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La foi & la marche de la foi

Ce texte s’inspire d’une méditation parue dans le journal « Le Messager Evangélique » de 1867 et intitulée « La foi et la marche de la foi - Epître aux Hébreux chapitre 11 »

 

Contenu :

Introduction. 2

Lecture de l’épître aux Hébreux chapitre 1 v.1 à 31. 3

Le Monde ennemi de Dieu et de son peuple. 4

La foi, un principe qui attise le mépris et la haine du monde ! 4

Marcher avec Dieu, c’est marcher par la foi dans le monde ! 5

Les choses qui ne se voit pas, ce que l’œil n’a pas vu ! 6

La foi : puissance par laquelle le fidèle marche. 8

La foi du chrétien dans ce que Dieu dit 9

La foi par laquelle le chrétien marche. 10

La marche des héros de la foi 11

Ce qui distingue et caractérise le sacrifice d’Abel. 11

L’offrande de Caïn. 11

L’offrande d’Abel 11

La foi dans la marche d’Enoch. 12

La foi dans la marche de Noé. 14

La foi dans la marche d’Abraham.. 15

Des leçons importantes à tirer 16

Compter sur Dieu malgré l’impossibilité. 17

Faire profession d’être étrangers et forains. 17

La foi se place au-dessus des affections naturelles. 18

Le cœur charnel aime exploiter la providence de Dieu. 19

Lorsque le monde nous dit que nous sommes de bons chrétiens. 19

Pour la foi, des murailles ne sont rien ! 20

La foi ne fait nul cas des distinctions parmi les hommes. 20

Conclusion. 20

 

Introduction

Aux yeux de Dieu, la foi se définit d’une manière très simple : c’est simplement croire ce que Dieu dit, sans aucune réserve ce qui se traduit par une confiance absolue en Lui !

Mais comment puis-je savoir ce que Dieu dit ? La réponse est très simple : dans Sa Parole que par Son Esprit, le Saint Esprit, il a mis par écrit au travers les siècles : la Bible.

Peut-être refuses-tu de croire que Dieu, le Créateur existe ! C’est simplement insensé, car comment un petit poisson rouge dans un bocal, peut-il se permettre de douter de l’existence des baleines dans les océans ! L’univers, le ciel et la terre et tous les astres du ciel sont limités dans le temps et l’espace. Moi, simple créature, limité dans le temps et dans l’espace, qui suis-je pour donner mon avis personnel sur le Créateur, qui Lui n’est lié ni par le temps ni par l’espace !

Avoue que ton refus d’admettre l’existence du Dieu Créateur, se justifie par le simple fait, que si ce Dieu est, Il est alors en droit de te demander des comptes ! Tu crois que tu ne devras pas Lui rendre des comptes, si tu refuses son existence ? Avoue que c’est insensé ! C’est comme si je refusais l’existence de mon chef, pour que mon travail ne puisse pas être évalué.

Pourquoi la Bible serait-elle la Parole de Dieu plus que d’autres livres ?

Je vais alors te dire pourquoi j’ai été convaincu que cette Parole est celle de Dieu !

Parce qu’elle m’a dit ce qui se passait dans le secret le plus profond de moi-même. Elle m’a révélé ce que j’aurais tant voulu cacher ! Elle m’a fait comprendre que à cause de ces choses secrètes que je voulais cacher devant mes semblables mais pas devant l’Auteur de la Bible, que le seul sort auquel j’étais destiné est la seconde mort, qui n’est pas une fin, mais un commencement sans fin, passer l’éternité avec le Diable et ses anges, loin de Dieu et sans retour possible !

Pour me sortir de cet état-là, l’Auteur de ce Livre, Dieu, n’a rien exigé de moi, aucune action de ma part, il a simplement porté à ma connaissance ce que Lui, a fait en la personne du Seigneur Jésus à la Croix ! Et il m’a simplement dit, de croire cela ! Et, sans rien me demander d’autre Il m’a donné sur base de la seule foi en l’œuvre expiatoire de Christ, une vie nouvelle morale et éternelle, en dehors de cette création, une vie, en Christ, qui n’est limitée ni dans le temps, car elle est éternelle, ni dans l’espace, car elle a son objet, en Christ, dans le ciel, au-delà des limites physiques de cette création !

Ce message divin ne se trouve que dans la Bible, qui est bien la Parole de Dieu !

Tous les autres écrits prétendent parler de la part de Dieu, qui exigent de l’homme, ce que l’homme est incapable de faire ! Le dieu ainsi présenté, n’est pas le Dieu Créateur, n’est pas un Dieu d’amour, mais un dieu qui est dur et sans aucune expression d’affections. Si on lui prête des affections, ce sont alors des affections déréglées, que le Dieu de la Bible appelle péché !

Voilà pourquoi la Bible est la Parole de Dieu !

La foi consiste donc à croire tout ce que Dieu y dit, et Lui faire confiance !

Lecture de l’épître aux Hébreux chapitre 1 v.1 à 31

1 Or la foi est l’assurance* des choses qu’on espère, et la conviction** de celles qu’on ne voit pas. 2 Car c’est par elle que les anciens ont reçu témoignage. 3 Par la foi, nous comprenons que les mondes ont été formés par la parole de Dieu, de sorte que ce qui se voit n’a pas été fait de choses qui paraissent. 4 Par la foi, Abel offrit à Dieu un plus excellent sacrifice que Caïn, et par ce sacrifice* il a reçu le témoignage d’être juste, Dieu rendant témoignage à ses dons ; et par lui**, étant mort, il parle encore. 5 Par la foi, Énoch fut enlevé pour qu’il ne vît pas la mort ; et il ne fut pas trouvé, parce que Dieu l’avait enlevé ; car, avant son enlèvement, il a reçu le témoignage d’avoir plu à* Dieu. 6 Or, sans la foi il est impossible de lui plaire ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que [Dieu] est, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le recherchent. 7 Par la foi, Noé, étant averti divinement des choses qui ne se voyaient pas encore, craignit et bâtit une arche pour la conservation de sa maison* ; et par cette arche il condamna le monde et devint héritier de la justice qui est selon la foi.

— v. 1* : ferme conviction. — v. 1** : plus litt. : démonstration, mais une démonstration intérieure. — v. 4* : litt. : par lequel ; ou : par laquelle [foi]. — v. 4** : ou : par cette [foi]. — v. 5 : les Septante rendent ainsi le « marcha avec » de Genèse 5:24. — v. 7 : voir Genèse 6:9-22.

8 Par la foi, Abraham, étant appelé, obéit pour s’en aller au lieu qu’il devait recevoir pour héritage* ; et il s’en alla, ne sachant où il allait. 9 Par la foi, il demeura dans la terre de la promesse comme dans [une terre] étrangère, demeurant sous des tentes avec Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse ; 10 car il attendait la cité qui a les fondements, de laquelle Dieu est l’architecte et le créateur*. 11 Par la foi, Sara elle-même aussi reçut la force de fonder une postérité*, et [cela], étant hors d’âge, puisqu’elle estima fidèle celui qui avait promis ; 12 c’est pourquoi aussi d’un seul, et d’un homme déjà amorti*, sont nés des gens qui sont comme les étoiles du ciel en nombre et comme le sable qui est sur le rivage de la mer, lequel ne peut se compter.

— v. 8 : voir Genèse 12:1-5. — v. 10 : proprement : fabricateur, constructeur public. — v. 11 : ou : de concevoir ; voir Genèse 21:1-7. — v. 12 : = déjà comme mort : comparer Romains 4:19.

13 Tous ceux-ci sont morts dans la foi*, n’ayant pas reçu les choses promises**, mais les ayant vues de loin et saluées, ayant confessé qu’ils étaient étrangers et forains sur la terre***. 14 Car ceux qui disent de telles choses montrent clairement qu’ils recherchent une patrie ; 15 et en effet, s’ils se fussent souvenus de celle d’où ils étaient sortis, ils auraient eu du temps pour y retourner ; 16 mais maintenant ils en désirent une meilleure, c’est-à-dire une céleste ; c’est pourquoi Dieu n’a point honte d’eux, savoir d’être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité.

— v. 13* : ou : selon la foi, c’est-à-dire  : ayant seulement la promesse, et non la chose promise. — v. 13** : litt. : les promesses. — v. 13*** : ou : pays ; voir la note à Matthieu 5:5.

17 Par la foi, Abraham, étant éprouvé, a offert Isaac* ; et celui qui avait reçu les promesses offrit son fils unique, 18 à l’égard duquel il avait été dit : « En Isaac te sera appelée [une] semence » [Genèse 21:12], — 19 ayant estimé que Dieu pouvait le ressusciter même d’entre les morts, d’où aussi, en figure, il le reçut. 20 Par la foi, Isaac bénit Jacob et Ésaü à l’égard des choses à venir*. 21 Par la foi, Jacob mourant bénit chacun des fils de Joseph, et adora, [appuyé] sur le bout de son bâton*. 22 Par la foi, Joseph, en terminant sa vie, fit mention de la sortie des fils d’Israël et donna un ordre touchant ses os.

— v. 17 : voir Genèse 22. — v. 20 : voir Genèse 27 ; 28:1-4. — v. 21 : selon Genèse 47:31, dans les Septante.

23 Par la foi, Moïse, étant né, fut caché trois mois par ses parents, parce qu’ils virent que l’enfant était beau, et ils ne craignirent pas l’ordonnance du roi*. 24 Par la foi, Moïse, étant devenu grand, refusa d’être appelé fils de la fille du Pharaon, 25 choisissant plutôt d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu, que de jouir pour un temps des délices du péché, 26 estimant l’opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Égypte ; car il regardait à la rémunération. 27 Par la foi, il quitta l’Égypte, ne craignant pas la colère du roi, car il tint ferme, comme voyant celui qui est invisible. 28 Par la foi, il a fait la pâque et l’aspersion du sang, afin que le destructeur des premiers-nés ne les touchât pas. 29 Par la foi, ils traversèrent la mer Rouge comme une terre sèche, ce que les Égyptiens ayant essayé, ils furent engloutis. 30 Par la foi, les murs de Jéricho tombèrent, après qu’on en eut fait le tour sept jours durant. 31 Par la foi, Rahab, la prostituée, ne périt pas avec ceux qui n’ont pas cru, ayant reçu les espions en* paix.

— v. 23 : voir Exode 2:1-2. — v. 31 : litt. : avec ; voir Josué 2 ; 6:22-23.

Le Monde ennemi de Dieu et de son peuple

La foi, un principe qui attise le mépris et la haine du monde !

Il n’est pas possible de nier l’existence dans le monde, d’un principe agissant de manière vitale et dont on aperçoit la réalité chez les personnes possédant le vie divine et éternelle, c’est-à-dire nées de nouveau, pour avoir cru Dieu !

L’existence de ce principe, dans tous les temps depuis le premier meurtre de l’humanité, le meurtre d’Abel, par son frère Caïn (*), a toujours produit l’excitation vive de la haine et de l’opposition de l’homme ! Il est impossible de nier ce fait ! Il en a été ainsi au cours de toute l’histoire jusqu’à aujourd’hui !

(*) Pour le lecteur qui ne serait pas habitué à la lecture de la Bible, il s’agit des 2 premiers fils d’Adam et Eve. Dieu ayant a pris plaisir à l’offrande d’Abel, qui avait discerné ce que Dieu agréée, mais il n’a pas pu agréer celui de Caïn, qui offrait des choses de valeur aux yeux des hommes, mais inacceptable pour Dieu. Caïn irrité tua son frère Abel (Voir Genèse 4 v.1-16)

Le summum de cette haine a été envers la manifestation de la vie divine en Jésus, le Fils de Dieu, alors qu’Il était sur la terre. Cette haine s’est traduite par le supplice de la croix !

Depuis Caïn, le « train du monde » poursuivit son cours et cela encore autour de nous, aujourd’hui.

Certainement que cela prendra des formes différentes suivant que le chrétien a un témoignage plus ou moins clair, mais, dans ce monde, au milieu de tout, il y toujours eu un mobile qui reste actif qui réveille l'hostilité et le jugement dédaigneux du monde !

Que cela te plaise ou pas, mais c’est tout aussi bien l’histoire de la ville que nous habitons chacun, que celle de Caïn et d’Abel d’alors. Il en a été ainsi de tous les temps et dans tous les pays.

Partout le peuple de la foi a été l'objet de l'inimitié de l'homme.

(*) « inimitié » veut dire : « Sentiment d'antipathie, d'hostilité, de haine. ». La Parole de Dieu, parlant de la chair, qui est l’énergie morale qui anime l’homme naturel, dit : « … la pensée de la chair est inimitié contre Dieu … » (Romains 8 v.7)

Mais ce qui encourage ce peuple de la foi, c’est qu’il est reconnu de Dieu !

Parlant de ce peuple de la foi, le Saint Esprit s’exprime dans les termes suivants :

« … d’autres furent éprouvés par des moqueries et par des coups, et encore par des liens et par la prison ; ils furent lapidés, sciés, tentés ; ils moururent égorgés par l’épée ; ils errèrent çà et là, vêtus de peaux de brebis, de peaux de chèvres, dans le besoin, affligés, maltraités, (desquels le monde n’était pas digne,) … » (Hébreux 11 v.36-38)

Dieu nous rapporte à son point de vue l’histoire de ceux qui faisaient partie de ce peuple de la foi. Tout en leur apportant toute l’énergie spirituelle, par son Esprit, pour qu’ils puissent traverser cette épreuve, Dieu n’intervient pas extérieurement dans les circonstances mêmes. Il les laisse « dans le besoin, affligés, maltraités » ! La raison en est qu’actuellement, Dieu ne s’occupe pas du monde, et celui-ci poursuit son chemin comme il le veut et comme il aime !

La Parole de Dieu montre qu’il n’en sera pas toujours ainsi, mais c’est ainsi que Dieu agit actuellement ! Le monde n’est pas le monde de Dieu ! Il ne se préoccupe pas de Dieu ! C’est de cette manière que nous en parle la Parole :

« Parce que la sentence contre les mauvaises œuvres ne s’exécute pas immédiatement, à cause de cela le cœur des fils des hommes est au dedans d’eux plein d’envie de faire le mal » (Ecclésiaste 8 v.11)

Ils marchent selon leurs propres pensées ne s’inquiétant en rien de Dieu :

« … marché … selon le train de ce monde, selon le chef de l’autorité de l’air (*), de l’esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance … » (Ephésiens 2 v.2)

(*) il s’agit de Satan, le Prince de ce monde

Il est clair que ce n'est pas le monde de Dieu.

Dieu s'en occupe si peu du monde, que lorsque ses propres enfants, ceux qu'il approuve, sont « affligés, maltraités », il n'intervient pas en changeant leurs circonstances.

Le monde a depuis longtemps abandonné Dieu, et Dieu n'approuve pas le monde.

L’Esprit de Dieu par la plume de l’apôtre Jean fait un état des lieux prophétiques de la maison de Dieu sur la terre, les 7 assemblées (Apocalypse 2 & 3). On y trouve l’assemblée de Smyrne dont les circonstances annoncent les persécutions des chrétiens avant que Constantin ne fasse du christianisme une religion d’état, ce qui est aussi décrit dans la lettre à Pergame, qui habite là où Satan habite, la chrétienté s’associant au monde, domaine de Satan !

Voici ce que dit le Seigneur Jésus à Smyrne qui se trouve dans les circonstances où Dieu n’intervient pas envers le monde :

« … Voici, le diable va jeter quelques-uns d’entre vous en prison, afin que vous soyez éprouvés : et vous aurez une tribulation de dix jours. … » (Apocalypse 2 v.10b)

Mais tu es peut-être étonné que Dieu n’intervient pas, ne pourrait-il pas le faire ? Mais Dieu avait quelque chose de mieux pour ceux qui étaient ainsi persécutés :

« Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de vie. » » (Apocalypse 2 v.10c)

Il y a l'espérance d’une autre scène, dans le cadre de la nouvelle création, où tout est de Dieu, où tout est ce qui découle de la résurrection de Christ !

Marcher avec Dieu, c’est marcher par la foi dans le monde !

Si un homme veut marcher avec Dieu, il doit marcher par la foi.

Mais c’est aussi marcher au milieu d'un monde où Dieu n'est pas reconnu, et où Dieu n'intervient pas !

Pourquoi Dieu n’intervient-il pas ? Parce que le monde conduit par Satan, son Prince, mûrit progressivement pour le jugement !

Au milieu de ce monde, Dieu envoie ses témoins pour rendre témoignage de Lui ! Et dans la mesure où les chrétiens seront fidèles à ce témoignage, Satan, le prince de ce monde les persécutera.

Il en a été ainsi de Jean le Baptiseur, alors qu’il annonçait aux juifs la venue du Roi, le Messie, annoncé par les Prophètes, il en a été de même pour le Roi, le Seigneur Jésus !

Le Seigneur Jésus a dit à ses disciples, parlant de Jean le baptiseur :

« … je vous dis qu’Élie est déjà venu, et ils ne l’ont pas reconnu ; mais ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu ; ainsi aussi le fils de l’homme va souffrir de leur part. » (Matthieu 17 v.12)

C’est ainsi que se caractérise ce que la Parole désigne par « le train de ce monde » Dieu peut diriger par une providence secrète et dominer, mais le caractère du monde est celui-là.

La foi a son témoignage propre, et elle le maintient reconnaissant que Dieu n'approuve pas le monde, Il le désavoue complètement !

« … la foi est l’assurance des choses qu’on espère, et la conviction de celles qu’on ne voit pas. » (Hébreux 11 v.1)

Il faut vivre par la foi dans les choses qui ne se voient pas, jusqu’à ce que s’accomplissent les choses qui alors se voient et que Dieu révèle aussi à la foi, dans Sa Parole :

« … Nous te rendons grâces, Seigneur, Dieu, Tout-puissant, celui qui est et qui était, de ce que tu as pris ta grande puissance et de ce que tu es entré dans ton règne. Et les nations se sont irritées ; et ta colère est venue, et le temps des morts pour être jugés, et pour donner la récompense à tes esclaves les prophètes, et aux saints, et à ceux qui craignent ton nom, petits et grands, et pour détruire ceux qui corrompent la terre. » (Apocalypse 11 v.17-18)

Les choses qui ne se voit pas, ce que l’œil n’a pas vu !

« … selon qu’il est écrit : « Ce que l’œil n’a pas vu, et que l’oreille n’a pas entendu, et qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment » — mais Dieu nous l’a révélée par son Esprit ; car l’Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu. » (1 Corinthiens 2 v.9-10)

Pour les chrétiens d’origine juive auxquels l’épître aux Hébreux est adressée en particulier, il leur était particulièrement difficile de réaliser la réalité de la foi, à savoir la conviction des choses que l’on ne voit pas ! La religion dont toutes les ordonnances avaient été données de Dieu, ce qui n’est pas le cas des autres religions, était par elle-même une chose visible ! En effet ils avaient un système religieux qui les guidait. Le temple et tous les objets qui s’y trouvaient, étaient visibles, les sacrifices étaient visibles, le système sacerdotal (les lévites et les sacrificateurs) était visible ! Quant au Messie, annoncé par les Prophètes, ils s’attendaient à le voir ! (*) Juste avant l’ascension du Seigneur Jésus, ses disciples lui pose la question « est-ce en ce temps-ci que tu établis le royaume pour Israël ? » (Actes 1 v.6)

(*) Quand les juifs le virent réellement, ils le haïrent, et le mirent à mort, et ce Messie était allé au ciel.

Ceux à qui l’épître est adressée avait pour le moins pris la profession chrétienne, quant aux choses visibles, ils perdaient tout et ne gagnaient rien ! Dans la marche chrétienne il n’y a plus rien de palpable pour la nature humaine ! Il y avait donc pour eux la tentation constante de renier un Messie qui ne se voyait point, pour retourner aux choses qui se voient. C’est aussi la raison pour laquelle l’apôtre leur écrit cette lettre, car parmi eux se trouvaient des chrétiens qui n’en n’avaient que le nom, la profession, mais n’avaient pas la vie divine et éternelle (*) ! Ceux-là exerçaient des pressions sur les authentiques chrétiens juifs pour retourner aux formes religieuses du passé !  

(*) Ils étaient dans le même état que Simon le magicien de Actes 8, il avait « cru », la Parole avait eu un certain effet sur lui, lorsqu’elle tombe sur une terre rocailleuse (parabole du semeur), mais pas en vie éternelle ! Il a été aussi baptisé, prenant ainsi la profession chrétienne. Il faisait partie de la maison de Dieu, mais pas du Corps de Christ !

Remarque : Il n’est pas inutile de souligner que cette tendance à revenir aux choses qui se voient, ne concerne pas exclusivement ces chrétiens d’origine juive du début du christianisme ! Très rapidement dans la maison de Dieu, qui est devenue une grande maison, on a remplacé les choses qui ne se voient pas par d’autres qui se voient ! Faut-il citer toute la liturgie, le clergé, l’art religieux ? Cela ne concerne pas seulement le catholicisme, si le protestantisme a aboli l’art religieux, le culte marial, il a gardé la liturgie et le clergé ! Les mouvements charismatiques aussi veulent voir des effets visibles par les yeux de la chair ! On est loin des enseignements des apôtres !

Dans ce 11ème chapitre de l’épître aux Hébreux, l’apôtre résume toute l’histoire de l’homme depuis Abel jusqu’à ce jour, où bien des chrétiens authentiques doivent errer ça et là, dans de grands besoins, affligés et maltraités, devant se cacher et aussi subissant la mort en étant égorgés.

Les époques couvrent toutes les dispensations, les différents régimes de relation de l’homme avec Dieu : avant le déluge, après le déluge, celui de la loi de Moïse, de la royauté du peuple d’Israël, et le régime de la grâce. Le témoignage à rendre étant donné de Dieu et selon le caractère de ce régime.

Chacun de ces fidèles avait reçu ce témoignage par la foi !

« … comme voyant celui qui est invisible. » (v.26)

On qualifie généralement « atteint de la folie », un homme qui agirait avec la plus grande persévérance et la plus grande ténacité en vue d’un objet que personne ne voit, ni ne pense être réel !

Par déduction, les hommes de ce monde nous prennent, nous qui sommes d’authentiques chrétiens, pour des fous !

Mais de la même manière un poisson rouge qualifierait de « fou » quelqu’un qui lui parlerait de ce que vivent les poissons des eaux profondes des océans !

L’autorité de l’authentique chrétien, c’est la Parole de Dieu, qui révèle les choses que l’œil n’a pas vu, et ce que l’oreille n’a pas entendu, ce que Dieu a préparé, dans Sa sagesse, pour ceux qui l’aiment, chose qui n’est pas montée au cœur de l’homme, qui déclare « fou » celui à qui Dieu a révélé, par Son Esprit, ce qui ne se voit pas. Et Dieu en donne la raison : car l’Esprit de Dieu sonde toutes choses, y compris les choses profondes de Dieu !

Du moment que le chrétien agit en vue d'un objet visible, il cesse d'agir comme un chrétien.

En tant qu’homme, et d’une manière parfaite, Christ a vécu de la vie de la foi. (*)

(*) Le livre des Psaumes le met prophétiquement en évidence d’une manière particulière, dévoilant les sentiments générés dans son cœur par une vie de foi !

La foi : puissance par laquelle le fidèle marche

La foi est vue sous 2 aspects différents :

1.      « La foi qui sauve ». C’est la foi en la Parole de Dieu qui me dit que si je crois ce que Dieu a accompli en la personne de Christ à la croix, il me donne la vie éternelle, et qu’ainsi mon nom est écrit dans le livre de vie et que jamais je ne comparerai devant le grand trône blanc pour y être condamné à la seconde mort ! Sous cet aspect, je crois le témoignage de Dieu qui m’affirme cela, je crois ce que Dieu me dit ! C’est ainsi que Mon âme est en paix avec Dieu ! 

2.      « La foi, puissance pour marcher ». Vue sous cet aspect, la foi implique, non seulement que je crois Dieu, comme je le fais au point précédent, mais de plus je place mon entière confiance en Dieu !  C’est la foi qui par la puissance du Saint Esprit, me fait marcher, en tant que nouvel homme, dans un chemin qui plait à Dieu, dans la jouissance de ces choses qui ne se voient pas, dans la communion avec le Père et la personne du Seigneur Jésus. C’est ainsi que mon âme jouit de la paix de Dieu !

Nous confondons souvent ces 2 aspects de la foi et par conséquent nous ne voyons pas la différence entre la paix avec Dieu et la paix de Dieu.

1.      Par la foi qui sauve, je ne suis plus ennemi de Dieu, Dieu m’accepte en vertu de l’œuvre de la croix, j’ai la paix avec Dieu, car Christ a fait la paix par le sang de sa croix (Colossiens 1 v.20). C’est la paix que Jésus laisse (Jean 14 v.27).

2.      Par la foi, puissance pour marcher, je jouis de la paix de Jésus que Lui-même donne (« je vous donne ma paix »). C’est la paix dont le Seigneur Jésus jouissait Lui-même sur la terre. C’est la paix de Dieu ! C’est « la paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le christ Jésus. » (Philippiens 4 v.7)

C’est de la vie de la foi vue sous ce 2ème aspect dont il est question dans ce 11ème chapitre de l’épître aux Hébreux (*). Il va sans dire qu’il est impossible de connaître la foi sous le 2ème aspect, si le 1er n’est pas connu ! Il n’y a pas de puissance pour marcher, s’il n’y a pas la vie divine et éternelle !

(*) Le cas d’Abel fait exception, car les 2 aspects sont mis en évidence.

Dans la vie d’Abraham, les 2 aspects sont soulignés dans 2 épisodes de sa vie :

1.      Appelé encore du nom d’Abram, Dieu lui dit « … Regarde vers les cieux, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit : Ainsi sera ta semence. Et il crut l’Éternel ; et il lui compta cela à justice. » (Genèse 15 v.5-6). Il a foi au témoignage de Dieu, et Dieu le déclare juste. Il en est de même du chrétien qui croit en l’œuvre de Christ, Dieu le déclare juste, en Christ.

2.      Entretemps appelé Abraham, Dieu lui demande d’offrir son fils, son unique, en qui les promesses étaient fondées, alors nous lisons ce que dit l’Ange de l’Eternel (*) « N’étends pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien ; car maintenant je sais que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. » (Genèse 22 v.12). Ici il a eu une parfaite confiance, une parfaite foi en Dieu, « ayant estimé que Dieu pouvait le ressusciter même d’entre les morts » (Hébreux 11 v.19)

(*) l’Ange de l’Eternel est une figure de la personne du Seigneur Jésus, Fils de Dieu, Dieu en la personne du Fils, qui allait plus tard prendre un corps comme le nôtre, à part le péché !

Cette nuance importante s’applique directement au chrétien

Remarque importante :

Dans le 1er aspect de la foi, il n’est pas question d’intensité ! L’âme reçoit ce que Dieu dit ou elle ne le reçoit pas.

Dans le 2ème aspect de la foi, la confiance en ce que Dieu dit, alors il est question d’intensité, la foi peut alors être grande ou petite. C’est le cas de cette femme cananéenne de Matthieu 15 v.21 à 28, à qui le Seigneur dit « ta foi est grande », car elle avait une pleine confiance en ce que le Seigneur venait de lui dire ! Il en est de même, lorsque l’apôtre écrit aux Thessaloniciens : « … parce que votre foi augmente beaucoup » (2 Thessaloniciens 1 v.3)

La foi du chrétien dans ce que Dieu dit

Ce qui me donne la paix avec Dieu, c’est le fait que je reçois ce qu’Il dit, et non pas parce que j’ai de la confiance dans le pouvoir de Dieu !

Comme pécheur, le travail du Saint Esprit a rendu mon cœur, la partie le plus profonde et cachée de moi, comme la bonne terre de la parabole du semeur ! J’ai alors la conscience du péché et que mon avenir éternel est ma seconde mort (Apocalypse 20 v.11-15) ! Je connais Dieu, comme un Dieu Saint, qui hait mon péché ! Dans cet état, comment pourrais-je avoir confiance en Lui ? Dans l’état de pécheur dont je suis entièrement conscient, je n’ose pas me présenter devant Lui avec le péché sur moi, j’en connais la sentence !

Dans cette détresse, qu’est-ce qui peut venir à mon secours ?

Ce n’est certainement pas en niant la sainteté de Dieu ! Ce n’est pas que je puisse ôter le péché !

Mais c’est Dieu Lui-même qui vient à mon secours !

Il me dit que mon péché est ôté, Il me dit que c’est par le don de Son Fils, Jésus, à la croix, qu’il a été ôté. C’est une chose faite par Lui, qu’il suffit de croire. J’entends alors la Parole de Dieu, et je crois Dieu !

L’offre du salut n’implique nullement que j’ai de la confiance dans le pouvoir de Dieu, dans mon état de pécheur, je ne peux pas encore avoir confiance en Lui ! Ce qui me donne cette paix, c’est simplement que je reçois ce que Dieu dit, je reçois son témoignage qu’Il rend au sujet de ce que Lui a accompli à la croix en la personne du Seigneur Jésus ! Il s’en suit la nouvelle naissance !

« … il vous faut naître de nouveau … comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3 v.7-16)

Mais dès que je suis né de nouveau, possédant la vie divine et éternelle, je peux alors avoir confiance en Dieu. Et le travail du Saint Esprit dans le croyant est alors de développer cette confiance.

C'est Dieu qui a vu le péché tel qu'il est, et il ne me sert de rien de vouloir en être satisfait par moi-même ; il faut que Dieu soit satisfait à mon sujet.

Il y a une lutte dans l'âme quand on cherche à être content de soi-même. On n'a pas encore été amené à comprendre que l'on est un pécheur totalement corrompu.

Souvent Dieu permet que la lutte dure ; — on tâche de devenir meilleur et Dieu nous laisse faire ; et pareil à un homme qui marche dans la boue, et qui en retire un pied, tandis que l'autre s'enfonce davantage, cela va de mal en pis. Il y a véritablement en ceci une œuvre de l'Esprit de Dieu, non pas en produisant ce qui me satisfera, mais en m'amenant à dire : « Je suis entièrement perdu ».

Ce qui répond alors à notre besoin, c'est la précieuse déclaration de l'évangile de l'œuvre de notre Seigneur Jésus Christ, que « quiconque croit, est justifié par Lui » (Actes 13 v.39).

Je trouve que Dieu est en repos. Car Il se repose en Jésus dans une satisfaction parfaite.

Christ dit : « J'ai achevé l'œuvre que tu m'as donné à faire » (Jean 17 v.4) ; et Dieu dit : « Assieds-toi à ma droite » (Psaumes 110 v.1 ; comparer Hébreux 10 v.12). J'ai le repos pour mon âme, parce que je vois que Dieu n'a absolument rien contre moi.

Je crois le témoignage de Dieu, et j'ai la paix.

La foi par laquelle le chrétien marche

Ayant cru le témoignage de Dieu, ayant la paix avec Lui, il en va tout autrement quant à la marche par la foi !

Dans ma marche comme enfant de Dieu, vient alors ce qui m’éprouve, et ce qui aussi sonde mon cœur. Quoi que cela puisse être, rien ne peut ébranler le fondement de ma paix ! J’ai l’assurance que Dieu m’aime, qu’il ne peut être autre chose qu’amour !

Je puis donc me confier en Lui ; je connais son amour. Il m'a sauvé quand j'étais un pécheur ; je peux me confier en Lui maintenant que je suis un saint, c’est-à-dire comme Lui, séparé de tout mal.

Il n’est pas anodin de remarquer l’ordre dans lequel les choses dont présentées dans les 3 premiers verset de Hébreux 11 !

Au verset 1 : Par la foi, ce qui est invisible devient aussi présent, aussi réel, que s'il était véritablement devant nos yeux. Bien plus même, car on est déçu dans les choses qui se voient, tandis qu'il n'y a pas de déception dans celles que l'Esprit communique au cœur.

Au verset 3 : Par la foi, nous comprenons que les mondes ont été formés par la Parole de Dieu. — Ensuite nous trouvons mentionnée la grande base, sur laquelle la créature déchue peut s'approcher de Dieu.

La marche des héros de la foi

Ce qui distingue et caractérise le sacrifice d’Abel.

L’offrande de Caïn

Caïn offrit à Dieu ce qui lui avait coûté du travail.

Ce n'était pas l'acte d'un homme sans religion ; il sacrifiait à Dieu, il adorait Dieu, et cependant il fut complètement rejeté.

Son culte était fondé sur ce qui n'est pas la foi.

Etant un pécheur, ayant été chassé du paradis, il venait à Dieu comme si toutes choses étaient en ordre.

Et il y en a beaucoup qui font comme faisait Caïn : qui croient qu'ils peuvent aller rendre culte à Dieu, lui rendre hommage.

Mais qu'apportait Caïn ?

La chose même sur laquelle le sceau de la malédiction était imprimé. Dieu avait dit :

« maudit est le sol à cause de toi ; tu en mangeras en travaillant péniblement tous les jours de ta vie. Et il te fera germer des épines et des ronces, et tu mangeras l’herbe des champs. À la sueur de ton visage tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes au sol, car c’est de lui que tu as été pris ; car tu es poussière et tu retourneras à la poussière. » (Genèse 3 v.18-19)

Voilà où en vient un homme qui s'imagine pouvoir faire son devoir envers Dieu, comme l'on dit ; il fait ainsi totale abstraction de sa condition réelle !

L’offrande d’Abel

Abel agit tout différemment.

Il apporte un agneau égorgé : il s'approche de Dieu au moyen de la mort (en principe, au moyen de l'expiation de Christ).

Entre Dieu et lui, il place le témoignage d'un sacrifice auquel il avait été pourvu, et il l'offrit par la foi.

N.B. Abel était bien au courant que Dieu avait dû sacrifier la vie d’un animal pour revêtir ses parents. Caïn aussi le savait, il n’y avait aucune ambiguïté lorsque Dieu dit à Caïn « le péché [= le sacrifice pour le péché] est couché à la porte » (Genèse 4 v.7)

Avant que l'œuvre du Seigneur Jésus Christ fût accomplie, il avait été révélé qu'elle serait faite (*) ; c'est comme si, par exemple, je disais à un débiteur en prison : « Je payerai vos dettes ».

(*) C’est la raison pour laquelle, à Gethsémané, il n’était pas possible que le Seigneur Jésus ne puisse pas boire la coupe de l’abandon sur la croix, comme victime expiatoire ! Les péchés qu’il allait porter, avait déjà été pardonnés ! Lire dans le livre du Lévitique le nombre de fois qu’il est écrit : « … et il lui sera pardonné » !

Tout ce dont nous jouissons comme d'une chose accomplie, était alors un sujet d'espérance :

« … le christ Jésus, lequel Dieu a présenté pour propitiatoire, par la foi en son sang, afin de montrer sa justice à cause du support des péchés précédents dans la patience de Dieu, afin de montrer, dis-je, sa justice dans le temps présent, en sorte qu’il soit juste et justifiant celui qui est de la foi de Jésus» (Romains 3 v.24-26)

Nous ne regardons pas en avant vers un sacrifice futur ; je n'ai pas la promesse de sortir de prison ; je suis dehors. Nous avons le témoignage que la chose est faite, et le Saint Esprit est le sceau du témoignage. Le Saint Esprit ne peut pas rendre d'autre témoignage à mon âme, sinon que tout est accompli, que la dette est payée, la porte ouverte, que l'œuvre est achevée.

Il est parlé de deux choses dans la 1ère épître de Pierre 1 v.10-12. Nous sommes entre ces deux choses :

« duquel salut les prophètes qui ont prophétisé de la grâce qui vous était destinée se sont informés et enquis avec soin, recherchant quel temps ou quelle sorte de temps l’Esprit de Christ qui était en eux indiquait, rendant par avance témoignage des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivraient ; et il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu’ils administraient ces choses, qui vous sont maintenant annoncées par ceux qui vous ont annoncé la bonne nouvelle par l’Esprit Saint envoyé du ciel, dans lesquelles des anges désirent de regarder de près. »

Les saints de l'Ancien Testament les attendaient toutes les deux ; mais quant à nous, les souffrances sont derrière nous, et nous attendons les gloires.

Le Saint Esprit a été envoyé dans l'intervalle, pour témoigner d'une rédemption qui est accomplie.

Elle n'est pas pour moi un sujet d'espérance.

Je n'attends pas que mes péchés soient effacés : ils le sont. C'est là le fondement sur lequel nous nous reposons.

Dieu se repose dans l'œuvre acceptée de son Fils, et c'est là que je trouve aussi ma paix.

La foi dans la marche d’Enoch

Tout comme Elie, Enoch a été enlevé au ciel !

« Et Hénoc vécut soixante-cinq ans, et engendra Methushélah. Et Hénoc, après qu’il eut engendré Methushélah, marcha avec Dieu trois cents ans ; et il engendra des fils et des filles. Et tous les jours de Hénoc furent trois cent soixante-cinq ans. Et Hénoc marcha avec Dieu ; et il ne fut plus, car Dieu le prit. » (Genèse 5 v.21-24)

« … il arriva que, lorsque l’Éternel fit monter Élie aux cieux dans un tourbillon, … il arriva, comme ils allaient marchant et parlant, que voici un char de feu et des chevaux de feu ; et ils les séparèrent l’un de l’autre ; et Élie monta aux cieux dans un tourbillon» (2 Rois 2 v.1 & 11)

N.B. Ces 2 scènes nous parle de l’enlèvement des croyants lors de la 1ère phase de la 2ème venue du Seigneur Jésus pour enlever son Assemblée (1 Thessaloniciens 4 v.13-18). Il est clair qu’il ne s’agit pas dans ces 2 exemples s de l’ensemble des chrétiens, car depuis lors beaucoup se sont endormis et ressusciteront. Mais il s’agit bien des chrétiens authentiques qui seront encore en vie à la venue du Seigneur Jésus !

Nous avons ainsi devant les yeux la marche d’Enoch :

« Par la foi, Énoch fut enlevé pour qu’il ne vît pas la mort ; et il ne fut pas trouvé, parce que Dieu l’avait enlevé ; car, avant son enlèvement, il a reçu le témoignage d’avoir plu à Dieu. » (Hébreux 11 v.5)

La marche par la foi d’Enoch nous apprend quelque chose de plus.

La foi en ce que Dieu me dit dans Sa Parole, ne m’enseigne pas seulement que je peux m’approcher de Dieu, mais de plus l’œuvre de Christ a eu pour effet de mettre la mort entièrement de côté !

Nous apprenons par la plume de l’apôtre Paul :

« … soit … soit monde, soit vie, soit mort, soit choses présentes, soit choses à venir : toutes choses sont à vous, et vous à Christ, et Christ à Dieu. » (1 Corinthiens 3 v.22-23)

Ainsi, la mort est à moi maintenant ; elle n'est plus, ainsi qu'elle est appelée, « le roi des terreurs » (Job 18 v.14) ; toutes choses sont à nous, car nous sommes à Christ et Christ est à Dieu !

Chez Enoch nous trouvons une marche avec Dieu ; une puissance de vie avec Dieu, et une puissance telle que la mort n'est pas vue.

La vie du Fils de Dieu est à nous, et non pas seulement sa mort

Nous trouvons la précieuse vérité, non seulement d'un sacrifice qui a été accompli de manière à donner la paix à mon âme, mais toute la puissance de Satan dans la mort a été détruite. Dieu permet à Satan de faire tout le mal possible ; et tout ce que pouvait faire le « prince de ce monde », le Fils de Dieu dut l'endurer et il l'a anéanti. (*)

(*) L’Ancien Testament en donne une image dans le Pharaon qui poursuit le peuple jusque dans la Mer Rouge. Les eaux se referment sur le Pharaon, image de Satan, et sur toute sa puissance qui est anéantie ! C’est une image de ce que Christ a accompli pour moi ! Il y a encore une autre image, c’est dans la traversée du Jourdain, image de ce que Christ a accompli à la croix en moi !

L’ennemi ayant sa puissance anéantie à la croix, j’en ressort en Christ dans la puissance de sa vie ! Mais l’œuvre de Christ a aussi un autre effet, qui est imagé par la traversée du Jourdain, Christ a placé dans la mort, l’homme naturel sur lequel la chair exerçait sa puissance ! Le vieil homme a alors été crucifié avec Christ, et avec Christ ressuscité, un nouvel homme prend vie ! Ce que l’œuvre de Christ a accompli en moi, je peux me l’approprier, comme Dieu me le dit par l’apôtre Paul :

« Je suis crucifié avec Christ, et je ne vis plus moi [le vieil homme], mais Christ vit en moi [nouvel homme] et ce que je vis maintenant en la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi » (Galates 2 v.20)

De fait, par la foi en l’œuvre de Christ, donc pour la foi, je suis déjà moralement mort, en tant que vieil homme, mais aussi déjà moralement ressuscité, en tant que nouvel homme !

N.B.:  C’est ce que Christ a fait objectivement pour moi et en moi, je n’y ai contribué en rien ! Mais pour en jouir, il y a son corolaire, l’effet sur moi, c’est-à-dire  m’approprier subjectivement cela ! Par le fait de croire ce que Christ a fait pour moi et en moi, j’ai alors de facto, « crucifié la chair », j’ai crucifié la puissance qui régit le vieil homme (Galates 5 v.24), image de la circoncision pour Israël ! Pour en jouir pratiquement, que ma vie sur la terre reflète ce que je suis en Christ, je dois constamment me rappeler Galates 5 v.24 ! Cela n’est possible que par la puissance de l’Esprit, agissant dans le nouvel homme ! Si la chair agit au travers du vieil homme, alors j’ai quitté le terrain de la foi ! Or c’est pour la foi que le vieil homme est mort, ayant été crucifié avec Christ ! Bien sûr il me reste la ressource de 1 Jean 1 v.9, couplée à l’office d’avocat de Seigneur Jésus (1 Jean 2 v.1-2) pour retrouver la communion !.

Il s’ensuit donc que :

« Nous avons donc toujours confiance, et nous savons qu’étant présents dans le corps, nous sommes absents du Seigneur, car nous marchons par la foi, non par la vue ; nous avons, dis-je, de la confiance, et nous aimons mieux être absents du corps et être présents avec le Seigneur» (2 Corinthiens 5 v.6-8)

Ce que j'attends, ce n'est pas d'être « dépouillé », mais d'être « revêtu »: mais si je meurs, la vie que je possède demeure intacte et je suis « présent avec le Seigneur ».

Deux choses me sont montrées ici que la foi reconnaît :

1.      d'abord, le sang de l'expiation par lequel le péché a été aboli ;

2.      ensuite, une puissance de vie, qui nous fait marcher, non pas simplement comme le peuple de Dieu, mais avec Dieu.

La conséquence en est que la puissance de la mort n'existe plus. Nous sommes identifiés avec un Christ vivant,comme nous sommes sauvés par la mort de Christ.

La foi dans la marche de Noé

Nous notons qu’il n’a pas été fait mention jusqu’ici de « condamner le monde », ni dans le cas d’Abel, ni dans celui d’Enoch. Pour Abel, Dieu rend « témoignage à ses dons » (v.4) et pour Enoch « le témoignage d’avoir plu à Dieu » (v.5) ou d’avoir marché avec Dieu (Genèse 5 v.24).

Nous traversons le monde, et Dieu nous a donné, un témoignage au sujet du monde et de ce qui l'attend : c'est à dire, un jugement certain :

« Dieu … ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent … a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée, par l’homme qu’il a destiné à cela, de quoi il a donné une preuve certaine à tous, l’ayant ressuscité d’entre les morts. » (Actes 17 v.30-31)

Et nous lisons :

« Par la foi, Noé, étant averti divinement des choses qui ne se voyaient pas encore, craignit et bâtit une arche pour la conservation de sa maison ; et par cette arche il condamna le monde et devint héritier de la justice qui est selon la foi» (Hébreux 11 v.7)

Etant averti de ce qui se préparait pour le monde, Noé reconnaît, le jugement, et s'identifie avec la voie de salut que Dieu lui révèle, et il « condamne le monde ».

Remarquons que la foi « condamne le monde » ! Ce n'est pas ici simplement croire à un sacrifice qui sauve, ou avoir de la puissance pour marcher avec Dieu ; la foi déclare au sujet du monde, qu'il s'est entièrement éloigné de Dieu, et qu'il va être jugé. Nous avons le témoignage de la Parole de Dieu, qui nous dit que ce qui va tomber sur le monde, c'est le jugement.

Il y a plus d'un chrétien qui, comme chrétien, voudrait bien se contenter de « marcher avec Dieu », mais alors qui recule devant la pensée de rompre avec le monde ! Alors que, en cohérence avec le témoignage de Dieu quant au jugement qui attend le monde, il devrait vivre de manière à condamner pratiquement le monde.

Si nous avions la foi de Noé, aussi bien que celle d'Abel ou d'Enoch, nous ne pourrions pas frayer avec le monde.

S'il est certain que le Seigneur a sauvé son peuple, il est également certain qu'il vient pour juger le monde ; et ceux qui sont de Christ ont leur part avec Christ et en Christ, de sorte que lorsqu'il viendra, ils viendront avec Lui.

Aussi certainement que Christ est ressuscité d'entre les morts, aussi certainement est-il « l'Homme » que Dieu a destiné pour juger le monde — ce « présent siècle mauvais » (Galates 1 v.4) !

Rappel important :

Je dois toujours me souvenir du travail de labours du Saint Esprit, alors que mon cœur était dur comme les sentiers sur lesquels le monde marche, pour le travailler afin de devenir une bonne terre à l’image de la parabole du semeur ! C’est par la conviction de ce jugement à la seconde mort, que mon cœur a été propre à recevoir la Parole de Dieu, qui est venue me dire ce que Dieu a fait en la personne de Christ, pour me donner, par la simple foi, la vie en Christ que je possède aujourd’hui ! Ma marche par la foi, doit être cohérente avec ce que, ayant reçu la vie divine, j’ai confessé à Dieu lors de ma repentance ! Or c’est ce que j’ai alors confessé qui est l’objet de la condamnation du monde, auquel aussi j’appartenais avant que Dieu me donne la vie divine et éternelle.

Il est également certain qu'il n'y a pas de jugement pour nous, si nous croyons en Lui. Car ce par quoi je sais qu'il y aura un jugement pour tous ceux qui refusent la grâce de Dieu est aussi ce par quoi je sais qu'il n'y en aura pas pour moi.

Comment est-ce que je sais qu'il y aura un jugement ? Parce que Dieu a ressuscité Christ d'entre les morts.

Et qu'est-ce que Dieu me dit de plus quant à la résurrection de Christ ? Que tous mes péchés sont effacés, parce qu'il est ressuscité pour ma justification.

La foi dans la marche d’Abraham

L'apôtre s'occupe ensuite d'un autre point, qui est la manifestation active et pratique de la puissance de la foi.

« Par la foi, Abraham, étant appelé, obéit pour s’en aller au lieu qu’il devait recevoir pour héritage ; et il s’en alla, ne sachant où il allait. Par la foi, il demeura dans la terre de la promesse comme dans une terre étrangère, demeurant sous des tentes avec Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse ; car il attendait la cité qui a les fondements, de laquelle Dieu est l’architecte et le créateur. Par la foi, Sara elle-même aussi reçut la force de fonder une postérité, et cela, étant hors d’âge, puisqu’elle estima fidèle celui qui avait promis ; c’est pourquoi aussi d’un seul, et d’un homme déjà amorti, sont nés des gens qui sont comme les étoiles du ciel en nombre et comme le sable qui est sur le rivage de la mer, lequel ne peut se compter. » (Hébreux 11 v.8-12)

C'était là ce qui fortifiait Abraham. Il se confiait, pour ainsi dire, aveuglément en Dieu.

Dieu l'appela par sa grâce, et il « s'en alla ne sachant où il allait. » Il y a là de la confiance en Dieu ! Ce n'est pas simplement recevoir un témoignage ; c'est une confiance implicite en Dieu.

Quand quelqu’un dit : si seulement je savais quelles seraient pour moi les conséquences d'agir ainsi, je me confierais en Dieu, — cette personne ne fait pas comme Abraham.

Il faut aller sans savoir où l'on va, parce que l'on a confiance en Celui qui nous conduit. Dieu donnera assez de lumière pour que l'on puisse faire le premier pas, sans pouvoir distinguer quel sera le second. Mais quand nous aurons tourné le coin, nous verrons ce qui se trouve de l'autre côté.

Ensuite, quand nous aurons fait un pas, nous ferons l'expérience que le Seigneur ne nous satisfait jamais ici-bas. Il nous bénit, mais il ne nous satisfait pas.

Lorsque Abraham arrive dans le pays qui doit être plus tard son héritage, qu'a-t-il reçu ? Rien ! Il est toujours un étranger.

Voilà ce qui déplaît au cœur naturel, et fait que souvent l'on est désappointé.

Nous avons nos pensées à nous au sujet de nos espérances d'avenir, et quelquefois nous nous préoccupons de ce que nous allons faire d'ici à vingt ans, tandis que Dieu va nous conduire dans son repos.

Dieu conduit Abraham dans le pays et puis il commence à diriger sa pensée vers une autre patrie.

Abraham est approché de Dieu et placé à un point de vue de foi assez élevé, pour voir que tout est encore devant Lui. Le Seigneur se révèle à Lui dans la communion ; il lui parle, lui dévoile ses desseins et Abraham adore. — Il a sa tente et son autel.

Dieu en use de même envers nous : il fait de nous des chrétiens ; il nous conduit dans le pays de la promesse, et nous montre que tout est encore devant nous.

Maintenant n'est pas le temps du repos.

Les voies de Dieu deviennent plus distinctes à nos yeux ; nous avons le privilège d'être étrangers et voyageurs avec Dieu, et nous le serons jusqu'à ce que nous arrivions chez nous dans la demeure de Dieu.

Des leçons importantes à tirer

Cher ami qui lit ces lignes. Où en es-tu quant à ce que nous venons de voir ensemble ? Peux-tu dire en toute vérité que ta demeure, celle de ton cœur, est là où Dieu est, et que tu n’en as pas d’autres et qu’aussi tu n’en cherches aucune autre !

Etant né de nouveau, il n’y a rien entre Dieu et moi ! Il n’y a pas de péché entre moi et Lui, car dans le cas contraire Christ n’y serait pas ! Mais Il est là ! parce qu’il a aboli le péché ! Il n’est pas possible que, en même temps, le péché et Christ se trouve devant Dieu ! (*)

(*) Lorsque mon péché et Christ se sont trouvés en même temps devant Dieu pendant les 3 heures de ténèbres de la croix, Dieu a dû abandonner l’Homme Christ Jésus !

Alors, peux-tu dire que tu te reposes sur le Seigneur Jésus Christ pour pouvoir te tenir devant Dieu ? Ou bien cherches-tu encore et toujours à régler toi-même une chose déjà réglée par Dieu Lui-même !

Que le Seigneur te donne de croire son témoignage et d'avoir foi en sa puissance.

Compter sur Dieu malgré l’impossibilité

Ce qui caractérise la foi, c'est qu'elle compte sur Dieu, non pas simplement malgré la difficulté, mais malgré l'impossibilité.

La foi ne s'inquiète pas des moyens ; elle compte sur la promesse de Dieu.

Aux yeux de l'homme naturel, le croyant peut paraître manquer de prudence, néanmoins, dès l'instant où il est question de moyens qui facilitent à l'homme telle ou telle chose, ce n'est plus Dieu qui agit, ce n'est plus l'œuvre de Dieu, quand on s'attend aux moyens.

Quand pour l'homme il y a impossibilité, il faut bien que Dieu intervienne, et cela apparaît d'autant plus comme le bon et droit chemin, que Dieu ne fait que ce qu'il veut. Ce qui est forcément la volonté de Dieu et non la mienne !

La foi se rapporte à Sa volonté et à rien autre ! Par conséquent elle ne recherche pas de conseils, ni quant aux moyens, ni quant aux circonstances ! Tout est laissé aux mains de Dieu ! La foi ne consulte ni la chair ni le sang, c’est-à-dire, elle ne consulte rien qui soit du vieil homme, je ne consulte pas mon sentiment naturel !   

Si la foi est faible, on s'appuie, d'abord, sur les moyens extérieurs, même dans les œuvres de Dieu.

Rappelons-nous que quand les choses sont faisables par l'homme, il n'y a plus besoin de foi, parce qu'il n'y a plus besoin de l'énergie de l'Esprit.

Les chrétiens agissent beaucoup et effectuent peu. — Pourquoi ?

La réponse se trouve dans les leçons qui suivent !

Faire profession d’être étrangers et forains

« Tous ceux-ci sont morts dans la foi, n’ayant pas reçu les choses promises, mais les ayant vues de loin et saluées, ayant confessé qu’ils étaient étrangers et forains sur la terre. Car ceux qui disent de telles choses montrent clairement qu’ils recherchent une patrie ; et en effet, s’ils se fussent souvenus de celle d’où ils étaient sortis, ils auraient eu du temps pour y retourner ; mais maintenant ils en désirent une meilleure, c’est-à-dire une céleste ; c’est pourquoi Dieu n’a point honte d’eux, savoir d’être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité. » (Verset 13-16)

Non seulement il est dit de ceux dont parlent ces versets, qu'ils sont « étrangers et forains », mais ils en « font profession ».

Quelquefois on veut bien être religieux dans le cœur, mais sans en parler ; il n'y a alors aucune énergie de foi.

Si nous reconnaissons que le monde est perdu et jugé, si nos espérances sont dans le ciel, il doit nécessairement en résulter que nous pensions et que nous agissions comme des gens qui sont étrangers et forains ici-bas, — et cela devra se manifester dans toute la vie.

Le cœur étant déjà là-haut, il ne reste plus qu'à le montrer.

Ceci, évidemment, implique une profession publique et déclarée, et il y a un témoignage pour Christ.

Serions-nous contents d'un ami qui nous renierait quand les circonstances seraient difficiles ?

Le chrétien qui se cache est un bien mauvais chrétien.

Regardant à Jésus par la foi, nous serrons alors dans nos cœur les choses que nous avons vues de loin ; nous ne nous occupons pas du pays dont nous sommes sortis ; notre cœur s'attache à celui qui est devant nous.

Lorsque des difficultés se présentent sur le chemin et que les affections ne sont pas placées sur Jésus, le monde reprend bientôt de l'empire sur nous. —

L’apôtre Paul n’était pas dans un moment d’excitation euphorique, qu’il aurait dû s’en repentir, son cœur était rempli de Christ lorsqu’il écrit :

« Mais les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai regardées, à cause du Christ, comme une perte. Et je regarde même aussi toutes choses comme étant une perte, à cause de l’excellence de la connaissance du christ Jésus, mon Seigneur, à cause duquel j’ai fait la perte de toutes et je les estime comme des ordures, afin que je gagne Christ, et que je sois trouvé en lui, n’ayant pas ma justice qui est de la loi, mais celle qui est par la foi en Christ, la justice qui est de Dieu, moyennant la foi ; pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort, si en quelque manière que ce soit je puis parvenir à la résurrection d’entre les morts. » (Philippiens 3 v.7-11)

La constance du cœur montre que les affections d'un chrétien sont portées en avant, que ses espérances sont célestes, — et Dieu n'a pas honte d'être appelé son Dieu.

Il y a la chair ou il y a la foi ; il est impossible au fond que l'on puisse s'arrêter entre les deux. Le chrétien doit tendre vers ce qui est céleste ; les besoins, les désirs du nouvel homme sont célestes.

Chercher à nous rallier au monde, afin de se servir du christianisme pour améliorer le monde, est une chose terrestre. Ce n'est pas le dessein de Dieu.

Dieu veut nous unir avec le ciel. Il faut avoir le ciel sans le monde, ou le monde sans le ciel.

Celui qui prépare la cité ne peut vouloir pour nous quelque chose entre les deux.

Le « désir » d'une « meilleure patrie » est le désir d'une nature qui est entièrement céleste. C’est la nature du nouvel homme, il appartient à la nouvelle création !

La foi se place au-dessus des affections naturelles

« Par la foi, Abraham, étant éprouvé, a offert Isaac ; et celui qui avait reçu les promesses offrit son fils unique, à l’égard duquel il avait été dit : « En Isaac te sera appelée une semence », — ayant estimé que Dieu pouvait le ressusciter même d’entre les morts, d’où aussi, en figure, il le reçut. » (Versets 17-19)

Abraham s'attachait aux promesses plutôt qu'aux affections naturelles.

La force de l'épreuve pour lui consistait en ce que Dieu avait désigné Isaac comme la semence acceptée, celle à laquelle étaient liées les promesses. La foi compte sur Dieu. Dieu arrête Abraham et lui confirme les promesses au sujet de la semence.

En obéissant nous acquérons une connaissance des voies de Dieu, dont sans cela nous n'aurions pas eu l'idée.

L'incrédulité nous fait perdre joie, puissance, vie spirituelle ; nous ne savons plus où nous en sommes.

Le cœur charnel aime exploiter la providence de Dieu

« Par la foi, Moïse, étant devenu grand, refusa d’être appelé fils de la fille du Pharaon, choisissant plutôt d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu, que de jouir pour un temps des délices du péché, estimant l’opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Égypte ; car il regardait à la rémunération. » (Versets 24-26)

Le cœur charnel se sert de la providence de Dieu contre la vie de la foi.

La providence amène la fille de Pharaon jusqu'à l'enfant Moïse.

Au milieu de la sagesse du monde, à la cour de Pharaon, la providence l'y a placé (comme cela semblerait) pour user de son influence en faveur d'Israël.

Or la première chose que lui fait faire la foi, c'est d'abandonner tout cela.

Il est possible que Moïse aurait été en état de secourir Israël, grâce à son influence, mais alors Israël aurait dû demeurer dans la servitude en Égypte.

La foi est « imprudente », toutefois elle a cette prudence éternelle qui compte sur Dieu et rien que sur Dieu. Elle discerne ce qui est de l'Esprit, or ce qui n'est pas de l'Esprit n'est pas de la foi, n'est pas de Dieu.

S'en tenir de cette manière à la providence, c'est, au fond, désirer « de jouir des délices du péché » ! On aime le monde et l'on cherche à s'appuyer sur les circonstances plutôt que sur Dieu ! Ce n'est pas une « bonne providence », quand finalement l'homme est perdu.

Moïse semble s'affaiblir lui-même en préférant l'opprobre du peuple de Dieu, et du peuple de Dieu dans un mauvais état. Il pouvait le voir dans une triste condition ; mais la foi identifie le peuple de Dieu avec les promesses de Dieu, et juge de lui non selon son état, mais selon les pensées de Dieu.

Energique contre le mal, Moïse compte sur Dieu quant à ce qui regarde son peuple.

Lorsque le monde nous dit que nous sommes de bons chrétiens

« Par la foi, il quitta l’Égypte, ne craignant pas la colère du roi, car il tint ferme, comme voyant celui qui est invisible. » (Verset 27)

Le monde voudrait nous faire croire que nous sommes de bons chrétiens, pendant que nous agissons et marchons comme les autres.

Appelée à la gloire, la foi doit nécessairement quitter l'Egypte, car ce n'est pas là que Dieu a placé la gloire.

Être à son aise dans le monde, n'est pas être à son aise dans le ciel :

« … tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, et la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, n’est pas du Père, mais est du monde … » (1 Jean 2 v.16)

Quitter le monde quand le monde nous a mis dehors, n'est pas de la foi ; c'est montrer que la volonté était d'y rester aussi longtemps que nous l'aurions pu.

La foi agit d'après les promesses de Dieu, et non pas parce qu'elle est chassée par le monde.

Moïse voit « Celui qui est invisible » et cela l'affermit.

Quand nous réalisons la présence de Dieu, Pharaon n'est plus rien.

Ce n'est pas que les circonstances soient moins périlleuses, mais Dieu est là. Dans la communion, les circonstances deviennent l'occasion d'une paisible obéissance.

Jésus boit la coupe ; — Pierre tire l'épée. Ce qui manifeste l'obéissance chez Jésus est une pierre d'achoppement pour Pierre.

Là où il n'y a pas de communion, il y a de la faiblesse et de l'indécision.

Pour la foi, des murailles ne sont rien !

« Par la foi, les murs de Jéricho tombèrent, après qu’on en eut fait le tour sept jours durant. » (Verset 30)

Au son des cors de bélier, après que le peuple a fait sept fois le tour de la ville, les murs de Jéricho s'écroulent. Les choses, qui paraissent viles et méprisables, ne le sont pas quand elles sont devant le Seigneur (*). Pour la foi, les murailles ne sont rien, pas plus que la mer Rouge ou le Jourdain.

(*) « … David dansait de toute sa force devant l’Éternel … David et toute la maison d’Israël faisaient monter l’arche de l’Éternel avec des cris de joie et au son des trompettes. … Mical, fille de Saül, regarda par la fenêtre, et elle vit le roi David sautant et dansant devant l’Éternel, et elle le méprisa dans son cœur. … David dit à Mical … j’ai dansé devant l’Éternel ; et je me rendrai plus vil encore que cela … » (2 Samuel 6)

La foi ne fait nul cas des distinctions parmi les hommes

« Par la foi, Rahab, la prostituée, ne périt pas avec ceux qui n’ont pas cru, ayant reçu les espions en paix. » (Verset 31)

Qui eût pensé de voir Rahab dans cette nuée de témoins ? Cependant, par la foi, elle reconnaît Dieu.

La foi ne fait nul cas des distinctions parmi les hommes ; elle dit que Dieu est riche en miséricorde envers tous ceux qui l'invoquent, — il n'y a pas de différence, parce que tous ont péché.

Au milieu des difficultés, elle prend sa place avec le peuple de Dieu.

Conclusion

La confiance de la foi se manifeste dans l'ensemble de la vie chrétienne.

Les chrétiens se mettent souvent dans l'embarras, parce qu'ils mesurent leurs propres forces avec la tentation, au lieu de s'en rapporter exclusivement à Dieu.

Ils peuvent aller ainsi jusqu'à un certain point.

L'un met en avant sa famille, un autre parle de l'avenir (si quelqu'un n'a pas la foi, tout ce que nous pouvons faire, c'est de prier pour lui) ; dans les divers intérêts de la vie, nos raisonnements ne signifient que ceci : « Je n'ai pas la foi qui compte sur Dieu ».

La foi regarde entièrement et exclusivement à Dieu.

Le devoir conduit toujours à des difficultés ; mais alors j'ai la consolation de pouvoir dire : « Dieu est là et, par conséquent, la victoire est certaine » ; sans cela, dans ma pensée, il y a quelque chose de plus fort que Dieu. Cela exige une soumission parfaite et pratique de la volonté.

Quand les enfants de Dieu sont fidèles, Dieu peut les laisser dans l'épreuve et dans la difficulté, pour faire ressortir ce qui, en eux, ne vient pas de l'Esprit. Il peut aussi permettre que le mal ait son cours et nous mette à l'épreuve, afin que nous comprenions que l'objet de la foi n'est pas ici-bas du tout, et que nous voyions aussi que, dans les circonstances même les plus difficiles, Dieu peut intervenir, comme il le fit dans le sacrifice d'Abraham et dans la résurrection de Lazare.

L'homme ne voit rien au-delà des circonstances qui l'entourent. S'arrêter aux circonstances, c'est de l'incrédulité !

« … l’affliction ne sort pas de la poussière, et la misère ne germe pas du sol … » (Job 5 v.6)

Satan est derrière les circonstances pour tourner nos regards sur elles ; mais dans l'arrière-plan, Dieu est là pour briser notre volonté.

 

Sur lui ma foi repose.

Puis-je le suivre en vain,

Ou perdre quelque chose,

Quand lui-même est mon gain ?

Si les biens de la vie

Prétendent m’arrêter,

Sa puissance infinie

Me les fait rejeter.

Heureux, l’âme affranchie,

Avançant vers le ciel,

Déjà je m’associe

Au cantique éternel.

Douleurs, fatigue ou peine,

N’ébranlent point ma foi.

L’épreuve est toute pleine

De fruits bénis pour moi.

 

Ô Jésus, pain de vie

Que je goûte ici-bas,

Ta vertu fortifie

Mon âme à chaque pas.

Pour t’être enfin semblable,

Bientôt je te verrai

Dans ta gloire ineffable,

Et je t’adorerai !

Les versets 2, 3 & 5 du cantique 190 du recueil « Hymnes & Cantiques »