Sur quoi repose la paix du vrai croyant ?

S’inspire très fortement d’une méditation de C.H. Mackintosh sur Genèse 4

CONTENU :


Lecture de Genèse 4

Introduction

Caïn et Abel étaient tous deux perdus et pas innocents

La race humaine se divise en se rangeant sous la bannière de 2 chefs

Par ses offrandes, Caïn voulait faire de Dieu, son débiteur

En quoi consistait l’offrande d’Abel, sur quoi se fondait sa paix ?

La pauvre pécheur trouve la paix, dans le sacrifice de son substitut : Christ !

Il n’est nullement question de sentiments, mais de FOI, pour jouir de la paix !

C’est de l’offrande que dépend la paix, et non de celui qui l’offre

L’état réel du cœur se révèle alors très vite !

Suite inévitable de l’état de l’homme qui suit la religion de Caïn !

Conclusion

 


Lecture de Genèse 4


1 Et l’homme connut Ève sa femme ; et elle conçut, et enfanta Caïn ; et elle dit : J’ai acquis un homme avec l’Éternel. 2 Et elle enfanta encore son frère, Abel*. Et Abel paissait le menu bétail, et Caïn labourait la terre.

3 Et il arriva, au bout de quelque temps, que Caïn apporta, du fruit du sol, une offrande à l’Éternel. 4 Et Abel apporta, lui aussi, des premiers-nés de son troupeau, et de leur graisse. Et l’Éternel eut égard à Abel et à son offrande ; 5 mais à Caïn et à son offrande, il n’eut pas égard. Et Caïn fut très-irrité, et son visage fut abattu. 6 Et l’Éternel dit à Caïn : Pourquoi es-tu irrité, et pourquoi ton visage est-il abattu ? 7 Si tu fais bien, ne seras-tu pas agréé ? Et si tu ne fais pas bien, le péché est couché à la porte. Et son désir sera [tourné] vers toi, et toi tu domineras sur lui.

8 Et Caïn parla à Abel son frère ; et il arriva, comme ils étaient aux champs, que Caïn se leva contre Abel, son frère, et le tua. 9 Et l’Éternel dit à Caïn : Où est Abel, ton frère ? Et il dit : Je ne sais. Suis-je, moi, le gardien de mon frère ? 10 Et il dit : Qu’as-tu fait ? La voix du sang de ton frère crie de la terre à moi. 11 Et maintenant, tu es maudit de la terre qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère. 12 Quand tu laboureras le sol, il ne te donnera plus sa force ; tu seras errant et vagabond sur la terre. 13 Et Caïn dit à l’Éternel : Mon châtiment est trop grand pour que j’en porte le poids. 14 Voici, tu m’as chassé aujourd’hui de dessus la face de la terre, et je serai caché de devant ta face, et je serai errant et vagabond sur la terre ; et il arrivera que quiconque me trouvera me tuera. 15 Et l’Éternel lui dit : C’est pourquoi quiconque tuera Caïn sera puni sept fois. Et l’Éternel mit un signe sur Caïn, afin que quiconque le trouverait ne le tuât point. 16 Et Caïn sortit de devant l’Éternel ; et il habita dans le pays de Nod, à l’orient d’Éden.

17 Et Caïn connut sa femme, et elle conçut, et enfanta Hénoc ; et il bâtit une ville, et appela le nom de la ville d’après le nom de son fils Hénoc. 18 Et à Hénoc naquit Irad ; et Irad engendra Mehujaël ; et Mehujaël engendra Methushaël ; et Methushaël engendra Lémec. 19 Et Lémec prit deux femmes : le nom de l’une était Ada, et le nom de la seconde, Tsilla. 20 Et Ada enfanta Jabal : lui, fut père de ceux qui habitent sous des tentes et ont du bétail. 21 Et le nom de son frère fut Jubal : lui, fut père de tous ceux qui manient la harpe et la flûte. 22 Et Tsilla, elle aussi, enfanta Tubal-Caïn, qui fut forgeur de tous les outils d’airain et de fer*. Et la sœur de Tubal-Caïn fut Naama. 23 Et Lémec dit à ses femmes : Ada et Tsilla, écoutez ma voix ; femmes de Lémec, prêtez l’oreille à ma parole : Je tuerai un homme pour ma blessure, et un jeune homme pour ma meurtrissure ; 24 si Caïn est vengé sept fois, Lémec le sera soixante-dix-sept fois.

25 Et Adam connut encore sa femme ; et elle enfanta un fils, et appela son nom Seth ; car, [dit-elle], Dieu m’a assigné une autre semence au lieu d’Abel ; car Caïn l’a tué. 26 Et à Seth, à lui aussi, naquit un fils ; et il appela son nom Énosh. Alors on commença à invoquer le nom de l’Éternel.

Introduction

Chaque partie du livre de la Genèse nous fournit une nouvelle preuve de ce fait, savoir : que nous parcourons ici, comme « en germe », toute l’histoire de l’homme.

Caïn et Abel nous offrent les premiers types de l’homme religieux du monde et du vrai croyant. Nés tous deux en dehors du paradis, fils d’Adam déchu, il n’y avait rien dans leur nature qui pût établir une différence essentielle entre eux. Tous deux, ils étaient pécheurs, tous deux ils avaient une nature déchue ; ni l’un, ni l’autre, ils n’étaient innocents. Il est important de bien saisir ce point, afin de bien pouvoir discerner aussi ce que sont réellement la grâce divine et la foi. Si la différence qui a existé de fait entre Caïn et Abel eût tenu à leur nature, il en résulterait nécessairement qu’ils ne partageaient pas la nature déchue de leur père et ne participaient pas aux conséquences de sa chute : et alors, il n’aurait pas pu y avoir lieu à la manifestation de la grâce et à l’exercice de la foi.

On a voulu dire que l’homme naît avec des qualités et des capacités qui, bien employées, le mettraient en état de se frayer un chemin vers Dieu. Mais l’Écriture nous apprend que Caïn et Abel étaient nés non en dedans, mais en dehors du paradis : ils étaient fils non d’Adam innocent, mais d’Adam déchu. Ils sont entrés dans le monde, participants de la nature de leur père ; et sous quelque apparence que cette nature, qui était la leur, se soit manifestée, c’était toujours la nature, une nature déchue et pécheresse. Ce qui est né de la chair, est non pas seulement charnel, mais chair ; et ce qui est né de l’Esprit est non pas seulement spirituel, mais esprit (Jean 3:6).

Nulle époque n’offrît jamais d’occasion plus favorable pour la manifestation des qualités, des capacités, des ressources et des tendances distinctives de la nature humaine que les temps de Caïn et d’Abel. Si, par nature, l’homme avait possédé quelque chose qui eût pu lui faire recouvrer son innocence perdue et le ramener dans le paradis, il avait alors l’occasion d’en faire preuve : mais Caïn et Abel étaient perdus !

Caïn et Abel étaient tous deux perdus et pas innocents

iIls étaient « chair » ; ils n’étaient pas innocents, car Adam perdit son innocence et ne la recouvra jamais. Adam n’est que le chef déchu d’une race déchue ; — par la désobéissance d’un seul, plusieurs furent constitués « pécheurs » (Rom. 5:19) ; — il devint, pour ce qui le regarde personnellement, la source corrompue d’une humanité déchue, coupable et corrompue, le tronc mort de toutes les branches d’une humanité, moralement et spirituellement morte. Il est vrai que, comme nous l’avons vu plus haut, Adam devint lui-même un objet de la grâce et montra une foi vivante au Sauveur promis ; mais cette foi ne tenait pas à sa nature. Il n’était pas non plus au pouvoir de la nature de la communiquer ; elle n’était en aucune manière héréditaire ; mais elle était en lui le fruit de l’amour divin, elle avait été implantée dans son âme par la puissance divine. Adam pouvait, selon les voies naturelles, communiquer tout ce qui était « naturel », rien de plus. Or, puisque comme père, il était dans un état déchu, son fils ne pouvait être dans un autre état, et participait nécessairement de la nature de celui dont il était issu. Tel « celui qui engendre », tels sont « ceux qui sont engendrés de lui » (comp. 1 Jean 5:1) ; « tel qu’est celui qui est poussière, tels aussi sont ceux qui sont poussière » (1 Cor. 15:48).

La race humaine se divise en se rangeant sous la bannière de 2 chefs

Rien n’est plus important dans son genre, qu’une intelligence claire de la doctrine de la « primauté fédérale », comme on l’appelle. En lisant les versets 12 à 21 du chap. 5 de l’épître aux Romains, sur lesquels d’ailleurs je ne veux pas m’arrêter ici, le lecteur verra que l’Écriture range toute la race humaine sous deux chefs. Le chapitre 15 de la première épître aux Corinthiens nous présente des instructions analogues dans les vers. 44 et suivants. Dans le premier homme, nous avons devant nous le péché, la désobéissance et la mort ; dans le second homme, nous avons la justice, l’obéissance et la vie. De même que nous héritons une nature du premier, nous en héritons une du second. Sans doute, chacune de ces natures déploiera et manifestera, dans chaque individu et dans chaque cas particulier, les forces et les facultés qui lui sont propres ; toutefois, il y a possession véritable d’une nature réelle, abstraite et positive. Or, comme c’est par la naissance selon la chair que nous héritons de la nature du premier homme, de même c’est par une nouvelle naissance que nous héritons de celle du second homme. L’enfant nouveau-né, bien qu’incapable d’accomplir l’acte qui réduisit Adam à la condition de créature déchue, n’en est pas moins participant de la nature d’Adam : il en est de même de l’enfant de Dieu nouveau-né : l’âme nouvellement régénérée, bien qu’étant restée absolument étrangère à l’accomplissement de l’œuvre de parfaite obéissance de « l’Homme Christ Jésus », n’en est pas moins participante de sa nature. Sans doute, le péché du premier homme ne s’est pas arrêté sur Adam seul, mais il a passé à toute sa postérité : la justice ne s’est pas arrêtée non plus dans le second homme, mais elle a abondé sur plusieurs : mais en même temps il y a une participation vraie et actuelle à une nature réelle, quels qu’en soient les caractères. La première nature est selon « la volonté de l’homme » (Jean 1:13) ; la seconde nature est selon « la volonté de Dieu », comme Jacques aussi nous dit : « De sa propre volonté, il nous a engendrés par la parole de la vérité » (Jacques 1:18).

Il résulte de tout ce que nous avons dit que, par nature, et par les circonstances au milieu desquelles il vivait, Abel n’était pas différent de son frère Caïn : sous ce rapport « il n’y a pas de différence ! » (Rom. 3:22). Mais ils différaient pourtant l’un de l’autre ; or, cette différence était tout entière dans leurs sacrifices, et ceci rend l’enseignement que Dieu veut nous faire trouver ici très simple pour tout pécheur convaincu de péché, pour quiconque sent réellement que non seulement il est participant de la nature déchue du premier homme, mais qu’il est lui-même pécheur. L’histoire d’Abel nous apprend, en effet, par quel chemin un pécheur peut s’approcher de Dieu, et sur quel fondement il peut se tenir devant lui, et avoir communion avec lui ; elle nous apprend clairement que, si un pécheur peut s’approcher de Dieu, ce ne peut être en vertu de quoi que ce soit qui appartienne ou soit lié à sa nature, et que c’est en dehors de lui-même dans la personne et dans l’œuvre d’un autre, qu’il doit chercher le vrai et éternel fondement de sa relation avec le juste, saint et seul vrai Dieu. Le chapitre 11 de l’épître aux Hébreux développe ce sujet de la manière la plus claire : « Par la foi, Abel offrit à Dieu un plus excellent sacrifice que Caïn, et par ce sacrifice il a reçu le témoignage d’être juste, Dieu rendant témoignage à ses dons ; et par lui, étant mort, il parle encore ». Ce n’est pas d’Abel qu’il est question, mais de son sacrifice ; ce n’est pas de la personne qui apportait l’offrande mais de l’offrande elle-même : et c’est dans ce qui concerne les offrandes que gît la grande différence qu’il y a entre Caïn et Abel. Toute la vérité quant à la position d’un pécheur devant Dieu est renfermée là.

Par ses offrandes, Caïn voulait faire de Dieu, son débiteur

Voyons maintenant quelles étaient les offrandes : « Et il arriva, au bout de quelque temps, que Caïn apporta, du fruit du sol, une offrande à l’Éternel. Et Abel apporta, lui aussi, des premiers-nés de son troupeau, et de leur graisse. Et l’Éternel eut égard à Abel et à son offrande, mais à Caïn et à son offrande il n’eut pas égard » (Gen. 4:3-5). Caïn offrit à l’Éternel le fruit d’une terre maudite, et il l’offrit sans effusion de sang pour ôter la malédiction ; il offrit un sacrifice « non sanglant », parce qu’il n’avait pas de foi. S’il eût possédé la foi, ce principe divin lui aurait enseigné, même dans ces premiers jours de l’histoire de l’homme déchu, que « sans effusion de sang, il n’y a pas de rémission » (Héb. 9:22) : et c’est là une vérité de première importance. Les gages du péché, c’est la mort : Caïn était pécheur, et comme tel, la mort le séparait de Dieu. Mais dans son offrande, Caïn n’en tient nul compte ; il n’offre point le sacrifice d’une vie, afin de satisfaire aux exigences de la sainteté divine et de répondre à sa propre condition comme pécheur ; il ne tient pas compte que la terre a été maudite à cause du péché. Il agit envers Dieu comme si véritablement Dieu avait été semblable à lui, et comme si Dieu pouvait accepter le fruit entaché de péché d’une terre maudite. Le sacrifice « non sanglant » de Caïn implique tout cela et bien plus encore. La raison dira sans doute : « Mais quel sacrifice plus acceptable l’homme pourrait-il offrir que celui qu’il s’est acquis par le travail de ses mains et à la sueur de son front ? » La raison et même l’esprit religieux de l’homme naturel peuvent penser ainsi, en effet, mais Dieu pense autrement et la foi est sûre qu’elle s’accordera toujours avec les pensées de Dieu. Dieu enseigne, et la foi croit qu’il faut le sacrifice d’une vie pour que l’homme puisse s’approcher de Dieu. Ainsi, quand nous considérons le ministère du Seigneur Jésus, nous voyons bientôt que, s’il ne fût pas mort sur la croix, son service tout entier eût été absolument inutile quant à ce qui concerne l’établissement de nos relations avec Dieu. Jésus a été de lieu en lieu, faisant du bien durant toute sa vie, cela est vrai ; mais sa mort seule déchira le voile (Matt. 27:51), et elle seule pouvait le déchirer. Si Jésus eût continué jusqu’à présent à « aller de lieu en lieu en faisant le bien », le voile serait resté entier pour fermer à l’adorateur l’accès dans le « saint des saints ». Nous voyons ainsi combien était faux le fondement sur lequel Caïn se présentait devant Dieu comme adorateur et sacrificateur : un pécheur non pardonné, se présentant devant l’Éternel, pour lui offrir un sacrifice « non sanglant », ne pouvait être regardé que comme un pécheur coupable d’une présomption sans pareille ; son offrande, sans doute, était le produit de son pénible travail ; mais qu’importe ? Le travail d’un pécheur pouvait-il ôter la malédiction du péché et en faire disparaître la souillure ? Pouvait-il satisfaire aux exigences d’un Dieu infiniment saint ? Pouvait-il fournir au pécheur ce qui lui était nécessaire pour être reçu auprès de Dieu ? Pouvait-il annuler le châtiment dû au péché ? Pouvait-il ôter à la mort son aiguillon ou au sépulcre sa victoire ? Pouvait-il faire cela en tout ou en partie ?Non, car « sans effusion de sang, il n’y a pas de rémission ». Le sacrifice « non sanglant » de Caïn, ainsi que tout sacrifice non sanglant, était non seulement sans valeur, mais de fait abominable aux yeux de Dieu : il démontrait non seulement l’ignorance complète de Caïn quant à sa propre condition, mais aussi son ignorance complète à l’égard du caractère de Dieu. « Dieu n’est pas servi par des mains d’hommes, comme s’il avait besoin de quelque chose » (Actes 17:25). Caïn pensait qu’on pouvait s’approcher de Dieu de cette manière ; et tout homme, qui n’a que la religion naturelle, pense de même.

De siècle en siècle, Caïn a eu des milliers de disciples. Le culte de Caïn a toujours abondé partout dans le monde : c’est le culte de toute âme inconvertie ; c’est le culte que maintiennent tous les faux systèmes de religion qui existent sous le soleil.

L’homme serait heureux de faire de Dieu son débiteur, mais « Dieu veut miséricorde et non pas sacrifice », car « il est plus heureux de donner que de recevoir » (Actes 20:35), et assurément c’est à Dieu que la première place appartient. « Sans contredit, le moindre est béni par celui qui est plus excellent » (Héb. 7:7). « Qui lui a donné le premier ? » (Rom. 11:35). Dieu accepte la plus petite offrande de la part d’un cœur qui a appris ce qu’exprimait David en ces mots : « Ce qui vient de ta main nous te le donnons » (1 Chr. 29:14). Mais du moment que l’homme a la prétention de prendre la place de « premier » donateur, Dieu répond : « Si j’avais faim, je ne te le dirais pas » (Psaume 50:12), car, « Dieu n’est pas servi par des mains d’hommes, comme s’il avait besoin de quelque chose, lui qui donne à tous la vie et la respiration et toutes choses » (Actes 17:25). Il n’est pas possible que le grand dispensateur de toutes choses ait « besoin de quelque chose ».

La louange est tout ce que nous pouvons offrir à Dieu, et nous ne pouvons la lui offrir qu’autant que nous comprenons pleinement que nos péchés sont effacés, et ceci encore nous ne le savons que par la foi en la vertu d’une expiation accomplie.

En quoi consistait l’offrande d’Abel, sur quoi se fondait sa paix ?

Du sacrifice de Caïn, passons maintenant au sacrifice d’Abel : « Et Abel apporta, lui aussi, des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse » (v. 4). En d’autres termes, il saisit par la foi cette glorieuse vérité que l’homme peut s’approcher de Dieu au moyen d’un sacrifice, que le pécheur peut placer la mort d’un autre entre lui-même et la conséquence de son péché : qu’il peut satisfaire aux exigences de la nature de Dieu et aux attributs de son caractère par le sang d’une victime sans tache, d’une victime offerte pour répondre à la fois à ce que Dieu réclame et aux profonds besoins du pécheur. C’est, en résumé, la doctrine de la croix, dans laquelle seule la conscience d’un pécheur trouve le repos, parce que Dieu est pleinement glorifié dans la croix. Tout homme, divinement convaincu de péché, sent que la mort et le jugement sont la juste récompense de ses crimes (voyez Luc 23:41) et qu’il n’est pas en son pouvoir, quoi qu’il fasse, de changer cette destinée. Il peut travailler et se fatiguer ; il peut, à la sueur de son front, se procurer une offrande : il peut faire des vœux et prendre des résolutions, changer sa manière de vivre, réformer son caractère ; il peut être modéré, moral, droit et, dans l’acception humaine du mot, religieux ; il peut, sans avoir la foi, prier, lire et entendre des sermons ; en un mot, il peut faire tout ce qui rentre dans le domaine de la capacité de l’homme, et malgré tout cela, n’avoir devant lui que la mort et le jugement sans aucune possibilité pour lui de dissiper ces deux lourds nuages qui se sont amoncelés sur son horizon. Ils sont là ; et loin de pouvoir les écarter par toutes ses œuvres, il vit dans l’anticipation continuelle du moment où l’orage qui le menace viendra frapper sa tête coupable. Il est impossible qu’un pécheur se transporte de l’autre côté de la « mort et du jugement », dans la vie et la gloire, par ses propres œuvres ; ses œuvres mêmes, il ne les accomplit que dans le but de se préparer, si possible, à rencontrer les effrayantes réalités qu’il entrevoit. Mais c’est précisément quand le pécheur en est là, que la croix lui est présentée : elle lui montre que Dieu a pourvu à tout ce dont il a besoin dans sa culpabilité et sa misère. À la croix, il peut voir la mort et le jugement faire place à la vie et à la gloire. Christ a fait disparaître, de dessus la scène, la mort et le jugement, pour ce qui concerne le vrai croyant, et leur a substitué la vie, la justice et la gloire. « Il a annulé la mort, et a fait luire la vie et l’incorruptibilité par l’évangile » (2 Tim. 1:10). Il a glorifié Dieu, en ôtant ce qui nous aurait pour toujours tenus loin de sa sainte et bienheureuse présence. « Il a aboli le péché » (Héb. 9:26).

Tout ceci est représenté en figure dans « le plus excellent sacrifice » d’Abel. Abel n’essaye pas d’annuler la vérité quant à sa condition et quant à la place qui lui appartient comme pécheur ; il n’essaye pas de détourner « la lame d’épée » et de forcer le chemin vers l’arbre de vie ; il n’offre pas présomptueusement un sacrifice « non sanglant », ni ne présente à l’Éternel le fruit d’une terre maudite : il prend la place qui convient à un pécheur, et comme tel, il met la mort d’une victime entre lui et ses péchés et entre ses péchés et la sainteté d’un Dieu qui hait le péché. Abel méritait la mort et le jugement, mais il trouve un substitut.

La pauvre pécheur trouve la paix, dans le sacrifice de son substitut : Christ !

Il en est de même pour tout pauvre pécheur accusé et condamné par lui-même. Christ est son substitut, sa rançon, son « plus excellent sacrifice », son Tout. Comme Abel, il sent que le fruit de la terre ne pourra jamais lui profiter ; il sent que, quand il présenterait à Dieu les plus beaux fruits de la terre, sa conscience n’en resterait pas moins souillée par le péché, attendu que « sans effusion de sang, il n’y a point de rémission ». Il n’y a que le parfait sacrifice du Fils de Dieu qui puisse mettre le cœur et la conscience à l’aise ; et tous ceux qui, par la foi, saisissent cette divine réalité, jouiront d’une paix que le monde ne peut ni donner, ni ôter. C’est la foi qui, dès à présent, met l’âme en possession de cette paix : « Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ » (Rom. 5:1). « Par la foi, Abel offrit à Dieu un plus excellent sacrifice que Caïn ». Ce n’est pas une affaire de sentiment, comme voudraient le faire penser beaucoup de personnes ; c’est uniquement une question de foi en un fait accompli, de foi opérée dans l’âme du pécheur par la puissance du Saint Esprit. Cette foi diffère complètement de ce qui n’est qu’un sentiment du cœur ou une adhésion de l’intelligence. Le sentiment n’est pas la foi ; l’adhésion de l’intelligence n’est pas la foi, quoi qu’on en dise. La foi n’est pas une chose qui soit un jour, et qui ne soit plus un autre jour ; elle est un principe impérissable, émanant d’une source éternelle, savoir de Dieu lui-même. Elle saisit la vérité de Dieu et place l’âme en la présence de Dieu.

Il n’est nullement question de sentiments, mais de FOI, pour jouir de la paix !

Ce qui n’est que sentiment ne peut jamais s’élever au-dessus de sa propre source, et cette source est le moi ; mais la foi a Dieu et sa Parole éternelle pour objets, et elle est un lien vivant unissant le cœur qui la possède à Dieu qui la donne. Les sentiments humains, quelque profonds, quelque épurés qu’ils soient, ne peuvent jamais unir l’âme à Dieu. Ils ne sont ni divins, ni éternels, mais humains et passagers. Ils sont comme le kikajon de Jonas, qui crût dans une nuit et sécha dans une nuit. La foi n’est pas ainsi ; elle est un principe qui participe de toute la valeur, de toute la puissance et de toute la réalité de la source dont il émane et de l’objet sur lequel il agit. Par elle, l’âme est justifiée (Rom. 5:1) ; c’est elle qui purifie le cœur (Actes 15:9), elle qui opère par l’amour (Gal. 5:6), elle qui est victorieuse du monde (1 Jean 5:4). Le sentiment appartient à la nature et à la terre ; la foi est de Dieu et du ciel ; le sentiment s’occupe du moi et des choses d’en bas ; la foi s’occupe de Christ, porte les regards sur les choses d’en haut ; le sentiment laisse l’âme dans l’obscurité et le doute, et l’occupe de son propre état, incertain et changeant ; la foi introduit l’âme dans la lumière et le repos, et l’occupe de la vérité immuable de Dieu et du sacrifice de Christ. La foi, sans doute, produit des sentiments et des pensées ; des sentiments spirituels et des pensées vraies ; mais il ne faut jamais confondre les fruits de la foi avec la foi elle-même. Je ne suis pas justifié par des sentiments, ni même par la foi et des sentiments ; mais uniquement par la foi. Et pourquoi ?parce que la foi croit et tient pour vrai ce que Dieu dit, elle saisit Dieu tel qu’il s’est révélé dans la personne et l’œuvre du Seigneur Jésus Christ. En cela est la vie, la justice et la paix. Connaître Dieu tel qu’il est, c’est la somme de tout bonheur présent et éternel. L’âme qui a trouvé Dieu a trouvé tout ce dont elle pourra jamais avoir besoin dans le présent et dans l’avenir ; mais Dieu ne peut être connu que par sa propre révélation et par la foi qu’il communique lui-même, et qui a toujours la révélation divine pour objet.

Ainsi, nous pouvons comprendre jusqu’à un certain point la force et la signification de ces paroles : « Par la foi, Abel offrit un plus excellent sacrifice que Caïn ». Caïn n’avait pas la foi ; c’est pourquoi il offrit un sacrifice « non sanglant ». Abel avait la foi, c’est pourquoi il offrit « le sang et la graisse », qui, en type, représentaient l’offrande de la vie de Christ, et l’excellence inhérente à sa personne. Le « sang » représentait la vie ; la « graisse », l’excellence de la personne, c’est pourquoi la loi mosaïque défendait de manger le sang et la graisse. Le sang, c’est la vie ; or l’homme, sous la loi n’avait aucun droit à la vie ; cependant le chapitre 6 de l’évangile selon Jean nous apprend qu’à moins que nous buvions le sang, nous n’avons point la vie en nous-mêmes. Christ est la vie. Il n’existe pas une étincelle de vie en dehors de lui ; hors de Christ tout est mort. « En lui était la vie », et en aucun autre. Or, à la croix, il laissa sa vie ; et c’est à cette vie que, par imputation, le péché fut attaché, alors qu’il fut cloué sur le bois maudit. Ainsi, en laissant sa vie, Christ laissa avec elle le péché qui y était attaché ; en sorte qu’il a effectivement ôté le péché, l’ayant laissé dans la tombe, d’où il est ressorti lui-même triomphant, dans la puissance d’une nouvelle vie, à laquelle la justice se rattache d’une manière aussi distincte que le péché avait été rattaché à cette autre vie qu’il laissa sur la croix. « L’âme de la chair est dans le sang ; et moi je vous l’ai donné sur l’autel, pour faire propitiation pour vos âmes ; car c’est le sang qui fait propitiation pour l’âme » (Lév. 17:11). Tout ceci mérite la plus sérieuse attention, et rendra plus profonde dans nos âmes la conscience que la mort de Christ a parfaitement et complètement ôté le péché. Or, tout ce qui rend plus profonds l’intelligence et le sentiment que nous avons de cette glorieuse réalité, affermit nécessairement notre paix et nous rend capables de propager plus efficacement la gloire de Christ, pour autant que cette gloire est liée à notre témoignage et à notre service.

C’est de l’offrande que dépend la paix, et non de celui qui l’offre

L’histoire de Caïn et d’Abel met en relief un point très important, que nous avons déjà touché plus haut, savoir : l’identification de chacun de ces deux hommes avec l’offrande qu’il présentait. Pour l’un comme pour l’autre, c’était le caractère de l’offrande, et non la personne de celui qui offrait, qui était mis en question. C’est pourquoi nous lisons d’Abel que Dieu rendit « témoignage à ses dons ». Dieu ne rendit pas témoignage à Abel, mais à son sacrifice ; et par ce sacrifice, Abel reçut le témoignage d’être juste (voyez Héb. 11:4) ; et ceci montre clairement quel est le vrai fondement de la paix du croyant et de son acceptation devant Dieu.

Il y a dans notre cœur une tendance continuelle à faire reposer notre paix et notre acceptation sur quelque chose qui est en nous ou qui vient de nous, bien que nous admettions que ce « quelque chose » soit un fruit du Saint Esprit. De là vient que nous regardons constamment en nous-mêmes, tandis que le Saint Esprit voudrait toujours nous faire regarder en dehors de nous. La position du croyant ne dépend pas de ce que lui est, mais de ce que Christ est. S’étant approché de Dieu « au nom de Jésus », il est identifié avec lui et accepté en son nom, et il ne peut pas plus être rejeté que celui au nom duquel il s’est approché de Dieu. Avant de pouvoir toucher au croyant le plus faible, il faut s’en prendre à Christ lui-même, en sorte que la sécurité du croyant repose sur un fondement inébranlable. En lui-même, pauvre et indigne pécheur, le croyant s’est approché de Dieu au nom de Christ ; il a été identifié avec Christ, accepté en lui et comme lui, et associé à lui dans sa vie. Dieu rend témoignage non au croyant, mais à son don ; or, son don, c’est Christ. Il y a là de quoi tranquilliser et consoler parfaitement ! C’est notre heureux privilège de pouvoir, dans la confiance de la foi, renvoyer toute accusation et tout accusateur à Christ et à l’expiation qu’il a accomplie. Tout, pour nous, découle de lui. Nous nous glorifions en lui continuellement. Nous n’avons aucune confiance en nous-mêmes, mais en celui qui a accompli toutes choses pour nous. Nous nous attachons à son nom ; nous nous confions en son œuvre ; nos regards sont arrêtés sur sa personne, et nous attendons son retour.

L’état réel du cœur se révèle alors très vite !

Mais le cœur charnel montre bien vite toute l’inimitié dont il est rempli contre une vérité qui réjouit et satisfait le cœur du fidèle. Caïn en est un exemple : « Il fut très irrité, et son visage fut abattu » (v. 5). Ce qui remplit Abel de paix, remplit Caïn de colère. Par incrédulité, Caïn méprise la seule voie par laquelle un pécheur puisse s’approcher de Dieu : au lieu d’offrir le sang sans lequel il n’y a pas de rémission, il se présente avec le fruit de ses œuvres ; puis, parce qu’il n’est pas agréé dans ses péchés, et qu’Abel est reçu en vertu de son offrande, « il est très irrité, et son visage est abattu ». Et comment aurait-il pu en être autrement ? Caïn ne pouvait être reçu que dans ses péchés ou sans ses péchés ; or Dieu ne pouvait le recevoir avec ses péchés, et comme il n’a pas voulu apporter le sang qui seul pouvait en faire l’expiation, il a été rejeté, et étant rejeté, il fait connaître par ses œuvres quels sont les fruits d’une religion corrompue. Il persécute et tue le fidèle témoin, l’homme agréé et justifié, l’homme de foi ; et il devient ainsi le modèle et le précurseur de tous ceux qui, dans tous les temps, ont fait une fausse profession de piété. En tout temps et en tout lieu, l’homme s’est montré plus disposé à persécuter son semblable pour ses principes religieux que pour toute autre raison : ainsi fut Caïn. La justification, une justification pleine, parfaite, sans réserve, qui est par la foi seule, fait de Dieu tout et de l’homme, rien. Mais l’homme n’aime pas à n’être rien, il s’en irrite et son visage en est abattu : non qu’il ait quelque raison de se mettre en colère, car ce n’est en aucune manière l’homme qui est en question, mais le principe sur lequel l’homme se présente devant Dieu. Si Dieu eût reçu Abel en vertu de quelque chose qui fût inhérent à sa personne, alors Caïn aurait eu quelque raison de s’irriter et d’être abattu de visage ; mais si Abel fut reçu à cause de son offrande, et si ce ne fut pas à lui, mais à ses dons que l’Éternel rendit témoignage, la colère de Caïn est entièrement dépourvue de fondement. C’est ce que démontre la parole de l’Éternel à Caïn : « Si tu fais bien, ne seras-tu pas agréé ? » (ou comme disent les Septante : « Si tu offres convenablement »). Ce « si tu fais bien » se rapporte à l’offrande. Abel fit bien en cherchant un abri derrière un sacrifice acceptable, Caïn fit mal en offrant un sacrifice non sanglant ; et toute sa conduite ultérieure ne fut que la conséquence naturelle de son faux culte.

Suite inévitable de l’état de l’homme qui suit la religion de Caïn !

 « Et Caïn parla à Abel son frère ; et il arriva, comme ils étaient aux champs, que Caïn se leva contre Abel, son frère, et le tua » (v. 8). De tout temps, les Caïn ont persécuté et tué les Abel. L’homme et la religion de l’homme sont en tout temps les mêmes, comme aussi la foi et la religion de la foi sont en tout temps les mêmes, et partout où la religion de l’homme et la religion de la foi se rencontrent, il y a lutte. Le crime de Caïn, comme nous venons de le faire remarquer, n’était que la conséquence naturelle de son faux culte : le fondement sur lequel reposait l’édifice de sa religion étant mauvais, tout ce qui était élevé dessus était mauvais ; aussi Caïn ne s’en tint pas au meurtre d’Abel, mais ayant entendu le jugement que Dieu prononçait sur son crime, il désespéra d’être pardonné, parce qu’il ne connaissait pas Dieu, et il sortit « de devant l’Éternel » (v. 16). Puis Caïn bâtit une ville ; et de sa famille sont sortis ceux qui cultivèrent les arts et les sciences utiles et agréables ; les agriculteurs, les joueurs d’instruments et les ouvriers en métal. Ne connaissant pas le caractère de Dieu, Caïn juge que son péché est trop grand pour qu’il puisse lui être pardonné (selon le grec) (*) ; non qu’il connaisse réellement son péché, mais il ne connaît pas Dieu. La pensée même de Caïn à l’égard du caractère de Dieu est un des fruits épouvantables de la chute. Il ne se soucie pas d’être pardonné, parce qu’il ne se soucie pas de Dieu. Il ne connaît pas sa véritable condition, et il ne désire pas Dieu ; il n’a aucune vraie intelligence du principe en vertu duquel le pécheur peut s’approcher de Dieu ; il est radicalement corrompu, foncièrement mauvais et tout ce qu’il désire, c’est de sortir de la présence de l’Éternel, et de se perdre dans le monde et dans les objets qu’il poursuit : il vivra très bien sans Dieu, et se met à embellir le monde de son mieux, afin de pouvoir s’y établir honorablement et s’y attirer de la considération, bien qu’aux yeux de Dieu ce monde soit sous la malédiction et Caïn, un fugitif et un vagabond.

 (*) Les Septante traduisent, en effet, le verset 13 ainsi : « Mon crime est trop grand pour m’être remis (ou pardonné) ». Le verbe employé par Caïn se retrouve au Psaume 32:1, avec le même sens : « dont la transgression est pardonnée » ; et les Septante le rendent aussi par le même verbe grec aphethênai, « être remis ».

Tel a été « le chemin de Caïn », cette voie large dans laquelle des milliers de personnes se précipitent aujourd’hui. Je ne veux pas dire que ces personnes soient dépourvues de tout sentiment religieux ; elles aimeraient bien offrir quelque chose à Dieu ; elles trouvent juste de lui présenter le produit de leur propre labeur, elles ne connaissent ni elles-mêmes, ni Dieu ; mais avec tout cela, elles font de diligents efforts pour améliorer le monde, pour rendre la vie agréable et l’orner par toutes sortes de moyens. Le remède divin pour purifier est rejeté, et l’effort de l’homme pour améliorer est mis à sa place : c’est bien « le chemin de Caïn » (voyez Jude 11).

Ainsi qu’aux jours de Caïn les sons agréables de la harpe et de la flûte empêchaient que le cri du sang d’Abel ne retentît aux oreilles de l’homme, de même aujourd’hui d’autres sons enchanteurs étouffent la voix du sang du Calvaire, et d’autres objets qu’un Christ crucifié captivent les regards. L’homme déploie toutes les ressources de son génie pour faire de ce monde une serre chaude, dans laquelle se développent, sous leurs formes les plus rares, tous les fruits que la chair désire avec tant d’ardeur. Non seulement, on pourvoit aux besoins réels de l’homme comme créature, mais encore le génie inventif de l’esprit humain a été mis en œuvre pour créer des choses que le cœur convoite dès qu’il les a aperçues et sans lesquelles la vie lui semble insupportable. À tout cela on ajoute beaucoup de prétendue religion, car, hélas ! l’amour même est obligé de confesser que ce qui passe pour de la religion n’est, en grande partie, qu’un écrou de la grande machine construite pour l’exaltation de l’homme. L’homme n’aime pas à être sans religion ; ce ne serait pas honorable ; c’est pourquoi il voudra bien peut-être consacrer un jour de la semaine à la religion, ou comme il pense et professe, à ses intérêts éternels, et puis six jours à ses intérêts temporels ; mais, qu’il travaille pour le temps ou pour l’éternité, ce sera, en réalité, toujours pour lui-même.

Conclusion

C’est à cela là que conduit « le chemin de Caïn ». Pesez bien cela, lecteur, et voyez où commence, où tend et où aboutit cette voie ! Combien est différente la voie de l’homme de foi ! Abel sent et reconnaît la malédiction ; il voit la souillure du péché et, dans l’énergie de sa foi, il offre un sacrifice qui répond à tout cela et y répond parfaitement. Il cherche et trouve un refuge en Dieu même et, au lieu de bâtir une ville sur la terre, il n’y trouve qu’un tombeau. La terre qui, à sa surface, montrait le génie et l’énergie de Caïn et de sa famille, était souillée du sang du juste. Que l’homme du monde, que l’homme de Dieu, que le chrétien mondanisé s’en souviennent : la terre sur laquelle nous marchons est souillée du sang du Fils de Dieu Ce sang justifie l’Église, et il condamne le monde et l’œil de la foi discerne, sous les belles apparences et l’éclat de ce monde éphémère, les noires ombres de la croix de Jésus. « La figure de ce monde passe » (1 Cor. 7:31). Tout ce qui forme la scène, au milieu de laquelle nous vivons, prendra bientôt fin. « Le chemin de Caïn » sera suivi de « l’erreur de Balaam », dans sa forme consommée ; puis viendra « la contradiction de Coré », et alors l’abîme ouvrira sa gueule pour recevoir les méchants et les enfermer à jamais dans l’« obscurité des ténèbres » (Jude 13).

Alors, avez-vous trouvé cette paix avec Dieu ? Ou la cherchez-vous encore par vous-même, dans vos œuvres ?

Si vous n’avez pas la paix avec Dieu, lisez cette poésie :

 

1

Ô vous qui n’avez pas la paix,

Venez, Jésus la donne ;

Sa bonté, son amour, jamais

N’ont repoussé personne.

Quand Jésus remplit un cœur

Il déborde de bonheur

Et l’effroi ne l’atteint plus :

Gloire, gloire à Jésus !

 

2

Ô vous qui souffrez isolés,

Venez, Jésus vous aime ;

Pour secourir les désolés

Il est venu lui-même.

Quand Jésus remplit un cœur

Il déborde de bonheur ;

Triste et seul, il ne l’est plus :

Gloire, gloire à Jésus !

3

Vous qui tremblez sous la terreur

Que la mort vous inspire,

Venez, Jésus le Rédempteur

A détruit son empire.

Avec lui nous revivrons,

Avec lui nous régnerons,

Et la mort ne sera plus :

Gloire, gloire à Jésus !

 

 

Si vous avez trouvé la paix avec Dieu, alors recherchez dans sa communion, la jouissance de la paix de Dieu, celle dont Jésus lui-même jouissait lorsqu’il était sur la terre, il nous a dit :

« … Je vous laisse la paix ; je vous donne ma paix … » (Jean 14 v.27)

Cette paix que Jésus donne, est « la paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le christ Jésus. » (Philippiens 4 v.7)

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