Voyez la délivrance de l’Eternel

Ce message s’inspire de la publication « Exode, chapitre 14 » parue dans le Messager Evangélique de 1863.

 

 

CONTENU

Lecture de Exode 14. 2

Introduction. 3

C’est Dieu qui place les Israélites dans une difficulté insurmontable. 4

L’incrédulité des Israélites, comme aussi la nôtre ! 6

La foi dit : c’est Dieu qui combattra pour nous ! 7

Quand Dieu a parlé, alors il faut marcher ! 10

Avec le commandement, Dieu indique le moyen d’ouvrir le chemin. 11

Dieu est la protection du croyant contre l’ennemi ! 13

Marcher par la foi versus son imitation. 14

Par la croix, le croyant est mort au monde et à tout ce qui s’y trouve. 15

La différence entre la traversée de la mer Rouge et celle du jourdain. 16

Un dernier mot à celui qui lit ces lignes. 16

 


 

Lecture de Exode 14

Livre de l’Exode chapitre 14

1 Et l’Éternel parla à Moïse, disant : 2 Dis aux fils d’Israël qu’ils se détournent, et qu’ils campent devant Pi-Hahiroth, entre Migdol et la mer ; devant Baal-Tsephon, vis-à-vis, vous camperez près de la mer. 3 Et le Pharaon dira des fils d’Israël : Ils sont embarrassés dans le pays, le désert les a enfermés. 4 Et j’endurcirai le cœur du Pharaon, et il les poursuivra : et je serai glorifié dans le Pharaon et en toute son armée ; et les Égyptiens sauront que je suis l’Éternel. Et ils firent ainsi.

5 Et il fut rapporté au roi d’Égypte que le peuple s’était enfui ; et le cœur du Pharaon et de ses serviteurs fut changé à l’égard du peuple, et ils dirent : Qu’avons-nous fait de laisser aller Israël, pour qu’il ne nous servît plus ? 6 Et il attela son char, et prit son peuple avec lui. 7 Et il prit six cents chars d’élite, et tous les chars de l’Égypte, et des capitaines sur tous. 8 Et l’Éternel endurcit le cœur du Pharaon, roi d’Égypte, et il poursuivit les fils d’Israël. Et les fils d’Israël sortaient à main levée. 9 Et les Égyptiens les poursuivirent ; et tous les chevaux, les chars du Pharaon, et ses cavaliers et son armée, les atteignirent campés près de la mer, près de Pi-Hahiroth, devant Baal-Tsephon.

10 Et le Pharaon s’approcha, et les fils d’Israël levèrent leurs yeux, et voici, les Égyptiens marchaient après eux : et les fils d’Israël eurent une grande peur, et crièrent à l’Éternel ; 11 et ils dirent à Moïse : Est-ce parce qu’il n’y avait pas de sépulcres en Égypte, que tu nous as emmenés pour mourir dans le désert ? Que nous as-tu fait, de nous avoir fait sortir d’Égypte ? 12 N’est-ce pas ici la parole que nous te disions en Égypte, disant : Laisse-nous, et nous servirons les Égyptiens ? Car il nous vaut mieux servir les Égyptiens que de mourir dans le désert. 13 Et Moïse dit au peuple : Ne craignez point ; tenez-vous là, et voyez la délivrance de l’Éternel, qu’il opérera pour vous aujourd’hui ; car les Égyptiens que vous voyez aujourd’hui, vous ne les verrez plus, à jamais. 14 L’Éternel combattra pour vous, et vous, vous demeurerez tranquilles (*).

(*) ou : vous vous tairez.

15 Et l’Éternel dit à Moïse : Que cries-tu à moi ? Parle aux fils d’Israël, et qu’ils marchent. 16 Et toi, lève ta verge, et étends ta main sur la mer, et fends-la ; et que les fils d’Israël entrent au milieu de la mer à sec. 17 Et moi, voici, j’endurcirai le cœur des Égyptiens, et ils entreront après eux ; et je me glorifierai dans le Pharaon et en toute son armée, en ses chars et en ses cavaliers ; 18 et les Égyptiens sauront que je suis l’Éternel, quand je serai glorifié dans le Pharaon, en ses chars et en ses cavaliers. 19 Et l’Ange de Dieu, qui allait devant le camp d’Israël, partit, et s’en alla derrière eux ; et la colonne de nuée partit de devant eux et se tint derrière eux ; 20 et elle vint entre le camp des Égyptiens et le camp d’Israël ; et elle fut [pour les uns] une nuée et des ténèbres, et [pour les autres] elle éclairait la nuit ; et l’un n’approcha pas de l’autre de toute la nuit. 21 Et Moïse étendit sa main sur la mer : et l’Éternel fit aller la mer toute la nuit par un fort vent d’orient, et mit la mer à sec, et les eaux se fendirent ; 22 et les fils d’Israël entrèrent au milieu de la mer à sec ; et les eaux étaient pour eux un mur à leur droite et à leur gauche. 23 Et les Égyptiens les poursuivirent, et entrèrent après eux, tous les chevaux du Pharaon, ses chars et ses cavaliers, au milieu de la mer. 24 Et il arriva, sur la veille du matin, que l’Éternel, dans la colonne de feu et de nuée, regarda l’armée des Égyptiens, et mit en désordre l’armée des Égyptiens. 25 Et il ôta les roues de leurs chars, et fit qu’on les menait difficilement. Et les Égyptiens dirent : Fuyons devant Israël, car l’Éternel combat pour eux contre les Égyptiens.

26 Et l’Éternel dit à Moïse : Étends ta main sur la mer, et les eaux retourneront sur les Égyptiens, sur leurs chars et sur leurs cavaliers. 27 Et Moïse étendit sa main sur la mer : et, vers le matin, la mer reprit sa force ; et les Égyptiens s’enfuirent à sa rencontre ; et l’Éternel précipita les Égyptiens au milieu de la mer. 28 Et les eaux retournèrent et couvrirent les chars et les cavaliers de toute l’armée du Pharaon qui était entrée après eux dans la mer ; il n’en resta pas même un seul. 29 Et les fils d’Israël marchèrent à sec au milieu de la mer, et les eaux étaient pour eux un mur à leur droite et à leur gauche. 30 Et l’Éternel délivra en ce jour-là Israël de la main des Égyptiens, et Israël vit les Égyptiens morts sur le rivage de la mer. 31 Et Israël vit la grande puissance (1*) que l’Éternel avait déployée (2*) contre les Égyptiens ; et le peuple craignit l’Éternel, et ils crurent à l’Éternel, et à Moïse son serviteur.

(1*) littéralement : main. — (2*) littéralement : faite.

Introduction

Ce chapitre, que nous venons de lire, place devant nos yeux, une épreuve ou difficulté par laquelle le peuple d’Israël, peuple terrestre de Dieu, a dû passer ! Il contient un enseignement des plus important pour le chrétien authentique, qui lui aussi passe par des épreuves en traversant ce monde. En Jean 16 au verset 33, après avoir révélé à ses disciples ce qui les attend, le Seigneur Jésus leur dit, et aussi à nous : « Je vous ai dit ces choses, afin qu’en moi vous ayez la paix. Vous avez de la tribulation dans le monde ; mais ayez bon courage, moi j’ai vaincu le monde. » !

Cette méditation, nous aidera à comprendre qu’il y a plus de bénédictions à traverser une épreuve avec le Seigneur Jésus, en communion avec Lui, que d’être épargné de cette épreuve. C’est en venant au trône de la grâce, faisant appel à notre Grand Souverain Sacrificateur, le Seigneur Jésus, assis à la droite de Dieu, dans le ciel, que nous recevrons l’énergie spirituelle dont nous avons besoin (sine qua non). Car « … il est à même de secourir ceux qui sont tentés » (Hébreux 2 v.18)

« Ceux qui descendent sur la mer dans des navires, qui font leur travail sur les grandes eaux, Ceux-là voient les œuvres de l’Éternel, et ses merveilles dans les eaux profondes. » (Psaume 107 v.23-24). Comprenant le sens spirituel, à savoir la profondeur de l’épreuve, cela est d’une grande valeur pour celui qui en fait l’expérience. Mais nous devons constater que la préférence de nos cœurs est de pouvoir rester dans des eaux peu profondes, la foi faisant défaut, reculant devant ces « grandes eaux ». La conséquence en est que nous sommes alors privés de voir les œuvres et les merveilles de notre Dieu, car ce n’est que « dans les lieux profonds » qu’elles se voient et qu’elles sont connues expérimentalement.

C'est au jour de l'épreuve et des difficultés que l'âme fait quelque expérience du grand et indicible bonheur qu'il y a à pouvoir compter sur Dieu.

Si tout cheminait facilement, il n'en serait pas ainsi. Ce n'est pas quand on glisse sur la surface d'un lac tranquille, que la réalité de la présence du Maître est sentie ; mais on en fait l'expérience quand la tempête mugit et que les flots couvrent la nacelle. Le Seigneur ne nous offre pas la perspective d'un chemin exempt d'épreuves et de tribulations ; bien au contraire, il nous dit que nous rencontrerons les unes et les autres ; mais il nous promet d'être avec nous au milieu de ces choses, et cela vaut infiniment mieux que d'en être exempts.

Il vaut bien mieux jouir de la présence de Dieu dans l'épreuve, que d'être exempt de l'épreuve sans faire cette précieuse expérience.

Eprouver que le cœur de Dieu sympathise avec nous est bien plus doux que d'éprouver la puissance de sa main pour nous. La présence du Maître au milieu de ses fidèles serviteurs, pendant qu'ils passaient par la fournaise, était bien meilleure, que n'aurait été la manifestation de sa puissance pour les en préserver (Daniel 3). Souvent nous voudrions qu'il nous fût accordé de cheminer en avant sans épreuve, mais nous y perdrions beaucoup. Jamais la présence du Seigneur n'est aussi douce que dans les moments de grande difficulté.

C’est Dieu qui place les Israélites dans une difficulté insurmontable

C'est ce qu'éprouvèrent les Israélites dans les circonstances qui sont rapportées dans ce chapitre 14 du livre de l’Exode. Ils sont là dans une difficulté accablante, insurmontable.

A l’image de ces gens de mer du psaume 107, Ils sont appelés à faire « leur travail sur les grandes eaux toute leur sagesse est venue à néant ... » (Psaumes 107 v.23 & 27). Pharaon, se repentant de les avoir laissés sortir de son pays, se décide à faire un effort désespéré pour les y ramener :

6 Et il attela son char, et prit son peuple avec lui. 7 Et il prit six cents chars d’élite, et tous les chars de l’Égypte, et des capitaines sur tous. 8 Et l’Éternel endurcit le cœur du Pharaon, roi d’Égypte, et il poursuivit les fils d’Israël. Et les fils d’Israël sortaient à main levée. 9 Et les Égyptiens les poursuivirent ; et tous les chevaux, les chars du Pharaon, et ses cavaliers et son armée, les atteignirent campés près de la mer, près de Pi-Hahiroth, devant Baal-Tsephon.

10 Et le Pharaon s’approcha, et les fils d’Israël levèrent leurs yeux, et voici, les Égyptiens marchaient après eux : et les fils d’Israël eurent une grande peur, et crièrent à l’Éternel ; …

C'était une scène qui mettait à l'épreuve profondément ; une scène au milieu de laquelle tout effort humain devenait inutile. Les Israélites auraient pu, tout aussi bien, tenter de faire reculer le puissant flux de l'Océan avec un brin de paille, que de tenter de se tirer d'affaire eux-mêmes par un effort quelconque.

La mer était devant eux ; derrière eux, les armées de Pharaon, et autour d'eux les montagnes ! A vue humaine, ils se trouvait dans une souricière, un cul-de-sac duquel il était impossible de sortir ! C’est Dieu qui avait permis et ordonné cela ! Ce n’était pas un effet du hasard ! Dieu avait choisi le terrain où Israël devait camper « … qu’ils campent devant Pi-Hahiroth, entre Migdol et la mer ; devant Baal-Tsephon, vis-à-vis, vous camperez près de la mer. » (v.2). De plus c'est aussi lui qui permit que Pharaon les atteignît.

Pourquoi cela ?

Précisément pour se manifester lui-même dans le salut de son peuple, et dans la défaite complète des ennemis de ce peuple.

C’est Lui « Qui a divisé en deux la mer Rouge, car sa bonté demeure à toujours ; Et a fait passer Israël au milieu d’elle, car sa bonté demeure à toujours ; Et a précipité le Pharaon et son armée dans la mer Rouge, car sa bonté demeure à toujours » (Psaume 136 v.13-15)

Dans toutes les étapes de la vie des rachetés de Dieu, sur leur route dans ce monde, le désert que traverse Israël en est une image, il n’y a pas une seule position dont les limites n'aient été soigneusement tracées par la main de la toute sagesse et de l'amour infini, de l’Eternel, à savoir le Seigneur Jésus ! La portée spéciale et l'influence particulière de chacune de ces positions, sont calculées avec soin.

Les Pihahiroth et les Migdol sont tous disposés d'une manière qui est en rapport immédiat avec la condition morale de ceux que Dieu conduit à travers les détours et les labyrinthes du désert, et de façon aussi à manifester le vrai caractère de Dieu.

Si l'incrédulité suggère souvent cette question : pourquoi en est-il ainsi ? — Dieu le sait ; et sans aucun doute, il révélera le pourquoi, toutes les fois que cette révélation pourra contribuer à sa gloire et au bien de son peuple.

Ne nous demandons-nous pas bien souvent pourquoi et dans quel but nous sommes placés dans telle ou telle circonstance ? Ne nous tourmentons-nous pas souvent pour savoir la raison pour laquelle nous sommes exposés à telle ou telle épreuve ? Combien ne ferions-nous pas mieux de courber la tête dans une humble soumission, et de dire: « tout va bien » (2 Rois 4 v.23), et: « tout ira bien! » (Jérémie 38 v.20). Quand c'est Dieu qui fixe notre position, nous pouvons être sûrs qu'elle est choisie avec sagesse et qu'elle est salutaire ; et même, quand nous l'avons follement et volontairement choisie nous-mêmes, Dieu, dans sa miséricorde, domine notre folie, et fait que la puissance des circonstances, dans lesquelles nous nous sommes placés, travaille à notre bien spirituel.

C'est quand les enfants de Dieu se trouvent dans les plus grands embarras et les plus grandes difficultés, qu'ils ont le privilège de voir les plus belles manifestations du caractère et de l'activité de Dieu ; et pour cette raison, il les place souvent dans l'épreuve, afin de se manifester lui-même d'une manière d'autant plus remarquable.

Il aurait pu conduire Israël par la mer Rouge, et le faire arriver bien au-delà des atteintes des armées de Pharaon, avant même que celui-ci eût quitté l'Egypte ; mais cette voie n'aurait pas glorifié aussi pleinement son nom, ni confondu, d'une manière aussi complète, l'ennemi dans lequel il voulait « se glorifier » (v.17). Nous perdons trop fréquemment de vue cette grande vérité, et la conséquence en est, qu'au temps de l'épreuve, le cœur nous manque. Si nous pouvions n'envisager une crise difficile, que comme une occasion pour Dieu de faire paraître, en notre faveur, la pleine suffisance de la grâce divine, nos âmes conserveraient leur équilibre, et nous pourrions glorifier Dieu, même au milieu des plus profondes eaux.

L’incrédulité des Israélites, comme aussi la nôtre !

Le langage des Israélites, dans l'occasion qui nous occupe, peut nous étonner, et nous sembler difficile à expliquer ; mais plus nous connaîtrons nos mauvais cœurs incrédules, plus aussi nous verrons combien est grande la ressemblance qu'il y a entre nous et ce peuple.

Il semble qu'ils avaient oublié la manifestation récente de la puissance divine en leur faveur. Ils avaient vu les dieux de l'Egypte jugés, et la puissance de l'Egypte abattue sous la verge de Jéhovah. Ils avaient vu la même main rompre la chaîne de fer de l'esclavage égyptien et éteindre la fournaise que représentait ce dur travail de faire des briques !

Ils ont vu toutes ces choses, et néanmoins, dès qu'un nuage obscur apparut sur leur horizon, leur confiance se perd, le cœur leur manque ; et ils donnent libre cours à leurs murmures incrédules, disant à Moïse :

11 … Est-ce parce qu’il n’y avait pas de sépulcres en Égypte, que tu nous as emmenés pour mourir dans le désert ? Que nous as-tu fait, de nous avoir fait sortir d’Égypte ? 12 N’est-ce pas ici la parole que nous te disions en Égypte, disant : Laisse-nous, et nous servirons les Égyptiens ? Car il nous vaut mieux servir les Égyptiens que de mourir dans le désert.

L'aveugle incrédulité ne peut que toujours errer, et que scruter en vain les voies de Dieu. Au lieu de croire Dieu, l’homme naturel, forcément incrédule, se croit supérieur à Dieu, et se permet de mettre en question les voies de Dieu à son égard !

Cette incrédulité est la même dans tous les temps ; c'est elle qui conduisit David, dans un mauvais jour, à dire : « … Maintenant, je périrai un jour par la main de Saül ; il n’y a rien de bon pour moi que de me sauver en hâte dans le pays des Philistins, et Saül renoncera à me chercher encore dans tous les confins d’Israël, et j’échapperai à sa main.» (1 Samuel 27 v.1). Et comment les choses tournèrent-elles ? Saül fut tué en la montagne de Guilboah, et le trône de David fut établi pour toujours. C'est l'incrédulité encore qui, dans un moment d'abattement profond, porta Elie le prophète à s'enfuir, pour sauver sa vie, de devant les menaces furieuses de Jésabel. Et qu'arriva-t-il ? Jésabel fut brisée sur le pavé, et Elie fut enlevé au ciel dans un chariot de feu.

Il en fut de même des enfants d'Israël au tout premier moment de l'épreuve. Ils crurent véritablement que Jéhovah les avait délivrés de l'Egypte, pour les faire mourir au désert.

Ils s'imaginaient que s'ils avaient été préservés de la mort par le sang de l'agneau pascal, c'était afin qu'ils soient ensevelis dans le désert ! Ainsi raisonne toujours l'incrédulité.

L’incrédulité nous porte à tenter de comprendre l’intention de Dieu en présence de la difficulté, au lieu d'interpréter la difficulté en présence de Dieu. La foi se place au-delà de la difficulté, et , elle trouve Dieu dans toute sa fidélité, son amour et sa puissance. Le croyant a le privilège d'être toujours dans la présence de Dieu.

Le vrai croyant a été introduit dans la présence de Dieu par le sang du Seigneur Jésus, et il n’y a aucune circonstance, aucune épreuve, qui puisse l’ôter de là !

La place même qui lui a été faite dans la présence de Dieu, il ne peut jamais la perdre, puisque Christ, son Chef et son Représentant, l'occupe pour lui.

Mais, bien qu'il ne puisse pas perdre la chose elle-même, il peut en perdre la jouissance, l'expérience et la puissance.

Toutes les fois que les difficultés se placent entre son cœur et le Seigneur, il ne jouit évidemment pas de la présence du Seigneur ; mais il souffre en face de ces difficultés.

C’est tout comme quand un nuage se place entre nous et le soleil, il nous prive pour un moment de la jouissance de ses rayons. Le nuage n'empêche pas le soleil de luire, il ne fait que nous empêcher d'en jouir. Ainsi en est-il exactement, quand nous souffrons que les épreuves, les peines et les difficultés de la vie dérobent à nos âmes les brillants rayons de la face de notre Père, qui reluit d'un invariable éclat, en la personne de Jésus Christ.

Il n'existe aucune difficulté trop grande pour notre Dieu ; bien plus, plus la difficulté est grande, plus il a occasion d'intervenir, selon son propre caractère, comme le Dieu tout bon et tout puissant.

Sans doute, la position d'Israël, telle qu'elle est décrite dans les premiers versets de ce chapitre, était une position qui mettait profondément à l'épreuve, et qui devait accabler la chair et le sang ; mais aussi, le Maître du ciel et de la terre était là, et les enfants d'Israël n'avaient qu'à se reposer sur lui.

Cependant, cher ami, comme nous défaillons si facilement, quand arrive l'épreuve. Les sentiments dont nous parlons ont un son agréable pour l'oreille, et paraissent très beaux sur le papier, et, que Dieu en soit béni ! ils sont divinement vrais ; mais la chose importante, c'est de les mettre en pratique, quand vient l'occasion. C'est en les pratiquant qu'on en éprouve réellement et la puissance et la félicité.

La foi dit : c’est Dieu qui combattra pour nous !

13 Et Moïse dit au peuple : Ne craignez point ; tenez-vous là, et voyez la délivrance de l’Éternel, qu’il opérera pour vous aujourd’hui ; car les Égyptiens que vous voyez aujourd’hui, vous ne les verrez plus, à jamais. 14 L’Éternel combattra pour vous, et vous, vous demeurerez tranquilles.

« Demeurer tranquilles ! » c'est là le premier acte de la foi en présence de l'épreuve. Pour la chair et le sang c'est chose impossible.

Tous ceux qui connaissent, en quelque mesure, l'agitation du cœur humain dans les épreuves et les difficultés qu'on anticipe, pourront se faire quelque idée de ce qu'implique le fait de « demeurer tranquille ». La nature de l’homme veut faire quelque chose. Elle courra ici et là. Elle voudrait avoir une part dans l'œuvre. Et, bien qu'elle essaie de justifier et de sanctifier ses actes, en leur donnant le titre pompeux et trop usité de « emploi légitime des moyens », ce qu'elle fait n'est néanmoins que le fruit direct et positif de l'incrédulité, qui toujours exclut Dieu, et ne voit rien que le sombre nuage de sa propre création. L'incrédulité crée ou grandit les difficultés, et puis fait appel pour les enlever à nos propres efforts et à notre remuante et infructueuse activité, qui ne font en réalité que soulever autour de nous une poussière, qui nous empêche de voir le salut de Dieu.

La foi, au contraire, élève l'âme au-dessus des difficultés, pour lui faire regarder directement à Dieu lui-même, et elle nous rend ainsi capables de « demeurer tranquilles ». Nous ne gagnons rien par nos efforts et notre inquiète agitation. « … tu ne peux faire blanc ou noir un cheveu. » (Matthieu 5 v.36) ni « … ajouter une coudée à ta taille » (Matthieu 6 v.27).

Qu'est-ce qu'Israël aurait pu faire devant la mer Rouge ? Pouvaient-ils la mettre à sec ? Pouvaient-ils aplanir les montagnes ? Pouvaient-ils anéantir les armées de l'Egypte ? ils étaient là, environnés d'un mur impénétrable de difficultés, à la vue duquel la nature humaine ne pouvait que trembler et sentir son entière impuissance ! Mais c'était là précisément, pour Dieu, le moment d'agir.

Quand l'incrédulité est chassée, alors Dieu peut entrer sur la scène ; et pour avoir une vue juste de ses actions, il faut « demeurer tranquilles ».

Chaque mouvement de la nature, en raison égale de la portée qu'il a, est un empêchement réel, à ce que nous apercevions l'intervention divine en notre faveur, et à ce que nous en jouissions.

Il en est ainsi pour nous dans chacune des phases de notre histoire.

Il en est ainsi pour nous, comme pécheurs, alors que, sous le sentiment de malaise que donne le péché pesant sur la conscience, nous sommes tentés d'avoir recours à nos propres actes, pour obtenir du soulagement. C'est alors que, réellement, nous devons « demeurer tranquilles », afin de voir « la délivrance de Dieu ». Car, qu'aurions-nous pu faire dans l'œuvre de l'expiation pour le péché ? Aurions-nous pu être avec le Fils de Dieu sur la croix ? Aurions-nous pu descendre avec lui dans le « puits de la destruction  bourbier fangeux ? » (Psaumes 40 v.2). Aurions-nous pu nous frayer un passage, jusque sur ce roc éternel (1*), sur lequel il a pris place dans la résurrection ? Tout esprit droit dira que cette pensée serait un audacieux blasphème. Dieu est seul à agir dans la rédemption (2*) ; et quant à nous, nous n'avons qu'à « demeurer tranquilles », et à « voir la délivrance de Dieu ». Le fait même que c'est la délivrance de Dieu, prouve que l'homme n'a rien à y faire.

(1*) « J’ai attendu patiemment l’Éternel ; et il s’est penché vers moi, et a entendu mon cri. Il m’a fait monter hors du puits de la destruction, hors d’un bourbier fangeux ; et il a mis mes pieds sur un roc, il a établi mes pas. Et il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, la louange de notre Dieu. Plusieurs le verront, et craindront, et se confieront en l’Éternel. » (Psaume 40 v.1-3)

(2*) « rédemption » est l’action faite par Dieu pour nous racheter, nous étions vendus à Satan, depuis que le péché a été introduit dans le jardin d’Eden, et par l’œuvre de Christ à la croix, le vrai croyant, par la nouvelle naissance a été « racheté », par son « rédempteur », qui est celui qui rachète, à savoir le Seigneur Jésus.

Le principe n'est pas différent une fois que nous sommes entrés dans la carrière chrétienne.

Dans chaque nouvelle difficulté, qu'elle soit grande ou petite, notre sagesse est de « demeurer tranquilles », de renoncer à nos propres œuvres, et de chercher notre repos dans la délivrance de Dieu. Nous ne devons pas non plus faire de distinctions entre les difficultés : nous ne pouvons pas dire qu'il y en ait de légères, auxquelles nous puissions faire face nous-mêmes, tandis que, dans d'autres, la main de Dieu seule est efficace. Non, elles dépassent toutes également nos forces. Nous sommes tout aussi incapables de changer la couleur d'un cheveu, que de transporter une montagne ; de créer un brin d'herbe, que de créer un monde. Toutes ces choses sont semblables pour nous, et elles sont toutes semblables pour Dieu. Nous n'avons donc qu'à nous abandonner, avec une foi confiante, aux mains de Celui qui également « s’abaisse pour regarder dans les cieux et sur la terre » (Psaumes 113 v.6).

Nous nous trouvons quelquefois portés d'une manière triomphante, à travers les plus grandes épreuves, tandis que d'autres fois nous perdons courage, nous tremblons, nous défaillons, sous les circonstances les plus ordinaires.

Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que, dans les grandes épreuves, nous sommes contraints de rejeter notre fardeau sur le Seigneur, tandis que, dans les difficultés moins grandes, nous essayons follement de le porter nous-mêmes.

14 L’Éternel combattra pour vous, et vous, vous demeurerez tranquilles.

Précieuse assurance ! Combien n'est-elle pas propre à tranquilliser l'esprit en présence des difficultés les plus sérieuses et des dangers les plus grands !

Le Seigneur se place non seulement entre nous et nos péchés, mais encore entre nous et les circonstances au milieu desquelles nous nous trouvons.

Dans le premier cas, il nous donne la paix de la conscience ; dans le second, il nous donne la paix du cœur. Ce sont deux choses parfaitement distinctes, comme le sait tout chrétien expérimenté. Beaucoup de chrétiens ont la paix de la conscience, la paix avec Dieu, la paix que Jésus laisse sans avoir la paix du cœur, la paix de Dieu, celle que Jésus donne, (Jean 14 v.27)  et dont il jouissait lui-même, lorsqu’il était sur la terre (*). Ils ont vu, par la grâce et par la foi, Christ, dans la divine efficacité de son sang, entre eux et tous leurs péchés ; mais ils ne savent pas avec la même simplicité envisager Christ, comme étant, dans sa divine sagesse, son amour et son pouvoir, entre eux et les circonstances au milieu desquelles ils sont placés. Il en résulte une différence essentielle dans la condition pratique de leur âme, aussi bien que dans le caractère de leur témoignage. Rien ne contribue plus à glorifier le nom de Jésus, que ce repos tranquille de l'esprit, qui découle de ce que nous avons Jésus entre nous et tout ce qui pourrait être un sujet d'inquiétude pour nos cœurs. « Tu garderas dans une paix parfaite l’esprit qui s’appuie sur toi, car il se confie en toi. » (Esaïe 26 v.3).

(*) sur le sujet « la paix avec Dieu et la paix de Dieu », il est utile d’écouter (4 minutes) un extrait d’une méditation du frère Fernand Chaudier :

http://data.beauport.eu/Audio/Etudes/Le_Bru/FCh_La_paix_de_Dieu.mp3

On posera la question de savoir si nous ne devons rien faire du tout ! Mais pour répondre à une telle question, il faudrait pouvoir répondre à : « que pouvons-nous faire ? » Tous ceux qui se connaissent réellement, répondront : rien ! Si donc, nous ne pouvons rien faire, ne faisons-nous pas mieux de « demeurer tranquilles ? ». Si le Seigneur agit pour nous, ne faisons-nous pas mieux de nous tenir en arrière ? Courrons-nous donc devant lui ? Irons-nous nous ingérer dans sa sphère d'action, et entrer dans son chemin ? Il est absolument inutile que deux agissent, quand un seul est parfaitement capable de tout faire. Qui songerait à apporter une chandelle allumée pour ajouter de l'éclat à la lumière du soleil en plein midi ? et pourtant celui qui ferait ainsi pourrait passer pour sage en comparaison de celui qui prétend aider Dieu par son activité mal entendue.

Quand Dieu a parlé, alors il faut marcher !

Cependant quand Dieu, dans sa grande miséricorde, ouvre un chemin, la foi peut y marcher ; elle laisse la voie de l'homme pour suivre celle de Dieu.

15 Et l’Éternel dit à Moïse : Que cries-tu à moi ? Parle aux fils d’Israël, et qu’ils marchent.

Ce n'est que quand nous avons appris à « demeurer tranquilles », que nous pouvons marcher effectivement en avant ; autrement tous nos efforts n'auront d'autre résultat, que de manifester notre folie et notre faiblesse.

La vraie sagesse consiste donc à « demeurer tranquilles », quelle que soit la difficulté ou la perplexité dans laquelle on se trouve, à s'attendre uniquement à Dieu, qui certainement nous ouvrira un chemin ; et alors nous pourrons « marcher » paisiblement et heureusement.

Il n'y a pas d'incertitude quand c'est Dieu qui nous ouvre un chemin ; mais tout chemin de notre propre invention, est un chemin de doute et d'hésitation.

L'homme, qui n’est pas passé par la nouvelle naissance, peut aller en avant avec une apparence de fermeté et de décision, dans sa propre voie ; mais l'un des éléments les plus distinctifs, dans la nouvelle création, c'est la défiance de soi-même, avec la confiance en Dieu qui y répond. C'est quand nos yeux ont vu la délivrance de Dieu, que nous pouvons marcher dans cette voie ; mais nous ne pouvons jamais la voir distinctement, avant d'avoir été convaincus de l'inutilité de nos propres misérables efforts.

Il y a une force et une beauté particulières dans l'expression : « Voyez la délivrance de l'Eternel ! » (v.13) Le fait même que nous sommes appelés à « voir » la délivrance de l'Eternel, prouve que la délivrance est une délivrance complète. Il nous apprend que le salut est une œuvre que Dieu a opérée et révélée pour que nous la voyions et que nous en jouissions. Le salut n'est pas en partie l'œuvre de Dieu, et en partie celle de l'homme ; car dans ce cas, il ne pourrait pas être appelé le salut de Dieu (comparez Luc 3 v.6 : « toute chair verra le salut de Dieu » ; Actes des Apôtres 28 v.28 : «  ce salut de Dieu a été envoyé aux nations ; et eux écouteront. »). Pour être le salut de Dieu, il faut qu'il soit dépouillé de tout ce qui est de l'homme ; et le seul résultat possible des efforts de l'homme, est d'obscurcir la vue du salut de Dieu.

15Que cries-tu à moi ? Parle aux enfants d'Israël : qu'ils marchent.

Moïse lui-même semble avoir été amené à ne pas savoir que faire ; car l'Eternel lui demande : « Que cries-tu à moi ? ». — Moïse pouvait dire au peuple : « Arrêtez-vous et voyez la délivrance de l'Eternel », tout en présentant à Dieu les requêtes de son âme en détresse, en criant à lui.

Toutefois, il est inutile de crier lorsque nous devrions agir, tout comme il est inutile d'agir quand nous devrions attendre ; et cependant nous faisons toujours ainsi : nous essayons de marcher quand nous devrions nous arrêter, et nous nous arrêtons quand nous devrions marcher.

Les Israélites pouvaient bien se demander : « Où devons-nous aller ? ». Une insurmontable barrière semblait mettre obstacle à tout mouvement en avant. Comment traverser la mer ? Là était la difficulté. Jamais la nature n'aurait pu résoudre cette question, cela est contraire aux lois de la nature ; mais nous pouvons être assurés que Dieu ne donne jamais un commandement, sans communiquer en même temps les moyens pour pouvoir d'obéir. L'état réel du cœur peut être mis à l'épreuve par le commandement, mais l'âme qui, par la grâce, est disposée à obéir, reçoit d'en haut le pouvoir de le faire. L'homme, auquel Christ commanda d'étendre sa main sèche, aurait pu naturellement demander : « Comment puis-je étendre une main sèche ? » — mais il ne fit aucune question, car avec le commandement, et de la même source, vint le pouvoir pour obéir [Luc 6 v.10 (1*) ; comparez Luc 5 v.23-24 (2*); Jean 5 v.8 (3*) etc.].

(1*) « … il lui dit : Étends ta main. Et il fit ainsi ; et sa main fut rendue saine comme l’autre. »

(2*) « Lequel est le plus facile, de dire : Tes péchés te sont pardonnés, ou de dire : Lève-toi et marche ? Or, afin que vous sachiez que le fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés (il dit au paralytique) : Je te dis, lève-toi, et, prenant ton petit lit, va dans ta maison. »

(3*) « Jésus lui dit : Lève-toi, prends ton petit lit, et marche. »

Avec le commandement, Dieu indique le moyen d’ouvrir le chemin

16 Et toi, lève ta verge, et étends ta main sur la mer, et fends-la ; et que les fils d’Israël entrent au milieu de la mer à sec.

Ainsi aussi, pour Israël, avec le commandement de marcher, vint l'ouverture du chemin.

Là était le chemin de la foi. La main de Dieu ouvre la voie, pour que nous puissions y faire le premier pas, et la foi ne demande pas autre chose.

Dieu ne donne jamais de direction pour deux pas à la fois. Il faut que nous fassions un pas; puis nous recevrons de la lumière pour faire un autre pas, et notre cœur sera gardé ainsi dans une dépendance continuelle de Dieu.

« Par la foi, ils traversèrent la mer Rouge comme une terre sèche,   » (Hébreux 11 v.29).

Sans doute, la mer ne fut pas partagée, dans toute son étendue, tout d'un coup : Dieu voulait conduire son peuple par la « foi », non par la « vue ». On n'a pas besoin de foi, pour commencer un voyage dont on voit le chemin dans toute son étendue ; mais il faut de la foi pour se mettre en route quand on ne voit que le premier pas. La mer s'ouvrait à mesure qu'Israël marchait en avant, en sorte que pour chaque nouveau pas, ils dépendaient de Dieu. Tel était le chemin dans lequel les rachetés de Jéhovah s'avançaient, sous sa conduite. Ils passaient au travers des sombres eaux de la mort, et il se trouva que « les eaux leur servirent de mur à droite et à gauche » et qu'ils passèrent « à sec » (v.22).

« Ce que les Egyptiens ayant essayé, ils furent engloutis » (Hébreux 11 v.29).

Les Egyptiens ne pouvaient pas marcher dans ce chemin-là. Ils y entrèrent parce qu'ils ont vu le chemin ouvert devant eux : pour eux c'était la vue et non la foi. Quand on essaie de faire ce que la foi peut seule accomplir, on ne rencontre que défaite et confusion.

Le chemin, dans lequel Dieu appelle son peuple à marcher, est un sol que l’homme naturel ne peut pas fouler.

« La chair et le sang ne peuvent pas hériter du royaume de Dieu » (1 Corinthiens 15 v.50)

 L’homme naturel (la chair et le sang) ne peut pas non plus marcher dans les voies de Dieu. La foi est le grand principe caractéristique du royaume de Dieu, et elle seule nous rend capables de marcher dans les voies de Dieu.

« Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu » (Hébreux 11 v.6).

Dieu est hautement glorifié, quand nous marchons avec lui, avec les yeux bandés pour ainsi dire (*), car c'est la preuve que nous avons plus de confiance dans sa vue, que dans la nôtre. Si je sais que Dieu regarde pour moi, je puis bien fermer les yeux, et cheminer tranquillement dans une sainte assurance. Dans les affaires de la vie humaine, nous savons que, quand une sentinelle ou une garde est à son poste, les autres peuvent dormir paisiblement.

(*) on comprendra qu’il s’agit d’une image pour illustrer la pensée, il ne s’agit pas de traverser la rue en fermant les yeux, ou traverser une route au feu rouge. Une telle attitude serait « tenter Dieu » ! Voir les tentations au désert du Seigneur Jésus (Luc 4 v.5-8)

Combien plus pouvons-nous nous reposer en toute sécurité, quand nous savons que :

« Voici, celui qui garde Israël ne sommeillera pas, et ne dormira pas. L’Éternel est celui qui te garde ; l’Éternel est ton ombre, à ta main droite. Le soleil ne te frappera pas de jour, ni la lune de nuit. L’Éternel te gardera de tout mal ; il gardera ton âme. L’Éternel gardera ta sortie et ton entrée, dès maintenant et à toujours. » (Psaume 121 v.4-8)

Dieu est la protection du croyant contre l’ennemi !

19 Et l’Ange de Dieu, qui allait devant le camp d’Israël, partit, et s’en alla derrière eux ; et la colonne de nuée partit de devant eux et se tint derrière eux ; 20 et elle vint entre le camp des Égyptiens et le camp d’Israël ; et elle fut [pour les uns] une nuée et des ténèbres, et [pour les autres] elle éclairait la nuit ; et l’un n’approcha pas de l’autre de toute la nuit.

 Jéhovah se plaça exactement entre Israël et l'ennemi ; il fut leur protection.

Avant que Pharaon pût toucher à un seul cheveu d'Israël, il aurait fallu qu'il traversât l’endroit même où était le Tout-Puissant, bien plus, outrepasser le Tout-Puissant lui-même. Dieu se place toujours entre son peuple et tout ennemi, en sorte que :

« Aucun instrument formé contre toi ne réussira » (Esaïe 54 v.17)

Il s'est placé entre nous et nos péchés, et c'est notre privilège de le voir entre nous et toute personne et toute chose, qui pourraient être contre nous ; et ainsi seulement nous trouvons à la fois la paix du cœur et la paix de la conscience.

Le croyant peut se mettre diligemment et anxieusement à la recherche de ses péchés, mais il ne les trouvera plus : pourquoi ? Parce que Dieu est entre lui et eux. « Il a jeté tous nos péchés derrière son dos » (*), et il fait en même temps luire sur nous, qu'il a réconciliés, la lumière de sa face.

(*) « … tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos. » (Esaïe 38 v.17)

De la même manière, le croyant peut chercher ses difficultés et ne pas les trouver, parce que Dieu est entre lui et elles.

Si donc, au lieu de nous arrêter sur nos péchés et nos peines, notre œil pouvait s'arrêter sur Christ, plus d'une coupe amère en serait adoucie, plus d'une heure obscure en serait éclairée.

Mais nous faisons sans cesse l'expérience que le plus grand nombre de nos épreuves et de nos chagrins, se compose de maux anticipés et de chagrins imaginaires, qui n'existent que dans notre propre esprit malade, parce qu'il est incrédule.

Ains que celui qui lit ces lignes puisse connaître la paix solide de la conscience et du cœur, qui résulte de ce qu'on a Christ, dans toute sa plénitude, entre soi et tous ses péchés et toutes ses peines.

19la colonne de nuée partit de devant eux et se tint derrière eux ; 20 et elle vint entre le camp des Égyptiens et le camp d’Israël ; et elle fut [pour les uns] une nuée et des ténèbres, et [pour les autres] elle éclairait la nuit ; et l’un n’approcha pas de l’autre de toute la nuit.

Il est à la fois solennel et intéressant, de remarquer le double aspect de la « colonne », dans ce chapitre. « Elle était une nuée et une obscurité », pour les Egyptiens, mais pour Israël, « elle les éclairait de nuit ». Quelle ressemblance avec la croix de notre Seigneur Jésus Christ ! Cette croix a assurément aussi un double aspect.

Elle constitue le fondement de la paix du croyant, et elle confirme en même temps la condamnation d'un monde coupable. Le même sang qui purifie la conscience du croyant, et lui donne une parfaite paix, souille cette terre et en révèle le péché. La mission même du Fils de Dieu qui enlève au monde le manteau qui cache son péché, et le laisse entièrement sans excuse, revêt l'Eglise d'un glorieux manteau de justice, et remplit sa bouche de louanges continuelles. Le même Agneau, qui remplira de terreur, par la grandeur de son courroux, toutes les tribus et tous les peuples de la terre, conduira doucement de sa main, dans les verts pâturages et le long des eaux tranquilles, à toujours, le troupeau qu'il a racheté par son sang (comparez Apocalypse 6 v.15-17, avec 7 v.13-17) [*].

[*] « Apocalypse Chapitre 615 Et les rois de la terre, et les grands, et les chiliarques, et les riches, et les forts, et tout esclave, et [tout] homme libre, se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes ; 16 et ils disent aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous et tenez-nous cachés de devant la face de celui qui est assis sur le trône et de devant la colère de l’Agneau ; 17 car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister ?

Chapitre 713 Et l’un des anciens répondit, me disant : Ceux-ci qui sont vêtus de longues robes blanches, qui sont-ils et d’où sont-ils venus ? 14 Et je lui dis : Mon seigneur, tu le sais. Et il me dit : Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation, et ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. 15 C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu et le servent jour et nuit dans son temple ; et celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux. 16 Ils n’auront plus faim et ils n’auront plus soif, et le soleil ne les frappera plus, ni aucune chaleur, 17 parce que l’Agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux fontaines des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. »

Marcher par la foi versus son imitation

La fin de ce chapitre nous montre Israël triomphant sur le bord de la mer Rouge, et les armées de Pharaon submergées dans ses eaux.

26 Et l’Éternel dit à Moïse : Étends ta main sur la mer, et les eaux retourneront sur les Égyptiens, sur leurs chars et sur leurs cavaliers. 27 Et Moïse étendit sa main sur la mer : et, vers le matin, la mer reprit sa force ; et les Égyptiens s’enfuirent à sa rencontre ; et l’Éternel précipita les Égyptiens au milieu de la mer. 28 Et les eaux retournèrent et couvrirent les chars et les cavaliers de toute l’armée du Pharaon qui était entrée après eux dans la mer ; il n’en resta pas même un seul. 29 Et les fils d’Israël marchèrent à sec au milieu de la mer, et les eaux étaient pour eux un mur à leur droite et à leur gauche. 30 Et l’Éternel délivra en ce jour-là Israël de la main des Égyptiens, et Israël vit les Égyptiens morts sur le rivage de la mer. 31 Et Israël vit la grande puissance que l’Éternel avait déployée contre les Égyptiens ; et le peuple craignit l’Éternel, et ils crurent à l’Éternel, et à Moïse son serviteur.

L'événement prouva donc, que les craintes des Israélites, et les discours orgueilleux des Egyptiens, étaient également dépourvus de fondement. L'œuvre glorieuse de Jéhovah avait anéanti et les uns et les autres. Les mêmes eaux qui servaient de mur aux rachetés de Jéhovah servirent de tombeau à Pharaon : ceux qui marchent par la foi trouvent un chemin pour y marcher, tandis que ceux qui essaient d'y marcher, y trouvent un tombeau. C'est une vérité solennelle, que n'affaiblit en aucune manière le fait, que Pharaon agissait en opposition ouverte et positive à la volonté de Dieu, alors qu'il « essaya » de passer la mer Rouge : il sera toujours vrai que ceux qui veulent imiter les actes de la foi, seront confondus.

Heureux ceux qui peuvent, quelque faiblement que ce soit, marcher par la foi ! Ils suivent un sentier de bénédictions indicibles, un sentier qui, bien qu'il puisse être marqué par des fautes et des infirmités, a néanmoins été commencé en Dieu, se poursuit en Dieu, et se terminera en lui. Puissions-nous tous entrer davantage dans la divine réalité, la tranquille élévation, et la sainte indépendance de cette voie.

Par la croix, le croyant est mort au monde et à tout ce qui s’y trouve

Nous ne quitterons pas cette riche portion du livre de l'Exode, sans rappeler un passage dans lequel l'apôtre Paul fait allusion à « la nuée et à la mer ».

1 Corinthiens - Chapitre 1 - 1 Car je ne veux pas que vous ignoriez, frères, que nos pères ont tous été sous la nuée, et que tous ils ont passé à travers la mer, 2 et que tous ils ont été baptisés pour Moïse dans la nuée et dans la mer, 3 et que tous ils ont mangé la même viande spirituelle, 4 et que tous ils ont bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient d’un rocher spirituel qui les suivait : et le rocher était le Christ. … 6 Or ces choses arrivèrent comme types de ce qui nous concerne, …  »

Ce passage renferme un enseignement profond et précieux pour le chrétien.

C’est ainsi que, nous apprenons d’une autorité divine, la Parole de Dieu, comment interpréter le sens du baptême d’Israël « dans la nuée et dans la mer ». Cet enseignement utilisant ce « type », ou image, afin d’en retirer un enseignement à la fois profond et pratique.

C’est à partir de ce moment, ce baptême dans la nuée et dans la mer, de l’autre côté de la Mer Rouge, qu’Israël commence son pèlerinage à travers le désert ! Il était passé par ce baptême « pour Moïse », ici image de la personne du Seigneur Jésus, Celui qui est amour a fait provision de « viande spirituelle » et de « breuvage spirituel ».

En d'autres termes, ils étaient, sous forme imagée, un peuple mort à l'Egypte, et à tout ce qui en faisait partie.

La nuée et la mer étaient pour eux, ce que sont pour nous la croix et la tombe de Christ.

La nuée les mettait à l'abri de leurs ennemis, la mer les séparait de l'Egypte. De la même manière la croix nous met à l'abri de tout ce qui pourrait être contre nous, et nous sommes placés de l'autre côté de la tombe de Jésus ! C'est à partir de ce point, à la sortie de la tombe de Jésus (1*) que nous commençons notre voyage à travers le désert qu’est le monde pour l’authentique chrétien. C’est aussi à partir de ce point, que nous commençons à goûter la manne céleste (2*), et à boire de l'eau (3*) qui découle du « rocher spirituel », tandis que, peuple voyageur, nous cheminons vers cette terre du repos dont Dieu nous a parlé.

(1*) c’est ce qu’enseigne la Parole de Dieu, par la plume de Paul : « … si nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort, nous le serons donc aussi dans la ressemblance de sa résurrection ; … » (Romains 6 v.5)

(2*) la manne est une image de la nourriture spirituelle que le croyant goûte lorsqu’il considère la perfection du Seigneur Jésus, qui a dit « Moi, je suis le pain descendu du ciel » (Jean 6 v.41)

(3*) l’eau est une image de la Parole de Dieu, la Parole qui sort de la bouche du Seigneur Jésus, de ce « rocher était le Christ » (1 Corinthiens 1 v.4)

La différence entre la traversée de la mer Rouge et celle du jourdain

La traversée de la mer Rouge a lieu à la sortie d’Egypte, et à l’entrée dans le désert (Exode 14), et la traversée du Jourdain a lieu à la sortie du désert et à l’entrée du pays de la promesse (Josué 3)

L'un et l'autre de ces événements ont leur antitype (*) dans la mort de Christ.

(*) « antitype » veut dire ce qui représenté par le « type », ou par l’image

Dans la traversée de la mer Rouge, nous voyons la séparation d'avec l'Egypte, tandis que dans la traversée du Jourdain, nous voyons l'introduction dans la terre de Canaan.

Les croyants ne sont pas seulement séparés de ce présent siècle mauvais par la croix de Christ, mais Dieu les a fait sortir vivifiés de la tombe de Christ, « nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le christ Jésus » (Ephésiens 2 v.6).

NB : « les lieux célestes » sont pour l’authentique chrétien, ce qu’était la terre de Canaan, la terre de la promesse pour les Israélites.

Ainsi, bien qu'environnés des choses de l'Egypte (le domaine de Satan), ils sont, quant à leur expérience actuelle, dans le désert (le monde), et en même temps ils sont portés, par l'énergie de la foi, au lieu où Jésus est assis à la droite de Dieu.

Le croyant n'a pas seulement reçu le pardon de tous ses péchés , mais encore, il est, de fait, associé à un Christ ressuscité dans les cieux. Il n'est pas seulement sauvé par Christ, mais uni à lui pour toujours. Rien moins que cela n'aurait pu satisfaire les affections de Dieu, ou effectuer ses desseins à l'égard de l'Eglise.

Un dernier mot à celui qui lit ces lignes

Avez-vous pu comprendre les messages contenus dans ce texte ? (*) Si vous les avez compris, les croyez-vous ? Si vous les croyez, font-ils partie de votre vie pratique en les réalisant quotidiennement ? En avez-vous goûté la puissance ?

(*) Si vous avez une question sur ce que vous n’avez pas compris, vous pouvez la poser par mail à l’adresse : bible@beauport.eu

La réalité de ce qui est exposé dans ces lignes, ne dépend en rien de leur manifestation d’une manière quelconque par nous-mêmes, ou de ce que nous les réalisions ou les comprenions, mais du « PRECIEUX SANG DE CHRIST », qui a effacé tous nos péchés, et posé le fondement de l'accomplissement de tous les conseils de Dieu (*) à notre égard. C'est en cela qu'est le vrai repos pour tout cœur brisé et pour toute conscience chargée.

(*) « les conseils de Dieu » veut dire, tout ce que Dieu a établi depuis les temps les plus reculés, et qu’il accomplira ! Le plus grand de ces conseils a été de donner son Fils unique, comme nous le lisons « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3 v.16)

Peut-être que, toi, qui lis ces lignes, tu as une vie avec un caractère religieux, mais tu n’es pas né de nouveau, alors toutes ces choses te paraissent un peu étranges, mais elle ne le resteront plus, si tu passes par une vraie conversion. Si tu ne sais pas ce qu’est une vraie conversion, voici une page qui te l’expliquera, il s’agit du message n°1, intitulé « Qu’est qu’une vraie conversion ?  Qu’est-ce qu’un vrai croyant ? ». En voici l’adresse :

http://msgfacebook.beauport.eu/Messages/MSG_0001.html