Quel sens a la scène de Guilgal pour le chrétien (Josué 5)

Ce message s’inspire de la publication « Guilgal - Josué 5 » parue dans le Messager Evangélique de 1864.

 

 

CONTENU

Lecture de Josué 5. 2

Introduction. 3

Les phases de la vie du peuple et leurs applications chrétiennes. 4

Le contexte de l’entrée en Canaan. 4

Dieu visite Israël en Egypte. 4

Le passage de la Mer Rouge et la destruction de l’ennemi 5

La marche dans le désert 5

Le passage du Jourdain. 6

Guilgal, lieu de la circoncision. 7

Guilgal, lieu de la célébration de la pâque. 10

A Guilgal, la manne cesse, ils mangent du blé du pays. 11

A Guilgal les 12 pierres tirées du Jourdain sont dressées. 12

La circoncision donne à Guilgal son caractère propre et pratique. 13

Guilgal est le lieu de la jouissance d'une rédemption accomplie. 13

Leçon importante pour le chrétien. 14

 

Lecture de Josué 5

1 Et il arriva que, lorsque tous les rois des Amoréens qui étaient en deçà du Jourdain vers l’occident, et tous les rois des Cananéens qui étaient près de la mer, entendirent comment l’Éternel avait mis à sec les eaux du Jourdain devant les fils d’Israël, jusqu’à ce que nous fussions passés (*), leur cœur se fondit, et il n’y eut plus de courage en eux, à cause des fils d’Israël.

(*) d’autres lisent : qu’ils fussent passés.

2 En ce temps-là, l’Éternel dit à Josué : Fais-toi des couteaux de pierre (1*), et circoncis encore une fois les fils d’Israël. 3 Et Josué se fit des couteaux de pierre (1*), et circoncit les fils d’Israël à la colline d’Araloth (2*). 4 Et c’est ici la raison pour laquelle Josué [les] circoncit : tout le peuple qui était sorti d’Égypte, les mâles, tous les hommes de guerre, étaient morts dans le désert, en chemin, après être sortis d’Égypte ; 5 car tout le peuple qui était sorti avait bien été circoncis, mais de tout le peuple né dans le désert, en chemin, après être sorti d’Égypte, aucun n’avait été circoncis. 6 Car les fils d’Israël avaient marché dans le désert quarante ans, jusqu’à ce qu’eût péri toute la nation des hommes de guerre sortis d’Égypte, qui n’avaient pas écouté la voix de l’Éternel, auxquels l’Éternel avait juré de ne point leur faire voir le pays que l’Éternel avait juré à leurs pères de nous donner, pays ruisselant de lait et de miel. 7 Et il suscita leurs fils à leur place : ceux-là, Josué les circoncit, car ils étaient incirconcis, parce qu’on ne les avait pas circoncis en chemin. 8 Et il arriva que, lorsqu’on eut achevé de circoncire toute la nation, ils demeurèrent à leur place dans le camp, jusqu’à ce qu’ils fussent guéris. 9 Et l’Éternel dit à Josué : Aujourd’hui j’ai roulé de dessus vous l’opprobre de l’Égypte. Et on appela le nom de ce lieu-là Guilgal (3*), jusqu’à ce jour.

(1*) quelques-uns : tranchants. — (2*) colline des prépuces. — (3*) roulement.

10 Et les fils d’Israël campèrent à Guilgal ; et ils célébrèrent la Pâque, le quatorzième jour du mois, au soir, dans les plaines de Jéricho. 11 Et dès le lendemain de la Pâque, ils mangèrent du vieux blé du pays, des pains sans levain et du grain rôti, en ce même jour-là. 12 Et la manne cessa dès le lendemain, après qu’ils eurent mangé du vieux blé du pays ; et il n’y eut plus de manne pour les fils d’Israël ; et ils mangèrent du cru du pays de Canaan cette année-là.

 

13 Et il arriva, comme Josué était près de Jéricho, qu’il leva ses yeux et vit ; et voici, un homme se tenait debout devant lui, son épée nue dans sa main ; et Josué alla vers lui et lui dit : Es-tu pour nous, ou pour nos ennemis ? 14 Et il dit : Non, car c’est comme chef de l’armée de l’Éternel que je (1*) suis venu maintenant. Et Josué tomba sur sa face contre terre, et lui rendit hommage (2*), et lui dit : Qu’est-ce que mon Seigneur dit à son serviteur ? 15 Et le chef de l’armée de l’Éternel dit à Josué : Ôte ta sandale de ton pied, car le lieu sur lequel tu te tiens est saint. Et Josué fit ainsi.

(1*) ou : car je suis le chef de l’armée de l’Éternel, je. — (2*) ailleurs : se prosterner.


 

Introduction

L’Ancien Testament est très souvent négligé par les chrétiens, qui s’en tiennent au Nouveau, et certains se limitent encore aux quatre Evangiles.

L’Ancien Testament, si il contient des instructions spécialement écrites pour le peuple terrestre de Dieu, il n’en est pas moins vrai, qu’il contient tout autant d’instructions morales n’ayant rien perdu de leurs valeurs, et restent les pensées révélées de Dieu.

Tout en relatant des faits historiques, tels que la sortie d’Egypte, la traversée de la mer rouge, la traversée du désert, le passage du Jourdain, l’entrée dans le pays de Canaan, et tous les combats pour le posséder et en jouir, ces récits illustrent d’une manière « tangible » des enseignements parfois plus abstraits du Nouveau Testament. Le récit des évènements et instructions relatifs à Guilgal en est un exemple parmi bien d’autres.

Ainsi, on retrouve dans tous le livre de Josué, une image de ce qu’est l’Eglise, l’ensemble des authentiques chrétiens, dans ce qu’elle est dans sa position en Christ, et telle qu’elle est présentée dans l’épître de Paul à l’assemblée d’Ephèse, aux Ephésiens !

Nous lisons dans cette lettre de Paul :

« … nous a vivifiés ensemble avec le Christ (vous êtes sauvés par la grâce), et nous a ressuscités ensemble, (1*), et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le christ Jésus (2*), … » (Ephésiens 2 v.5-6)

(1*) imagé par la sortie du Jourdain  -  (2*) imagé par la jouissance du pays de Canaan 

Et à la fin de cette lettre, nous trouvons le combat à mener, revêtu de l’armure de Dieu, « contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes », imagé par les combats du peuple pour posséder la part d’héritage que Dieu leur a donné, ce qui est pour le chrétien la part qu’il a en Christ dans le ciel :

« … fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force ; revêtez-vous de l’armure complète de Dieu, afin que vous puissiez tenir ferme contre les artifices du diable : car notre lutte n’est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes. C’est pourquoi prenez l’armure complète de Dieu, afin que, au mauvais jour, vous puissiez résister, et, après avoir tout surmonté, tenir ferme. Tenez donc ferme, ayant ceint vos reins de la vérité, et ayant revêtu la cuirasse de la justice, et ayant chaussé vos pieds de la préparation de l’évangile de paix ; par-dessus tout, prenant le bouclier de la foi par lequel vous pourrez éteindre tous les dards enflammés du méchant. Prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu ; priant par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps, par l’Esprit, et veillant à cela avec toute persévérance et des supplications pour tous les saints, … » (Ephésiens 6 v.10-18)

L’objectif de cette méditation est de montrer la place importante jouée par Guilgal dans cette phase de prise de possession du pays de Canaan, et faisant ressortir la transposition chrétienne imagée par le rôle joué par Guilgal.

Les phases de la vie du peuple et leurs applications chrétiennes

Le contexte de l’entrée en Canaan

Le Peuple d'Israël n'était ni en Egypte, type du monde ou de l'état naturel de l’homme, ni dans le désert, figure frappante de la vie d'épreuve du croyant dans son passage au travers de ce monde ; ils n'étaient pas non plus tranquillement établis en Canaan, figure du repos céleste.

Il n’est pas sans intérêt de remarquer que ce n’est pas sous la conduite de Moïse que le peuple est introduit dans le pays. La raison en est que la loi, donnée par Moïse, n’avait pas la capacité de mettre le peuple en possession de l’héritage ! C’est l’expérience qu’a dû faire cette âme de Romains 7 qui voulant jouir de ce que Christ seul donne en se plaçant sous la loi devait constater « … je prends plaisir à la loi de Dieu selon l’homme intérieur ; mais je vois dans mes membres une autre loi qui combat contre la loi de mon entendement et qui me rend captif de la loi du péché qui existe dans mes membres. » (v.22-23), pour ensuite réaliser par la foi :

« Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le christ Jésus ; …  car ce qui était impossible à la loi, en ce qu’elle était faible par la chair, Dieu, ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, a condamné le péché dans la chair, … » (Romains 8 v.1-3)

C’est donc Josué, image de la personne du Seigneur Jésus, qui fait entrer, sous sa conduite, le peuple d’Israël dans le pays de Canaan, l’héritage que Dieu a promis à Abraham.

Cette entrée ne commence pas par le repos, mais les Israélites vont commencer les combats rapportés sans lesquels ils ne pouvaient posséder le pays ni en jouir. Car il faut remarquer que, dans le livre de Josué, ce qui est en vue, ce n'est pas tant le repos de Canaan que les combats du peuple, « les guerres de l'Eternel » qui étaient la condition nécessaire de la possession de l'héritage.

Dieu visite Israël en Egypte

Dieu, dans sa souveraine grâce, avait visité Israël en Egypte, il avait brisé le joug de l'esclavage sous lequel le peuple gémissait, et par le sang de la pâque, il avait séparé Israël pour toujours de l'Egypte et de son jugement.

« … le sang vous sera pour signe sur les maisons où vous serez ; et je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous, et il n’y aura point de plaie à destruction au milieu de vous, quand je frapperai le pays d’Égypte. » (Exode 12 v.13)

Ceci est le type, ou l’image, de la rédemption (*) d'un état de péché et du jugement de Dieu contre le péché, par la foi au sang de Christ, car il est dit que « Christ notre pâque, a été sacrifié pour nous » (1 Corinthiens 5 v.7).

De sorte qu'au début de notre course et avant même que nous ayons fait un seul pas dans notre pèlerinage céleste, la confiance dans le sang de Christ nous donne une entière et absolue sécurité contre le jugement de nos péchésjugement qui fondra sur le monde à cause du péché.

(*) « rédemption », signifie « rachat », c’est l’action d’acheter à nouveau ce qui a été vendu à autrui. En tant que créature issue de la main de Dieu, nous lui appartenions, mais par le péché nous nous sommes vendus à Satan. Par l’œuvre de la croix, le Seigneur Jésus, a alors racheté, celui qui croit en Lui, de la main de Satan, et cela lors de la nouvelle naissance. Le prix payé est le sang versé, la vie donnée !

Le passage de la Mer Rouge et la destruction de l’ennemi

Vient ensuite « le salut du Seigneur », comme cela est exprimé dans le passage du peuple au travers de la Mer Rouge, et l'entière destruction des ennemis d'Israël dans les eaux, de sorte que la mer est placée comme une barrière infranchissable entre le peuple de Dieu et l'Egypte.

Pour nous, ceci est le passage de nos âmes, par la foi, au travers de la mort, dans la personne du Seigneur Jésus Christ, de sorte que sa mort et sa résurrection sont placées par Dieu lui-même entre nous et toute la puissance de l'ennemi, en témoignage de notre éternelle délivrance, du caractère de cette délivrance, aussi bien que de la séparation finale d'un monde qui demeure dans le mal : — « Ensevelis avec lui dans le baptême, dans lequel aussi vous avez été ressuscités ensemble par la foi dans l'opération de Dieu qui l'a ressuscité d'entre les morts » (Colossiens 2 v.12).

NB : Beaucoup de chrétiens se servent de ce verset de l’épître aux Colossiens, pour affirmer que c’est en vertu du baptême chrétien que le chrétien est effectivement mort et ressuscité avec Christ. C’est entièrement faux ! Aucun acte posé par un homme ne peut avoir une telle valeur ! Le baptême chrétien en est cependant l’image. Par le baptême chrétien, on entre dans la maison de Dieu, sur la terre, où le baptisé fait profession extérieure d’être chrétien, et en porte l’entière responsabilité devant Dieu. C’est lors de la nouvelle naissance que l’on devient membre du Corps de Christ, ayant été « enseveli » (mort) avec Lui et ressuscité avec Lui, en vertu du baptême par lequel le Seigneur Jésus devait passer, à savoir la mort de la croix , suivie de la résurrection : « j’ai à être baptisé d’un baptême ; et combien suis-je à l’étroit jusqu’à ce qu’il soit accompli ! » (Luc 12 v.50)

La marche dans le désert

Israël marche ensuite dans le désert, figure des peines profondes et des tentations que les enfants de Dieu trouvent dans ce monde, en le traversant comme étrangers et pèlerins.

« … ceux-ci sont dans le mondele monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. … Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. » (Jean 17 v.11-16)

Le passage du Jourdain

JosuéChapitre 3 - … 14 Et il arriva que, lorsque le peuple partit de ses tentes pour passer le Jourdain, les sacrificateurs qui portaient l’arche de l’alliance étaient devant le peuple. 15 Et comme ceux qui portaient l’arche arrivèrent au Jourdain et que les pieds des sacrificateurs qui portaient l’arche trempèrent au bord de l’eau (or le Jourdain regorge par-dessus tous ses bords, tout le temps de la moisson), 16 les eaux qui descendaient d’en haut s’arrêtèrent : elles s’élevèrent en un monceau très-loin, près d’Adam, ville qui est à côté de Tsarthan ; et celles qui descendaient à la mer de la plaine (1*), la mer Salée, s’écoulèrent complètement ; et le peuple passa vis-à-vis de Jéricho. 17 Et les sacrificateurs qui portaient l’arche de l’alliance de l’Éternel, s’arrêtèrent de pied ferme sur le sec, au milieu du Jourdain ; et tout Israël passa à sec, jusqu’à ce que toute la nation eut achevé de passer le Jourdain. (2*)

(1*) hébreu : Araba, proprement : aride ; ce mot désigne la contrée déserte qui longe le Jourdain, depuis sa sortie du lac de Génésareth. — (2*) date : A.C. 1450.

Chapitre 4 - 1 Et il arriva, quand toute la nation eut achevé de passer le Jourdain, que l’Éternel parla à Josué, disant : 2 Prenez d’entre le peuple douze hommes, un homme de chaque tribu, 3 et commandez-leur, disant : Enlevez d’ici, du milieu du Jourdain, de là où se sont tenus les pieds des sacrificateurs, douze pierres ; et vous les transporterez avec vous, et vous les poserez dans le lieu où vous passerez cette nuit. …  8 Et les fils d’Israël firent comme Josué avait commandé : ils enlevèrent douze pierres du milieu du Jourdain, comme l’Éternel l’avait dit à Josué, selon le nombre des tribus des fils d’Israël ; et ils les transportèrent avec eux au lieu de leur campement, et les posèrent là.

 

9 Et Josué dressa douze pierres au milieu du Jourdain, à la place où s’étaient tenus les pieds des sacrificateurs qui portaient l’arche de l’alliance ; et elles sont là jusqu’à ce jour. 10 Et les sacrificateurs qui portaient l’arche s’arrêtèrent au milieu du Jourdain, jusqu’à ce que tout ce que l’Éternel avait commandé à Josué de dire au peuple fût exécuté, selon tout ce que Moïse avait commandé à Josué ; et le peuple se hâta et passa. 11 Et quand tout le peuple eut achevé de passer, il arriva que l’arche de l’Éternel et les sacrificateurs passèrent devant le peuple.

 

15 Et l’Éternel parla à Josué, disant : 16 Commande aux sacrificateurs qui portent l’arche du témoignage, qu’ils montent hors du Jourdain. 17 Et Josué commanda aux sacrificateurs, disant : Montez hors du Jourdain. 18 Et il arriva que, comme les sacrificateurs qui portaient l’arche de l’alliance de l’Éternel montèrent du milieu du Jourdain, [et] que les plantes des pieds des sacrificateurs se retirèrent sur le sec, les eaux du Jourdain retournèrent en leur lieu, et coulèrent par-dessus tous ses bords comme auparavant.

Sous Josué une nouvelle scène s'ouvre : c'est le passage du Jourdain, effectué pour Israël par l'arche de l'alliance, descendant au milieu du fleuve, « quand il regorge par-dessus tous ses bords, de sorte que tout le peuple passa vis-à-vis de Jéricho ».

Tableau merveilleux et béni de Christ dans sa mort, détruisant tout le pouvoir de la mort, en se faisant même l'alliée du peuple de Dieu et le moyen de son entrée dans l'héritage céleste, maintenant par la foi, et finalement en réalité.

Il fallait que le Jourdain soit traversé avant que Canaan puisse être possédé par Israël, à qui Dieu l'avait donné.

Et il faut aussi dans le chrétien, non seulement la foi qui l'associe à la puissance de la mort de Christ, comme seul fondement de sa justification devant Dieu, comme gage et garantie d'une rédemption éternelle ; mais encore, il faut qu'il entre, par la puissance de l'Esprit, dans cette mort et cette résurrection, comme étant le moyen de l'introduire dans sa position céleste et comme la seule puissance par laquelle cette position puisse être réalisée.

On aura remarqué deux choses importantes : juste à l’endroit même où les pieds des sacrificateurs qui portaient l’arche (image du Seigneur Jésus), 12 pierres ont été enlevées pour être transportées du côté de la terre de Canaan, ce qui est une image, hors de la mort de Christ, par la résurrection de Christ,  du nouvel homme qui passe dans le pays, les lieux célestes du chrétien ! On a aussi remarqué, que 12 pierres différentes viennent les remplacer, exactement au même endroit, image du vieil homme qui par la mort de Christ, est tenu pour mort, là où l’œuvre de la croix l’a placé.

« Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; pensez aux choses qui sont en haut, non pas à celles qui sont sur la terre ... » (Colossiens 3 v.1-2)

Ceci, il est bon de le rappeler, n'est pas simplement saisir, par la foi, la mort de Christ, comme la puissance de la rédemption et le fondement de la paix et de la sûreté : c'est une exhortation à entrer pratiquement et comme y participant, dans la mort et la résurrection de Christ, afin que les affections soient placées sur les propres objets de la vie et de la position célestes, dans laquelle nous avons été introduits par Christ.

Guilgal, lieu de la circoncision

Mais le Jourdain étant ainsi traversé, quelle est la première chose que nous rencontrons en Canaan ? C'est Guilgal , par le moyen de la circoncision du peuple, le Seigneur pouvait dire : « Aujourd'hui, j'ai roulé de dessus vous l'opprobre de l'Egypte ».

NB. « roulé » = « décharger d’un fardeau, d’une corvée »

A Guilgal Israël est délivré de tout signe de l'Egypte et de son esclavage, pour entrer dans son héritage comme peuple racheté de l'Eternel.

Ceci a un sens pour les authentiques chrétiens, qui sont présentement le peuple de Dieu, mais le peuple céleste : toute trace de mondanité (*), constitue un opprobre pour eux !

(*) « mondanité » est le fait de se conformer aux habitudes du monde, qui est inimitié contre Dieu, et dont le prince est Satan !

La circoncision mentionnée dans l’Ancien Testament, acte matériel d’ôter en la tranchant avec un couteau, une partie de la chair, se transpose aussi dans un sens spirituel, en ôtant à la chair (*) son influence néfaste, ce qui ne peut se faire que par la puissance du Saint Esprit agissant dans l’homme nouveau, afin de tenir dans la mort, le vieil homme qui a été crucifié avec Christ !

(*) « la chair » dans le Nouveau Testament est la puissance vitale qui anime l’homme naturel, qui est le vieil homme de celui qui est né de nouveau. Par contre l’Esprit Saint est lui la puissance du nouvel homme, issu de la nouvelle naissance. « … la chair convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair … » (Galates 5 v.17)

Nous comprenons clairement ce qu’est la circoncision, dans son application spirituelle.

PHILIPPIENSCHAPITRE 3  2 Prenez garde aux chiens (1*), prenez garde aux mauvais ouvriers, prenez garde à la concision (2*) ; 3 car nous sommes la circoncision, nous qui rendons culte par l’Esprit de Dieu, et qui nous glorifions dans le christ Jésus, et qui n’avons pas confiance en la chair : 4 bien que moi, j’aie [de quoi avoir] confiance même dans la chair. Si quelque autre s’imagine [pouvoir] se confier en la chair, moi davantage : 5 [moi] circoncis le huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu des Hébreux ; quant à la loi, pharisien ; 6 quant au zèle, persécutant l’assemblée ; quant à la justice qui est par [la] loi, étant sans reproche. 7 Mais les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai regardées, à cause du Christ, comme une perte. 8 Et je regarde même aussi toutes choses comme étant une perte, à cause de l’excellence de la connaissance du christ Jésus, mon Seigneur, à cause duquel j’ai fait la perte de toutes et je les estime comme des ordures, afin que je gagne Christ, 9 et que je sois trouvé en lui, n’ayant pas ma justice qui est de [la] loi, mais celle qui est par [la] foi en Christ, la justice qui est de Dieu, moyennant la foi ; 10 pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort, 11 si en quelque manière que ce soit je puis parvenir à la résurrection d’entre les morts. 12 Non que j’aie déjà reçu [le prix] ou que je sois déjà parvenu à la perfection ; mais je poursuis, cherchant à le saisir, vu aussi que j’ai été saisi par le Christ. 13 Frères, pour moi, je ne pense pas moi-même l’avoir saisi ; 14 mais [je fais] une (3*) chose : oubliant les choses qui sont derrière et tendant avec effort vers celles qui sont devant, je cours droit au but pour le prix de l’appel céleste (4*) de Dieu dans le christ Jésus. 15 Nous tous donc qui sommes parfaits (5*), ayons ce sentiment ; et si en quelque chose vous avez un autre sentiment, cela aussi Dieu vous le révélera ; 16 cependant, dans les choses auxquelles nous sommes parvenus, marchons dans le même [sentier].

(1*) hommes dangereux, méprisables. — (2*) ou : coupure. Désignation méprisante de la circoncision rituelle juive, en opposition à la vraie séparation pour Dieu revendiquée au verset 3. — (3*) une, une seule. — (4*) litt. : en haut. — (5*) hommes faits, comme en 1 Cor. 2 v.6.

L'Apôtre dit : « nous sommes la circoncision, nous qui rendons culte par l’Esprit de Dieu, et qui nous glorifions dans le christ Jésus, et qui n’avons pas confiance en la chair » (Philippiens 3 v.3). Ceci est en rapport avec être mort et ressuscité avec Christ, comme ce qui suit ce verset nous le montre bien : l'apôtre, dans ce troisième chapitre aux Philippiens, montre jusqu'où s'étend « la confiance dans la chair » (v.4-6), et ce qu'elle comprend ; ensuite il dit (v.7-8) qu'il regarde toutes les choses, dans lesquelles la chair se confie, comme « une perte, et comme des ordures, à cause de l'excellence de la connaissance» d'un Christ mort et ressuscité. La chair ne peut rien avoir à faire avec cette vie céleste, dans laquelle Christ nous a introduits ; elle s'attache aux choses de ce monde et ne peut pas s'élever plus haut ; aussi n'a-t-elle rien à attendre que la mortification, dont la circoncision est l'expression typique, ou imagée. (*)

(*) Après avoir dit en Colossiens 2 v.20 « Si vous êtes morts avec Christ … » et en Colossiens 3 v.1 « Si donc vous avez été ressuscités avec Christ … », l’apôtre dit au v.5 : « Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre … » : c’est la circoncision ! Pour se faire, il ne s’agit pas par la volonté humaine d’arracher les bourgeons qui se manifestent, comme on l’entend parfois, ce qui est impossible à la nature humaine de faire, mais de tenir dans la mort, le vieil homme par la puissance du Saint Esprit, afin que nos membres (yeux, oreilles, pensées, mains, pieds, … tout ce qui est au service de la liste donnée « fornication, … ») soient dans l’état de ceux d’un homme mort, dont les membres ne peuvent être que mortifiés ! C’est donc une action pratique de la foi, ou une œuvre de foi, foi vivante, par nouvel homme, dont la seule la puissance est celle du Saint Esprit !

Le livre de l’Exode ne mentionne pas de circoncision générale du peuple. La circoncision est mentionnée pour les fils de Moïse (Exode 4 v.14-26) ainsi que dans les statuts relatifs à la Pâque, notamment pour l’esclave (Exode 12 v.44) et l’étranger (Exode 12 v.48).

Aussi longtemps qu'Israël erra dans le désert, il n’y fut pas circoncis ! Ceux qui l’avaient été (*) avant l’entrée dans le désert, sont morts dans le désert, et ceux qui y sont nés ne l’étaient pas comme le montre bien la scène de la circoncision dans Josué 5 !

(*) « tout le peuple qui était sorti avait bien été circoncis, mais de tout le peuple né dans le désert, en chemin, après être sorti d’Égypte, aucun n’avait été circoncis. » (Josué 5 v.5)

Cela a une signification s’ordre spirituel pour le chrétien ! Car ce n'est pas dans les peines et les épreuves d'une vie de pèlerinage, ni dans la grâce déployée en une telle vie, que nous puisons la force nécessaire pour mettre de côté ce qui nous attache au monde. Une telle vie peut bien être le résultat de la rédemption ; il faut que nous traversions ce monde et que nous y soyons fidèles, mais cette vie dans le désert laisse toujours sur nous les traces de l'Egypte, à savoir du monde, elle ne s'élève pas jusqu'à la sphère qui est propre à la vie céleste, dans laquelle la rédemption nous amène.

La puissance qui nous dépouille des traces de l'Egypte, à savoir du monde, se réalise en entrant pratiquement, par l'Esprit de Dieu, dans cette vérité : nous sommes morts et ressuscités avec Christ.

En Colossiens 3 v.1, nous avons cette exhortation : « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses qui sont en haut … » ; or cette exhortation est fondée sur l'exposé du chapitre second, dans lequel nous apprenons quelle est la vraie force de la circoncision !

« … vous êtes accomplis en lui, qui est le chef de toute principauté et autorité,  en qui aussi vous avez été circoncis d’une circoncision qui n’a pas été faite de main, dans le dépouillement du corps de la chair par la circoncision du Christ, étant ensevelis avec lui dans le baptême, dans lequel aussi vous avez été ressuscités ensemble par la foi en l’opération de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts. » (Colossiens 2 v.10-12)

NB Il ne s’agit pas du baptême d’eau, comme plusieurs l’enseigne, un acte d’un homme, même si il est ordonné de Dieu, ne peut jamais conférer quoique ce soit de divin, certainement pas de produire la nouvelle naissance ! Il s’agit de l’acte accompli par Dieu en la personne du Seigneur dont le baptême d’eau, le baptême chrétien, est seulement l’image, il ne peut pas en être la cause !

 « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ » (ch.3 v.1), en est évidemment la conséquence immédiate. De plus, l'exhortation : « Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre » (ch.3 v.5), est fondée sur ce qui est dit au verset 3 : « nous sommes morts et  notre vie est cachée avec Christ en Dieu » (ch.3 v.3).

Voilà notre Guilgal, à nous. Toute jouissance, de notre portion en Christ, et toute puissance spirituelle pour surmonter nos ennemis, en dépendent.

Guilgal, lieu de la célébration de la pâque

Mais ce n'est pas tout ce que Guilgal nous présente. C'était là qu'on célébra la pâque — « dans les campagnes de Jéricho ».

Instituée en Egypte, la pâque était le symbole de la délivrance du jugement qui entourait le peuple ; , on la mangea à la hâte, les reins ceints, et prêts à quitter le jour même le pays de l'esclavage, où l'on ne devait plus jamais rentrer.

Mais dans les campagnes de Jéricho, la pâque était la table de Dieu préparée pour son peuple à la vue de ses ennemis. (*)

(*) « Tu dresses devant moi une table, en la présence de mes ennemis … » (Psaume 23 v.5)

Elle était, à la fois, pour Israël la commémoration de sa délivrance de l'Egypte et de toute la miséricorde, la puissance et la bonté que Dieu avait déployées pour son peuple à la mer Rouge, au désert pendant quarante ans, et qui maintenant l'établissait en Canaan.

Ainsi cette pâque réunissait la rédemption de l'Egypte et le repos de Canaan. Pour nous, nos cœurs sont ramenés jusqu'à la croix pour y voir l'union inséparable de la rédemption et de la gloire céleste, pour apprendre comment cette mort merveilleuse de Christ, dans laquelle nous trouvons d'abord la délivrance de la colère et de la condamnation, est encore le fondement de toutes les autres grâces de Dieu, qui nous a « vivifiés ensemble avec le Christ, … et nous a ressuscités ensemble et nous a fait asseoir ensemble, dans les lieux célestes dans le christ Jésus » (Ephésiens 2 v.5-6).

A Guilgal, la manne cesse, ils mangent du blé du pays

« … dès le lendemain de la Pâque, ils mangèrent du vieux blé du pays, … » (Josué 5 v.11) et « la manne cessa dès le lendemain, après qu’ils eurent mangé du vieux blé du pays » (v.12). Le pain qui convenait à la traversée du désert, la manne cessa !

Avant qu'une seule ville fût prise, et lorsqu'en apparence l'ennemi était encore dans toute sa force, le peuple de Dieu mangeait tranquillement du fruit du pays de Canaan.

Cela prend tout son sens pour le croyant d’aujourd’hui !

Ainsi, quand l'âme jouit de la puissance de sa position et de sa portion célestes, Christ devient pour elle une nourriture d'un caractère différent que quand elle le considère dans sa marche sur la terre.

Comme incarné, comme « pain qui est descendu du ciel », Christ est pour l'âme celui qu'elle est appelée à suivre dans sa vie pratique de soumission et de perfection divine, en tant qu'homme sur la terre. Au milieu des épreuves et des difficultés du chemin, c'est pour l'âme un appui et une force que de voir de quelle manière Christ, comme homme, a passé par toutes les peines et toutes les circonstances, que peut rencontrer le croyant dans sa marche de fidélité au Seigneur ici-bas.

Mais comme « ressuscités avec Christ », un Christ ressuscité et glorifié dans les cieux devient l'aliment indispensable de ceux qui sont ressuscités et glorifiés avec lui. Il faut que nous le connaissions dans son caractère propre de Christ céleste, dans les cieux, et comme nous ayant aussi amenés là où il est. « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu ».

En Egypte, la vue d'Israël ne s'étendait pas au-delà de la délivrance du jugement, lors de la pâque. A la mer Rouge, son horizon fut élargi, et un chant de triomphe s'éleva de ses bords, quand Israël vit le salut du Seigneur. Dans le désert, il vit plus loin encore, car il y apprit quelles sont les ressources inépuisables de la grâce et de la patiente bonté de son Dieu. Mais à Guilgal, quand les Israélites eurent passé le Jourdain et que leurs pieds foulèrent la terre promise, toutes ces merveilles étaient réunies comme en un seul grand panorama, lorsque « ils célébrèrent la pâque et mangèrent du blé du pays ».

Quand nous parlons d'être dans les lieux célestes et de nous nourrir d'un Christ céleste, ce n'est pas que nous perdions de vue la croix, ou que nous estimions à la légère le pain qui est descendu du ciel. Non, car c'est en partant de la croix et de la croix seulement, que l'on peut connaître le prix infini et la vraie signification de ce que Christ a fait pour nous et le caractère, sous lequel il nous a été présenté.

A Guilgal les 12 pierres tirées du Jourdain sont dressées

Mais autre chose encore caractérise Guilgal. Les douze pierres, qui avaient été prises du milieu du Jourdain, où les pieds des sacrificateurs s'étaient arrêtés avec l'arche, furent dressées à Guilgal.

Car le peuple était introduit dans le pays et le mémorial de son passage au travers du Jourdain fut élevé avant que la circoncision eût lieu.

NB : De la même manière qu’en Colossiens 3 v.1 & 5 «1 Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu5 Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre, … » C’est après avoir été ressuscité avec Christ que le croyant doit avoir, par la puissance du Saint Esprit, une maîtrise sur ses membres qui soit compatible avec l’état de mort du vieil homme !

Mais si le droit d'Israël à posséder le pays était ainsi établi par la puissance divine, il ne pouvait en jouir, cependant, qu'autant qu'il en prendrait possession de fait et en chasserait, par la puissance victorieuse de Dieu, les ennemis qui l'occupaient encore.

NB : C’est le combat du chrétien décrit dans Ephésiens 6 v.10-20 : « … revêtez-vous de l’armure complète de Dieu, afin que vous puissiez tenir ferme contre les artifices du diable : car notre lutte n’est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes. C’est pourquoi prenez l’armure complète de Dieu, … »

C'est une vérité divine que chaque croyant est mort et ressuscité avec Christ, par la foi en celui qui « a annulé la mort et fait luire la vie et l'incorruptibilité par l'évangile » (2 Timothée 1 v.10) ; mais la réalisation de cette vérité, par la puissance du Saint Esprit, est une chose toute différente.

L'entrée du cœur avec joie dans la position à laquelle la mort de Christ nous donne droit, est inséparable de l'application de cette mort, par la puissance du Saint Esprit, à la mortification (*) de la chair et de tout ce qui est contraire à la vie céleste.

(*) « mortifier » signifie non pas faire mourir ou tuer, mais tenir dans un état de mort, l’énergie (la chair) du vieil homme qui, lui, est bien moralement mort par le fait d’avoir été crucifié avec Christ ! Le vieil homme est tenu pour ce qu’il est (à savoir mort), par la seule puissance du Saint Esprit, et il en résulte ainsi que son énergie, qu’est la chair, n’a plus la possibilité d’agir sur lui, et est dans un état inactif de mort. Ce n’est pas la puissance humaine qui est en jeu, mais bien la seule puissance du Saint Esprit, agissant sur l’homme nouveau !

Et ceci non plus ne peut pas être séparé des combats avec les ennemis spirituels, dont les guerres de Josué ne sont qu'un type, ou une image. En figure, Guilgal doit être notre camp, comme il était celui d'Israël, le camp où nous revêtons « l'armure complète de Dieu » ; Dieu était là dans toute sa force contre les ennemis du peuple. Et l'apôtre s'exprime ainsi en parlant de l'armure de Dieu : « Fortifiez-vous dans le Seigneur et dans le pouvoir de sa force », et il termine son exhortation par ces paroles : « Priant par toutes sortes de prières et de supplications en tout temps par l'Esprit et veillant à cela avec toute persévérance et des supplications pour tous les saints ». La prière est la reconnaissance de notre faiblesse et de notre besoin de dépendance, mais elle est aussi le moyen direct d'amener jusqu'à nous la force de Dieu.

La circoncision donne à Guilgal son caractère propre et pratique

Mais ce qui donne à Guilgal son caractère propre et pratique, c'est la circoncision du peuple, par laquelle l'opprobre (*) de l'Egypte disparaissait.

(*) « Opprobre » = Réprobation qui s'attache à des actions jugées condamnables, cause ou sujet de honte, état d’avilissement

« Et l’Éternel dit à Josué : Aujourd’hui j’ai roulé de dessus vous l’opprobre de l’Égypte. Et on appela le nom de ce lieu-là Guilgal, jusqu’à ce jour. » (v.9)

La circoncision enlevait de dessus le peuple la dernière trace de l'esclavage dont il avait été délivré. Maintenant il est manifeste que les Israélites ne sont plus les esclaves de l'Egypte, mais les citoyens de Canaan, portant dans leurs propres personnes la marque et le sceau de la séparation pour le Seigneur.

Ce qui convient à une position céleste, qui est la nôtre, chrétiens authentiques, c'est précisément ce qui nous sépare de tout ce qui nous identifie comme appartenant encore à ce monde !

Cela ne consiste pas à rejeter toutes les affections et les obligations naturelles, sous prétexte que le cœur est occupé de choses plus excellentes. Ce n'est pas de l'ascétisme, mais c'est le dépouillement (1*) des habitudes et des goûts, qui nous rattachent moralement au monde, pour que nous soyons sous la puissante influence des objets qui conviennent à la vie céleste, comme ressuscités avec Christ et appartenant à une sphère (2*) où il est lui-même.

(1*) « dépouillement » = se débarrasser. C’est aussi le sens de « mortifier » de « Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre… » (Colossiens 3 v.5) ! Ces membres (Yeux : ce que je regarde. Oreille : ce que j’écoute. Langue : ce que je dis. Main : ce que je fais. Pied : comment je marche.) en tant que « vieil homme » sont mis dans un état de mortification, ne sont plus utilisés pour servir le « moi », conséquence pratique du fait que ce vieil homme a été crucifié avec Christ ! Ce qui n’est possible que par la puissance du Saint Esprit agissant dans l’homme nouveau ! Etant mortifiés pour l’usage qu’en ferait le vieil homme, ces membres deviennent alors disponibles pour le nouvel homme pour faire les œuvres de l’Esprit, et plus les œuvres de la chair !

(2*) Cette sphère est celle de la nouvelle création, et qui est en dehors de la sphère, ou de la bulle qui constitue et enferme la première création !

Guilgal est le lieu de la jouissance d'une rédemption accomplie

Guilgal est le lieu de la jouissance d'une rédemption accomplie (*), où l'on se nourrit d'un Christ céleste ; c'est le lieu du témoignage de la puissance de la mort et de la résurrection de Christ, comme nous introduisant dans les lieux célestes, aussi bien que le lieu de la force pour les combats spirituels.

(*) le fait d’avoir été rachetés par le sang précieux de Christ, hors de la main de Satan (imagé par le Pharaon), à qui nous nous étions vendus en Genèse 3 !

Le camp était à Guilgal, Josué et tout Israël revenaient après leurs conquêtes en Canaan.

Ainsi, quelles que soient les victoires spirituelles que nous remportions, elles cesseraient bientôt, et seraient remplacées par la défaite et l'effroi, s'il n'y a pas une constante et habituelle mortification de la chair.

« Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; pensez aux choses qui sont en haut, non pas à celles qui sont sur la terre ; car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. …

Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre, … » (Colossiens 3 v.1-5)

NB : Pour Israël, si l’acte de la circoncision ne pouvait matériellement se faire qu’une seule fois, ils devaient revenir après chaque victoire à Guilgal, le lieu où ils avaient été circoncis ! C’est comme si cet acte devait se répéter, en se le rappelant constamment ! C’est pour nous le sens de « mortifiez donc vos membres … ». Il n’y a pour nous aucune victoire possible si nous oublions ce qu’est pour nous, la circoncision !  

Leçon importante pour le chrétien

La conséquence de l'abandon de Guilgal par Israël peut se voir, en considérant l'état du peuple dans le livre des Juges, où il est dit : « L'Ange de l'Eternel vint de Guilgal à Bokim » — (Juges 2 v.1) — le lieu des pleurs.

JUGES 2 - 1 Et l’Ange de l’Éternel monta de Guilgal à Bokim ; et il dit : Je vous ai fait monter d’Égypte, et je vous ai introduits dans le pays que j’avais promis par serment à vos pères, et j’ai dit : Je ne romprai jamais mon alliance avec vous ; 2 et vous, vous ne traiterez point alliance avec les habitants de ce pays, vous démolirez leurs autels. Et vous n’avez pas écouté ma voix. Pourquoi avez-vous fait cela ? 3 Et aussi j’ai dit : Je ne les chasserai pas de devant vous, et ils seront à vos côtés, et leurs dieux vous seront en piège. 4 Et il arriva que, comme l’Ange de l’Éternel disait ces paroles à tous les fils d’Israël, le peuple éleva sa voix et pleura. 5 Et ils appelèrent le nom de ce lieu-là Bokim (*) ; et ils sacrifièrent là à l’Éternel. »

(*) ceux qui pleurent.

Et l'Eglise n'a que trop fidèlement suivi l'exemple d'Israël à cet égard ! La jouissance de Canaan, remplacée par l'asservissement aux Cananéens ! Le lieu de la victoire et de la joie délaissé pour le lieu de la défaite et des larmes !

Il n'est pas dit dans l'histoire que le Seigneur et sa force fussent liés à Guilgal, mais ce qui est évident, c'est que l'abandon de ce lieu a eu pour résultat la perte de la présence du Seigneur et de sa force, et l'infidélité du peuple.

NB : L’Ange de l’Eternel est dans l’Ancien Testament identifié à la personne du Seigneur Jésus ! Un autre exemple : l’un des 3 hommes de Genèse 18 v.2, celui qui reste avec Abraham aux versets 22-33, les 2 autres anges s’en allant à Sodome (Genèse 19 v.1) !

Et si l'on demande comment il se fait que les vérités célestes ont si peu de force pour produire une vie céleste en ceux qui les professent, et pourquoi elles sont si peu accompagnées de puissance spirituelle et de séparation du monde, on peut répondre : c'est parce qu'on s'est éloigné de Guilgal !

Il nous est impossible, en effet, de vivre d'une vie céleste, ou de jouir de la position céleste dans laquelle la grâce nous a placés, si nous négligeons de « mortifier nos membres qui sont sur la terre ».

Le Seigneur Jésus a transformé la mort en un instrument, par lequel nous pouvons nous affranchir des prétentions de la chair et de tout ce qui est un empêchement à notre vie céleste. Comme il est dit : « Tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (Romains 6 v.11).

C'est ainsi qu'en pratique il faut faire face aux prétentions de la chair, les mettre de côté. Si je suis mort au péché, je ne dois plus vivre dans le péché. Si je suis mort au monde, le monde sera mort pour moi (*). Tout ce que le monde présente, devient sans puissance sur celui qui comprend et s'applique la mort de Christ de manière à se tenir lui-même pour mort. C'est là une œuvre de chaque jour, qui se fait sans éclat et ne procure pas de crédit. La mortification de la chair n'est pas l'activité extérieure, ni le déploiement visible de l'énergie spirituelle. Mais elle est à la base de toute vraie force spirituelle, une condition sine qua non de tout service réel pour Christ et de toute jouissance possible de notre position comme ressuscités avec Lui.

(*) « … Jésus Christ, par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au monde. » (Galates 6 v.14)

Le chrétien, en vertu de son association avec Christ, a, si je puis parler ainsi, « deux vies distinctes. » ou une même vie dans deux cadres différents :

1- Il y a la vie de fidélité ici-bas, au milieu des scènes et des circonstances difficiles de ce monde, dans lequel il est appelé à marcher comme Christ a marché. Dans cette vie il peut faire les mêmes choses que les autres hommes, mais il les fait par un motif et dans un but entièrement différents. Sans doute, c'est la vie céleste qui donne à notre vie de fidélité dans ce monde son véritable caractère, car le Seigneur Jésus était toujours un homme céleste dans tous les actes de son séjour sur la terre. De plus, la vie dont nous parlons a une relation nécessaire avec le monde, et c'est au milieu des circonstances qui caractérisent ce monde, que cette vie est appelée à manifester ses énergies.

2- Mais il y a une autre vie qui est spécialement et essentiellement céleste : céleste dans sa source et dans son origine, elle n'a rien de ce monde ! Les sources de ses jouissances, ses ressources, ses objets, sa sphère et sa finalité, tout est céleste ; rien de ce monde n'entre dans cette vie. « Car vous êtes morts et votre vie est cachée avec Christ en Dieu » (Colossiens 3 v.3). Or il y a mille choses dans lesquelles le cœur peut être engagé, choses qui ne sont pas exactement les convoitises de la chair, et qui, si elles ne nuisent pas extérieurement à la fidélité de notre marche, empêchent complètement la réalisation de cette vie céleste, à laquelle nous avons été appelés et dans la sphère de laquelle nous avons été introduits par la mort et la résurrection de Christ.

NB : pour rappel, cette sphère est celle de la nouvelle création !

Si donc, par la puissance de l'Esprit, nous avons passé par la mort pour avoir notre vie dans les cieux, ayant le Jourdain pour frontière et Canaan pour demeure, n'oublions pas que nos combats sont « dans les lieux célestes ».

EPHESIENS 6 - …. 10 Au reste, mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force ; 11 revêtez-vous de l’armure complète de Dieu, afin que vous puissiez tenir ferme contre les artifices du diable : 12 car notre lutte n’est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes. 13 C’est pourquoi prenez l’armure complète de Dieu, afin que, au mauvais jour, vous puissiez résister, et, après avoir tout surmonté, tenir ferme. 14 Tenez donc ferme, ayant ceint vos reins de la vérité, et ayant revêtu la cuirasse de la justice, 15 et ayant chaussé vos pieds de la préparation de l’évangile de paix ; 16 par-dessus tout, prenant le bouclier de la foi par lequel vous pourrez éteindre tous les dards enflammés du méchant. 17 Prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu ; 18 priant par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps, par l’Esprit, et veillant à cela avec toute persévérance et des supplications pour tous les saints, et pour moi, 19 afin qu’il me soit donné de parler à bouche ouverte pour donner à connaître avec hardiesse le mystère de l’évangile, 20 pour lequel je suis un ambassadeur lié de chaînes, afin que j’use de hardiesse en lui, comme je dois parler.

Guilgal était le camp d'Israël, et si la circoncision donna le nom et la vraie signification à Guilgal, là aussi étaient groupées ensemble les pierres du mémorial tirées du milieu du Jourdain ; , dans les campagnes de Jéricho, on mangeait la pâque et le blé du pays, et , se trouvait la présence merveilleuse du « Chef de l'armée de l'Eternel ».