. Le Père nous a rendus capables de participer au lot des saints dans la lumière (Colossiens 1 : 12-14). La vraie humilité, c'est d'accepter le don de Dieu en grâce. Ce serait de la folie ou quelque chose de pire de notre part de penser à être semblables au Fils de Dieu, mais quand Dieu le dit, nous devons l'accepter, renoncer à nos propres pensées comme étant mauvaises, et recevoir les siennes comme bonnes. Il ne nous appartient pas de penser quand Dieu a parlé, notre affaire est de croire. S'il dit que nous serons semblables à Lui, nous savons que nous le serons, car Dieu l'a dit. Voilà la seule vraie humilité — renoncer à la pensée de ce que nous sommes pour Dieu, comme absolument mauvaise, et accepter la pensée de ce que Dieu est pour nous comme parfaitement bonne. Le fils prodigue pouvait s'imaginer qu'il était humble, et il pourrait sembler à quelques-uns qu'il l'était réellement quand il disait qu'il demanderait à son père de le « traiter comme l'un de ses mercenaires ». Mais cela se passait avant qu'il rencontrât le père ; c'était le raisonnement de son propre coeur, mais un raisonnement fondé sur ce qu'il mettait dans la balance, le sentiment du péché avec un peu de sentiment de la bonté de Dieu (de son Père) ; car il ne savait pas encore recevoir tout de l'amour. Cela montrait qu'il ne connaissait pas le coeur du Père. Aussi, lorsqu'il fut réellement en sa présence, il n'y eut point de place pour une telle pensée, et il ne l'exprima pas. Ce n'était pas la dignité du fils prodigue qui était en question — car il méritait l'enfer — mais la grâce trouve le Père au cou de son fils avec le baiser de la réconciliation. Le fils prodigue questionne-t-il le Père sur son acte ? Lui dit-il : « Traite-moi comme un mercenaire ? » Non, il ne le pouvait pas ; il a reçu simplement la bonté du Père et s'est perdu de vue lui-même en présence de ce merveilleux amour, et, dès lors, comme on l'a remarqué, on n'entend plus parler que du Père et non du fils prodigue. Ainsi l'humilité recevra toujours tout de Dieu. Il ne s'agit pas de penser ou de raisonner quant à la possibilité de ce que Dieu a dit. Quel droit avons-nous de penser ou de raisonner quand sa Parole affirme que nous serons semblables à son Fils ? Nous avons à recevoir comme un don de Dieu ce qu'il possède pour nous, ce qu'il a accompli pour nous et ce qu'il a fait de nous en Christ (1 Corinthiens 1 : 30, 31). Ce qui nous convient, c'est l'enfer, ni plus ni moins ; mais il a plu à Dieu de nous donner une place avec Christ, non pour notre gloire, mais pour celle de notre Sauveur bien-aimé (2 Thessaloniciens 3 : 13, 14).