La Parole de Dieu et la Sacrificature
de Christ, deux
ressources du chrétien
Ch.4 – 1 Craignons donc qu’une promesse ayant été laissée
d’entrer dans son repos, quelqu’un d’entre vous paraisse ne pas l’atteindre ; 2 car nous aussi, nous avons été
évangélisés de même que ceux-là ; mais la parole qu’ils entendirent ne leur
servit de rien, n’étant pas mêlée avec de la foi dans ceux qui l’entendirent. 3 Car nous qui avons cru, nous entrons
dans le repos, comme il a dit : « Ainsi je jurai dans ma colère : S’ils entrent
dans mon repos », bien que les œuvres aient été faites dès la fondation du
monde. 4 Car il a dit ainsi quelque
part touchant le septième jour : « Et Dieu se reposa de toutes ses œuvres au
septième jour » [Genèse 2:2] ; 5 et encore dans ce passage : « S’ils
entrent dans mon repos ! » 6
Puisqu’il reste donc que quelques-uns y entrent, et que ceux qui auparavant
avaient été évangélisés ne sont pas entrés à cause de leur désobéissance, 7 encore une fois il détermine un
certain jour, disant, en David, si longtemps après : « Aujourd’hui », comme il
a été dit auparavant : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez
pas vos cœurs ». 8 Car si Josué leur
avait donné le repos, il n’aurait pas parlé après cela d’un autre jour. 9 Il reste donc un repos sabbatique
pour le peuple de Dieu. 10 Car celui qui est entré dans son
repos, lui aussi s’est reposé de ses œuvres, comme Dieu s’est reposé des
siennes propres. 11 Appliquons-nous
donc à entrer dans ce repos-là, afin que personne ne tombe en imitant une
semblable désobéissance. 12 Car la
parole de Dieu est vivante et opérante, et plus pénétrante qu’aucune épée à
deux tranchants, et atteignant jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des
jointures et des moelles ; et elle discerne les pensées et les intentions du
cœur. 13 Et il n’y a aucune créature
qui soit cachée devant lui, mais toutes choses sont nues et découvertes aux
yeux de celui à qui nous avons affaire.
14 Ayant donc un
grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu,
tenons ferme notre confession ; 15
car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse sympathiser à nos
infirmités, mais [nous en avons un qui a été] tenté en toutes choses comme
nous, à part le péché. 16
Approchons-nous donc avec confiance du trône de la grâce, afin que nous
recevions miséricorde et que nous trouvions grâce pour [avoir du] secours au
moment opportun.
Ch.5 - 1
Car tout souverain sacrificateur pris d’entre les hommes est établi pour les
hommes dans les choses qui concernent Dieu, afin qu’il offre et des dons et des
sacrifices pour les péchés, 2 étant
capable d’avoir de l’indulgence pour les ignorants et les errants, puisqu’il
est aussi lui-même enveloppé d’infirmité ; 3
et, à cause de cette infirmité, il doit offrir pour les péchés, comme pour le
peuple, ainsi aussi pour lui-même. 4
Or nul ne s’arroge cet honneur ; mais seulement s’il est appelé de Dieu, ainsi
que le fut aussi Aaron. 5 De même le
Christ aussi ne s’est pas glorifié lui-même pour être fait souverain
sacrificateur, mais celui-là [l’a glorifié] qui lui a dit : « Tu es mon Fils ;
moi je t’ai aujourd’hui engendré » [Psaume 2:7] ; 6 comme il dit aussi dans un autre
passage : « Tu es sacrificateur pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédec » [Psaume 110:4] ; 7 — qui, durant les jours de sa chair,
ayant offert, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des
supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à
cause de sa piété, 8 quoiqu’il fût
Fils, a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes ; 9 et ayant été consommé, il est devenu,
pour tous ceux qui lui obéissent, l’auteur du salut éternel, 10 étant salué par Dieu souverain
sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec, 11 au sujet duquel nous avons beaucoup de choses à dire et qui sont
difficiles à expliquer, puisque vous êtes devenus paresseux à écouter. 12 Car lorsque vous devriez être des
docteurs, vu le temps, vous avez de nouveau besoin qu’on vous enseigne quels
sont les premiers rudiments des oracles de Dieu, et vous êtes devenus tels, que
vous avez besoin de lait et non de nourriture solide ; 13 car quiconque use de lait est inexpérimenté dans la parole de la
justice, car il est un petit enfant ; 14
mais la nourriture solide est pour les hommes faits, qui, par le fait de
l’habitude, ont les sens exercés à discerner le bien et le mal.
L’Ancien Testament nous rapporte essentiellement l’histoire de la relation de Dieu avec Israël, son peuple terrestre. Le livre du Lévitique, 3ème livre de Moïse, nous décrit spécialement cette relation en y développant d’un côté les sacrifices, images du sacrifice du Seigneur Jésus à la croix, et de l’autre, la sacrificature composée d’un souverain sacrificateur, dont le premier était Aaron, frère de Moïse, et de sacrificateurs, tous fils et descendants d’Aaron.
La livre de l’Exode, 2ème livre de Moïse, nous décrit le Tabernacle, lieu de l’habitation de Dieu au milieu de son Peuple. Pour plus de détails sur le Tabernacle, voir la page consacrée sur le sujet (cliquer sur l’image) :
Tout ce qui se rapporte à la sacrificature de l’Ancien Testament, sont des images qui nous aident à mieux comprendre les enseignements du Nouveau Testament, c’est-à-dire du cadre chrétien. Il y a cependant des contrastes très importants entre les deux !
L’un s’adresse à la vue, l’autre à la foi. Dans l’un Dieu ne peut être approché, le Lieu très Saint n’est pas accessible, dans l’autre le croyant entre en toute liberté dans la présence de Dieu, etc. ... comme l’épitre aux Hébreux, et d’autres nous l’apprennent.
Le monde, domaine dirigé par le Prince de ce Monde, à savoir le Diable, est un désert pour le vrai croyant. Il n’y trouve rien qui puisse satisfaire son cœur renouvelé, son cœur d’homme nouveau, ressuscité moralement avec Christ ! Il a besoin de la sacrificature de Christ, ce dont parle les versets cités plus haut.
En plus des 2 ressources, la Parole et la Sacrificature de Christ, objets de ce message, nous avons aussi une 3ème ressource : la Prière, en nous approchant du trône de la grâce : « Ayant donc un grand souverain sacrificateur … Approchons-nous donc avec confiance du trône de la grâce, afin que nous recevions miséricorde et que nous trouvions grâce pour avoir du secours au moment opportun. » (Hébreux 4 v.14-16)
Il est question ici de deux choses que Dieu emploie pour nous soutenir à travers le désert
: l'une est la parole de Dieu,
l'autre la sacrificature du Seigneur
Jésus.
La parole de Dieu sert à découvrir et à discerner les pensées et les intentions du cœur. Elle est « vivante et opérante,
et plus pénétrante qu'aucune
épée à deux tranchants … et jugeant
des pensées et des intentions du cœur ».
Tout ce qui est de la chair, elle le
retranche sans miséricorde !
Béni soit Dieu de
ce qu'il en est ainsi, parce que c'est
un obstacle à notre bénédiction.
Pour rappel : la chair est cette énergie qui se trouve en
nous et qui est toujours prête à s’opposer à la volonté de Dieu. C’est par
l’action de la chair que le péché se manifeste.
Dans les premiers
versets du chapitre 4, l’apôtre nous donne un avertissement en faisant allusion
à l’histoire d’Israël. Lorsqu’il dit au verset 2 : « nous avons été évangélisés de même que
ceux-là ; mais la parole qu’ils entendirent ne leur servit de rien, n’étant pas
mêlée avec de la foi dans ceux qui l’entendirent » ; l’apôtre
parle de ceux qui ont refusé d’écouter Josué et Caleb, deux des 12 qui avaient
exploré le beau pays ruisselant de lait et de miel (voir Nombres 13 v.18-34). Ils se révoltèrent alors contre Moïse
et Aaron (voir Nombres 14). Ils ne purent goûter de repos lié au pays de
la promesse [ce qui est pour nous le
ciel]. Leurs corps sont
tombés dans le désert. Ils étaient sortis d'Egypte, et cependant leurs corps
sont tombés dans le désert. Ce sont leurs enfants qui sont entrés dans le pays.
Il y a pour nous,
cela va sans dire, un danger
correspondant, un danger très
réel. Sans doute, Dieu gardera
les siens jusqu'à la fin ; mais
le danger, c'est d'oublier
que si nous sommes gardés,
c'est par la foi. C’est oublier
l’office qu’accomplit le Seigneur
Jésus dans le ciel, notre Grand
Souverain Sacrificateur, qui est monté au ciel après avoir accompli
ce qui était nécessaire à notre rédemption [notre rachat], à la pleine satisfaction de Dieu !
Or ce qui tend à nous
faire tomber dans le désert, c'est la
chair, et le moyen que Dieu
emploie pour que nous ne tombions pas dans le désert, c'est la Parole, qui est plus pénétrante qu'aucune épée
à deux tranchants.
La Parole de Dieu juge toute pensée qui ne
vient pas de Dieu, toute
intention qui n'est pas selon
Dieu, c'est-à-dire tout ce qui surgit naturellement dans le cœur
de l'homme, tout ce qui vient de la chair ; et l'on sait que la chair est tout
dans l'homme naturel, dans le
cœur. C’est du cœur, du secret le plus profond de l’homme, que procèdent les
sources de la vie.
Pour rappel. La chair est cette énergie qui habite dans l’homme
naturel qui le pousse à ne pas se soumettre à Dieu. C’est dans la chair que se
manifeste le péché,
c’est le péché en moi, la
racine qui produit les actes inacceptables
pour Dieu, à savoir les
péchés, il s’agit alors de péchés sur
moi !
Ainsi, à l’image de ceux du peuple d’Israël qui se sont révoltés, la
chair ne passe jamais du désert dans le pays de la promesse. Elle pourra mourir dans le désert, mais elle ne peut jamais en sortir. La chair appartient au désert, dans un certain sens,
et peut y mourir ; mais le quitter, elle ne le peut pas. Ainsi la chair en nous ne peut jamais
jouir de la relation céleste avec le Seigneur Jésus ! Il n'y a pour la chair que l'épée ! Qui est
naturellement une figure de ce qui la juge, la découvre et la condamne,
c’est-à-dire l’action de la Parole de
Dieu. Nous bénissons Dieu parce qu’il en est ainsi.
Au point de vue de notre acceptation auprès de Dieu, nous pouvons dire que la
chair est déjà condamnée. Nous trouvons dans ce fait, une parfaite assurance quant à notre
salut ! « … ce qui était impossible à la loi, en ce qu’elle était faible par la chair, Dieu,
ayant envoyé son propre Fils en
ressemblance de chair de péché, et pour
le péché, a condamné le
péché dans la chair, … » [Romains 8:3]
Ainsi, s'il s'agit d'une question
de justice, à la croix de
Christ, Dieu a condamné
le péché en la chair ; puis quand nous en venons au voyage à travers le désert, la parole de Dieu juge tout ce qui n'est pas selon
cette parole.
La croix a déjà eu affaire avec la chair : tout ce qui, soit en pensée soit en acte, n'était pas à l'unisson avec la mort de Christ,
y a été jugé et condamné. Pour que cela ait son effet pratique dans nos
vies, car c’est cela que Dieu veut voir chez ses enfants, l'un des moyens employés est la parole
de Dieu ; l'autre, la sacrificature
du Seigneur Jésus Christ.
La parole de Dieu, comme nous l'avons vu, juge les pensées
et les intentions du cœur, tandis que la sacrificature
s'applique à toutes les
infirmités et à tous les
manquements.
Pour
rappel : les manquements
ne sont pas des péchés, il s’agit de ce qui nous handicape à réaliser
pleinement de manière pratique ce que nous possédons en Jésus ! Pour les
péchés, ce n’est plus l’office de la sacrificature qui intervient, mais celui
d’avocat, comme nous le montre 1 Jean 2 v.1-2 :
« … si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus
Christ, le juste ; et lui est la propitiation pour nos péchés, … »
Du moment qu'il est question de pensée ou d'intention
du cœur, elle doit
être jugée comme venant de la
chair ; et cela se fait par la parole de Dieu, qui est plus pénétrante qu'aucune épée à deux
tranchante. Pénétrant ainsi le
secret le plus profond du cœur, la
Parole discerne si cette pensée, ou cette intention, provient du cœur naturel, ou du Saint Esprit agissant sur le cœur
renouvelé ! D'un autre côté, pour ce qui regarde les épreuves et les faiblesses, il y a la sacrificature du Seigneur Jésus Christ.
La parole de Dieu, c'est
l'œil de Dieu jugeant dans
nos cœurs tout ce qui n'est pas
selon lui. Afin de répondre aux difficultés que nous rencontrons
inévitablement « nous
avons un grand souverain sacrificateur
qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu ».
Remarque
importante : La
Sacrificature de Christ se rapporte au secours pour nos
infirmités et à notre accès auprès de Dieu. Quant aux péchés et au rétablissement
de notre communion avec Dieu, c’est de l’intervention de l’Avocat qu’il est alors
question ! La
Sacrificature de Christ concilie nos infirmités présentes avec la position que
Dieu nous a donnée devant Lui !
Quand nous traversons un temps de besoins et de difficultés, nous avons ce souverain sacrificateur, plein
de tendresse et de miséricorde, afin
que « nous trouvions grâce pour avoir du secours au moment opportun ».
Ce secours ne peut être, évidemment,
en rien, incompatible avec la
parole de Dieu. Il est évidemment impossible que, d’un côté la
Parole soit donnée pour retrancher la chair, et que l’office du
Souverain Sacrificateur serait d’autre part pour l'épargner !
Pour que nous puissions nous tenir debout (et non pas comme celui de 1 Corinthiens 10 v.12, qui croit l’être) Il faut donc que le sacrificateur nous soutienne,
suivant la bénédiction qui nous est conférée : ce qui n’est possible qu’entièrement en dehors de la portée de la
chair. C'est ainsi que Christ
devient souverain sacrificateur,
étant monté là où la chair ne saurait entrer. C'est le lieu où nous avons affaire
avec Dieu ; et c'est donc là que notre souverain sacrificateur doit
porter tout ce qui nous concerne
en cette présence de Dieu,
où rien de souillé ne peut
entrer. Le fondement de cette
position et de cette grâce est son
sacrifice, en vertu duquel,
tout ce qui nous concerne peut entrer là ! Cette sacrificature même de Christ est de fait basée sur notre acceptation. L’office de Souverain Sacrificateur n’est possible
que parce que nous somme acceptés par Dieu, en vertu du sacrifice de Christ à la croix, dont
Dieu est parfaitement et éternellement satisfait !
Pour
rappel : Le peuple
d’Israël est sorti d’Egypte après avoir été mis à l’abri du jugement par le
sang de l’agneau pascal. Le Pharaon, figure du prince de ce monde, Satan, les
alors poursuivit, jusqu’aux rives de la Mer Rouge. L’Eternel ayant fendu les
eaux de la mer, ils purent la traverser à pieds secs, ce que les Egyptiens ne
purent faire, ayant été engloutis dans la mer, lorsqu’ils ont tenté de
poursuivre le peuple de Dieu, la mer s’étant refermée sur eux, par la puissance
divine.
La rédemption d'Israël
hors d'Egypte, rédemption qui a
précédé tout leur voyage dans le désert, est employée ici comme figure. Nous en avons entièrement fini avec l'Egypte [figure du domaine de
Satan]. La mer Rouge a mis la
mort et le jugement entre
les voyageurs et l'Egypte ; et il en est de même actuellement des
saints, à savoir tous
vrais croyants. La mort et
le jugement sont pour eux le point de départ. Il y a bien ce qui précède cela quant aux exercices
de cœur : lorsqu'une âme commence à quitter ce monde de ruine et de
condamnation, elle se trouve souvent, comme les Israélites se trouvaient sur
les bords de la mer Rouge, avec les flots devant eux et les Egyptiens derrière
eux. Là ils se voyaient complètement enserrés dans
ce jugement vers lequel Satan les poussait. Mais du moment qu'ils eurent traversé la mer Rouge, tout
cela fut entièrement fini et terminé. Ce qui avait été une barrière, empêchant Israël de faire un pas en
avant, était maintenant laissé tout à fait derrière eux et leur servait de barrière contre l'Egypte. Il en est de même pour nous !
Et ainsi pour nous, la mort et le jugement sont une barrière de sûreté entre nous et tout ce qui était contre nous. Cela ne veut pas à
dire qu'il n'y ait plus après cela de combats, plus de lassitude ; mais après cela il n'est plus question de délivrance. Si Israël
n'était pas fidèle, il ne pouvait pas remporter des victoires, mais il n'était plus question que Dieu
fût contre eux.
Ensuite vient ce voyage à travers
le désert, le jugement de la chair par
la Parole, et puis la sacrificature
de Christ qui s'exerce pour nous. Et
quand je parviens à voir où est Christ, je trouve qu'il est précisément Celui qui a passé à travers la mort et le jugement qui m'étaient destinés, et a pris sa place en la présence de Dieu, où il exerce pour moi sa sacrificature. C’est lui-même
qui a marqué la place à laquelle j'appartiens, où je rends culte, et c'est en la présence de Dieu qu'est cette
place.
En ce qui concerne mes rapports avec Dieu, c’en est
entièrement fini avec tout ce qui m’appartient, en tant que ce que je suis dans le premier Adam, ce
que je suis par ma nature humaine ! Comme rappelé plus haut la
chair n’a pas sa place ici !
Si cela est une réalité en
ce qui concerne mes rapports avec Dieu, il n’en est pas moins vrai que, le
combat avec cette nature est bien réel ! Mais pour ce qui concerne ma place avec Dieu, j’en ai
effectivement terminé ! La vieille nature est, en effet, toujours
là, et la Parole vient en juger tous les mouvements qui
m'entraveraient dans ma marche. Mais la place où Christ exerce sa
sacrificature est complètement en dehors de la chair, c'est
le ciel.
« … un tel souverain sacrificateur nous convenait, saint, innocent, sans
tache, séparé des pécheurs
et élevé plus haut que les cieux
» [Hébreux 7 v.26]. Israël avait une
place sur la terre, et un
sacrificateur sur la terre ; nous avons une place dans le ciel, et un sacrificateur dans le ciel.
« … ayant été consommé [*],
il est devenu l'auteur du salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent » [Hébreux 5 v.9]. Il a dû premièrement être consommé à sa place [ayant parfaitement accompli ce pourquoi il
était venu], comme sacrificateur, avant de commencer à conduire ceux qui devaient adorer par son moyen et à administrer en faveur d'eux.
[*] consommé = ayant parfaitement accompli sa
mission, qui a été parfaitement accomplie !
Nous trouvons que Christ
exerce cette sacrificature, parce que nous appartenons à une
place [une sphère] où la
chair ne peut entrer, attendu qu'il
a mis de côté tout ce par quoi nous tenions au premier Adam [ce que nous sommes par nature]. Il
nous donne accès en la présence de Dieu, et nous y maintient.
Le souverain
sacrificateur en Israël, pris
d'entre les hommes, n'était pas
là, à savoir dans la présence de Dieu. Il n'entrait pas même en
figure au dedans du voile, si ce n'est une fois l'an, et cela avec des
nuées d'encens, qui lui cachaient la gloire de Dieu. Les Israélites étaient des hommes dans la chair, et ne pouvaient, par conséquent, être
en rapport avec le saint des saints. Nous sommes des hommes dans l'Esprit,
et par conséquent nous sommes dans le
saint des saints, mais la
chair n'y a absolument aucune part.
Les Juifs, comme nation, étant dans la chair, devaient
avoir un souverain sacrificateur dans la
chair, environné d'infirmités, parce qu'eux avaient des infirmités,
ainsi qu'il est dit : « étant
capable d'avoir de l'indulgence pour les ignorants et les errants, puisqu'il est aussi lui-même environné
d'infirmités
». Comme eux, leur souverain
sacrificateur était dehors et sur le même terrain qu'eux. Eh bien ! dans un
certain sens, mais ne manquant pas de contraste, nous sommes sur le même terrain que notre Souverain Sacrificateur [le Seigneur Jésus], savoir sur le terrain du dernier Adam [le Seigneur Jésus] glorifié qui
est dans le ciel. Nous sommes associés avec Dieu dans cette nouvelle place qu'il nous a faite en Christ. Mais
Jésus, comme notre souverain sacrificateur, est le parfait contraste du
souverain sacrificateur juif,
pris d'entre les hommes. Il faut qu'il
soit séparé des pécheurs, et élevé plus haut que les cieux, parce
que nous le sommes. Tout ce qui se rapporte à notre capacité de poursuivre notre course
avec joie, comme
étant placés là, dépend de
l'intercession de Christ.
Quant à ce qui regarde la qualification de Christ
pour la sacrificature, plusieurs choses sont mentionnées ici.
La première est le titre de sa personne. « Nul ne s'arroge cet honneur, sinon en tant qu'il est appelé de Dieu, ainsi que le fut
Aaron. De même aussi le Christ ne s'est pas glorifié lui-même pour
être souverain sacrificateur
».
Il ne s'est pas élevé comme une personne méritant par sa dignité de
prendre un tel office, mais Dieu
dit de lui : « Il est
mon Fils » ; et cela suffit
pour revêtir sa personne de toute la
capacité nécessaire. « Mais celui-là l'a glorifié, qui
lui a dit : Tu es mon Fils,
moi je t'ai aujourd'hui engendré ». Dans le Psaume second, nous voyons qu'il est dit : « Et moi, j'ai sacré mon roi sur Sion, la montagne
de ma sainteté. Je raconterai le décret : L'Eternel m'a dit : Tu es mon Fils, je t'ai
aujourd'hui engendré ».
Quand je regarde à
Christ comme homme sur la terre (car ce n'est pas de sa
qualité éternelle de Fils qu'il est question ici), et que je me dis : qui est-il pour avoir une sacrificature
? Quel est son titre ? La
réponse est celle-ci : Il est le
Fils de Dieu. Il est, dans sa personne, qualifié pour une telle fonction.
Nous en venons ensuite à
son installation dans cet office de Souverain Sacrificateur. Nous avons cette
déclaration : « Comme il dit aussi
dans un autre endroit : Tu es sacrificateur
éternellement selon l'ordre
de Melchisédec ». Ce n'est pas comme un souverain
sacrificateur, pris
d'entre les hommes, qui meurt et laisse sa charge à un autre,
mais il est sacrificateur éternellement etc.
L'exercice
de la sacrificature de Christ dans le ciel est basé
sur un salut déjà accompli, pour
ce qui concerne et l'effusion du
sang et la justice.
Si la justice
n'était pas déjà parfaite, toute chute
provoquerait nécessairement le jugement au lieu de l'intercession.
Si la propitiation
n'a pas été faite pour le péché, le péché doit
être la cause du jugement.
Mais la justice
ayant été parfaitement accomplie en
Christ, et accomplie pour
nous, il est assis maintenant dans le ciel, et il intercède en faveur de
ceux pour lesquels la
propitiation a été faite par son sang. L'expiation a été parfaitement accomplie, le péché ôté, et nous sommes devenus la justice même de Dieu
en Christ.
Mais il reste encore la
question de nos rapports avec Dieu
en bénédiction dans ce lieu saint, de nos rapports dans la jouissance
parfaite de la position, à laquelle il nous a amenés au moyen de la mort et
du jugement, à travers lesquels Christ a passé. C'est ici aussi que
doit intervenir l'intercession de l’avocat, lorsque le péché s’est manifesté,
afin de rétablir la communion momentanément interrompue : « Nous avons un
avocat auprès du Père, Jésus Christ le juste ».
Ainsi nous avons le Seigneur Jésus Christ dans la
dignité de sa personne, comme Fils de Dieu, et dans son titre à l'office, comme
sacrificateur éternellement selon l'ordre de Melchisédec. S'il doit être notre sacrificateur auprès de Dieu, il
l'est dans toute la dignité en laquelle il peut accomplir son service.
Mais il y a une autre
difficulté, à savoir : S'il
a ce titre puissant, s'il
est le Fils, comment peut-il prendre
part à toutes les peines
et les épreuves de pauvres
créatures telles que nous ? Car nous pourrions tenir le raisonnement
suivant : S'il était un sacrificateur semblable aux autres hommes, il
pourrait alors comprendre les infirmités des autres hommes.
Ce raisonnement serait
selon l’homme, mais voici la réponse : La sacrificature s'exerce là où
n'arrive pas même la moindre pensée d'infirmité, là où la jouissance est
une jouissance spirituelle, là où, s'il pouvait exister une
pensée de la chair ou du péché, il
ne pourrait y avoir aucune communion avec Dieu. C'est pourquoi la
place de Christ, comme sacrificateur, est nécessairement hors de l'atteinte de toute infirmité.
Un autre sacrificateur pouvait s'associer à des
pécheurs, et sentir leurs infirmités, comme y participant lui-même. Comment donc
le Seigneur Jésus Christ est-il qualifié,
dans tout le sens de ce mot, à être
notre souverain sacrificateur ? Ce
n'est pas maintenant dans le ciel qu'il possède la sacrificature, qu'il a été ainsi
qualifié pour cet office. C'est ce qu'il
était sur la terre, non ce qu'il est
maintenant comme sacrificateur, qui
l'a rendu propre à une telle œuvre, « Un tel souverain sacrificateur nous
convenait », etc.
Il a passé par les difficultés
et les épreuves d'un homme pieux et parfait
sur la terre. Il
a connu toutes les difficultés qu'il
est possible à un homme pieux
de rencontrer sur son chemin à travers ce monde ; il en a connu les
épreuves aussi. Il
a souffert et a
été « tenté en toutes choses comme nous, à
part le péché ».
Eh bien ! Voilà
justement ce dont nous avons besoin. Ce qu'il nous faut, ce
n'est pas de la sympathie pour notre péché ; nous avons la parole de
Dieu pour le retrancher, mais sans
aucune sympathie pour ce péché. Christ
n'intercède pas pour la chair. Ce
pourquoi nous avons besoin du secours de
Christ, c'est pour le nouvel homme contre notre chair. Nous avons besoin comme croyants, passant à travers ce monde, d'être aidés contre nous-mêmes, la
chair étant là.
« Qui durant les jours de sa chair, ayant offert avec
de grands cris et avec larmes
des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort,
et ayant été exaucé à
cause de sa piété, quoiqu'il
fût Fils, il a appris l'obéissance
par les choses qu'il a souffertes ». C'est ce que j'ai à
apprendre.
Seulement, dans son cas,
j'entends ces mots : « Quoiqu'il fût Fils, etc. ».
Christ avait à apprendre l'obéissance.
Pourquoi ? Parce qu'il commandait à toutes
choses de toute éternité. Moi, j'ai à apprendre l'obéissance, parce que
mon cœur et ma volonté sont mauvais ; Christ avait à l'apprendre, parce qu'il était Dieu par-dessus toutes choses, et que, par conséquent, l'obéissance
était une chose nouvelle pour lui.
Elle est nouvelle
pour moi, parce que je suis une créature
désobéissante ; elle était nouvelle pour lui, parce qu'il
n'était pas une créature du tout.
Il a été placé dans toutes
les difficultés et les
épreuves par lesquelles nous pouvons avoir à passer ; et plus
que cela, il a même été placé sous la
colère de Dieu, afin que nous
n'y fussions jamais. Nous ne pouvons participer à ces souffrances-là.
Dans ses souffrances comme homme juste sur la terre, nous
pouvons, dans notre petite mesure, sympathiser
avec lui. Si
je cherche à mener une vie pieuse dans ce monde, je dois prendre ma croix et le
suivre. « Tous
ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus
seront persécutés ». Si
nous avons trop nos aises dans ce monde, il y a du danger pour nous. La souffrance doit être notre portion.
Si nous sommes pieux
dans nos voies, nous trouverons
la souffrance ; et si nous marchons dans la puissance de
l'amour de Christ, nous trouverons la souffrance également.
Nous pouvons souffrir
pour la justice et pour l'amour de Christ ; mais quoi qu'il en soit, nous trouvons dans
notre chemin à travers ce monde, le
Seigneur lui-même allant devant nous, souffrant le premier et le
plus de tous. Dans les souffrances de Christ pour notre
péché, il a
été entièrement seul.
Mais il y a une autre sorte de
souffrances que Christ a connues, celles que connaîtra le résidu juif (pas
nous), donc, par conséquent, nous ne saurions dire que nous
souffrons avec lui, mais dans lesquelles, il peut sympathiser avec nous ; nous les trouvons à la
fin de sa vie. Le
caractère spécial, quoique pas exclusif, de celles-ci, était cette
souffrance du résidu juif dans les
derniers jours. Ils sont sous la loi ; ils ne connaissent pas
ce que c'est que d'être
réconciliés avec Dieu, et ils entrent dans le plus terrible combat
avec Satan, l'antichrist et toutes les terreurs de ce jour.
Pour la
compréhension : le
résidu juif mentionné ici, sont ceux qui, après l’enlèvement de
l’Eglise [1 Thessaloniciens 4 v.13-18], croiront à
l’Evangile du Royaume (voir la différence entre celui de la
grâce), et attendront la venue du Seigneur Jésus en gloire pour établir son
royaume [Apoc.19 v.11 et suivants]. Il s’agit de
ceux qui endurent la grande tribulation, dont il est question en Matthieu 24, et
qui sont aussi les brebis de Matthieu 25 v.31-46.
Ils seront sous la
tribulation résultant du déchaînement complet de la puissance de Satan contre
eux, et cela sans savoir que
la faveur de Dieu repose sur eux. Ceci n'est rien moins
que souffrir avec Christ ; mais cependant ils auront la sympathie de Christ. Christ a aussi passé par là. Lorsque, dans le jardin de Gethsémané, tout dans sa
position était entièrement changé, non qu'il bût encore la coupe de la main de
Dieu (cela eut lieu pendant les 3 heures
de ténèbres et d’abandon), mais lorsque toute la puissance de Satan est déchaînée contre lui, il passait
par toute cette obscurité que la puissance de Satan pouvait amener sur lui, et
cela avec la colère de Dieu qu'il rencontrait en face, et qui suivait
immédiatement. C'est
pour cette raison qu'il peut sympathiser avec le résidu d'Israël, dans les souffrances par
lesquelles ils passeront.
Partout où ce caractère
des souffrances se rencontre, nous trouvons que c'est le jugement contre
l'homme qui est invoqué. De là l'appel constant à Dieu de se lever pour les venger de leurs adversaires,
appel qui se retrouve d'un bout à l'autre des Psaumes, et qui se rapporte
au résidu juif, et non pas à nous, chrétiens. Tandis que, lorsque
l'expiation est faite, c'est la
miséricorde qui est invoquée. Dans l'un des cas, c'est l'appel au jugement sur les hommes, parce que les hommes,
comme instruments de Satan, font
souffrir Christ ; mais du moment qu'il souffre de
la part de Dieu pour
l'expiation du péché, c'est
exactement le contraire. Alors nous
lisons : « Je déclarerai ton nom à mes frères ; je te
louerai au milieu de l'assemblée ».
Tout est grâce et rien que grâce.
Mais comment cela
s'applique-t-il à nous ? Prenez
des âmes sous la loi, découvrant quelque chose de la profondeur et de l'étendue
de leur péché — non pas tout à fait au désespoir, mais ayant leur esprit en
proie à toutes les terreurs de la loi. Christ peut sympathiser
avec elles. Ayant passé par toutes ces terreurs et
ces détresses, causées par la puissance de Satan, sa
grâce est là pour soutenir
l'âme et l'empêcher d'être complètement accablée. Les souffrances d'expiation sont autre chose. Christ seul a bu cette coupe, parce qu'il souffrait de la part de Dieu, entièrement à part, totalement seul. De cette coupe, il n’en reste
rien ! Il n'en reste que la grâce. Une
fois qu'il a dit : « Tu m'as
répondu d'entre les cornes des buffles » [Ps.22
v.21], nous
ne trouvons absolument pas autre chose que la grâce. C'était la colère de Dieu qu'il portait, mais pour d'autres (nous)
pendant les 3 heures d’abandon. Dans
les premières classes de souffrances, Christ peut sympathiser avec nous
; c'est l'épreuve et la souffrance d'une âme pieuse ; il peut intercéder pour nous et nous aider à aller en avant.
Au verset 9 et suivants
« … et ayant été consommé … ». Toute la chose a été faite à fond, et il
devient un souverain
sacrificateur qualifié
pour ce qui concerne nos
douleurs et nos afflictions,
parce qu'il y a passé quand
il était ici-bas. Il a passé par toutes
les difficultés d'une vie
pieuse sur la terre, et c'est
pourquoi maintenant, en même temps qu'il nous donne cette place dans
le ciel, il est capable de
sympathiser avec nous pendant que nous traversons le monde.
Notre place est dans le ciel, et notre sentier sur la terre est ce qui est en
rapport, en harmonie avec la place que nous avons dans le ciel, dont
notre marche doit être l'expression. Qu'était le chemin de Christ
dans ce monde ? Même comme Fils de
l'homme sur la terre, il était toujours « le Fils de l'homme qui est dans le ciel » [Jean 3 v.13]. Chaque atome de sa vie
était l'expression de cet Être céleste et béni
; et il en est ainsi de
nous, pour autant que nous sommes conséquents [car c’est aussi ce que nous sommes en
Lui, des êtres célestes et bénis]. Le Christ
qui est dans le ciel et qui nous donne cette place dans la lumière en
la présence de Dieu, est le même
Christ qui est en nous.
Aussi l'apôtre dit : « Portant toujours partout dans le corps la mort du Seigneur Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans
notre corps ». La
vie du chrétien sur la terre, est la
manifestation de cette vie en Jésus,
avec lequel le chrétien est dans le ciel : il est l'expression de ce Christ-là sur la terre. Là où nous manquons, là où notre vie n'est pas l'expression de cette vie en Jésus, là s'applique la parole de Dieu qui en est l'expression et qui nous sonde ; c'est ainsi qu'il y a sanctification par la vérité.
La parole amène Christ devant moi, là où je ne manifeste pas Christ,
et elle juge cet état.
Mais qu'arrive-t-il si
je trouve des difficultés et des épreuves dans le chemin ? Alors j'ai l'intercession de Christ. J'ai Christ intercédant pour moi, comme connaissant
toute la consolation de la grâce de Dieu, grâce qui jaillissant
de lui coule jusqu'à cette vie sur la terre. Il a connu
comment une âme est soutenue dans cette épreuve, et il prend tout
cela pour moi et plaide en ma faveur devant Dieu selon sa propre connaissance de mes besoins. Là je trouve les ressources de la grâce qui m'est nécessaire, et cela par le moyen d'une personne comprenant l'application de
la grâce à un cœur qui passe par
ces difficultés. Avant
d'être dans sa position de sacrificateur, il a passé par
toutes ces difficultés. Ainsi
sa marche sur la terre a toujours été celle d'un homme dépendant, et maintenant il
intercède pour nous, êtres
dépendants, et par là il maintient
notre communion avec le Dieu de toute bénédiction, dans le
lieu même auquel nous avons un droit. Vous pouvez avoir la conscience de beaucoup d'infirmités, mais si vous dites : je
suis faible, vous
avez en même temps le droit de dire : Dieu est pour moi en cela. Si j'ai besoin de lumière, Dieu est pour moi en cela.
Si j'ai besoin de direction
pour mon chemin, Dieu
est pour moi en cela. J'ai tout ce que Dieu
est pour mon besoin, et c'est là l'effet de l'intercession de
Christ. Dans tout ce sentier d'épreuve ici-bas, il n'est pas une seule difficulté à
laquelle la grâce ne s'applique pas. Il n'est pas un seul
pas dans ma carrière,
où Dieu ne pense pas à moi.
Il peut se trouver en
moi des choses qui exigent que Dieu s'en occupe, comme ce fut le cas
pour Job, par exemple. Il
voit qu'en Job tout n'est pas droit, et il dit
: Il faut que je m'occupe de lui. Et ainsi il lâche la bride à Satan contre Job, jusqu'à ce que Job soit réduit à rien à ses propres
yeux, et c'est
précisément cela qui lui manquait.
Dans le cas de Pierre, Satan avait pris l'initiative. Le Seigneur dit : « Simon, Simon,
Satan vous a demandés pour
vous cribler comme le blé ; mais
moi, j'ai prié pour toi,
afin que ta foi ne défaille
pas ». Ici,
il prie avant que le péché fût commis. Le Seigneur pensait à Pierre, et
quand le moment convenable est arrivé, il le regarde, et Pierre
pleure amèrement. Il lui était bon d'être criblé.
C'était un homme vrai
et sincère, mais ayant trop de confiance en lui-même et en son
amour pour le Seigneur.
Ensuite, afin de restaurer à fond son âme, le Seigneur emploie la Parole, il lui adresse ces mots : « N'aimes-tu plus que ne font ceux-ci ? » Et Simon, dans la conscience du peu d'amour qu'il
avait montré, est forcé d'en
appeler, à cet égard, à la connaissance
divine : — « Tu sais toutes choses, tu sais
que je t'aime ». Toi, tu sais que
je t'aime, lors même que personne d’autre ne peut
le savoir. Alors le Seigneur lui dit : « Pais mes
agneaux ». Et c'est là l'application de ce qui
précède. « Quand tu seras revenu, avait-il
dit auparavant, fortifie tes frères ».
Christ ayant « appris l'obéissance par les
choses qu'il a souffertes » (Ch.5 v.8), associe nos cœurs à
lui dans la perfection dans laquelle Dieu est, en appliquant
cette perfection en grâce à tous les
besoins de nos âmes. Alors, quand nous bronchons,
l'intercession arrive et rétablit l'âme, tout en la
maintenant toujours dans la confiance de
l'amour divin. Le Seigneur intercède pour nous, sans même que
nous le demandions. Nous n'obtenons pas
son intercession à cause de notre
repentance ou de nos prières.
Ce n'est pas lorsque Pierre s'est repenti,
qu'il a intercédé pour Pierre, mais avant
qu'il péchât ; il a intercédé pour Pierre parce que Pierre en avait besoin. « Si quelqu'un a péché,
nous avons un avocat auprès du Père ». Il n'est pas dit : « Si quelqu'un se repent de son péché »,
mais « si
quelqu'un a péché ». Ce qui équivaut à : il en a
besoin. C'est
l'exercice de la grâce dans le cœur de Jésus pour restaurer nos âmes.
Le chapitre 5 se termine
par une exhortation importante pour chacun de nous. « Car
lorsque vous devriez être des docteurs, vu le temps, vous avez de nouveau besoin qu'on
vous enseigne quels sont les
premiers rudiments des oracles de Dieu, et vous êtes devenus tels,
que vous avez besoin de lait et non de nourriture
solide ». On
est porté à considérer la «
nourriture solide »,
comme quelque chose de très grand. Mais la simple vérité
enseignée ici, c'est que le lait
est propre aux enfants et la nourriture solide aux hommes faits ; par conséquent, si vous n'êtes pas capables de
manger de la nourriture solide, vous
êtes dans un mauvais état. Je ne donne pas du
lait à un homme adulte, parce que la viande est faite pour lui. Si nous ne pouvons prendre de la nourriture solide, la raison en est que nous nous
sommes contentés de demeurer enfants, parce que nous n'avons pas grandi en Christ : la pensée et
l'intention du cœur sont, en
cela, démontrées ne pas être
droites. Nous
sommes appelés à avoir les sens exercés à discerner le bien et le mal (ch.5
v.14) et cela est impossible à moins que nous
ne marchions réellement avec Dieu. Mais la place où Christ garde nos cœurs, est le saint des saints. Il s'est sanctifié lui-même, en la présence de Dieu pour nous,
et c'est là qu'il nous garde.
Nous pouvons oublier Jésus, nous pouvons apprécier bien misérablement la
position dans laquelle il nous a placés, et par là-même négliger de
marcher selon cette position ; toujours
reste-t-il vrai que c'est dans le
saint des saints qu'il nous garde, dans la jouissance pleine et toujours
fraîche de ce qui se trouve là, — dans l'amour parfait, et dans
la lumière, comme Dieu est dans la lumière, le péché étant ôté, et
nous-mêmes devenus justice de Dieu en lui. Je n'ai plus du tout à penser à ma capacité d'être là. J'y suis, et je
n'ai pu y arriver que comme étant parfaitement
purifié. Tout péché étant effacé,
et moi étant là, par
conséquent, comme purifié, je jouis de la faveur de Dieu sans nuage. C'est, en effet, là où brille la faveur de Dieu sans nuage que je suis
introduit, faveur qui a été procurée au moyen de la mort de Christ qui m'a purifié.
Et maintenant ici, sur
cette terre, j'ai à
manifester Christ. Mais au milieu de toutes les épreuves et difficultés du chemin, nous trouvons ces deux moyens que Dieu emploie pour nous conduire en
avant : — la parole de Dieu, plus pénétrante qu'aucune épée à
deux tranchants, qui juge tout ce
qui est contraire à Dieu, et l'intercession
de Christ, laquelle répond à toute notre faiblesse et à nos manquements.
Il a parcouru le même chemin
que nous avons à parcourir, et il y a rencontré les mêmes tentations (extérieures] que
nous. Et maintenant
notre faiblesse même, si nous sommes gardés dans la dépendance de
Christ, n'est que l'exercice continuel de l'affection pour Christ,
et le moyen de puiser dans le trésor
de ses affections pour nous.
Remarque
importante : Si le
Seigneur Jésus a été tenté en toutes choses comme nous, il s’agit bien des
tentations extérieures à nous-mêmes ! Il n’a pas connu les tentations
intérieures que nous connaissons à cause du péché en nous. Ce sujet est traité dans le message intitulé :
« Les tentations auxquelles les
croyants sont tous inéluctablement exposés ». Mais le
Seigneur sait que le péché est en
nous, et son office de Souverain Sacrificateur s’exerce justement pour nous
garder, afin que le péché en
nous ne porte pas de fruit, et que le péché ne vienne pas sur nous !
Nota Bene
Le texte est repris dans sa
partie essentielle du Messager Evangélique de 1860. L’auteur n’est pas connu.