La Nouvelle Naissance : un commencement pas une finalité

Ce message s’inspire de la publication « Quelques paroles pour les nouveaux convertis » parue dans le Messager Evangélique de 1864.

 

CONTENU :

Introduction. 1

Le point de départ 4

Les difficultés du chemin. 4

Notre cœur naturel est rusé et désespérément malin. 5

Par la présence du Saint Esprit : Christ vit en moi (en toi aussi) 6

Sa Parole et son Esprit nous accompagne dans notre pèlerinage. 7

Comment le servir dans ce pèlerinage?. 7

Le mot de la fin. 10

 

Introduction

Ce message s’adresse à tout ceux qui sont nés de nouveau, c’est-à-dire à tous ceux qui sont passés par une vraie conversion. Ceux qui ne le seraient pas, sont invités à examiner la question avec le plus grand sérieux, tant que c’est encore le jour où la grâce est offerte !

Il faut d’abord être au clair sur ce qu’est une vraie conversion, ce qu’est la nouvelle naissance et ce qu’est la nouvelle création, dans laquelle l’âme est introduite pour l’éternité, au jour de sa nouvelle naissance.

NB. Voir les messages :

N°0001 : Qu’est qu’une vraie conversion ?  Qu’est-ce qu’un vrai croyant ?

N°0004 : Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création – 2 Corinthiens 5 v. 17

N°0021 : Comment ne plus être esclave, de soi-même, de Satan & du monde ?

Dans sa 1ère épitre, l’apôtre Jean, s’adresse à ses enfants (1*), aux enfants de Dieu, à tous ceux qui sont nés de nouveau, qu’ils soient convertis depuis une seule heure, ou depuis des dizaines d’années. Parmi les enfants de Dieu, le Saint Esprit, par la plume de Jean, fait une distinction selon le degré de maturité acquis par l’enfant de Dieu : « les petits enfants », « les jeunes gens » et « les pères » (2*). Le développement de la maturité spirituelle est une chose normale, qui doit avoir lieu. Malheureusement, on observe bien souvent que ce développement spirituel stagne, et bien des âmes restent toute leur vie au stade de « petits enfants ». C’est l’exhortation que l’apôtre adresse aux chrétiens d’origine juive, dans l’épitre aux Hébreux (3*).

(1*) « Mes enfants, je vous écris … » (1 Jean 2 v.1) « Je vous écris, enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés par son nom. » (1 Jean 2 v.12)

(2*) « Je vous écris, pères, parce que vous connaissez celui qui est dès le commencement. Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le méchant. Je vous écris, petits enfants, parce que vous connaissez le Père. » (1 Jean 2 v.13)

(3*) « … au sujet duquel nous avons beaucoup de choses à dire et qui sont difficiles à expliquer, puisque vous êtes devenus paresseux à écouter. Car lorsque vous devriez être des docteurs, vu le temps, vous avez de nouveau besoin qu’on vous enseigne quels sont les premiers rudiments des oracles de Dieu, et vous êtes devenus tels, que vous avez besoin de lait et non de nourriture solide ; car quiconque use de lait est inexpérimenté dans la parole de la justice, car il est un petit enfant ; mais la nourriture solide est pour les hommes faits, qui, par le fait de l’habitude, ont les sens exercés à discerner le bien et le mal. » (Hébreux 5 v.11-14)

Le développement spirituel d’une assemblée, dépend de celui de ceux qui la composent, et se perçoit lors de réunions, que la Parole de Dieu appelle des « réunions d’assemblée » (*).

(*) Avant de définir ce qu’est une « réunion d’assemblée », il n’est peut-être pas inutile de rappeler ce qu’est l’Assemblée de Dieu. Ce sujet est traité dans le message n° 131, intitulé : « L’Assemblée de Dieu ou l’Eglise du Dieu vivant. Qu’est-ce que cela implique pour le chrétien ? »

Une « réunion d’assemblée » est une réunion, sous la seule direction du Saint Esprit, marquée par la présence du Seigneur Jésus, c’est la réunion des 2 ou 3 réunis au Nom du Seigneur (Matthieu 18). Il y a 4 types de « réunions d’assemblée » : la réunion de prière, la réunion de culte, la réunion d’édification et la réunion d’administration :

1.    Lors de la réunion de prière, l’assemblée, par la voix des frères, s’exprime en exposant à Dieu, les divers besoins. Les prières sont adressées soit Père, soit au Fils, selon l’objet de la requête.

2.    Lors de la réunion de culte, l’assemblée se réunit pour la louange et « la fraction du pain » (la cène). C’est par la voix des frères, que l’assemblée loue le Père et le Fils. Elle exprime la louange et l’adoration, essentiellement en rappelant au Père, la valeur et les gloires du Fils. C’est lorsque l’adoration de l’assemblée atteint son plus haut point, et non pas à heure fixe, que l’assemblée, lors de la cène, se souvient des souffrances et de la mort du Seigneur Jésus, Lui rappelant les effets bénis, et parmi lesquels, l’expression de ce qu’est le Corps de Christ, dans le seul pain, expression de l’unité indestructible du Corps de Christ, ensemble de tous les vrais croyants vivant sur la terre.

3.    Lors de la réunion d’édification de l’assemblée, elle ne s’adresse plus à Dieu, c’est Dieu qui s’adresse à elle, en vue de l’édifier, en vue de sa croissance spirituelle. A cet effet, le Saint Esprit utilise un frère (éventuellement 2 ou 3) pour présenter une portion de la Parole de Dieu, et en donner le sens.

4.    A cela s’ajoute les réunions d’administration, qui sont des réunions uniquement de frères, car c’est à eux que Dieu a confié l’administration des différents aspects locaux qui se présente.

Les autres réunions, réunion d’étude de la Parole, ou d’évangélisation, ne sont pas des « réunions d’assemblées », bien qu’elles aient toute valeur à leur place.

Il est assez courant que dans la réunion de Culte (1*), on s’adresse presque exclusivement au Fils, lui parlant de nous-mêmes, de ce que nous sommes, etc. … et rarement en s’adressant au Père, pour lui parler de ce que l’assemblée a appris au sujet de Celui qui est dès le commencement, à savoir le Fils bien-aimé du Père, rappelant au Père, la gloire acquise par l’œuvre de la croix, par laquelle Dieu a pu exprimer ce qu’il est par nature, à savoir Amour (2*). Il en va de même pour la réunion d’édification de l’assemblée, on lui prêche l’invitant à venir au Sauveur pour avoir le pardon de ses péchés, ou en lui faisant chanter des cantiques contenant ce message ! Alors qu’elle est réunie pour entendre de la part de Dieu ce qui va aider les frères et sœurs à croître spirituellement (3*). Ce constat démontre la nécessité d’apprendre aux pieds du Seigneur, dans sa Parole, les enseignements qui auront pour effet de faire croître l’âme, dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ (2 Pierre 3 v.18).

 (1*) Lorsque nous parlons de culte, nous ne parlons pas de toutes ces démonstrations tapageuses avec tout une série d’instruments, et où un « pasteur » en titre fait ensuite un sermon, mais de l’expression de la louange à Dieu, comme décrit au point (1*)

(2*) « … Dieu constate son amour à lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. » (Romains 5 v.8)

(3*) Cela ne veut pas dire que le Saint Esprit ne peut pas conduire aussi à placer quelques messages d’appel à l’adresse de personnes présentes qui ne sont pas converties, mais ces personnes inconverties, bien que présentes, ne s’intègrent pas à l’assemblée locale réunie au Nom du Seigneur !

Le présent message s’adresse spécialement à ceux qui viennent d’entrer dans la vie chrétienne, étant nouvellement convertis, ou si c’est le cas, à celui, qui, bien que converti depuis longtemps, est resté au même stade que le nouveau converti, ce que l’apôtre Jean appelle « les petits enfants ». Le but recherché est de montrer que la nouvelle naissance est le point de départ d’une vie, qui évolue en intégrant par la puissance du Saint Esprit, les enseignements contenus dans la Parole de Dieu.

Cette croissance spirituelle est nécessaire aussi, afin de ne pas se laisser entraîner par doctrines étrangères à ce qu’enseigne la Parole de Dieu  : « … en vue du perfectionnement des saints, pour l’œuvre du service, pour l’édification du corps de Christ ; jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ : afin que nous ne soyons plus de petits enfants, ballottés et emportés çà et là par tout vent de doctrine dans la tromperie des hommes, dans leur habileté à user de voies détournées pour égarer … » (Ephésiens 4 v.12-14)

Le point de départ

Cher frère / chère sœur, étant né de nouveau, tu as donc mis toute ta confiance en Jésus, et par la foi en Lui tu es passé « de la mort à la vie » (1 Jean 3 v.14). — La paix de Dieu remplit ton cœur ; de nouveaux mobiles dirigent tes actions. Tes péchés d'autrefois ont perdu leur puissance sur toi et les plaisirs que tu recherchais n'ont plus leur charme. Tu trouves ta joie dans la lecture de la Parole de Dieu, dans la prière, et dans les réunions des enfants de Dieu ; et tu dis peut-être en toi-même : « A présent toute l'œuvre est achevée pour moi, je crois au Seigneur Jésus et j'ai la vie éternelle ».

Eh bien, tout n’est pas fini, ce n’est qu’un commencement !

Tu as cru, il est vrai, au Seigneur, mais c'est là seulement le commencement d'une vie nouvelle et éternelle.

Il est bien vrai et réel, que l’œuvre du Fils de Dieu pour toi sur la croix est parfaite et entièrement achevée, mais il n’est pas moins vrai et moins réel que l'œuvre du Saint Esprit en toi ne vient que de commencer.

A l’image de la parabole du semeur, le Saint Esprit a travaillé sur toi, pour que à partir d’un cœur, comparé aux bords des chemins, ensuite un terrain rocailleux, etc. … pour être une bonne terre sur laquelle la Parole pouvait être plantée, et a commencé à germer pour donner du fruit de la même nature que celle de la Parole. (Marc 4 v.3-20)

Mais, Dieu aurait-il planté dans ton cœur cette semence incorruptible pour qu'elle y demeure cachée et sans aucun changement ? Evidemment que non ! Cette semence divine, a déjà germé, se traduisant par ta nouvelle naissance ! Mais ce germe doit continuer à se développer, et porter du fruit : « La terre produit spontanément du fruit, premièrement l’herbe, ensuite l’épi, et puis le plein froment dans l’épi » (Marc 4 v.28)

Ainsi, tu as franchi la « porte étroite », et tu es entré dans le « chemin resserré » « qui mène à la vie » (*). Par ce fait même, le monde est derrière toi, et la maison du Père céleste est devant toi !

(*) « Entrez par la porte étroite ; car large est la porte, et spacieux le chemin qui mène à la perdition, et nombreux sont ceux qui entrent par elle ; car étroite est la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent. » (Matthieu 7 v.13-14)

Les difficultés du chemin

Ce sentier rencontre très souvent de la rudesse et des difficultés. Il peut te conduire parfois au travers de lieux arides et des épines, au milieu de toutes sortes d'ennemis ; — mais au bout de la route, il y a un palais, une couronne et le Roi lui-même ! Il faut que tu puisses poursuivre toujours la course et combattre le bon combat de la foi, si tu veux porter la couronne du vainqueur. (*)

(*) « … combats le bon combat de la foi ; saisis la vie éternelle, pour laquelle tu as été appelé et tu as fait la belle confession devant beaucoup de témoins. » (1 Timothée 6 v.12) « … j’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi : désormais m’est réservée la couronne de justice, que le Seigneur juste juge me donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui aiment son apparition. » (2 Timothée 4 v.7-8)

L’homme de Dieu, l’apôtre Paul, a été conduit par un chemin sombre et orageux, comme le Saint Esprit le rapporte dans le livre des Actes des Apôtres : « … comme durant plusieurs jours il ne parut ni soleil ni étoiles, et qu’une grande tempête nous pressait, dès lors toute espérance de pouvoir nous sauver nous fut ôtée. » (Actes 27 v.20) ! Parlant de Dieu, l’Eternel, nous lisons « Il arrête la tempête, la changeant en calme, et les flots se taisent, … » (Psaume 107 v.29). Si ces passages se rapportent à des circonstances du monde matériel dans lequel nous vivons, ils se rapportent aussi aux circonstances que le croyant rencontre dans son expérience spirituelle, et dans ce cadre, le croyant peut aussi s’exprimer comme ces âmes de ce Psaume : « Ceux qui descendent sur la mer dans des navires, qui font leur travail sur les grandes eaux, Ceux-là voient les œuvres de l’Éternel, et ses merveilles dans les eaux profondes. » (Psaume 107 v.23-24)

Dieu t’a fait sortir vivant d'entre les morts et il te parle maintenant par la bouche d'un de ses serviteurs, par sa Parole, pour t’encourager et te fortifier.

Notre cœur naturel est rusé et désespérément malin

 « Le cœur est trompeur par-dessus tout, et incurable ; qui le connaît ? Moi, l’Éternel, je sonde le cœur, j’éprouve les reins … » (Jérémie 17 v.9-10)

Ainsi, tout comme le mien, ton cœur est rusé et désespérément malin par-dessus toutes choses ! Qui le connaîtra tel qu’il est, à savoir « désespérément mauvais ! » ?

Est-ce bien cela ta conviction profonde ? 

Ici se présente une difficulté, principalement pour celui qui a été élevé depuis son enfance par des parents chrétiens. Certains d’entre eux sont selon la morale du monde christianisé, honnêtes, droits et aimables. Ils ont été protégés, d’une certaine manière, par l'amour de leurs parents et ont ainsi été gardés de beaucoup de mal que d'autres ont vu et entendu.

Peut-être, est-ce ton cas ! Tu as reçu le Sauveur dans ton cœur, et ce fait semble donner un accent de réalité à ton caractère, déjà sans reproche, selon ces critères moraux, généralement reçus.

Malgré cette perception que tu sembles avoir, Dieu, par sa Parole, te dit bien parlant de Dieu : « tu n’as point égard à l’apparence des personnes » (Luc 20 v.21) « … l’Éternel ne regarde pas ce à quoi l’homme regarde, car l’homme regarde à l’apparence extérieure, et l’Éternel regarde au cœur. » (1 Samuel 16 v.7) et aussi « Le cœur est trompeur par-dessus tout, et incurable » (Jérémie 17 v.9)

L'homme, donc ce que je suis par nature, fils d’Adam, (et toi aussi) cherche toujours à découvrir quelque qualité ou quelque mérite qui puisse couvrir le mal, même les plus abominables, car indirectement il craint la terrible vérité quant à l'état de son cœur.

Mais de temps en temps, le voile se déchire, et la corruption qui est au dedans du secret de tous cœurs naturels est mise à découvert.

C’est de tout cœur, sans aucune distinction, (donc aussi du tien, comme du mien !) que Dieu dit qu'il est, « trompeur par-dessus tout, et incurable … » ! Ce cœur cherche constamment à tromper Dieu, et les hommes, et par-dessus tout, à se tromper lui-même ! Mais rien n’échappe au regard de Dieu : « Moi, l'Eternel, je sonde le cœur, et j'éprouve les reins ».

Ces choses étant, la seule ressource est d'accepter la sentence que Dieu prononce sur nous. Cette sentence est prononcée sur ce que nous sommes en tant que fils d’Adam, cet être, la Parole de Dieu l’appelle le « vieil homme » ! Il est absolument impératif que nous apprenions de Dieu ce que nous sommes, car Lui seul peut voir les choses de manière divinement objective !

Les uns sont enseignés à cet égard par les profonds exercices de l'âme qui accompagnent leur conversion : d'autres par d'amères expériences plus tard !

Cependant il vaut mieux prononcer ce jugement solennel sur soi-même, lorsqu'on est amené à croire au Seigneur Jésus, c'est-à-dire par la foi, plutôt que d'être obligé de s'y soumettre sous le poids de l'expérience.

Par la grâce de Dieu tu as reçu le Sauveur ; mais, si tu n'as pas appris cette vérité quant à toi-même, tu ne sais pas encore tout ce que le Seigneur Jésus est pour toi et tu ne peux pas non plus apprécier convenablement tout ce qu'Il a fait pour toi.

Car si nous sommes vils, coupables et sans force en nous-mêmes, que pouvons-nous faire si ce n'est de nous jeter aux pieds de Celui qui reçoit les pécheurs, nous confiant uniquement en son sang précieux qui purifie de tout péché.

Oh! quel précieux nom que le nom de Jésus, quel nom puissant pour sauver!

Par la présence du Saint Esprit : Christ vit en moi (en toi aussi)

Etant, incapables d'une seule bonne pensée par nous-mêmes, Jésus seul doit, et veut être tout, en tout, pour nous.

Et c’est ainsi que le cœur qui est à Jésus, pousse ce soupir en disant : « Seigneur, glorifie-toi toi-même en moi » ! Et pour ce faire, se joint à l’apôtre Paul, en disant « Je suis crucifié avec Christ » (1*), « je ne vis plus, moi, (1*) mais Christ vit en moi (2*) ; — et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. » (Galates 2 v.20)

(1*) Il s’agit du « moi », du vieil homme, fils d’Adam, qui a trouvé sa fin à la croix !

(2*) il s’agit du « moi » de l’homme nouveau ! L’homme nouveau, par le Saint Esprit, n’a pas d’autre volonté que celle de Dieu.

C'est ici-bas que Christ a vécu pour nous. — Il est mort pour nos péchés, et il est ressuscité pour notre justification (1*) et maintenant à la droite de Dieu, il vit éternellement, afin d'intercéder pour nous (2*)

(1*) « … Jésus notre Seigneur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification. » (Romains 4 v.24-25)

(2*) « … il peut sauver entièrement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux. » (Hébreux 7 v.25).

Sa Parole et son Esprit nous accompagne dans notre pèlerinage

Celui qui nous a lavés dans son sang, nous conduira sûrement jusqu'au bout.

Nous traversons maintenant le sentier que Jésus foula jadis, en traversant ce monde hostile à Dieu, et dont il en connait toutes les difficultés rencontrées ! Jésus nous a donné son nom, son Esprit, et sa présence pour nous accompagner tout le long de notre pèlerinage, car il est un ami aimant et plein de grâce, aussi bien qu'un Sauveur glorieux.

Pouvons-nous penser à ces choses, sans que notre cœur « brûle » au dedans de nous d'une reconnaissance vive et profonde, et en voici la raison : « Car l’amour du Christ nous étreint, en ce que nous avons jugé ceci, que si un est mort pour tous, tous donc sont morts, et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité. » (2 Corinthiens 5 v.14-15)

L'amour et l'obéissance sont liés ensemble.

Notre Seigneur lui-même n'a-t-il pas dit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole … » (Jean 14 v.23) « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime » (Jean 14 v.21)

Comment le servir dans ce pèlerinage?

LUC – Chapitre 19 - …  12 Il dit donc : Un homme noble s’en alla dans un pays éloigné, pour recevoir un royaume et revenir. 13 Et ayant appelé dix de ses propres esclaves, il leur donna dix mines, et leur dit : Trafiquez jusqu’à ce que je vienne. 14 Or ses concitoyens le haïssaient ; et ils envoyèrent après lui une ambassade, disant : Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous. 15 Et il arriva, à son retour, après qu’il eut reçu le royaume, qu’il commanda d’appeler auprès de lui ces esclaves auxquels il avait donné l’argent, afin qu’il sût combien chacun aurait gagné par son trafic. 16 Et le premier se présenta, disant : Maître, ta mine a produit dix mines. 17 Et il lui dit : Bien, bon esclave, parce que tu as été fidèle en ce qui est très-peu de chose, aie autorité sur dix villes. 18 Et le second vint, disant : Maître, ta mine a produit cinq mines. 19 Et il dit aussi à celui-ci : Et toi, sois établi sur cinq villes. 20 Et un autre vint, disant : Maître, voici ta mine, que j’ai gardée déposée dans un linge ; 21 car je t’ai craint, parce que tu es un homme sévère : tu prends ce que tu n’as pas mis, et tu moissonnes ce que tu n’as pas semé. 22 Il lui dit : Je te jugerai par ta propre parole, méchant esclave : tu savais que moi je suis un homme sévère, prenant ce que je n’ai pas mis et moissonnant ce que je n’ai pas semé ; 23 et pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque, et quand je serais venu je l’eusse retiré avec l’intérêt ? 24 Et il dit à ceux qui étaient présents : Ôtez-lui la mine et donnez-la à celui qui a les dix mines. 25 — Et ils lui dirent : Seigneur, il a dix mines. 26 — Car je vous dis qu’à quiconque a, il sera donné ; et à celui qui n’a pas, cela même qu’il a lui sera ôté. 27 Mais ceux-là, mes ennemis, qui n’ont pas voulu que je régnasse sur eux, amenez-les ici et tuez-les devant moi.

Comme le Seigneur Jésus s’en est allé de la terre pour le ciel, le maître de Luc 19, image de notre Maître, le Seigneur Jésus, s'en est allé « dans un pays éloigné, pour se mettre en possession d'un royaume », mais il a laissé à chacun sa tâche.

Oui, notre Dieu nous a placés ici-bas dans des positions différentes, en nous donnant des devoirs divers à remplir et des relations diverses à cultiver (et la nouvelle vie doit fortifier ces liens), mais tout doit être fait devant Lui et pour Lui, car il est le Seigneur de notre temps, de notre influence, de notre vie. Nous devons Lui donner notre tout, car nous avons, premièrement aussi, tout reçu de Lui pour l'employer à son service.

Tu noteras bien que les tâches sont variées, beaucoup de chrétiens ne considèrent comme seule tâche que d’annoncer le chemin du salut aux âmes perdues, ce qui a toute son importance, mais bien souvent ce service se fait au dépens de la recherche de la croissance spirituelle ! On se contente de rester de « petits enfants » ! On comprend que la croissance se chiffre en nombre, au dépens de ce qui développe la vraie communion avec le Seigneur. C’est là une des subtilités de notre cœur naturel (*), comme nous l’avons vu plus haut dans ce texte ! Les autres tâches étant négligées, les réunions d’assemblées, s’en ressentent ! Principalement le culte, reflète ce dont le cœur est exclusivement occupé. On en arrive, dans la réunion d’édification de l’assemblée, à annoncer le chemin du salut aux frères et sœurs, qui sont tous des enfants de Dieu, et si tous ne sont pas des « pères », leur principale caractéristique est d’être nés de nouveau ! C’est de ce qui fait croître que les frères et sœurs ont essentiellement besoin ! Une question importante se pose alors : est-ce être conduit par le Saint Esprit ?

(*) C’est la forme la plus dangereuse, lorsque l’homme naturel, le vieil homme, se sert d’un service qui est selon Dieu, pour en négliger un autre, surtout l’enseignement qui lui dit, avoir trouvé sa fin par la mort, en la croix de Christ ! Non pas seulement l’existence de la chair, mais la mort du vieil homme ! La conséquence en est que le nouvel homme perd de sa puissance, et ce verset « je ne vis plus moi, mais Christ vit en moi », perd de son effectivité dans la communion de l’âme avec le Seigneur ! On est occupé de soi, objet du salut, plutôt que du Seigneur Jésus, l’auteur de ce salut éternel ! 

Christ ennoblit tous nos travaux et nos devoirs, il sanctifie nos relations terrestres en consacrant tout à Lui-même. Dans sa vie ici-bas, il nous est donné, comme modèle de notre vie journalière et nous ne plairons pas à notre Maître, si nous négligeons ces devoirs, pour ce qui pourrait nous paraître, d'une manière plus particulière, son service.

Tout ce que nous faisons est apprécié de Lui, non selon un jugement d'homme, mais selon le mobile secret qui en est la source ; « car l'homme a égard à ce qui est devant les yeux ; mais l'Eternel a égard au cœur » (1 Samuel 16 v.7). L'amour pour Jésus est le seul mobile qui puisse supporter le regard scrutateur de Dieu, et là où il se trouve, il est si puissant qu'il élève le service le plus bas : « le verre d'eau froide » donné en son nom ne perdra point sa récompense.

C'est une pensée bien solennelle, que Dieu voit au fond de nos cœurs, y trouve souvent des motifs qui ont pris le dessus sur le seul motif qui pût rendre notre service acceptable pour Lui, savoir, l'amour pour son Fils (1*). Le Jour fera connaître l'œuvre de chacun (2*). Hélas ! que de gens qui font profession de christianisme, qui, pesés, à la balance du Sanctuaire, seront trouvés légers (2*). Mais dans « ce jour », alors que l'approbation du Maître sera tout pour nous, Christ dira à celui qui l'aura aimé et l'aura servi humblement : « Cela va bien, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Seigneur ».

(1*) « Si je parle dans les langues des hommes et des anges, mais que je n’aie pas l’amour, je suis comme un airain qui résonne ou comme une cymbale retentissante. Et si j’ai la prophétie, et que je connaisse tous les mystères et toute connaissance, et que j’aie toute la foi de manière à transporter des montagnes, mais que je n’aie pas l’amour, je ne suis rien. Et quand je distribuerais en aliments tous mes biens, et que je livrerais mon corps afin que je fusse brûlé, mais que je n’aie pas l’amour, cela ne me profite de rien. » (1 Corinthiens 13 v.1-3)

(2*) « Car personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui est posé, lequel est Jésus Christ. Or si quelqu’un édifie sur ce fondement de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’ouvrage de chacun sera rendu manifeste, car le jour le fera connaître, parce qu’il est révélé en feu ; et quel est l’ouvrage de chacun, le feu l’éprouvera. Si l’ouvrage de quelqu’un qu’il aura édifié dessus demeure, il recevra une récompense ; si l’ouvrage de quelqu’un vient à être consumé, il en éprouvera une perte, mais lui-même il sera sauvé, toutefois comme à travers le feu. » (1 Corinthiens 3 v.12-15)

 « Ainsi, vous aussi, quand vous aurez fait toutes les choses qui vous sont commandées, dites : Nous sommes des esclaves inutiles, ce que nous étions obligés de faire, nous l'avons fait » (Luc 17 v.10).

Notre plus ardent amour est froid, nos plus fervents efforts sont faibles, et plus nous sommes près du Seigneur, moins nous pensons à nous-mêmes ; nous sentons notre entière incapacité de Lui rendre quelque chose pour tout ce qu'il a fait pour nous, ou même de le louer comme nous devrions le faire. Tout ce dont nous sommes capables, c'est de nous donner nous-mêmes à Lui, afin d'être à Lui pour toujours !

Il y a dans l'amour de Christ des hauteurs auxquelles nous n'avons jamais atteint, et des profondeurs que nous n'avons jamais sondées ; il y a des victoires à remporter sur le péché que nous n'avons pas encore gagnées, et des trésors dans la parole de Dieu que nous n'avons jamais trouvés ; mais le Saint Esprit est là pour nourrir nos âmes de tous ces biens. Nous pouvons faire pour le Seigneur ici-bas bien plus que nous ne faisons.

Il y a bien des brebis et des agneaux que nous n'avons pas jusqu'ici essayé de nourrir ; quelques-uns se sont égarés et se sont éloignés bien loin du paisible bercail, et nous n'avons pas été à leur recherche, sans relâche, jusqu'à ce qu'ils aient été ramenés. Il y a beaucoup d'âmes à sauver. Bientôt ces occasions de servir auront pris fin, car la nuit vient, en laquelle personne ne peut travailler (*).

(*) « Il me faut faire les œuvres de celui qui m’a envoyé, tandis qu’il est jour ; la nuit vient, en laquelle personne ne peut travailler. » (Jean 9 v.4)

Le mot de la fin

Puisse le Saint Esprit nous conduire en avant, « portant nos yeux sur Jésus » (1*). Puissions-nous le connaître, non seulement comme nous ayant délivrés de la condamnation du péché, mais aussi comme nous ayant délivrés de la puissance du péché ; et plus que cela, comme un ami plein de grâce et d'amour qui est toujours avec nous, et dans la douce présence duquel nous pouvons dès ici-bas « nous réjouir d'une joie ineffable et glorieuse » (2*).

(1*) « … rejetant tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si aisément, courons avec patience la course qui est devant nous, fixant les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, lequel, à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix, ayant méprisé la honte, et est assis à la droite du trône de Dieu. » (Hébreux 12 v.1-2)

(2*) « … afin que l’épreuve de votre foi, bien plus précieuse que celle de l’or qui périt et qui toutefois est éprouvé par le feu, soit trouvée [tourner] à louange, et à gloire, et à honneur, dans la révélation de Jésus Christ, lequel, quoique vous ne l’ayez pas vu, vous aimez ; et, croyant en lui, quoique maintenant vous ne le voyiez pas, vous vous réjouissez d’une joie ineffable et glorieuse, … » (1 Pierre 1 v.7-8).

Bientôt le dessein de Dieu à notre égard sera accompli ; les jours de notre service seront terminés, et Christ accomplira les mystères de gloire et d'amour renfermés dans la promesse qu'il nous a laissée : « Je reviendrai et je vous prendrai auprès de moi, afin que là où je suis moi, vous, vous soyez aussi » (Jean 14 v.3).

Alors le nom du Père, si faiblement mis en relief ici-bas, brillera de tout son éclat sur nos fronts. Nous servirons le Père alors dans la perfection, et nous le louerons à jamais, dans un culte, jamais égalé sur la terre, présentant au Père, le parfum que sont les gloires et les perfections du Fils. Là, nous serons tous capables de ne penser qu’à Lui, et de ne plus penser à nous-même !