Esaïe 6 v.1-8 : un Trône et un Autel ! Sais-tu Pourquoi ?

Ce message s’inspire de la publication « Le trône et l'autel - Esaïe 6: 1-8 »  , parue dans le Messager Evangélique de 1863.

 

CONTENU

Lecture du chapitre 6 versets 1 à 8 du prophète Esaïe : 1

Deux objets dignes d’attention: le trône et l’autel 2

Le trône. 3

Saint, saint, saint, est l’Éternel des armées. 3

Malheur à moi ! car je suis perdu.. 4

Ce que je suis par nature, et pas seulement ce que j’ai fait 5

En réponse à la lumière du trône : l’autel 6

L’œuvre de Dieu purifie parfaitement 7

Appel à venir à l’autel de la grâce. 8

Pour conclure. 10

 

Lecture du chapitre 6 versets 1 à 8 du prophète Esaïe :

1 L’année de la mort du roi Ozias, (*) je vis le Seigneur assis sur un trône haut et élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple. 2 Des séraphins se tenaient au-dessus de lui ; ils avaient chacun six ailes : de deux ils se couvraient la face, et de deux ils se couvraient les pieds, et de deux ils volaient. 3 Et l’un criait à l’autre, et disait : Saint, saint, saint, est l’Éternel des armées ; toute la terre est pleine de sa gloire ! 4 Et les fondements des seuils étaient ébranlés à la voix de celui qui criait, et la maison était remplie de fumée. 5 Et je dis : Malheur à moi ! car je suis perdu ; car moi, je suis un homme aux lèvres impures, et je demeure au milieu d’un peuple aux lèvres impures ; car mes yeux ont vu le roi, l’Éternel des armées. 6 Et l’un des séraphins vola vers moi ; et il avait en sa main un charbon ardent qu’il avait pris de dessus l’autel avec des pincettes ; 7 et il en toucha ma bouche, et dit : Voici, ceci a touché tes lèvres ; et ton iniquité est ôtée, et propitiation est faite pour ton péché.

(*) date : A.C. 758.

8 Et j’entendis la voix du Seigneur qui disait : Qui enverrai-je, et qui ira pour nous ? Et je dis : Me voici, envoie-moi. …  (Esaïe 6 v.1-8)

Deux objets dignes d’attention: le trône et l’autel

Nous avons surtout à remarquer deux objets dans ce passage si parlant des Ecritures, savoir le trône et l'autel ; et de plus nous apercevons l'action produite par ces deux objets sur l'âme du prophète.

La scène tout entière est pleine d'intérêts et d'instructions.

Le but recherché dans ce message est d’ouvrir les yeux du lecteur pour qu’il puisse découvrir les instructions des plus fondamentales pour le chrétien d’aujourd’hui ; et ainsi contempler cette scène et la comprendre correctement.

Il n’est peut-être pas inutile de lire le message n°1 intitulé : « Qu’est qu’une vraie conversion ?  Qu’est-ce qu’un vrai croyant ? ». La méditation sur Esaïe 6 va cependant bien au-delà de la conversion. Evidemment, Esaïe possédait déjà la vie divine et éternelle, comme tous les vrais croyants de l’Ancien Testament. Mais il a dû, devant cette vision, faire l’expérience que devrait aussi faire chaque croyant de l’ère de la grâce : avoir conscience de la lumière divine qui dévoile tous les recoins de l’homme naturel, nature qui est opposée à Dieu, et qui ne peut subsister devant le trône de jugement. Mais aussi, avoir la pleine assurance que l’œuvre accomplie sur l’autel, la Croix de Christ, répond parfaitement à cet état ! Christ se chargeant, non seulement de mes péchés, mais s’identifiant complètement à ma nature pour qu’elle subisse le jugement divin, c’est-à-dire sa mort morale, et pour naître de nouveau, en tant qu’homme nouveau, en vertu de la résurrection du Seigneur Jésus. La même lumière scrute l’homme nouveau, et n’y trouve alors que les effets produits par l’œuvre accomplie à l’autel de la grâce !

Cette méditation aidera l’authentique chrétien, à réaliser, d’une part, le sérieux de cette lumière pénétrante et d’autre part, trouver une pleine assurance devant ce trône, tout jugement ayant été prononcé sur la victime liée sur l’autel. Réalisant que c’est la victime même qui se trouve assise sur le trône du tribunal de Christ (2 Corinthiens 5 v.10) !

Pour tous ceux qui ne sont pas passés par une vraie conversion, cette méditation montrera l’état de perdition dans lequel ils se trouvent. Elle leur montrera aussi qu’aujourd’hui, l’autel est encore disponible, la grâce est offerte, une vraie conversion est encore possible. Mais bientôt il sera trop tard, après que le Seigneur Jésus aura enlevé l’Eglise, Corps de Christ, ensemble des chrétiens authentiques (voir 1 Thessaloniciens 4 v.13-18), tous ceux qui n’auront pas accepté la grâce offerte aujourd’hui, croiront au mensonge (voir 2 Thessaloniciens 2 v.11-12) ! Ils devront alors comparaître devant ce même trône (Apocalypse 20 v.11-15), mais alors, il n’y plus d’autel, c’est la condamnation à passer l’éternité en enfer avec le Diable et ses anges !

Le trône

« L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône haut et élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple. » (v.1)

C'était là une vision solennelle et imposante.

Pour un pécheur (ce que tout homme est par nature, croyant ou pas), c'est toujours une affaire sérieuse que de se trouver devant le trône de Dieu avec la conscience accablée d’un poids très lourd à porter !  Ce poids consiste à réaliser que ce trône a des exigences, dont entre autres de ne pas convoiter, ce que par nature il m’est impossible de faire ! Cette exigence du trône ne pouvant pas être satisfaite, génère une très grande angoisse, un poids énorme que l’âme ne peut porter. C’est l’expérience faite par Esaïe, et que le Saint Esprit nous nous relate dans ce passage pour notre accroissement spirituel.

La lumière du trône manifeste notre véritable condition.

La lumière du trône lui manifestait sa véritable condition. Or quelle était cette lumière ?

C'était la gloire morale du Christ, comme nous le lisons dans l'évangile de Jean : « Ésaïe dit ces choses parce qu’il vit sa gloire et qu’il parla de lui. » (Jean 12 v.41). Christ

Christ est le parfait modèle auquel tous doivent être comparés.

L’important n’est pas de savoir ce que d'autres pensent de moi ou ce que j'en pense moi-même. La grande question est : que suis-je, envisagé dans la présence de Christ, Lui étant l’étalon de mesure ?

La loi peut me dire ce que je devrais être, ma conscience peut me dire que je ne le suis pas, mais je ne puis me former une idée juste de ce que je suis, que lorsque les rayons de la gloire de Christ m'environnent de leur éclat.

C'est alors que les replis intimes de mon cœur (*) sont découverts, que les secrets mobiles de mes actions sont révélés et que le fond de mon âme est mis au grand jour.

(*) pour rappel, le cœur est la partie la plus profonde de moi-même, là où seul Dieu voit, et où rien ne peut lui être caché. C’est comme le cœur d’un arbre, on ne peut y pénétrer plus profondément. Il ne s’agit pas du cœur de nos émotions, comme beaucoup de prédicateurs de nos jours le présentent !

Saint, saint, saint, est l’Éternel des armées

Vous vous posez peut-être la question de savoir ce que l’on entend par la gloire morale de Christ.

C’est cette lumière qui resplendissait sur toutes ses voies, tous ses actes et toutes ses pensées, pendant sa carrière dans ce bas monde.

C'était cette lumière-là qui sondait l'homme jusqu'au fond, qui manifestait la réalité de ce qu'il était, qui mettait au jour tout ce qui était en lui.

Il est impossible à n’importe qui, d'échapper à l'action de cette lumière. Lumière qui scrute, à l’image d’une « radiographie », la partie la plus secrète de l’être !

C'était comme un reflet de la pureté divine, à la vue de laquelle les Séraphins ne pouvaient que s'écrier : « Saint, saint, saint ! » (v.3).

Malheur à moi ! car je suis perdu

Est-il étonnant de voir Esaïe s’écrier : « Malheur à moi ! car je suis perdu » (v.5), lorsqu’il se vit dans la lumière de cette gloire ? Non, cela n’est absolument pas étonnant, c'était là le cri naturel d'un cœur qui avait été pénétré jusqu'au fond de lui-même par une lumière qui manifeste en plein toutes choses.

Nous n'avons pas de raison de croire qu'Esaïe fût, sous aucun rapport, plus méchant que ses semblables, et certainement pas plus que vous et moi ! Il ne nous est pas dit que la somme de ses péchés excédât celle des milliers d'hommes vivant autour de lui. Selon toute apparence humaine, il doit avoir été comme les autres.

N’oublions pas où se trouvait Esaïe lorsqu’il a dû s’écrier « Malheur à moi ! »

Esaïe ne se trouvait pas au pied de cette montagne de Sinaï, à cette montagne d’Exode 19, « à la montagne qui peut être touchée » (Hébreux 12 v.18), là où la loi, ce « ministère de la mort … ministère de la condamnation » (2 Corinthiens 3 v.7 & 9), avait été donnée du milieu des tonnerres, des éclairs, de l'obscurité, du tourbillon et de la tempête, où Moïse même dût dire : « Je suis épouvanté et tout tremblant » (Hébreux 12 v.21). Mais il était en présence de la gloire de Christ, le Seigneur Dieu d'Israël, quand il se vit lui-même souillé et perdu.

Tel était son état dans cette lumière qui manifeste les hommes et les choses, précisément tels qu’ils sont.

Scruté par cette lumière, il dit : « je suis perdu ». Il ne dit pas « malheur à moi, car je ne suis pas ce que je devrais être », ce que la loi exige, celle donnée de Dieu par Moïse. Non, il voyait plus loin que cela.

Il se voyait manifesté dans la puissance d'une lumière qui atteint dans les recoins les plus profonds de l'âme, et qui dévoile « les pensées et les intentions du cœur » (Hébreux 4 v.12).

Au grand jamais, jusqu’à ce jour, Esaïe ne s'était vu dans une telle lumière ! Jamais il ne s'était vu mesuré à une telle règle, ni pesé dans une pareille balance.

Il se voyait maintenant en présence du trône de Jéhovah, sans capacité quelconque de répondre aux exigences de ce trône, et dont l’étalon de mesure était la gloire morale de l’Homme Christ Jésus ! N’acceptant rien de moins !

D’un côté, Il voyait Jéhovah, le Seigneur « assis sur un trône haut et élevé » (v.1), et de l’autre côté, il se voyait lui-même, pécheur ruiné, coupable et sans ressource, à une immense distance de ce trône et de celui qui était assis dessus.

A l’ouïe du cri des Séraphins : « Saint, saint, saint » (v.3), la seule réponse qui pouvait sortir du secret le plus profond de son cœur, qui ne pouvait être que brisé, n’a pu être que « Souillé, souillé, souillé » !

Il découvrait un abîme de souillure et de culpabilité qui constituait un obstacle entre Jéhovah et lui-même ! Il lui était absolument impossible de franchir cet obstacle, n’ayant aucune capacité propre, ni aucun titre pour le faire !

Voilà où il en était dans ce moment solennel, lorsque ce cri s'échappa de son âme, vraiment convaincue de péché et de perdition : « Malheur à moi ! car je suis perdu » (v.5). Il était entièrement absorbé dans une seule pensée, sa ruine complète.

Il sentait qu'il était un homme perdu.

Il ne songeait pas à se comparer à d'autres ou à chercher autour de lui un pécheur plus méchant que lui. Ah ! non, une âme convaincue de péché par Dieu, ne pense jamais à de telles choses. Alors il n'y a qu'une seule pensée qui domine toutes les autres et cette pensée peut être formulée dans ces paroles « Je suis perdu » ou « C'en est fait de moi ».

Ce que je suis par nature, et pas seulement ce que j’ai fait

Il faut encore remarquer avec soin que le prophète ne s'occupe pas de ce qu'il a fait ou de ce qu'il a négligé de faire, quand il se trouve sous la lumière du trône qui lui donne la conviction de son péché. Non, ici, pour son âme, il ne s'agit pas seulement du mal qu'il a commis et du bien qu'il n'a pas fait. Il y a beaucoup plus que cela !

En un mot, ce qui le préoccupait, c'était son état et non ses actes.

Lorsqu’il dit « je suis », que veut-il dire ? Il « est » quoi ? Défectueux dans beaucoup de choses ? Très négligent dans l'accomplissement de ses devoirs ? Déplorablement éloigné de ce qu’il devrait être ? Non, certes pas !

De telles confessions et des confessions analogues ne pourront jamais exprimer en entier l'expérience d'un cœur qui a été éclairé par les brillants rayons du trône de Jéhovah.

S’il n’est que trop vrai que nous avons fait ce que nous n'aurions pas dû faire et que nous n'avons pas fait ce que nous étions tenus de faire, in fine, cela n'est que le résultat d'une nature complètement et fondamentalement corrompue ! Quand la lumière d'en haut nous illumine, elle nous conduit toujours jusqu'à la racine. Non seulement de feuille en feuille et de branche en branche, mais descendant par le tronc elle mettra à découvert les racines cachées, et les plus petites fibres de cette nature que nous héritons de nos premiers parents, par la naissance, et nous fera voir que nous sommes ruinés sans ressource.

C'est alors que nous sommes forcés de nous écrier : « Malheur à moi ». Non pas tant parce que ma conduite a été défectueuse, mais parce que ma nature est foncièrement corrompue.

C'est ainsi qu'Esaïe se tenait devant le trône de Jéhovah.

Oh ! quelle place pour un pécheur ! Là il n'y a pas d'excuses à présenter, pas de circonstances atténuantes ; là, il n'est pas question du blâme des hommes ou des choses. On ne voit là qu'un seul objet : c’est « le moi » dans sa culpabilité, sa misère et sa ruine ! Son histoire est bien vite racontée, elle se résume en un seul mot des plus solennels et des plus graves : « PERDU ».

Oui, le moi est perdu. C'est tout ce que l'on en peut dire.

Faites-en tout ce que vous voudrez, vous arriverez toujours au même résultat, savoir que le moi est perdu sans espérance ! Plus tôt vous serez entièrement persuadé de cette vérité, mieux cela vaudra.

Il y a des personnes à qui il faut beaucoup de temps pour apprendre cette vérité fondamentale. Elles ne se sont jamais trouvées, pour ainsi dire, dans la pleine lumière du trône, et par conséquent, elles n'ont jamais été amenées à s'écrier, avec assez d'intensité et du fond de leur cœur : « JE SUIS PERDU ». C'est la gloire, resplendissant du trône, qui arrache ce cri des profondeurs de l'âme.

En réponse à la lumière du trône : l’autel

Tous ceux qui se sont trouvés devant ce trône, ont fait la même confession, et en proportion où on expérimentera les effets de la lumière du trône, on ressentira aussi ceux de la grâce de l'autel. Ces deux choses sont inséparables.

En ce jour de grâce le trône et l'autel sont rapprochés.

Mais au jour du jugement, « le grand trône blanc » (Apocalypse 20 v.11) sera vu sans autel.

Alors il n'y aura pas de grâce ; on ne verra alors que le châtiment sans pardon, la ruine sans remède ; quant au résultat, ce sera la perdition éternelle.

C’est une effrayante réalité ! Que celui qui lit ces lignes craigne d'avoir à se présenter devant le trône resplendissant de lumière, n'ayant plus à sa portée les grâces de l'autel.

Nous voici arrivés tout naturellement à la seconde image de l'intéressant tableau qui nous est présenté, à savoir l'autel.

Au moment même où Esaïe exprimait sa profonde conviction quant à l'état de son âme, il fut initié aux divins mystères de l'autel de Dieu : « Et l’un des séraphins vola vers moi ; et il avait en sa main un charbon ardent qu’il avait pris de dessus l’autel avec des pincettes ; et il en toucha ma bouche, et dit : Voici, ceci a touché tes lèvres ; et ton iniquité est ôtée, et propitiation est faite pour ton péché. » (v.6-7)

Ce sont donc là les richesses infinies de l'autel de Jéhovah qui, rappelons-nous-le bien, nous est présenté en relation immédiate avec le trône de Jéhovah. Ces deux choses sont intimement unies dans l'histoire et dans l'expérience de toute âme convaincue et convertie.

Le péché mis en évidence par le trône, est ôté par l'autel.

Si, à la lumière du trône, nous voyons l'homme pécheur, coupable, perdu, à la lumière de l'autel nous voyons le Christ, étant passé par l’autel de la croix, précieux et parfait, qui suffit à tous nos besoins. Le remède est en rapport avec la ruine dans toute son étendue, et la lumière qui révèle l'un, révèle l'autre également. Voilà ce qui donne un repos assuré à la conscience.

Dieu lui-même a préparé le remède pour tout le mal que la lumière de son trône a révélé : « ceci a touché tes lèvres ; et ton iniquité est ôtée, et propitiation est faite pour ton péché. ». Esaïe fut mis en contact personnel avec le sacrifice, et le résultat immédiat en fut la parfaite rémission de toutes ses iniquitésla purification parfaite de tous ses péchés. Toutes ses taches furent enlevées jusqu'à la dernière.

Il pouvait maintenant se tenir dans la lumière de ce trône qui venait d'exposer et de mettre en évidence sa souillure, et sans doute, il pouvait voir, à la faveur de cette même lumière, qu'aucune trace de souillure ne lui restait.

La même lumière qui avait manifesté son péché, manifestait aussi l'efficacité purifiante du sang de Christ.

L’œuvre de Dieu purifie parfaitement

Tel est donc le beau et précieux lien qui unit le trône et l'autel, lien qu'on retrouve sans cesse dans les pages inspirées de l'Ecriture, depuis la Genèse jusqu'à l'Apocalypse, d'un bout à l'autre de l'histoire des rachetés de Dieu, depuis Adam jusqu'à nos jours.

Tous ceux qui ont été réellement amenés à Jésus, passés par une vraie conversion, se sont vus convaincus de péché à la lumière du trône et ont reçu la paix par la vertu de l'autel. Tous ont été rendus capables de sentir leur misère et de s'écrier : « je suis perdu » (v.5) ; et tous ont été amenés en contact immédiat avec le sacrifice (Christ), et ainsi purifiés de leurs péchés.

L'œuvre de Dieu est parfaite. Il convainc parfaitement et il purifie parfaitement.  Aucune partie de l'œuvre ne saurait être superficielle quand c'est lui qui la fait.

La conviction de péché pénètre comme une flèche jusque dans les profondeurs de l'âme, mais pour y être suivie de la divine application de ce sang (celui de Christ), qui ne laisse aucune souillure dans la conscience ; et plus nous sommes pénétrés par cette flèche, plus nous faisons l'expérience précieuse et bénie de l'efficacité du sang de Christ.

Il est bon d'être d'abord sondés jusqu'au fond ; il est bon que tous les replis cachés du cœur soient exposés à l'action scrutatrice du trône ; car c'est alors que nous pouvons nous approprier avec d'autant plus d'assurance ce sang précieux qui parle de paix à tout cœur de croyant.

Avez-vous remarqué le caractère particulier de l'œuvre divine dans le cas du prophète ?

Nous savons tous combien le résultat d'une chose dépend de la manière dont elle est menée. Une personne peut me conférer une faveur, mais cela d'une façon qui en détruit toute la valeur.

Nous voyons ici une faveur conférée, et conférée d'une manière qui nous révèle tout le secret du cœur de Dieu.

« Un des séraphins vola vers moi ». La rapidité du mouvement indique l'ardent désir de Dieu de tranquilliser la conscience réveillée, de bander la plaie du cœur brisé, de guérir l'âme blessée. L'énergie de l'amour divin hâte le vol du séraphin lorsqu'il quitte le trône de Jéhovah pour s'approcher du pécheur qui se reconnaît perdu. Quel tableau ! Un de ces mêmes séraphins qui se tenait au-dessus du trône de Jéhovah, en criant : « Saint, saint, saint », vole du trône à l'autel, et de l'autel au pauvre pécheur souillé, pour verser dans son âme le baume efficace du divin sacrifice.

A peine la flèche, partie du trône, a-t-elle percé le cœur, que le séraphin prend son vol depuis l'autel pour panser la plaie. A peine le trône a-t-il répandu un flot de lumière pour montrer au prophète la grandeur de ses péchés, qu'un flot d'amour, descendant de l'autel, vient emporter de cette âme convaincue jusqu'à la dernière trace de culpabilité.

Tel est la manière dont Dieu aime les pécheurs.

Qui donc refuserait de lui faire confiance ?

Appel à venir à l’autel de la grâce

Toi qui lis ce message, qui que tu sois, il y a un lien sacré qui nous lie. La force de ce lien, qui consiste à l’intérêt porté au salut de ton âme immortelle, donne droit à te demander, si tu as, dans le secret de toi-même, fait l’expérience morale de l'influence du trône et de l'autel ?

En as-tu fini avec toute cette fausse lumière que l'ennemi de ton âme fait miroiter autour de toi, pour t’empêcher de parvenir à une vue claire de ton véritable état de péché (*) et de la ruine totale de ton « moi », en tant qu’homme naturel, fils d’Adam ?

(*) la racine qui produit les actes de péché

T’es-tu jamais écrié comme Esaïe : « Hélas ! c'en est fait de moi ! Je suis perdu ». As-tu jamais, comme Job, fait cette confession : « J'ai péché » ?  (Job 33 v.27).

Si tu l'as fait, tu as le privilège d'entrer dès aujourd'hui dans la pleine jouissance de tout ce que Christ a accompli pour toi sur la croix.

Tu n'as pas besoin de visions. Il n'est pas besoin que tu voies un trône, un autel, un messager ailé. Tu possèdes la Parole de Dieu pour t’assurer que « Christ a souffert pour les péchés, lui juste pour les injustes, afin de nous amener à Dieu » (1 Pierre 3 v.18). Cette même Parole t’assure aussi que « quiconque croit est justifié par lui » (Actes des Apôtres 13 v.39). Une telle parole ne vaut-t-elle pas toutes les visions possibles ?

Esaïe crut que son iniquité était ôtée et son péché lavé, à la parole de l'ange. Et toi, ne crois-tu pas que Jésus est mort pour toi, quand la parole de Dieu te le dit ?

Tu diras peut-être : « Comment puis-je savoir que Jésus est mort pour moi ? ». La réponse est : « Tout simplement par la Parole de Dieu, parce que c’est Dieu qui le dit !». C'est par elle seule que nous savons tout ce qui concerne Dieu et nos âmes.

Pour justifier ta crainte, de peut-être ne pas être sauvé, malgré le fait que tu crois que Jésus est bien mort sur la croix pour les actes de péché que tu as commis, tu répliqueras peut-être que tu ne vois pas ton nom dans la Parole de Dieu. Non, effectivement, mais, même si ton nom s'y trouvait, tu ne serais pas encore satisfait, puisque des centaines de personnes peuvent porter ce même nom.

Mais tu y vois ton état, ton caractère, ta condition. Tu y vois comme une photo de toi-même, tracée avec une divine exactitude sur la page inspirée, par l'action de cette lumière suprême qui manifeste tout.

Te reconnais-tu comme un pécheur perdu ? La conséquence en est que, dans ce cas, la mort de Christ s'applique à toi aussi certainement que le « charbon ardent » (v.6) s'appliqua aux lèvres d'Esaïe, quand le séraphin lui dit : « Ceci a touché tes lèvres » (v.7).

La Parole dit, que le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu (Luc 19 v.10) ; que Jésus Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs, et c'est là une chose certaine et digne d'être entièrement reçue (1 Timothée 1 v.15).

Dès l'instant donc que tu prends la place qui te convient, ou que tu dis : « Je suis un pécheur, c'en est fait de moi ! Je suis perdu ! », alors tout ce que Christ a fait, tout ce qu'il est, devient ta part, ta part dès à présent, ta part éternelle. C’est l’heureuse conséquence de ta nouvelle naissance.

Il n'y a pas lieu, pour toi, à faire des efforts pour tenter d’améliorer ton état. Quels que fussent ces efforts, ils ne pourraient jamais faire de toi autre chose qu'un homme perdu. Ils prouveraient seulement que tu n'as pas encore compris l'étendue et l'incurabilité de ton mal.

Tu es perdu, et comme tel, tu n'as pas autre chose à faire qu'à te tenir tranquille et à voir le salut de Dieu, salut dont le fondement fut posé il y a plus de deux mille ans ; salut révélé par le Saint Esprit sur l'autorité de cette Parole, qui est établie à jamais dans les cieux, et que Dieu a magnifiée au-dessus même de son nom (Psaumes 138 v.2).

Que le Saint Esprit t’amène dès ce moment à mettre toute ta confiance dans le nom de Jésus, de telle sorte que tu saches que « ton iniquité est ôtée » (v.7), et que « la propitiation a été faite pour ton péché » (v.7).

Tu pourras alors suivre et comprendre les quelques mots ajoutés ci-après pour conclure, et dans lesquels est exprimé le résultat pratique des vérités qui nous ont occupés.

Pour conclure

Nous avons vu la ruine complète du pécheur, et sa guérison complète en Christ.

Remarquons maintenant le résultat, tel qu'il se montre dans la consécration d'un cœur tout entier au service de Dieu.

Esaïe n'eut rien à faire pour obtenir le salut, mais il eut beaucoup à faire pour son Sauveur ; rien pour la purification de ses péchés, mais beaucoup pour celui qui l'en avait purifié.

Maintenant, il est prêt à agir pour Dieu, et en donne la preuve irrécusable quand, apprenant que Dieu demande un messager, il s'écrie : « Me voici, envoie-moi » (v.8). Cela met les œuvres à la place qu'elles doivent occuper.

L'ordre se trouve établi avec une admirable perfection. Personne ne peut accomplir de bonnes œuvres à moins d'avoir éprouvé, à un degré quelconque, l'influence du « trône » et de « l'autel ».

La lumière du trône doit l'éclairer sur sa condition morale ; les ressources que présente l'autel doivent lui faire connaître ce qu'est le Christ, avant qu'il puisse dire : « Me voici, envoie-moi » (v.8).

C'est là une vérité formelle, constante, établie clairement dans toutes les parties de l'Ecriture, et illustrée dans la biographie des saints de Dieu et des serviteurs de Jésus Christ, dans tous les temps, dans tous les lieux, dans toutes les circonstances. Tous ont été conduits à voir leur ruine morale à la lumière du trône ; à voir le remède à cette ruine dans les provisions de l'autel, avant d'en pouvoir manifester le résultat par une vie de dévouement pratique.

Tout cela vient de Dieu le Père, par le moyen du Fils, par l'efficace du Saint Esprit, auquel soit toute gloire aux siècles des siècles ! Amen, amen !