Comment le chrétien est-il mort au péché, mais vivant à Dieu ?

Ce message s’inspire de la publication « Comment le chrétien est mort au péché, mais vivant à Dieu », parue dans le Messager Evangélique de 1863.

 

Contenu :

Préambule. 3

Introduction. 3

Résumé de Romains 3 & 4. 4

Romains 5 : la justification & les 2 chefs de race. 4

L’enseignement de Romains 6. 5

Le raisonnement de la chair. 5

Le Saint Esprit fait la lumière exposant un fait 5

La mort au péché de l’authentique chrétien. 5

Non seulement mort mais ressuscité. 6

Un éclairage imagé de l’Ancien Testament. 6

La puissance su Saint Esprit dans une vie nouvelle débarrasse du péché. 7

La clé : l’identification à Christ dans sa mort et sa résurrection. 7

La conséquence : se tenir pour mort au péché et vivant à Dieu. 8

La participation à la vie de résurrection par la nouvelle naissance. 9

De quelle manière le croyant a-t-il part à la mort et à la résurrection de Christ. 10

La découverte que le péché habite en moi 11

Ce que l’authentique chrétien acquiert sur base de la foi et la conséquence. 13

Le chrétien authentique est affranchi de l’esclavage du péché. 13

Conclusion. 15

 


 

Il est clair que ce message s’adresse à des personnes

qui sont passées par une vraie conversion,

c’est-à-dire qui possèdent la vie divine et éternelle !

 

Chapitre 6 de l'épître aux Romains :

1 Que dirons-nous donc ? Demeurerions-nous dans le péché afin que la grâce abonde ? 2 — Qu’ainsi n’advienne ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrons-nous encore dans le péché ? 3 — Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés pour le christ Jésus, nous avons été baptisés pour sa mort ? 4 Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême (1*), pour la mort, afin que comme Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, ainsi nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. 5 Car si nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort, nous le serons donc aussi dans la ressemblance de sa résurrection ; 6 sachant ceci, que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne servions (2*) plus le péché. 7 Car celui qui est mort est justifié du péché (3*). 8 Or si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, 9 sachant que Christ, ayant été ressuscité d’entre les morts, ne meurt plus ; la mort ne domine plus sur lui. 10 Car en ce qu’il est mort, il est mort une fois pour toutes au péché ; mais en ce qu’il vit, il vit à Dieu. 11 De même vous aussi, tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le christ Jésus.

(1*) Celui que le Seigneur Jésus a connu, lors de sa mort, suivie de sa résurrection, ce dont le baptême du chrétien est l’image. Ce n’est pas l’acte de mon baptême qui m’ensevelit avec Christ ! Mais bien mon identification avec Lui, lors de Sa mort !

(2*) ici servir = être esclave et servir comme esclave.

(3*) ici péché = la racine, la source qui produit le mal, et pas ses fruits que sont les péchés.

12 Que le péché donc ne règne point dans votre corps mortel pour que vous obéissiez aux convoitises de celui-ci ; 13 et ne livrez pas vos membres au péché comme instruments d’iniquité, mais livrez-vous vous-mêmes à Dieu, comme d’entre les morts étant faits vivants, — et vos membres à Dieu, comme instruments de justice. 14 Car le péché ne dominera pas sur vous, parce que vous n’êtes pas sous la loi, mais sous la grâce.

15 Quoi donc ! pécherions-nous, parce que nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce ? — Qu’ainsi n’advienne ! 16 Ne savez-vous pas qu’à quiconque vous vous livrez vous-mêmes comme esclaves pour obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché pour la mort, soit de l’obéissance pour la justice. 17 Or grâces à Dieu de ce que vous étiez esclaves du péché, mais de ce que ensuite vous avez obéi de cœur à la forme de doctrine dans laquelle vous avez été instruits. 18 Mais ayant été affranchis (*) du péché, vous avez été asservis à la justice 19 (je parle à la façon des hommes, à cause de l’infirmité de votre chair). Car ainsi que vous avez livré vos membres comme esclaves à l’impureté et à l’iniquité pour l’iniquité, ainsi livrez maintenant vos membres comme esclaves à la justice pour la sainteté. 20 Car lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice. 21 Quel fruit donc aviez-vous alors des choses dont maintenant vous avez honte ? car la fin de ces choses est la mort. 22 — Mais maintenant, ayant été affranchis (*) du péché et asservis à Dieu, vous avez votre fruit dans la sainteté et pour fin la vie éternelle. 23 Car les gages du péché, c’est la mort ; mais le don de grâce de Dieu, c’est la vie éternelle dans le christ Jésus, notre Seigneur.

(*) « affranchir » veut dire : perdre son statut d’esclave, et ainsi n’être plus dans la servitude de quelque chose ou de quelqu’un.

Préambule

Par sa nouvelle naissance, l’authentique chrétien est introduit moralement dans tout l’espace moral que Dieu a créé en vertu de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus. Cet « espace moral » est la nouvelle création, à laquelle l’authentique chrétien appartient par grâce. En demeurant sur le terrain de la nouvelle création, la grâce et la puissance du Saint Esprit le place dans une grande liberté (1*) L’expression « sainteté » veut simplement dire : la séparation d’avec tout ce qui est contraire à la pensée révélée de Dieu ! Cet acte de séparation du mal est la conséquence de cette liberté, elle en est le fruit ou le résultat ! Cette liberté est l’affranchissement (2*) de la servitude du péché ! L’authentique chrétien est ainsi entièrement libre, par la puissance du Saint Esprit agissant dans l’homme nouveau, de se consacrer volontairement et joyeusement à Dieu ! (3*)

 (1*) On se comprend bien, il ne s’agit pas de donner cours au cœur naturel, au cœur du vieil homme, du fils d’Adam ! Car la mort de Christ a placé moralement ce vieil homme, dans la mort, celle du Seigneur Jésus, cette mort étant moralement appliquée à mon vieil homme, qui crucifié avec Christ, « n’a plus droit au chapitre » (v.6) !

(2*) « affranchir » veut dire : perdre son statut d’esclave, et ainsi n’être plus dans la servitude de quelque chose ou de quelqu’un.

(3*) Beaucoup de chrétiens y voient plutôt une contrainte, l’inverse de la liberté, dans ce fruit de la liberté, qui est la séparation de tout ce qui est en opposition avec l’enseignement de la Parole ! La raison est très simple, soit qu’ils ne sont chrétiens que de nom, n’étant pas passés par une vraie conversion, soit qu’ils laissent agir « le vieil homme », qui estimera toujours comme manque de liberté, de se soumettre à la Parole de Dieu ! Le Seigneur Jésus pouvait dire : « … moi, je fais toujours les choses qui lui plaise … » (Jean 8 v.29)

Introduction

Le chapitre que nous avons devant nous est très pratique, en même temps que très profond, comme tout ce qui vient de Dieu, car tout ce qui vient de Dieu, retourne à Dieu.

L'homme, en tant que fils d’Adam, rapporte tout à lui-même, par nature : toutes ses pensées, toutes ses actions, commencent et se terminent par le moi. Mais Christ ne pouvait descendre sur la terre et marcher dans la justice sans rapporter toutes choses à Dieu : tout l'encens de « l'offrande du gâteau » (Lévitique 2) montait vers Dieu. Sans doute, les sacrificateurs en respiraient la bonne odeur, toutefois comme offrande, le parfum montait tout entier vers Dieu. Il en est de même de la nouvelle vie dont parle ce chapitre, et qui, venant de Dieu, remonte à Dieu. Elle produit des fruits, cela est naturel, mais ce n'est pas là son but ; comme nous lisons au chapitre 5 de l'épître aux Ephésiens : « Soyez donc imitateurs de Dieu, comme de bien-aimés enfants, et marchez dans l'amour » (Eph.5 v.1). Voilà la morale chrétienne ; c'est la nature de Dieu, la vie de Dieu exprimée dans les hommes, une vie qui découle de Dieu et qui doit retourner à Dieu. Mais la Parole ajoute : « Comme Christ aussi nous a aimés, et s'est donné lui-même pour nous comme offrande et sacrifice à Dieu, en odeur de bonne senteur » (Eph.5 v.2).

La vie que Dieu donne remonte à lui.  Quand cette vie divine fait défaut, tout manque. Elle est le tout, mes bien-aimés, — car la valeur d'un homme n'est pas dans ce qu'il fait, mais dans le motif qui le fait agir. Deux hommes peuvent être occupés du même travail par des motifs totalement opposés, l'un travaillera pour sa famille, tandis que l'autre dépensera le prix de sa journée dans de coupables plaisirs. — Quelle différence entre l'acte de l'un et celui de l'autre ; et pourtant ils sont occupés du même travail et s'en acquittent également bien, dans l'intérêt de celui qui les emploie ! Dans la nouvelle nature, sous peine de le répéter, toute chose retourne à Dieu, c'est pourquoi nous avons à nous juger nous-mêmes, car même le chrétien, quand sa marche est sans reproche devant les hommes, peut permettre quelquefois que d'autres choses interviennent qui ne sont pas simplement plaire à Dieu, — et qui altèrent le parfum. Quelle chose affreuse, lorsque le moi, entre et vient corrompre le parfum ! alors même que d'autres ne s'en apercevraient pas.

Résumé de Romains 3 & 4

Le chapitre 3 de cette épître nous enseigne de quelle manière le sang vient faire face aux péchés, soit des Juifs, soit des Gentils [voir v.24-26]. — Le chapitre 4 nous montre le vrai caractère de la foi chrétienne, se reposant en Dieu qui était venu en puissance, et avait élevé à sa droite celui qui était mort [voir v.9-12]. En regardant à Jésus comme à un homme placé sous la mort, nous voyons la puissance de Dieu qui intervient et le ressuscite. —

Romains 5 : la justification & les 2 chefs de race

Dans le chapitre 5, ce principe est appliqué à la justification [v.1], et la Parole nous parle de l’amour qui est répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit [v.5]. Ensuite vient la loi qui est mise en contraste avec la grâce, et qui fut introduite autrefois, après que l'homme fut devenu pécheur, — elle-même étant juste, et ainsi démontrant le péché de l'homme [v.18-21]. Il y a pour l'homme deux manières de subsister devant Dieu, et il n’y en a pas d'autre : l'homme pouvait être juste, ou bien il peut être sauvé. L'homme aurait pu encore, il est vrai, être innocent comme le fut Adam, mais par l'entrée du péché dans le monde, cette possibilité est perdue pour toujours. L'homme ne peut donc se tenir devant Dieu que sur le fondement de la grâce souveraine. La loi est bonne, et si l'homme l'accomplissait, elle le rendrait heureux ; elle rendrait même les anges heureux, car aimer Dieu de tout son cœur et son prochain comme soi-même, cela est pratiqué dans le ciel. Mais dans la forme sous laquelle elle fut donnée à Sinaï, la loi ne pouvait être donnée à un Adam innocent ; car la loi suppose toujours la présence du péché, et elle intervient afin de mettre en évidence son vrai caractère.

Après nous avoir démontré que «comme par la désobéissance d'un seul, plusieurs ont été constitués pécheurs, ainsi aussi par l'obéissance d'un seul, plusieurs seront constitués justes» [Ch.5 v.19] — et nous avoir ainsi fait comprendre que Dieu fait remonter la famille des pécheurs jusqu'à Adam et la famille des justes jusqu'à Christ, l'apôtre, dans le chapitre 6, s'empare de l'objection [v.1] que ce qu'il vient de dire, paraît devoir nous rendre indifférents quant à notre marche pour nous faire faire un pas de plus dans la connaissance de notre position en Christ.

L’enseignement de Romains 6

L’apôtre va maintenant démontrer combien la chair, à savoir la nature du vieil homme, établit à son avantage, des raisonnements complètement faux, qui perdent leur apparente logique devant la lumière des pensées de Dieu, révélées dans sa Parole.

Le raisonnement de la chair

Afin de justifier sa question, la chair en effet raisonne ainsi : car si « par l'obéissance d'un seul plusieurs sont constitués justes » [Ch.5 v.19], et si nous sommes envisagés dans le chef auquel nous appartenons, nos actions n'ont plus aucune importance, parce qu'elles ne sont pas le fondement de notre acceptation ; car la chair tourne tout à mal. Elle fait confondre la position inébranlable du croyant en Christ, qui ne dépend que de Christ seul, avec la marche qui doit alors être le reflet de la nature reçue par la nouvelle naissance ! La chair s'empare de la loi, qui a été donnée pour convaincre de péché, pour en faire un instrument de justice ; et de la grâce, qui est la puissance et le moyen de sainteté et de communion avec Dieu, pour en faire une occasion de péché.

Le Saint Esprit fait la lumière exposant un fait

La mort au péché de l’authentique chrétien

Adam et Christ sont donc ici placés devant nous comme les deux chefs des deux familles humaines. Mais Adam est devenu un homme pécheur, le péché a été accompli en lui avant qu'il soit devenu chef de race. Christ également a accompli la justice avant qu'il ne soit devenu le chef de sa famille ; et de même que nous entrons dans la condition qui fut accomplie en Adam, nous entrons dans celle qui a été accomplie en Christ. Et comme nous avons eu en nous une vie qui aimait l'état dans lequel nous nous trouvions en Adam, de même, après que nous nous trouvons justifiés dans le Christ Jésus, il y a en nous une vie qui aime ce nouvel état.

« Demeurerions-nous dans le péché afin que la grâce abonde ? » (v.1). L’apôtre répond à cette question soulevée par l’usage pernicieux que voudrait en faire la chair, nature du vieil homme, du fait que l’authentique chrétien est justifié par l'obéissance d'un autre, comme étant dans le chef qui est Christ ! Il tire sa réponse de la vérité même qui donna lieu à l'objection : le Christ dans lequel nous sommes, est mort et ressuscité ! : « Nous qui sommes morts au péché, comment vivrons-nous encore dans le péché ? » (v.2)

Il est d’une extrême importance de bien comprendre, ce que la mort et la résurrection du Seigneur Jésus a opéré au profit de l’authentique chrétien, non pas sur base d’expériences à réaliser, mais sur la seule base de la foi en ce que Dieu lui dit dans sa Parole, comprise grâce à la personne divine du Saint Esprit !

Il est clair et évident qu’un homme mort n’a plus la possibilité de pécher. Et la Parole de Dieu enseigne qu’en Christ l’authentique chrétien est mort au péché ! (v.2 : « Nous qui sommes morts au péché »)

Un point important à noter c’est qu’il n’est pas dit (v.2) que nous devions mourir au péché, mais que nous sommes morts au péché. Ce n’est pas un acte que le chrétien doit faire, c’est un acte que Dieu a déjà accompli en sa faveur, à la croix, en la personne du Seigneur Jésus ! Le chrétien authentique est établi par Dieu en Christ, c’est dans cet état, en Christ, qu’il naît de nouveau, lors de sa conversion !

La place du chrétien est exclusivement en Christ, mort et ressuscité ! Il ne possède rien en dehors de ce fait ! Si le chrétien possède cette justification (v.7), c’est en Christ, en qui aussi, il possède cette vie divine et éternelle ! Il est impossible de posséder cette vie divine et éternelle, et pas cette justification, et vice versa. Il s’agit d’un fait objectif !

Non seulement mort mais ressuscité

Comment ai-je été justifié ? Par la mort et la résurrection. Dieu me considère donc comme mort, car Christ est mort et je suis en lui. Si je suis mort, la conséquence est que : je ne puis pas vivre en ce en quoi je suis mort ! L’apôtre nous décrit, non pas le motif qui nous pousse à agir, mais le fait ! Le fait objectif d’être en Lui, mort au péché, c’est la conséquence de la nature de mon union avec Christ ! C’est un fait dans lequel je n’interviens pas, tout en en étant le bénéficiaire par la seule foi, tout a été fait par Dieu Lui-même en la personne du Seigneur Jésus.

Un éclairage imagé de l’Ancien Testament

Pour en comprendre l’implication pratique, les images de l’Ancien Testament nous aident à comprendre les notions parfois un peu abstraites du Nouveau Testament. Le livre du Lévitique, décrit la scène de la consécration d’Aaron et de ses fils, les sacrificateurs. Nous y lisons au chapitre 8 :

22 Et il fit approcher le second bélier, le bélier de consécration ; et Aaron et ses fils posèrent leurs mains sur la tête du bélier (1*) ; 23 et on l’égorgea, et Moïse prit de son sang, et le mit sur le lobe de l’oreille droite d’Aaron (2*), et sur le pouce de sa main droite (3*), et sur le gros orteil de son pied droit (4*) ; 24 et il fit approcher les fils d’Aaron, et Moïse mit du sang sur le lobe de leur oreille droite (2*), et sur le pouce de leur main droite (3*), et sur le gros orteil de leur pied droit (4*) ; et Moïse fit aspersion du sang sur l’autel, tout autour.

(1*) poser la main sur la tête de la victime = s’identifier avec la victime qui est égorgée, image de Christ donnant sa vie, son sang a été versé ! (fait objectif pour lequel, seule la victime, Christ, intervient)

(2*) l’oreille = le membre par lequel l’homme entend

(3*) le pouce de la main droite = l’organe par lequel l’homme agit

(4*) le gros orteil du pied droit = la partie la plus avancée de l’organe par lequel l’homme marche

C’est ainsi que, si, par la foi, je crois que je suis sauvé par le sang de Jésus, à l’image des fils d’Aaron, je trouve alors, dans ce sang, mis sur mon oreille, sur ma main et sur mon pied, un motif pour marcher d'une manière qui soit en harmonie avec ce que ce sang réclame.

L’apôtre n’expose pas les motifs qui nous font marcher, mais le fait objectif lié à la résurrection (verset 4).

Ainsi nous sommes appelés à mortifier nos membres (*) et non à mourir nous-mêmes.

 (*) Colossiens 3, tire la conclusion du fait que le croyant est ressuscité avec Christ (v.1), qui traduit en nous l’effet pratique sur nos membres « Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre … » (v.5). Ce qui veut dire, à l’image d’Aaron et de ses fils, de tenir nos membres dans l’état de mort quant au péché, état dans lequel la mort de Christ nous a placé, c’est par la foi produisant ses effets par le moyen du Saint Esprit, et non pas par des efforts naturels. Les membres d’un homme mort, ne peuvent plus lui servir pour écouter, agir ou marcher ! Mais ces membres restent disponibles pour faire le service que le Seigneur nous demande de faire, alors, ces membres, répondent aux instructions d’un autre maître, le nouvel homme, dont la seule puissance est celle du Saint Esprit !

La puissance su Saint Esprit, dans une vie nouvelle, débarrasse du péché

La grande question pour nous est : comment pouvons-nous nous débarrasser du péché qui est dans notre nature ?

Il ne s’agit plus d’un fait objectif, mais de ses effets dans la vie de l’authentique chrétien.

Il faudrait que nous fassions mourir le péché ; il faudrait que nous nous mettions à mort nous-mêmes. Mais comment pouvons-nous accomplir cette œuvre pendant que nous sommes dans cette nature dans laquelle habite le péché ? Il faut pour cela que nous possédions une autre vie, avant que nous puissions, par elle, tenir dans la mort, celle que nous avons naturellement ; il faut que nous ayons une vie nouvelle avant que nous puissions, par la foi, par la puissance du Saint Esprit agissant dans cette vie nouvelle, tenir l’ancienne effectivement crucifiée, elle l’a été avec Christ, autrement nous tenterions de faire mourir la seule vie que nous possédons. Or, cette vie nouvelle nous est donnée [fait objectif], de sorte que nous pouvons, par elle sous la puissance du Saint Esprit [cause], mortifier, à savoir laisser dans un état pratique de mort ce qui est de la vieille vie [effet] ; et ce sont mes membres que je mortifie, ce n'est pas moi-même. Mon moi, le vieux moi, est mort dans la mort de Christ, ainsi qu'il est écrit : « Je suis crucifié avec Christ » ; mais l'Ecriture ajoute : « Mais Christ vit en moi » (Galates 2 v.20) ; la nouvelle vie, c'est moi maintenant, le nouveau moi. Je vis quant à Dieu !J'ai une vie nouvelle, la vieille vie a pris fin à la croix de Christ, et dès ce moment, par la puissance du Saint Esprit agissant dans la vie nouvelle, dans le nouvel homme, je suis rendu capable, en tant que nouvel homme, d’exterminer tout ce qui appartient à l'ancienne vie, au vieil homme. C’est ce qu’exprime l’apôtre : « comme Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, ainsi nous aussi nous marchions en nouveauté de vie » (verset 4)

La clé : l’identification à Christ dans sa mort et sa résurrection

L'apôtre unit ainsi la liberté à la mort et à la résurrection : « Sachant ceci, que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit annulé pour que nous ne servions plus le péché » (verset 6) ; « car si nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort, nous le serons donc aussi dans la ressemblance de sa résurrection » (verset 5).

Il n’y a pas deux Christ, un mort et un ressuscité ! Il n’y a qu’un seul, mort et ressuscité ! Ainsi, si nous sommes morts avec lui, et comme lui-même, nous ne restons pas dans cet état, mais nous ressuscitons aussi avec lui, « afin que comme Christ a été ressuscité d'entre les morts par la gloire du Père, ainsi nous aussi nous marchions en nouveauté de vie » (verset 4).

Maintenant, il est question de notre marche. Remarquons que la qualité de la marche est en liaison directe avec celle de Christ ressuscité. Ce qui donne la mesure de la qualité de notre marche : la gloire du Père ! Ce qui présume, que notre marche reflète ce que l’œuvre de Christ a produit en nous et pour nous !

Arrêtons-nous un moment sur cette merveilleuse expression : « … Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, … ». La raison en est, que tout ce qui nous montre l'excellence de Christ, nous donne de la puissance.

Il n'y a pas une seule chose qui glorifie le Père, qui ne soit en jeu dans la résurrection de Christ d'entre les morts.

·      La puissance divine ? — c'est Dieu qui ressuscite les morts.

·      La mort comme ruine de l'homme ? — Dieu en ramène Christ.

·      L'amour du Père ? — il est en plein exercice. A-t-il jamais été plus complètement manifesté que dans la mort de Christ ? « A cause de ceci, le Père m'aime, c'est que je laisse ma vie afin que je la reprenne » (Jean 10 v.17). Le Père trouve, pour ainsi dire, un nouveau motif d'aimer son Fils. Mais, de plus, c'était le Fils du Père qui se trouvait ainsi sous la puissance de la mort, et par conséquent, il ne pouvait y être laissé. Pour l'amour de sa gloire, le Père ne pouvait pas souffrir que son Bien-aimé sente la corruption.

·      Sa justice ? — la justice du Père fut magnifiée.

« Je t'ai glorifié sur la terre… maintenant glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même » (Jean 17 v.4, 5). Le Père, ayant en quelque sorte été rendu débiteur du Fils, qui l'avait glorifié sur la terre, avait à lui donner maintenant sa récompense. Ainsi, tout ce qui constitue la gloire du Père a été en exercice dans l'élévation de Jésus à la droite même de Dieu. Il y aurait eu une lacune dans le ciel, une lacune effrayante, si Christ n'avait pas été ressuscité, mais il n'était pas possible qu'il fût retenu sous la puissance de la mort.

La conséquence : se tenir pour mort au péché et vivant à Dieu

« De même vous aussi, tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (verset 11).

« Se tenir pour mort » n’est pas présenté ici comme une chose à réaliser, mais bien comme la conséquence du fait Christ est mort, et que c’est en Christ que je suis mort ! Et de la même manière « se tenir pour vivant à Dieu », est aussi la conséquence de la résurrection de Christ, car c’est aussi en Lui que je suis ressuscité ! Ce sont des choses qui sont deux réalités que la foi accepte ! Cette foi n’est pas morte dans ses effets pratiques, elle est vivante, et elle se traduit dans les faits pratiques, en se tenant dans ces deux états : « mort », ce qu’est le vieil homme et « vivant à Dieu », ce qu’est le nouvel homme !

« Vivant à Dieu » implique la vie, et cette vie je l’obtiens en Christ ressuscité.

J’obtiens cette vie nouvelle, divine et éternelle par la seule foi, il n’y a aucun acte de ma part qui m’est demandé pour qu’il en soit ainsi ! C’est ainsi que mon âme est amenée à saisir la gloire du Père, le caractère du Père et sa relation avec Christ, en voyant toutes les perfections divines mises en évidence dans la résurrection de Christ, et en étant rendu participant en lui de la vie, dans la puissance de laquelle il est ressuscité. Tout cela découle, de facto, de ce que Christ a accompli pour la gloire du Père !

N’est-ce pas pour mes péchés que le Seigneur Jésus a été dans la mort ? Et c’est aussi en conséquence de ce fait que je suis associé à cette vie nouvelle ! C’est ainsi que ce fait, hors de mon pouvoir, lie cette vie de résurrection aux affections de mon cœur renouvelé.

La participation à la vie de résurrection par la nouvelle naissance

On ne peut y avoir accès par un effort quelconque ou par la puissance de l’intelligence humaine, aussi brillante soit-elle ! Mais l’âme y entre, quand, par la seule action puissante du Saint Esprit, elle saisit l'excellence de la personne de Jésus, comprenant, qu’en vertu de ce qu’il était dans la perfection de son être, il ne pouvait être retenu par la mort, mais de plus c’est la gloire du Père qui doit se manifester dans sa résurrection : « Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même ; et sans plus pouvoir attendre un seul instant, il le glorifiera. » (Jean 13 v.32)

Lorsque nous connaissons la personne de Christ, nous savons qu'il ne pouvait être retenu par la mort !

La femme samaritaine (Jean 4 v.5-30) est un exemple démontrant que tout découle de la connaissance de la personne de Christ. C'est à cette connaissance que le Seigneur l’amena, et ce n’est pas par son intelligence naturelle qu’elle y parvient. Le Seigneur agit d'abord sur sa conscience : « Va et appelle ton mari » ; ensuite, après lui « avoir dit tout ce qu'elle avait fait », il l'amène au point où il peut lui dire : « C'est moi qui te parle », de sorte que la personne du Seigneur Jésus remplit son âme et son cœur, elle connaissait dès lors la personne de Christ !

Lorsque Dieu nous a fait comprendre par la puissance de l'Esprit, que c'est un Christ mort qui est ressuscité, alors nous acquérons la puissance de la vie. Je suis uni vitalement à Christ lui-même qui est ressuscité, mais qui a été mort une fois pour mes péchés, étant descendu par grâce jusque dans la condition dans laquelle je me trouvais, et hors de laquelle il fut ressuscité par la gloire du Père. Combien ceci rapproche le Seigneur de nous ! Comment vous ou moi pourrions-nous monter au ciel pour contempler la gloire du Père ? Mais ici je vois la gloire du Père entrer là Christ était mort pour mes péchés. Il a été occupé de moi ; — il a souffert pour moi. N'allez pas croire même pour un instant, que c'est par une sagesse de l'intelligence que vous arriverez à ces choses, mais elles rempliront votre âme quand vous apprendrez que vous êtes un si grand pécheur que Christ a été dans le sépulcre à cause de vos péchés. D'abord, la conscience est atteinte par la puissance de l'Esprit de Dieu ; ensuite nous voyons la fin de ces luttes dans ce qui a lieu dans la personne de Christ, lorsqu'il est complètement sous le poids de nos péchés : « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ! »

De quelle manière le croyant a-t-il part à la mort et à la résurrection de Christ

Nous avons vu que toute la puissance et toute la gloire du Père étaient en jeu dans la résurrection de Christ, et le cœur du racheté suit Jésus là où il est maintenant dans la gloire.

L'apôtre va nous montrer maintenant de quelle manière nous avons part à la mort et à la résurrection de Christ.

« Si nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort, nous le serons donc aussi dans la ressemblance de sa résurrection » (verset 5).

La démonstration que le Christ mort a bien effacé tous mes péchés, c’est que le même Christ est ressuscité ! La conséquence directe est que ma place est avec lui, dans un nouvel état moral, comme ressuscité avec Lui !

« Notre vieil homme a été crucifié avec lui, pour que nous ne servions plus le péché (*)» (verset 6).

(*) Pour qu’il n’y ait pas de confusion, rappelons qu’il est question du péché en tant que la racine qui produit les actes, appelés péchés

L’expression « servir le péché » est à comprendre dans le cadre de la relation entre un esclave et son maître, image très frappante de ce qu’étaient les relations sociales du temps de l’apôtre. La position de service est celle d'un homme qui dépend de la volonté d'un autre et qui est à sa disposition, pour accomplir la volonté du maître. Dans mon état de vieil homme avant d’être crucifié avec Christ, j’étais « l’esclave du péché », mais, par sa crucifixion avec Christ, mon vieil homme étant moralement mort, il ne peut plus servir son maître qu’est le péché ! Mais maintenant, le nouvel homme, n’a rien affaire avec le maître du vieil homme, il jouit, en Christ, d’une totale liberté. L’authentique chrétien est ainsi libre d’être serviteur de la justice, de ce qui est juste aux yeux de Dieu.

La loi, incapable d’être en aide au pécheur, met en évidence son péché, et ne pouvant l’en délivrer, elle le place sous l’esclavage de ce maître ! Ainsi, être sous la loi, c’est être sous l’esclavage du péché ! Mais l’authentique chrétien, conscient qu’il n’est plus esclave du péché pour le servir, en tant que nouvel homme est fils, fils de la maison, il est libre et fait partie de la famille de Dieu, pour toujours : «   à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom ; lesquels sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. » (Jean 1 v.12-13)

« Car celui qui est mort est justifié du péché (*)» (verset 7)

(*) péché en tant que la racine qui produit les actes, appelés péchés

On ne peut rien mettre à la charge d'un homme qui est mort ; le maître (le péché) d'un homme mort a perdu son pouvoir sur lui. La vie à laquelle l'iniquité pouvait être imputée, cette vie n'existe plus. Nous sommes morts, notre vieil homme a été crucifié avec Christ, nous sommes ainsi morts au péché, pour ne plus le servir !

Mais parlant d’expérience, vous dites : hélas ! je n'en ai pas fini avec le péché ! Je le vois en moi, je voudrais ne pas convoiter une chose que j’aime, et je m’aperçois que, malgré tout mes efforts, je constate que mon cœur convoite, et la Parole de Dieu appelle cela « péché » !

Êtes-vous sûr d’avoir bien compris ? Seriez-vous être plus sage que Dieu ? Dieu dit qu'en Christ nous sommes quittes du péché. Le péché fut attaché à Christ, mis sur lui pour nous, par grâce, et Christ est mort, et c'en est fait du péché, entièrement. Christ est mort pour tout le mal que je vois en moi, — le principe du mal, mes mauvais penchants et tout le reste ; tout cela a pris fin en Christ, et maintenant, je suis appelé à laisser dans la mort, donc ne pas le faire revivre, tout ce qui le rappelle.

Le fait de la mort et de la résurrection de Christ étant, la conséquence en est : « Tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché », — tenez-vous pour morts — telle est l'expression de l'Ecriture, — et là est la libertél'affranchissement du péché et non la liberté de pécher.

Il n’est pas inutile de rappeler ce qui suit.

L'évangile, produit nécessairement des fruits en moi, mais la doctrine du christianisme, c'est que je suis sauvé par un médiateur.

Si je devais être sauvé par moi-même, c'en serait fait de moi ; — tout est perdu. Si, jamais, je devais paraître en jugement, je serais perdu. Toute la doctrine du salut repose donc sur ce qu'il y a « un médiateur » (Job 9 v.33). Quant à moi-même, comme dit Job : « Si je me lave dans de l'eau de neige, et que je nettoie mes mains dans la pureté, — alors tu me plongeras dans un fossé, et mes vêtements m'auront en horreur » (Job 9 v.30-31). Mais il y a un médiateur, il y a quelqu'un « qui met la main sur nous deux » (Job 9 v.33) ; et cette personne, c'est Christ. Il est ma vie, et assurément je produis du fruit, mais je suis fait justice de Dieu en lui (2 Corinthiens 5 v.21).

La découverte que le péché habite en moi

Mais l’âme qui constate par expérience que le péché habite en elle, comme il habite en tout être humain, à l’exception du Seigneur Jésus lorsqu’il était sur la terre, oublie que c’est en Christ qu’elle n’est plus esclave du péché ! Elle devrait alors tourner ses regards vers Christ, assis dans la gloire à la droite de Dieu, au lieu de s’occuper d’elle-même. Etant occupée d’elle-même, elle n’y trouve que ce qu’elle est en tant que vieil homme, toujours prêt à répondre aux sollicitations de son maître, c’est la raison pour laquelle la Parole nous enseigne « tenez-vous » pour mort ! Mais avec quelle puissance ? Pas avec la mienne, voilà l’erreur, mais par la puissance du Saint Esprit agissant dans le nouvel homme ! Par cette seule puissance, je puis tenir mon vieil homme pour mort, et ainsi mettre en pratique « tenez-vous pour morts » ! Toutes autres tentatives sont vouées à l’échec !

Voir le message n° 22 intitulé « Le péché en moi et le péché sur moi, nuance très importante ! »

Comme vous argumentez peut-être encore que : « Le péché est pourtant toujours vivant en moi ». Posez-vous cette question suivante : Christ est-il tout ce qu'il est, pour les péchés que vous avez, ou pour ceux que vous n'avez pas ? — Pour ceux que vous avez, sans nul doute, — pour ceux que vous découvrez en vous. C'est pour ces péchés-là que Christ mourut. Il est bon d'être jaloux d'une jalousie de Dieu, mais, en même temps que de la jalousie de la grâce, souvenez-vous qui a effacé tous vos péchés. Ce qui est effacé, ce sont les péchés, à savoir les actes qui ont été produits par le péché, que vous découvrez toujours en vous, et qui est la racine qui produit les actes ! Cette racine, n’est pas morte ! Le péché n’est pas mort ! Il est toujours prêt à produire des fruits, à commettre des actes, des péchés ! Mais pour produire des actes, le péché a besoin de stimuler un être vivant sur lequel le péché a le pouvoir de dominer en tant que maître ! Mais, si par la puissance du Saint Esprit, agissant dans le nouvel homme que vous êtes devenu lors de votre nouvelle naissance, vous tenez le vieil homme dans la mort, comme crucifié avec Christ, vous tenant ainsi vous-même pour mort, le péché, bien qu’habitant en vous, ne pourra en aucune manière porter du fruit ! Mais, vous aurez noté que c’est par l’action du nouvel homme, agissant par la puissance du Saint Esprit que vous pouvez tenir le vieil homme dans la mort ! Le nouvel homme exprime et manifeste, lui, la présence de la vie divine et éternelle en vous !

Ainsi, si nous sommes morts, nous vivons aussi. Par ma relation avec Christ, je suis amené dans une nouvelle condition d'existence dans laquelle rien ne peut s'élever contre moi : ni le péché, ni Satan, ni la mort. Il n'y a rien de ce qui pouvait m'atteindre comme pécheur, que Christ n'ait affronté pour moi, et il a triomphé de tout. Nous sommes placés dans un état entièrement nouveau, — comme à l’image du peuple d’Israël, au-delà de la mer Rouge.

Christ mourut une fois au péché. S'il avait refusé de prendre sur lui tout ce qui pesait sur moi comme pécheur, je n'aurais pas été sauvé, — je n'aurais point de liberté. « Mais il a appris l'obéissance par les choses qu'il a souffertes » (Hébreux 5 v.8). Il dut obéir jusqu'aux dernières limites de l'obéissance ; il dut passer à travers tout, afin que l'on vît si, en quoi que ce soit, on pourrait trouver en lui un refus d'obéir (et c'est là le péché), mais il ne s'en trouva pas, et c'est ce qui fait que dans sa mort, il n'y a pas seulement l'expiation, mais aussi la perfection morale, du Rédempteur.

Christ ne demanda jamais qu'une autre coupe, quelle qu'elle fût, fût éloignée de lui ; — mais cette coupe-là, il ne pouvait pas désirer de la boire, car c'était souffrir pour le péché, — Dieu lui cachant sa face. Ainsi, dans le jardin, il choisit la coupe qui lui cachera la face de Dieu, plutôt que de manquer à l'obéissance, allant jusqu’aux trois heures sombres de la croix — et désormais il vit au-delà de tout cela. Etant en Christ, quelle sera donc maintenant votre position ? Vous êtes morts, n'est-ce pas ? Oui, « morts » en tant que vieil homme, mais pourtant « vivants » en tant que nouvel homme ; et telle est la véritable position chrétienne.

Ce que l’authentique chrétien acquiert sur base de la foi et la conséquence

L’enseignement chrétien n'est pas : « Si vous n'êtes pas cela, vous ne jouirez pas de la valeur du sang » ; mais bien : « Vous ne pouvez qu’être cela puisque Christ l'est ».

Il ne s’agit pas de demander à quelqu'un qui n'est pas mon enfant à vivre comme s'il l'était. Non, certainement pas, car comment pourrait-il répondre à cette exhortation : « Vous aussi, tout de même, tenez-vous vous-mêmes pour morts etc. … » (verset 11). Seul l’authentique chrétien, par sa nouvelle naissance, acquière à la fois la position et ce qui en est la conséquence.

Comme il me l’est demandé, je dois me tenir moi-même pour mort, le « moi-même », étant le vieil homme, ce que je suis par nature comme fils d’Adam. C'est là une question de foi, car il n'est pas dit : « faites l'expérience », mais « tenez-vous vous-mêmes pour morts etc. », « considérez-vous comme tel, par la seule foi en ce que Dieu a accompli en Christ » et la conséquence suivra.

Par grâce, j'ai aussi le droit de me tenir pareillement pour ressuscité ; et alors entant que tel, en tant que nouvel homme, je vis pour Dieu. J'ai ainsi la position justifiée de vivre pour Dieu devant le monde, comme auparavant j'étais dans la position de condamnation de la vie coupable d'Adam. L'apôtre ne dit pas : « Livrez-vous vous-mêmes à la vertu », mais « Livrez-vous vous-mêmes à Dieu » (verset 13). Ce qui vient de Dieu retourne à Dieu :  maintenant je me livre moi-même à Dieu (en tant que nouvel homme). J'ai le droit d'en avoir fini avec moi-même (en tant que vieil homme).

La loi interdit à l’homme de pécher, de commettre des actes, en lui montrant de quels actes il s’agit, par exemple la convoitise et informe des sanctions en cas d’infraction ! La loi ne trouve d’objet auquel elle s’applique, que chez des êtres capables d’y contrevenir. Elle a donc de pouvoir que sur l’homme naturel, donc sur le vieil homme, mais n’en a aucun sur ce qui est né de Dieu, à savoir mon nouvel homme !

C’est tenant mon vieil homme, être sur lequel le péché a prise, dans la mort, ayant été crucifié avec Christ, que je puis me conformer à « Que le péché donc ne règne point dans votre corps mortel pour que vous obéissiez aux convoitises de celui-ci … » (verset 12) ! La raison en est que, me trouvant sur le terrain de la grâce, qui découle de la résurrection de Christ, le domaine de la nouvelle création, « le péché ne dominera pas sur vous, parce que vous n’êtes pas sous la loi, mais sous la grâce. » (Verset 14) Le nouvel homme n’est pas placé sous la loi, le vieil homme, qui, si il était tenu vivant, serait sous le loi, est mort, et la loi n’a plus d’emprise sur lui, donc sur moi !

Le nouvel homme habite dans notre corps mortel, dont les membres sont par conséquent aussi livrés à Dieu : « livrez … vos membres à Dieu, comme instruments de justice. » (verset 13) ! Nos membres étant toutes nos fonctions qui nous font penser, écouter, parler, agir, marcher ! 

Le chrétien authentique est affranchi de l’esclavage du péché  

Selon leur raisonnement, les hommes pensent que si on donne à l'homme une paix parfaite, il oubliera Dieu. C’est hélas vrai, en ce qui concerne notre vieil homme, de nature corrompue. Il abuse de toutes les formes de soulagements qu'a pu trouver la conscience. Mais la puissance découlant de la résurrection en Christ dans laquelle nous obtenons ce soulagement de la conscience, nous délivre du péché. Dès lors comment celui qui est délivré du péché, peut-il être esclave du péché ? « Si nous sommes conduits par l'Esprit, nous ne sommes pas sous la loi » (Galates 5 v.18). Le Saint Esprit ne nous conduira jamais dans le péché.

« … ayant été affranchis du péché, vous avez été asservis à la justice » (verset 18)

Comme l’explique l’apôtre dans la parenthèse du verset 19, l’expression « asservis » est utilisée pour faire plus facilement comprendre selon la perception des hommes, car dans les faits, il s’agit bien d’une réelle liberté !

« … vous avez votre fruit dans la sainteté et pour fin la vie éternelle … » (verset 22)

Il y a donc un fruit dans la justice ! Et ce fruit se manifeste dans la sainteté ! La sainteté est la séparation pour Dieu, de ce qui lui est contraire. La sainteté suppose l’existence de choses contraire à la pensée de Dieu pour s’en séparer. Adam, dans le jardin d’Eden, n’était pas saint, il était innocent ! Il n’avait rien de contraire à la pensée de Dieu, pour s’en séparer. Les choses changèrent après le péché. Dieu est saint, Il connaît le bien et le mal ; il aime le bien et il hait le mal. Il en est ainsi de Jésus, et puis de nous. En tant que nouvel homme, nous aimons le bien et nous haïssons le mal ! Mais un point important est à souligner : moi, comme créature, je ne puis juger de la différence entre le bien et le mal, c'est pourquoi j'ai besoin de Dieu comme d'un objet pour discerner la mesure entière du bien, et pour pouvoir ainsi juger le mal, et m'en tenir séparé.

« Quel fruit donc aviez-vous alors des choses dont maintenant vous avez honte ? car la fin de ces choses est la mort» (verset 21)

En tant que fruit, cela conduit à la destruction, jusqu'à la mort, de ce qui a été dégradé en perdant l'image de Dieu.

Maintenant je suis appelé à marcher dans la justice, et la conséquence en est que je m'éloigne de l'esprit et des voies du monde ; je suis soustrait à l'influence des choses qui le gouvernent. Dans la liberté pratique de ma nouvelle nature, mon cœur renouvelé est occupé  de manière toujours plus intense de ce qui est de Dieu ; ma confiance en lui est augmentée, la prière embrasse une sphère plus étendue, le cœur est attiré plus près de Dieu, et par la relation dans laquelle je vis avec Dieu, j'apprends à mieux le connaître lui-même.  Il y a des fruits qui se traduisent par une marche pratique, dans la justice, à laquelle se lie la consécration du cœur à Dieu, et la connaissance de Dieu lui-même. Si nous vivons pour Dieu, comme « les hommes faits, qui, par le fait de l’habitude, ont les sens exercés à discerner le bien et le mal. » (Hébreux 5 v.14), nous connaîtrons ce qui est bon ou mauvais à ses yeux.  Il n’est pas seulement question du dévouement extérieur, que nous vivons pour Christ, mais notre cœur, étant renouvelé, sera délivré de l’influence des choses qui le motivaient autrefois : « ces choses dont maintenant vous avez honte » (verset 21)

Conclusion

C'est pourquoi veillez à ce que Dieu soit tout dans votre vie de tous les jours ! Ne soyez pas comme des gens dont les pieds glissent à tout moment, et qui avancent pour glisser de nouveau et recommencer toujours, comme font tant de chrétiens, mais avancez tranquillement et d'un pas ferme, croissant dans la séparation pour Dieu. Alors « vous aurez votre fruit dans la sainteté » (verset 21), étant vous-mêmes asservis, non pas à la recherche de sainteté, ce que l’esprit légal recherche, mais, « à Dieu ». Là est la source, et l'excellence glorieuse et la liberté du service. Vous plaçant sous un régime légal, vous pouvez être un esclave à la justice, afin de satisfaire votre conscience et vous exténuer ainsi jusqu'à la mort ; tandis que ce que nous trouvons ici, par la grâce, c'est la liberté par la justice, et ensuite la volonté de Christ comme le motif de tout ce que je suis, et de tout ce que je fais. C'est en effet la vraie liberté ! C’est chaque jour que le fruit pratique doit se manifester, mais alors il y a la joie, la joie positive, et non contrainte, de servir Dieu. C’est ainsi je puis jouir de la véritable sainteté, à l’image même de Dieu !

« … vous avez votre fruit dans la sainteté et pour fin la vie éternelle  le don de grâce de Dieu, c’est la vie éternelle dans le christ Jésus, notre Seigneur» (verset 22 & 23)

Et nous apprenons en quoi consiste « le don de grâce de Dieu », c’est « la vie éternelle » qui est « dans le christ Jésus, notre Seigneur » ! Voilà la démonstration de l’amour de Dieu ! C’est le bonheur éternel !

Que le Seigneur nous donne, dans notre vie ordinaire de chaque jour, de vivre de la vie cachée du cœur, et de faire découler de là la vie extérieure de notre service pour lui, sur le fondement que nous nous tenons nous-mêmes pour morts et ressuscités, nous livrant nous-mêmes à Dieu, comme d'entre les morts étant faits vivants (verset 13).

 

A ce message n°164 fait suite le message n°165 intitulé : « Comment le chrétien est-il délié de la loi, par son union avec Christ ? »