3 + 1 Caractères du chrétien authentique
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Lecture de 1 Corinthiens 1 & 2
D’abord une remarque importante
Le quatrième caractère du chrétien
Chapitre 1 - 1 Paul, apôtre appelé* de Jésus
Christ par la volonté de Dieu, et Sosthène, le frère, 2 à l’assemblée de
Dieu qui est à Corinthe, aux sanctifiés dans le christ Jésus, saints appelés*,
avec tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre seigneur Jésus
Christ, et leur [seigneur] et le nôtre : 3 Grâce et paix à vous, de la
part de Dieu notre Père et du seigneur Jésus Christ !
— v. 1 : c’est-à-dire : tel par appel de Dieu ; comme en Romains1:1. — v. 2 : saints par appel [divin].
4 Je rends
toujours grâces à mon Dieu pour vous, à cause* de la grâce de Dieu qui vous a
été donnée dans le christ Jésus, 5 de ce qu’en toutes choses vous avez
été enrichis en lui en toute parole* et toute connaissance, 6 selon que
le témoignage du Christ a été confirmé au milieu de vous*, 7 de sorte
que vous ne manquez d’aucun don de grâce pendant que vous attendez la révélation
de notre seigneur Jésus Christ, 8 qui aussi vous affermira jusqu’à la
fin [pour être] irréprochables dans la journée de notre seigneur Jésus Christ. 9
Dieu, par qui vous avez été appelés à la communion de son Fils Jésus Christ,
notre Seigneur, est fidèle.
— v. 4 : proprement : à l’occasion de. — v. 5 : communication de la pensée
de Dieu dans l’Évangile de Christ (voir 2:1). — v. 6 :
ou : en vous.
10 Or je vous
exhorte, frères, par le nom de notre seigneur Jésus Christ, à parler tous un
même langage, et à ce qu’il n’y ait pas de divisions parmi vous, mais que vous
soyez parfaitement unis dans un même sentiment et dans un même avis. 11
Car, mes frères, il m’a été dit* de vous, par ceux qui sont de chez Chloé,
qu’il y a des dissensions parmi vous. 12 Or voici ce que je dis, c’est
que chacun de vous dit : Moi, je suis de Paul ; et moi, d’Apollos ; et moi, de
Céphas ; et moi, de Christ. 13 Le Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été
crucifié pour vous ? ou avez-vous été baptisés pour le nom de Paul ? 14
Je rends grâces à Dieu de ce que je n’ai baptisé aucun de vous, sinon Crispus et Gaïus, 15 afin que personne ne dise que
j’ai baptisé pour mon nom. 16 J’ai bien aussi baptisé la maison de Stéphanas ; du reste je ne sais pas si j’ai baptisé
quelqu’un d’autre. 17 Car Christ ne m’a pas envoyé baptiser, mais
évangéliser, non point avec sagesse de parole, afin que la croix du Christ ne
soit pas rendue vaine ; 18 car la parole de la croix est folie pour ceux
qui périssent, mais à nous qui obtenons le salut elle est la puissance de Dieu.
19 Car il est écrit : « Je détruirai la sagesse des sages et j’annulerai
l’intelligence des intelligents » [Ésaïe 29:14]. 20 Où
est le sage ? où est le scribe ? où est le disputeur de ce siècle ? Dieu
n’a-t-il pas fait de la sagesse du monde une folie ? 21 Car, puisque,
dans la sagesse de Dieu, le monde, par la sagesse, n’a pas connu Dieu, il a plu
à Dieu, par la folie de la prédication*, de sauver ceux qui croient ; 22
puisque les Juifs demandent des miracles* et que les Grecs recherchent la
sagesse ; 23 mais nous, nous prêchons Christ crucifié, aux Juifs
occasion de chute, aux nations folie, 24 mais
à ceux qui sont appelés, et Juifs et Grecs, Christ la puissance de Dieu et la
sagesse de Dieu ; 25 parce que la folie de Dieu est plus sage que les
hommes, et que la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes. 26
Car considérez votre appel, frères, — qu’il n’y a pas beaucoup de sages selon
la chair, pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de nobles,… 27 Mais
Dieu a choisi les choses folles du monde pour couvrir de honte les [hommes]
sages ; et Dieu a choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les
choses fortes ; 28 et Dieu a choisi les choses viles
du monde, et celles qui sont méprisées, et celles qui ne sont pas, pour annuler
celles qui sont ; 29 en sorte que nulle chair ne se glorifie devant
Dieu. 30 Or vous êtes de lui dans le christ Jésus, qui nous a été fait
sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption, 31 afin
que, comme il est écrit, « celui qui se glorifie, se glorifie dans le *Seigneur
» [Ésaïe 45:25 ; Jérémie 9:24].
— v. 11 : litt. : révélé de façon certaine. — v. 21 : ici : la chose
prêchée. — v. 22 : litt. : signes.
Chapitre 2 - 1 Et moi-même,
quand je suis allé auprès de vous, frères, je ne suis pas allé avec excellence
de parole ou de sagesse, en vous annonçant le témoignage de Dieu ; 2 car
je n’ai pas jugé bon de savoir quoi que ce soit parmi vous, sinon Jésus Christ,
et Jésus Christ* crucifié. 3 Et moi-même j’ai été parmi vous dans la
faiblesse, et dans la crainte, et dans un grand tremblement ; 4 et ma
parole et ma prédication n’ont pas été en paroles persuasives de sagesse, mais
en démonstration de l’Esprit et de puissance, 5 afin que votre foi ne repose
pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu*.
— v. 2 : litt. : et celui-ci. — v. 5 : litt. : ne soit pas en sagesse
d’hommes, mais en puissance de Dieu.
6 Or nous parlons
sagesse parmi les parfaits*, sagesse toutefois non pas de ce siècle, ni des
chefs de ce siècle qui s’en vont ; 7 mais nous parlons la sagesse de
Dieu en mystère, la [sagesse] cachée, laquelle Dieu avait préordonnée avant les
siècles pour notre gloire ; 8 qu’aucun des chefs de ce siècle n’a
connue, (car s’ils l’eussent connue, ils n’eussent pas crucifié le Seigneur de
gloire,) 9 — mais selon qu’il est écrit : « Ce que l’œil n’a pas vu, et
que l’oreille n’a pas entendu, et qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce
que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment » [Ésaïe 64:4], 10 —
mais Dieu nous l’a révélée par son Esprit ; car l’Esprit sonde toutes choses,
même les choses profondes de Dieu. 11 Car qui des hommes connaît les
choses de l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? Ainsi
personne ne connaît les choses de Dieu non plus, si ce n’est l’Esprit de Dieu. 12
Mais nous, nous avons reçu, non l’esprit du monde, mais l’Esprit* qui est de
Dieu, afin que nous connaissions les choses qui nous ont été librement données
par Dieu ; 13 desquelles aussi nous parlons, non point en paroles
enseignées de* sagesse humaine, mais en paroles enseignées de l’Esprit,
communiquant** des choses spirituelles par des moyens spirituels. 14 Or
l’homme animal* ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu, car
elles lui sont folie ; et il ne peut les connaître, parce qu’elles se
discernent spirituellement. 15 Mais celui qui est spirituel discerne
toutes choses ; mais lui n’est discerné par personne ; 16 car « qui a
connu la pensée* du *Seigneur pour qu’il l’instruise » ? [Ésaïe 40:13-14]. Mais nous, nous avons la pensée* de Christ.
— v. 6 : ou : les hommes faits. — v. 12 :
l’Esprit lui-même, et l’état du croyant sont souvent trop intimement liés dans
ces versets, pour faire la différence entre Esprit et esprit, et les séparer
l’un de l’autre ; comme en Romains 8:9. — v. 13* : ou
: par la. — v. 13** : ou :
exposant. — v. 14 : l’homme animé seulement par son âme créée, sans
l’enseignement et la puissance du Saint Esprit. — v. 16 : la faculté de penser
et les pensées qui en résultent.
De cette lecture on remarquera d’abord 3 caractères essentiels :
1. Le
premier caractère est d’en avoir fini avec tout ce que l’homme le plus
favorisé pouvait être dans la chair ;
2. le deuxième caractère est d’avoir en Christ,
de la part de Dieu, une vie, une nature
nouvelle, avec toutes les perfections que cette nature implique.
3. Le
troisième est de posséder la puissance de cette vie, le Saint
Esprit, qui peut sonder toutes choses, même les choses
profondes de Dieu.
Mais avant de traiter ce sujet, l’apôtre mentionne une chose qu’il n’avait
pas jugé utile d’annoncer aux Corinthiens quand il avait été parmi eux, car il
n’avait désiré savoir alors que Christ, et encore Christ crucifié. En effet, il y a pour le chrétien autre chose que la croix de Christ : un secret, un mystère,
caché dès les siècles en Dieu, une sagesse que seuls peuvent comprendre ceux qui en ont fini avec leur ancien état,
et qu’il appelle des «parfaits», ou des hommes faits. Et cette sagesse, il aimait à en parler à
ceux qui étaient arrivés, par le jugement d’eux-mêmes,
à un état spirituel capable de la comprendre. Ce secret avait été de
tout temps caché en Dieu ; car,
chose merveilleuse, depuis l’éternité, Dieu avait
décrété d’introduire l’homme dans la gloire.
Comment a-t-il réalisé cette pensée, préordonnée dans son coeur ? L’apôtre n’avait pas voulu en parler aux Corinthiens,
parce que, comme nous l’avons vu, ils étaient enflés d’orgueil, et si Paul leur avait dit
qu’ils étaient destinés à la gloire éternelle,
ils auraient eu une opinion d’autant plus
excellente d’eux-mêmes ; mais il y
avait des hommes faits, auxquels il
pouvait en parler, des hommes qui, en ayant fini avec eux-mêmes, avaient trouvé toute leur perfection en Christ
seul.
Pour arriver à accomplir ses desseins quant à l’homme, pour pouvoir
l’introduire dans la gloire, qu’est-ce que Dieu a fait ?
L’homme
tombé était entièrement séparé, par le péché, de
la gloire de Dieu. Il fallait donc qu’il soit délivré du joug du péché ; non seulement de ses péchés, mais
de sa nature pécheresse. La sagesse de
Dieu avait trouvé le moyen
de réaliser ses pensées secrètes, d’en finir d’un côté avec le vieil
homme, avec sa vieille nature et, de l’autre, d’introduire devant Lui un homme
nouveau, ayant Sa propre nature et capable
de le comprendre. Pour en finir
avec le vieil homme, il fallait que Jésus meure.
C’est
là que s’est montrée la première partie de
la sagesse de Dieu. Maintenant
que la chose est accomplie,
nous comprenons pourquoi il a fallu que Dieu sacrifie
son propre Fils.
Mais nous avons trouvé, à la fin du premier chapitre, cette deuxième partie
de la sagesse : Dieu
nous a donné une nature nouvelle,
Sa
propre nature. S’il nous a délivrés en Christ de notre ancien état, il nous a communiqué, en Lui, une nature qu’il peut reconnaître comme répondant parfaitement à ses pensées,
car nous avons été élus en Christ pour être «saints et
irréprochables» devant Dieu, en amour. Son amour
repose sur nous, dans la même mesure illimitée qu’il repose sur Christ. Il y a, certes, de quoi nous prosterner
devant Lui, quand nous pensons qu’il nous aime, sans
aucune différence, du même amour dont il aime son
propre Fils ! Une telle perfection nous donne droit à la gloire de
Dieu ! Telle était la sagesse que
l’apôtre annonçait.
Remarquez que ce mot «parfait» est souvent fort mal
interprété. Beaucoup d’âmes pensent qu’un homme parfait est un
homme si affranchi du péché, qu’il ne pèche plus ici-bas ; mais jamais Dieu ne nous dit cela. Selon lui,
un homme parfait est un «homme fait», qui a
compris davantage ce qu’est
le pardon de ses péchés,
vérité saisie par tout petit enfant dans la foi,
et que les Corinthiens avaient reçue dès leur conversion. L’homme fait sait
que Dieu, après avoir exécuté sur lui, pécheur, un jugement définitif à la croix, l’a introduit en Sa présence comme
un nouvel homme en Christ, uni avec Christ, de manière à ne plus être vu qu’en Lui. Ce n’est
pas que, moi, je ne doive pas voir ce qu’il y a dans mon coeur : je dois, au
contraire, être profondément humilié en pensant à la manière dont
je réalise ici-bas ma position céleste ; mais
il s’agit ici de
ce que Dieu
voit, et la
pensée, qu’en vertu de la mort
et de la
résurrection de Christ, il
ne voit en moi que des perfections absolues,
me prosterne devant Lui. Or c’est dans cette connaissance que je trouve le motif pour marcher ici-bas saintement et d’une
manière digne de Dieu.
Si les chefs de ce siècle avaient su que le but de
Dieu, en donnant son Fils, était d’acquérir à l’homme cette place glorieuse,
ils n’auraient certes pas crucifié le Seigneur de gloire, mais ils étaient
absolument ignorants de ce que nous connaissons maintenant comme chrétiens. Ces choses, entièrement nouvelles,
n’étaient pas même révélées dans l’Ancien Testament ; car ce dernier nous
fait connaître des gloires concernant la terre, et ne nous dévoile rien des
conseils de Dieu quant au ciel. Ces derniers sont la
sagesse de Dieu en mystère. Il est très intéressant de comparer le passage du
prophète Ésaïe avec la citation qui en est faite ici. Ésaie
dit : «Jamais on n’a entendu, jamais on n’a ouï de
l’oreille, jamais l’oeil n’a vu, hors toi, ô Dieu, ce que Dieu a préparé pour celui qui s’attend à lui» (És. 64:4) ; l’apôtre
ajoute à ce passage : «Mais Dieu nous l’a révélé par son
Esprit ; car l’Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu». Ainsi personne n’avait vu, dans
l’Ancien Testament, les choses que Dieu avait préparées pour les siens ; Dieu
seul les connaissait ; mais il lui
a plu, dans le temps actuel, de nous
faire connaître, entendre, voir et sonder par son Esprit les desseins secrets de
son coeur.
Cela nous ramène au troisième des caractères du chrétien, contenus dans
cette introduction de l’épître aux Corinthiens. Si Dieu nous a
communiqué sa nature et la vie de Christ, il nous a communiqué en même temps la puissance de cette vie, le Saint Esprit, par lequel nous connaissons maintenant les desseins cachés, les
mystères profonds de Dieu.
Si vous éprouvez le besoin de répondre à ceux qui
attaquent la parole de Dieu, et cherchent à
la rabaisser au niveau d’une oeuvre entachée de
faiblesse humaine, il vous suffira de prendre ce passage pour les
confondre ; car il répond
victorieusement à toutes les objections des hommes, inspirées par Satan, contre la parole de Dieu. Vous trouvez ici
que l’Esprit
de Dieu révélait ces choses, et les faisait connaître au coeur et à l’intelligence de l’apôtre, et que les paroles exprimées
ou écrites par lui, étaient elles-mêmes enseignées
par
l’Esprit. Elles ne contenaient rien qui procédât de l’enseignement
humain ou de la sagesse humaine.
Il
y avait une différence considérable entre l’apôtre inspiré et
les prophètes de l’Ancien Testament. Ces derniers pouvaient parler par l’Esprit sans connaître la valeur de ce qu’ils
annonçaient, mais les choses que disaient les hommes
inspirés du Nouveau Testament, faisaient partie, par
l’Esprit, de leur propre intelligence spirituelle. L’apôtre connaissait
ces choses ; l’Esprit seul pouvait
les révéler, les faire connaître, les
enseigner, et enfin les faire
recevoir. Telle est aujourd’hui notre part,
bien-aimés. Quelle
position que la nôtre ! Quelles
bénédictions nous possédons ! Elles
n’ont pas de limite ; elles sont
éternelles ! Quand nous serons dans la gloire, nous
en sonderons toute l’étendue, tandis que, comme êtres finis, nous
ne les connaissons ici-bas qu’en partie ; mais
Dieu ne nous en a rien caché. Il nous invite à prendre la
mesure de son amour, la mesure de
Christ, à sonder les profondeurs
de ce qu’il y a dans son coeur. Ce coeur tout entier
nous est ouvert, mais, pour pouvoir en jouir librement, il faut que notre marche n’y mette pas obstacle,
et qu’elle glorifie Celui qui nous a appelés à son propre
royaume et à sa propre gloire.
En rapport avec le fait que nous avons reçu le Saint Esprit, nous trouvons encore ici un quatrième caractère du chrétien : «Mais nous, nous avons la pensée de Christ», c’est-à-dire, comme vous le trouverez en note, «la faculté intelligente de Christ, avec ses pensées». Possédant sa vie et son Esprit, nous pouvons comprendre comme lui, penser comme lui, jouir comme lui, et nous sommes rendus capables d’avoir les mêmes affections, les mêmes désirs, la même joie que Lui ! Ah ! de telles bénédictions me font dire : Peut-il y avoir dans ce monde un caractère plus élevé que celui d’un chrétien ? J’entendais un jour chanter un cantique allemand, dont chaque verset se terminait par ce refrain : «Oh ! quel bonheur d’être un homme !» C’était une pensée pieuse : «Quel bonheur d’être un homme, afin de pouvoir être sauvé !» Mais combien cela est infiniment au-dessous de ce que nous possédons ! Disons plutôt : «Quel bonheur d’être un chrétien !», de posséder une nature capable d’aimer ce que Dieu aime, une vie qui puisse participer à toutes les perfections de Christ, une puissance capable d’entrer dans la jouissance de toutes les pensées de Dieu ! Qu’il nous soit donné de goûter, non par l’intelligence, mais par le coeur, ces choses profondes de Dieu qui appartiennent à ceux qu’il a amenés à Lui par l’oeuvre adorable de son Fils !