Qu’est-ce que la mort pour le chrétien ?

Ce texte s’inspire d’un article du Messager Evangélique de 1866, intitulé « Ce qu'est la mort pour le chrétien ».

 

Contenu

Lecture. 2

Avant-propos. 2

Introduction. 3

La mort n’est pas l’espérance du chrétien. 5

La mort est la puissance de Satan. 6

Dieu a délivré le croyant de la mort 8

Ce que la mort a été pour le Seigneur Jésus. 8

Ce que la mort est pour le croyant. 10

Qu’en est-il du vieil homme ?. 11

Qu’en est-il du nouvel homme ?. 12

En conclusion : Une lette de consolation dans le deuil 13

 


 

Lecture

2ème épitre aux Corinthiens - Chapitre 5 - 1 Car nous savons que, si notre maison terrestre qui n’est qu’une tente (1*), est détruite, nous avons un édifice de la part de Dieu, une maison qui n’est pas faite de main, éternelle, dans les cieux. 2 Car aussi, dans cette tente, nous gémissons, désirant avec ardeur d’avoir revêtu notre domicile qui est du ciel, 3 si toutefois, même en étant vêtus, nous ne sommes pas trouvés nus. 4 Car aussi nous qui sommes dans la tente, nous gémissons, étant chargés ; non pas que nous désirions d’être dépouillés, mais [nous désirons] d’être revêtus, afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie. 5 Or celui qui nous a formés à cela même, c’est Dieu, qui nous a aussi (2*) donné les arrhes de l’Esprit. 6 Nous avons donc toujours confiance, et nous savons qu’étant présents (3*) dans le corps, nous sommes absents du Seigneur, 7 car nous marchons par la foi, non par la vue ; 8 nous avons, dis-je, de la confiance, et nous aimons mieux être absents du corps et être présents avec le Seigneur. 9 C’est pourquoi aussi, que nous soyons présents ou que nous soyons absents, nous nous appliquons avec ardeur à lui être agréables ; 10 car il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive les choses [accomplies] dans (4*) le corps, selon ce qu’il aura fait, soit bien, soit mal. 11 Connaissant donc combien le Seigneur doit être craint (5*), nous persuadons les hommes, mais nous avons été manifestés à Dieu, et j’espère aussi que nous avons été manifestés dans vos consciences. 12 Nous ne nous recommandons pas de nouveau à vous, mais nous vous donnons occasion de vous glorifier de nous, afin que vous ayez [de quoi répondre] à ceux qui se glorifient extérieurement et non pas du cœur. 13 Car si nous sommes hors de nous-mêmes, c’est pour Dieu ; si nous sommes de sens rassis, c’est pour vous. 14 Car l’amour du Christ nous étreint, en ce que nous avons jugé ceci, que si un est mort pour tous, tous donc sont morts (6*), 15 et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité. 16 En sorte que nous, désormais, nous ne connaissons personne selon la chair ; et, si même nous avons connu Christ selon la chair, toutefois maintenant nous ne le connaissons plus [ainsi]. 17 En sorte que si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création : les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles ; 18 et toutes sont du Dieu (7*) qui nous a réconciliés avec lui-même par Christ, et qui nous a donné le service de la réconciliation, 19 savoir, que Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes et mettant en nous la parole de la réconciliation. 20 Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ, — Dieu, pour ainsi dire, exhortant par notre moyen ; nous supplions pour Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! 21 Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en lui.

(1*) litt. : terrestre de la tente.   (2*) plusieurs omettent : aussi.   (3*) présents, absents, dans ce passage, litt. : étant chez nous, hors de chez nous.   (4*) dans et par.   (5*) litt. : la frayeur du Seigneur.   (6*) ou : étaient morts.   (7*) ou : de Dieu.

Avant-propos

« Et l’Éternel Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Éden … l’Éternel Dieu commanda à l’homme, disant : Tu mangeras librement de tout arbre du jardin ; mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas ; car, au jour que tu en mangeras, tu mourras certainement. »  (Genèse 2 v.15-16)

Le mot « mort » employé dans la Parole de Dieu, s’il signifie toujours l’absence de vie, il est employé avec des sens différents selon le cadre dans lequel il est employé.

Le premier sens est lié à la première création, comme l’explicite cette citation de Genèse 2. La conséquence du péché de l’homme, sa désobéissance à la seule ordonnance de Dieu, a été la mort. Il s’agit de la mort du corps physique de l’homme, chair, sang et os ! L’homme est devenu un être mortel. Il possède dès lors en lui, comme être moral, une racine qui ne peut que produire des actes appelés péchés, cette racine la Parole la nomme « le péché ».

Dans cet état, l’homme a de plus perdu toute communion avec son créateur. Il est devenu pour Dieu un être moralement mort. Un être mort dans ses fautes et dans ses péchés ! Cela le conduit non seulement à la mort physique de son corps, mais à devoir passer en jugement devant le Juge des vivants et des morts, assis sur le grand trône blanc, pour être jugé pour les actes, les péchés commis. La sentence prononcée est la seconde mort ! Elle consiste à passer l’éternité en enfer avec le Diable et ses anges !

« … il est réservé aux hommes de mourir une fois, — et après cela le jugement » (Hébreux 9 v.27)

 « Et je vis un grand trône blanc, et celui qui était assis dessus, de devant la face duquel la terre s’enfuit et le ciel ; et il ne fut pas trouvé de lieu pour eux.

Et je vis les morts, les grands et les petits, se tenant devant le trône ; et des livres furent ouverts ; et un autre livre fut ouvert qui est celui de la vie. Et les morts furent jugés d’après les choses qui étaient écrites dans les livres, selon leurs œuvres. Et la mer rendit les morts qui étaient en elle ; et la mort et le hadès rendirent les morts qui étaient en eux, et ils furent jugés chacun selon leurs œuvres. Et la mort et le hadès furent jetés dans l’étang de feu : c’est ici la seconde mort, l’étang de feu. Et si quelqu’un n’était pas trouvé écrit dans le livre de vie, il était jeté dans l’étang de feu. » (Apocalypse 20 v.11-15)

Cette sentence est irréversible, c’est le sort que méritent tous les hommes descendants d’Adam depuis Caïn, jusqu’aux êtres humains vivant sur la terre à ce jour. C’est le sort que toi et moi, nous méritons à savoir cette seconde mort !

Si, quant au cadre de la première création, tout est irréversible, les conseils de Dieu, avait en réserve, un Agneau sans défaut et sans tâche, son Fils prenant un corps ayant la capacité de mourir, dont le sang serait versé à la croix !

Nous lisons en Genèse 3 au verset 21 que « Dieu fit à Adam et à sa femme des vêtements de peau, et les revêtit. » Il a sacrifié un animal pour pouvoir revêtir Adam et Eve de sa peau ! Le sang a dû être versé.

Dieu introduit alors la vie, qui est éternelle mais pas dans le cadre de la première création, mais dans la nouvelle, à laquelle tout homme peut avoir accès par la nouvelle naissance. C’est ce qui était le thème du message précédent « En quoi consiste la nouvelle naissance, quelle en est la portée ? »

Le texte qui suit s’adresse et n’a de sens que pour tous ceux qui sont nés de nouveau et possèdent ainsi la vie divine et éternelle.

Introduction

L’espérance du chrétien, ce n’est pas la mort !

« … non pas que nous désirions d’être dépouillés, mais nous désirons d’être revêtus, afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie. » (2 Corinthiens 5 v.4)

Le désir de l’apôtre n’est donc pas « d’être dépouillé », ce que fait la mort du corps lié à la première création, mais bien la jouissance pleine et entière de la vie nouvelle, la vie divine et éternelle que le chrétien possède en Christ.

Le chrétien, en communion avec le Seigneur Jésus, n'éprouve pas ce besoin d'être dépouillé ! Il est conscient que le dessein de Dieu est que nous, qui sommes nés de nouveau, nous soyons rendus conformes à l'image de Christ, et rien de moins :

« … ceux qu’il a préconnus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, pour qu’il soit premier-né entre plusieurs frères. » (Romains 8 v.29)

Notre espérance, c'est de voir Christ comme il est, et de lui être semblables :

« … nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; nous savons que quand il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est. »  (1 Jean 3 v.2).

Nous attendons que la puissance de la vie divine, nous rende conformes à Christ, le Chef, et c'est à cela même que Dieu nous a formés.

Etant entièrement perdus, ce que nous étions dans notre état naturel, nous ne pouvons que regarder maintenant à ce que sont les pensées et les desseins de Dieu à notre égard.

Plein de certitude pour la foi, l’espérance nous apparaît sous le caractère d’un secours absolument nécessaire. Cependant l’espérance n’est pas la seule cause de notre joie ici-bas. Quand nous serons au ciel, l’espérance, tout comme aussi la foi, n’aura plus de raison d’être, mais ce qui nous procure la joie sera encore et toujours bien présent à savoir l’amour du Père et du Seigneur Jésus !

« … nous avons été sauvés en espérance : or une espérance qu’on voit n’est pas une espérance ; car ce que quelqu’un voit, pourquoi aussi l’espère-t-il ? Mais si ce que nous ne voyons pas, nous l’espérons, nous l’attendons avec patience. » (Romains 8 v.24-25)

« … maintenant ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, l’amour ; mais la plus grande de ces choses, c’est l’amour. » (1 Corinthiens 13 v.13)

Notre joie, comme chrétiens n'est pas l'espérance en soi, mais ne pouvant sur cette terre fixer nos regards sur quoique ce soit qui puisse répondre aux désirs du nouvel homme, l’une de nos plus grandes joies réside dans ce que nous espérons !

La position dans laquelle Dieu nous a placés maintenant, n'est nullement un sujet d'espérance, c’est une réalité tangible pour la foi ! Nous n'espérons pas recevoir la nature divine, nous l’avons depuis notre nouvelle naissance ! Nous n’espérons pas être l’objet de l'amour de Dieu, Dieu l’a démontré à la croix :

« Dieu constate son amour à lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. » (Romains 5 v.8)

Ainsi, la joie divine du chrétien est de posséder tout cela avec la plus grande certitude, tout en se réjouissant « dans l’espérance de la gloire de Dieu »

« Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre seigneur Jésus Christ, par lequel nous avons trouvé aussi accès, par la foi, à cette faveur dans laquelle nous sommes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu»  (Romains 5 v.1-2)

« Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu ; c’est pourquoi le monde ne nous connaît pas, parce qu’il ne l’a pas connu. Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; nous savons que quand il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est. Et quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui est pur. »   (1 Jean 3 v.1-3)

La mort n’est pas l’espérance du chrétien

Nous avons une espérance dans la mort ; mais la mort n'est pas notre espérance.

Il y a eu dans la mort ce qui est plus que l'espérance, savoir la possession de la vie ! 

Cette vie, la mort ne peut pas l'atteindre ! Elle est divine et éternelle !

Cette vie met l’âme qui la possède dans une pleine liberté !

Il s’en suit que celui qui possède cette vie devrait être familiarisé avec des choses que Dieu révèle clairement dans sa Parole, et de ce fait se sentir tout à fait à l’aise dans l’amour de Dieu, connu comme Père, étant entièrement confiant dans son amour, comme aussi devant le tribunal de Christ.

« … il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps, selon ce qu’il aura fait, soit bien, soit mal. » (2 Corinthiens 5 v.10)

La raison pour laquelle nous devrions nous sentir à l’aise sachant que nous devrons tous passer devant ce tribunal, c’est que nous y serons présentés comme étant semblables à Christ, qui est notre vie ! Car là, dans la maison du Père, là où le Seigneur Jésus veut nous avoir après de lui, nous pouvons nous sentir parfaitement chez nous, et cela en toute liberté.

N.B. Si un lecteur devait avoir de la crainte en pensant à ce tribunal, il n’est pas inutile de lui rappeler que le juge qui siège à ce tribunal, c’est le Seigneur Jésus ! C’est celui qui a donné sa vie pour répondre devant Dieu, durant les 3 heures de ténèbres et d’abandon de la croix, de tous les actes délictueux aux yeux de Dieu que j’ai commis ! C’est celui qui durant notre vie sur la terre était notre Avocat auprès du Père (1 Jean 2 v.2) ! Mais, ce qui crée cette crainte, c’est souvent le fait de n’avoir pas confessé certains péchés, ou alors un manque de foi dans la fidélité de Dieu, qui est juste à l’égard du Seigneur Jésus et de son œuvre à la croix, quand il nous déclare que suite à la confession, non seulement nous pardonne ces péchés mais de plus nous purifie de toute iniquité (1 Jean 1 v.9) !

Nous devrions toujours nous sentir « chez nous », là où Dieu nous a placé [non pas notre propre volonté] ! Et cela malgré la lutte, les afflictions, la tentation inerrantes à la traversée de cette terre, nous trouvons cette promesse faite à « celui qui vaincra » :

« … À celui qui vaincra, je lui donnerai de manger de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu … » (Apocalypse 2 v.7)

« … Celui qui vaincra n’aura point à souffrir de la seconde mort … » (Apocalypse 2 v.11)

« … À celui qui vaincra, je lui donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc, et, sur le caillou, un nouveau nom écrit, que nul ne connaît, sinon celui qui le reçoit … » (Apocalypse 2 v.17)

« … celui qui vaincra, et celui qui gardera mes œuvres jusqu’à la fin, — je lui donnerai autorité sur les nations ; et il les paîtra avec une verge de fer, comme sont brisés les vases de poterie, selon que moi aussi j’ai reçu de mon Père ; et je lui donnerai l’étoile du matin. » (Apocalypse 2 v.26-28)

« … Celui qui vaincra, celui-là sera vêtu de vêtements blancs, et je n’effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges … » (Apocalypse 3 v.5)

« … Celui qui vaincra, je le ferai une colonne dans le temple de mon Dieu, et il ne sortira plus jamais dehors ; et j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la cité de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nouveau nom. » (Apocalypse 3 v.12)

« … Celui qui vaincra, — je lui donnerai de s’asseoir avec moi sur mon trône, comme moi aussi j’ai vaincu et je me suis assis avec mon Père sur son trône … » (Apocalypse 3 v.21)

Mais d’autre part, nous ne pouvons pas être « chez nous », là où il n'y a point d'eau !

Dans la mesure dans laquelle l'Esprit de Dieu nous anime et nous remplit, nous ne trouverons pas d'eau ici-bas. Pour le chrétien fidèle, ce monde est un désert, il n’y trouve pas d’eau, il doit aller se désaltérer au rocher :

« … tous ils ont bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient d’un rocher spirituel qui les suivait : et le rocher était le Christ. » (1 Corinthiens 10 v.4)

C’est bien « chez nous », là où le Seigneur Jésus est qu’effectivement se trouve ce rocher qui nous désaltère ! C’est là où nous sommes assis en Lui (pas encore avec Lui) dans les lieux célestes ! Et pour en jouir, il y a une lutte pour laquelle nous devons revêtir l’armure complète de Dieu :

« … revêtez-vous de l’armure complète de Dieu, afin que vous puissiez tenir ferme contre les artifices du diable : car notre lutte n’est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes. C’est pourquoi prenez l’armure complète de Dieu, afin que, au mauvais jour, vous puissiez résister, et, après avoir tout surmonté, tenir ferme. » (Ephésiens 6 v.11-13)

La mort est la puissance de Satan

« Son esprit sort, l’homme retourne dans le sol d’où il est tiré ; en ce même jour ses desseins périssent. » (Psaume 146 v.4)

« Car les vivants savent qu’ils mourront ; mais les morts ne savent rien du tout ; et il n’y a plus pour eux de salaire, car leur mémoire est oubliée. Leur amour aussi, et leur haine, et leur envie, ont déjà péri, et ils n’ont plus de part, à jamais, dans tout ce qui se fait sous le soleil.» (Ecclésiaste 9 v.5-6)

Quand la mort vient, elle anéantit absolument tout ce qui est de la nature, dans ce sens, elle est effrayante ! Toute pensée de l'homme anéantie ; rien en quoi se confier. Tout ce qui appartient à la nature renversé et anéanti !

De plus la mort est la puissance de Satan, à laquelle personne ne peut se soustraire.

Dieu a la puissance de vie ! Mais s'il avait mis en question la puissance de Satan dans la mort, il aurait annulé la sentence qu'il avait Lui-même prononcée :

«je mettrai inimitié entre toi et la femme, et entre ta semence et sa semence. Elle te brisera la tête, et toi tu lui briseras le talon. » (Genèse 3 v.15)

La mort doit intervenir, brisant tous les liens de la nature, et apportant avec elle toutes les terreurs qui se rattachent à Satan.

La sentence doit être exécutée par Dieu lui-même, c'est pourquoi la mort est le jugement de Dieu : après la mort vient le jugement :

 « … Il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela le jugement … » (Hébreux 9 v.27)

Quel peut être ce jugement ?

Si je meurs et que Dieu m'amène sous le jugement, il faut que je sois condamné à cause du péché qui m'a amené là :

« la mort a passé à tous les hommes, en ce que tous ont péché » (Romains 5 v.12)

A tous égards, la mort est une chose effrayante !

A côté de la crainte naturelle qu'elle inspire même à un animal, elle épouvante, parce qu'elle rompt tous les liens ; tout, même ce qu'il y a de plus aimant, est détruit, aussitôt que la mort s'en empare. La puissance de Satan, nous amenant sous le jugement, ne peut apporter que la condamnation pour le péché.

La mort est aussi ce que Dieu a imprimé sur l'homme comme un sceau ; et aucune science humaine ne peut en délivrer. Elle s'avance, avec un ricanement amer, au milieu du progrès dont l'homme se glorifie.

Tout cela nous apprend ce que la mort est par elle-même, comme le salaire du péché :

 « les gages du péché, c’est la mort… » (Romains 6 v.23)

NB.

Le salaire du péché c’est la mort du corps mortel de l’homme, mais aussi la seconde mort, qui consiste à passer l’éternité en enfer avec le Diable et ses anges ! Ce que l’authentique chrétien ne peut connaître, Christ ayant payé, à sa place, ce prix durant les 3 heures de ténèbres et d’abandon !

Ce paragraphe n’aborde évidemment pas la question de la délivrance !

Dieu a délivré le croyant de la mort

Mais il y a un autre aspect sous lequel la mort se présente, l'aspect sous lequel Dieu s'en est occupé et nous en a délivrés, nous qui croyons !

Dieu ayant tout réglé à la croix, s'il y a un point lumineux dans la vie d'un homme né de nouveau (ce qu’un authentique chrétien est), c'est le moment de sa mort !

La mort apporte avec elle un brillant rayon de l'avenir, entièrement par Christ.

Le chrétien authentique, même s’il doit passer par la mort quant à son corps mortel, a été délivré de l’horreur de la mort, sachant qu’il ne connaîtra jamais la seconde mort, et il peut dire avec l’apôtre Paul :

« … pour moi, vivre c’est Christ ; et mourir, un gainêtre avec Christ, car cela est de beaucoup meilleur » (Philippiens 1 v.21-23)

Dieu nous en donne l’explication dans sa Parole :

« … si un est mort pour tous, tous donc sont morts … » (2 Corinthiens 5 v.14-15)

« … afin que, par la mort, il rendît impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable ; et qu’il délivrât tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, assujettis à la servitude. » (Hébreux 2 v.14-15)

C’est une précieuse vérité, simple en elle-même et familière au chrétien authentique, de savoir que le Fils de Dieu, s’est abaissé jusqu’à la mort, est passé par elle, et est ressuscité car la Parole nous apprend que :

« … il n’était pas possible qu’il fût retenu par elle. … » (Actes des Apôtres 2 v.24)

Ainsi, l’homme Christ Jésus, le second Adam, par son obéissance, est descendu là où le premier Adam se trouve par sa désobéissance !

Ce que la mort a été pour le Seigneur Jésus

Nous étions sous la puissance du péché, sous le jugement, la colère et la condamnation ! Christ a passé sous tout cela : Il a été fait péché !

Quelques questions

·        Dieu n'avait-il pas mesuré le péché ? Sans aucun doute, il l’a mesuré !

·        N'en connaissait-il pas les conséquences ? Certainement il le savait, car  il

« … n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous … » (Romains 8 v.32)

·        Christ ne savait-il pas tout ce que ceci impliquait ? Oui, sans aucun doute

« Au sacrifice et à l’offrande de gâteau tu n’as pas pris plaisir : tu m’as creusé des oreilles ; tu n’as pas demandé d’holocauste ni de sacrifice pour le péché. Alors j’ai dit : Voici, je viens ; il est écrit de moi dans le rouleau du livre. C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au dedans de mes entrailles. » (Psaume 40 v.6-8)

Le Seigneur Jésus est venu, dans la plénitude de l'amour de son cœur, pour accomplir le dessein de Dieu, pour boire la coupe ; mais telle fût son angoisse à la pensée, de ce qu'était cette coupe, que sa sueur devint comme des grumeaux de sang :

« … étant dans l’angoisse du combat, il priait plus instamment ; et sa sueur devint comme des grumeaux de sang découlant sur la terre. … » (Luc 22 v.44)

C'était la pensée du péché, de la mort, du jugement, qui le faisait reculer devant la coupe, toutefois il la vida, avec Dieu.

La mort avait aucune puissance sur Lui.

Ceux qui venaient pour le prendre pour le faire mourir, n’avaient aucune puissance sur lui. Lorsqu’ils l’on vu et ils ont dû reculer :

« Quand donc il leur dit : C’est moi, ils reculèrent, et tombèrent par terre. » (Jean 18 v.6)

Il aurait simplement pu s’éloigner, mais il ne l’a pas fait, car il s’offrait Lui-même, volontairement, en sacrifice. C’était pour cela qu’il était venu et prendre un corps ayant la capacité de mourir.

Les disciples pouvaient se lever et partir, car Lui se tenait à la brèche, il priait pour eux !

Il prend ainsi la coupe comme jugement, portant la peine du péché.

Ce n'est plus à Satan qu'il a affaire maintenant, comme dans l'angoisse du combat dans le jardin, mais à Dieu.

Lorsqu'il est sur la croix, il s'écrie :

« … Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27 v.46)

Pendant les trois heures de ténèbres et d’abandon, Il vide la coupe tout entière à la croix, et alors il meurt, ensuite son corps descendit dans le sépulcre.

Satan paraissait avoir le dessus, jusqu’à ce que se terminent les trois premières heures de la croix, mais c’était Jésus lui-même qui s’offrait, laissant l’homme démontrer sa haine contre Dieu en la personne du Fils !

Non, il n’était nullement sous la puissance de Satan !

Le prix de la rédemption étant payé, c’est Lui-même, de sa propre volonté qui remet son esprit à son Père, en ces termes :

« Père ! entre tes mains je remets mon esprit. Et ayant dit cela, il expira. » (Luc 24 v.46)

Ayant remis son esprit au Père, il attend la résurrection.

Il est ainsi passé par la mort ! Il a pris tout sur Lui : le péché, la puissance de Satan, la colère de Dieu.

Il a été fait péché pour nous.

« … en ce qu’il est mort, il est mort une fois pour toutes au péché» (Romains 6 v.10)

Quel sécurité pour nous, et de plus il y a aussi la suite de ce verset …

« … mais en ce qu’il vit, il vit à Dieu. » (Romains 6 v.10)

Ce que la mort est pour le croyant

Nous avons vu ainsi ce que la mort a été pour Christ.

Voyons maintenant ce que la mort de Christ est pour nous.

Pour l'homme naturel, elle est la colère éternelle ; mais pour celui qui croit, il ne reste pas un atome de colère, car il ne reste pas un atome du péché.

Dieu jugera-t-il le péché qu'il a ôté ? Avec une certitude absolue : Non ! il n'en reste aucune trace.

« … maintenant, … il a été manifesté … pour l’abolition du péché par son sacrifice. » (Hébreux 9 v.26)

« … Dieu, … a condamné le péché dans la chair … » (Romains 8 v.3)

La puissance de tout cela réside dans le fait qu'il a été « fait péché », et ce qui le qualifiait est le fait qu'il n'avait pas de péché en Lui-même.

 

« … Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes … » (1 Pierre 3 v.18)

Dieu ayant condamné le péché dans la chair, et il l’a fait une fois pour toutes.

Maintenant Christ vit, il n'est plus question du péché.

« … Christ … ayant été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra une seconde fois, sans péché, à salut à ceux qui l’attendent.» (Hébreux 9 v.28)

Ainsi, il n’a plus à s’occuper du péché, qu’en dehors de toute question relative au péché, pour nous placer dans la gloire, là où il est !

Considéré dans sa nature, Christ n'avait pas de péché ; mais moi j'avais du péché, et celui-ci est aboli ; le péché est entièrement effacé ; il est aboli pour toujours :

« … il a été manifesté … pour l’abolition du péché par son sacrifice. » (Hébreux 9 v.26)

Christ est sorti de dessous les conséquences de la mort, après que le péché a été effacé.

La vie qu’il a reprise, résultant de sa résurrection, est selon la puissance propre à une vie impérissable :

« … qui n’a pas été établi selon la loi d’un commandement charnel, mais selon la puissance d’une vie impérissable.» (Hébreux 7 v.16)

La conséquence directe pour l’authentique chrétien que je suis est, que j’ai une vie nouvelle en Lui, une vie née de l'Esprit, et de ce fait :

« … ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi.» (Galates 2 v.20)

Qu’en est-il du vieil homme ?

Que dire alors du vieil homme, pratiquement ?

Comme j'ai cette vie nouvelle, le vieil homme est tenu pour mort ; je suis mort.

C’est le vieil homme, ce que je suis moralement dans ma nature de fils d’Adam, qui est mort. C’est Christ qui l’a placé dans cet état de mort, alors qu’il s’est identifié avec lui, étant fait péché, lors de l’abandon de Christ par le Dieu saint et juste qui ne pouvait alors exprimer aucune communion avec mon vieil homme !

« … nous tous qui avons été baptisés pour le christ Jésus, nous avons été baptisés pour sa mort [celle de Christ] ?.» (Romains 6 v.3)

Le « grain de blé » devait mourir.

La mort a mis fin à tout ce qui était du vieil homme.

« Mourir » veut dire mourir à ce à quoi j’étais dans l’obligation de faire :

 « … étant morts dans ce en quoi nous étions tenus … » (Romains 7 v.6)

Toutes formes de règles, de lois tirées de la Parole de Dieu, ont démontré mon impuissance à y répondre. Cette loi, m’a ainsi tué, en tant qu’homme naturel !

Mais la chose ne s’arrête pas là : en Christ, j’ai la vie, la vie divine et éternelle !

« Ignorez-vous, frères, (car je parle à gens qui entendent ce que c’est que la loi,) que la loi a autorité sur l’homme aussi longtemps qu’il vit ? Car la femme qui est soumise à un mari, est liée à son mari par la loi, tant qu’il vit ; mais si le mari meurt, elle est déliée de la loi du mari. Ainsi donc, le mari étant vivant, elle sera appelée adultère si elle est à un autre homme ; mais si le mari meurt, elle est libre de la loi, de sorte qu’elle n’est pas adultère en étant à un autre homme. C’est pourquoi, mes frères, vous aussi, vous avez été mis à mort à la loi par le corps du Christ, pour être à un autre, à celui qui est ressuscité d’entre les morts, afin que nous portions du fruit pour Dieu. Car, quand nous étions dans la chair, les passions des péchés, lesquelles sont par la loi, agissaient dans nos membres pour porter du fruit pour la mort ; mais maintenant nous avons été déliés de la loi, étant morts dans ce en quoi nous étions tenus, en sorte que nous servions en nouveauté d’esprit, et non pas en vieillesse de lettre. » (Romains 7 v.1-6)

« Car moi, par la loi, je suis mort à la loi, afin que je vive à Dieu. Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ; — et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. » (Galates 2 v.19-20)

L'Ecriture ne dit pas que nous mourions au péché, ou que nous mourions à nous-mêmes ; elle dit que nous « sommes morts », et que nous avons à nous « tenir pour morts » :

 « Si vous êtes morts avec Christ aux éléments du monde, pourquoi, comme si vous étiez encore en vie dans le monde, établissez-vous des ordonnances … » (Colossiens 2 v.20)

 Le vieil homme est un opposant à Dieu dans sa volonté ; mais il a été crucifié avec Christ et je suis mort au péché ; j'en ai fini avec ce qui m'empêchait d'aller à Dieu.

Un homme n'en a-t-il pas fini avec ce à quoi il est mort?

Or, dans un sens littéral, quand la mort viendra, j'en aurai fini avec ce qui est mortel.

Ce qui est mortel doit être « absorbé par la vie ».

La vieille nature est une écharde dont je serai heureux d'être délivré ; elle est mortelle et corrompue, et maintenant, par le péché, sous la puissance de Satan ; mais alors elle ne sera plus ; cette corruption et cette mortalité ne seront plus. Le corps mortel étant mort, je n'aurai plus rien à faire avec la mort ou la vieille nature, plus rien à voir avec ce qui est lié à la 1ère création !

Qu’en est-il du nouvel homme ?

Mais la nouvelle nature ? Sera-t-elle aussi détruite ?  Au contraire, elle sera amenée chez elle, là où ses affections auront libre cours.

Dans la mort, nous en avons fini avec la vieille nature, le premier Adam, et nous sommes amenés à une position bien plus excellente dans le second Adam, l’homme Christ Jésus !

Cet état est de loin beaucoup meilleur que tout :

« Car pour moi, vivre c’est Christ ; et mourir, un gain ; mais si je dois vivre dans la chair, il en vaut bien la peine ; et ce que je dois choisir, je n’en sais rien ; mais je suis pressé des deux côtés, ayant le désir de déloger et d’être avec Christ, car cela est de beaucoup meilleur. » (Philippiens 1 v.21-23)

Quelle est la personne qui parle ainsi ? C'est le nouvel homme

Quand je meurs, le nouvel homme est absent du corps mais présent avec le Seigneur :

« … nous avons …  de la confiance, et nous aimons mieux être absents du corps et être présents avec le Seigneur. » (2 Corinthiens 5 v.8)

Quitter ce misérable pauvre corps mortel, pour être avec Christ, est « un gain » positif, comme nous venons de le lire en Philippiens 1 v.21. Lorsque le Seigneur Jésus viendra pour enlever les siens [1 Thessaloniciens 4 v.13-18], ce sera meilleur encore d'être dans la gloire avec Lui, accompli en toutes choses avec Christ ; toutefois, maintenant, c'est «un gain» que de mourir.

Quelle était la pensée de Christ Lui-même quant à la mort ?

Ce qu'il dit au brigand nous l'apprend :

« Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » (Luc 23 v.43)

Et il dit à ses disciples :

« … Si vous m’aviez aimé, vous vous seriez réjouis de ce que je m’en vais au Père … » (Jean 14 v.28)

Christ avait la conscience positive que pour Lui mourir était « un gain ».

Etienne était-il moins heureux, dans sa mesure, quand il est mort ?

Ecoutons le :

«   Étienne … priait et disait : Seigneur Jésus, reçois mon esprit. Et s’étant mis à genoux, il cria à haute voix : Seigneur, ne leur impute point ce péché. … » (Actes des Apôtres 7 v.59)

Mourir, c'est laisser derrière soi le vieil homme tout entier, et s'en aller « pour être avec Christ ». Il y a un gain positif d'en avoir fini avec ce qui est mortel, maintenant, chacun dans sa mesure, par la foi, ou bientôt de fait.

Il y a aussi ce que Paul exprime quand il dit : « Je meurs chaque jour ».

Toutefois il n'y a pas une seule chose en laquelle la mort puisse venir, sans qu'elle soit un gain positif, et pour la vie de l'esprit.

L'affliction qu'amène le brisement des liens de la nature, agit en bénédiction, elle subjugue la chair, etc.  S'il y a de la volonté dans l'affliction, cela est mauvais ; mais l'épreuve doit être sentie.

« … Simon Pierre, répondant, dit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Et Jésus, répondant, lui dit : Tu es bienheureux, Simon Barjonas, car la chair et le sang ne t’ont pas révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. Et moi aussi, je te dis que tu es Pierre ; et sur ce roc je bâtirai mon assemblée, et [les] portes du hadès ne prévaudront pas contre elle. Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux ; et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. …

Dès lors Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, et qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens et des principaux sacrificateurs et des scribes, et qu’il fût mis à mort, et qu’il fût ressuscité le troisième jour. Et Pierre, le prenant à part, se mit à le reprendre, disant : Seigneur, Dieu t’en préserve, cela ne t’arrivera point ! Mais lui, se retournant, dit à Pierre : Va arrière de moi, Satan, tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes. Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renonce soi-même, et qu’il prenne sa croix, et me suive : car quiconque voudra sauver sa vie la perdra ; et quiconque perdra sa vie pour l’amour de moi, la trouvera. Car que profitera-t-il à un homme s’il gagne le monde entier, et qu’il fasse la perte de son âme ; ou que donnera un homme en échange de son âme ?» (Matthieu 16 v.16-26)

Pierre n'aimait pas la pensée de la croix.

Sa chair n'était pas brisée selon la mesure de la révélation qui lui avait été faite de la part de Dieu ; et alors on a à passer par un exercice qui mortifie la chair, soit dans le secret avec Dieu, soit par la discipline.

En conclusion : Une lette de consolation dans le deuil

Ce texte a été écrit par le frère Paul Fuzier paru sous le titre « Consolation dans le deuil » dans le Messager Evangélique de 1948 p. 214

 

La mort brise des liens, provoque de douloureuses séparations. Que de deuils laissent inconsolables ceux qui n’ont pas d’espérance ! C’est surtout dans de tels moments que l’on éprouve la vanité des consolations humaines. Heureux sommes-nous d’avoir les consolations divines ! Lorsqu’un de nos bien-aimés a été recueilli dans le repos, nous sommes affligés sans doute, mais nous ne sommes pas « affligés comme les autres qui n’ont pas d’espérance » (1 Thess. 4:13-18).

Considérer la part de ceux qui nous ont quittés, morts en Christ, est une vraie consolation pour un cœur brisé. Ils sont dans le repos ! Il nous semble souvent que ceux que nous aimons, les membres de nos familles, nous appartiennent. Mais ils sont au Seigneur et le moment vient où Il les reprend à Lui. Un croyant qui s’endort (c’est l’expression que la Parole emploie lorsqu’un croyant est appelé à passer par la mort : Marc 5:39 ; Luc 8:52 ; Jean 11:11, 14 ; Actes 7:60 ; 1 Cor. 15:6, 20, 51 ; 1 Thess. 4:13, 14, 15) ou «déloge », est « avec Christ », et « cela est de beaucoup meilleur ».  Mourir est « un gain » (Phil. 1:21-23). Les rachetés de Christ qui se sont endormis attendent comme nous le jour où aura lieu la première résurrection, mais ils sont, pour attendre, dans une condition meilleure que la nôtre. Ils sont « avec Jésus » (cf. Luc 23:43) — « avec le Seigneur » (2 Cor. 5:8 ; 1 Thess. 4:17) — « avec Christ » (Phil. 1:23), trois pensées différentes, chacune en relation avec l’un des titres de notre Seigneur Jésus Christ.

La mort, « roi des terreurs » pour l’incrédule (Job 18:14), est pour le racheté l’entrée dans le repos, la fin des souffrances, la mise de côté complète de tout ce qui est un obstacle à la jouissance de la communion avec Christ. Ici-bas, bien des choses viennent interrompre notre communion avec le Seigneur, tandis que dans le repos où sont introduits les croyants délogés, rien ne peut venir s’interposer comme un nuage pour entraver la joie et le bonheur de celui qui est « avec le Seigneur ».

Quelle consolation nous pouvons goûter en considérant la part si heureuse de ceux de nos bien-aimés que le Seigneur a repris à Lui ! Sans doute étions-nous disposés à faire tout ce qui était en notre pouvoir pour rendre leur vie plus facile et plus agréable. Et les voilà introduits dans le lieu où il n’y a aucune ombre à leur bonheur ! À travers nos larmes, nous pouvons nous réjouir en pensant à l’éternelle félicité dans laquelle ils sont déjà entrés.

Nous sommes consolés aussi en considérant la satisfaction que le Seigneur éprouve lorsqu’Il prend auprès de Lui l’un de ses rachetés. « Toujours avec le Seigneur » (1 Thess. 4:17), c’est pour le cœur du croyant : sa Personne est l’objet de nos cœurs et c’est avec Lui que nous serons éternellement ! Mais Jean 17:24 arrête la pensée sur la joie qui sera celle du Seigneur lui-même : « Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi... ».  Quelle satisfaction pour son cœur d’avoir avec Lui ceux que le Père lui a donnés et, pour lesquels Il est mort sur la croix du Calvaire !

Bonheur parfait de ceux qui se sont endormis, joie que le Seigneur lui-même éprouve, n’y a-t-il pas là de précieux sujets de consolation pour des cœurs meurtris ? Mais encore, si Dieu ne veut pas que nous soyons affligés « comme les autres qui n’ont pas d’espérance », c’est parce qu’Il désire fixer nos regards sur le moment où « le Seigneur lui-même... descendra du ciel » et où « les morts en Christ ressusciteront premièrement ; puis nous, les vivants qui demeurons, nous seront ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air ; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur ».  L’espérance du retour du Seigneur, « bonne espérance par grâce », « bienheureuse espérance », ravivée dans nos cœurs lors du départ de nos bien-aimés, constitue une consolation dont nous pouvons mesurer la valeur quand nous sommes dans le deuil. « Consolez-vous donc l’un l’autre par ces paroles ».  Nous attendons le moment où « Dieu essuiera toute larme de nos yeux ; et la mort ne sera plus ; et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni peine ; car les premières choses sont passées ».  (Apoc. 21:4). Ce sera alors l’état immuable, l’état d’éternité — nous serons à jamais consolés ! Mais de chacun de nos bien-aimés, il peut être dit après qu’il est délogé « maintenant lui est consolé ici » (Luc 16:25).

Consolation pour le présent, dispensée à ceux qui pleurent ; consolation pour l’éternité, part de tous ceux qui « se sont endormis par Jésus », « consolation éternelle » dont la jouissance ne s’affaiblira jamais. Lorsqu’elle sera devenue une réalité, la « bonne espérance par grâce « prendra fin, mais la consolation des rachetés, elle, n’a jamais de fin.

Écoutons la voix de l’Époux

Qui nous redit sans cesse :

« Je viens ! Je viens ! consolez-vous,

Bientôt plus de tristesse ! »

Quelle richesse de consolation pour ceux que le Seigneur trouve bon d’affliger en leur retirant un être cher ! — Il y a cependant encore quelque chose de plus : quand le Seigneur vient visiter un croyant par une douloureuse épreuve, c’est la visite d’un Ami qui voudrait être plus près de lui.

Une âme dans le deuil savoure la sympathie et la tendresse de Celui qui pleure avec ceux qui pleurent, elle apprend à mieux Le connaître, elle est enrichie spirituellement. Qui peut dire tout le travail que Dieu opère ainsi en faisant passer l’un des siens par le deuil ! Nous avions peut-être beaucoup compté sur nos forces et sur nos ressources, beaucoup parlé de notre foi, dans les jours de prospérité, mais lorsque l’épreuve est là il ne reste plus rien de ce sur quoi nous pensions pouvoir nous appuyer. Nous apprenons alors à nous connaître mieux nous-mêmes et à mieux connaître le Seigneur, sa sympathie, son amour fidèle — notre faiblesse et la force qu’Il fournit. L’épreuve est un chemin qui nous conduit à Christ ! N’y a-t-il pas en cela une source nouvelle d’encouragement et de consolation pour celui qui pleure ? Dieu nous a repris l’un de ceux que nous aimions, mais Lui demeure et Il voudrait que nous trouvions tout en Lui. Nos afflictions contribuent à nous occuper davantage de Christ et à nous rendre ainsi capables de refléter quelque chose de Lui.

Si les épreuves, les deuils sont multipliés dans la vie d’un croyant, si les souffrances abondent, les consolations abondent aussi. Quelle grâce ! (2 Cor. 1:5). La vie de l’apôtre Paul en est un exemple, celle de David également — le livre des Psaumes en témoigne.

« Bienheureux ceux qui mènent deuil, car c’est eux qui seront consolés... » (Matt. 5:4). Ici, « mener deuil » c’est être affligé en considérant l’état du monde dans lequel nous avons à vivre. Le Roi est rejeté (les versets 1 à 12 de Matthieu 5 indiquent les différents caractères de ceux qui auront part au royaume) et les conséquences du péché sont visibles partout : souffrances, deuil, corruption, violence... Malgré cela, les hommes ne pensent guère, pour la plupart, qu’à se divertir. Au contraire, le croyant « mène deuil » ; il souffre en voyant ce que le péché a fait de la création sortie parfaite des mains du Créateur et, son cœur étant attaché au Seigneur, il est attristé en voyant ce monde, qui L’a crucifié, se réjouir — ou essayer de le faire — et tâcher de s’organiser sans Lui. Ce monde, déjà jugé, connaîtra plus tard les horreurs de l’exécution du jugement, tandis que ceux qui aujourd’hui « mènent deuil» seront consolés. « J’ai vu ses voies, et je le guérirai, et je le conduirai, et je lui rendrai la consolation, à lui et aux siens qui mènent deuil ... l’Éternel sera ta lumière à toujours, et les jours de ton deuil seront finis... L’Esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur moi... il m’a envoyé... pour consoler tous ceux qui mènent deuil... » (Ésaïe 57:18 ; 60:20 ; 61:1-2 ; voir encore 66:10 à 14). Quel changement Il opèrera alors ! « Et je changerai leur deuil en allégresse, et je les consolerai, et je les réjouirai en les délivrant de leur douleur... » (Jérémie 31:13).

« Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console à l’égard de toute notre affliction... » (2 Cor. 1:3, 4).