La puissance de la rédemption

Ce texte s’inspire d’un article du Messager Evangélique de 1866, intitulé « La puissance de la rédemption ».

Contenu

Lecture. 1

Avant-propos. 2

Introduction. 3

Un vieil homme mort et un nouvel homme vivant 4

Un nouveau chez soi 5

La comparution devant le tribunal de Christ 6

La vraie vie du croyant est Christ 7

Si Christ est la vie du croyant, il est aussi sa justice. 9

Le mot de la fin : Christ est ma vie ! 10

 

Lecture

2ème épitre aux Corinthiens - Chapitre 5 - 1 Car nous savons que, si notre maison terrestre qui n’est qu’une tente (1*), est détruite, nous avons un édifice de la part de Dieu, une maison qui n’est pas faite de main, éternelle, dans les cieux. 2 Car aussi, dans cette tente, nous gémissons, désirant avec ardeur d’avoir revêtu notre domicile qui est du ciel, 3 si toutefois, même en étant vêtus, nous ne sommes pas trouvés nus. 4 Car aussi nous qui sommes dans la tente, nous gémissons, étant chargés ; non pas que nous désirions d’être dépouillés, mais [nous désirons] d’être revêtus, afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie. 5 Or celui qui nous a formés à cela même, c’est Dieu, qui nous a aussi (2*) donné les arrhes de l’Esprit. 6 Nous avons donc toujours confiance, et nous savons qu’étant présents (3*) dans le corps, nous sommes absents du Seigneur, 7 car nous marchons par la foi, non par la vue ; 8 nous avons, dis-je, de la confiance, et nous aimons mieux être absents du corps et être présents avec le Seigneur. 9 C’est pourquoi aussi, que nous soyons présents ou que nous soyons absents, nous nous appliquons avec ardeur à lui être agréables ; 10 car il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive les choses [accomplies] dans (4*) le corps, selon ce qu’il aura fait, soit bien, soit mal. 11 Connaissant donc combien le Seigneur doit être craint (5*), nous persuadons les hommes, mais nous avons été manifestés à Dieu, et j’espère aussi que nous avons été manifestés dans vos consciences. 12 Nous ne nous recommandons pas de nouveau à vous, mais nous vous donnons occasion de vous glorifier de nous, afin que vous ayez [de quoi répondre] à ceux qui se glorifient extérieurement et non pas du cœur. 13 Car si nous sommes hors de nous-mêmes, c’est pour Dieu ; si nous sommes de sens rassis, c’est pour vous. 14 Car l’amour du Christ nous étreint, en ce que nous avons jugé ceci, que si un est mort pour tous, tous donc sont morts (6*), 15 et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité. 16 En sorte que nous, désormais, nous ne connaissons personne selon la chair ; et, si même nous avons connu Christ selon la chair, toutefois maintenant nous ne le connaissons plus [ainsi]. 17 En sorte que si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création : les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles ; 18 et toutes sont du Dieu (7*) qui nous a réconciliés avec lui-même par Christ, et qui nous a donné le service de la réconciliation, 19 savoir, que Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes et mettant en nous la parole de la réconciliation. 20 Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ, — Dieu, pour ainsi dire, exhortant par notre moyen ; nous supplions pour Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! 21 Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en lui.

(1*) litt. : terrestre de la tente.   (2*) plusieurs omettent : aussi.   (3*) présents, absents, dans ce passage, litt. : étant chez nous, hors de chez nous.   (4*) dans et par.   (5*) litt. : la frayeur du Seigneur.   (6*) ou : étaient morts.   (7*) ou : de Dieu.

Avant-propos

Cette méditation fait suite aux deux précédentes :

Message 194 : En quoi consiste la nouvelle naissance, quelle en est la portée ?

Message 195 : Qu’est-ce que la mort pour le chrétien ?

Certains lecteurs se demanderont peut-être quel peut être le lien entre ces 3 sujets.

L’expression « rédemption » signifie « racheter ». L’authentique chrétien, avant de naître de nouveau, et posséder la vie divine et éternelle, appartenait à un autre maître, en tant qu’homme naturel, descendant d’Adam ! Ce maître est Satan, le Diable. Il a pris possession de l’homme par le péché introduit lors de la chute, au jardin d’Eden.

L’homme a dû être racheté, c-à-d acheté à nouveau de la main de Satan par Celui qui le possédait auparavant, c’est-à-dire son Créateur. Le prix du rachat a été l’œuvre de Christ à la croix.

La rédemption introduit le chrétien authentique dans une sphère nouvelle, la nouvelle création, et cela par la nouvelle naissance : né d’eau (de la Parole de Dieu) et de l’Esprit !

L’homme nouveau, qui nait lors de la nouvelle naissance, est mû par le Saint Esprit, personne divine !

Le titre met en évidence cette puissance, agissant dans ses effets, en conséquence directe du rachat, de la rédemption.

Il va sans dire que le texte qui suit n’a de sens que pour ceux qui se sont laissés racheter par la sang précieux de Christ, à savoir les authentiques chrétiens.

Introduction

La rédemption place l’authentique chrétien dans le repos et la paix en la présence de Dieu.

Le caractère de la vie chrétienne tout entière découle de ce que nous, authentiques chrétiens, sommes ramenés à Dieu. La conséquence en est que nous sommes ainsi appelés à marcher avec Dieu.

Croire que nous sommes amenés dans la présence de Dieu n'est pas de l'orgueil, mais de la foi. C'est de l'orgueil que de croire que nous pouvons être sauvés d'une autre manière.

Le caractère de notre vie, comme chrétiens, est une dépendance constante de la puissance divine.

« … nous avons ce trésor dans des vases de terre, afin que l’excellence de la puissance soit de Dieu et non pas de nous : étant dans la tribulation de toute manière, mais non pas réduits à l’étroit ; dans la perplexité, mais non pas sans ressource ; persécutés, mais non pas abandonnés ; abattus, mais ne périssant pas … » (2 Corinthiens 4 v.7-9)

Si en passant par toutes sortes d’épreuves affligeantes, tout en n’étant pas à l’étroit dans nos cœurs, c’est-à-dire ne voyant aucune issue, c’est parce que la puissance de Dieu agit ! Si nous sommes perplexes devant certaines situations, tout en n’étant pas sans ressource devant ces situations, c’est parce que la puissance de Dieu est avec nous !

Mais s'il en est ainsi dans les faits, et pour que je puisse le réaliser dans ses effets, je dois me considérer moi-même entièrement comme un homme mort quant à la nature, et en possession d'une vie nouvelle en Christ ! :

« portant toujours partout dans le corps la mort de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps. Car nous qui vivons, nous sommes toujours livrés à la mort pour l’amour de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre chair mortelle. » (2 Corinthiens 4 v.10-11)

Paul ne permettait pas à la chair d'interrompre la puissance de cette vie divine, en sorte que celle-ci poursuivait son cours sans obstacle. C'est un bienheureux état que celui-là, et nous devrions le connaître selon notre mesure :

« … dans la mauvaise et dans la bonne renommée … comme inconnus, et bien connus ; comme mourants, et voici, nous vivons ; comme châtiés, et non mis à mort ; comme attristés, mais toujours joyeux ; comme pauvres, mais enrichissant plusieurs ; comme n’ayant rien, et possédant toutes choses. » (2 Corinthiens 6 v.8-10)

Chaque fois que cette vie est en activité, elle a le regard fixé sur son objet, le Seigneur Jésus, et en même temps son caractère est celui de l'obéissance parfaite et de la simple dépendance.

L'obéissance de Christ est bien différente de ce que nous entendons généralement par l'obéissance ! Dans nos pensées l'obéissance suppose souvent une volonté opposée à Dieu, et implique, en nous, bien des choses dont il faut s'abstenir, aussi bien que d'autres auxquelles il faut se soumettre.

Chez Christ, la volonté du Père était le mobile, le motif unique de tout ce qu'il faisait ou souffrait. Par conséquent, le motif que j'ai dans mon activité, pour autant que j’ai conscience de ma part à la nouvelle création, en tant que nouvel homme, c'est de faire la volonté de Dieu.

Un vieil homme mort et un nouvel homme vivant

C'est un fait important que les saintes Ecritures ne me disent jamais de mourir au péché, car je ne pourrais jamais le faire ; mais les Ecritures m’affirment que « je suis mort », mort avec Christ, c’est un acte posé par Christ, pas par moi ! C'est là la liberté chrétienne.

Je commence par une chose faite à la croix par Christ pour moi, être mort avec LUI, car je ne suis pas capable pas mourir au péché, étant donné que :

le péché est ce qui caractérise toute ma vie en dehors de Christ.

Mais de quelle manière suis-je ainsi mort ?

J'ai une autre vie : Je suis vivant en Christ.

Bien entendu, la Parole m’exhorte assurément à me tenir pour mort, à mortifier les membres du vieil homme :

« … tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché … » (Romains 6 v.11)

« … si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si par [l’]Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez. » (Romains 8 v.13)

« … je mortifie mon corps et je l’asservis, de peur qu’après avoir prêché à d’autres, je ne sois moi-même réprouvé. » (1 Corinthiens 9 v.27)

« Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre … » (Colossiens 3 v.5)

Etc. …

… mais ce n'est que dans la puissance de cette vie que j'ai en Christ, que je suis capable de le faire ! Et les voies de Dieu à mon égard me viendront en aide.

Mais quand je regarde à moi-même, ce n'est pas là de la foi ! Je ne peux pas voir en moi cette vie que j'ai reçue, car tout en moi est entaché de faiblesse ! Mais lorsque, par la foi, je regarde à Christ, l'objet de la foi, je vois la vie dans sa perfection et dans sa plénitude : l'amour, la joie, la patience, l'obéissance.

Et nous, chrétiens authentiques, avons part à cette vie, comme Christ l'a dit :

« parce que moi je vis, vous aussi vous vivrez» (Jean 14 v.19)

Et de plus, la Parole ajoute :

« Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils … » (1 Jean 5 v.11)

De cette manière, j'apprends à me confier en Lui, et puis sa perfection, qui m'éclaire comme lumière, me montre toutes mes inconséquences ; et plus je les vois à la clarté de la perfection de Christ, mieux cela vaut.

Un nouveau chez soi

Dans la puissance de cette vie, je me trouve pratiquement mort, et je vois ma maison dans les cieux :

« … dans cette tente, nous gémissons, désirant avec ardeur d’avoir revêtu notre domicile qui est du ciel … » (2 Corinthiens 5 v.2)

Ceci me fait gémir.

Mais pourquoi est-ce que je gémis ?

Parce que j'ai vu et goûté la gloire du Seigneur Jésus Christ ; mais que personnellement je n'y suis point encore.

Mes soupirs ne proviennent pas de désappointements, en relation avec ma vie sur cette terre, en relation avec les épreuves, mais d'un ardent désir :

«   désirant avec ardeur d’avoir revêtu notre domicile qui est du ciel … » (2 Corinthiens 5 v.2)

Jusqu'à présent, nous ne sommes pas entrés dans la possession positive (*) de cette gloire, mais nous désirons la posséder ainsi ; car la foi se repose sur le fondement de notre position dans la délivrance qui a été opérée à la croix pour nous, par le Seigneur Jésus.

(*) c’est-à-dire d’une manière qui n’est plus sur base de la foi, mais dans sa réalité définitive.

Tout chrétien authentique, quelque faible qu’il soit, sans aucune exception, a le droit de soupirer après cette gloire à laquelle il a été prédestiné ! Il est vrai de tout croyant, sans aucune exception, que :

« … celui qui nous a formés à cela même, c’est Dieu, qui nous a aussi donné les arrhes (*) de l’Esprit» (2 Corinthiens 5 v.5)

(*) « les arrhes » sont ce qui est donné en acompte suite à une transaction, ici dans le sens pouvoir jouir par la foi (le don du Saint Esprit étant) de ce que sera notre part positive lorsque nous serons assis dans les cieux avec Christ et non plus seulement en Lui. (Ephésiens 2 v.6)

Mais nous ne devons pas penser que les arrhes de l'Esprit soient les arrhes de l'amour de Dieu. L'Esprit est les arrhes de l'héritage, les arrhes de la gloire, comme nous le dit l'épître aux Ephésiens :

« … l’évangile de votre salut ; auquel aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse, qui est les arrhes de notre héritage, pour la rédemption de la possession acquise, à la louange de sa gloire. » (Ephésiens 1 v.13-14)

Ce que Dieu a fait pour nous sauver, il l'a fait parfaitement.

Il nous a aussi aimés parfaitement, et l’effet direct en est que :

« … nous ayons toute assurance au jour du jugement ... » (1 Jean 4 v.17)

La comparution devant le tribunal de Christ

Qui est le Christ dans la présence duquel nous entrons, si nous mourons, et devant le tribunal duquel nous comparaîtrons ?

C’est ce même Christ qui s'est donné Lui-même pour nous, et duquel Paul dit :

« … Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ; — et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi» (Galates 2 v.20)

Ce n’est pas seulement sa vie ou uniquement sa parole que le Seigneur Jésus a donnée, il s’est donné tout entier : ses affections, son cœur, tout ce qui le constituait Lui-même !

Il ne peut y avoir en nous une seule pensée de bonheur en Lui, que Lui—même ne nous l’ait pas donnée ! Car, bien que nous soyons les objets de la rédemption, Celui qui l'a accomplie, y a un intérêt et une part pour l'éternité :

« Il verra du fruit du travail de son âme, et sera satisfait. … » (Esaïe 53 v.11)

Il n'y a chez Paul aucune espèce d'hésitation ou de crainte au sujet de lui-même ou des croyants, quand il dit :

« … il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ … » (2 Corinthiens 5 v.10)

Pour la foi, cette manifestation devant Dieu est une chose actuelle ; et c'est très salutaire à l'âme, elle donne à la conscience cette activité si nécessaire dans notre marche journalière avec Dieu et devant les hommes.

La conscience de Paul était toujours en activité ; il s'exerçait jour et nuit à avoir une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes. Sa conscience était une conscience purifiée ; mais une conscience active et exercée ; et elle était manifestée devant Dieu.

Il est possible que, dans une âme, il n'y ait pas de mal extérieur ou toléré. Cependant, dans tout cœur, s’y trouve une chose ou une autre, que nous épargnons plus ou moins sciemment, une chose qui n'est pas « Christ en nous ».

Mais nous devons être manifesté devant le tribunal de Christ.

Tout est grâce certainement, mais l'œuvre actuelle de la grâce est d'exercer la conscience.

La grâce a pour effet maintenant d'amener à la lumière et de manifester ce qui se trouve dans mon cœur.

Posséder le salut en Christ, en étant vu en Lui et juste aussi en Lui, a pour effet, d’avoir la paix de la conscience et le repos du cœur, je suis de ce fait en état de me juger moi-même, de me juger dans la lumière « qui manifeste tout » !

Que le Seigneur nous délivre de la tendance de faire la moindre réserve dans nos pauvres cœurs ! Car il y a, en Christ, une puissance de vie pour nous rendre capables de triompher du péché et de la mort, et de ne pas vivre pour nous-mêmes, mais pour Celui qui nous a aimés et qui est mort pour nous, et qui maintenant est assis à la droite de Dieu.

Nous sommes déjà ressuscités avec Lui, et nous serons manifestés avec Lui dans la gloire :

« Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; pensez aux choses qui sont en haut, non pas à celles qui sont sur la terre ; car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. » (Colossiens 3 v.1-4)

Ceci étant, dois-je alors permettre que quelque misérable objet, ou quelque vanité m'occupe, au lieu que je sois occupé de Christ ?

Que ce soit quelque plaisir, quelque chose qui me fasse valoir, un mauvais penchant, ou même les soucis de cette vie, n'importe ! Tout cela attriste le Saint Esprit de Dieu, et la conséquence en est que l'œil est troublé et que la puissance est perdue.

Il est dit du bon Berger qu'il restaure mon âme, c'est pourquoi nous ne devrions pas nous contenter de poursuivre notre chemin à distance du Seigneur, ou dans un état qui ne supporterait pas d'être manifesté par la lumière.

Quand la vie agit, elle agit d'après son objet ; et dans la mesure précisément dans laquelle je suis occupé d'un objet en dehors de moi-même, je suis débarrassé du moi. Ceci est vrai même dans l'ordre naturel.

La vraie vie du croyant est Christ

« je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu,  » (Galates 2 v.20)

Ainsi, la vie que je vis maintenant, se vit dans la foi au Fils de Dieu !

La conséquence directe en est que je ne mesure pas seulement le péché par la transgression du commandement du Seigneur, bien que cela reste naturellement péché, mais je mesure le péché par la présence du Saint Esprit en moi !

C’est aussi la raison pour laquelle il nous est dit :

« … n’attristez pas le Saint Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. » (Ephésiens 4 v.30)

Si j'attriste le Saint Esprit, je perds mon discernement, le péché trouble la puissance de ma vue et éteint mon sens spirituel, de manière que l'Esprit de Dieu est obligé de m'amener au triste travail d'être occupé de mon péché (comme Pierre), au lieu de m'occuper de tout ce qui est précieux et joyeux en Christ.

C'est une chose très affligeante quand le Saint Esprit, au lieu de faire l'œuvre dont il fait ses délices, c'est-à-dire de révéler Christ, est obligé de nous montrer nos péchés, jusqu'à ce que, comme Pierre, nous pleurions sur notre confiance en nous-mêmes et notre égarement loin du Seigneur.

Tout est manifesté à Christ.

Regarde en arrière pour un instant vers tout ce que tu as fait depuis ta jeunesse jusqu'à aujourd'hui !

N.B. Tu ne pourras pas supporter de le faire, si tu n'as pas une paix solide et bien établie sur l’œuvre de Christ !

Examines toutes tes voies, regardes-les toutes à la lumière de la Parole et de l'Esprit de Dieu ; considères les péchés que tu as commis avant ta conversion et ceux que tu as commis après : ils sont en grand nombre !

Chaque fois que je fais à nouveau cette revue de mon passé, je me vois alors humilié et conduit par l'Esprit, j'acquiers une mesure plus grande de bénédiction.

Je reconnais la légèreté et la culpabilité de mes actions, en même temps que la patience et le long support de mon Dieu.

Je vois mon Dieu me gardant ici, m'enseignant là, me soutenant quand j'étais près de tomber, m'encourageant quand je n'attendais que le châtiment et ainsi je l'adore et le loue d'autant plus!

Mais s'il en est ainsi quand je regarde en arrière maintenant, combien plus quand je serai placé dans la gloire ! Alors je connaîtrai Christ ; je le verrai ; je pourrai suivre toutes ses voies dans la plénitude de cette lumière, qui maintenant, dans la mesure dans laquelle elle m'est donnée, le manifeste et me manifeste moi-même, en contraste avec Lui ; car c'est précisément dans la mesure, dans laquelle je sais juger ma vie dans la présence de Christ, que l'effet sera l'adoration et la louange.

C’est ce qu’avait perçu cette pécheresse venue dans la maison du pharisien, réalisant la valeur de celui qui lui avait la capacité de lui pardonner tant de péchés, le Seigneur pouvait dire au pharisien :

« … Ses nombreux péchés sont pardonnés, car elle a beaucoup aimé ; mais celui à qui il est peu pardonné, aime peu. … » (Luc 7 v.47)

Si Christ est la vie du croyant, il est aussi sa justice

Il faudrait toujours nous souvenir :

que Christ n'est pas notre vie, sans être en même temps notre justice, et qu'il n'est pas notre justice, sans être aussi notre vie.

Ce n’est que si cette vérité est bien saisie et que nous la tenions ferme, nous serons en état de penser au tribunal de Christ avec une tranquillité parfaite !

Notre nouvelle vie, étant Christ, la justice de Christ nous est attribuée ! Et c’est aussi parce que la justice de Christ nous est attribuée que nous avons pu recevoir la vie qui est Christ !

Comme nous l’avons souligné plus haut, la pensée d’être manifesté là, met actuellement la conscience en activité, lorsque nous pensons à nous-mêmes. D’autre part, lorsque nous nous occupons d’autres, en vue de leur bien, cette pensée nous pousse à les persuader de se laisser amener dans la lumière par laquelle tout sera bientôt manifesté pour le jugement (*).

(*) le jugement de ce que nous n’avons pas jugé dans notre marche sur la terre, il n’est pas question de condamnation au Tribunal de Christ ! Tout ce qui est sujet à condamnation a été porté à la croix pour tous ceux qui comparaissent devant ce tribunal ! Ils sont tous justes, ayant Christ comme vie ! Il s’agit exclusivement d’authentiques croyants ! Au contraire, au grand trône blanc, qui se tient plus de 1000 ans plus tard, il y a condamnation de ceux qui ont refusé la grâce de Dieu ! Lors de cette séance, tous ceux qui sont à l’abri de ce jugement en condamnation, se trouvent tous dans le cadre de la nouvelle création ! Ils ne comparaissent pas devant ce grand trône blanc de Apocalypse 20 !

« Connaissant donc combien le Seigneur doit être craint, nous persuadons les hommes, mais nous avons été manifestés à Dieu» (2 Corinthiens 5 v.11)

Quant il s’agit d’être manifesté à Dieu, l’apôtre Paul, parle d’une chose d’application actuelle et présente ! Paul n’attend pas de se trouver devant le tribunal de Christ, sa conscience est en activité présentement !

La connaissance et la puissance de la vie que nous possédons en Christ, nous apportera la paix à la place de la frayeur, car Christ est l'objet de cette vie.

« … c’est le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ. » (2 Corinthiens 4 v.6)

Cette plénitude de gloire, la gloire de Dieu lui-même, nous la possédons comme un trésor dans nos âmes, afin que l'excellence de la puissance soit de Dieu et non pas de nous. Paul poursuit son sujet jusqu'à la résurrection, et revient de nouveau en arrière à l'objet de sa foi, et alors se voit lui-même dans la gloire. Je cherche à parvenir à cette résurrection, et je voudrais que ma conversation (= ce dont mon esprit est occupé) soit dans les cieux :

« … pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort, si en quelque manière que ce soit je puis parvenir à la résurrection d’entre les morts. » (Philippiens 3 v.10-11)

Il en résulte une double vérité :

1.    la puissance, l'attente, qui agit en nous

2.    le fait précieux que le Christ lui-même nous recevra dans la gloire.

La doctrine de tout ceci se trouve dans le dernier verset du chapitre :

« Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en lui.» (2 Corinthiens 5 v.21)

Notre confiance est fondée sur ce que Celui-là est notre justice, qui a été fait péché pour nous !

Le mot de la fin : Christ est ma vie !

Mais il y a une chose encore qui est pour moi d'une douceur extrême, une puissante consolation, une merveilleuse profondeur de joie: c'est de regarder à Christ, et de me dire : Voilà ma vie.

La mort n'a aucun pouvoir sur la vie de Christ.

La puissance divine, agissant dans la vie, absorbe la mort, et apporte une entière délivrance de ce que le péché a produit.

C’est exactement la même divine puissance qui a opéré en Christ en le ressuscitant d'entre les morts, qui agit maintenant en nous, et qui nous ressuscitera par Jésus.

Dieu ne prend point conseil des hommes, avec quelle évidence ne le voyons-nous pas ici ? Il suit ses propres pensées et exécute ses conseils selon les richesses de sa grâce !

La pensée du fils prodigue, c'était d'être comme un « mercenaire ». Mais le père l'a accueilli selon ses pensées à lui en non pas selon ce que le fis pensait ! Il le vêtit et le nourrit selon ses pensées à lui. C'est de cette manière que le Seigneur nous a associés à sa place comme homme ; comme aussi il nous dit, quand il était sur la terre :

« … Je vous laisse la paix ; je vous donne ma paix ; je ne vous donne pas, moi, comme le monde donne. … » (Jean 14 v.27)

Le monde donne quelque chose de lui-même ; tandis que Christ nous place en Lui-même, dans ses joies, dans sa paix, dans sa gloire.

Si Christ vient, la mort sera engloutie par la vie ; s'il ne vient pas, j'abandonnerai ce qui est mortel.

Nous comparaîtrons tous devant le tribunal, mais auparavant nous serons reçus dans la gloire, reçus là par Christ :

« si je m’en vais et que je vous prépare une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi ; afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi. … » (Jean 14 v.3)

Le tribunal peut-il donc m'effrayer ?  Non, certainement !

Plus nous apprenons à connaître les voies de Dieu, plus nous jouissons de ces voies :

« Tu as multiplié, toi, Éternel mon Dieu, tes œuvres merveilleuses et tes pensées envers nous ; on ne peut les arranger devant toi. Si je veux les déclarer et les dire, — elles sont trop nombreuses pour les raconter. … » (Psaume 40 v.5)

C'est une pensée étonnante et solennelle que nous soyons manifestés à Dieu !

Mais la foi réalise cette position, c'est-à-dire notre position dans la présence de Dieu :

« Connaissant donc combien le Seigneur doit être craint» (2 Corinthiens 5 v.11)

Paul est-il effrayé ? Non !

Mais il avait la connaissance qu'il a donné de l'activité à l'amour :

« nous persuadons les hommes» (2 Corinthiens 5 v.11)

Paul se tenait dans la présence de Dieu et était manifesté à Dieu !

Si nous nous tenons comme lui dans la présence de Dieu, nous arriverons à comprendre combien peu notre cœur sait ce que c'est que veut dire :

« … portant toujours partout dans le corps la mort de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps.» (2 Corinthiens 4 v.10)

L'effet que doit réellement produire « le tribunal de Christ », n'est pas ce qui sera dévoilé par lui dans l'avenir, car cela sera Christ, et j'ai une paix ferme et assurée, parce que c'est dans la présence de Christ que je comparaîtrai !

Mais l’effet qui doit être produit, c'est la puissance actuelle d'être devant le tribunal, et en faisant de lui la pierre de touche de la conscience, et la mesure selon laquelle nous jugeons nos pensées et nos voies.

Puisse chacun de nous le comprendre et marcher dans cette puissance !