REMARQUES
SUR L’ARMURE DE DIEU - Éphésiens 6:10-20
Auteur
inconnu - Publié dans le Messager Evangélique de 1895
Contenu :
Chapitre 6:14a — Les reins ceints de la
vérité
Chapitre 6:14b — La cuirasse de la
justice
Chapitre 6:15 — Les pieds chaussés de
la préparation de l’évangile de paix
Chapitre 6:16 — Le bouclier de la foi
Chapitre 6:17a — Le casque du salut
Chapitre
6:17b — L’épée de l’Esprit
Importance de l’étude de la Parole —
Discipline de l’armée
Dans la
Parole, particulièrement dans les épitres, le mot "nous/vous" a un
sens très précis. Il n'inclut pas automatiquement tous les lecteurs. Le
"nous/vous" se réfère exclusivement à ceux qui possèdent la vie
divine, ceux qui sont nés de nouveau, à savoir ceux qui sont passés par une vraie
conversion. Personne n'est rejeté, car il suffit de répondre à l'appel de
Dieu, pour passer par une vraie conversion, il n'y a rien de
"mystique" en cela. C'est tout simple, encore faut-il faire le pas
avec Dieu.
Il y a dans
la chrétienté une grande confusion, on ne fait pas cette distinction, car on
appelle conversion, une option de vie, se trouver bien dans tel et tel
environnement, coloré du nom de Jésus ou de Dieu. Il y a dans la chrétienté,
des " vierges
prudentes " et des " vierges folles
".
Nous nous
excusons d'insister sur ce point, mais il est capital et vital, il en va de l'avenir
éternel du lecteur!
10 Au
reste, mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa
force ; 11 revêtez-vous de
l’armure complète de Dieu, afin que vous puissiez tenir ferme contre les
artifices du diable : 12 car
notre lutte n’est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés,
contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la
puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes. 13 C’est pourquoi prenez l’armure
complète de Dieu, afin que, au mauvais jour, vous puissiez résister, et, après
avoir tout surmonté, tenir ferme. 14
Tenez donc ferme, ayant ceint vos reins de la vérité, et ayant revêtu la
cuirasse de la justice, 15 et ayant
chaussé vos pieds de la préparation de l’évangile de paix ; 16 par-dessus tout, prenant le bouclier
de la foi par lequel vous pourrez éteindre tous les dards enflammés du méchant.
17 Prenez aussi le casque du salut,
et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu ; 18 priant par toutes sortes de prières et de supplications, en tout
temps, par l’Esprit, et veillant à cela avec toute persévérance et des
supplications pour tous les saints, et pour moi, 19 afin qu’il me soit donné de parler à bouche ouverte pour donner
à connaître avec hardiesse le mystère de l’évangile, 20 pour lequel je suis un ambassadeur lié de chaînes, afin que
j’use de hardiesse en lui, comme je dois parler.
« Mais
Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a
aimés, alors que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble
avec le Christ (vous êtes sauvés par la grâce), et nous a ressuscités ensemble,
et nous a fait asseoir ensemble dans les
lieux célestes dans le Christ Jésus, afin qu’il montrât dans les siècles à
venir les immenses richesses de sa grâce, dans sa bonté envers nous dans le
Christ Jésus » (Éphésiens 2:4-7). L’expression « les lieux
célestes », ne se trouve que dans cette épître pleine d’instruction pour
les enfants de Dieu, et lui donne un caractère tout spécial.
C’est
la grâce qui nous place dans les lieux célestes en Christ ; la grâce qui
descend jusqu’à nous quand nous étions morts,
morts dans nos fautes, et qu’il n’y avait en nous ni vie, ni mouvement, pas le
moindre symptôme de vie. C’est elle qui nous vivifie, nous ressuscite, et nous
fait asseoir dans les lieux célestes dans le Christ Jésus, sans que nous ayons
fait un seul pas ou un seul mouvement. Et comment l’aurions-nous pu ? Un
mort se meut-il ? La grâce est venue nous prendre au point le plus bas et
nous élève au plus haut dans le Christ Jésus. Il n’y a pas de degrés ici, nul
mouvement intermédiaire. C’est l’acte souverain de Dieu.
L’apôtre
adresse à Dieu de ferventes prières pour les saints d’Éphèse, afin qu’il leur
donne l’esprit de sagesse et de révélation dans sa connaissance, pour qu’ils sachent quelle est l’excellente grandeur
de sa puissance envers eux, laquelle il a opérée dans le Christ Jésus, en le
ressuscitant d’entre les morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les
lieux célestes, au-dessus de toute principauté, et autorité, et puissance, et
domination, et de tout nom qui se nomme. Et, dans le second chapitre, l’apôtre
leur dit qu’ils sont assis ensemble dans les lieux célestes en lui. Ainsi Dieu
veut que nous connaissions l’excellente
grandeur de sa puissance, non par des efforts ou des progrès que nous aurions
faits par nous-mêmes, mais en nous donnant l’esprit de sagesse et de révélation
dans sa connaissance. Nous connaissons l’excellente grandeur de sa puissance
envers nous qui croyons par ce qu’il a opéré dans le Christ, quand il l’a
ressuscité d’entre les morts et l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux
célestes. C’est par la connaissance de Dieu que nous apprenons quelle est
l’excellente grandeur de cette puissance.
L’Esprit
de Dieu ayant ainsi montré aux saints la position élevée dans laquelle ils sont
placés, leur enseigne aussi, entre autres choses, quelle est la marche qui
convient à cette position, quels ennemis ils ont à combattre et quelle est
l’armure qui leur est nécessaire pour cela. C’est à propos de cette armure que
je désire présenter quelques remarques. Mais auparavant voyons quel est
Dieu
nous a appelés à son propre royaume et à sa propre gloire, non comme des anges
ou des serviteurs — bien que toute place de service pour lui soit précieuse, —
mais comme des fils. Nous ne sommes
plus étrangers, ni forains, mais concitoyens des saints et gens de la maison de
Dieu. Comme tels, nous apprenons la marche qui est en rapport avec l’appel dont
nous avons été appelés et aussi le genre d’ennemis contre lesquels nous avons à
combattre dans les lieux célestes où nous avons été placés.
Dans
les guerres entre nations, les armées ennemies, afin de combattre l’une contre
l’autre, doivent nécessairement se rencontrer sur le même terrain, soit dans le
pays de l’une ou de l’autre, soit dans toute autre contrée étrangère aux
deux ; elles doivent être au même lieu en même temps. Ainsi, relativement
aux ennemis mentionnés en Éphésiens 6, les saints doivent être là où ces
ennemis se trouvent, afin de pouvoir lutter contre eux. Or Satan est dans les
lieux célestes le chef de ces puissances de méchanceté.
Nous
apprenons cependant par d’autres portions des Écritures, que ce n’est pas
seulement dans les lieux célestes que les mauvais esprits assaillent les saints.
Nous lisons dans Job (chap. 1 et 2), qu’à la question de l’Éternel :
« D’où viens-tu ? ». Satan répond : « De courir çà et
là sur la terre, et de m’y
promener ». Dans la première épître de Pierre, nous lisons aussi :
« Soyez sobres, veillez : votre adversaire, le diable, comme un lion
rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui il pourra dévorer » (Chap.
5:8). Nous voyons aussi dans les évangiles que le Seigneur chasse les démons,
et que c’était là aussi un des miracles opérés par Paul. Ces portions des
Écritures nous montrent donc la puissance de Satan agissant sur la terre, mais
dans aucune n’est présentée la vérité que cette puissance est dans les lieux
célestes. Pierre, dans son épître, ne parle pas non plus des saints comme se
trouvant là ; il les décrit partout comme étant dans le monde, le
traversant comme « forains et étrangers », se dirigeant vers
l’héritage conservé pour eux dans les cieux. L’enseignement que l’Esprit de
Dieu nous donne par le moyen de Pierre est très précieux. Nous y sommes
exhortés à ceindre les reins de notre entendement, à être sobres, et à espérer
parfaitement dans la grâce qui nous sera apportée à la révélation de
Jésus-Christ, à ne pas nous conformer à nos convoitises d’autrefois pendant
notre ignorance, à être saints dans toute notre conduite, à nous aimer l’un
l’autre ardemment d’un cœur pur, à rejeter toute malice, fraude, hypocrisie et
envie, et toutes médisances, à désirer, comme des enfants nouveau-nés, le pur
lait intellectuel, à nous abstenir des convoitises charnelles qui font la
guerre à l’âme, à nous soumettre à tout ordre humain, au roi et aux
gouverneurs, à avoir une bonne conscience, à faire le bien, à souffrir avec
patience en le pratiquant. L’apôtre nous exhorte à faire ces choses et
plusieurs autres, agréables à Dieu et un témoignage pour les hommes, mais
toutes se rapportant à notre place ici-bas, comme « forains et
étrangers », et en témoignage devant les hommes (1 Pierre 2:12, 15 ;
3:15, 16 ; 4:4, 14).
L’Esprit
de Dieu, dans d’autres épîtres de Paul, mentionne l’armure ou des parties de
l’armure. Ainsi, dans l’épître aux Romains, il est question des « armes de
la lumière », en contraste évident avec « la nuit » et
« les œuvres de ténèbres » (13:12). Aux Corinthiens, Paul parle
« des armes de justice de la main droite et de la main gauche » (2
Corinthiens 6:7), comme se trouvant parmi les choses qui doivent recommander
les serviteurs de Dieu. Il exhorte les Thessaloniciens, à revêtir « la
cuirasse de la foi et de l’amour, et pour casque, l’espérance du salut »
(1 Thessaloniciens 5:8). À Timothée, il dit de prendre sa part « des
souffrances comme un bon soldat de Jésus-Christ » (2 Timothée 2:3). Mais
de tous ces passages, très utiles pour nous comme enfants de Dieu dans ce
monde, aucun ne s’adresse à nous comme étant dans les lieux célestes dans le
Christ Jésus. L’expression même « pour casque, l’espérance du salut », apporte à l’esprit une pensée toute
différente de celle-ci : « le casque du salut ». Nous y
reviendrons. Ce n’est que dans l’épître aux Éphésiens, que nous sommes
envisagés comme étant dans « les lieux célestes », expression qui s’y
retrouve cinq fois. C’est là que sont nos ennemis et nos combats. Voyons quelle
est
L’exhortation
à revêtir l’armure de Dieu est précédée d’un appel aux frères, afin qu’ils se
fortifient « dans le Seigneur et dans la puissance de sa force ». Il
y a là une force, une puissance et une énergie qui rendent vainqueurs ;
notre sagesse est d’avoir confiance dans le Seigneur et dans sa puissance, et,
ayant cette confiance, de nous revêtir de l’armure complète de Dieu et d’être
ainsi capables de tenir ferme contre l’ennemi. Tandis que nous glorifions Dieu
pour une telle puissance, nous comprenons bien que c’est l’armure de Dieu qui
rend le saint capable de tenir ferme, et non aucune chose qui se trouve dans le
vase de terre lui-même. Au contraire, la faiblesse de celui-ci devient de plus
en plus manifeste à celui qui est ainsi armé, le Dieu de grâce faisant tourner
tout en bénédiction, de manière à nous faire marcher en toute humilité et
douceur, tout en nous rendant plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés.
L’apôtre Paul pouvait, par grâce, se glorifier, non dans sa force, mais dans
ses infirmités (2 Corinthiens 12:5, 9, 10), mais il eut d’abord à apprendre que
l’écharde dans la chair, que par trois fois il supplia le Seigneur de lui ôter,
lui était donnée, de peur qu’il ne s’enorgueillît de l’excellence des
révélations dont il avait été favorisé. Nous apprenons là, de deux manières, ce
qu’est l’homme, même dans les circonstances les plus favorables ;
premièrement, par le besoin où était l’apôtre de cette écharde dans la chair,
de peur qu’il ne s’exaltât à cause des bénédictions dont il avait joui ;
et secondement, par l’état des Corinthiens qu’il avait engendrés par l’évangile
et dont plusieurs le méprisaient à cause de son infirmité, infirmité dont Dieu,
dans sa grâce, se servait pour les délivrer, eux, de la condition charnelle où ils étaient tombés, opérant en
eux ce qui lui était agréable. Paul avait été ravi au troisième ciel, et y
avait entendu des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à l’homme
d’exprimer (2 Corinthiens 12) ; mais ensuite, il avait à apprendre une
autre leçon, et le Seigneur lui dit : « Ma grâce te suffit, car ma
puissance s’accomplit dans l’infirmité ». Voilà la puissance dont le
chrétien doit se revêtir. Voyons maintenant quels sont
Ils
sont décrits dans le verset douze. Il est important de distinguer entre ces
ennemis qui sont dans les lieux célestes, et les adversaires que nous voyons dans le monde et que nous
avons à rencontrer. Ceux-ci sont la chair et le sang dont, à la vérité, les
méchants esprits se servent contre les saints. Il est fait allusion à ces
adversaires — la chair et le sang — en diverses portions des Écritures. Par
exemple : « Ils vous excluront des synagogues ; même l’heure
vient que quiconque vous tuera, pensera rendre service à Dieu ». « Et
tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus, seront
persécutés ». « N’étant en rien épouvantés par les
adversaires ». Mais notre douzième verset n’a pas rapport aux adversaires
mentionnés dans les passages que nous venons de citer. Il n’y est question ni
d’homme, ni de femme ; ce n’est pas la chair et le sang qui peuvent atteindre
jusqu’aux lieux célestes. Le combat là est contre les principautés, contre les
autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre les puissances
spirituelles de méchanceté. Pour ce combat, nous avons à revêtir l’armure
complète de Dieu.
Savoir
qui sont nos ennemis dans les lieux célestes, aide beaucoup le croyant à
comprendre ce que typifient dans l’Ancien Testament le Jourdain et Canaan. On
échappe ainsi à l’erreur si commune parmi les saints de regarder le Jourdain
comme un type de la mort physique, et Canaan comme un type du ciel. Le Jourdain
n’est pas un type de la mort telle qu’on l’entend communément, mais de notre
mort, dans le sens de Colossiens 3:3 : « Vous êtes morts »,
c’est-à-dire vous avez passé par la mort (voyez aussi Romains 6:8, 11 ; 2
Corinthiens 4:10 ; 5:17) ; et Canaan est le type, non du ciel, mais
des lieux célestes mentionnés dans l’épître aux Éphésiens. Canaan nous rappelle
un pays où il y avait des guerres continuelles, après le passage du Jourdain
(Voir tout Josué). Si le lecteur veut chercher dans les Écritures, il ne
trouvera pas un passage où le Jourdain est nommé et qui donne la pensée que
c’est le type de la mort physique du corps. Peut-être qu’à certains égards, le
chapitre deux du second livre des Rois semblerait à quelques personnes se
rapprocher de la pensée courante, mais, en réalité, il en est aussi loin
qu’aucun autre. En effet, Élisée demande une double mesure de l’esprit d’Élie après qu’ils ont tous deux passé le
Jourdain, et quant à la mort du corps, il n’y a rien de tel, puisque Élie monte
au ciel sans passer par la mort, et qu’Élisée repasse le Jourdain pour exercer
le ministère de bénédiction pour lequel il avait été choisi. En Jérémie 12:5,
on a aussi considéré le Jourdain comme désignant la mort du corps, mais il est
évidemment nommé en contraste avec la « terre de paix », de même que,
dans les paroles qui précèdent, « les chevaux » sont en contraste
avec « les piétons ». Si le prophète s’est lassé en courant avec des
« piétons », comment luttera-t-il contre des
« chevaux ? ». S’il s’est lassé dans la « terre de
paix », où il se croyait en sécurité, comment sera-t-il capable de
traverser une rivière, sur l’autre rive de laquelle il trouvera une guerre
continuelle ? La pensée que Canaan signifie le ciel est une erreur très
commune parmi les croyants, qui cependant emploient constamment les expressions
« l’Église militante » et « l’Église triomphante »,
désignant par ces derniers mots ceux qui ont quitté cette vie. Mais les
croyants qui s’en sont allés pour être avec Christ ne combattent plus. Cela est
évident, même d’après l’expression convenue dont nous parlions plus haut,
tandis que, pour l’armée de l’Éternel dans le pays de Canaan, la guerre était
continuelle. La Parole dit de ceux qui sont auprès du Seigneur, qu’ils
« se sont endormis en Jésus », ce qui exclut aussi toute pensée de
combat. Un des efforts de l’ennemi est d’empêcher les croyants de savoir quels sont leurs ennemis et où ils se
trouvent, et d’apprécier l’armure dont ils ont besoin pour tenir ferme dans la
lutte. Il les berce ainsi et les maintient dans cet état de sommeil où ils sont
tombés en grande partie, état annoncé par le Seigneur dans la parabole des dix
vierges. Nous le voyons en effet, les sages et les folles, après être sorties
(c’est-à-dire avoir quitté le judaïsme et le paganisme) pour aller au-devant de
l’époux, s’endormir toutes et rester
dans le sommeil, jusqu’à ce que le cri se fasse entendre à minuit :
« Voici l’époux, sortez à sa rencontre » (Matthieu 25).
Le
Jourdain est le type de la mort de Christ, et quant à nous, non pas de notre
mort physique, mais de cette mort mentionnée en Colossiens 3:3, mort vraie pour
Dieu, qui nous le dit dans sa Parole, vraie aussi pour la foi. Ce sont ceux-là
seuls pour qui elle est vraie par la foi, qui discerneront leurs plus
redoutables ennemis, non dans la chair et le sang, qui s’opposent à ceux qui
combattent pour la vérité, mais dans ces puissances spirituelles de méchanceté
que l’épître aux Éphésiens mentionne. Ces ennemis agissent, sans doute, sur la
chair et le sang et s’en servent (et il ne s’agit pas d’incrédules seulement,
mais aussi de croyants) pour s’opposer à ceux qui, par grâce, ont été choisis
par le Seigneur pour être ses soldats (2 Timothée 2:4).
Ayant
vu quels sont nos ennemis, examinons la nature de leurs attaques
L’exhortation
à revêtir l’armure complète de Dieu est répétée deux fois (v. 11, 13) ; la
première en rapport avec les artifices du diable, la seconde en rapport avec
ses dards enflammés. Si, par grâce, nous avons tenu ferme contre les artifices
du méchant, nous aurons à le rencontrer, non seulement comme un tentateur
cherchant à nous enlacer par la convoitise de la chair, par la convoitise des
yeux et par l’orgueil de la vie, mais comme un adversaire déclaré, lançant ses
dards enflammés. Lorsque l’ennemi a, par ses artifices, réussi à prendre le
chrétien dans ses filets, ou à le faire tomber dans le piège qu’il a tendu, il
peut bien le laisser là, car par rapport à la lutte contre les puissances
spirituelles de méchanceté, celui qui a été ainsi pris sera, aussi longtemps
qu’il est satisfait de son état, une pierre d’achoppement pour d’autres, plutôt
qu’un soldat, et l’ennemi peut le laisser être une pierre d’achoppement ;
mais contre ceux qui ont échappé à ses artifices, il lance ses dards enflammés.
« Ceux qui veulent devenir riches tombent dans la tentation et dans un piège, et dans plusieurs désirs insensés
et pernicieux qui plongent les hommes
dans la ruine et la perdition » (1 Timothée 6:9). Celui qui est pris de
cette manière, peut bien être laissé tranquille, car une violente attaque de
l’ennemi contre lui pourrait servir à le réveiller de la stupeur où il est
plongé (Éphésiens 5:14). Toutefois, Dieu, dans sa grâce, peut aussi éveiller un
tel homme et le ramener dans cette lutte glorieuse. « Le Seigneur sait
délivrer de la tentation les hommes pieux » (2 Pierre 2:9).
Matthieu
4 et Luc 4, nous aident à comprendre quels sont les artifices du diable.
L’ordre que nous trouvons en Éphésiens 6, quant aux attaques du méchant contre
les saints, est semblable à la manière dont Satan agit envers notre Seigneur,
et c’est, parmi d’autres, une preuve que Dieu nous donne de l’appel dont il
nous a appelés dans le Christ Jésus. En Matthieu 4 et Luc 4, on voit l’ennemi
s’approcher du Seigneur, non avec des dards enflammés, mais avec des
artifices ; puis, ayant été vaincu, il laisse le Seigneur pour un temps,
et revient plus tard avec la puissance de la mort. De même, en Éphésiens 6,
nous avons d’abord à tenir ferme contre les artifices du diable, et si, par
grâce, il y a eu chez le chrétien de la fidélité pour résister, il éprouvera le
besoin de revêtir l’armure pour être protégé contre les dards enflammés que
l’ennemi lancera contre lui.
L’ordre
des tentations dans l’évangile de Luc diffère de celui donné en Matthieu. Ce
dernier suit l’ordre historique, et le premier l’ordre moral. Les tentations du
Seigneur me semblent être du même caractère que celles qui furent présentées à
Eve, et portant sur les choses que mentionne Jean — la convoitise de la chair,
la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie (1 Jean 2:16). Dans ces deux cas
aussi, elles sont nommées comme en Luc, dans leur ordre moral. Ainsi, changer
les pierres en pain répond à la convoitise de la chair ; posséder tous les
royaumes du monde et leur gloire, satisfait la convoitise des yeux ; être
gardé et servi par les anges, est pour l’orgueil de la vie. De même, dans le
chapitre 3 de la Genèse, le fruit de l’arbre est bon à manger — convoitise de
la chair ; agréable à la vue — convoitise des yeux ; propre à donner
de l’intelligence — orgueil de la vie. Les deux premières sont le désir des
choses qui gratifient les passions et les goûts de la nature corrompue de
l’homme, et la troisième est la satisfaction que prend cette même nature
corrompue dans tout ce qui donne de l’importance au moi. Les deux premières
peuvent s’affaiblir et presque disparaître avec l’âge, la maladie, ou d’autres
causes ; la dernière dure et agit sur l’homme jusqu’à la fin.
Dans
les deux évangiles, la première tentation est celle où Satan dit au Seigneur de
changer les pierres en pain pour satisfaire sa faim. Jésus avait jeûné quarante
jours et quarante nuits, et ensuite il eut faim. L’ennemi attend jusqu’à ce que
le moment soit venu où tout semble concourir à donner puissance à la tentation
et à affaiblir celui qui est tenté. Le Seigneur lui répond par la Parole :
« Il est écrit », dit-il. Dans l’évangile de Matthieu, la tentation
qui suit est celle qui se rapporte à l’orgueil de la vie. Le tentateur cite un
passage d’un Psaume, mais il n’y prend que la partie qu’il estime devoir
augmenter la force de la tentation, en laissant de côté celle qui est lumière
et puissance pour nous, quand nous sommes tentés. Le Seigneur répond encore :
« Il est écrit ». Enfin, la dernière tentation rapportée par Matthieu
répond à la convoitise des yeux. L’ennemi offre au Seigneur tous les royaumes
du monde et leur gloire. Mais quand
la tentation vient sous cette forme, il est évident qu’elle procède de l’ennemi.
Aussi le Seigneur, tout en disant : « Il est écrit », commande à
Satan de se retirer. Il est important pour les jeunes croyants surtout qui
n’ont pas encore beaucoup expérimenté ce qu’est le monde, que ce sont les
choses du monde que Satan offre quand le reste n’a pas eu d’effet sur l’âme. Il
les réserve jusqu’à la fin, mais c’est ce qui le démasque. Accepter le monde et
rendre hommage à Satan vont ensemble. D’après cela, on peut voir toute la
portée de l’exhortation que Jean adresse aux jeunes gens. Après avoir dit
qu’ils ont vaincu le méchant, il ajoute : « N’aimez pas le monde, ni
les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père
n’est pas en lui ».
Combien
le cœur du chrétien se réjouit en voyant la perfection du Seigneur, soit
qu’elle se manifeste dans la manière dont il repousse les tentations, soit
quand l’ennemi vient contre lui avec la puissance de la mort. Quant à
nous-mêmes, nous nous réjouissons dans la grâce qui nous rend capables, en
quelque manière que ce soit, de résister à la tentation, ou qui nous en
délivre. Mais quoique la parole de Dieu déclare bienheureux l’homme qui endure
la tentation (Jacques 1:12), nous apprenons cependant par elle combien le cœur
de l’homme est trompeur. En même temps que nous pouvons louer Dieu qui nous
donne d’endurer la tentation, nous sommes humiliés de découvrir encore en nous
la convoitise de la chair, ou celle des yeux, ou l’orgueil de la vie plus
subtil et plus permanent, choses dont Satan se servira pour accomplir ses mauvais
desseins, à moins que nous ne soyons gardés par la grâce. Le mal est là, que
nous le discernions ou non, mais heureux sommes-nous, si, par une semblable
découverte, nous perdons toute confiance en nous-mêmes. C’est alors seulement
que même le plus excellent parmi les saints pourra être classé parmi ceux qui
courent (Philippiens 3:14), ceux « qui se glorifient dans le Christ Jésus
et qui n’ont pas confiance en la chair » (v. 3).
Les
saints, ayant été exhortés à tenir ferme contre les artifices de l’ennemi, sont
une seconde fois invités à revêtir l’armure complète de Dieu (v. 13), afin que,
au mauvais jour, ils puissent résister, et, après avoir tout surmonté, tenir
ferme. Il est bon de remarquer combien souvent on trouve dans ce chapitre
l’exhortation à « tenir ferme » (v. 11, 13, 14). Il ne s’agit pas ici
de « courir », comme en Hébreux 12:1 ; ni de
« poursuivre », ou « saisir », ou « tendre avec
effort », comme en Philippiens 3:12, 13 et 14 ; il n’est pas, non
plus, question de « chercher les choses qui sont en haut »
(Colossiens 3:1), et la raison en est claire, car dans l’épître aux Éphésiens,
les saints sont vus « dans les lieux célestes dans le Christ Jésus »,
et c’est là qu’il est assis à la droite de Dieu, « au-dessus de toute
principauté, et autorité, et puissance, et domination, et de tout nom qui se
nomme, non seulement dans ce siècle, mais aussi dans celui qui est à
venir » (Éphésiens 1:20, 21), et c’est là que nous sommes en lui
(Éphésiens 2:6) ; de là résulte l’exhortation de « tenir
ferme ». En Christ, nous sommes au-dessus
de ces puissances spirituelles de méchanceté et tout ce qui nous est
demandé, c’est de « tenir ferme » ; mais afin de le faire dans
la puissance et la force du Seigneur, il nous faut être bien armés, et les
détails de l’armure sont maintenant placés devant nous. Examinons donc en quoi
consiste
Je
pense que chacune des pièces de l’armure se rapporte à ce qui est pratique, et que, bien que toutes soient
nécessaires à chaque partie de notre lutte, cependant chacune a une application
particulière. Ainsi la première, savoir la vérité, a rapport à
nous-mêmes ; la seconde — la justice
— aux autres ; la troisième — l’évangile de paix — aux saints ;
la quatrième — le bouclier de la foi — à la confiance en Dieu ; la
cinquième et la sixième, à nos ennemis : le casque, ce qui est nécessaire
pour nous défendre contre eux ; l’épée, ce par quoi ils sont vaincus.
Chaque pièce de l’armure nous est évidemment nécessaire dès le commencement de
notre course, et, en particulier, quant à celle qui est nommée la dernière, la parole de Dieu, il est
clair que le chrétien doit en être muni dès ses premiers pas, aussi bien que
pendant tout son chemin, selon ce qui est dit : « Ta parole est une
lampe à mon pied, une lumière à mon sentier ». Cependant, quant à la lutte
dans les lieux célestes, l’ordre dans
lequel sont présentées les diverses pièces de l’armure est plein d’instructions
pour le croyant.
« Ayant
ceint vos reins de la vérité » : telle est la première partie de
l’armure. On prend souvent cette exhortation comme signifiant que la parole de
Dieu doit demeurer en nous. Il est certain que nous ne pouvons échapper aux
artifices de l’ennemi, et encore moins demeurer ferme contre ses dards
enflammés, si la Parole ne demeure pas en nous (1 Jean 2:14). Le Seigneur dit
aussi lui-même : « Ta parole est la vérité », mais je crois que
l’enseignement ici est que c’est la vérité elle-même, c’est-à-dire d’être
exactement ce que nous sommes, qui doit être la ceinture de nos reins. Les
reins sont la partie du corps où se manifeste la force ou la faiblesse d’un
homme. « Fais continuellement chanceler leurs reins », est l’expression
de l’extrême faiblesse. « Tu as mis un fardeau accablant sur nos
reins » ; un homme peut être chargé d’un fardeau sous lequel son dos
plie, mais si ses reins tiennent bon, il pourra porter ce fardeau.
Le
chrétien doit donc avoir ses reins ceints de la vérité. Non seulement il doit
être vrai, mais être ceint de la vérité. Cette partie de l’armure se rapporte
au chrétien lui-même et vient la première. La vérité, c’est d’être exactement
ce que nous sommes. Lorsque les pharisiens demandèrent au Seigneur :
« Qui es-tu ? ». Jésus répondit : « Absolument ce
qu’aussi je vous dis » (Jean 8:25). Ses paroles, comme quelqu’un l’a dit,
exprimaient ce qu’il était, la vérité. Dans le même évangile, il dit :
« Je suis le chemin, et la vérité,
et la vie ». En s’adressant à l’assemblée de Philadelphie, assemblée qui
indique spécialement la condition qui répond à la pensée du Seigneur au jour
actuel, il se présente comme « le saint, le véritable », parole
assurément solennelle quant à la sainteté et à la vérité qui doivent caractériser
ceux qui sont appelés à être les témoins de la vérité aujourd’hui. Dans la
série d’avertissements et d’exhortations que le Seigneur donne à ses disciples,
au douzième chapitre de l’évangile de Luc, il leur dit, avant tout : « Tenez-vous en garde contre le levain des
pharisiens, qui est l’hypocrisie », le manque de vérité. La vérité est
donc la première partie de l’armure qui nous est présentée, et elle est
personnelle à chacun de nous. Il est très précieux lorsque quelqu’un désire
sincèrement que toute la vérité quant à lui-même soit manifestée, et nous
pouvons être sûrs que l’ennemi (et notre propre cœur aussi, lorsque nous nous
confions à lui), cherchera de tout son pouvoir à empêcher cette manifestation.
Les ennemis contre lesquels nous avons à lutter sont appelés « les
dominateurs de ces ténèbres » ; or le remède contre les ténèbres,
c’est la lumière, et c’est elle qui manifeste, et ce qui est vrai, et ce qui
est faux.
C’est
par un mensonge que la femme a été séduite, et qu’ainsi le péché est entré dans
le monde, et par le péché la mort.
C’est
par un mensonge que le jugement et la mort sont entrés sur cette scène de
bénédiction et de vie, dont le tableau nous est donné dans les premiers
chapitres des Actes.
« Et
quiconque aime et fait le mensonge », voilà ce que nous trouvons à la fin
de la parole de Dieu comme le caractère final de ceux qui sont « dehors ».
Ainsi
la première chose qui vint ternir ce que Dieu avait créé et fait très bon, fut
un mensonge ; la première chose qui vint ternir la beauté, la pureté et la
sainteté de l’Église, fut un mensonge ; la dernière chose mentionnée dans
la parole de Dieu concernant ceux qui sont loin de lui, c’est qu’ils aiment et
font le mensonge.
Il
faut donc avoir « les reins ceints de la vérité ». Mais cela va bien
plus loin que la pensée ordinaire, même parmi les saints, que cela signifie
être une personne véridique. C’est la vérité elle-même qui doit être la force
du chrétien : « la vérité dans l’homme intérieur ». Ici, la
parole de Dieu nous aide, non seulement quant à nos actes, mais aussi quant au
discernement dans nos pensées ou nos intentions de tout ce qui a la moindre
teinte de fausseté : « car la parole de Dieu est vivante et opérante,
et plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants… et elle discerne les
pensées et les intentions du cœur », nous montrant la source d’où émanent
nos pensées, si elles sont d’en haut, ou si elles viennent de ce cœur qui est
trompeur et désespérément malin ; nous montrant aussi vers quoi nos
intentions sont dirigées, si elles sont mêlées avec quelque chose qui se
rattache à notre propre caractère, à notre position, ou à ce que nous estimons
nos intentions, ou bien à ce qui est pour la gloire de Dieu.
Je
crois que c’est en rapport avec cette première
partie de l’armure, que nous avons à considérer la chute de plusieurs qui,
pendant un temps, ont occupé une position élevée parmi les saints de Dieu. La
lumière est venue et a manifesté ce qu’ils étaient en doctrine ou en pratique,
en faux enseignement ou en mauvaise conduite, montrant ainsi qu’ils manquaient
quant à la première partie de
l’armure. Et cette manifestation, au lieu de les humilier devant Dieu et de les
rendre reconnaissants de ce que la vérité fût mise en lumière, bien qu’à leur
propre honte et à leur déshonneur, et ainsi de les conduire à être à la tête
parmi ceux qui aiment la lumière, a seulement fait voir combien ils étaient
loin d’avoir les reins ceints de la vérité, et combien ils étaient incapables
de supporter la lumière qui s’était faite quant à eux, et en conséquence de
laquelle ils ont pris une position et suivi un chemin entièrement opposés à la
position et au chemin qu’ils tenaient et suivaient, avant que la vérité à leur
sujet eût été manifestée. Que plusieurs soient entravés dans la course, parce qu’il
leur manque quelque partie de l’armure, est une chose certaine ; mais même
alors, si les reins sont ceints de la vérité, le chrétien, quoique brisé,
poursuivra la course dans laquelle l’Esprit l’a déjà conduit. Il n’en est pas
ainsi lorsqu’il y a quelque chose qui fait défaut quant à la première partie de l’armure.
Les
saints sont ensuite présentés comme « ayant revêtu la cuirasse de la justice ». Cela se rapporte spécialement, je
pense, à notre conduite pratique envers les autres, croyants ou non, parents ou
étrangers, dans le cercle de la famille ou en dehors, envers des amis ou des
adversaires. Que la justice ait rapport à notre conduite envers les autres,
nous le voyons par la distinction souvent faite entre souffrir pour la justice,
et souffrir pour l’amour de Christ ou pour son nom. Quant au premier point, on
souffre pour avoir fait le bien (1 Pierre 3:17) ; quant au second, on
souffre parce que l’on appartient à Christ (Jean 15:21).
Un
chrétien, employé dans un magasin, pourra perdre sa place parce qu’il a agi
honnêtement et selon la vérité envers les clients, ce que son patron envisagera
comme contraire à ses propres intérêts. Dans ce cas, l’employé souffre pour la
justice, parce qu’il a agi justement envers les autres. Mais le patron
persécutera peut-être, d’une manière ou d’une autre, son employé, uniquement
parce que celui-ci est chrétien ; il souffrira alors pour le nom de
Christ. C’est ainsi qu’ont souffert les martyrs dans les sombres jours de la
persécution.
Lorsque
le sanhédrin, à Jérusalem, enjoignit à Pierre et à Jean « de ne plus
parler ni enseigner, en aucune manière, au nom de Jésus », les apôtres
répondirent : « Jugez s’il est
juste, devant Dieu, de vous écouter plutôt que Dieu. Car pour nous, nous ne
pouvons pas ne pas parler des choses que nous avons vues et entendues »
(Actes 4:19, 20). La justice nous rend justes dans toutes nos actions, et
justes envers tous, parce que l’on agit pour plaire à Dieu et non à l’homme. 2
Pierre 1:1, nous montre aussi la signification de la justice :
« Siméon Pierre, esclave et apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui ont reçu en
partage une foi de pareil prix avec nous, par la justice de notre Dieu et
Sauveur Jésus-Christ ». Dieu est juste en effectuant ce qu’il s’est
proposé. « L’Éternel juste aime la justice » (Psaume 11:7). Et c’est
par cette justice que ceux à qui Pierre écrivait, avaient reçu avec lui une foi
précieuse.
Ayant
les reins ceints de la vérité et la poitrine couverte de la cuirasse de la
justice, nous avons maintenant besoin d’avoir les pieds chaussés de la préparation (préparé à, prêt à) de
l’évangile de paix. Il n’est pas dit « chaussés de l’évangile de
paix », mais « de la préparation de l’évangile de paix ». Cette
préparation sera, je le pense, la conséquence d’avoir les deux premières
parties de l’armure jointes à l’amour des frères. Le croyant, en effet, étant
ceint de la vérité quant à lui-même, et agissant justement envers les autres, a
une bonne conscience, et l’amour pour les frères est l’expression des
affections spirituelles selon la pensée de Dieu. La paix que le croyant ainsi
armé est appelé à apporter, sera une paix fondée sur la vérité et la justice.
On a souvent compris ce passage comme ayant trait à celui qui apporte le
message de la paix aux pécheurs perdus, mais j’estime qu’il a une portée
beaucoup plus grande. Celui qui est armé ainsi sera employé à apporter la paix
parmi les saints eux-mêmes. Sans doute, il portera la bonne nouvelle de la paix
aux pécheurs perdus (Romains 10:15) ; mais la porter parmi les saints,
c’est être employé à procurer ce qui est un témoignage pour le monde :
« À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de
l’amour entre vous » (Jean 13:35).
Le
croyant, armé de cette manière, ne doit pas s’attendre à ce que les autres
discernent tout de suite que ses pieds sont chaussés de la préparation de
l’évangile de paix. En effet, ayant les reins ceints de la vérité et étant
revêtu de la cuirasse de la justice, il ne cédera rien de la vérité, ni de la
justice, pour obtenir la paix, car ce serait dire : « Paix, paix,
quand il n’y a pas de paix ». Or quand on maintient ainsi la vérité et la
justice, ceux qui sont prompts à juger, ou sans frein, ou craintifs, ou
aisément menés par d’autres, ou d’un cœur partagé, accuseront ceux dont les
pieds sont chaussés de la préparation de l’évangile de paix, d’apporter la
confusion et la guerre en troublant le sommeil et la quiétude dans lesquels ils
se complaisaient. Achab disait à Élie : « Est-ce bien toi — celui qui
trouble Israël ? »
La
fausse doctrine, le légalisme, la mondanité, l’envie, la jalousie, et toutes
les choses semblables, si contraires à la paix que le Seigneur donne, seront
des obstacles à la paix, à moins que tous ne s’accordent à marcher avec elles.
Il est nécessaire que là, où ces maux existent, il y ait quelques-uns des
chrétiens qui en soient purifiés. C’est ce que nous voyons chez les
Corinthiens, à qui l’apôtre écrit : « Il faut qu’il y ait des sectes
parmi vous, afin que ceux qui sont approuvés soient manifestes parmi
vous » (1 Corinthiens 11:19). Si, pour gain de paix, ils s’étaient
contentés de marcher ensemble dans l’état où ils étaient, il n’y en aurait point
eu parmi eux qui fussent manifestés comme dignes d’être appelés « les
approuvés ». Cette troisième partie
de l’armure vient, selon l’ordre divin, après la première et la seconde,
nous enseignant qu’il ne doit pas y avoir de paix aux dépens de la vérité et de
la justice.
Le
croyant dont les pieds sont ainsi chaussés, ne doit pas être surpris si
d’autres pensent qu’il est préparé pour la guerre et les combats, car là où ces
maux existent (et nous savons tous qu’ils existent), qui est le plus propre à
être au milieu de la lutte, sinon celui qui a la préparation de l’évangile de
paix, et qui, employé par la grâce à apporter la paix, n’a cette paix que si
elle est accompagnée de la vérité et de la justice ? C’est une chose
certainement bien précieuse, lorsque Dieu emploie quelqu’un de ses serviteurs
pour introduire la vérité, la justice et la paix, là où, les deux premières
faisant défaut, il y a confusion et guerre. « Le fruit de la justice, dans
la paix, se sème pour ceux qui procurent la paix » (Jacques 3:18).
Dans
le cas dont nous venons de parler, le croyant doit cependant veiller à ne pas
être trop occupé du mal qu’il rencontre, car il y a chez l’homme une tendance à
s’occuper du mal plutôt que du bien, et nous savons combien il est plus aisé de
parler des erreurs et des manquements des systèmes et des personnes, que
d’avoir notre « parole toujours dans un esprit de grâce, assaisonnée de
sel ». Mais être occupé du mal, ne caractérisera pas celui dont les pieds
sont chaussés de la préparation de l’évangile de paix, car bien qu’il faille
agir contre le mal, soit doctrinal, soit moral, afin que la vérité et la
justice soient maintenues, cependant la promesse d’avoir le Dieu de paix avec
nous, est faite en Philippiens 4:8 et 9, comme conséquence d’avoir notre esprit
occupé non du mal, mais du bien. « Au reste, frères », dit l’apôtre,
« toutes les choses qui sont vraies, toutes les choses qui sont
vénérables, toutes les choses qui sont justes, toutes les choses qui sont
pures, toutes les choses qui sont aimables, toutes les choses qui sont de bonne
renommée, — s’il y a quelque vertu et quelque louange, — que ces choses
occupent vos pensées : ce que vous avez et appris, et reçu, et entendu, et
vu en moi, — faites ces choses, et le
Dieu de paix sera avec vous ».
Très
précieuse est cette troisième partie de l’armure, comme étant si entièrement
d’accord avec les paroles de notre bien-aimé Seigneur, en Jean 13:34, et
15:12 : « Je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez l’un l’autre ; comme je vous ai
aimés, que vous aussi vous vous aimiez l’un l’autre » et :
« C’est ici mon
commandement : Que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai
aimés ». Et à ce sujet, nous pouvons aussi nous rappeler le Psaume
133 : « Voici, qu’il est bon et qu’il est agréable que des frères
habitent unis ensemble ! C’est comme l’huile précieuse, répandue sur la
tête, qui descendait sur la barbe, la barbe d’Aaron, qui descendait sur le bord
de ses vêtements ; comme la rosée de l’Hermon, qui descend sur les montagnes
de Sion ; car c’est là que l’Éternel a commandé la bénédiction, la vie
pour l’éternité ».
Lorsque,
par la grâce, les saints sont revêtus de ces trois parties de l’armure, la
vérité, la justice et la paix, le méchant cherchera à détruire par la violence
ceux qui sont ainsi armés, et les assaillira, non plus par ses ruses, mais avec
ses « dards enflammés ». Il ne se montrera plus uniquement sous son
caractère de séducteur, mais comme un ennemi déclaré. Afin de résister à ce
violent assaut, le saint a besoin du bouclier de la foi. Les mots
« par-dessus tout », placés avant la mention du bouclier de la foi,
ajoutent à la force de l’exhortation par rapport à cette quatrième partie de
l’armure.
Être
couvert du bouclier de la foi manifeste la patience du fidèle. Il doit
s’attendre à Dieu. Lorsque le Seigneur parle à ses disciples de transporter les
montagnes, c’est après leur avoir dit : « Ayez foi en Dieu ».
Avoir les reins ceints, la poitrine couverte de la cuirasse, et les pieds chaussés,
montre que l’on s’est armé pour la guerre, et la pierre de touche sera
maintenant si celui qui est ainsi en partie revêtu, est satisfait d’être
entièrement recouvert par le bouclier de la foi, s’attendant à Dieu pour les
autres pièces de l’armure. Le saint doit être couvert de la tête aux pieds, car
le casque n’a pas encore été donné, et le talon est l’endroit contre lequel
prévaut particulièrement la puissance de Satan (Genèse 3:15). Le fidèle doit
donc s’attendre à Dieu, s’abritant tout entier sous ce bouclier, rendu ainsi
capable d’éteindre tous les traits enflammés du méchant, de sorte qu’ils ne
puissent blesser ni le combattant ni les autres. Ils s’amortiront tous sur le
bouclier.
La
patience, comme on l’a souvent remarqué, est la première caractéristique d’un serviteur de Dieu (2 Corinthiens
6:4), la première aussi d’un apôtre
(2 Corinthiens 12:12). Relativement aux serviteurs, la patience est nommée avant « les armes de justice de la
main droite et de la main gauche », et par rapport aux apôtres, avant « les signes, les prodiges et
les miracles ». Des exemples de l’excellence de la patience, abondent dans
l’Ancien Testament. Là, nous lisons de celui que l’Éternel appelle si souvent
« mon serviteur Moïse », qu’il dut attendre quarante ans au pays de
Madian, avant de pouvoir délivrer le peuple que, bien des années auparavant, il
avait voulu secourir. Là encore, nous voyons le plus jeune fils d’Isaï, l’homme
selon le cœur de Dieu, et suscité de Dieu pour être roi sur Israël, après avoir
été oint comme tel (Actes 13:22 ; 1 Samuel 16), chassé comme une perdrix
sur les montagnes, assiégé par les dangers et les difficultés, au milieu
desquels, bien que sa propre infidélité se montrât souvent, se manifestaient
pour le garder les soins et la fidélité de Dieu, qui l’avait choisi pour
gouverner son peuple. La foi et la patience sont plus d’une fois mentionnées
ensemble dans les chapitres 11 et 12 de l’épître aux Hébreux. Le chapitre 11
tout entier parle de ceux qui « ont reçu témoignage par la foi », et
le premier verset du chapitre 12, nous montre « une si grande nuée de
témoins qui nous entoure », et nous invite en conséquence à « courir
avec patience la course qui est devant nous ». De même, au chapitre 6,
verset 12, nous sommes exhortés à être « imitateurs de ceux qui, par la
foi et par la patience, héritent ce qui avait été promis ». En Jacques
1:3, nous lisons aussi : « Sachant que l’épreuve de votre foi produit
la patience ». Celle-ci est aussi mentionnée au verset 4, et la foi, en rapport
avec elle, au verset 6. L’excellence de la patience ou endurance jointe à la
foi, ou plutôt produite par elle, nous est aussi montrée dans la première
victoire remportée par les Israélites dans le pays de Canaan. Pendant sept
jours consécutifs (sept est le nombre type de la perfection), les Israélites
durent faire le tour de Jéricho, et leur patience fut encore rendue plus
manifeste le septième ou dernier jour, où ils en firent le tour sept fois
(Josué 6).
La
patience ou l’endurance doit donc caractériser le saint, qui, les reins ceints,
couvert de la cuirasse et les pieds chaussés, s’attend avec foi à Dieu, jusqu’à
ce qu’il lui plaise de le fournir du casque et de l’épée, le premier rendant le
saint capable de regarder au-dessus du bouclier, la seconde de mettre en fuite
l’ennemi.
Par
rapport au « casque du salut », il est important pour nous de
remarquer que le mot traduit par « prenez », signifie plutôt
« recevez ». Ce mot est plein d’instruction. Il nous apprend que,
dans le combat contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les
lieux célestes, le saint doit attendre avec patience et foi en Dieu jusqu’à ce
qu’il « reçoive » de Dieu le casque du salut. « L’Éternel, le
Seigneur, est la force de mon salut ; tu as couvert ma tête au jour des
armes » (Psaume 140:7).
Plusieurs
ont pensé que « le casque du salut » a rapport à l’assurance du
salut, mais je ne pense pas que cette expression comporte une telle
signification. Aucune âme, je le crois, qui n’est pas établie dans la vérité
quant à la valeur du sang versé à la croix, et quant à la grâce dans laquelle
le croyant est devant Dieu en vertu de ce sang, n’échappera aux ruses de Satan.
Beaucoup moins pourra-t-elle tenir contre les mauvais esprits dans le combat
dans les lieux célestes. Il n’est pas non plus possible que quelqu’un soit armé
du « bouclier de la foi », et ne soit pas au clair touchant cette
vérité qui est la portion de tout enfant de Dieu. Bien plutôt faut-il déplorer
que tant d’enfants de Dieu, qui sont au clair quant à leur propre salut, soient
arrêtés ou entravés dans le sentier de la foi, étant enlacés par les pièges que
l’ennemi place devant eux, au moment, ou peu après le moment, où ils ont reçu
le salut de leurs âmes. « Beaucoup sont appelés, mais peu sont
élus ».
Le
casque du salut rend le saint capable de regarder au-dessus du « bouclier
de la foi », tandis que « l’épée de l’Esprit, qui est la parole de
Dieu », est l’arme par laquelle, comme nous l’avons dit, il peut vaincre
l’ennemi. Non seulement sa tête est couverte au jour de la bataille, mais il
est maintenant muni de l’arme qui met en fuite l’ennemi. « Résistez au
diable, et il s’enfuira de vous », dit Jacques (4:7). L’épée de l’Esprit
est la seule partie offensive de l’armure, les autres sont des armes
défensives.
L’expression
que nous trouvons en 1 Thessaloniciens 5:8 : « et pour casque,
l’espérance du salut », non plus que celle de « casque du
salut », que nous avons en Éphésiens, ne comporte pas la pensée que le
croyant n’est pas déjà sauvé. La première se trouve en 1 Thessaloniciens, en
harmonie avec le caractère constant de l’épître entière, qui traite
spécialement de la venue du Seigneur pour les saints. Cela est une espérance ;
nous espérons ce que nous ne voyons pas, et l’attendons avec patience (Voyez
Romains 8:25). Le salut, ainsi que le savent la plupart de ceux qui lisent ces
lignes, est envisagé dans l’Écriture comme une chose passée, présente et à
venir. Dans le premier sens, nous le trouvons en 2 Timothée 1:9 : « Qui nous a sauvés ». C’est une
chose passée, déjà accomplie. Cependant, afin de comprendre cela, il nous faut
apprendre de la parole de Dieu que le chrétien n’est pas dans le premier Adam,
mais dans le dernier Adam, c’est-à-dire dans le Christ Jésus ; qu’il n’est
pas « dans la chair, mais dans l’Esprit » ; que « si
quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création : les choses vieilles
sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles » (Romains
8:1, 9 et 2 Corinthiens 5:17). Le salut est traité comme une chose présente en
Philippiens 2:12 : « Travaillez (*) à (non pour) votre propre salut avec crainte et tremblement :
car c’est Dieu qui opère en vous et le vouloir et le faire, selon son bon
plaisir ». Le salut est envisagé ici comme une chose que nous avons à
achever maintenant. Il est regardé comme à venir, en Romains 13:11 :
« Car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons
cru ». L’apôtre a en vue le plein résultat de l’œuvre de Christ, à son
retour pour les saints. « Toute parole de Dieu est affinée »
(Proverbes 30:5) ; la différence des expressions « le casque du
salut », et « pour casque, l’espérance du salut », est pleine
d’instruction pour le croyant.
(*) Le ens
est « achever, amener à bonne fin en travaillant ».
Nous
avons déjà fait observer que le saint doit recevoir
le casque du salut, et cela de Dieu, non de l’homme. De là découle
l’importance de la patience sous le bouclier de la foi qui s’attend à Dieu,
jusqu’à ce qu’il lui plaise de donner le casque. C’est Dieu qui le donne. Cette
partie de l’armure rend le saint capable de faire face hardiment à tout ce qui
est contre lui, et lui rappelle, non seulement l’amour et la faveur de Dieu,
mais aussi que sa volonté est que pas un cheveu de sa tête ne soit touché et ne
tombe dans le combat. La confiance en Dieu croît avec la connaissance de Dieu.
Je crois que cette confiance marche de pair avec l’expérience mentionnée en
Romains 5:4. Nous lisons dans ce passage que la tribulation produit la patience
(ou l’endurance), et que la patience produit l’expérience. La tribulation opère
en nous la patience, parce que, dans la tribulation, nous apprenons quelle est
notre faiblesse et notre incapacité pour nous aider nous-mêmes, et qu’ainsi
nous attendre patiemment à Dieu est notre sagesse et une chose selon sa
volonté. Tandis que nous attendons ainsi avec patience, nous apprenons comment
Dieu, opérant toujours pour sa propre gloire, agit et travaille aussi pour
notre bien. Nous faisons de cette manière l’expérience de son amour et de ses
voies ; notre connaissance de sa sagesse, de son amour et de sa puissance
s’accroît, et c’est ainsi que la tribulation produit la patience, et la
patience l’expérience.
L’épée
de l’Esprit, qui est la parole de Dieu, vient en dernier lieu, puissante pour
abattre ou mettre en fuite les ennemis, tandis que les autres parties de
l’armure offrent contre leurs attaques une défense complète.
Bien
que l’ordre dans lequel l’Esprit présente, dans cette épître, les différentes
parties de l’armure, soit rempli d’instruction, il faut nous rappeler que cet
ordre a rapport au combat contre les mauvais esprits dans les lieux célestes, et que dans d’autres endroits de
l’Écriture, où nous ne sommes pas envisagés comme étant dans les lieux célestes, l’ordre est différent. Ainsi, dans un
passage qui nous instruit relativement à ceux avec lesquels nous avons à nous
trouver, quand l’église professante est devenue semblable à une grande maison,
dans laquelle se trouvent des vases à déshonneur aussi bien qu’à honneur, dans
ce passage, la foi est nommée avant la paix : « Poursuis la justice, la foi, l’amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur »
(2 Timothée 2:22). Dans la même épître, l’apôtre, rappelant à Timothée les
choses que lui, Paul, avait eu à traverser, place la doctrine (c’est-à-dire la
Parole) avant la foi : « Mais toi », dit-il, « tu as
pleinement compris ma doctrine, ma conduite, mon but constant, ma foi,
etc » (2 Timothée 3:10). Et assurément, quant à nous-mêmes — bien que nous
puissions remarquer qu’il y a un ordre selon lequel sont prises et reçues les
pièces de l’armure dont nous sommes munis pour le combat dans les lieux
célestes — néanmoins, il ne faudrait pas penser que nous les prenons l’une
après l’autre dans cet ordre, mais plutôt qu’en tout temps, depuis le premier
pas de notre course, jusqu’à la fin, nous devrions être vrais, justes,
pacifiques, patients dans la foi, confiants en Dieu, prêts à faire face à tout
ce qui s’oppose, et ayant la parole de Dieu demeurant en nous.
Quant
à ce qui concerne la parole de Dieu, dernière
arme mentionnée, les passages dans Matthieu 4, Luc 4, et 1 Jean 2:14,
montrent que c’est par elle que nous déjouons les ruses du diable et que nous
remportons la victoire sur lui. La Parole est une lampe à nos pieds et une
lumière dans notre sentier, et cela naturellement durant toute notre course.
Timothée avait dès l’enfance la connaissance des saintes lettres. Cependant,
bien qu’il soit vrai que le croyant possède la Parole, dès le premier moment où
il a reçu la bénédiction d’en haut, il peut se passer un long temps avant qu’il
entre d’une manière intelligente dans la pensée de l’Esprit, soit quant aux
ennemis dans les lieux célestes, contre lesquels il a à combattre, soit quant à
l’enseignement spécial relatif à la lutte qu’il a à soutenir, telle que la
présente cette épître. La parole de Dieu enseigne le jeune croyant d’une
manière très précieuse dès l’instant qu’il l’a reçue, mais ce n’est pas à ce
moment que son esprit entre dans l’enseignement du chapitre 6 aux Éphésiens. Il
s’arrête plus volontiers sur l’amour de Dieu manifesté dans l’envoi de son Fils
pour être la propitiation pour nos péchés, et sur l’amour et la grâce du Seigneur
Jésus-Christ dans sa vie et dans sa mort ; sur le changement opéré dans le
croyant lui-même, et sur la joie et la reconnaissance qu’il éprouve de se voir
ainsi l’objet de la miséricorde et de la grâce de Dieu. Son esprit est occupé
de toutes ces bénédictions plutôt que du combat dans les lieux célestes. Il y a
aussi chez lui de la repentance, d’une part parce qu’il a des pensées plus
exactes touchant Dieu, sa miséricorde, son amour et sa grâce, et d’une autre
parce qu’il porte un plus vrai jugement sur lui-même comme enfant d’Adam et
comme pécheur. Je le répète, un temps assez long peut se passer après sa
conversion avant que le croyant entre dans l’enseignement de notre chapitre.
L’amour
de l’argent et du monde sont des pièges qui entravent plusieurs, et un saint,
s’il y est pris, comprendra peu, aussi longtemps qu’il y sera enlacé, ce qu’est
cette lutte. Et même, s’il a échappé à ces ruses de l’ennemi, alors par
l’orgueil de la vie, l’amour de la prééminence, de sa réputation, en un mot du
moi sous une forme ou une autre, il peut, même en étant occupé aux choses du
Seigneur, et accomplissant beaucoup de service, agir très peu contre les
mauvais esprits dont parle cette épître. Il est question dans la Parole de
quelques-uns qui « se sont égarés de la foi », d’autres qui
« ont fait naufrage quant à la foi », ou dont la foi a été renversée
par un faux enseignement ; il est parlé aussi de quelqu’un qui « est
aveugle, et ne voit pas loin, ayant oublié la purification de ses péchés
d’autrefois » (1 Timothée 6:9, 10 ; 1:19 ; 2 Timothée
2:18 ; 2 Pierre 1:9).
Toutes
ces choses, aussi bien que le fait d’être mal à propos occupé de la chair et du
sang, soit qu’ils attirent ou repoussent, empêchent le saint de répondre en
obéissance à cette exhortation si grandement bénie qui lui est adressée par
l’Esprit de Dieu, dans le dernier chapitre de l’épître aux Éphésiens.
De
plus, le saint peut être conscient d’avoir eu la Parole pour le guider dès le
commencement de sa course, et d’être entré, par la grâce, dans une grande partie
de la précieuse vérité de cette Parole ; il peut jouir de ce que les
Écritures lui ont été ouvertes, et que son esprit a été éclairé pour les
comprendre (Luc 24:32, 45), et même de ce que Dieu, par son moyen, a béni sa
Parole pour plusieurs ; mais en même temps, il sait qu’en avançant dans la
grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, la même
Parole a servi à corriger et réprouver des pensées, des manières de faire et
des actes, dont il n’avait pas discerné le mal, jusqu’à ce qu’il eût été mis en
lumière et manifesté par la parole de Dieu (Hébreux 4:12, 13). Et le croyant,
si sérieux soit-il, et désireux de faire la volonté de Dieu, doit apprendre
combien son propre cœur est désespérément rusé, et qu’il ne doit point s’y confier,
s’il veut être vraiment utile à ses frères.
La
différence dans les enseignements que nous trouvons chez ceux qui enseignent,
prouve notre ignorance de la parole de Dieu, car si nous la comprenions, il n’y
aurait point ces différences. « L’Esprit conduit dans toute la
vérité », et il n’y a qu’« un seul Esprit ». Mais le saint, s’il
est fidèle, sera reconnaissant, quelque humiliante que soit son ignorance de la
Parole, de la voir manifestée et corrigée. Et c’est l’effet qu’elle aura, étant
bénie pour lui par l’Esprit. Il apprendra que plusieurs choses que, dans son
zèle, à une certaine époque, il pensait être justes, avaient été employées par
lui, parce qu’il était occupé de la chair et du sang, et n’était pas entré avec
intelligence dans le combat dans les lieux célestes. Bien souvent les efforts
que l’on fait, montrent du zèle pour Dieu, mais non selon la connaissance, et
des choses qui sont courantes même chez ceux qui sont rassemblés au nom du
Seigneur Jésus, manifestent qu’ils sont occupés de l’effet qu’ils peuvent
produire sur la chair et le sang, et qu’ils comprennent peu ou point que les
armes qu’ils emploient selon les coutumes du jour, sont tout à fait opposées à
l’enseignement des Écritures, et que ces armes, maniées souvent pour rehausser
notre importance, sont précisément celles que les mauvais esprits désirent voir
employer. L’apôtre, lui, pouvait dire : « Les armes de notre guerre
ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu pour la destruction des
forteresses » (2 Corinthiens 10:4). Toutes les brebis et tous les agneaux
de Christ ont été élus en lui avant la fondation du monde, et, en dépit de
tout, seront amenés par les moyens dont il plaît à Dieu de se servir. Le
Seigneur Jésus, en parlant des brebis d’entre les gentils, dit : « Il
faut que je les amène, elles aussi », et il est certain que cela
s’accomplira, que toutes seront amenées. Mais les exercices de cœur quant à la
manière de faire l’œuvre du Seigneur par les moyens qu’il agrée, sont les plus
profitables pour ceux qui désirent servir Dieu. Que notre ligne de service soit
l’évangélisation, ou l’édification des saints, nous devrions suivre les règles
qu’il nous a si gracieusement et richement données pour nous diriger, et éviter
de tomber dans les manières de faire qui sont contraires à l’Esprit et à la
Parole, bien qu’elles soient si communément employées dans la chrétienté et
approuvées même parmi les saints.
Mais
quand le croyant, ainsi que nous l’avons dit plus haut, avance dans la vérité
et que la parole de Christ habite en lui, il apprend toujours mieux à séparer
ce qui est précieux de ce qui est vil, et il voit de plus en plus quelle est la
valeur de la Parole, lorsqu’elle coule d’un vase, pure et sans mélange de
pensées venant de notre propre cœur, ou d’intentions dans lesquelles le moi
prédomine. Il apprend sa propre insuffisance pour penser quelque chose comme de
lui-même, mais il sait que, pour autant qu’il présente la Parole dans sa
pureté, il est propre à être un ministre de la nouvelle alliance (2 Corinthiens
3:5, 6).
Le
saint a donc l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu, dernière partie de toute l’armure. Il
est clair, cependant, pour tout lecteur croyant, que depuis le commencement de sa course, il doit avoir
la Parole. Mais il l’a maintenant comme ce qui doit lui servir contre ces
ennemis, les puissances de méchanceté dans les lieux célestes, alors que les
reins, la poitrine, les pieds, le corps et la tête, sont munis des diverses
armes défensives qui leur sont respectivement destinées. Le saint est donc armé
des pieds à la tête pour le combat, et une arme lui est donnée, non seulement
pour mettre en fuite l’ennemi, mais aussi employée de Dieu pour délivrer
d’autres de la puissance des ténèbres, pour restaurer ceux dont les pieds ont
besoin d’être lavés, et pour retirer du piège du diable ceux « qui ont été
pris par lui, pour faire sa volonté » (2 Timothée 2:26).
Et
maintenant vers quoi la Parole dirige-t-elle nos pensées quant à ceux qui sont
revêtus de toute l’armure de Dieu ? Il n’est ici fait mention d’aucun acte
de puissance qu’ils aient à accomplir, ni d’autorité ou de supériorité qu’ils
aient à assumer sur d’autres. La Parole leur dit de « prier par toutes sortes de prières et de supplications, en tout
temps, par l’Esprit », et de veiller à cela avec toute persévérance et des
supplications pour tous les saints,
et pour Paul, le vase élu du Seigneur, « afin », dit l’apôtre,
« qu’il me soit donné de parler à bouche ouverte pour donner à connaître
avec hardiesse le mystère de l’évangile, pour lequel je suis un ambassadeur lié
de chaînes, afin que j’use de hardiesse en lui, comme je dois parler » (v.
18-20).
On a
souvent remarqué, mais on ne saurait jamais trop le répéter aux saints, que la
prière et la parole de Dieu sont constamment jointes ensemble dans les
Écritures. Il en est ainsi dans ce passage, comme aussi dans les Actes (6:4),
où les douze disent : « Et pour nous, nous persévérerons dans la
prière et dans le service de la parole ». Nous le voyons encore aux
chapitres 10 et 11 de l’évangile de Luc. Là, Marie est assise aux pieds de
Jésus, écoutant sa parole, et aussitôt après nous trouvons les disciples
demandant au Seigneur de leur enseigner à prier. Dans notre chapitre aussi,
l’exhortation à prier vient immédiatement après qu’il a été fait mention de
l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu.
Le
guerrier donc, revêtu de son armure, doit non seulement prier, mais prier par
l’Esprit, et pour tous les saints. Pour prier par l’Esprit, il faut être en
communion avec Dieu, et prier pour les saints demande un cœur exempt de colère
et de mauvais sentiments contre qui que ce soit des saints. La question
est : « Y a-t-il quelqu’un d’entre
les saints contre lequel j’ai quelque chose ? ». Marc 11:25, est un
passage qui, à cet égard, parfois peut nous sonder. Je ne crois pas que
quelqu’un soit libre honnêtement de prier pour tous les saints, conformément à
l’exhortation d’Éphésiens 6, s’il a quoi que ce soit contre un saint. En Marc
11:24-26, nous lisons : « C’est pourquoi je vous dis : Tout ce que
vous demanderez en priant, croyez que vous le recevez, et il vous sera fait. Et
quand vous ferez votre prière, si vous avez quelque chose contre quelqu’un,
pardonnez-lui, afin que votre Père aussi, qui est dans les cieux, vous pardonne
vos fautes. Mais si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est dans les cieux ne
vous pardonnera pas non plus vos fautes ». Le pardon, dans ces versets,
s’étend à chacun, et par conséquent à chaque saint. C’est là une considération
très importante, car un des principaux obstacles à la bénédiction et à la
puissance parmi les saints, est de n’être pas capable de se pardonner l’un à
l’autre les offenses. Il est clair, d’après Éphésiens 6, que le saint qui est
revêtu de toute l’armure de Dieu, est quelqu’un qui prie pour tous les saints,
et l’ennemi fera effort pour l’empêcher de prier ainsi. Lorsque Jacques
mentionne qu’Élie pria, de sorte que pendant trois ans et demi il ne tomba pas
de pluie, il dit, pour notre encouragement, que le prophète « était un
homme ayant les mêmes passions que nous ». Marc 11 montre que celui qui ne
doute pas dans son cœur, mais croira que ce qu’il dit se fait, tout ce qu’il
aura dit lui sera fait (v. 23). Mais après ce verset et le suivant, vient le
passage qui parle du pardon. Même parmi les Philippiens, ces fidèles
obéissants, se trouvaient Evodie et Syntyche, entre lesquelles existait quelque
chose qui entravait l’unité de pensée dans cette assemblée choisie. Le temps
est court ! Ce n’est plus que pour peu de jours que chacun de nous peut ainsi
prier pour les saints. Mais quelle grâce, si quelqu’un de nous a offert une
seule prière (en Éphésiens 6, il est dit priant en tout temps) qui réponde à tous égards à l’exhortation de
l’apôtre dans l’épître aux Éphésiens. Si elle est présentée avec foi, Marc 11
montre qu’elle sera exaucée, mais en même temps il ne doit y avoir aucune
pensée, ni aucun sentiment de rancune contre un autre. Nous pouvons bien nous écrier avec le psalmiste :
« Sonde-moi, ô Dieu ! et connais mon cœur ; éprouve-moi, et
connais mes pensées. Et regarde s’il y a en moi quelque voie de chagrin, et
conduis-moi dans la voie éternelle ! » Le Seigneur veut la réalité,
et un peu d’or, d’argent, ou de pierres précieuses, vaut mieux qu’une masse de
bois, de foin et de chaume. Mais un peu de la poussière de ce monde suffit pour
cacher, à celui qui passe devant elles, la valeur et l’éclat des choses
précieuses, tandis que des nuages de la même poussière n’empêchera personne de
voir la pile énorme que l’on aura élevée avec des matériaux sans valeur.
Pour
terminer, je désire faire quelques remarques relatives à l’importance pour les
ouvriers du Seigneur de se réunir pour étudier la Parole — seule arme offensive
dans l’armure complète. Il est manifeste que Dieu bénit dans ces derniers jours
la prédication de l’Évangile, et cela a lieu largement dans les systèmes
religieux bien éloignés en doctrine et en pratique de « ce qui était dès
le commencement », de ce en quoi les petits enfants en Christ sont
exhortés à demeurer (1 Jean 2:24). Nous pouvons assurément tous nous réjouir de
cette bénédiction, et demander au Seigneur d’en accorder une plus grande
encore. Mais bien qu’il soit précieux d’avoir des recrues, il faut aussi
prendre en considération la discipline de l’armée, et là nous arrivons aux
grands privilèges de ceux qui ont été doués d’en haut pour exhorter, aider,
enseigner, ou gouverner parmi les saints. L’Écriture dit : « À celui
qui a, il sera donné encore davantage », et nous pouvons bien croire,
d’après 2 Timothée 2:2 ; 3:10, 14, que le jeune disciple de qui Paul
pouvait dire : « Je n’ai personne qui soit animé d’un même
sentiment », était quelqu’un que l’apôtre avait pris spécialement la peine
d’instruire dans la Parole et la doctrine.
Si
parmi les saints, il en est qui soient particulièrement instruits dans la
Parole et doués pour l’enseignement, il est d’une grande importance que ceux
qui enseignent et qui sont moins instruits, évangélistes ou autres, aient le
bénéfice de l’enseignement que peuvent donner ceux qui sont qualifiés par le
Seigneur pour aider leurs frères. Dans quelques contrées, ces occasions se
présentent plus souvent qu’en d’autres, et aujourd’hui le pays qui a été entre
tous le plus favorisé sous le rapport de l’évangile et de la Parole, est bien
en arrière de plusieurs autres quant à ces occasions d’étude de la Parole.
J’estime que c’est une perte. Je ne veux pas dire que les saints dans ce pays
manquent à étudier la Parole ensemble dans les localités où ils demeurent, ni
qu’ils ne se rassemblent pas dans ce but de différentes localités pour des
réunions plus générales, mais je pense plutôt au manque de réunions durant
plusieurs jours successifs en vue de rassembler les frères qui travaillent dans
la Parole et la doctrine. Non pas que ces réunions soient limitées à ces
frères-là, mais cependant destinées spécialement à les rassembler. De tels
rassemblements où l’on se soumet l’un à l’autre dans la crainte de Christ,
servent à la fois à la communion mutuelle, et à l’édification et
l’affermissement des uns par les autres.
L’histoire
nous apprend quels désastres ont résulté d’un manque d’entente et d’accord
entre des chefs de flottes ou d’armées. On peut aisément discerner ces fautes
et leurs conséquences dans les choses du monde, mais ce n’est pas le cas quand
il s’agit des fautes des saints. Le secret du Seigneur est avec ceux qui le
craignent, et il doit y avoir un état d’âme formé par Dieu seul, qui prépare
son enfant à recevoir ses communications, soit quant à la racine d’où le mal
est issu, soit quant au remède à y appliquer. Lorsque des sentiments opposés
existent entre ceux qui, par grâce, sont à la tête parmi les saints, ceux-ci
peuvent se diviser en partis, et s’enfler les uns contre les autres, en se
déclarant qui pour l’un, qui pour un autre, ainsi que cela avait lieu à
Corinthe. Le témoignage de l’Écriture montre que les communications qui doivent
servir à ôter le mal et à amener la bénédiction ne viendront pas de ceux qui
sont divisés, mais seront données par le moyen de celui qui s’est séparé du
mal. Quelqu’un dira : « Oui, mais à Corinthe, ce fut par un apôtre,
et il n’y en a plus aujourd’hui ». Cela est vrai, mais néanmoins il faut
remarquer que plusieurs des exhortations données par l’apôtre, peuvent être
données maintenant par un saint quelconque soumis au Seigneur. Des exhortations
à l’amour fraternel, à être parfaitement unis ensemble dans une même pensée, et
d’autres semblables, peuvent être présentées par qui que ce soit en qui
l’Esprit de Dieu demeure.
Un
courant puissant d’incrédulité, d’universalisme, d’unitarianisme, et d’autres
doctrines analogues, se précipite de tous côtés, et il est clair que des quatre
assemblées, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée, qui représentent si
distinctement les quatre dernières époques de l’Église sur la terre, et qui
toutes quatre continuent jusqu’à la venue du Seigneur, ni Thyatire, ni Sardes,
ni Laodicée, n’opposent une barrière efficace à ce grand courant. Il y a sans
nul doute en Sardes des individus qui sont fidèles, et en chacun de ceux en qui
l’Esprit de Dieu habite, réside la puissance qui empêche le plein développement
de cette méchanceté (2 Thessaloniciens 2:7). Mais ce qui principalement
caractérise ces trois assemblées, comme nous le voyons en Apocalypse 2 et 3,
sont des choses qui tendraient à former un canal pour ce courant, plutôt qu’à
l’obstruer dans sa course. Philadelphie est donc la seule de ces assemblées
nommées par le Seigneur, comme ayant les caractères qui font d’elle, dans sa
capacité collective, une barrière contre le torrent de méchanceté dont nous
avons parlé. Or le Seigneur nomme trois choses qui caractérisent Philadelphie.
De ces trois choses, l’une est qu’elle a gardé sa parole. Mais pour garder sa parole, il faut que nous l’ayons : « Celui qui a mes
commandements, et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime » (Jean 14:21),
dit le Seigneur. Il faut avoir les commandements avant de pouvoir les
garder ; il en est de même de la Parole. Quelque obéissant et diligent que
soit un serviteur, si la lettre ou le message de son maître ne l’a pas atteint,
il ne peut faire ce que son maître désire. Ainsi quant à Philadelphie,
« tu as gardé ma parole » implique que d’abord elle avait « eu
la parole ». Or il peut y avoir une grande énergie pour prêcher
l’Évangile, et comme résultat une grande bénédiction, comme nous le voyons
aujourd’hui dans plusieurs de ces systèmes religieux qui ont cependant été
établis ou formés depuis le commencement, dont parle 1 Jean 3:22. Mais le fait
même que ces systèmes existent, est une preuve que ceux qui s’y rattachent
n’ont pas et ne gardent pas le
commandement contenu dans le verset de l’épître de Jean, auquel je viens de
faire allusion. Ces systèmes ou les choses qui en émanent, ont donné grandement
le ton à ceux qui, en quelque mesure, cherchent à répondre à ce qui caractérise
Philadelphie. C’est une chose qui va croissant, et qui, pour autant qu’elle
s’éloigne de ce qui est le caractère de Philadelphie, a la saveur de ce qui
caractérise Thyatire, Sardes et Laodicée. Elle aide ainsi au courant fatal dont
j’ai parlé, car bien que ne le faisant pas d’une manière ostensible, elle
affaiblit, ou tout au moins ne fortifie pas ce qui s’y oppose.
Nous
lisons, en Exode 35, comment le peuple d’Israël mit son cœur pour offrir ce qui
appartenait au service de Jéhovah. Ils vinrent, tous ceux que leur cœur y
porta, et tous ceux qui eurent un esprit libéral, les hommes et les
femmes ; les uns apportèrent du bleu, de la pourpre, etc. ; toute
femme intelligente fila de sa main, et apporta ce qu’elle avait filé, et les
femmes habiles que leur cœur y porta filèrent du poil de chèvre. Les princes
aussi apportèrent des pierres précieuses et des parfums exquis. Ensuite,
l’Éternel remplit de sagesse de cœur un homme de la tribu de Juda, et un autre
de la tribu de Dan, pour savoir faire selon la pensée de l’Éternel, tout ce
qu’il avait commandé. J’estime que, qui a le cœur exercé pour réunir durant
plusieurs jours pour l’étude de la Parole ceux qui travaillent dans la Parole
et la doctrine, fera une bonne œuvre, une œuvre en accord avec ce qui est dit à
Philadelphie. Il encouragera la communion et l’unité de pensée parmi les frères
qui sont plus spécialement engagés dans l’œuvre du Seigneur au jour présent, et
il fortifiera puissamment ceux qui, d’une manière quelconque, sont employés à
opposer une barrière au flot d’iniquité dont j’ai parlé. J’ai déjà appelé
l’attention sur le fait que la prière et la Parole vont toujours ensemble. Les
premiers chrétiens avaient besoin des deux, et assurément elles nous sont
nécessaires dans ces derniers jours.
Puissent
les serviteurs du Seigneur qui sont plus particulièrement en avant dans ces
jours de la fin, être conduits à peser ce que j’ai cherché à mettre devant eux.
Puissent les conducteurs avoir à cœur de réunir ainsi pour étudier la Parole,
les frères qui travaillent dans l’œuvre du Seigneur ; les réunir, non une
fois l’an seulement, mais souvent, et en différentes localités. Ils trouveront,
je le crois, de nos jours, plusieurs qui, comme ceux d’autrefois, sont à la
fois prompts en esprit, et sages dans leur cœur, pour aider dans une telle
œuvre. Ces dernières remarques sont faites en vue du courant du mal qui croit
si rapidement, en vue de la manière dont il affecte plusieurs de ceux qui sont
séparés pour se réunir simplement au nom du Seigneur, et de l’importance pour
ces saints, aussi bien que pour d’autres, d’avoir, bien plus qu’autrefois, le
privilège de l’enseignement et de l’expérience de ceux qui sont spécialement
qualifiés pour aider leurs frères.
Si le Seigneur Jésus vient à l'instant pour les siens, pour ceux qui
aujourd'hui refusent l'évangile de la grâce, il sera trop tard pour se
convertir plus tard, à cause de l'énergie d'erreur que Dieu leur
enverra (2
Thessaloniciens 2 v 11). S'ils vivent
encore à la venue du Seigneur en gloire (2ème venue), ils seront parmi les
maudits, pour en final comparaître devant le grand trône blanc (Apocalypse
20 v 11) et être jeté dans l'étang
de feu( Apocalypse 20 v 15).
Lire le
message relatif aux venues du Seigneur
Jésus.
« Aujourd'hui,
si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs ... »
Hébreux 3 v
15.