« … si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, … » … inquiétude ?

 

Une personne avec qui je suis en correspondance m’écrit ceci :

Je lis dans Hébreux 10, 26 : "Car, si  nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une attente terrible du jugement et l'ardeur d'un feu qui dévorera les rebelles".

Je comprends que cela signifie que celui qui entend l'évangile et qui refuse de croire sera condamné. Mais est-ce que cela concerne aussi celui qui croit ? Parce-que je suis loin d'être parfait... Et d'un autre côté, la lettre aux Romains déclare que c'est sûr que je ne fais pas le bien que j'aimerais faire et que je pratique le mal que je ne voudrais pas faire. Et pourtant, Dieu me considère comme juste parce-que sauvé par le sang de la croix.

Plusieurs personnes, authentiques chrétiens, peuvent être troublées par une application erronée de ce verset, j’ai pensé qui serait utile de partager la réponse que je fais à ce correspondant.

Quand nous lisons la Parole de Dieu, il est toujours important de noter deux choses : qui parle (ou de qui les paroles sont-elles rapportées) et à qui ces paroles sont adressées.

Il est d’abord important de comprendre à qui et dans quel contexte l’épitre aux Hébreux est adressée au premier degré. Elle est adressée principalement aux Hébreux qui avaient été attentifs aux vérités révélées au sujet de la personne du Seigneur Jésus. Cette lettre est adressée donc à des personnes, juives connaissant bien l’ancien testament, et dans le cœur desquels la Parole, la semence du Semeur, avait été semée. Parmi ces personnes, se trouvaient tous les terrains que l’on trouve dans la parabole du semeur : « le long du chemin », « endroit rocailleux », « entre les épines » et « sur la bonne terre ». On aura noté que seuls les grains tombés sur la bonne terre ont germé en produisant la vie, qui se démontre par des fruits, c’est la vie divine et éternelle. On notera aussi, que dans les autre cas, sauf dans le premier, il y a un effet temporaire de la Parole de Dieu, mais il n’y a pas la vie éternelle, car l’effet s’éteint, la plante meurt, soit par manque de racine, soit par étouffement ! La bonne terre est d’abord labourée, par la conscience du péché, de l’éloignement de Dieu, par la détresse de l’âme ! Mais dans cette bonne terre, la grâce de Dieu vient semer la Parole, et montre à l’âme ce que le Seigneur Jésus a fait pour elle à la croix, et elle saisit alors, par la foi,  l’efficacité du sang versé à la croix !

C’est ainsi que l’apôtre rédacteur de cette lettre, s’adresse à ces âmes sorties du système judaïque, et mettre en garde les vrais croyants de ne pas retourner au judaïsme !

A ce sujet, il est peut-être utile de mentionner un commentateur dans le livre intitulé « chaque jour les Ecritures » :

 La fin du paragraphe est particulièrement solennelle. Pécher volontairement, c'était pour les Juifs professant le christianisme revenir à la loi et ainsi fouler aux pieds le saint Fils de Dieu, avilir son précieux sang, se moquer de la grâce. Mais cela peut s'appliquer à des enfants de parents chrétiens qui auraient rejeté l'enseignement reçu dans leur jeunesse et délibérément choisi le chemin du monde. Jeunes amis qui possédez de si grands privilèges, le chemin du ciel  ne sera pas toujours ouvert pour vous. Approchez-vous maintenant  (Jean 6 v. 37).

Il faut bien comprendre que cette situation ne s’applique pas aux vrais croyants, passés par une vraie conversion, car la Parole a alors été semée dans la bonne terre, et la vie a été produite ! Mais elle s’applique aux chrétiens professants, les chrétiens de nom, qui ont bien été baptisés, mais ne possèdent pas la vie, comme la possèdent les vrais croyants !

Dans ce cadre, je suggère de lire les commentaires que donne un frère nommé F.B. Hole sur les versets 26-31.

J’ai ainsi répondu à la 1ère partie de votre questionnement. Je vais tenter de répondre à la 2ème partie, qui de fait est aussi liée à la 1ère : c’est la même cause.

Il est en effet clair que celui qui refuse de croire est condamné : « … celui qui n’aura pas cru sera condamné. » (Marc 16 v.16) Il n’est pas dit : « celui qui est parfait » !

L’épitre aux Romains dit bien « … le bien que je veux, je ne le pratique pas ; mais le mal que je ne veux pas, je le fais. » (Romains 7 v.19), mais un peu plus loin « … Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le christ Jésus ; car la loi de l’Esprit de vie dans le christ Jésus, m’a affranchi de la loi du péché et de la mort ; … » (Romains 8 v.1&2)

Le vrai croyant, par sa vraie conversion est né de nouveau. Il possède une nouvelle vie, il appartient à la nouvelle création. Il est un nouvel homme, qui, étant né d’eau (la Parole) et de l’Esprit, possède les caractères de Christ. Le nouvel homme n’a rien de commun avec le descendant d’Adam, la nature pécheresse, le vieil homme. Le chapitre 6 de l’épitre aux Romains nous explique bien cela et nous dit aussi: « … sachant ceci, que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne servions plus le péché. » (v.6)

Ce qui est loin d’être parfait, c’est notre vieil homme ! Il ne peut pas s’améliorer, il a été condamné définitivement à la croix, notre Sauveur s’est identifié à lui dans sa mort. Mais ce qui est parfait, c’est ce que Dieu a produit : notre nouvel homme ! Hébreux 10 v.14 nous dit : «   par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés. ».

Comme l’explique bien Romains 7, nous découvrons que le péché (la racine qui produit les péchés) est toujours bien présent en nous ! Il s’agit du péché (racine) en nous, pas du péché (fruit) sur nous. Mais ce péché qui est en nous, ne peut se manifester qu’à travers le vieil homme ! Le nouvel homme ne peut pas pécher, comme Christ ne pouvait pas pécher lorsqu’il était sur la terre ! C’est la raison pour laquelle nous trouvons en Romains 6 v.11 : « … vous aussi, tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le christ Jésus. » C’est-à-dire laisser le vieil homme dans la mort, là où l’œuvre de Christ l’a placé, mais laisser libre cours au nouvel homme, qui est vivant à Dieu et cela exclusivement dans le Seigneur Jésus.

Et voilà ce qui éclaire le fait que Dieu peut considérer le vrai croyant comme juste, parce qu’il a été sauvé par le sang de la croix, comme vous le dites ! Il Etant né de nouveau, l’homme nouveau est entièrement justifié par le sang versé à la croix ! (Romain 5 v.9)

J’espère que vous trouverez dans ces quelques lignes une réponse à votre questionnement.

N’hésitez pas à poser des questions, particulièrement si un point ou l’autre n’était pas clair.

Bien cordialement

Claude Beauport