«Quoi, Dieu
a dit ?» - Stricte obéissance à la Parole de Dieu
Extrait
des commentaires de C.H. Mackintosh & de S. Prod’hom
1 Or le serpent était
plus rusé qu’aucun animal des champs que l’Éternel Dieu avait fait ; et il dit
à la femme : Quoi, Dieu a dit : Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin ? 2 Et la femme dit au serpent : Nous
mangeons du fruit des arbres du jardin ; 3
mais du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en
mangerez point, et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. 4 Et le serpent dit à la femme : Vous
ne mourrez point certainement ; 5
car Dieu sait qu’au jour où vous en mangerez vos yeux seront ouverts, et vous
serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal. 6 Et la femme vit que l’arbre était bon à manger, et qu’il était un
plaisir pour les yeux, et que l’arbre était désirable pour rendre intelligent ;
et elle prit de son fruit et en mangea ; et elle en donna aussi à son mari
[pour qu’il en mangeât] avec elle, et il en mangea. 7 Et les yeux de tous deux furent ouverts, et ils connurent qu’ils
étaient nus ; et ils cousirent ensemble des feuilles de figuier et s’en firent
des ceintures.
« Quoi Dieu a dit ? » c’est une question que pose régulièrement le Diable au cœur naturel de l’homme, mettant en doute la Parole de Dieu, afin de croire au mensonge, que l’on appelle aussi des demi-vérités !
Les personnes inconverties posent systématiquement cette question, et cela afin de justifier leur rejet de la Parole de Dieu.
Le cœur naturel du vrai croyant, agit de la même manière, car il possède toujours cette vielle nature qui abrite le péché qui est en nous (pas sur nous) !
Mais le vrai croyant, à savoir celui qui est passé par une vraie conversion, par sa nouvelle naissance possède une nouvelle nature. Cette nouvelle nature vit de foi en Dieu et en sa Parole. Elle n’a pas d’oreille pour écouter celui qui pose cette question. Elle la rejette, sans raisonner.
Voir l’article qui explicite les deux natures du croyant.
En quelques versets, l’état d’innocence est décrit, au chapitre 2. Dès le chapitre 3, toute la Bible nous
présente l’histoire de l’homme
pécheur, mais aussi l’intervention
de Dieu en grâce pour accomplir Ses
desseins éternels.
Il fallait la finesse du serpent pour s’introduire sur cette scène de bonheur
où Dieu avait placé l’homme et tout
ruiner. Pour cela, Satan
s’est servi du serpent, le plus
fin de tous les animaux ; comme, plus tard, il
a souvent pris le caractère du lion,
la violence. Le serpent est plus redoutable
que le lion, car il peut
opérer sans être aperçu. C’est la forme sous laquelle il agit
actuellement dans la chrétienté, sans être discerné.
Le serpent s’adressa à la femme, sachant que, par elle, il arriverait plus facilement à l’homme,
que Dieu avait établi chef, et dont il avait reçu les ordres positifs. Il se rendait compte que l’amour pour sa femme
lui ôterait la force de
lui déplaire, en lui refusant ce
qu’elle lui offrirait.
Cette portion du livre de la
Genèse nous présente la ruine
complète de l’état de choses qui nous a occupés jusqu’ici. Elle abonde en principes de la plus haute importance,
et a été avec raison méditée et utilisée de tout temps par ceux qui ont eu à
cœur d’annoncer la vérité, quant à ce qui concerne la
ruine de l’homme, et le moyen
établi de Dieu pour l’en tirer.
Le serpent entre sur la scène avec une question insolente, qui a pour but de jeter le doute sur la révélation divine ; elle est le
modèle effrayant et avant-coureur de toutes les questions impies soulevées par les
trop fidèles serviteurs du serpent, dans le monde, questions qui ne peuvent
être combattues que par l’autorité suprême et divine des Saintes
Écritures.
On remarque d’emblée que Satan ne cite pas exactement ce que Dieu avait dit. Il présente la défense de
manger en premier lieu : « Quoi, Dieu a dit : Vous
ne mangerez pas de tout arbre du jardin ? » ; tandis que Dieu avait dit : « Tu mangeras librement
de tout arbre du jardin ;
mais, etc. ». C’était déjà une manière indirecte de montrer Dieu sous le
caractère de quelqu’un qui commençait par les priver d’une bonne chose. Telle est l’astucieuse question du diable.
Si la
parole de Dieu avait « habité richement » dans le cœur
d’Ève (Col. 3:16), sa réponse aurait
été simple, directe et décisive. Il n’y a qu’une manière de répondre
aux questions et aux suggestions du diable ; c’est de les
traiter comme venant de lui, et de les repousser
par la parole de Dieu. Le cœur, qui y prête
l’oreille un instant seulement, s’expose
à perdre la seule force par
laquelle on puisse les combattre. Le diable ne se présente pas ouvertement
à Ève, en disant : « Je suis Satan, l’ennemi de Dieu, et je viens
pour le calomnier et pour vous perdre ». Ce langage n’aurait pas été selon
le caractère du serpent : et pourtant il a bien accompli
toute cette œuvre en soulevant des doutes dans l’esprit de la créature.
C’est de l’incrédulité positive que d’admettre qu’on pose la
question : « Quoi,
Dieu a dit ? » quand on sait que Dieu a parlé
et le fait seul qu’on admet
la question prouve que l’on est incapable de la
combattre.
À son tour, la femme
aurait dû lui répondre en lui citant textuellement les paroles
de Dieu, après lui avoir dit qu’ils mangeaient du fruit des arbres du
jardin, mais elle dit :
« Mais du fruit de l’arbre qui
est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez point, et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez » ; alors que Dieu avait dit : « Tu mourras certainement
». « De peur »
voulait dire et laissait croire que ce
n’était pas très sûr.
Ainsi, la tournure même de la réponse d’Ève fait
savoir qu’elle avait admis dans son cœur l’astucieuse question du serpent ; elle ne s’en tient
pas étroitement à la parole de Dieu, et ajoute à cette Parole. Or, qu’on y ajoute ou qu’on en retranche, on montre par là que cette
Parole n’habite pas dans le cœur et ne gouverne pas la conscience. Si quelqu’un trouve son bonheur
dans l’obéissance ; s’il en fait son breuvage et sa nourriture ; s’il vit
de « toute parole qui sort
de la bouche de Dieu », il apprendra
à connaître cette Parole
et y sera attentif ; il n’est pas possible qu’il y soit indifférent. Le Seigneur Jésus, dans sa lutte
avec Satan, applique la Parole avec
justesse, et une parfaite
exactitude, parce qu’il s’en nourrissait et l’estimait
par-dessus tout. Il ne pouvait pas
la citer faussementou errer dans l’application
qu’il en faisait, pas plus qu’il
ne pouvait y être indifférent. Ève agit différemment : elle
laisse mettre en doute les paroles de Dieu, et elle y ajoute. Le
commandement était simple : « Tu
n’en mangeras pas » ; pourquoi
y ajouter « et tu ne le toucheras pas » ? Dieu
n’avait pas parlé de « toucher », et ainsi, que ce fût
par ignorance ou par indifférence, ou en représentant Dieu sous un jour
arbitraire, ou par toutes ces raisons à la fois, il est clair qu’Ève était en dehors du vrai terrain de la simple confiance en la sainte parole de Dieu et de la soumission à cette Parole. « Par la parole de tes lèvres, je me suis gardé des voies de l’homme
violent » (Ps.17:4).
Rien n’est plus important que la manière dont la
Parole est citée partout, d’un bout à l’autre des Écritures ; rien n’égale
non plus l’importance qui est attachée à la stricte obéissance à cette Parole ; et cette obéissance,
nous la devons à la parole de Dieu, simplement parce
qu’elle est la parole de Dieu. Soulever un doute, quand
Dieu a parlé, est un blasphème. Nous sommes des créatures, Dieu est le créateur ; il
peut donc à bon droit réclamer de nous
l’obéissance. Que l’incrédule qualifie cette obéissance « d’obéissance
aveugle », le chrétien l’appelle « obéissance intelligente », parce qu’elle est fondée
sur la connaissance qu’il
a que c’est à la parole de
Dieu qu’il obéit. Si quelqu’un n’avait pas la parole
de Dieu, on pourrait dire de lui avec raison, qu’il est dans les
ténèbres, il ne peut en effet qu’être dans les ténèbres, puisqu’il ne peut pas y avoir un seul rayon de
lumière, soit en nous,
soit en dehors de nous, qui n’émane de cette Parole pure et éternelle. Tout ce qu’il nous faut, c’est de
savoir que Dieu a parlé ;
alors
l’obéissance devient la sphère la plus élevée de l’activité intelligente.
Quand l’âme est parvenue jusqu’à Dieu, elle a atteint la source la plus élevée de
l’autorité. Aucun homme ni aucune assemblée d’hommes,
n’a le droit de réclamer obéissance à sa parole, parce que cette
parole est la sienne. C’est pourquoi les exigences
de l’église de Rome sont impies et présomptueuses. En exigeant l’obéissance, elle
usurpe la prérogative de Dieu ; et tous
ceux qui se soumettent à elle privent Dieu de son droit. L’église de Rome prétend se
placer entre Dieu et la conscience ; mais qui peut
le faire impunément ? Quand Dieu parle, l’homme est tenu d’obéir :
heureux est-il, s’il le fait ; malheur à lui, s’il ne le fait
pas ! L’incrédulité peut mettre en doute que Dieu ait parlé, et la
superstition peut placer une autorité
humaine entre ma conscience
et ce que Dieu a dit ; l’une comme
l’autre nous
privent ainsi réellement de
la Parole, et par conséquent
du bonheur infini qui accompagne l’obéissance à cette Parole. Chaque acte d’obéissance
renferme une bénédiction ; mais du moment que l’âme
hésite, l’ennemi a l’avantage sur
elle, et il s’en servira pour l’éloigner de plus en plus de
Dieu.
Avec cette déclaration
affaiblie d’Eve, Satan s’enhardit, et prend alors la parole
affirmative de Dieu pour dire le contraire
: « Vous
ne mourrez point certainement »
; ce qu’il
n’aurait pas osé faire, si la femme lui avait cité textuellement
les paroles de l’Éternel. Nous voyons par cela l’importance
de recevoir et de citer textuellement la Parole
de Dieu et de la laisser agir
en soi avec toute son autorité.
Elle est écrite avec
les expressions positives par lesquelles Dieu donne Sa pensée, c’est-à-dire la vérité, n’en déplaise à ceux
qui ne la reçoivent pas comme telle, prétextant
que Dieu s’est servi d’hommes
faillibles, comme
si eux-mêmes, qui veulent la corriger, n’étaient pas aussi des hommes faillibles. Sans s’en douter peut-être, ils ne font que répéter la question
insidieuse et diabolique : « Quoi, Dieu a dit ? », pour dépouiller l’Écriture de l’autorité
divine qu’elle doit
exercer sur le cœur
et la conscience.
Dans toute l’histoire de
l’Église, jamais Satan n’a usé de son caractère de serpent autant que
maintenant, en conduisant des hommes qui exercent une influence
religieuse à modifier ce que Dieu
a dit, en affaiblissant les droits de Sa
justice, en présentant l’exercice de
Son amour en dehors de l’œuvre
expiatoire du Seigneur, une grâce qui ne règne pas par la justice, faisant de Dieu un
être si bon qu’Il ne pourrait
supporter de voir l’homme dans le malheur éternel, et abaissant au niveau de l’homme la mesure
du bien et du mal ; tout cela, de la part de l’ennemi, avec le
dessein caché de perdre l’homme.
Le meurtrier se présente
premièrement comme menteur, disant : « Vous ne mourrez point certainement ; car Dieu sait qu’au jour où vous en mangerez vos yeux seront ouverts, et vous serez comme Dieu, connaissant
le bien et le mal ».
Ce qui veut dire, en
d’autres termes, que Dieu se
réservait pour Lui-même des avantages merveilleux, dont Il les privait, et dont
ils pourraient jouir s’ils l’écoutaient, lui Satan. Cette insinuation
de Satan, étant reçue, introduisit
dans le cœur de l’homme la
défiance à l’égard de Dieu, qui demeure invétérée chez
tous les hommes, jusqu’au moment où Dieu y fait pénétrer
quelques rayons de Sa grâce.
Après tant de
manifestations de la bonté de Dieu dans l’Ancien Testament qui auraient
dû convaincre l’homme du mensonge
de Satan, Dieu
vint Lui-même, dans la personne de Son Fils, manifester
Son amour infini, non envers un homme innocent, mais envers l’homme coupable. Dans l’évangile selon
Jean, nous trouvons environ soixante fois le mot aimer et amour. Si Satan a dit : « Vous ne mourrez point certainement », Jésus se
présente Lui-même pour mourir à la place du coupable.
On ne saurait trop insister sur le fait que Satan
ajoute à sa question : « Quoi, Dieu a dit ? » cette
affirmation : « Vous ne mourrez
point certainement ». Non seulement, il met en doute le fait que Dieu a parlé ; mais de plus il contredit ouvertement ce que Dieu a dit. Gardons à la mémoire que ce
fait solennel, à lui seul, est suffisant pour prouver, de manière évidente, combien il est dangereux de donner entrée dans
son cœur à un seul doute sur
la révélation elle-même et sa plénitude ou son intégrité Notons également que le rationalisme raffiné
tient de près à l’incrédulité
ouverte ; et l’incrédulité,
qui ose juger la parole de Dieu,
n’est pas éloignée de l’athéisme qui nie l’existence de Dieu.
Si Ève n’était pas déjà tombée dans le relâchement
et l’indifférence à l’égard de la parole de Dieu, jamais elle
n’aurait prêté l’oreille au démenti donné à Dieu par Satan. Elle aussi a eu ses « phases
de foi », comme on s’exprime aujourd’hui, ou pour mieux dire ses phases
d’incrédulité. Elle a supporté d’entendre démentir Dieu par
une créature, parce que la parole de Dieu avait perdu sa vraie autorité sur son cœur, sur sa
conscience et sur son
intelligence ; et son exemple fournit un enseignement des plus solennels
à tous ceux qui sont en danger d’être enlacés dans l’impiété du rationalisme.
Il n’y a aucune sécurité véritable pour une
âme en dehors d’une foi profonde
en la pleine inspiration et en
la suprême autorité de « toute l’Écriture ». Celui qui possède cette foi aura
une réponse victorieuse pour toute objection soulevée contre cette Parole, qu’elle
vienne de la superstition religieuse ou du rationalisme. « Il n’y a rien de
nouveau sous le soleil ». Le
mal qui, de nos jours, corrompt jusqu’aux sources de la pensée et du sentiment
religieux dans les plus belles parties de l’Europe, est le même qui atteignit le cœur d’Ève en Éden et la perdit. Ève a prêté l’oreille à la question : « Quoi, Dieu a dit ? » et ce premier
pas a entraîné sa ruine : pas
à pas et degré par degré,
elle en est venue à se courber
devant le serpent et à le reconnaître pour son Dieu et pour la source de la vérité.
Oui, lecteur, le serpent prit la place de Dieu ;
et son mensonge, la place
de la vérité de Dieu. Or, comme il en a
été de l’homme déchu, ainsi en est-il de sa postérité. La parole de Dieu n’a pas d’entrée dans le cœur de l’homme non régénéré ; mais
ce cœur est dans un tel état, qu’il
est ouvert au mensonge de Satan ;
c’est
pourquoi le Seigneur dit à Nicodème : « Il vous faut être nés de nouveau ».
Mais il est important de remarquer le moyen employé par Satan pour ébranler la confiance d’Ève en
la vérité de Dieu, et la placer sous la puissance de la « raison » impie. Satan y est parvu en ébranlant la confiance d’Ève en l’amour de Dieu et en ce que Dieu a dit ; et par la suite, en
insinuant à Ève que le témoignage
de Dieu n’est pas fondé sur
l’amour. « Car », dit-il,
« Dieu sait qu’au jour où
vous en mangerez vos yeux seront
ouverts, et vous serez comme
Dieu, connaissant le bien et
le mal ». C’est comme si le diable avait
dit : « Il y a un avantage
positif à manger de ce fruit dont Dieu veut vous priver ; pourquoi donc croiriez-vous le
témoignage de Dieu ? Vous ne pouvez pas placer votre confiance en quelqu’un qui, évidemment,
ne vous aime pas ; car
s’il vous aimait, vous
empêcherait-il de jouir d’un privilège réel et positif ? » Si Ève s’était reposée
simplement sur la
bonté infinie de Dieu, elle aurait été en sécurité et aurait résisté
à l’influence de tout ce raisonnement ; elle aurait répondu au
serpent : « J’ai toute confiance en la bonté
de Dieu, et je tiens pour impossible qu’il ne me prive d’aucun bien réel. Si ce fruit était bon pour moi, il me le donnerait assurément,
et le fait que Dieu me le défend prouve que, si j’en mangeais,
au lieu de m’en trouver mieux, je n’en serais que beaucoup moins bien. Je suis convaincue de l’amour et de la vérité de Dieu, et je te tiens pour un
méchant, venu ici pour détourner
mon cœur de la source
de toute bonté et de toute
vérité : Arrière de moi, Satan ! » Cette réponse eût été juste mais Ève ne l’a pas faite : sa confiance en l’amour et en la vérité a cédé, et tout a été
ainsi perdu. Le cœur de l’homme
déchu n’a plus
de place pour l’amour
ni pour la vérité de Dieu ; il est
étranger à l’un comme à l’autre, jusqu’à ce qu’il soit renouvelé par le Saint Esprit.
Si le mensonge a pour père Satan, l’amour de Dieu et sa vérité, se sont révélés par
la mission du Seigneur Jésus, qui vint du sein du Père dans le but de révéler ce que Dieu est véritablement. « La grâce et la vérité », les deux choses que l’homme a perdues par la chute,
« vinrent par Jésus Christ » (Jean 1:17), Jésus a été
le témoin fidèle de ce que Dieu est (Apoc. 1:5). La vérité révèle Dieu tel qu’il est ; mais cette vérité en Jésus est unie à la révélation de la grâce
parfaite. En sorte que la
révélation de ce que Dieu est,
au
lieu d’être pour la perte du pécheur, devient le fondement de son éternel salut. « C’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jean 17:3). Nous ne pouvons
pas connaître
Dieu et ne
pas avoir la vie. La perte de la connaissance de
Dieu fut la mort ; mais la connaissance de Dieu est la vie. Ceci place la vie entièrement en dehors de nous, et la fait dépendre de ce que Dieu est. Quel que pourrait être le degré
de connaissance de soi-même auquel on serait arrivé, il n’est pas dit :
« C’est ici la vie éternelle qu’ils
se connaissent eux-mêmes », bien que, sans doute, la
connaissance de Dieu et la connaissance de soi-même soient, sous
beaucoup de rapports, liées l’une à l’autre. La
vie éternelle est liée à la connaissance
de Dieu et non à la
connaissance de soi-même : Connaître
Dieu tel qu’il est, c’est la vie ; et tous « ceux qui ne
connaissent pas Dieu… subiront le châtiment d’une destruction éternelle de devant la
présence du Seigneur » (2 Thes. 1:9).
Il est de la plus haute importance de
reconnaître que ce qui constitue véritablement la condition de l’homme et sa position, c’est sa
connaissance ou son ignorance
de Dieu. C’est là ce qui est la marque de la condition de l’homme, et ce qui
détermine sa destinée future. Si
l’homme est mauvais dans ses pensées, dans ses paroles et dans ses actions, cela
vient de ce qu’il est sans la
connaissance de Dieu ; si, d’un autre côté, il est pur
en pensées, saint dans sa conversation, plein de grâce dans ses œuvres, tout
cela n’est que le résultat pratique
de la connaissance qu’il a de Dieu.
Il n’en est pas autrement pour ce qui concerne
l’avenir de l’homme. Connaître Dieu est le fondement solide
d’un bonheur infini, et d’une gloire
éternelle ; ne pas le connaître, la perdition éternelle. Tout donc est renfermé dans la connaissance de Dieu : elle
vivifie l’âme, purifie le cœur, tranquillise la conscience, élève les affections et sanctifie entièrement le caractère et la conduite.
Est-il donc étonnant que le grand dessein de
Satan ait été de dépouiller la créature de la vraie connaissance du seul
vrai Dieu ? Il donna une fausse idée de Dieu en suggérant à
Ève que Dieu n’était pas bon :
cela
a été la source secrète de tout le mal. Dès lors, peu importe quelle
forme le péché ait prise ; par quel canal il ait coulé, sous quel chef il
se soit rangé ou quelle apparence il ait revêtue, tout découle toujours de
cette seule et même source : l’ignorance de
Dieu. Le moraliste le plus
raffiné et le plus cultivé, l’homme
le plus dévot, le philanthrope le plus bienveillant, s’ils ne connaissent pas Dieu, sont aussi loin de la vie et de
la vraie sainteté que le publicain ou la femme de mauvaise vie (Luc 18:9-14 & Jean 8:2-11). Le fils prodigue était tout aussi
pécheur et tout aussi éloigné du père au moment où il franchissait le seuil de la maison paternelle,
que lorsqu’il paissait les
pourceaux dans le pays lointain (Luc 15:13-15). Il en fut de même dans le cas
d’Ève. Du moment qu’elle se fut soustraite à la main de Dieu ;
qu’elle fut sortie de la position de dépendance absolue de sa Parole et de la soumission à cette Parole, elle s’abandonna à la domination de la convoitise, gouvernée par Satan, pour sa ruine complète.
La connaissance du bien et du mal ne servait de rien à l’homme innocent, puisqu’il
pouvait vivre dans le bien, alors
qu’il n’y avait aucun mal
à connaître dans cette belle création. Cette connaissance n’était donc en aucun cas désirable ; mais les paroles du tentateur ont été écoutées. « Et la
femme vit que l’arbre
était bon à manger, et qu’il
était un plaisir pour les yeux,
et que l’arbre était désirable
pour rendre intelligent ; et elle prit de son fruit et en mangea ; et elle en donna aussi à son mari pour
qu’il en mangeât avec elle, et il en mangea ». La femme vit. Nous voyons qu’il faut éviter de porter les regards, aussi bien que la main, sur une chose défendue. C’est par les yeux que la convoitise se satisfait premièrement ; et « la convoitise, ayant conçu, enfante
le péché ; et le péché, étant consommé, produit la mort » (Jacq.1:15). Ève ne voulut pas être
seule dans la désobéissance. Combien de fois
n’a-t-elle pas été imitée par ceux qui disent : Il n’y a pas que moi qui fasse ainsi. Elle voulut que son mari en mangeât avec elle. Satan sut s’y prendre pour
arriver à Adam, en se servant de sa femme ; il n’aurait
pas eu le même succès en s’en prenant directement à Adam. Cependant, il est le grand coupable parce
qu’il était responsable d’obéir à Dieu. Il devait reprendre sa femme, avec l’autorité qu’il avait de la part de Dieu.
Nous sommes en
présence de trois choses, dont parle l’apôtre Jean : « la
convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie » (1 Jean 2:16), trois
choses qui, comme
le dit l’apôtre lui-même, renferment « tout ce qui est dans le monde ». Dès que Dieu eut été exclu, ces choses ont nécessairement dominé. Si nous ne
persévérons pas dans l’assurance
bienheureuse de l’amour de Dieu
et de sa vérité, de sa grâce et de sa fidélité, nous nous livrerons à l’un des principes mentionnés
plus haut, ou à tous à
la fois, peut-être ; en d’autres termes, nous nous livrerons au gouvernement de
Satan.
Le cœur de l’homme
est détourné de Dieu, dont il est séparé par le péché, pour être alimenté par ces trois
convoitises, qui jamais ne le
satisfont. Lorsque
le Seigneur, le dernier Adam, descendit
sur cette scène, au milieu des ravages du péché, Satan se présenta comme en Éden avec ces
trois genres de convoitises, pour
chercher à Le détourner du chemin de l’obéissance dans
lequel Il était entré en disant : « Je viens pour faire, ô Dieu,
ta volonté ». Jésus
répondit chaque fois en citant la
Parole : « Il est écrit
», et « Il est encore écrit » (Matt. 4 et Luc 4). Il a
réduit au silence le tentateur, en nous montrant comment nous pouvions résister à un tel
ennemi, afin de pouvoir marcher dans le bien avec la
connaissance du mal.
Contrairement à
Adam, Jésus, comme homme, n’a
pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu (Phil. 2:6), alors qu’en
tant que Dieu, ce qu’il était réellement, il n’avait pas besoin
de le faire. Le premier Adam, qui n’était qu’un homme, voulut s’élever à être comme Dieu, en abandonnant l’obéissance qui doit caractériser l’homme
; et il tomba, entraînant toute sa race dans la désobéissance. Le Seigneur étant
Dieu, le Fils, devint
homme pour obéir à Dieu. Satan l’incita à agir
comme Dieu, usant de Son pouvoir pour transformer des
pierres en pain, ordre qu’Il
n’avait pas reçu de Son Père. Il lui répondit par des passages qui s’appliquaient à l’homme, et non à
Dieu. Dans
cette position, au lieu de s’élever, Il s’est abaissé
Lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort de la croix. Il descendit dans
la mort, où notre désobéissance nous avait conduits,
afin de nous en délivrer. C’est pourquoi Dieu l’a haut élevé, et Lui a donné un nom au-dessus de tout nom. Le premier Adam
voulut être ce qu’il n’était
pas. Son ambition, son orgueil,
le perdirent ; c’est dès lors ce qui a caractérisé toute sa race. S’élever,
vouloir autre chose que ce que Dieu lui donne, sont les principes
en activité, jusqu’au moment où l’homme, arrivé à l’apogée des progrès du
mal, se présentera comme
Dieu, dans Son
temple, à Jérusalem (2 Thes.2:4).
Ce sont ces principes, introduits par la chute,
qui ont été en activité, aujourd’hui plus que jamais. L’homme n’est jamais satisfait ;
il cherche constamment à s’élever, à améliorer sa situation, à s’accorder de
nouvelles facilités à tous égards. Et, quand il les a obtenues, il n’est pas satisfait ; il lui
en faut d’autres. En sorte que le progrès, tant vanté de nos jours, résulte
de la convoitise, qui n’est jamais satisfaite. Il y a
cent ans, nos ancêtres vivaient sans les avantages modernes ; ils étaient plus
satisfaits, plus heureux, moins agités qu’on ne l’est actuellement. Une seule chose peut satisfaire le cœur : C’est la
connaissance de Dieu, révélé en Son Fils bien-aimé ; mais, pour cela, il
faut être né de nouveau.
Alors on peut être content de ce
qu’on a présentement.
À proprement
parler, le libre arbitre n’existe pas
chez l’homme. L’homme qui se gouverne lui-même est, de fait,
gouverné par Satan ;
sinon, c’est Dieu qui le gouverne. Or, les trois grands agents, par lesquels Satan
opère, sont : « la convoitise de la chair, la
convoitise des yeux et l’orgueil
de la vie ». Ce sont les
trois choses que Satan
présenta au Seigneur Jésus
dans la tentation.
1 Le diable commence par tenter le second Adam, le Seigneur Jésus, en
l’engageant à se soustraire à la position de dépendance absolue de Dieu : « Dis que ces pierres deviennent
des pains ! » Il ne
demande pas à Jésus de faire comme le premier
homme, en s’élevant lui-même au-dessus de ce qu’il était ; mais il lui demande de donner des preuves de ce qu’il était.
2 Ensuite il offre à Jésus tous
les royaumes du monde et leur gloire ;
3 et, enfin, il le transporte sur le
faîte du temple, et là, il lui suggère de se
donner soudainement et miraculeusement en spectacle à l’admiration
du peuple rassemblé au pied du temple
(comparer
Matt. 4:1-11 ; et Luc 4:1-13).
Le but évident de chacune de ces tentations était d’induire le
Seigneur à dévier de la
position d’entière dépendance de
Dieu et de la parfaite soumission
à sa volonté ; mais tout a été inutile. « Il est écrit », telle a été
la réponse invariable de l’homme seul dépendant, seul dépouillé de lui-même, seul parfait. D’autres ont pu entreprendre de se gouverner
eux-mêmes : quant à lui, Dieu
seul le gouverna. Quel exemple pour les fidèles dans toutes les
circonstances dans lesquelles ils peuvent
être placés ! Jésus s’en est
tenu à l’Écriture et a été vainqueur ;
sans autre épée que celle
de l’Esprit, il a soutenu la
lutte et a remporté une glorieuse
victoire. Quel
contraste entre lui et le premier Adam !
À celui-ci, tout parlait pour Dieu ;
au second Adam, tout parlait contre Dieu. L’un possédait le jardin avec toutes ses délices : l’autre était au milieu du désert et de toutes ses privations ;
le premier a mis sa confiance
en Satan ; le second s’est confié en Dieu ; le premier a été complètement
vaincu ; le second complètement victorieux. Béni
soit le Dieu de toute grâce, qui a placé notre sort entre les
mains de Celui qui
est si puissant pour
vaincre, si puissant pour sauver !
Ce que Satan avait dit arriva : Leurs
yeux furent ouverts, non sur des choses désirables, apanage de Dieu seul, comme Satan le
faisait croire, mais sur leur
nudité, sur leur état de
péché, vu aussitôt dans sa laideur
; vue qu’ils ne purent
supporter, et qu’ils cherchèrent aussitôt à
cacher à leurs propres yeux au
moyen de feuilles de figuier. Voilà l’homme
tombé. Sans l’intervention du médiateur entre Dieu et les hommes, le Seigneur Jésus Christ, il est irrémédiablement perdu ! (1 Tim.2:5-6).
Examinant avec
plus de détails jusqu’à quel point Adam et Ève entrèrent dans la jouissance du
privilège que Satan leur avait promis Cet examen servira à mettre en lumière un point très important par rapport à la
chute de l’homme. L’Éternel Dieu avait tout ordonné pour que, dans
la chute et par la chute, l’homme acquît quelque chose qu’il n’avait
pas possédé antérieurement, savoir : une conscience ; la connaissance du bien et du mal. Il
est évident qu’avant la chute, l’homme ne pouvait pas être doué de cette
connaissance. Il ne pouvait avoir aucune idée du mal aussi longtemps
que le mal n’était pas là pour être connu par lui ; il était
dans un état d’innocence,
c’est-à-dire d’ignorance du mal. Dans
la chute et par la
chute, l’homme acquit une conscience ; et nous voyons que le
premier effet de cette conscience
est de le troubler et de
l’effrayer. Satan avait complètement trompé
la femme ; il avait dit : « Vos yeux seront ouverts et vous serez comme Dieu, connaissant
le bien et le mal », mais il avait omis une partie importante de la vérité, savoir qu’ils connaîtraient le bien sans
avoir la force de l’accomplir, et qu’ils connaîtraient le mal sans
pouvoir l’éviter. La tentative de s’élever sur l’échelle de l’existence
morale entraînait la perte de la vraie
élévation : l’homme devint un être dégradé, faible,
tourmenté par la crainte, poursuivi par sa conscience, un esclave de Satan. « Leurs yeux furent ouverts », il est
vrai ; mais ce fut pour voir
leur propre nudité, leur triste condition. Ils étaient « malheureux et misérables, et pauvres, et aveugles, et nus », triste fruit de l’arbre de la
connaissance ! Adam et Ève
n’acquirent aucune
connaissance nouvelle de la bonté
de Dieu, aucun rayon nouveau
de la lumière divine, jaillissant
de la source pure et éternelle de cette lumière. Hélas !
non. Le tout premier résultat de leur désobéissance
et de leur recherche de la
connaissance fut la découverte
qu’ils étaient nus.
Il est bon de comprendre ceci ; il est bon
également de savoir quelle est l’action de la conscience sur l’âme
et d’apprendre qu’elle ne peut
faire de nous que des êtres craintifs, en ce qu’elle
nous donne le sentiment de
ce que nous sommes. Beaucoup de gens se trompent à
cet égard et croient que la conscience conduit à
Dieu. Voyons-nous
qu’elle l’ait fait dans le cas d’Adam et d’Ève ? Assurément
non ; et elle ne le fera
pour aucun pécheur. Et comment le
pourrait-elle ? Comment le sentiment
de ce que je suis pourrait-il
jamais me conduire à Dieu, si ce sentiment n’est accompagné de la foi
en ce que Dieu est ? Le sentiment de ce que je suis produira
la honte, les remords, l’angoisse ; il pourra déterminer aussi certains efforts
de ma part, pour remédier à la condition qu’il me dévoile ; mais ces efforts même, bien loin
de m’amener à Dieu, agissent plutôt
comme un rideau qui le dérobera à ma vue.
Ainsi pour Adam et
pour Ève, la découverte de leur nudité fut suivie d’un effort de leur part,
pour couvrir cette nudité. « Ils cousirent ensemble des feuilles de figuier, et s’en
firent des ceintures ».
C’est ici la première mention d’une tentative
faite par l’homme pour remédier
à sa condition par des moyens
de sa propre invention ; et, si nous considérons attentivement ce
fait, nous en retirerons une profonde instruction quant au caractère réel de la religion
de l’homme dans tous les âges.
En premier lieu,
nous voyons que, non seulement pour ce qui concerne Adam, mais dans tous les cas possibles,
le premier effort de l’homme,
pour remédier à sa condition, provient
du sentiment de sa nudité. Il est nu, sans contredit ; et toutes ses œuvres sont le résultat de ce qu’il est tel : tous
ses efforts ne le tireront jamais de là. Il faut que je sache que je suis revêtu avant de pouvoir faire quoi que
ce soit d’acceptable
devant Dieu ; et en ceci gît la différence entre le vrai christianisme et la religion de l’homme : le christianisme
est fondé sur le fait que l’homme est revêtu, tandis que la
religion de l’homme repose sur le fait
que l’homme est nu. Le
christianisme a pour point de départ ce qui constitue le but de la religion de
l’homme. Tout ce que le vrai chrétien fait, il le fait
parce qu’il est revêtu, parfaitement
revêtu ; et tout ce que fait l’homme naturel religieux il
le fait afin d’être revêtu. La
différence est immense.
Plus nous
examinerons la nature de la religion de l’homme, dans toutes ses phases, mieux
aussi nous verrons l’incapacité
complète de cette religion pour remédier à l’état de l’homme, ou même pour satisfaire au sentiment qu’il a
lui-même de son état. La religion de l’homme peut suffire pour
un temps ; elle peut suffire aussi longtemps que la mort, le jugement et la
colère de Dieu sont
envisagés à distance, si tant
est qu’on y pense ; mais quand on en vient à
regarder en face ces terribles réalités,
on éprouve alors qu’en toute vérité la religion de l’homme est « un lit trop court » pour s’y étendre, « une couverture trop étroite »
pour s’en envelopper.
Dès qu’Adam entendit
la voix de l’Éternel Dieu dans le jardin, « il
craignit », parce que,
ainsi qu’il le confesse lui-même, « il était nu » ; oui,
nu, malgré
la couverture dont il s’était revêtu.
Cette couverture ne satisfait pas même sa propre conscience, cela est évident ; car, si sa
conscience eût été divinement satisfaite, il n’eût pas craint.
« Si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons de l’assurance envers Dieu » (1 Jean 3:21).
Mais si même la conscience de l’homme ne trouve pas
de repos dans les efforts de la religion de l’homme, combien moins la sainteté de Dieu en trouverait-elle
là ? La ceinture qu’il avait mise ne pouvait cacher Adam
aux yeux de Dieu, et il ne pouvait pas non plus se montrer nu en
sa présence : c’est pourquoi il
s’enfuit pour se cacher. La conscience fait ainsi en tout temps ; elle porte l’homme à se cacher de devant l’Éternel Dieu, et tout ce que sa
religion peut donner à l’homme n’est qu’un couvert pour le dérober aux regards de Dieu. C’est un pauvre refuge,
car tôt ou tard il faudra
que l’homme se rencontre avec
Dieu, et s’il ne possède autre chose que le triste sentiment de ce qu’il est, il ne peut qu’être effrayé, il sera nécessairement malheureux. En
vérité, plus rien que
l’enfer ne manque pour
compléter le tourment de celui qui,
sachant qu’il doit se rencontrer avec Dieu, ne connaît que sa propre incapacité de
paraître devant lui.
Adam n’aurait pas craint s’il eût connu
l’amour parfait de Dieu, car
« il n’y a pas de crainte dans l’amour, mais l’amour
parfait chasse la crainte, car la crainte porte avec elle du tourment ; et celui qui craint n’est pas consommé dans l’amour » (1 Jean 4:18). Adam ne savait pas cela, parce qu’il avait cru le mensonge de Satan. S’il
pensait que Dieu n’était rien moins qu’amour ; aussi eût-il fait tout
autre chose plutôt que de se hasarder à paraître en sa présence. Cela était
d’ailleurs impossible ; le
péché était là, et Dieu
et le péché ne peuvent se trouver ensemble. C’est
pourquoi aussi longtemps qu’il y a du péché sur
la conscience, il y a aussi conscience
de l’éloignement de Dieu. « Dieu a les yeux trop purs pour
voir le mal » (Hab. 1:13). Le
péché, quelque part
qu’il se trouve, ne peut que rencontrer la colère de Dieu.
La
connaissance promise par Satan fit de l’homme un être conscient du bien et
du mal, mais sans capacité
pour éviter le mal. Il acquit, par ce fait, la conscience, faculté de discerner le bien du mal, mais
qui n’en est pas la mesure. Pour l’avoir,
il faut qu’elle soit éclairée
par la Parole de Dieu. Elle n’est pas, comme on
l’entend dire souvent, quelque chose de divin dans l’homme, qu’il faut
cultiver, pour l’élever à Dieu. Cette faculté, au lieu de l’élever à Dieu, lui
en donne la frayeur, car elle lui dit qu’il L’a offensé. Il Le fuit, même
lorsqu’Il l’appelle pour lui faire grâce. Il préfère
se justifier lui-même en accusant Dieu. Cette constatation du mal le pousse à le cacher, à lui-même et aux
autres ; ce qu’Adam et sa femme firent, en se faisant des ceintures
de feuilles de figuier, figure de
la religion de la chair, de
la propre justice, par laquelle l’homme cherche à faire taire la voix de sa conscience,
tandis qu’il est loin de Dieu. On a dit que la religion de
la chair était suffisante tant qu’on n’en avait pas besoin. Lorsqu’il faut paraître devant Dieu, elle ne sert de rien.
Puisque
la conscience n’est pas la mesure du bien et du mal, nous comprenons
l’importance, pour le chrétien, d’être éclairé, en toutes choses, par la Parole
de Dieu. Il faut progresser dans la connaissance de ce qui convient à Dieu. Il
ne faut pas se fier à
sa conscience, qui peut se cautériser,
si l’on ne vit pas constamment dans le jugement de soi-même. Pendant un temps, on ne
vit pas constamment dans le jugement de soi-même. Pendant un
temps, on peut être libre de faire telle ou telle chose en bonne conscience ; mais, en progressant dans
la connaissance de Dieu, la lumière nous éclaire de plus en plus, et
nous voyons que ce qui ne nous
gênait pas jusque-là n’était pas selon Dieu. Il faut travailler à
maintenir une bonne conscience, s’y exercer comme l’apôtre Paul le faisait,
« devant Dieu et devant les hommes », en vivant dans la présence de Dieu et dans Sa communion. Alors
on ne dira pas : Quel mal y a-t-il à faire
ceci ou cela ?
Poser la question, c’est la résoudre affirmativement.
Pourquoi ne pas montrer le bien
qu’il y a ? Si on ne le fait pas,
c’est qu’il n’y en a pas.
La
conscience
est le point vulnérable chez le pécheur ; c’est par là que Dieu peut l’atteindre, au moyen de Sa Parole. Une fois qu’elle l’a convaincu de péché, qu’il a compris que la religion de la chair, les feuilles de figuier, ne peuvent pas cacher ses péchés,
aux
yeux de Dieu, il accepte
la justice dont Dieu veut le revêtir,
Christ
Lui-même. Il
peut alors se tenir devant Dieu avec une bonne conscience, puisqu’elle est
déchargée de tous ses péchés. C’est ce que nous verrons plus loin.
Mais il n’y a pas seulement la
conscience de ce que je suis ; il y a aussi,
Dieu en soit béni, la révélation de ce que Dieu est ; et c’est la chute de l’homme qui a réellement donné
lieu à cette bienheureuse révélation. Dieu ne s’était pas révélé
lui-même pleinement dans la création ; il avait montré par elle
« sa puissance
éternelle et sa divinité » (Rom. 1:20) ; mais il n’avait pas
révélé, dans leur profondeur, tous
les secrets de sa nature
et de son caractère. Satan
se trompa donc bien en venant
s’ingérer dans la création de Dieu ; il se fit ainsi l’instrument de
sa propre ruine et de son
éternelle confusion : « Le trouble qu’il avait préparé
retombera sur sa tête, et sa violence descendra
sur son crâne » (Ps. 7:16). Le mensonge de
Satan ne fit que fournir l’occasion pour la pleine manifestation de la vérité quant à Dieu. La
création n’aurait jamais
pu manifester ce que Dieu est. Il y avait en Dieu infiniment plus que de
la sagesse et de la puissance ; il y avait en lui l’amour, la miséricorde, la sainteté,
la justice, la bonté, la tendresse, la longanimité. Où, ailleurs
que dans un monde de pécheurs, toutes ces perfections auraient-elles pu être manifestées ?