Qu’est-ce que la FOI ?

 

On parle très souvent de foi, mais lorsque l’on regarde de plus près, on s’aperçoit rapidement que le même mot n’est pas compris par tous dans le même sens.

C’est la Parole de Dieu qui donne le sens précis au mot foi :

… la foi est de ce qu’on entend, …

et ce qu’on entend par la parole de Dieu …

(Romains 10 v. 17)

La foi est le simple acte de croire, non pas de croire n’importe quoi ou n’importe qui, mais de croire Dieu. Croire ce que Dieu dit, et il le dit exclusivement dans sa Parole : la Bible !

Dans sa bonté et son amour envers ses enfants, dès le début de l’ère de la grâce, Dieu a complété sa Parole par les textes du Nouveau Testament. Pour savoir ce que nous devons croire, ou en quoi nous devons placer notre foi, c’est dans la Bible, que nous le trouvons, à savoir  les 39 livres de l’Ancien Testament et les 27 livres du Nouveau Testament.

La valeur de la foi, ne réside pas dans celui qui croit. La foi réside dans la Personne divine en qui la foi est placée, et dans ce qu’a fait cette Personne divine en faveur de celui qui croit.

En d’autres termes, ce n’est pas ma foi qui me communique, le salut, la vie éternelle, mais c’est Dieu en qui je place ma foi, qui me donne cette vie éternelle, et cela parce que je crois ce qu’il me dit quant à la valeur qu’a à ses yeux (pas aux miens) l’œuvre de la rédemption, accomplie par l’homme Christ Jésus, pour sauver le pécheur que je suis. Je crois cela, parce que c’est Dieu qui le dit, et il le dit dans sa Parole. Ce ne sont pas des fables, comme dit l’Apôtre Pierre, faisant allusion à la scène de la transfiguration, dans sa 2ème épitre au verset 16 : « Car ce n’est pas en suivant des fables ingénieusement imaginées, que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, mais comme ayant été témoins oculaires de sa majesté. »

La foi, si elle est réelle, conduit obligatoirement à l’acceptation du message de l’évangile de la grâce, ce qui se traduit dans les faits par la conversion, une vraie conversion.

Il s’agit ici de la « foi qui sauve ». Cette expression est une manière de s’exprimer pour faire la différence avec la foi nécessaire pour marcher sur cette terre fidèlement à Dieu, jusqu’à la venue du Seigneur Jésus pour enlever son Eglise, l’ensemble de tous les vrais croyants, à savoir ceux qui sont passés par une vraie conversion. Comme mentionné plus haut, la foi en elle-même ne sauve pas, c’est l’œuvre de Christ faite une fois pour toute à la croix qui sauve. La foi s’approprie ce fait, et le croit, et c’est en cela que cette « phase de la foi », « sauve » pour l’éternité.

J’ai lu récemment sur facebook un message avec une belle image sur laquelle se trouvait le texte : « Jésus revient bientôt … trouvera-t-il de la foi dans ton cœur », sous l’image se trouvait un texte « Garde ta foi ferme, parce que c'est la foi en Jésus qui Sauve ». Une personne a fait sur cette image et son mot d’accompagnement, le commentaire suivant : « je garde la persévérance et la foi jusqu'au bout.  … Amen, alléluia, gloire à Dieu ! ».

NB. Le texte qui suit n’a pas pour but de critiquer les personnes qui les ont écrites. Le seul but est de tenter d’aider les âmes à voir les choses sous l’angle de la Parole de Dieu, et non pas en se laissant conduire par des émotions religieuses. Il est important de faire la différence entre religion et communion avec Dieu.

Apparemment tout semble bien. Mais un examen plus précis met en évidence que l’on donne au mot foi une valeur qu’il n’a pas, cela se traduit par la confusion entre la foi qui sauve et la foi qui soutient la marche sur la terre. Il s’agit évidemment de la même foi en la même Personne, mais dans deux acceptations totalement différentes.

Un autre point, c’est l’attente de la foi qui n’est pas celle des Ecritures, du moins pas pour le chrétien, le croyant de l’ère de la grâce. Il y a confusion entre l’évangile de la grâce et l’évangile du royaume.

D’abord une petite remarque sur le commentaire « … je garde la persévérance et la foi jusqu'au bout... ». Ce commentaire démontre ce que je viens d’exprimer plus haut. Dès que je dis : «je serai fidèle …», je déclare que je ne suis dès lors plus dépendant de Dieu, je me crois capable de marcher avec mes propres forces, je m’accorde de l’importance, j’accorde de l’importance à ma foi, qui est alors en contradiction avec la foi en ce que Dieu dit. Car Dieu me dit expressément que j’en suis incapable ! En parlant ainsi, je deviens infidèle au Seigneur Jésus, qui m’a tant aimé en se livrant à la colère de Dieu à ma place sur la croix. … Mais que faire alors? … C’est pourtant tout simple … il me suffit de demander à Dieu, avec foi, de me garder dans un chemin de dépendance, afin d’être fidèle !

Le commentaire « Garde ta foi ferme, parce que c'est la foi en Jésus qui Sauve» crée une grande confusion. En d’autres termes, si tu ne gardes pas ferme ta foi, elle ne sera pas suffisante pour te sauver ! C’est tout à fait faux ! Cela crée des doutes dans l’esprit d’âmes, nées de nouveau, qui ont besoin d’être affermies dans leur relation avec leur Seigneur et Sauveur, leur Dieu et Père.

J’ai déjà mentionné le caractère de « la foi qui sauve ». Mais la foi est aussi nécessaire pour marcher avec Dieu après avoir été sauvé. Ici le salut est acquis, l’âme possède alors la vie éternelle, elle n’appartient plus à ce monde, elle appartient à la nouvelle création. L’âme est toujours dans ce monde, et y marche avec Dieu, par la foi. Etant passé ainsi par une vraie conversion, je ne perdrai jamais le salut, il m’est éternellement acquis (non par ma foi, mais par l’œuvre de Christ à la croix), et cela même si par les circonstances difficiles de la vie, ma foi devait faiblir.

Ta foi n’a-t-elle jamais faibli ? N’as-tu jamais été découragé ?

On comprend facilement que cette même foi en la même Personne, s’exprime sur un autre terrain, celui de la marche avec Dieu. Pour la marche, c’est moi l’acteur, pour le salut, c’est Dieu l’acteur et moi le coupable. Pour la marche tout dépend de mon degré de dépendance de Dieu.

La nécessité de garder ferme la foi, c’est afin de marcher avec Dieu après avoir été sauvé de la mort éternelle, et non pas afin d’être sauvé !!!

L’erreur vient de la confusion entre l’évangile de la grâce et l’évangile du royaume. C’est dans l’expression « Jésus revient bientôt» que réside la confusion. Cette venue est parfaitement vraie, mais le Seigneur Jésus ne vient pas en premier lieu sur la terre, comme suggéré, mais sur la nue pour enlever de la terre l’Eglise, l’ensemble de tous les vrais croyants !

Jusqu’à cet évènement et depuis la pentecôte, l’évangile concerné est celui de la grâce.

Vient alors la grande tribulation pendant laquelle l’évangile du Royaume est annoncé. Le salut est l’entrée dans le royaume. Lorsque le Seigneur Jésus revient sur la terre (pour le peuple d’Israël, plus précisément le Résidu d’Israël), il ne vient plus en grâce mais en juge, pour établir son royaume. C’est ce que le Seigneur Jésus enseigne en Matthieu 24 v. 13 : « mais celui qui persévérera  jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé ». Je t’invite à lire le chapitre 24 de Matthieu depuis le verset 4 au verset 31. Il est fait clairement référence à ce qui se passera après que l’Eglise aura été enlevée. Le Prophète Daniel en a donné toutes les séquences. Le Seigneur Jésus présente ici l’évangile du royaume, à ceux qui, bientôt devront traverser la grande tribulation. Les faits se rapportent à ce que le Seigneur avait déjà annoncé par son prophète Daniel (lire Daniel 9 versets 24 à 27). Tu découvriras que Daniel 9 v. 27 relate le même évènement que le Seigneur Jésus en Matthieu 24 v. 15 : « Quand donc vous verrez l’abomination de la désolation, dont il a été parlé par Daniel le prophète, établie dans le lieu saint (que celui qui lit comprenne) ». Le Seigneur Jésus dit clairement au verset 14 : « …cet évangile du royaume sera prêché dans la terre habitée tout entière, en témoignage à toutes les nations … », « … alors viendra la fin ». La fin, c’est la venue du Seigneur Jésus en gloire pour établir son royaume. Verset 22 : « … Et si ces jours-là n’eussent été abrégés, nulle chair n’eût été sauvée ; mais, à cause des élus, ces jours-là seront abrégés. … ». Versets 27, … «  27 Car comme l’éclair sort de l’orient et apparaît jusqu’à l’occident, ainsi sera la venue du fils de l’homme. 28 Car, où que soit le corps mort, là s’assembleront les aigles. 29 Et aussitôt après la tribulation de ces jours-là, le soleil sera obscurci, et la lune ne donnera pas sa lumière, et les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. 30 Et alors paraîtra le signe du fils de l’homme dans le ciel : et alors toutes les tribus de la terre se lamenteront et verront le fils de l’homme venant sur les nuées du ciel, avec puissance et une grande gloire. »

Cette scène ne concerne pas (du moins pas directement) les croyants d’aujourd’hui, de l’ère de la grâce ! Ils ne seront plus sur la terre lorsque les événements mentionnés plus haut arriveront.

Le Seigneur Jésus l’a révélé par le moyen de l’Apôtre Paul. Voyez la 1ère épitre aux Thessaloniciens. Ces croyants qui s’étaient détournés des idoles vers Dieu, pour attendre des cieux, son Fils. (Ch. 1 v. 9 & 10). Cette venue du Seigneur Jésus, attendue des Thessaloniciens est décrite au chapitre 4 versets 16 & 17 : « Car le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement , avec une voix d’archange , et avec [la] trompette de Dieu, descendra du ciel ; et les morts en Christ ressusciteront premièrement ;  puis nous, les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air ; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. ».  L’Apôtre Paul mentionne aussi le même évènement dans la 1ère épitre aux Corinthiens au chapitre 15, versets 51 et suivants « 51 Voici, je vous dis un mystère : Nous ne nous endormirons pas tous, mais nous serons tous changés : 52 en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette, car la trompette sonnera et les morts seront ressuscités incorruptibles, et nous, nous serons changés. 53 Car il faut que ce corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce mortel revête l’immortalité. 54 Or quand ce corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite : «La mort a été engloutie en victoire. » Il ne s’agit manifestement pas de la scène de Matthieu 24. Il s’agit de la venue du Seigneur Jésus pour enlever les siens. Ce qui se passe après cette venue et avant sa venue en gloire, le même Apôtre en parle dans la 2ème épitre aux Thessaloniciens.

Le sujet est plus développé aux messages intitulés : « Les venues du Seigneur Jésus et les jugements », « Voici l’Epoux ; sortez à sa rencontre », « Quelles-sont les bénédictions actuelles du vrai croyant ? », « Quel sera le signe de ta venue ? »

Revenons maintenant au sujet de la foi. Dans ce cadre, je transcrirai un article du frère André Gibert (1892-1985) serviteur du Seigneur.

La position, la marche et la foi

«Devant Dieu en Christ»

«Le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ… nous a élus en lui avant la fondation du monde, pour que nous fussions saints et irréprochables devant lui en amour» (Ephésiens 1: 4). Les croyants sont donc les objets d'un libre et souverain choix de Dieu, fait dans l'éternité et pour l'éternité. Il nous a voulus revêtus de caractères qui reflètent les siens: la sainteté, qui exclut et repousse tout ce qui n'est pas la volonté divine, — l'irréprochabilité qui est le propre de voies parfaitement conformes à cette volonté, — et cela dans ce qu'Il est en Lui-même, c'est-à-dire «en amour». Ces caractères sont ceux de Christ, en qui Dieu trouve ses délices et à qui Il nous associe dans ses conseils éternels. Nous ne pouvions être saints et irréprochables autrement qu'en Christ. Notre caractère est lié à notre position en Lui, en qui nous avons été «bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes» (verset 3). En dehors de Lui nous n'aurions été que des créatures, tombées de l'innocence dans le péché, souillées et coupables. Mais tel Il est, tels Dieu nous voit en Lui, et tels nous serons effectivement et exclusivement un jour.

Le croyant peut parler avec assurance d'une telle position et d'un tel caractère. La base sur laquelle ils sont inébranlablement fondés, c'est l'intention de Dieu. Il n'y a là aucune incertitude, nulle condition n'est posée, nulle réserve n'est faite. Dieu a fait connaître sa volonté; n'aurait-il pas les moyens d'accomplir, dans le temps, le plan conçu par Lui seul dans l'éternité? Rien ne saurait Lui faire obstacle, ou plutôt le triomphe de tous les obstacles est impliqué dans le conseil divin lui-même, qui a Christ pour agent: «Je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté». L'exécution de ce plan divin comporte notre adoption «pour lui, par Jésus Christ» (verset 5), et cette adoption est rendue possible par la rédemption (verset 7). Tout est accompli maintenant, l'oeuvre est parfaite, Christ paraît pour nous devant la face de Dieu, «Il nous a rendus agréables dans le Bien-aimé», tout est «à la louange de la gloire de sa grâce»; nous sommes «assis dans les lieux célestes dans le Christ Jésus» (2, 6) et nous attendons d'être là avec Lui. Mais le caractère mis sur nous est en Lui, il l'était avant que nous fussions, de toute éternité, comme il l'est pour l'éternité.

 «Au milieu d'une génération tortue et perverse» (Philippiens 2: 15).

Ce caractère est mis sur les croyants ici-bas par l'Esprit Saint qui leur a été donné. Ils sont placés, nouvelle création au sein de l'ancienne à laquelle ils appartiennent encore corporellement, «au milieu d'une génération tortue et perverse», parmi laquelle, leur est-il dit, «vous reluisez comme des luminaires». Leur position en Christ, leur relation avec Dieu comme Père — «des enfants de Dieu» — sont immuables, mais ils se trouvent sur la terre comme des preuves vivantes de l'oeuvre de Dieu parmi les oeuvres des hommes, comme les porteurs de la lumière que Christ a apportée dans les ténèbres de ce monde; leur présence démontre les effets de la parole de vie dans des hommes.

Sommes-nous cela de façon effective et visible?

Ce témoignage est-il clairement rendu? La même parole, par le même Esprit, enseigne le nouvel homme, l'avertit, le réveille, pour que toute activité de l'ancien soit immédiatement jugée, car le péché demeure en nous tant que nous sommes dans ces corps. Mais rien ne peut changer quoi que ce soit à notre vocation présente, qui est d'être «sans reproche et purs, des enfants de Dieu irréprochables». Dieu nous revêt, devant le monde, de ce titre sans égal, ses enfants. Nous l'avons reçu par grâce, par la foi au nom du Verbe fait chair. Si nous avons le privilège de prendre un tel nom, notre responsabilité est de le porter. Un enfant de Dieu doit être sans tache s'il veut revendiquer son titre sans se condamner lui-même, aux yeux même de ce monde, qui voit parfois mieux que nous à quoi notre noblesse nous oblige. Un chrétien dont la conduite justifie des reproches, qui se mêle à la corruption, ternit son caractère, en même temps qu'il «attriste le Saint Esprit de Dieu, par lequel [il] a été scellé pour le jour de la rédemption».

C'est dans le sentiment que nous sommes sans cesse exposés, dans la pratique, à renier notre caractère, que nous avons à nous conduire avec crainte, et à «travailler à notre propre salut avec crainte et tremblement». Non que nous puissions être en aucune manière nos propres sauveurs, ni que notre Sauveur puisse perdre aucun des siens, mais la marche que nous sommes appelés à poursuivre est celle de sauvés, et de sauvés par Lui seul. La crainte sanctifiante qui remplit un coeur lorsqu'il a pris quelque peu conscience de la valeur d'une telle personne est de ne pas garder le contact avec elle, de lâcher sa main et d'être entraîné loin de Lui. Nous allons trouver le secret pour être ainsi gardés, dans un troisième passage qui nous parle, lui aussi, de gens «saints, irréprochables et irrépréhensibles».

 «Si du moins»… (Colossiens 1: 23)

Dans l'épître aux Colossiens, les chrétiens sont considérés comme des gens qui étaient «autrefois étrangers et ennemis quant à leur entendement, dans les mauvaises oeuvres», donc non seulement éloignés de Dieu mais éloignés par leur faute, et opposés à Lui, et qui sont maintenant placés, en vertu de la mort de Christ, sur le terrain tout nouveau de la réconciliation. Nous trouvons le même but divin qu'en Ephésiens 1: 4, savoir de les «présenter saints et irréprochables et irrépréhensibles devant Lui», mais alors que dans les Ephésiens ce but est énoncé en rapport avec le propos de Dieu, l'élection avant la fondation du monde, il l'est ici en rapport avec le moyen par lequel nous avons été réconciliés, c'est-à-dire «le corps de la chair» de Christ, dans lequel Il est mort pour nous, à la gloire de Dieu. Le moyen est aussi parfait que le propos. Notre présentation comme saints et irréprochables est aussi sûre, de par l'efficacité de ce moyen, qu'elle l'est de par la souveraineté du conseil éternel dont elle procède. Elle ne dépend pas de nous, mais de Dieu, manifesté et agissant en Christ. Tout ce que réclamait notre condition a été fait, et rien ne peut être ajouté à une telle oeuvre. Christ aura les siens avec Lui en gloire, parfaits comme Lui-même. C'est Lui qui les présentera. Tandis qu'ils sont encore sur la terre, morts avec Lui, ressuscités avec Lui, leur vie est cachée avec Lui en Dieu, et quand Il sera manifesté ils seront alors, eux aussi, manifestés avec Lui en gloire. Mais à quel titre ont-ils part à des réalités si hautes? Au titre de croyants, et ils les possèdent en espérance. La seule chose pour eux, mais c'est là leur responsabilité, est de ne pas abandonner la foi et l'espérance chrétiennes, sinon il ne leur reste rien.

Ils ne peuvent saisir quelque chose de leur part qu'en «demeurant dans la foi, fondés et fermes, et ne [se] laissant pas détourner de l'espérance de l'évangile» qu'ils ont ouï et cru lorsqu'ils ont reçu la parole de vérité (versets 5, 6). La vie pratique du chrétien sur la terre procédera tout naturellement de cette foi et de cette espérance fermes. L'une et l'autre se nourrissent des choses d'en haut, et de rien d'autre. Les choses de la terre leur sont funestes. C'est pour cela que nous trouvons: «Si du moins…» Salutaire mise en garde, précieuse et non point troublante. Ce serait un non-sens que de dire à un incrédule qu'il est réconcilié et qu'il sera présenté saint et irréprochable. C'en serait un, tout autant, que de dire cela à quelqu'un qui se serait détourné de la foi, soit qu'il apostasie ce qu'il avait confessé, prouvant par là qu'il n'avait pas la foi du coeur, soit qu'il écoute un autre évangile présentant un autre Christ, et qu'il se trouve «déchu de la grâce». L'apôtre ne pouvait tenir ce langage aux Galates. Les certitudes et les promesses n'appartiennent qu'à la foi. Et celle-ci se montre par ses oeuvres.

Il faut soigneusement prendre garde, à ce propos, que ce n'est jamais la marche qui produit la foi et l'espérance, mais la foi et l'espérance qui produisent une marche conforme à ce que l'oeuvre de Christ a fait de nous et qui sera bientôt manifesté. C'est en pensant aux choses d'en haut que nous ne penserons pas à celles qui sont sur l'énergie nécessaires pour «mortifier [nos] membres qui sont sur la terre».

Quelles sont donc ces choses d'en haut dont la foi s'occupe et qui nourrissent l'espérance? Celles qui concernent Christ. Elles comportent tout ce que les versets précédents du chapitre 1 nous disent de Lui, de ses primautés, de ses gloires, de son oeuvre, et des résultats de son oeuvre. Nous avons besoin de progresser dans cette connaissance, par le coeur et par l'esprit. Ce ne sont pas des choses qu'il suffit d'avoir entendues une fois, auxquelles on a cru une fois pour ne plus y revenir. Il faut au contraire y revenir sans cesse. Il faut que nos racines plongent dans le sol, ferme et nutritif à la fois (2: 7), de façon à croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ. C'est toujours la même personne, mais mieux et plus intimement connue. Nous n'avons pas à apprendre une leçon morne et morte, mais à vivre, et à vivre de la «plénitude» elle-même.

Ainsi l'enseignement donné aux Colossiens, vient, par le «si du moins» de notre responsabilité, incorporer à la vie chrétienne pratique, dont s'occupe l'épître aux Philippiens, notre position en Christ dont nous entretient celle aux Ephésiens. Nous ne serons tels que Paul désirait voir les Philippiens, «sans reproche et purs, des enfants de Dieu irréprochables», que dans la mesure où nous ferons ce qu'il enjoint aux Colossiens, savoir de retenir, par la foi et dans l'espérance, la bienheureuse réalité posée par Dieu comme immuable, voulue par Lui avant la fondation du monde et acquise par l'oeuvre de Christ, celle d'être «saints et irréprochables devant lui, en amour.» La foi et l'espérance sont en Lui, qui opère en nous «le vouloir et le faire, selon son bon plaisir», sans que vous bronchiez, et de vous placer irréprochables devant sa gloire avec abondance de joie, — au seul Dieu, notre Sauveur, par notre seigneur Jésus Christ, gloire, majesté, force, et pouvoir, dès avant tout siècle, et maintenant, et pour tous les siècles. Amen» (Jude 24, 25).