Contenu :
Quelques principes de base
liés à l’Assemblée
La position du chrétien en Christ vs sa marche
L’Assemblée Corps de Christ vs Maison de Dieu
La Maison de Dieu est devenue une grande
maison, que faire ?
La Cène est une, mais deux actions.
La discipline dans
l’Assemblée
Rappel d’un commentaire d’un serviteur (H.
Rossier)
Comment est-ce souvent compris de nos
jours ?
Qu’est-ce que la
discipline, celle du Père
Quel comportement tenir
vis-à-vis de celui qui a été exclu
Que fait celui qui aurait
été exclu, accusé injustement ?
Comment se comportent les
autres assemblées ?
Que faire quand des faits
conduisent à des divisions ?
Suite à la demande
d’un frère de faire un résumé de principes de base liés à l’Assemblée et à son
expression sur la terre réalisée là où ces 2 ou 3 sont réunis au Nom du
Seigneur. Et étant aussi interrogé sur l’application de la discipline dans
l’assemblée, il a été mis en évidence une mécompréhension de ce qu’est la
discipline, comprise sous un angle punitif, alors que sa raison d’être est
éducative ! Chacun de nous sommes sous le régime éducatif de Dieu, qu’est
la discipline. Car possédant la vie divine, suite à notre nouvelle naissance,
étant devenus enfants de Dieu, aimés du Seigneur, celui-ci, ainsi que le Père,
nous éduque journellement afin que nous fassions des progrès, pour que nous
acquérions du discernement pour distinguer le bien du mal, comme nous le
rappelle l’apôtre :
« … vous avez de nouveau besoin
qu’on vous enseigne quels sont les premiers rudiments des oracles de Dieu, et
vous êtes devenus tels, que vous avez besoin de lait et non de nourriture
solide ; car quiconque use de lait est inexpérimenté dans la parole de la
justice, car il est un petit enfant ; mais la nourriture solide est pour les
hommes faits, qui, par le fait de l’habitude, ont les sens exercés à discerner
le bien et le mal. » (Hébreux 5 v.12-14)
L’assemblée est vue sous 2 angles différents : ce qu’elle est en Christ, et sa responsabilité d’être le témoignage de Dieu sur la terre.
Le chrétien authentique, forcément passé par une vraie conversion, par sa nouvelle naissance est introduit dans la nouvelle création, où tout est de Dieu, où tout est de Christ ! Il possède cette vie pour l’éternité, et rien ne peut la lui ôter ! Il est en Christ, une nouvelle création ! (2 Corinthiens 5 v.17). C’est sa « position en Christ ». Mais c’est « en Christ » et non pas en tant que créature de la première création (celle de Genèse 1) ! La Parole de Dieu appelle l’être moral issu de la nouvelle naissance : « le nouvel homme » (Ephésiens 4 v.24), et le distingue de ce que nous sommes en tant que fils d’Adam et que la Parole appelle « le vieil homme » (Romains 6 v.6), qui, pour la foi, est moralement mort et tenu pour tel, ayant été crucifié avec Christ.
Le chrétien est physiquement, ou corporellement, sur la terre, dans la première création. Il a à y rendre un témoignage conforme à la position qu’il a en Christ, à refléter dans la première création des caractères moraux qu’il a acquis en tant que nouvel homme. C’est sa « marche » !
Si pour la « position en Christ », tout a été fait par Dieu en la personne de Jésus, le Fils de Dieu devenu chair, pour la « marche », les choses sont différentes, elle engage le chrétien à avoir une marche conforme à sa position. En cela il peut lui arriver de manquer, c’est aussi pour cette raison que l’Apôtre Jean nous enseigne la ressource dans ce cas ! (1 Jean 1 v.8 à 2 v.2)
L’Eglise, ou Assemblée, en tant que Corps de Christ, est constituée de l’ensemble de tous les chrétiens authentiques, sans aucune exception. Elle composée de tous ceux dont la position est « en christ », et pas forcément de ceux dont la marche est conforme à leur position.
On entre dans le Corps de Christ par la nouvelle naissance, et rien que par elle, tous ceux qui en font partie, sont nés de nouveau en tant que nouvel homme !
L’Eglise, ou Assemblée, en tant que Maison de Dieu, est constituée de l’ensemble de ceux qui professent d’être chrétiens ! Mais ils ne sont pas forcément nés de nouveau.
Dans la lettre de Jean aux 7 églises, ou assemblées d’Apocalypse 2 & 3 il est question de la Maison de Dieu, devenue une grande maison, dans l’état décrit par l’apôtre Paul en 2 Timothée 2.
On entre dans la « maison de Dieu » par le baptême, et rien qu’ainsi, mais tous ceux qui en font partie, ne sont pas forcément nés de nouveau ! Il va sans dire que tous ceux qui font partie du Corps de Christ, doivent aussi avoir la profession chrétienne, et y avoir été introduits par le baptême chrétien !
Il est clair qu’au jour de la Pentecôte, en Actes 2, ceux qui constituaient la maison de Dieu, faisaient tous partie du Corps de Christ. Cependant dès Actes 8, nous voyons entrer dans la maison de Dieu, par le baptême, Simon le magicien (Actes 8 v.13), mais il n’était pas né de nouveau, et ne faisait pas partie du Corps de Christ (Actes 8 v.18-24).
Lorsque l’on considère l’ensemble des chrétiens authentiques, tous ceux dont la position est en Christ, on y voit le Corps de Christ. C’est l’Eglise qui sera enlevée dans son entièreté lors de la venue du Seigneur Jésus en 1 Thessaloniciens 4 v.13-18.
Lorsque l’on considère l’Eglise sur la terre, en tant que responsable de témoigner ce qu’est le Corps de Christ, en en reflétant les caractères, il s’agit alors de la « Maison de Dieu ». Il est à noter que dans la description de l’appréciation du Seigneur Jésus lui-même, sur les 4 dernières assemblées (Apocalypse 2 v.18 à 3 v.22), et pour lesquelles le Seigneur évoque sa venue, il n’y a que Philadelphie qui reflète les caractères du Corps de Christ ! Le Seigneur ne lui fait aucun reproche.
2 Timothée 2 v.15-26, répond à la question que faire, on y trouve 2 points importants à souligner :
1. une condition nécessaire mais pas suffisante, celle de se retirer de l’iniquité
2. l’autre est de poursuivre la justice, la foi, la paix avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur
Ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur, sont ceux qui remplissent les caractères requis par le Seigneur Jésus : celui des deux ou trois réunis en son Nom, au milieu desquels Le Seigneur a promis de se trouver.
Parmi les 4 dernières églises d’Apocalypse 2 & 3, le Seigneur reconnait bien Thyatire, Sardes & Laodicée, comme « Maison de Dieu », devenue une grande maison, mais pas en tant qu’assemblés à son Nom. Sa relation de communion n’est qu’avec quelques-uns, considérés individuellement et non pas collectivement.
Le caractère collectif d’être « réunis au Nom du Seigneur », le Seigneur exprimant une communion collective ne se retrouve qu’à Philadelphie !
C’est donc les caractères de Philadelphie que nous devons rechercher pour être réunis ou assemblés au Nom du Seigneur, et pouvoir jouir collectivement de sa présence.
Pour rappel ces caractères de Philadelphie sont :
· Avoir peu de force (aucune grande démonstration impressionnante)
· Garder la Parole du Seigneur (y compris 2 Timothée 2)
· Ne pas renier le Nom du Seigneur (témoignage de tout ce qui est lié à son Nom)
On n’est pas ainsi réunis, en l’affirmant simplement soi-même, ni parce que l’on se rattache à un groupement de chrétiens qui l’affirment, mais bien en en manifestant les caractères, dont l’évaluation est faite par le Seigneur Jésus !
Le sujet sera continué au paragraphe « la Table du Seigneur », les deux choses étant intimement liées.
L’assemblée locale se réunit au Nom du Seigneur, dans sa présence pour plusieurs activités : la prière, le culte, la réunion d’édification et la réunion d’administration.
Ces 4 types de réunion sont exclusivement sous la direction du Saint Esprit, par lequel seuls les frères, conduits par Lui, prennent la parole.
C’est l’assemblée qui se réunit, pas les frères et sœurs vus de manière individuelle !
C’est l’assemblée réunie au Nom du Seigneur pour faire ses requêtes à Dieu (Père ou Fils selon le sujet présenté), ou pour des actions de grâce. Les frères qui s’expriment ici, sont la voix de l’assemblée s’adressant à Dieu !
C’est l’assemblée réunie au Nom du Seigneur pour présenter la louange et des actions de grâce à Dieu. Les frères, sous la direction du Saint Esprit, sont la voix de l’assemblée s’adressant à Dieu ! Sauf exception, ils ne sont pas dans ce cadre la voix de Dieu pour l’assemblée !
La prière n’a pas sa place pendant le culte, si ce n’est la toute première action et la toute dernière, pour se recommander à Dieu, pour que le culte lui soit bien rendu sous la seule direction du Saint Esprit.
Le livre du Lévitique donne des images de ce qu’est le culte : présenter au Père ce que l’assemblée a apprécié durant la semaine des divers caractères de Christ à savoir l’holocauste, l’offrande de gâteaux, le sacrifice pour le péché ou le délit ! Les actions en louange et en adoration s’expriment en principal au Père, avec le Fils pour objet, et s’étendant au Fils qui en a été l’objet (holocauste, offrande de gâteaux, …) ! Sauf dans le cadre du sacrifice pour le péché ou délit, l’assemblée ne parle pas d’elle-même !
Lorsque l’assemblée ne s’adresse qu’au Fils, avec elle-même pour objet, elle démontre l’état spirituel dans laquelle elle se trouve ! Son cœur est vide et n’a rien à apporter au Père au sujet de son Fils !
Le culte n’est pas une séance de lecture de la Parole de Dieu, et ni de commentaires sur ces lectures ! Lorsqu’un frère lit un passage de la Parole, il cesse d’être la bouche de l’assemblée pour Dieu, mais croit devoir être la bouche de Dieu pour l’assemblée. C’est confondre le culte avec la réunion d’édification ! Cela ne veut pas dire que la Parole n'ait pas sa place dans des cas particuliers, par exemple, lorsque le culte est languissant, et le Saint Esprit veut donner une nouvelle impulsion, que l’assemblée n’a pas perçu ! Alors, L’Esprit Saint peut conduire un frère à lire un cours passage, une expression de la Parole relatif à ce thème. Mais jamais d’y ajouter des commentaires !
C’est au point culminant de l’adoration, lorsque toutes les pensées de l’assemblée sont concentrées sur l’objet du cœur du Père, que s’inscrit la Cène avec toutes les significations qu’elle contient !
S’il y a une action qui ne convient pas d’adresser au Père, c’est bien les actions de grâce liées à la cène ! C’est du Seigneur Jésus que l’on se souvient, on lui parle de sa mort, de son corps offert, de ses souffrances endurées, de la signification du seul pain que le Seigneur a rompu après avoir béni, suivi de la coupe, le sang séparé du corps, et toute sa signification, la coupe de la nouvelle alliance en son sang !
L’assemblée est alors réunie pour entendre ce que Dieu a à lui-dire en vue de son édification. Sauf pour la prière et l’action de grâce éventuelle du début et de la fin de la réunion, c’est encore sous la direction du Saint Esprit, qu’un frère choisi par Lui, sera alors la bouche de Dieu pour enseigner l’assemblée !
C’est là que s’exercent les dons de prophète, de pasteur, de docteur décrit dans Ephésiens 4. Le don d’évangéliste est pour édification de l’assemblée, mais dans un autre sens, c’est un accroissement en nombre. Ce don ne s’exerce pas dans l’assemblée, tout en n’oubliant pas que parmi les personnes présentes, certaines, dont des adolescents, ne sont peut-être pas converties ! Cela ne veut pas dire que s’il n’y a pas un de ces dons présents dans l’assemblée, ceux qui ont le caractère de « surveillant/anciens » ont aussi à remplir cette tâche de présenter la Parole.
Pour rappel, le don de prophète n’est pas de dire l’avenir, mais bien de discerner les vrais besoins spirituels des âmes assistant à cette réunion d’édification, afin d’y répondre.
La direction de l’Esprit, n’est pas forcément donnée par le chant d’un cantique (*), en cherchant dans sa Bible un passage qui pourrait convenir ! Mais bien dans la dépendance de l’Esprit, un frère présente un sujet qui correspond aux besoins de l’assemblée !
(*) bien qu’il soit heureux que le cantique est en rapport avec les besoins perçus par le Saint Esprit, et en donne l’orientation.
Cette réunion est aussi une réunion d’assemblée dans la présence du Seigneur, ce qui s’oublie très souvent. L’administration de l’assemblée est confiée par le Seigneur aux frères, qui examinent sous le regard du Seigneur les différents problèmes à résoudre.
Ce sont les frères qui en ont la charge, mais c’est à l’assemblée que revient le dernier mot. Après qu’un problème a été examiné par les frères, et que la conclusion a été présentée à l’assemblée, si une sœur a une objection valable, il convient aux frères d’en tenir compte !
La discipline exercée par l’assemblée est un des points administrés lors de ces réunions d’administration.
La 1ère épitre aux Corinthiens aux chapitres 10 & 11, nous donne la synthèse de ce qui se rapporte à la cène, instituée par le Seigneur Jésus la veille de sa mort !
La Cène n’est pas le souper de la Pâque ! Au souper de la Pâque, Juda y a participé. C’est pendant le souper de la Pâque qu’ayant reçu le morceau trempé, il s’en alla (Jean 13 v.26-30)
Pour en donner toute la signification l’apôtre Paul nous en parle sous deux aspects :
1. Le souvenir, faite ceci en mémoire de moi, non seulement se souvenir de sa mort mais aussi de l’annoncer, jusqu’à ce qu’il vienne.
2. Le cadre dans lequel la cène a lieu, c’est-à dire à Sa Table, et ce qu’elle exprime, à savoir la communion du sang de Christ, et la communion du Corps de Christ, mais aussi l’unité de ce Corps qu’est l’Assemblée, ce qu’exprime ce seul pain.
La Cène nous parle de la mort de Christ, le sang séparé du Corps. C’est lors du point le plus élevé du culte que le Saint Esprit conduit l’assemblée à célébrer la Cène.
Il nous parle du Corps de Christ, le corps qu’il a pris lors de son ministère sur la terre, ce corps offert en sacrifice, c’est le côté du souvenir, mais il est aussi l’expression du Corps de Christ, qu’est l’Assemblée, composée de tous ceux qui sont nés de nouveau, le seul pain est l’expression de cette unité du Corps !
Il est à noter que c’est après avoir béni que le Seigneur a rompu le pain, pas avant ! Il est à noter que si nous rompons le pain avant de bénir, nous altérons quelque peu l’image du seul pain, expression de l’unité du Corps de Christ
Par le vin qu’elle contient, elle nous parle du sang versé, du prix payé pour notre salut, mais aussi le sang de la nouvelle alliance. L’Assemblée, Epouse de Christ, n’entre dans aucune alliance, mais c’est sur base de ce sang versé, que l’Epoux de l’Assemblée établira sa relation avec son peuple Israël, du moins le résidu, et avec ceux des nations qui auront cru à l’Evangile du Royaume promulgué par le résidu. Ils se tourneront vers Celui qu’ils ont percé !
Le service de la Cène, pour le pain et pour la coupe, est une seule action d’un seul frère. Ces 2 actions sont continues, après avoir distribué le pain, sans rien faire d’autre, il prend la coupe, il rend grâce. Le cantique se chante après la coupe, comme cela eu lieu lors de son instauration : « ayant chanté un hymne, ils sortirent … » (Matthieu 26 v.30)
Chanter un cantique entre le pain et la coupe, interrompt la continuité, et il n’est pas convenable de lire la Parole, ni la commenter ! Car jamais à ce moment du culte, le Saint Esprit ne demandera au frère d’être la bouche de Dieu pour l’assemblée, mais bien la bouche de l’assemblée pour le Seigneur Jésus !
C’est à la Table du Seigneur que la Cène est prise, nulle part ailleurs. Cela ne veut pas dire que le Seigneur ne vient pas individuellement chez les siens, pour souper avec eux et eux avec Lui, comme le Seigneur le montre en Apocalypse 3 v.20 ! Mais ce n’est pas la Cène !
La Table du Seigneur est intimement liée au fait d’être réunis au Nom du Seigneur. Pour que la Table soit celle du Seigneur, il faut qu’Il y soit là présent, que le nombre soit deux ou trois, dans la plus grande faiblesse, comme celle de Philadelphie.
Nous avons déjà abordé cette question aux paragraphes « LA MAISON DE DIEU EST DEVENUE UNE GRANDE MAISON, QUE FAIRE ? » et « ASSEMBLES AU NOM DU SEIGNEUR », nous le poursuivons ici.
Quelles sont donc les conditions à remplir pour être ainsi assemblés ?
· Avoir conscience que l’assemblée dans la localité est composée de tous les vrais croyants du lieu, et que ceux qui sont réunis au Nom du Seigneur, n’en sont que l’expression visible. Ceci s’exprime particulièrement lors de la cène à la Table du Seigneur
· De ne tolérer aucune forme de mal connu, moral ou doctrinal.
· Y accueillir en son sein, tous les chrétiens authentiques, sans aucune réserve, à la seule exception de ne pas être lié avec les milieux où le mal moral ou doctrinal est toléré, et desquels ils devraient se retirer selon 2 Timothée 2
· Confesser sa propre faiblesse, et sa propre co-responsabilité dans la ruine de l’Eglise responsable.
· Reconnaître dans une communion sans aucune réserve, toutes les assemblées locales réunies sur le même terrain. Et non pas sur base d’une association de quelque nature que ce soit.
· Si deux rassemblements de chrétiens réunis sur cette même base ne sont pas en communion pratique, la communion doit être rétablie en ôtant ce qui fait obstacle. Ne pas le faire donne alors le caractère sectaire, contraire à ceux trouvés à Philadelphie.
Dans son
étude de la 1ère épitre aux Corinthiens, spécialement au chapitre 5,
voici un commentaire devant être retenu, car souvent oublié :
Notre chapitre signale
un scandale supporté par l’assemblée de Corinthe, un
cas de fornication tel qu’il n’en existait pas de semblable parmi les
nations. …
L’apôtre ajoute au v.
9 : «Je vous ai écrit dans
la lettre, de ne pas avoir de commerce avec des fornicateurs». … Cela ne
signifiait pas, ajoute-t-il, qu’ils ne devaient avoir aucun commerce avec les
fornicateurs de ce monde. Nous y sommes
continuellement en contact avec le mal, sinon il nous faudrait être «ôtés du monde» — mais «si quelqu’un appelé frère est fornicateur», etc., nous ne devons pas avoir de commerce avec
lui. C’était un des caractères de la discipline que les Corinthiens ne connaissaient pas, et l’apôtre les renseigne maintenant sur ce qu’ils
avaient à faire.
Nous devons obéir à cette parole, comprendre que
si quelqu’un a été retranché de l’assemblée, nous ne pouvons pas même
manger « avec un tel homme », afin que, réalisant l’exclusion
dans laquelle il est placé, il soit forcé de
retrouver la communion avec l’assemblée. Il a été mis dehors comme méchant et garde ce caractère jusqu’à son retour.
Il ne s’agissait pas, pour l’assemblée, d’exercer un jugement judiciaire sur cet homme,
mais
d’ôter le levain du milieu d’elle, en vue de la pureté de la
maison de Dieu dans ce monde.
Si
les Corinthiens ne l’avaient pas fait, ils auraient perdu
tout droit à être l’assemblée de Dieu à Corinthe. Nous sommes, hélas !
souvent appelés à exercer cette discipline : ne l’exerçons pas comme
l’acte d’un tribunal, mais dans un but d’amour, pour que le chrétien en chute
retrouve la
communion qu’il a perdue et que, l’Esprit de Dieu agissant par l’humiliation dans son âme, il soit ramené à la place dont il a fallu le priver. D’autre part, n’agissons jamais, envers le retranché,
avec ce faux amour que l’on constate si
souvent, en maintenant des relations
fraternelles avec lui, qui trahissent notre indifférence quant au mal, et empêchent, de fait, la discipline de produire
son effet sur sa conscience.
Cela ne signifie pas que nous n’ayons à nous
enquérir des effets produits par l’exclusion, que nous ne
devions pas surveiller avec sollicitude les premiers symptômes d’un
retour au bien, et encourager dans ce chemin celui qui
est tombé, afin que l’œuvre de restauration soit complète.
On oublie que dans la plupart des cas, la chute de celui qui a dû subir cette
forme extrême de discipline est due à un manque d’enseignement et de travail
pastoral qui aurait apporté par le moyen du Saint Esprit la correction
nécessaire dans la compréhension de la Parole, et dans la marche du frère en
question !
La conséquence en est que la discipline se résume à l’application
de règles ! Ce qui conduit les frères qui administrent la chose, à
se comporter en juge, allant même jusqu’à être juge et partie
dans certains cas !
L’enseignement demandant, par amour pour celui qui est sous cette
discipline, de ne pas exprimer de communion avec lui, se
transforme en une loi, interdisant même à un serviteur d’adresser la
parole à cette âme, en vue de l’aider à sortir de son état moral
grave !
Il est donc très utile de revenir sur les bases
mêmes de ce qu’est la discipline !
La discipline n’est pas en premier lieu une
fonction de l’assemblée, mais bien celle du Père !
Dès notre nouvelle naissance, ayant été engendré par Dieu,
comme homme nouveau, nous avons à marcher comme tels !
Nous devons apprendre à faire la différence entre
notre vieil homme et notre nouvel homme.
Le vieil homme a pour puissance la chair et le nouvel homme l’Esprit ! Et la chair convoite contre
l’Esprit et l’Esprit contre la chair (Galates 5 :17). Cela restera vrai jusqu’à notre
dernier soupir ou à la venue du Seigneur.
Pour apprendre, nous avons besoin d’être
enseignés et c’est par cet enseignement que commence
la discipline du Père pour ses enfants.
Cette discipline est d’abord éducative,
ensuite corrective mais aussi punitive. La discipline du
Père est toujours exercée en amour, même lorsque
nous avons besoin d’être fortement punis pour comprendre
une chose que nous refusons d’admettre par
la simple foi en sa Parole.
Le pire stade de la discipline, c’est lorsque nous
refusons de nous plier sous la main de Dieu, et qu’il soit obligé de
dire :
« … ils ont commencé à faire ceci ;
et maintenant ils ne seront empêchés en rien de ce qu’ils pensent faire.
Allons, descendons, et confondons là leur langage, afin qu’ils
n’entendent pas le langage l’un de l’autre. … » (Genèse 11 v.6-7)
C’est aussi ce qui arrive parmi les croyants qui
utilisent les mêmes mots, citent les mêmes passages de la Parole, mais ne se
comprennent pas ou plus !
Ce principe éducatif utilisé par notre Père, est
aussi le modèle pour l’exercice de la discipline dans
l’assemblée.
La
discipline fait partie de l’administration de l’assemblée, administration
confiée aux frères qui en portent la responsabilité.
La
discipline commence par un bon enseignement de la Parole.
De nos jours le problème commence déjà à ce niveau : on
enseigne des règles de bonne conduite ! Ce qui suppose
que le chrétien est capable par lui-même de répondre à
ces règles !
On exerce directement la discipline, sous
sa forme punitive, tout en y ajoutant une certaine souplesse suivant le
niveau relationnel avec la personne, dès que ces règles sont
outre-passées !
Ceux qui condamnent oublient qu’eux-mêmes sont
incapables de répondre à ces règles !
Voilà
la raison de tous les drames !
L’enseignement de règles de bonne conduite à suivre conduit à 2
types de chrétiens : des propres justes ou des
personnes dans une grande détresse.
·
Les propres justes,
s’arrangent avec leur conscience, et prennent les choses à la légère, c’est
eux qui souvent tombent ou font partie
de ceux qui condamnent !
· Les
autres sont dans une grande détresse, car ils
se voient incapables de répondre à ces règles, toutes bonnes qu’elles
soient ! Et personne ne leur vient en aide !
La cause se situe au niveau d’un enseignement de
base :
Car on oublie de
faire la différence entre la
première création où le péché
est entré et la nouvelle, où tout est de Dieu, entre l’esprit
de l’homme et l’Esprit de Dieu, entre les émotions
humaines et ce que produit l’Esprit Saint, entre
le vieil homme et le nouvel homme !
Ces règles sont bonnes en elles-mêmes, mais d’une part l’homme
naturel, le vieil homme, est incapable de
les suivre, et d’autre part, l’homme nouveau n’a aucune règle à suivre. Il est
conduit par le Saint Esprit qui lui
montre dans la Parole le cadre dans lequel il se
conduit, et le Saint Esprit lui fournit la puissance de
se mouvoir dans le cadre de la Parole !
C’est cela que le Père veut enseigner à ses enfants, pour les
éduquer ! Et pour cela, il a donné des dons tels que ceux que nous lisons
en Ephésiens 4 v.11 !
Le Docteur enseigne
les écritures, le Prophète discerne les besoins présents des âmes
composant l’assemblée et y répond, le Pasteur prend soin des âmes
et leur apporte ce dont elles ont besoin pour croître !
N.B. Il y a aussi le don d’apôtre, qui aujourd’hui est toujours actif au travers la Parole de Dieu, qu’ils ont contribué à compléter ! Il va sans dire que personne ne peut de nos jours se réclamer d’un tel don !
C’est
dans un tel cadre que la discipline dans l’assemblée s’exerce.
Elle prend soin des âmes en les enseignant avec patience, mais elles
peuvent aussi avoir besoin d’être corrigées, dans le
sens de l’instituteur qui corrige les fautes d’une dictée, ou d’un
calcul, et non pas donner des corrections dans le sens de
punitions ! Les corrections sont des actions faites en
amour conduit par le Saint Esprit, et non pas corriger parce
que la règle n’est pas respectée, le frère en
charge conduit par le Saint Esprit montre à l’âme concernée,
que dans la situation précise, c’est le vieil homme,
et non le nouvel homme qui est en action ! Lorsque
l’action correctrice est reçue, l’âme fait alors de progrès,
et vit alors dans la communion avec le Seigneur Jésus.
Si après tous les soins apportés dans la dépendance du Seigneur, sous la
direction du Saint Esprit, les actions correctives ne produisent pas
d’effets, l’âme ne se soumettant pas au Saint Esprit (pas aux frères), les frères en charge
doivent alors avec peine, sans aucun esprit légal ou
accusateur, dans la dépendance du Seigneur, et sous
la direction du Saint Esprit, passer à la phase de la discipline
punitive, qui a aussi plusieurs phases, dont la dernière est
l’exclusion !
L’exclusion n’est pas un acte qui permet de se débarrasser de quelqu’un
d’insupportable ! C’est un acte posé dans la dépendance du Seigneur et
sous la direction du Saint Esprit, un acte d’amour, qui a en vue le bien de
celui dont l’Assemblée doit se séparer par obéissance à la Parole. L’assemblée
n’y voit pas un soulagement !!!! Elle voit que
c’est elle qui a péché (« Israël a
péché » Josué 7 v.11) !
Rappelons ici le commentaire du frère H. Rossier mentionné plus
haut :
Il ne s’agissait pas, pour l’assemblée, d’exercer un jugement judiciaire sur cet homme,
mais d’ôter
le levain du milieu d’elle,
en vue de la pureté de la maison de Dieu dans ce monde.
Bien souvent celui
qui doit être exclu, n’a jamais reçu les soins pastoraux dont
il est fait mention plus haut, et qui lui aurait évité de tomber !
L’assemblée doit sentir sa propre culpabilité, et
en particulier les frères qui n’ont pas fait le travail que le
Seigneur demandait de faire, par confort personnel, ou même de peur de ternir
leur réputation, si cela exigeait de « nager à
contre-courant » !
Nous
aimerions le taire, mais aussi parfois, l’exclusion devient une arme lors de lutte
d’influence parmi des frères, ce qui démontre un très mauvais
état !
(Que ce soit justement ou injustement).
Le comportement reste celui de l’amour (non pas
selon les pensées de l’homme naturel, le vieil homme), mais de l’amour
selon Dieu ! Car les actes de discipline, même punitifs,
ont pour but l’amour pour celui qui en est l’objet, afin
qu’il confesse son péché (1 Jean 1 v.9) et retrouve le chemin de
la restauration ! Dans ce but, et ce seul but,
l’assemblée n’exprime plus aucune communion avec celui qui est ainsi exclu,
afin qu’il prenne conscience du mal dans lequel il se trouve !
Il se trouve dans l’état du lépreux de Lévitique 13 & 14 !
Si l’assemblée doit par amour pour celui qui est exclu, prendre une
distance, il y a cependant le travail du sacrificateur (pas d’un
juge !!) qui, sans exprimer de communion, examine tous les signes de
guérison, et comme serviteur dans le cadre du Nouveau Testament, apporte
aussi l’enseignement propre à guérir celui
qui est malade de cette lèpre morale ! Ce service est souvent
négligé ! L’introduction de règles, interdisant de parler à
la personne, vient même mettre des obstacles à ce travail !
Rappelons ici le commentaire de notre frère H. Rossier mentionné plus
haut :
Cela ne signifie pas que nous n’ayons à nous
enquérir des effets produits par l’exclusion, que nous ne
devions pas surveiller avec sollicitude les premiers symptômes d’un
retour au bien, et encourager dans ce chemin celui qui
est tombé, afin que l’œuvre de restauration soit complète.
Ces choses
ne sont pas aussi rares que l’on voudrait le laisser croire ! La
détresse d’une personne dans une telle situation est très grande !
Ce cas se présente, lorsque des règles sont introduites ! Des frères
s’instaurent ou sont nommés juges, étant eux-mêmes parfois en cause ! Ce
devient hélas des règlements de compte ! Quel désordre de la part
de ceux qui devraient rendre témoignage de ce qu’est la vie divine !
Le frère
Paul Fuzier nous a laissé dans le périodique « Le Messager
Evangélique » de 1945 une méditation sur ce sujet : « Accusations
injustes »
Vous pouvez
la décharger via cette page :
https://www.bible.beauport.eu/_data/ListePublications.htm#_Toc16856292
Si, sur base de l’expression de l’unité du Corps mentionnée dans la 1ère
partie, elles acceptent à priori la décision prise par l’assemblée locale en
question, est-ce pour autant que cela doit conduire à de l’indifférence pour
le frère ou la sœur qui aurait été accusé et exclu injustement ?
L’article « accusations injustes »
mentionné plus haut, s’adresse à celui qui en est victime, mais
cela ne dédouane pas l’acte
de l’assemblée qui a agi injustement !
On trouve très souvent que ceux qui ont agi injustement se servent de
cet enseignement pour laisser leur victime dans cette situation de
détresse ! C’est comme si celui qui frappe la joue gauche de son frère, le
condamne pour ne pas lui laisser aussi frapper la joue droite !
Les frères d’autres assemblées, principalement ceux qui ont le rôle de
conduire, ont aussi le devoir de s’assurer que les actes de l’assemblée qui a
exclu est bien une action en dépendance du Seigneur, et sous la conduite du
Saint Esprit et non pas une action charnelle ! Comme cela arrive lorsqu’il
y a entre frères des conflits d’intérêts, ce qui est péché en soi
(voir l’état des Corinthiens en 1 Cor. 6) !
L’apôtre Paul, montre bien comment traiter un tel
état ! Il n’agit pas dans l’assemblée même, mais lui montre la pensée du
Seigneur, les invitant à la suivre sous la direction du Saint Esprit !
Hélas, cela n’est pas rare !
Le laisser aller, le manque de
vigilance, le manque de réaction devant un mal qui commençait à germer, le
manque de soin auprès des âmes, et voilà que des frères se sentent à juste
titre ou pas à devoir répondre à l’enseignement de 2 Timothée 2 :
« Qu’il se retire de l’iniquité,
quiconque prononce le nom du Seigneur. » (2 Timothée 2 v.19)
Que faire ? Quelle hécatombe !
La réponse
se trouve dans une autre méditation du frère Paul Fuzier intitulé « A
propos de la manière d’agir de Joseph envers ses frères » parue dans
le ME 1960 que vous pouvez décharger depuis cette page :
https://www.bible.beauport.eu/_data/ListePublications.htm#_Toc16856292
N.B. Il n’est pas sans importance de dire que Joseph représente le Seigneur Jésus, et ses frères les frères concernés, car bien souvent une partie veut jouer le rôle de Joseph !
En général, chaque parti affirme « nous
sommes d’honnêtes gens », tout
en connaissant les manquements qui les concernent, comme les frères de
Joseph savaient très bien qu’ils mentaient en affirmant cela !
La communion avec le Seigneur Jésus,
le vrai Joseph, n’a pas été possible aussi
longtemps que chacun continue à affirmer « nous sommes
d’honnêtes gens », et
« c’est ici le temple de l’Eternel » !
Ce n’est que lorsque tous
ont confessé, par la bouche de Juda : « Dieu a trouvé notre iniquité », confession
réelle parlant non pas de l’iniquité de l’autre mais de sa
propre iniquité, alors la communion se retrouve avec
le Seigneur Jésus, et par voie de conséquence des
frères entre eux.
L’iniquité
qui est toujours difficile à confesser, réside dans une absence de soins et de
vigilance devant le mal, ce petit peu de levain qui fait lever la pâte tout
entière, et qui reste non jugée !
Pour ceux
qui souhaitent approfondir le sujet, voici quelques documents que vous pouvez
décharger à cette fin.
Dans le
Messager Evangélique des années 1860 à 1909:
https://www.bible.beauport.eu/_data/ME/MENU.html
Année 1866 – Discipline – Job :
https://www.bible.beauport.eu/_data/ME/HTML/1866/ME_1866_30.html
Année
1868 – Extraits :
https://www.bible.beauport.eu/_data/ME/HTML/1868/ME_1868_04.html
Année 1869 – Sur la discipline et le dépouillement de soi-même :
https://www.bible.beauport.eu/_data/ME/HTML/1869/ME_1869_04.html
Année
1872 - Le devoir, et non le pouvoir (Darby J.N.) :
https://www.bible.beauport.eu/_data/ME/HTML/1872/ME_1872_28.html
Année
1872 - Discipline et unité d'action (Darby J.N.) :
https://www.bible.beauport.eu/_data/ME/HTML/1872/ME_1872_31.html
Année
1877 – Sur l'action de l'assemblée dans les cas de discipline (Darby
J.N.) :
https://www.bible.beauport.eu/_data/ME/HTML/1877/ME_1877_17.html
Année
1898 – Jacob ou la discipline (Rossier H.) :
https://www.bible.beauport.eu/_data/ME/HTML/1898/ME_1898_14.html