Comment le chrétien est-il
délié de la loi, par son union avec Christ ?
Ce message s’inspire
de la publication « Comment le chrétien est délié de la loi, par son union avec
Christ » ,
parue dans le Messager
Evangélique de 1863.
Contenu :
La loi, face à un homme mort et ressuscité
La loi est-elle le moyen de me sanctifier ?
C’est par la mort que le vrai croyant est délié de la
loi
Comment se fait-il que nous soyons morts, et libres
d’obligations légales ?
Quelles sont les conséquences de se placer sous la
loi ?
Quelle est la fonction de la loi divine ?
La chair & la loi, versus, la vie divine &
l’Esprit Saint
La fin du « moi » et la paix avec Dieu
Il
est clair que ce message s’adresse à des personnes
qui sont passées par une vraie conversion,
c’est-à-dire qui possèdent la vie divine et éternelle !
Ce message fait suite au message n°164 qui traitait du chapitre 6 de l’épître aux Romains
Chapitre 7 de l'épître
aux Romains :
1 Ignorez-vous, frères,
(car je parle à gens qui entendent ce que c’est que la loi,) que la loi a
autorité sur l’homme aussi longtemps qu’il vit ? 2 Car la femme qui est soumise à un
mari, est liée à son mari par la loi, tant qu’il vit ; mais si le mari meurt,
elle est déliée de la loi du mari. 3 Ainsi donc, le mari étant vivant, elle sera appelée adultère si
elle est à un autre homme ; mais si le mari meurt, elle est libre de la loi, de
sorte qu’elle n’est pas adultère en étant à un autre homme. 4 C’est pourquoi, mes frères, vous
aussi, vous avez été mis à mort à la loi par le corps du Christ, pour être à un
autre, à celui qui est ressuscité d’entre les morts, afin que nous portions du
fruit pour Dieu. 5
Car, quand nous étions dans la chair, les passions des péchés, lesquelles sont
par la loi, agissaient dans nos membres pour porter du fruit pour la mort ; 6 mais maintenant
nous avons été déliés de la loi, étant morts dans ce en quoi nous étions tenus,
en sorte que nous servions en nouveauté d’esprit, et non pas en vieillesse de
lettre.
7 Que dirons-nous donc ?
La loi est-elle péché ? — Qu’ainsi n’advienne ! Mais je n’eusse pas connu le
péché, si ce n’eût été par la loi ; car je n’eusse pas eu conscience de la
convoitise, si la loi n’eût dit : « Tu ne convoiteras point ». 8 Mais le péché, ayant trouvé une
occasion par le commandement, a produit en moi toutes les convoitises, car sans
la loi le péché est mort. 9 Or moi, étant autrefois sans loi, je vivais ; mais le
commandement étant venu, le péché a repris vie, et moi je mourus ; 10 et le
commandement qui était pour la vie, a été trouvé lui-même pour moi pour la
mort. 11 Car le
péché, ayant trouvé une occasion par le commandement, me séduisit, et par lui
me tua.
12 La loi donc est
sainte, et le commandement est saint, et juste, et bon. 13 Ce qui est bon est-il donc devenu
pour moi [la] mort ? — Qu’ainsi n’advienne ! Mais le péché, afin qu’il parût
péché, m’a causé la mort par ce qui est bon, afin que le péché devînt par le
commandement excessivement pécheur. 14 Car nous savons que la loi est spirituelle : mais moi je suis
charnel, vendu au péché ; 15 car ce que je fais, je ne le reconnais pas, car ce n’est pas ce
que je veux, que je fais, mais ce que je hais, je le pratique. 16 Or si c’est ce que je ne veux pas
que je pratique, j’approuve la loi, [reconnaissant] qu’elle est bonne. 17 Or maintenant,
ce n’est plus moi qui fais cela, mais c’est le péché qui habite en moi. 18 Car je sais
qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien ; car le vouloir
est avec moi, mais accomplir le bien, cela je ne le trouve pas. 19 Car le bien que je veux, je ne le
pratique pas ; mais le mal que je ne veux pas, je le fais. 20 Or si ce que je ne veux pas, moi, —
je le pratique, ce n’est plus moi qui l’accomplis, mais c’est le péché qui habite
en moi. 21 Je
trouve donc cette loi pour moi qui veux pratiquer le bien, que le mal est avec
moi. 22 Car je
prends plaisir à la loi de Dieu selon l’homme intérieur ; 23 mais je vois dans mes membres une
autre loi qui combat contre la loi de mon entendement et qui me rend captif de
la loi du péché qui existe dans mes membres. 24 Misérable homme que je suis, qui me
délivrera de ce corps de mort ? 25 Je rends grâces à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur. Ainsi
donc moi-même, de l’entendement je sers la loi de Dieu ; mais de la chair, la
loi du péché.
A partir du chapitre 4 de cette épître, l'apôtre développe la grande doctrine de
la puissance de la résurrection en
rédemption et en justification ; il
nous dit, non seulement comment Dieu
accepte le sang de Jésus pour répondre avec satisfaction pour nos
péchés, mais comment il agit en puissance sur l'homme, même
quand celui-ci est mort : d'abord
en ressuscitant Christ ; et ensuite,
en vivifiant le
croyant par son Esprit, par cette même puissance divine qui a ressuscité Christ d'entre les morts. L'apôtre s'empare de ce grand principe et, dans le
chapitre 5, il en fait l'application non
seulement à l'abolition du péché, mais
aussi à l'acceptation de la personne du fidèle. Dans le chapitre 6 il l'applique à la vie pratique : « Demeurerons-nous dans le péché, afin que la grâce abonde » (verset 1) ? Non, dit-il, un homme mort ne continuera pas de
pécher, sinon, il n'est pas mort. C’est ainsi
qu’est établi le lien de notre abandon du péché, le liant
non à un motif, à
l'amour de Christ qui nous étreint, mais à la mort et à la
résurrection.
Dans ce chapitre 7, Paul applique à la loi cette même doctrine de la mort et de la résurrection. C'est
là le point qui est développé ici,
et non pas la question de savoir si l'Ecriture nous présente
ou non, dans ce passage, l'expérience d'un homme renouvelé.
Si je me place sous la loi,
qui m’interdit de convoiter, ne pouvant m’empêcher de convoiter, cette loi ne
peut que me condamner, que je sois né de nouveau ou pas ! L’effet que
produira alors cette loi sur moi, dans cet état-là (placé sous la loi), c’est
que j’aurai une telle conscience de la sainteté de Dieu (car la loi est sainte,
et décrit ce qu’un Dieu saint est en droit d’exiger) que je peux alors que me sentir complètement perdu !
Placer un homme sous la loi,
c'est le placer sous la malédiction,
non que la loi soit mauvaise, mais parce
qu'aucun homme ne peut l'accomplir.
Mais, vous dites peut-être que vous faites usage de la loi non pour votre justification, mais pour votre sanctification.
Cette manière de voir est fausse ! Car
la loi n’a pas été donnée pour en faire une utilisation qui me convient, c’est
elle qui fera de vous ce qu’elle voudra ! Si
vous ne lui obéissez pas, et vous lui désobéissez dès le premier mouvement de
convoitise, elle vous maudira !
Si en elle-même, donnée de Dieu, elle
est parfaitement sainte, elle ne possède aucune capacité et aucun pouvoir pour
sanctifier, ou rendre saint, qui que ce soit !
L’effet de la loi est de démontrer que
l’homme est pécheur, qu’il a en lui tout ce qui produit un ou plusieurs points
qu’elle interdit !
Etant donné qu’il est écrit dans la
Parole de Dieu : « Maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes
les choses qui sont écrites dans le livre de la loi pour les faire
» (Deutéronome 27
v.26; Galates 3 v.10),
l'effet d’un tel usage de la loi,
c'est de placer l'homme sous la malédiction !
Si je me sers de la loi, non en me plaçant sous elle, mais pour savoir si une chose
est bonne ou pas aux yeux de Dieu, j’en fait alors un bon usage : « … la loi est bonne, si quelqu’un en use légitimement, … » (1 Timothée 1 v.8) ! Mais, vous ne
pourrez jamais dire que la loi est
bonne, si vous êtes sous la
loi ; car quel est l'homme qui ne l'a pas violée ? Quel est l'homme qui
n'a pas convoité ? Elle ne peut manifestement pas être
perçue comme bonne, par quelqu’un qui est maudit par elle !
La loi divine est une bonne arme, mais
elle n'a pas de poignée. Si je m'en sers pour condamner les autres, il faut
d'abord que je me condamne moi-même. La
loi divine est une arme aussi
meurtrière pour celui qui la manie que pour celui contre qui on s'en sert.
Ainsi, lorsqu'il
s'agit de la femme adultère [Jean 8 v.2-11], par exemple, les scribes et les pharisiens
pensaient que de quelque manière que Christ agit, il se trouverait dans un
fâcheux dilemme ; mais ils firent l'expérience que la
loi dont ils se servaient pour condamner la femme, les condamnait eux-mêmes aussi bien qu'elle. Christ les laisse user de la
loi ; puis quand celle-ci les a tous condamnés, il introduit la grâce.
La loi est donnée pour les iniques (1 Timothée 1 v.9).
A quoi sert-il de dire à un homme
juste (*) : « Tu ne convoiteras pas ! » Si la convoitise n'est pas en lui,
le commandement lui est inutile
; et si la convoitise est là,
que peut faire la loi, sinon le condamner
et nier sa justice ?
(*) A
la seule exception du Seigneur Jésus, il n’y a jamais eu aucun homme naturel
qui ait été juste ! « Ils se sont tous détournés, ils se sont tous
ensemble corrompus ; il n’y a personne qui fasse le bien, non pas même un
seul. » (Psaume 14 v.3) ! D’autre part, il y a des hommes, qui, par
la nouvelle naissance, sont justifiés par l’œuvre de Christ, et le nouvel homme
en eux, lui, ne convoite pas, car seul le vieil homme convoite, mais il ne peut
le faire, si il est tenu dans la mort !
Mais, la loi n'a jamais été donnée qu'à cet effet,
et s'il en est ainsi, nous devrions comprendre pleinement ce que c'est que
d'être « délié de la loi » (Romains 7 v.6).
« 1
Ignorez-vous, frères, (car je parle à gens qui entendent ce que c’est que la
loi,) que la loi a autorité sur l’homme aussi longtemps qu’il vit ? 2 Car la femme qui est soumise à un
mari, est liée à son mari par la loi, tant qu’il vit ; mais si le mari meurt, elle est déliée de la loi du mari.
3 Ainsi donc, le mari étant vivant,
elle sera appelée adultère si elle est à un autre homme ; mais si le mari
meurt, elle est libre de la loi, de sorte qu’elle n’est pas adultère en étant à
un autre homme. 4 C’est pourquoi,
mes frères, vous aussi, vous avez été
mis à mort à la loi par le
corps du Christ, pour être à un autre, à celui qui est ressuscité d’entre les morts, afin que nous
portions du fruit pour Dieu. » (versets 1-4).
Pour nous faire comprendre, l'apôtre
s'empare ici du principe de la résurrection et l'applique à la loi.
Comparant la loi au mari d’une femme, l’apôtre dit
au juif, ou à toute personne se plaçant sous la loi : la loi a été votre premier mari, mais maintenant
vous en avez un autre, la mort
(*) vous ayant délivré du premier ; et étant ressuscité en Christ (**),
en tant que nouvel homme, vous êtes liés à Christ, en
vertu du seul principe de la grâce.
(*) il
s’agit de la mort du croyant avec Christ (Colossiens 2 v.20), le vieil homme a
été crucifié avec Lui (Romains 6 v.6)
(**) Ephésiens
2 v.6 ; Colossiens
2 v.1 ; Colossiens
3 v.1
Nous ne sommes pas corporellement
ressuscités, mais nous avons part à la mort et à la
résurrection de Christ.
La loi est un mari
; — Christ ressuscité est
un autre mari. Nous ne pouvons pas avoir
les deux maris en même temps.
La loi nous oblige à n'en avoir qu'un.
La loi ayant été pour moi, comme un premier mari, j'en suis délivré par la mort. Ici s’arrête l’image de la loi comme mari, car ce n’est pas la loi qui meurt, mais j’en suis délivré par la mort de ce que je suis naturellement comme fils d’Adam, mon vieil homme étant été crucifié avec Christ à la croix, c’est moi, en tant que vieil homme qui suis mort ! (*)
(*) « Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi … » (Galates 2 v.20)
Par le fait que, en tant que vieil
homme, je ne suis moralement pas capable de répondre à une ou plusieurs de ses
justes exigences (*), la loi ne
peut que me condamner à la mort, et ainsi me tue : je meurs donc ! Etant mort,
les droits de la loi sur moi-même
sont anéantis ; — le lien,
par lequel j’étais dans l’obligation morale de respecter cette loi, est rompu.
(*) Il est impossible à un homme naturel, fils d’Adam, ne serait-ce que de ne pas convoiter !
Ce n'est
évidemment pas que nous soyons morts personnellement de manière
corporelle !
Ce n’est pas que
la loi ait jamais été abrogée, car c'est chose
impossible.
Mais nous sommes morts à la loi par
le corps de Christ (verset 4), parce que la malédiction de la loi a été placée tout
entière sur Christ. Il est mort sous la malédiction.
La loi a usé ses armes contre moi en frappant Christ.
Elle a fait
contre lui tout ce qu'elle
pouvait en fait de malédiction, elle s'est épuisée elle-même
entièrement contre Christ, et Christ en est sorti par la résurrection.
En lui-même, Il était parfait,
toutefois ayant été fait péché pour moi,
la loi fit tomber la malédiction, qui m’était destinée, sur lui ; et que peut-elle faire de plus que de le
maudire ? Christ ayant été maudit, ayant été mort, la loi rencontre
la limite de son domaine d’application ! Elle a perdu tout son pouvoir sur lui !
Mais Christ n’est pas resté dans la mort, il a été ressuscité par la gloire du
Père (Romains 6 v.4).
Son corps est un corps de
résurrection ! Le corps sans péché, que le Seigneur a pris, devait
pouvoir mourir, afin être l’agneau de Dieu, tandis que
son corps de résurrection ne peut pas
mourir, il n’est plus lié aux lois (*) de la
première création, auxquelles il s’était volontairement soumis, bien qu’il était l’auteur de ces lois naturelles (*)
et qu’il leur restait toujours supérieur, en tant que Dieu, mais jamais en tant
qu’homme.
(*) il est clair qu’il s’agit des lois naturelles comme la loi de la gravité, et non pas la loi donnée de Dieu à son peuple terrestre
Maintenant qu'il est ressuscité, que peut bien lui faire la loi ? Christ est-il sous la loi maintenant ? Non assurément ! Il est dans une position toute nouvelle, « assis à la droite de la majesté dans les hauts lieux » (Hébreux 1 v.3). C'est là qu'il est maintenant !
C’est
cette position de Christ qui est appliquée au chrétien par la foi.
C’est ce que l’apôtre Paul nous apprend dans l’épître aux Ephésiens : « Chap.1 … 3 Béni soit le Dieu et Père de notre seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ ; … Chap.2 … 6 et nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le christ Jésus, … » (Ephésiens 1 & 2)
Les Juifs étaient de fait sous la loi,
c’est à eux que Dieu l’a donnée par son serviteur Moïse, et rappelée par les
prophètes ! Mais, on doit constater qu’un grand nombre de chrétiens,
pour ne pas dire presque tous ceux qui en portent le nom, se placent eux-mêmes sous la loi. Ils
perçoivent la vie chrétienne comme des règles
à respecter, règles morales tirées de la Parole de Dieu (donc souvent
justes en elles-mêmes) que leur enseignent les prédicateurs du cercle dans
lequel ils évoluent ! Hélas, ils sont « virtuellement » sous la loi, dans leur manière de penser et dans la crainte
de contrevenir à ces règles ! Bien souvent cette crainte n’est que
vis-à-vis de leur communauté ! Cependant pour bien des âmes sincères, il
s’agit d’une crainte servile, craignant la colère de Dieu ! Elles sont
dans un état d’esclavage !
Dieu
m’a affranchi, et m’a placé hors de portée de la loi !
« Jean 8 … 32 et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. … 36 Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. » … « Romains 6 … 18 Mais ayant été affranchis du péché, vous avez été asservis à la justice … 22 — Mais maintenant, ayant été affranchis du péché et asservis à Dieu, vous avez votre fruit dans la sainteté et pour fin la vie éternelle. » … « Romains 8 … 2 car la loi de l’Esprit de vie dans le christ Jésus, m’a affranchi de la loi du péché et de la mort … » … « Galates 5 - 1 Christ nous a placés dans la liberté en nous affranchissant ; tenez-vous donc fermes, et ne soyez pas de nouveau retenus sous un joug de servitude. »
Mais ici j'apprends comment Dieu
n’a affranchi : Christ vient et
prend ma cause en main. Je le vois
prenant ma place comme Médiateur. La foi
m'applique tout ce qu'il a
fait, tout ce en quoi
il est entré pour moi.
J'ai ma place en Christ
(et seulement en Lui) dans sa qualité de second Adam ressuscité.
C’est la place que j’obtiens en tant
que nouvel homme, ce que je suis devenu par la nouvelle naissance.
Christ vient et me donne une part à la
position qu'il occupe lui-même.
Que m'importe la loi dans une telle position ? Il est vrai qu'elle me condamnait !
Mais voici la raison pour laquelle je suis hors de portée de sa condamnation :
Pendant les trois heures de ténèbres et
d’abandon de la croix, dans le corps de Christ, Dieu a satisfait lui-même à tous les droits
que la loi avait sur moi, et désormais
j'ai une vie en Christ qui
est au delà des atteintes de la loi. C’est la vie divine
et éternelle que j’ai reçue lors de ma nouvelle naissance ! C’est la vie du nouvel homme animée
par le Saint Esprit !
J'ai la vie en lui,
car le lien avec la loi,
« mon premier mari » est rompu par la mort, et n'existe plus.
Le chrétien est mort
à la loi.
Est-ce que ceci enlève à la loi son autorité et sa
puissance ? Nullement. Je
connais le pouvoir de tuer que possède de la loi ! Mais je connais ce pouvoir, comme
en en étant délivré, car
la loi m’a déjà tué ! Elle a trouvé le péché en moi, elle a
non seulement prononcé le jugement en malédiction et la condamnation à mort, mais elle a exécuté ce jugement en malédiction et en
condamnation à mort en la personne de Christ, le Seigneur
Jésus, mon Seigneur et mon Sauveur !
Le résultat c’est que, désormais, je peux en parler
en paix, et plein d’assurance. Ce n'est pas
à la loi que je suis uni
maintenant, mais à « mon
nouveau mari », au
Seigneur Jésus, auquel je suis
uni par la foi.
Dieu n’exige dès lors plus, par une
ordonnance, au mauvais arbre qu’est mon vieil homme, mon être moral naturel, de
porter du fruit qui lui convient ! Dieu
a greffé une pousse entièrement nouvelle, le nouvel homme,
dont Christ est la vie « afin que nous portions du fruit pour
Dieu » (v.4).
Vous voyez donc que si vous êtes sous la
loi de quelque manière, vous êtes sous la malédiction. Vous avez du péché dans votre chair. La loi le tolérera-t-elle ?
Croyez-vous qu'elle
vous lâchera ? Peut-elle
vous délivrer du péché ? Ne dites pas que la loi possède une
puissance sanctifiante. Quand vous vous placez sous la loi, ce n'est
pas que vous désiriez être bon, mais vous ne voulez pas reconnaître que
vous êtes mauvais. Vous espérez, tirer
quelque chose de bon de votre cœur, si jusqu'à présent vous n'y avez pas
réussi. Or, si Dieu attend quoi que ce soit de moi, je suis hors d'état de le lui présenter.
Dans les faits, Dieu nous laisse souvent sous la loi, et quelle en est la
conséquence ? Le péché, la racine qui habite en moi, qui agit contre la loi devient
transgression positive, en produisant des fruits, c’est-à-dire des
péchés et ainsi, le péché est rendu par le commandement excessivement pécheur
(verset 13).
Et non seulement cela, mais les motifs du péché sont
excités en moi par l'interdiction de la loi et la volonté s'élève
contre le frein, pour produire la
mort et la condamnation.
On entend dire souvent que retirer un homme
de dessous la loi, c'est le laisser sans frein. Cela est vrai, s'il n'y a pas de réalité
dans la vie de Christ ; — mais
Christ vit à Dieu, — et nous
vivons à Dieu en lui (Romains 6 v.10).
Je vous défie d'être sous la loi avec la conscience de la sainteté de Dieu.
Sous ce régime,
vous ne pourriez pas plus vous maintenir un seul moment dans la présence de sa sainteté,
que d'entrer en lutte avec sa puissance.
La loi exige la justice et la vraie
sainteté. Elle
ne s'informe, pas si vous vous servez d'elle pour votre justification ou comme
règle de conduite. Elle vous prend sur son propre terrain.
« Car quand nous étions dans la chair, les passions des péchés, lesquelles sont par la loi, agissaient dans nos membres pour porter du fruit pour
la mort » (verset 5).
Ceci n'était pas la faute de la loi.
La loi de Dieu est sainte. «
Mais le péché,
ayant trouvé une occasion par le commandement, a produit en moi toutes les convoitises »
(verset 8).
Tant
qu'il y a en nous une volonté, la
loi doit nous condamner, car cette volonté résiste à la loi et à l'autorité
de Dieu. La loi ne parle pas d'une nouvelle nature ; elle dit : produisez-vous ce que Dieu demande ?
La loi n'admet aucune excuse : elle serait une mauvaise loi si elle le faisait.
Aimez-vous
Dieu de tout votre cœur ? Non, vous ne le faites pas, vous mentez si vous osez prétendre le
contraire. Eh!
bien, c'est là du péché, et vous êtes maudit. L'effet,
produit en nous par une volonté refrénée par la loi, est de pousser cette
volonté contre la loi qui s'oppose à elle.
« Mais
maintenant nous avons été déliés
de la loi, étant morts
dans ce en quoi nous étions
tenus, afin que nous servions en nouveauté d'esprit et non en vieillesse de lettre
» (verset 6).
C'est une délivrance.
Si en lisant ce verset vous n’arrivez pas à comprendre
qu’il est question d’une délivrance
réelle, c’est que vous ignorez que vous êtes l’esclave de la loi !
Comment
obtenons-nous cette délivrance ?
Cette délivrance réelle s’obtient en mourant à la loi ! « Etant morts
dans ce en quoi nous
étions tenus » (verset 6). Je mourus sous la loi, et c'est de cette manière que j’en suis délivré
(comparez Galates 2 v.19 : « …
moi, par la loi, je suis mort à la loi, afin
que je vive à Dieu »). La loi
n'est pas morte. Elle est en pleine vigueur contre
tous ceux qui sont sous sa puissance. Mais
le vrai croyant est mort sous elle. Elle l’a tué par sa justice.
C'est le ministère de la mort (voyez 2 Corinthiens 3
v.6-11) (*).
Ce ministère fut écrit sur la pierre, dans ses exigences ; et j'ai une nature qui n'y satisfait pas.
Il ne négligera, ni ne modifiera celles-ci, et il m'a condamné à cause de ma
désobéissance, et maintenant il
a eu tout son effet, mais c’est en Christ, à la croix, que cela a pu avoir lieu !
Christ,
s’y est identifié avec moi,
à la nature de mon
vieil homme ! Pour que la sentence prononcée par la loi à mon égard puisse s’exécuter par la mort du Seigneur
Jésus, mort
qui par la foi et par grâce m’est appliquée !
(*) « … Dieu, 6 qui nous a rendus propres aussi pour être des ministres de la nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l’esprit, car la lettre tue, mais l’Esprit vivifie.
7 (Or si le ministère de
la mort, gravé en lettres sur des pierres, a été introduit avec gloire, de
sorte que les fils d’Israël ne pouvaient arrêter leurs yeux sur la face de
Moïse, à cause de la gloire de sa face, laquelle devait prendre fin, 8 combien plus le ministère de l’Esprit
ne subsistera-t-il pas en gloire ! 9
Car si le ministère de la condamnation a été gloire, combien plus le ministère
de la justice abonde-t-il en gloire ! 10
Car aussi ce qui a été glorifié n’a pas été glorifié sous ce rapport, à cause
de la gloire qui l’emporte de beaucoup. 11
Car si ce qui devait prendre fin a été introduit avec gloire, bien plus ce qui
demeure subsistera-t-il en gloire ! » (2 Corinthiens 3 v.6-11)
Ainsi, par la foi en Christ, j'ai
là ma place en Lui. Par
la foi, je suis placé en Christ,
j'ai une part avec lui. Un
homme s'associe à un autre homme, et lui donne tout le profit de l'association, et tous les avantages que l'affaire dont il s'agit avait déjà
obtenus, sans que celui-ci ait concouru en aucune manière à
les acquérir. C'est ainsi que nous tous, vrais croyants,
sommes associés à Christ. Toutes les dettes sont payées par Lui
; et j'ai une part dans tout ce qui est à Christ. Du côté de Christ tout a été grâce,
car moi je n'avais rien
apporté, et absolument rien à pouvoir apporter !
« Nous
avons été déliés de la loi, … en sorte que nous servions en nouveauté d'esprit, et non pas en vieillesse de lettre »
(verset 6).
Ce n'est pas une lettre qui exige, mais
c'est un esprit qui me conduit
dans ce qui est agréable à Dieu, comme participant à sa nature, — aux
désirs et aux joies de celle-ci, — dans la puissance de l'Esprit saint. Ce n'est pas une loi
qui me maudit parce que j'ai violé ses commandements, mais c'est ce qui
me donne part à la justice,
telle qu'elle est en Christ devant Dieu.
« Que
dirons-nous donc ? La loi est-elle
péché ? — Qu'ainsi n'advienne ! Mais je n'eusse pas connu le péché, sinon par la loi » (verset 7).
Mais la loi ne me guérissait pas du
péché ; au contraire, elle l'excitait ; et puis elle venait à moi et apportait
la mort à mon âme. Elle est donc bonne en ce qu'elle montre le besoin que nous avons de Christ.
Mais est-ce que, apporter la mort à
l'âme d'un homme, convertira l'homme
? Jamais. Quand
un homme dit : « Je
n'eusse pas connu le péché, sinon par la loi
», il parle de la connaissance
du péché dans sa conscience,
car il est évident qu'il connaissait
le péché et qu'il péchait
chaque jour.
« Or
moi, étant autrefois sans loi, je
vivais » (verset 9)
« Je vivais »
dans « un certain repos », mais, sans
me douter que j'amenais ainsi
la condamnation
et la mort sur mon âme.
« Mais
le commandement étant venu, le
péché a repris vie » (verset 9)
J’ai dû faire l’expérience que je n’aboutissais à rien, en
voulant combattre le péché
en pensant à la défense, et par conséquent à la chose défendue, étant donné que la convoitise était bien présente dans
mon cœur naturel !
Pour pouvoir obtenir
la victoire sur le
péché, il me faut détourner mes regards
du péché, et de la loi qui le défend, et possédant
la vie divine et éternelle, en tant que nouvel homme, j’en suis rendu capable, par la puissance d’un nouvel objet,
à savoir Christ, qui remplit le cœur renouvelé par le Saint Esprit !
« Et
le commandement même qui était donné pour la vie, a été trouvé pour moi pour la mort » (verset 10).
Cet effet n'est pas imputable au commandement : il
avait été donné pour la vie,
si l'homme avait su le garder, mais l'homme
étant pécheur, le commandement a été un commandement pour la mort.
Deux versets sont à mettre en
parallèle ou plutôt en contraste :
« Quand
nous étions dans la chair, les passions des
péchés, lesquelles sont par la loi,
agissaient dans nos membres pour porter du fruit pour la mort » (Romains 7 v.5)
« Or
vous n’êtes pas dans la chair,
mais dans l’Esprit, si du
moins l’Esprit de Dieu habite en vous
; mais si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, celui-là n’est pas de lui. »
(Romains 8 v.9)
Cette expression : « être dans la chair », nous présente la condition véritable et la vraie position de l'homme naturel. Il est devant Dieu « dans la chair », dans la nature misérable et pécheresse de l'homme déchu. Tel est l'état de l'homme, fils d’Adam, telle est la condition dans laquelle le fils d’Adam se trouve ! Il n'est pas un homme mort et ressuscité.
Est-ce que la loi le vivifie ? Non, la loi ne peut pas donner la vie
(Galates 3 v.21 : « … s’il avait été donné une loi qui eût le pouvoir de faire vivre, … »). Elle promet
la vie à l'homme mais seulement après qu'il aura accompli la loi et
qu'il lui aura obéi en tous points !
Mais comment l'homme peut-il arriver là sans la vie divine ? Comment peut-il obéir dans une chair de péché ?
Il ne nous est pas possible d’y arriver
aussi longtemps que nous sommes
dans la chair et sous la loi ! Ecoutez le jugement que porte à cet
égard l'Ecriture : « Ceux qui
sont dans la chair ne peuvent point plaire à Dieu ;
car la pensée de la chair ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi
elle ne le peut pas
» (Romains 8 v.6-7).
La loi
ne donne ni la vie, ni l'Esprit, et pour obéir
j'ai besoin de tous les deux.
Tout
homme est « dans la chair », jusqu'à ce qu’il soit « mort et ressuscité avec
Christ ».
La différence entre les 2 versets en tête de ce paragraphe montre bien cette dualité : « … , quand nous étions dans la chair, les passions des péchés, lesquelles sont par la loi, agissaient dans nos membres, pour porter du fruit pour la mort » (Romains 7 v.5), et «Or vous n'êtes pas dans la chair (1*), mais dans l'Esprit, si du moins l'Esprit de Dieu habite en vous; mais si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, celui-là n'est point de lui (2*) » (Romains 8 v.9). La loi et la chair vont ensemble : elles sont en corrélation l'une de l'autre. La loi a affaire avec l'homme, comme homme naturel (3*), c’est-à-dire avec l'homme dans la chair, fils d’Adam, avec l'homme avant qu'il ait reçu le Saint Esprit qu'il obtient en vertu de la rédemption.
(1*) Pour ne pas être dans la chair, il faut appartenir à la nouvelle création, il faut être un homme nouveau, qui lui possède la vie divine et éternelle par la nouvelle naissance, résultat de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus !
(2*) Celui qui n’a pas l’Esprit de Christ, n’est pas né de nouveau, et par conséquent n’est pas de Lui !
(3*) Ce que reste le vieil homme du chrétien, mais ce vieil homme a été crucifié avec Christ, il est mort pour la foi !
Il est ici utile de bien faire la
différence entre « le péché en moi », et « le péché sur
moi » ! L’un étant la racine, qui a besoin de l’activité du vieil
homme pour se manifester, l’autre étant ce que manifeste le vieil homme, le
fruit produit, lorsque ce vieil homme n’est pas tenu, par la foi et la
puissance du Saint Esprit dans la mort ! Lire à ce sujet le message
n°22
intitulé « Le péché en
moi et le péché sur moi, nuance très importante ! »
Et quel est l'effet de l'action de la loi ? «
Les passions des péchés, lesquelles sont par la loi,
agissaient dans nos membres pour porter du fruit pour la mort » (Romains 7 v.5). — « Le péché, ayant trouvé une occasion
par le commandement, a produit en moi toute convoitise » (Romains 7 v.8). « Le péché fut rendu par le commandement
excessivement pécheur » (Romains 7 v.13). Ces passages démontrent sans aucun doute que l’action de la loi ne
peut pas produire la sainteté !
La
loi est spirituelle, mais « moi », mon vieil homme est charnel.
« Car
nous savons (1*) que
la loi est spirituelle, mais moi (2*),
je suis charnel, vendu au péché »
(verset 14).
(1*) c’est par la foi que nous savons.
(2*) le « moi » est mon vieil homme dont la nature est et reste charnelle, ce qui se manifeste lorsqu’il n’est pas laissé dans la mort, là où la mort de Christ l’a placé ! Ce n’est aussi que par la seule puissance de vie du nouvel homme, à savoir le Saint Esprit, que ce vieil homme peut être tenu dans la mort, et ne pas répondre aux sollicitations du péché, car il est vendu au péché !
Remarque importante : le
sens du « nous » et
du « moi » dans
Romains chapitre 7
1. Le « nous » se réfère aux chrétiens, dans leur état normal, et dont les regards ne sont pas fixés sur eux-mêmes mais, par la foi, sur la personne du Seigneur Jésus, étant en tant que nouvel homme, en Christ ! Ils sont ainsi vus, et se voient aussi dans leur position spirituelle, ainsi considérée en Christ.
2. Le « moi » se réfère à une personne, possédant la vie divine, née de nouveau, mais qui s’aperçoit que le péché habite en elle, et s’aperçoit que la chair, son vieil homme, est toujours prêt à répondre aux sollicitations du péché qui habite en elle. Elle fixe les regards sur elle, sur son « moi », sur ce qu’est son vieil homme et pas sur Christ et sur la perfection de son œuvre à la croix. Se plaçant sous la loi, elle est au désespoir, et crie pour être libérée de cet esclavage.
Ainsi Paul ne pouvait pas dire : nous sommes charnels.
« Nous » savons que la loi est spirituelle : elle ne laisse rien passer inaperçu, quant à la position d'un homme devant Dieu. Elle juge les motifs et les intentions du cœur, selon le jugement pénétrant de l'Esprit, et selon la lumière de la nature de Dieu.
Mais quand l'apôtre dit : « Je suis charnel », il parle de la
conscience individuelle, d’un croyant, dans l’état décrit plus haut. Les chrétiens, comme tels, sont « dans l'Esprit » ; ils ne sont pas charnels : « Or vous n'êtes pas dans la chair, mais dans l'Esprit » (Romains 8 v.9). Il reste néanmoins vrai que la chair est en nous, mais si nous
marchons par l'Esprit, nous ne sommes pas
« dans la chair »,
car dans l'Esprit il y a
la puissance et la liberté selon Dieu.
Ici, l’homme, qui s’exprime en disant « je suis charnel », n'est pas délivré, mais il voudrait trouver en lui, une capacité propre, pour agir vis-à-vis du mal, alors que sa volonté qui a été renouvelée, cherche la justice selon les désirs d'une nouvelle nature. La conscience individuelle de l'homme fait la découverte de ce qui est dans le cœur de l'homme, son cœur naturel, mais en présence de la loi qui juge l'ensemble du résultat.
On aura remarqué que dans ce paragraphe, depuis le verset 12 jusqu’au verset 24, l’apôtre utilise constamment « Je », « Moi », et pas une seule fois « Christ » ou « l’Esprit ». Il faut attendre le dernier verset (v.25) du paragraphe pour enfin trouver la mention de « Jésus Christ notre Seigneur » !
De quoi est-il question tout le long du chapitre 7 ?
Dans ce dernier paragraphe du chapitre 7, la
question n’est pas de savoir si l'Ecriture nous y présente un homme renouvelé
ou non. Bien qu’il apparaisse évident qu'il y
est question d'un homme renouvelé, car cet
homme aime la loi de Dieu
selon l'homme intérieur ; mais c'est d'un homme qui est sous la loi qu'il s'agit. Paul,
parle de l'effet de la loi, comme
mesure de justice, sur la conscience, lorsqu'il n'y a dans l'homme aucune force.
On ne
comprendra jamais le dernier paragraphe de ce chapitre 7 de l'épître aux
Romains, jusqu'à ce qu'on ait bien saisi qu'il y
est question des effets de la loi sur un homme qui est sous la loi.
Celui
dont l'apôtre parle veut toujours
faire le bien et ne peut
jamais y parvenir. Il y a chez lui un manque absolu de puissance.
N'avez-vous pas besoin de puissance pour vivre
saintement ? La loi ne vous donnera jamais de force. Elle
est aussi impuissante pour sanctifier,
qu'elle est puissante pour maudire.
L'apôtre ne s'occupe ici que du moi. Jusqu'à ce que Christ soit connu comme un Sauveur, et que la puissance de l'Esprit intervienne, nous affranchissant et occupant notre âme, non plus
du « moi », mais de ce que Dieu est, de ce qu'il a fait pour nous, et de ce qu'il place devant nous, dans l'amour
qui nous garde pour nous en faire jouir !
Tant que nous pensons à ce que nous avons à faire, à ce que nous devons être, nous sommes occupés de nous-mêmes. Nous nous débattons comme un homme dans un marais, à cause de la nature du sol sur lequel nous nous trouvons. Pendant que nous tâchons de retirer un pied, l'autre s'enfonce davantage. C'est donc un Sauveur qu'il nous faut.
Supposons que nous parlions de la question de la paix avec Dieu, ne croyez-vous pas que
si vous étiez plus
saint, vous auriez plus de paix avec Dieu ? Oh ! sans doute, me
répondez-vous. Mais s'il en est ainsi, votre
sainteté ajoute donc quelque chose à la valeur du sang de Christ, ou bien vous ne vous reposez pas sur ce sang,
comme faisant la paix pleinement et absolument. La
réponse donnée en est la preuve.
Alors,
la sainteté n'est-elle donc pas nécessaire ? Eh bien, NON, que du contraire !
La question est posée de cette manière un peu provoquante, pour
montrer que je ne peux pas avoir
la paix de cette manière, parce que le fruit de sainteté en moi n'atteint pas, et ne
se mesurera jamais à la sainteté de Dieu, parce que
Dieu ne veut pas que la mesure de sa propre sainteté soit
rabaissée
au niveau de la
mienne.
Par contre,
en Christ, nous sommes rendus
co-participants
de sa
sainteté. Ainsi la recherche de la sainteté de la manière
décrite plus haut n’est pas la bonne, il est impossible de devenir saints de
cette manière ! La sainteté nous est donnée, par la communication
de la nature divine ; elle
est pratiquement entretenue en nous par la connaissance que nous
avons que Dieu est
« pour nous
», et dans la
paix avec lui, paix que Christ a faite parfaitement, et qu'il donne à celui qui croit.
Comme nous l’avons déjà remarqué plus haut, les
versets 15 à 23, sont pleine de « Je, Je, Moi, je ». Pour
que nous apprenions la leçon, Dieu veut nous laisser nous rassasier de nous-mêmes, jusqu’à en être dégoûté, alors nous trouverons le vrai bonheur, par la foi, en découvrant, qu’il nous reçoit en grâce, et qu’ainsi nous en ayons fini avec la loi et avec nous-mêmes !
Cela se traduit par ce verset : « Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de
mort » (verset 24)
La
puissance de Dieu est devenue nécessaire.
Si,
par la grâce, nous avons reçu une
volonté de faire le bien, il faut que nous obtenions encore la force pour l'accomplir.
Est-ce que l'homme est amené
à la paix peu à peu ? — Non, mais il
est amené à renoncer à l'effort
d'y faire arriver la chair, et à reconnaître qu'il
n'y a en lui aucun bien, aucune force pour faire le bien. Alors il dit : « Qui me délivrera ?
».
Il apprend qu'il a un « moi » corrompu, et qu'il a besoin de quelqu'un qui le délivre,
d'un Sauveur. Tout est changé maintenant. Il regarde vers un autre que lui-même pour accomplir ce qu'il ne sait pas faire, et il trouve que tout est déjà fait. L'homme
est ramené à son véritable niveau ;
alors Dieu entre sur la scène,
et l'homme « rend grâces à Dieu par Jésus Christ
». C'est
ainsi que l'homme reçoit de la
puissance en apprenant qu'il n'en possède aucune,
et en recevant la paix avec
Dieu par le sang de Jésus, en comprenant qu'il n'avait pas la
paix.
Prenant son niveau, il est abaissé ; — il
découvre qu'il est pécheur
et incapable de se corriger et d'arriver ainsi à Dieu ; — et alors Christ a dû mourir pour cela.
« Car Christ, lorsque
nous étions encore sans force, est mort au temps convenable pour
des impies » (Romains 5 v.6). Mais il y a ici non seulement de la force pour le
combat, de manière à rendre l'homme satisfait de sa victoire, et à lui faire
obtenir ainsi la paix ; il y a la
connaissance d'une complète délivrance, accomplie par Dieu, de l'état dans lequel nous nous
trouvions et à la conscience
duquel nous avions été amenés : nous avons le salut et la paix.
J'apprends à connaître ce que je suis comme homme, et cela me rend misérable ; j'apprends à connaître ce que Dieu est pour moi, et cela me rend heureux. De plus, la résurrection qui a effacé toute trace de condamnation, m'introduit dans un état de choses nouveau, où l'Esprit donne la liberté, et nous communique l'espérance de la gloire vers laquelle elle nous conduit.
Ainsi nous apprenons, en premier lieu, que nous
ne pouvons avoir deux maris à la fois ; ensuite, la doctrine que la loi
provoque le péché ; puis nous
voyons l'homme placé sous la loi, afin qu'il puisse acquérir ce
qu'on appelle de l'expérience. Dans tout cela il
s'agit toujours du moi, et ce n'est
qu'à la fin que nous trouvons Christ et un Sauveur,
et que nous « rendons grâces
», quoique les deux natures restent
les mêmes ; seulement la
nouvelle nature marche dans la grâce, et l'ancienne est tenue pour morte. Ainsi, comme doctrine, nous apprenons que nous sommes entièrement
délivrés de la loi, non pas
en affaiblissant la loi, mais en lui donnant au contraire toute sa
puissance, — mais cette puissance tue. Celui-là
affaiblit l'autorité de la loi, qui place l'homme en quoi que ce soit, sous
cette autorité, en lui laissant quelque espoir. Car le péché est dans la chair,
et la loi ne tolère point de péché,
mais elle maudit tous
ceux qui s'adonnent à ses œuvres pour les faire. Mélanger la grâce avec la loi,
c'est détruire l'obligation que celle-ci impose,
et renverser l'autorité de la loi qui s'exerce justement en condamnant. Nous
mourons à la loi, et ensuite
nous acquérons la position de Christ, étant délivrés par sa mort
et sa résurrection.
Après cela, la loi est appliquée à l'âme comme affaire d'expérience
dans cette sainte voie, pour amener
l'âme au sentiment de son impuissance
à accomplir la loi.
Il
est bien plus difficile de reconnaître
notre impuissance, que de reconnaître notre péché. La conscience nous parlera de péché, mais il faut une longue expérience pour que
nous reconnaissions que nous n'avons point de force, quoique nous sachions que c'est la vérité,
et pour que notre chair soit tellement réduite à néant, que nous n'ayons plus aucune confiance en elle;
pour que nous reconnaissions
qu'il n'y a de puissance, comme il n'y a de pardon que dans la grâce,
et que c'est la
découverte de ce que nous
sommes qui résout
définitivement la question de la paix
et de la puissance, car alors il s'agit de Dieu lui-même.
A ce message n°165 fait suite le message n°166 intitulé : « La vie dans l'Esprit, l'Esprit Saint en nous, et Dieu pour nous. »