Qu’elles sont les leçons à tirer du livre de Josué ?

Ce message s’inspire de la publication « Josué, chapitre 1 », parue dans le Messager Evangélique de 1863.

Lecture du chapitre 1 du livre de Josué :

1 Et il arriva, après la mort de Moïse, serviteur de l’Éternel, que l’Éternel parla à Josué, fils de Nun, qui servait Moïse, disant : 2 Moïse, mon serviteur, est mort ; et maintenant, lève-toi, passe ce Jourdain, toi et tout ce peuple, [pour entrer] dans le pays que je leur donne à eux, les fils d’Israël. 3 Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous l’ai donné, comme j’ai dit à Moïse. 4 Vos frontières seront depuis le désert et ce Liban jusqu’au grand fleuve, le fleuve Euphrate, tout le pays des Héthiens, et jusqu’à la grande mer, vers le soleil couchant. 5 Personne ne tiendra devant toi, tous les jours de ta vie ; comme j’ai été avec Moïse, ainsi je serai avec toi : je ne te laisserai point et je ne t’abandonnerai point. 6 Fortifie-toi et sois ferme, car toi, tu feras hériter à ce peuple le pays que j’ai juré à leurs pères de leur donner. 7 Seulement fortifie-toi et sois très-ferme, pour prendre garde à faire selon toute la loi que Moïse, mon serviteur, t’a commandée ; ne t’en écarte ni à droite ni à gauche, afin que tu prospères partout où tu iras. 8 Que ce livre de la loi ne s’éloigne pas de ta bouche, et médite-le jour et nuit, afin que tu prennes garde à faire selon tout ce qui y est écrit, car alors tu feras réussir tes voies, et alors tu prospéreras. 9 Ne t’ai-je pas commandé : Fortifie-toi et sois ferme ? Ne te laisse point terrifier, et ne sois point effrayé ; car l’Éternel, ton Dieu, est avec toi partout où tu iras.

10 Et Josué commanda aux officiers du peuple, disant : 11 Passez par le milieu du camp, et commandez au peuple, disant : Préparez-vous des provisions, car dans trois jours vous passerez ce Jourdain pour aller prendre possession du pays que l’Éternel, votre Dieu, vous donne pour le posséder.

12 Et Josué parla aux Rubénites, et aux Gadites, et à la demi-tribu de Manassé, disant : 13 Souvenez-vous de la parole que Moïse, serviteur de l’Éternel, vous a commandée, disant : L’Éternel, votre Dieu, vous a donné du repos, et vous a donné ce pays. 14 Vos femmes, vos enfants, et vos troupeaux, demeureront dans le pays que Moïse vous a donné en deçà du Jourdain ; et vous passerez armés devant vos frères, vous tous, les vaillants hommes, et vous leur aiderez 15 jusqu’à ce que l’Éternel donne du repos à vos frères, comme à vous, et qu’eux aussi, ils possèdent le pays que l’Éternel, votre Dieu, leur donne ; alors vous retournerez dans le pays de votre possession, et vous le posséderez, celui que Moïse, serviteur de l’Éternel, vous a donné en deçà du Jourdain, vers le soleil levant. 16 Et ils répondirent à Josué, disant : Tout ce que tu nous commandes, nous le ferons, et nous irons partout où tu nous enverras : 17 comme nous avons écouté Moïse en toute chose, ainsi nous t’écouterons ; seulement, que l’Éternel, ton Dieu, soit avec toi, comme il a été avec Moïse. 18 Tout homme qui sera rebelle à ton commandement et qui n’écoutera pas tes paroles en tout ce que tu nous commanderas, sera mis à mort ; seulement fortifie-toi et sois ferme.

Il serait utile de lire aussi les autres chapitres

 

Le livre de Josué nous raconte la prise de possession du pays de Canaan par Israël, dans la mesure du moins dans laquelle cette prise de possession fut réellement effectuée.

L’authentique chrétien reconnait là une image qui l’aide à mieux comprendre la manière dont le Seigneur veut lui faire prendre possession par la foi des bénédictions qui sont à lui, en Christ, dans les lieux célestes, dont le pays de Canaan est une image. Pour se faire, il est nécessaire que le chrétien revête spirituellement l’armure complète de Dieu, pour combattre contre les occupants actuels de ces lieux célestes : « … revêtez-vous de l’armure complète de Dieu, afin que vous puissiez tenir ferme contre les artifices du diable : car notre lutte n’est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes. C’est pourquoi prenez l’armure complète de Dieu, afin que, au mauvais jour, vous puissiez résister, et, après avoir tout surmonté, tenir ferme. » (Ephésiens 6 v.11-13).

Le livre des Nombres nous fait suivre la marche de ce même peuple à travers le désert, cette marche rendue si pénible et si laborieuse par l'incrédulité du peuple, mais dans laquelle un Dieu fidèle et plein de compassion accompagnait les siens tout le long de la route, les faisant passer par le sentier de la discipline alors qu'ils ne voulaient pas marcher tout droit par le sentier de la foi : leurs vêtements n'avaient point vieilli sur eux, leur pied n'avait point été foulé, ces quarante ans !

Ainsi, le désert est, pour l’authentique chrétien, une image de ce qu’est le monde pour le nouvel homme, qui est dans le monde, mais qui n’est pas du monde (Jean 17). Il n’y trouve rien qui puisse nourrir son âme, il n’y trouve rien qui puisse étancher sa soif. Mais il reçoit du ciel, la manne, image du Seigneur Jésus, le pain du ciel et il boit au rocher, d’où coule l’eau jaillissante en vie éternelle.

Ces deux parties de l'histoire d'Israël viennent après la rédemption du peuple hors d'Egypte, il ne faut pas l'oublier. Il en va de même pour l’authentique chrétien, il ne peut connaître le vrai caractère du monde, et les vraies bénédictions qu’après sa nouvelle naissance !

En suivant l’histoire de Josué, cette méditation a pour objectif d’en faire ressortir le chemin et le service de la foi, en retraçant les principes par lesquels ce chemin peut être parcouru avec sécurité et avec succès.

Il y a un point important à faire remarquer, c’est que les combats qui sont rapportés dans le livre de Josué, ont non seulement lieu après la rédemption hors d’Egypte, mais aussi après le passage du Jourdain, comme le rapporte le chapitre 3 du livre de Josué !

Ainsi, le passage du Jourdain est, pour l’authentique chrétien, une image de sa mort, suivie de sa résurrection avec Christ. Son vieil homme placé dans la mort par le Seigneur Jésus, et son nouvel homme, cet être moral créé lors de la nouvelle naissance, ressuscitant avec Christ, et en lui ! Ainsi, le Jourdain est une figure de la mort, et Canaan, situé de l’autre côté du Jourdain comme une figure du ciel !

On pourrait se demander pourquoi, qu'après le passage du Jourdain et l'entrée même dans Canaan, tout soit luttes et combats, et que l'homme qui apparaît à Josué se présente comme chef de l'armée de l'Eternel : « voici, un homme se tenait debout devant lui, son épée nue dans sa main ; et Josué alla vers lui et lui dit : Es-tu pour nous, ou pour nos ennemis ? Et il dit : Non, car c’est comme chef de l’armée de l’Éternel que je suis venu maintenant. » (Josué 5 v.14) ?

Dès son entrée en Canaan, Israël connaître la guerre, alors que dans le désert, il était en voyage ! L’apôtre Paul nous enseigne ceci en rapport avec ces faits historiques : « toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints. » (1 Corinthiens 10 v.11). Voilà ce qui nous invite à rechercher et à décoder la relation qui existe entre ces événements, et à rechercher la raison pour laquelle le passage au travers de la mort et l'entrée dans le ciel nous amènent dans un état de lutte et de guerre. Et cela en rapport avec notre vie chrétienne.

Le Nouveau Testament nous fait comprendre très clairement comment se résout cette difficulté apparente. Il nous apprend non seulement que Christ est mort et ressuscité pour nous, mais que, devant Dieu, comme étant unis à Christ par le Saint Esprit, nous sommes morts et ressuscités avec lui. « … vous êtes morts [c’est une chose faite], et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. » (Colossiens 3 v.3). « Il nous a vivifiés ensemble avec le Christ… et nous a ressuscités ensemble » (Ephésiens 2 v.5 & 6). Le chrétien est ainsi envisagé comme ayant passé lui-même par la mort et comme étant ressuscité, parce que Christ qui est sa vie a passé par la mort et est ressuscité (Colossiens 3 v.3-4). Cette même épître aux Colossiens souligne « Si vous êtes morts avec Christ» (Ch.2 v.20) et ensuite : « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ » (Ch.3 v.1). C’est ainsi que les authentiques chrétiens peuvent dire en figure, qu’ils sont passés le Jourdain : ils sont morts, ils sont ressuscités et ils sont entrés dans les lieux célestes. C'est pourquoi nos combats, à nous authentiques chrétiens, sont en figure là, car « les Cananéens et les Phérésiens demeuraient encore au pays » (Genèse 13 v.7; 12 v.7); et comme le souligne l’apôtre Paul: « … notre lutte n’est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes. » (Ephésiens 6 v.12). Josué et Israël avaient à combattre contre la chair et le sang, c’est-à-dire de manière physique, tandis que notre lutte à nous est contre des ennemis spirituels. Il envisage le chrétien comme étant mort et ressuscité avec Christ, et appelé à posséder le pays, — à réaliser par la puissance du Saint Esprit les bénédictions qui lui ont été données, soit en saisissant les richesses insondables du Christ pour en jouir, soit en délivrant de la puissance de Satan ceux qui sont menés captifs par lui.

Remarque importante, sur les effets qu'entraîne avec lui le fait qu'on a ainsi franchi le Jourdain, en figure la mort et la résurrection avec Christ de l’authentique chrétien :

1.    Le premier de ces effets, — et on n'en jouit qu'ainsi, — c'est la mort de la chair, la mort complète au monde. Israël n'avait pas été circoncis au désert ; mais il était maintenant circoncis et l'opprobre d'Egypte était roulé de dessus lui. Israël, après toutes ses victoires, revenait à Guilgal, qui est une image du lieu du jugement de soi-même, c’est la croix, où le vieil homme du chrétien authentique a été mis à mort en la personne de l’Homme Christ Jésus, et par conséquent la chair connait depuis lors sa mortification.

2.    En second lieu, Israël mangea « du blé du pays » et la manne cessa. « La manne » est une image de Christ descendu ici-bas et abaissé, une figure de Christ selon la chair, tel que nous le lisons dans les 4 Evangiles — C’est Christ pour les besoins du désert ; — « le blé du pays » appartient à Canaan, à savoir, aux lieux célestes pour l’authentique chrétien : il est la figure du Christ dans sa gloire céleste [on se rappellera : « nous ne connaissons personne selon la chair ; et, si même nous avons connu Christ selon la chair, toutefois maintenant nous ne le connaissons plus ainsi. »  (2 Corinthiens 5 v.16)].

Tout ceci, nous le possédons avant tout combat, avant qu'aucun mur soit tombé et qu'aucun ennemi ait été vaincu : nous possédons toutes les bénédictions célestes en vertu d'un droit divin, acquis à la croix par le Seigneur Jésus en notre faveur.

Ensuite l'homme à l'épée nue (*), — Christ en Esprit, — vient nous conduire à la bataille, — c'est-à-dire à la victoire, si nous marchons sous sa conduite.

(*) C’est la 6ème pièce de l’armure complète de Dieu pour lutter contre les artifices de Satan, contre la puissance spirituelle qui est dans les lieux célestes !  « … l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu » (Ephésiens 6 v.17)

Nous sommes amenés ainsi aux principes qui donnent la victoire dans la lutte dans laquelle nous sommes engagés, contre la puissance spirituelle qui est dans les lieux célestes !

Pour Israël, la promesse embrasse tout le pays depuis le fleuve Euphrate jusqu'à la grande mer (verset 4, et Deutéronome 11 v.24). Mais pour pouvoir jouir de ce que Dieu a donné, il est impérativement nécessaire d’en prendre possession ! « Je vous ai donné tout lieu où vous aurez mis la plante de votre pied » (verset 3).

Rien n'est plus simple : Israël n'avait qu'à prendre possession ; mais pour cela, il fallait qu'il le fasse. Il en est de même pour l’authentique chrétien. De vastes possessions sont placées devant nous ; toutes les insondables richesses du Christ nous appartiennent (Ephésiens 3 v.8). Mais il faut que le cœur en soit occupé diligemment pour en prendre possession.

Cher lecteur, authentique chrétien, ne doutez pas de ce message, Dieu a mis devant vous un vaste et riche héritage, — tout ce qu'il vous a donné en Christ, — pour que vous en jouissiez ; et vous avez reçu la nature divine (on parle ici de chrétiens authentiques, nés de nouveau) pour que vous trouviez votre bonheur dans toutes ces choses.

Mais les lieux célestes, dans lesquels ce riche héritage se trouve, sont occupés par les ennemis spirituels mentionnés plus haut. Ils y seront jusqu’à ce que le Seigneur Jésus vienne enlever son Eglise, Corps de Christ, composé de tous les authentiques chrétiens (*). Ils seront ensuite chassés de ces lieux pour être précipités sur la terre (**). Ces puissances de méchanceté voudraient nous empêcher d’en jouir, d’un cœur pur et que rien ne distrait.

(*) voir 1 Thessaloniciens 4 v.13-18

(**) « … il y eut un combat dans le ciel : Michel et ses anges combattaient contre le dragon. Et le dragon combattait, et ses anges ; et il ne fut pas le plus fort, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel. Et le grand dragon fut précipité, le serpent ancien, celui qui est appelé diable et Satan, celui qui séduit la terre habitée tout entière, — il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. » (Apocalypse 12 v.7-9)

Tout en étant utiles comme exercice d’âme, nous faisant faire l’expérience de la fidélité de Dieu, ces luttes ne sont pas un obstacle à notre prise de possession de ce que Dieu nous a donné. Tout en mettant à l’épreuve notre propre condition, elles ne font que manifester combien il est vrai que Dieu est réellement avec nous. La chute des murs de Jéricho et les victoires de Josué, ont-elles été un obstacle pour Israël ? Certainement non !

La présence du Chef de l'armée de l'Eternel (Ch.5 v.13-15) réclame la sainteté et la confiance de la foi en Dieu, en un mot des cœurs mis à part pour Dieu. Devant lui, il faut que Josué déchausse les souliers de ses pieds, comme Moïse a dû faire devant Dieu qui lui parlait « du milieu du buisson ». Le Seigneur, présent au milieu de nous pour le combat, est aussi saint dans sa nature que le Seigneur dans la rédemption. C'est pourquoi, comme nous le savons tous, aussi longtemps qu'il y a eu un mal dans le camps, en la personne d’Acan (Ch.7), Dieu n'a pas voulu marcher avec Israël. Mais quand les cœurs sont droits, Dieu dit : « Nul ne pourra subsister devant toi, tous les jours de ta vie » (verset 5).

Quel encouragement et quelle force il y a dans cette assurance ! Rien n'est une difficulté. « Si Dieu est pour nous qui sera contre nous » (Romains 8 v.31) ? Nous ne pouvons pas imaginer ou rencontrer une difficulté qui puisse un seul moment arrêter notre marche. Nous n'avons à nous inquiéter de rien ; et faisant connaître à Dieu nos requêtes, au milieu de la lutte, la paix de Dieu garde nos cœurs (Philippiens 4 v.6). Dieu ne nous fait jamais défaut : « Je ne te laisserai point et ne t'abandonnerai point » (verset 5) ! Non seulement il ne nous abandonne pas, mais il ne nous laisse pas manquer de la force, de la grâce et de la sagesse qui nous sont nécessaires, en sorte qu'il nous donne de la fermeté et de la puissance. Dieu ne nous fait défaut en rien ; il est toujours avec nous, et avec nous pour le combat et dans le combat.

En rapport avec Israël, il nous est dit que l'Eternel aura la guerre contre Amalek (Exode 17 v.16). Pour nous, Amalek est une figure de la chair en nous, cette chair dont « la penséeest inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut pas. » (Romains 8 v.7) ! Nous notons que c'est la guerre de Dieu. La présence avec nous de la force et de la puissance d'un Dieu fidèle et bon, tel est le premier et bienheureux fondement sur lequel nos cœurs peuvent s'appuyer dans la lutte.

Un autre principe en découle : la confiance de la foi, le courage. « Fortifie-toi et prends courage » (verset 6). Dieu nous appelle à nous confier et à nous fortifier en sa force, car ce n’est qu’ainsi que nous réussirons dans l'œuvre qu'il nous a confiée. Il y a là aussi une bénédiction. Prends courage, car tu accompliras l'œuvre. Et pourquoi n'en serait-il pas ainsi, si l'œuvre est son œuvre et que lui soit avec nous ?

Une chose est digne de notre attention ici. Dieu dit : « Tu mettras ce peuple en possession du pays », — « seulement fortifie-toi et prends courage ».

Dieu ne veut ni qu'on se retire, ni qu'on soit effrayé, ni qu'on recule devant la puissance de l'Ennemi — « N'étant en rien épouvantés par les adversaires ; ce qui leur est une démonstration de perdition, mais à vous de salut, et cela de la part de Dieu » (Philippiens 1 v.28). Satan est là, mais si nos cœurs libres ont pris courage, Dieu est là, témoin de perdition pour les instruments de Satan, témoin d'un salut assuré pour ceux qui ont Dieu avec eux. Lors même que nous serions des « sauterelles » et que nos ennemis seraient « des géants », et les murs « hauts comme le ciel » (Nombres 13 v.28-34 ; Deutéronome 1 v.28), qu'importe, si Dieu est avec nous ? Quelle importance pouvait avoir la hauteur des murs, s'ils tombaient au son d'une corne de bélier ? Que font la hauteur des vagues et l'agitation de la mer, si Christ est avec nous, pour nous faire marcher sur les eaux ? Et que gagnerons-nous à ce que les eaux soient paisibles, si Christ n'est pas avec nous ?

Remarquez maintenant quel est le courage qui est recommandé par ces mots : « Seulement fortifie-toi et sois très-ferme, pour prendre garde à faire selon toute la loi que Moïse, mon serviteur, t’a commandée » (verset 7) !

Nous avons besoin de courage pour obéir. Entrer dans ce chemin paraît folie : le monde est contre nous. Il semble souvent qu'il n'y a pas de sens dans les préceptes de la parole de Dieu ; nos propres aises charnelles sont intéressées à ne pas y regarder de si près. Le chemin qui s'ouvre devant nous va à l'encontre de celui de tout le monde. Il suppose un Dieu vivant qui fait toutes choses et prend connaissance de toute chose, à qui nous appartenons, et de qui la volonté est tout pour nous. De tout cela le monde ne sait rien. Pour faire la volonté de Dieu et obéir simplement à sa parole, il faut du courage, en face du monde, — du courage dans nos cœurs ; et c'est à cela que nous sommes appelés : « Seulement fortifie-toi et prends courage de plus en plus, afin que tu prennes garde de faire selon toute la loi que mon serviteur Moïse t'a ordonnée ». Le courage de la foi regarde vers Dieu et s'attend à lui : et c'est là le moyen de réussir dans la lutte. Dieu emploie sa force pour nous venir en aide dans le chemin de sa volonté, mais jamais en dehors de ce chemin. Que nous importe donc où nous allons ; que nous importent les difficultés et la longueur apparente de la route ? Dieu rend prospère notre sentier partout où lui-même nous conduit (*) : « Partout où tu iras » (verset 9) !

(*) il s’agit clairement du chemin tracé par Dieu et non pas par nous, notre propre volonté est exclue ! Ce n’est que dans un tel chemin que la Parole nous dit « l’Eternel, ton Dieu, est avec toi, partout où tu iras » c’est-à-dire où l’Eternel te dira d’aller !

 

Ceci induit inévitablement une autre conséquence, qui est d’une très grande importance ! Elle consiste à, non seulement à apprendre la volonté de Dieu, pour la connaître, mais aussi être gardé dans la présence de Dieu. C’est là, en communion avec Lui, que les pensées, les voies, les espérances, tout le caractère et la manière de faire de notre Dieu, nous deviennent familiers ! Cela implique la méditation habituelle de la Parole de Dieu !

C’est pour cette raison, que l’Eternel exhorte Josué en ces termes : « Que ce livre de la loi ne s’éloigne pas de ta bouche, et médite-le jour et nuit, afin que tu prennes garde à faire selon tout ce qui y est écrit, car alors tu feras réussir tes voies, et alors tu prospéreras. » (verset 8) Comme aussi au Psaume 1 : « Bienheureux l’hommequi a son plaisir en la loi de l’Éternel, et médite dans sa loi jour et nuit ! Et il sera comme un arbre planté près des ruisseaux d’eaux, qui rend son fruit en sa saison, et dont la feuille ne se flétrit point ; et tout ce qu’il fait prospère. » (Psaume 1 v.1-3)

Cette méditation de la parole de Dieu, sans doute, nous fait connaître la volonté de Dieu, mais elle fait bien plus encore : elle nous fait trouver notre plaisir habituel à être dans ce que Dieu révèle et qui fait son plaisir. Nous acquérons sa manière de penser au sujet de toutes choses, et nous ne les voyons pas sous la fausse apparence qu'elles revêtent dans ce monde. Nos cœurs sont formés par cette divine et bienheureuse connaissance des choses, et dans cette connaissance. Quelle lumière elle est pour nous ! La vanité de ce monde nous apparaît telle sous son vrai jour. « Sanctifie-les par ta vérité, ta parole est la véritéJe me sanctifie moi-même pour eux, afin qu'eux aussi soient sanctifiés par la vérité » (Jean 17 v.17-19). En outre, l'âme est gardée dans la dépendance de Dieu, en méditant sa parole ; et c'est là, moralement, un point de la plus haute importance. Ce n'est pas tout encore, car la méditation de la parole garantit les communications de sa grâce : « Je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai ouï de mon Père » (Jean 15 v.15). Reconnaître la parole de Dieu, c'est reconnaître Dieu dans ce monde, tel que sa parole le révèle.

Ensuite, Dieu dit à Josué : « Ne t'ai-je pas commandé » (verset 9) ? C'est un nouveau motif de confiance, et il n'y en a pas de plus grand. « Il faut obéir à Dieu », dit Pierre (Actes des Apôtres 5 v.29). Lors même que ma conduite est ce qu'elle doit être, si je ne suis pas certain de faire la volonté de Dieu, la plus petite difficulté me jettera dans le doute, et tout mon courage est perdu. Si, au contraire, je sais que je fais la volonté de Dieu, qu'importent les difficultés ? Nous les rencontrons sur notre route ; mais pour obéir à la volonté de Dieu, la puissance de Dieu est là ; et le cœur, sachant qu'il fait la volonté de Dieu, ne tombe pas dans la défiance. Un cœur droit craindrait, s'il s'agissait de lui-même ; mais il ne craint rien, il n'hésite pour rien s'il sait qu'il fait la volonté de Dieu. On peut l’interroger et lui demander s’il devait bien faire cela ; il trouve alors la réponse : « Ne t'ai-je pas commandé : Fortifie-toi et prends courage ? ». Ensuite vient l'assurance positive : « l'Eternel ton Dieu est avec toi, partout où tu iras ».

Un autre principe ressort de ce qui nous est rapporté au sujet des Rubénites, des Gadites et de la demi-tribu de Manassé (versets 12 et suivants). Il nous est donné, dans ces guerres divines que nous avons à soutenir, de combattre pour d'autres ; et c'est là un grand privilège.

Nous avons à combattre pour posséder toujours plus des insondables richesses du Christ, pour réaliser davantage de sa vie et de la connaissance de sa personne, pour posséder aussi bien les vignes (*) que les oliviers (2*) de Canaan, et le blé du pays (3*), — en un mot pour posséder ce que Dieu nous a donné en Christ. Mais il nous est donné de combattre de toute manière aussi pour le peuple de Dieu.

(*) la vigne produit le vin = la joie (2*) les oliviers produisent l’huile = le Saint Esprit (3*) le blé du pays = connaître celui qui est dès le commencement.

Paul dépendait des faibles saints qui priaient, peut-être de quelque pauvre veuve alitée, pour les dons par lesquels il conduisait la guerre active dans laquelle il était engagé dans le champ du Seigneur (voir 2 Corinthiens 1 v.11). Il travaillait lui-même incessamment, à la fois dans la prière et dans le ministère de la parole, pour mettre le peuple de Dieu en possession de ses privilèges.

Combattre ainsi pour les autres est un immense privilège. Non seulement nous sommes sauvés, bénis, faits participants de la gloire, — de joie en Dieu ; mais il a plu à Dieu de nous associer à lui et en entière dépendance de lui, de nous faire « co-ouvriers » avec lui dans l'œuvre de l'amour et de la bénédiction qui est son divin privilège. Quelle grâce de sa part ! Sans doute il faut que nous connaissions cette grâce, comme ceux qui en sont les objets, pour que nous rendions témoignage ; mais l'amour de Dieu en nous s'épanche au dehors en amour pour faire connaître cet amour à d'autres.

Ce n'est pas tout encore. Si nous faisons la volonté et l'œuvre de Dieu, nous pouvons compter sur lui pour tout ce qui nous est cher et qui nous intéresse. Nous ne pourrions préserver, ni petits enfants, ni femmes, ni biens, si Dieu n'était pas présent : Lui, peut le faire sans nous, si nous faisons sa volonté et que nous accomplissions son service dans l'amour.

Les deux tribus et demie pouvaient laisser derrière elles leurs femmes et leurs petits-enfants et tous leurs biens, pour s'en aller en armes à la guerre pour être en secours à leurs frères (verset 14). — Ni doute, ni crainte, ni hésitation, — tel est le sentier de la foi. La foi compte sur Dieu dans le chemin de l'obéissance à sa volonté connue. Sa divine sagesse et sa divine puissance sont là pour chaque pas : elles sont l'une et l'autre en Christ « la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu » (1 Corinthiens 1 v.24). Nous ne pouvons pas connaître la sagesse parfaitement, ni voir la fin et la portée de beaucoup de choses ; mais lui qui nous donna la parole connaît toutes choses, depuis le commencement jusqu'à la fin, et nous sommes dirigés par sa parole selon cette parfaite connaissance.