Que dit la Bible au sujet des miracles ?

Ce message s’inspire de la publication intitulée « Rome et les miracles » parue dans le Messager Evangélique de 1908, du frère Darby J.N.

Plusieurs milieux de la chrétienté se servent de prétendus miracles pour tenter d’authentifier leurs pratiques, qui sur bien des aspects sont en contradiction avec les enseignements de la Parole.

Nous ne mettons évidemment pas en doute la réalité des miracles rapportés dans la Parole de Dieu ! Il est bien clair que le Créateur de tout l’univers n’est en rien lié aux lois naturelles, auxquelles ses créatures ne peuvent se soustraire.

Il y a des miracles spectaculaires qui impressionnent les sens, l’homme aime cela ! Mais, le Seigneur n’était pas dupe dans la scène rapportée en Jean 2 v.23-25 : « Et comme il était à Jérusalem, à la Pâque, pendant la fête, plusieurs crurent en son nom, contemplant les miracles qu’il faisait. Mais Jésus lui-même ne se fiait pas à eux, parce qu’il connaissait tous les hommes, et qu’il n’avait pas besoin que quelqu’un rendît témoignage au sujet de l’homme ; car lui-même connaissait ce qui était dans l’homme. ».

La Parole de Dieu place dans leur cadre les miracles opérés par Dieu même ! Ainsi dans le livre des Actes des Apôtres, au chapitre 15, lorsque Paul et Barnabas font rapport de l’œuvre du Seigneur parmi les nations, il est dit que « ils racontèrent toutes les choses que Dieu avait faites avec eux. » (v.4) tandis que quand il s’agit de rapporter les miracles et les prodiges, il est dit « quels miracles et quels prodiges Dieu avait faits par leur moyen » (v.12) ! Ainsi, comme le fait remarquer le frère W. Kelly dans ses commentaires sur les Actes : Les signes et les miracles étaient plus extérieurs, et Paul et Barnabas sont vus comme de simples instruments (« par leur moyen ». Mais dans le cadre de l’œuvre du Seigneur, il est dit « avec eux », ce qui implique plus de communion et d’association divine que d’exercice de simple puissance que représentent les miracles !

Il y a cependant des miracles opérés par le Saint Esprit, mais plus discrets et qui n’intéressent guère l’homme à la recherche du spectaculaire ! C’est ce qui est opéré par le Saint Esprit, lorsqu’une âme passe par la nouvelle naissance ! C’est bien là un phénomène qui est contraire à la nature de l’homme pécheur !

Cette partie de la chrétienté enseigne que les miracles sont un moyen de reconnaître la vraie Eglise ! Un principe de la plus haute importance est ainsi passé sous silence, à savoir que les vrais miracles n’ont jamais été la pierre de touche de la vérité, ni le moyen de la contrôler. Dès le début, les vrais miracles ont confirmé la vérité, tandis que la Parole était le moyen de contrôler cette vérité. Les miracles ne peuvent en aucune manière être un moyen de reconnaître la vraie Eglise. Par contre, c’est la Parole qui le confirme, en contrôlant qu’elle est en accord avec la vérité !

Le passage cité plus haut, « Plusieurs crurent en Jésus en contemplant les miracles qu'il faisait, mais Jésus lui-même ne se fiait pas à eux, parce qu'il connaissait tous les hommes », nous montre qu'une foi, fondée uniquement sur des miracles (que le Seigneur Jésus faisait), n'avait aucune valeur aux yeux du Seigneur.

La Parole de Dieu nous enseigne qu’après l’enlèvement de l’Eglise (1 Thessaloniciens 4 v.13-18), un temps de grande tribulation aura lieu. Le résidu juif, qui renaîtra et qui croira à l’Evangile du Royaume, devra passer par ces temps de détresses terribles, comme décrivent les Psaumes et le livre de l’Apocalypse ! C’est le temps de la détresse pour Jacob (voir Jérémie 30 v.4-11). La Parole nous rapporte aussi, qu'au temps de cette grande tribulation, « il s'élèvera de faux christs et de faux prophètes, et ils montreront de grands signes et de grands prodiges, de manière à séduire, si possible, même les élus » (Matthieu 24 v.24). Il est dit encore de l'antichrist, de « l'homme de péché, le fils de perdition », que sa « venue est selon l'opération de Satan, en toute sorte de signes et prodiges de mensonge, et en toute séduction d'injustice pour ceux qui périssent, parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés » (2 Thessaloniciens 2 v.3, 9, 10). Jannés et Jambrès ont aussi fait beaucoup de miracles, quoique Dieu les ait confondus devant Moïse ( 2 Timothée 3 v.8).

Nous lisons en Deutéronome 13 v.1-2 : « S’il s’élève au milieu de toi un prophète, ou un songeur de songes, et qu’il te donne un signe ou un miracle, et que le signe arrive, ou le miracle dont il t’avait parlé lorsqu’il disait : Allons après d’autres dieux, … ». Ce chapitre 13 du Deutéronome présente ainsi le cas d'un homme qui, pour détourner les âmes de la vérité du témoignage divin et de l'Eternel lui-même, donne, comme preuve, un signe ou un miracle. La Parole ajoute : « Tu n'écouteras pas les paroles de ce prophète, ni ce songeur de songes, car l'Eternel, votre Dieu, vous éprouve, pour savoir si vous aimez l'Eternel, votre Dieu, de tout votre coeur et de toute votre âme » (Deutéronome 13 v.3).

Il est donc certain que les miracles ne sont, en aucune manière, un critère de la vérité.

Lorsque la Vérité apparut dans la pleine révélation de Christ, et que, par grâce, elle fut versée dans des coeurs disposés à la recevoir, Dieu donna des miracles pour confirmer la Parole de la vérité par laquelle ces âmes avaient été engendrées (Jacques 1 v.18). C'est ce que nous trouvons en Hébreux 2 v.4: Dieu rendait témoignage à la Parole « par des signes et des prodiges, et par divers miracles et distributions de l'Esprit Saint, selon sa propre volonté ». Nous trouvons aussi dans l'évangile de Jean (15 v.22): « Si je ne fusse pas venu, et que je ne leur eusse pas parlé, ils n'auraient pas eu de péché »; et aussi dans le même évangile : « Croyez-moi que moi je suis dans le Père et que le Père est en moi; si non, croyez-moi à cause des oeuvres elles-mêmes » (Jean 14 v.11). En un mot, la Parole témoigne de Christ et de l'amour du Père, et les oeuvres, dont les miracles, sont ajoutées pour établir l'efficace et l'autorité de cette Parole.

En présence des prétentions, que ce soit de Rome ou d’autres milieux de la chrétienté, il est, en outre, de toute importance de bien établir le caractère des miracles.

Les miracles de Christ étaient l'expression de la puissance et de la bonté divine, présentes dans un homme, au milieu de ce monde. Cet homme était le Seigneur dans son incarnation, et Sa parole suffisait pour abolir chaque fruit et chaque conséquence du péché. La malédiction du figuier (Matthieu 21 v.18-22 ; Marc 11 v.12-14), seule exception à ce que nous venons de dire, ne fait que confirmer la vérité de ce que nous avançons; car, dans ce miracle, Israël rebelle, ou l'homme sous l'ancienne alliance, était jugé en figure comme ayant des feuilles, une belle apparence basée sur sa profession, et ne portant aucun fruit.

L'histoire d'Israël offre des exemples frappants de la question qui nous occupe. Des miracles furent opérés pour établir la religion divine sous Moïse. Elie et Elisée en firent au milieu des dix tribus, lorsqu'elles se furent éloignées de l'Eternel. Mais en Juda (à part le seul signe du cadran d'Achaz donné par Esaïe), la parole de Dieu était encore reconnue, et son temple établi, aucun miracle quelconque ne fut opéré. Les prophètes de Juda cherchaient à produire les résultats de la Parole dans la conscience du peuple.

Or, quand on compare les prétendus miracles des saints, de ces prédicateurs actuels, ou autres légendes de la même espèce, avec les miracles de la Parole, le contraste de leurs deux natures frappe immédiatement toute conscience sérieuse. Il n’y a en effet aucun résultat ayant la Parole pour origine et aucun résultat de l’effet de la Parole dans les consciences ! Rien qui conduirait les âmes à une vraie conversion !

Chez Christ, comme aussi chez les apôtres qui agissaient par la puissance de Christ, les miracles sont parfaitement conformes à Sa personne, à Sa mission et à Sa Parole, comme on le voit au chapitre 11 de Matthieu (versets 5, 6), où le Seigneur répond aux messagers de Jean-Baptiste : « Les aveugles voient, les boiteux marchent; les lépreux sont rendus nets, et les sourds entendent; et les morts sont ressuscités, et l'Evangile est annoncé aux pauvres », et le résultat : « bienheureux est quiconque n'aura pas été scandalisé en moi ».

Comme nous l'avons déjà dit, la puissance divine agissant en bonté, était présente en Christ dans ce monde pour délivrer les hommes de la puissance de Satan, déjà vaincue sans doute, mais montrant ses effets dans les maladies et les infirmités, dont les hommes étaient atteints. L'homme fort avait été lié, et le Seigneur, selon sa propre expression, pillait ses biens. Par le fait que, comme homme, dans sa bonté souveraine, il était entré en conflit avec Satan au désert, après le baptême de Jean, à savoir, la tentation au désert, les résultats extérieurs du péché dans le monde pouvaient être abolis.

Si l'on compare maintenant les miracles de l'Eglise romaine, ainsi que ceux de certaines sectes de la chrétienté, avec la vie du Seigneur, ses paroles et ses miracles, la différence saute immédiatement aux yeux. Les miracles de ces différents milieux de la chrétienté, sont-ils un témoignage au Fils de Dieu, à la nature et aux voies de Dieu en grâce, ou ont-ils pour but d'exalter certains individus par des exploits, absurdes du reste, pour la plupart ? De plus, Rome prétend les contrôler, et de la même manière que les autres milieux de la chrétienté, s'accrédite elle-même par leur moyen ! Il n'en était pas ainsi des miracles de Christ. Il faisait appel à tout le monde, à ses adversaires. Ses miracles étaient patents, constants et accréditaient la gloire de Dieu, non pas la renommée de l'homme, car le nom de Jésus était glorifié par eux et non pas, comme pour Rome, un St-Martin, un St-Xavier, ou tout autre. … et pour les autres milieux de la chrétienté, tel ou tel prédicateur ! Les pages facebook, et internet de manière générale, pullulent de tels exemples !

Remarquez encore que le contrôle de Rome a lieu après la mort du faiseur de miracle. Ces miracles ne sont pas un pouvoir vivant qui se démontre constamment lui-même, ni une intervention présente de la bonté de Dieu envers tous. Rome accrédite l'homme et le parti auquel il appartient et rien d'autre, puis elle approuve le miracle, afin d'être approuvée elle-même.

Que Dieu, si cela lui convient, puisse opérer des miracles, en tous temps, nul chrétien ne le met en doute. Qu'il intervienne d'une manière extraordinaire en faveur d'hommes fidèles, ou de martyrs qui sacrifient leur vie pour Christ, je n'en serais pas surpris. Qu'il réponde à la prière de la foi pour la guérison des malades (là où cette foi se trouve réellement), il n’y a aucun doute. Jacques, l'apôtre Jean, nous l'enseignent. On peut même aller plus loin : qu'un homme possédant l'Esprit de Christ soit en mesure de contrôler la puissance de Satan et de le chasser, cela devrait être. Mais, selon l'enseignement de l'Ecriture, les vrais miracles doivent confirmer la vérité et la parole de Dieu,  mais si on constate que la vérité est absente; et que nous apprenons par la Parole (Jean 2 v.23-25) que le Seigneur estime comme n'ayant aucune valeur une foi fondée sur des miracles; et que l’on fait le constat que les miracles du catholicisme romain ne sont pas un témoignage à Christ, mais à la vierge Marie, ou à St-Ignace et à tel autre homme ambitieux ou chef de parti, dont ils doivent confirmer les prétentions; quand nous voyons ces miracles se multiplier constamment dans la vie de ces personnes, selon que l'occasion les réclame ! Quand on me raconte qu'au lieu que ces hommes eussent de la puissance sur les démons, Satan avait sur eux un terrible pouvoir (comme dans le cas de St-Xavier et de Loyola) et les battait avec fureur !  Quand nous trouvons enfin que les miracles, sont entièrement appropriés aux superstitions du temps qui les vit naître, et que leur objet n'est absolument pas la vérité de Christ et la Parole, nous avons dès lors des raisons suffisantes de ne pas croire à la plupart d'entre eux. Il en va de même des prétendus miracles revendiqués par des prédicateurs de certains milieux de la chrétienté ! Et si, en quelques-uns de ces miracles, une puissance se manifeste, le vrai croyant a alors le droit de juger que ce n'est pas la puissance de Dieu.

En écrivant cela, il n’y a aucune intention de nier qu'un homme dévoué — ou même des hommes superstitieux, s'ils se consacrent à Dieu sincèrement — ne puisse être aidé d'une manière extraordinaire dans ses difficultés. Seulement, Dieu nous donne des contre-épreuves, afin que son peuple ne soit pas induit en erreur. Les miracles doivent être en faveur de la vérité, sinon je ne dois pas les recevoir. S'ils ont lieu en faveur de ce qui n'est pas la vérité, celui qui les opère, nous dit la Parole, doit être absolument rejeté : « S’il s’élève au milieu de toi un prophète, ou un songeur de songes, et qu’il te donne un signe ou un miracle, et que le signe arrive, ou le miracle dont il t’avait parlé lorsqu’il disait : Allons après d’autres dieux, des dieux que tu n’as point connus, et servons-les ; tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète, … ce prophètesera mis à mort, car il a parlé de révolte contre l’Éternel, … tu ôteras le mal du milieu de toi. »  (Deutéronome 13 v.1-5).

NB : il va sans dire que l’application littérale de « sera mis à mort » est à comprendre s’appliquant à Israël sous la loi, et non pas aux chrétiens, sous la grâce !

Répétons encore que Satan fera des miracles pour tromper les élus, si cela était possible, et que ce fait est un signe des derniers jours et caractérisera la venue de l'homme de péché.

Donc, comme rappelé plus haut, les miracles ne peuvent pas être la pierre de touche de la vérité.

Que chaque lecteur de ce message soit en garde contre toutes ces offres miraculeuses présentées avec grand tapage, attrayantes pour le cœur naturel de l’homme !