Ce texte s’inspire de l’étude du frère Henry Rossier sur la 2ème épître aux Corinthiens (chapitre 5), qui est aussi parue dans « Le Messager Evangélique » de 1916, et aussi disponible sur Bibliquest. Et aussi intégré dans le « Bible PDF ».
Contenu :
Qu’en est-il du corps de tout être humain
D’abord en ce qui
concerne principalement le chrétien authentique
Ce qui concerne tous les hommes, croyants ou
incrédules !
Seras-tu « vêtu » ou
« revêtu » ?
Ceux
qui ne seront « vêtus » que de leurs œuvres
Ceux
qui seront « revêtus » d’un corps glorieux conforme à celui de Christ
ressuscité
La comparution de ceux qui refusent de croire
la Parole de Dieu !
La comparution de ceux qui sont nés de
nouveau !
Pourquoi
les chrétiens craignent-ils une telle comparution ?
Dans
quelle qualité y serai-je manifesté ?
D’où
vient qu’un chrétien a peur du tribunal de Christ ?
Qu’ai-je
donc à faire en vue du tribunal ?
Son effet sur Paul en tant que ministre de
Christ ?
En résumé & la question des récompenses
Conséquences pratiques sur la vie du chrétien
Le leitmotiv : l’amour de Christ
Ne plus vivre pour soi-même mais pour
Christ !
Deux grandes vérités de l’Évangile, la mort et
l’amour
Délivré de lui-même : un nouveau centre
Une nouvelle création : en Christ !
Par Christ, la réconciliation avec Dieu !
1 Car nous
savons que, si
notre maison terrestre qui n’est qu’une tente (1*), est détruite, nous avons un édifice de la part de Dieu, une
maison qui n’est pas faite de main, éternelle,
dans les cieux. 2 Car aussi, dans cette tente, nous
gémissons, désirant avec ardeur d’avoir revêtu notre domicile qui est du ciel, 3
si toutefois, même en étant vêtus, nous ne sommes pas
trouvés nus. 4 Car aussi nous qui sommes dans la tente, nous
gémissons, étant chargés ; non pas que nous désirions d’être dépouillés, mais [nous
désirons] d’être revêtus, afin que ce qui est
mortel soit absorbé par la vie. 5 Or celui qui nous a formés à
cela même, c’est Dieu, qui nous a aussi (2*) donné les arrhes de l’Esprit. 6 Nous avons
donc toujours confiance, et nous savons qu’étant présents (3*) dans le corps, nous sommes absents du Seigneur, 7
car nous marchons par la foi, non par la vue ; 8 nous avons, dis-je, de
la confiance, et nous aimons mieux être absents du corps et être présents
avec le Seigneur. 9 C’est pourquoi aussi, que nous soyons
présents ou que nous soyons absents, nous nous appliquons avec ardeur à lui
être agréables ; 10 car il faut que nous soyons tous manifestés
devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive les choses
[accomplies] dans (4*) le corps, selon ce qu’il aura fait, soit
bien, soit mal. 11 Connaissant donc combien
le Seigneur doit être craint (5*), nous persuadons les hommes, mais
nous avons été manifestés à Dieu, et j’espère aussi que nous avons été
manifestés dans vos consciences. 12 Nous ne nous recommandons pas de
nouveau à vous, mais nous vous donnons occasion de vous glorifier de nous, afin
que vous ayez [de quoi répondre] à ceux qui se glorifient extérieurement et non
pas du cœur. 13 Car si nous sommes hors de nous-mêmes, c’est pour Dieu ;
si nous sommes de sens rassis, c’est pour vous. 14 Car l’amour du
Christ nous étreint, en ce que nous avons jugé ceci, que si un est mort
pour tous, tous donc sont morts (6*), 15 et qu’il est mort pour tous,
afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes,
mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité. 16
En sorte que nous, désormais, nous ne connaissons personne selon la chair ; et,
si même nous avons connu Christ selon la chair, toutefois maintenant nous ne le
connaissons plus [ainsi]. 17 En sorte que si quelqu’un est en
Christ, c’est une nouvelle création : les choses vieilles
sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles ; 18
et toutes sont du Dieu (7*) qui nous a réconciliés avec lui-même par Christ,
et qui nous a donné le service de la réconciliation, 19 savoir, que Dieu
était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne
leur imputant pas leurs fautes et mettant en nous la parole de la
réconciliation. 20 Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ, — Dieu, pour
ainsi dire, exhortant par notre moyen ; nous supplions pour Christ
: Soyez réconciliés avec Dieu ! 21 Celui qui n’a pas
connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que
nous devinssions justice de Dieu en lui.
(1*) litt. : terrestre de la tente. —
(2*) plusieurs omettent : aussi. — (3*) présents, absents, dans ce passage,
litt. : étant chez nous, hors de chez nous. — (4*) dans et par. — (5*) litt. :
la frayeur du Seigneur. — (6*) ou : étaient morts. —
(7*) ou : de Dieu.
Cette méditation traite de l’attitude et de ses conséquences de 2 groupes de personnes (les chrétiens authentiques et ceux qui ne le sont pas) devant 3 questions essentielles liées à l’éternité :
Le péché – La
mort – Le jugement
La question du
péché ayant été traitée dans d’autres parties des Ecritures, le chapitre que
nous venons de considérer traite la question de la mort de notre corps !
La Parole nous
enseigne clairement que la fin de la vie physique est la mort « comme il est réservé aux
hommes de mourir une fois, — et après cela le jugement,
ainsi le Christ aussi, ayant été offert une fois pour porter les péchés de
plusieurs, apparaîtra une seconde fois, sans péché, à salut à ceux qui
l’attendent. » (Hébreux 9 v.27-28)
Notre lecture
nous alors fait aborder la question de la comparution devant le tribunal de
Dieu. Nous découvrirons que ce tribunal siège en 2 sessions. La 1ère
session concerne les authentiques chrétiens, pour lesquels le Seigneur Jésus a
été jugé à la croix, alors qu’Il portait leurs péchés et aussi a été fait péché
pour eux. La 2ème session est tenue bien longtemps après et concerne
tous ceux qui ont refusé l’offre de grâce !
Pour terminer
notre lecture nous avons souligné comment Dieu s’est révélé en grâce dans la
personne du Seigneur Jésus ! On y découvre aussi que par la nouvelle
naissance le chrétien entre dans une autre création que celle de notre corps
mortel, dans la nouvelle création, où tout est de Dieu ! Ainsi l’homme
moral qui nait, le nouvel homme est lui-même une nouvelle création.
Nous aimons à
rappeler un message souvent repris en introduction, car il est vital !
Depuis qu’Adam a été
chassé du jardin d’Eden pour avoir transgressé la seule ordonnance que Dieu lui
avait demandé de respecter, le
péché est entré dans le monde. Depuis lors, tous les descendants
d’Adam, naissent avec cette tare qu’est le péché, qui incite l’homme à produire
des actes que Dieu réprouve et appelle les péchés.
N.B. le terme « le péché » est utilisé
dans la Parole pour parler de la racine de mal que transmet l’homme à sa
descendance. Cette racine, ou cette source, aussi longtemps que l’homme vit,
produit des actes contraires à la volonté de Dieu, ces actes sont décrits dans
la Parole par l’expression « les péchés »
Le péché est l’expression de MA volonté qui est en opposition avec celle de Dieu.
Dans sa grâce Dieu a
pourvu à ce qui est nécessaire pour que l’homme puisse être mis à l’abri des
conséquences de ses actes dus au péché. C’est ce que nous apprend l’Evangile de
la grâce.
Dès qu’il quitte l’état d’innocence, celui de
petit enfant, tel qu’examiné au point précédent, l’homme prend son caractère de
pécheur et en a conscience, même s’il refuse de l’admettre.
Le péché s’exprime par une
volonté qui refuse de se soumettre à celle de Dieu ! Cette volonté propre
induite par le péché hérité d’Adam le conduit inévitablement à commettre des
actes qualifiés de péchés !
Quel que soit l’âge
de la personne, 15-30-50-80 ans, il n’y a aucune différence ! Ce n’est pas
d’être enseignée par des règles de bonne conduite de la morale chrétienne que
cette personne a besoin, ni de lui apprendre de s’abstenir de pécher, ce qui
est d’ailleurs impossible.
Cette
personne de15-30-50-80 ans, a besoin de ne plus résister au Saint
Esprit qui lui montre que son état la conduit non
seulement vers la première mort, celle de son corps, mais vers la seconde mort, décrite en Apocalypse 20 v.11-15 ! Car son nom n’est pas
écrit dans le livre de vie. La seconde mort
consiste à passer l’éternité avec le Diable et ses anges, dans le feu éternel
de l’enfer, dans le regret d’avoir résisté au Saint Esprit, à Dieu, qui voulait
que tous les hommes soient sauvés !
L’ABC
de l’Evangile de la grâce, consiste en tout premier lieu, à amener l’âme à
admettre cette finalité. Ce qui n’est possible que par le Saint Esprit !
La parabole du
semeur (Matthieu 13 v.1-9 & 18-23) décrit clairement ce travail de « labour » du Saint Esprit
sur l’âme, et le message évangélique doit
suivre le travail du Saint Esprit !
Enseigner les règles
de bonne conduite de la morale chrétienne n’a pour effet que d’amener l’âme,
tout au mieux à l’état de « terre rocailleuse ». Il y a
apparence de vie ! Mais cette vie n’est pas la vie
éternelle malgré ses apparences !
Celui qui est dans l’état de Matthieu 13 v.20, malgré cette joie sans
la possession de la vie éternelle, a pour finalité la
seconde mort !
Mais pour celui, qui ne résiste
plus du tout au Saint Esprit, la bonne terre de Matthieu 13 v.23, cette
âme se trouve alors dans une détresse extrême réalisant
qu’elle est incapable de sortir de cet état ! Mais Dieu répond alors à cette détresse.
Dieu ne demande aucun acte de repentance, qui ne serait qu’un simple regret d’un pécheur qui voudrait avoir une 2ème chance
pour ne plus recommencer, ce qui est impossible à celui qui ne possède pas la
vie divine et éternelle ! Dieu ne demande rien, Il donne tout à cette âme !
A partir d’ici, Dieu
ne demande rien à cette âme. Il ne lui demande surtout pas de suivre des règles
de bonne conduite de morale chrétienne, Dieu va répondre à son état en lui
montrant ce que Lui-même a fait pour cette
personne à la croix en la personne du
Seigneur Jésus !
Comme le
déclare clairement le 3ème chapitre de l’Evangile selon Jean,
quiconque croit à l’œuvre de Christ à la croix, reçoit la vie divine et
éternelle ! La réception de cette vie éternelle est la nouvelle naissance,
qui fait entrer l’âme dans la nouvelle création, en tant qu’être moral nouveau,
appelé le nouvel homme !
Il va sans dire que dans cette méditation le pronom « nous » englobe tous ceux qui sont passés par la nouvelle naissance.
Au début de
cette même épître, nous lisons : « nous tous, contemplant à
face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en
la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit. » (2 Corinthiens 3 v.18).
Ainsi sur la terre,
découvrant la gloire du Seigneur dans la Parole, nous subissons une
transformation morale qui reflète alors une image qui ressemble à la
sienne ! Mais il nous manque
alors une chose, c’est de Lui être conformes !
Être conforme à un objet, c’est
non seulement en être une image, mais d’en posséder toutes les
caractéristiques, sans aucune restriction. c’est être entièrement
identique, l’apôtre Paul nous révèle que « … les cieux, d’où aussi nous
attendons le Seigneur Jésus Christ … qui transformera le corps de
notre abaissement en la conformité
du corps de sa gloire, … » (Philippiens 3 v.20-21)
Être
conformes n’est
pas la même chose qu’être transformés.
Notre transformation,
pour refléter son image sur la terre, se fait très lentement, comme
celle des chrysalides qui semblent rester des mois dans le même état, quoique
la transformation d’où sortira un jour le papillon complet, s’opère en secret.
Pour lui
être conformes, il faut que nous le voyions de nos propres
yeux.
C’est pourquoi
l’apôtre aborde ici la question de notre corps.
L’âme peut jouir du Seigneur, mais qu’adviendra-t-il du corps ?
« Nous savons que si notre maison terrestre, qui n’est qu’une tente,
est détruite, nous avons un édifice de la part de
Dieu, une maison qui n’est pas faite de main,
éternelle, dans les cieux » (v. 1).
Dans toutes les épîtres, le mot « nous savons » indique la certitude chrétienne absolue ; mais peut-être que le mot « nous avons » vous embarrasse peu, comme il a embarrassé autrefois
le frère H. Rossier lui-même, avant que le Saint Esprit lui en fasse découvrir
la clé.
L’apôtre présente le
corps comme une tente qui est détruite,
et l’on pourrait croire, d’après le mot « nous avons », que l’édifice, notre corps glorieux, nous est déjà préparé d’avance dans le ciel. Mais cela n’est
pas possible, car c’est bien avec le corps que nous possédons ici sur
la terre que nous entrerons
dans le ciel, mais transformé pour être
entièrement conforme au corps que le Seigneur Jésus possède dans la gloire,
depuis sa résurrection ! En effet, nous venons de le lire : « … le Seigneur Jésus Christ … qui transformera le
corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire, … » (Philippiens 3 v.20-21)
La clé de compréhension de ce passage
réside dans le fait qu’il fait allusion, d’un
côté au tabernacle, de l’autre au
temple.
Le peuple d’Israël a eu pendant longtemps,
même après son entrée en Canaan, comme «maison», la
tente érigée par Moïse dans le désert. Cependant cette tente ne devait pas durer toujours. Quand
Salomon édifia le temple, il y transporta tous les ustensiles du tabernacle,
qui lui-même disparut ensuite.
Tout ce qu’il contenait faisait désormais partie du temple. C’était la même
maison, et cependant l’une était passagère
et l’autre subsistait glorieuse.
Malgré cela, le temple
de Salomon était destiné à la terre ; il n’était qu’une image des
choses célestes ; il était «de cette création», il était «fait de main» (Hébreux 9 v.11).
Nous avons aujourd’hui un tabernacle où Dieu habite,
car notre corps est son temple ;
mais, comme le tabernacle, ce corps peut être détruit.
Seulement « nous savons », nous sommes absolument
certains par la foi, que, s’il est
détruit, il sera remplacé par une maison éternelle dans les cieux.
Ce sera la même maison, mais elle ne sera pas de cette
création. L’Esprit de Dieu y habitera en gloire, comme il habite
aujourd’hui en faiblesse dans notre maison terrestre. L’apôtre se réjouit à la pensée que, si sa tente est
détruite, sa maison future durera éternellement dans le ciel.
En fixant les yeux sur Jésus,
l’apôtre voyait ce qui s’était passé
pour le Seigneur et ce qui, par
conséquent, devait se passer pour nous tous. « Détruisez ce temple », avait dit Jésus, « et en trois jours je le relèverai ». Il était venu dans ce monde pour
laisser sa vie et, par conséquent, l’homme pouvait la lui ôter.
Le temple de son corps pouvait être détruit, mais il a pris en
résurrection un corps glorieux.
Ce corps qu’il habitait ici-bas, sans trace
de péché, était un corps saint, mais n’était pas
un corps glorieux : il l’est devenu par la
résurrection.
L’apôtre regarde au ciel, y voit Jésus dans son corps
glorifié et peut dire : J’ai une maison, elle m’appartient, elle est dans
les cieux. Un autre homme l’a déjà revêtue ; je la revêtirai donc aussi et cela remplit
son coeur de joie.
Il
dit : « Car
aussi, dans cette tente, nous gémissons ».
Cette maison terrestre est, en effet, un
lieu où l’on entend bien des soupirs,
où coulent bien des larmes, mais
il ajoute : « désirant avec
ardeur d’avoir revêtu notre domicile qui est du ciel
». Il a affaire avec la destruction de la tente, il
y gémit, mais la mort n’est pas du tout ce
qu’il attend.
Son désir est non pas d’être dépouillé, mais d’être revêtu,
afin que ce qui est mortel
soit absorbé par la vie.
Il
attend le Seigneur Jésus dont la venue, tout en ressuscitant les
saints endormis, transformera nos corps mortels, à nous
qui vivons, sans que nous ayons à passer par la mort. C’était
là le désir de l’apôtre. Sans que sa maison terrestre eût besoin d’être
détruite, il désirait être tel que Christ, auprès de Lui,
éternellement avec Lui.
Cette
espérance positive et actuelle ne lui fait cependant pas perdre de vue que
le temps de déposer sa tente peut être proche. Il dit : Serait-ce,
dans ce cas, une perte pour moi ?
Loin de là ; « nous avons ... toujours confiance, et nous savons
qu’étant présents dans le corps, nous sommes absents du Seigneur ». C’est cela qui est une
perte !
aussi il ajoute : « Nous avons... de la confiance, et nous aimons mieux être absents du corps et présents avec le
Seigneur ». C’est l’état de l’âme
séparée du corps. S’il faut mourir, il sera présent avec le Seigneur.
Que
va-t-il choisir ? Il ne choisit
pas. Il est content de marcher par la foi,
non par la vue.
Il y a une chose qu’il
« aime mieux », mais
ce qu’il « désire avec ardeur »,
c’est d’être revêtu. La même alternative se présente devant lui dans l’épître aux Philippiens (chapitre 1) : s’il faut que je reste, vivre c’est Christ, et
il vaut bien la peine de le servir ; mais mourir est un gain ; mon désir est donc de déloger
et d’être avec Christ, ce qui est beaucoup meilleur.
L’apôtre se trouve donc ici devant trois
possibilités :
1.
voir sa
tente détruite et ressusciter immédiatement pour obtenir une maison qui n’est
pas faite de main, éternelle, dans les cieux ;
2.
revêtir, à
la venue du Seigneur, son domicile qui est du ciel, sans passer par la
mort ;
3.
quitter
cette tente et être absent du corps, dans un état qui n’est pas la perfection,
mais être présent avec le Seigneur.
Même cette troisième solution lui suffit, et il peut
dire : « Cela
est de beaucoup meilleur ».
Si, faisant un retour sur nous-mêmes, nous nous
demandons comment notre âme se comporte vis-à-vis
de ces trois éventualités, que
répondrons-nous ?
1.
Disons-nous, devant la possibilité de la mort : Je suis
parfaitement heureux de pouvoir échanger
cette pauvre maison contre une maison glorieuse que je
connais bien, puisque mon Sauveur l’a revêtue ?
2.
Disons-nous peut-être : J’attends le Seigneur d’un moment à
l’autre ? Dieu ne m’a pas formé pour mourir, mais il
m’a « formé
à cela même »,
c’est-à-dire à être revêtu, afin que ce qui est mortel soit
absorbé par la vie, et j’ai déjà son Esprit comme arrhes de mon
espérance (v. 4,5).
3.
Disons-nous enfin, quand la mort se présente à nous avec
la pensée d’une résurrection plus ou moins retardée, que nous aimons mieux être absents du corps
et présents avec le Seigneur ?
D’où
vient, chers amis, que nous réalisons si peu
ces choses ?
Nous pouvons le voir dans tout ce
passage :
de ce que la personne du Seigneur Jésus n’a pas
pour nous la valeur qu’elle doit avoir, la
valeur qu’elle avait pour l’apôtre Paul. Christ était l’espérance journalière
de son âme :
son cœur n’était occupé que de Lui ; il n’avait dans
ce monde aucun autre objet qui puisse l’attirer. Pour lui, vivre c’était Christ, et son coeur
n’avait pas de place pour y loger autre chose.
Tressaillons-nous
de joie à la pensée que, d’un moment à
l’autre, le Seigneur peut venir,
mais aussi qu’il peut nous appeler à déposer notre tente, pour aller attendre auprès de Lui la perfection dans laquelle lui-même est entré et
dans laquelle nous serons ses compagnons, éternellement ?
Remarque importante :
Selon une remarque faite par d’autres, ce chapitre est le seul, dans
le Nouveau Testament, où le mot « nous » soit employé
indistinctement pour tous les
hommes, tandis qu’il s’applique, partout ailleurs, aux croyants seuls. Il faut donc distinguer dans ce chapitre quelle
attitude ont croyants ou non-croyants, devant les grands faits qui
concernent indistinctement tous les hommes : le péché, la mort, le jugement. Cette
constatation est de la plus grande
importance pour la prédication de l’Évangile.
Nous avons vu, plus haut qu’il est réservé
aux hommes de mourir une fois, — et après cela le jugement, ainsi il faudra que
tous les hommes paraissent devant Dieu.
L’apôtre le désirait
pour lui-même ; non pas qu’il désirait être dépouillé de son corps, tout
en admettant que cela puisse avoir lieu, mais il désirait être revêtu de son corps glorieux.
Que le Seigneur doive venir, alors que lui,
l’apôtre, serait couché dans le sépulcre, ou alors qu’il serait encore vivant
dans ce monde, ce qu’il attendait, c’était d’être revêtu d’un corps
glorieux pour se présenter devant Dieu.
Mais il montre en même temps qu’il faut que tous les hommes ressuscitent :
« Si toutefois », dit-il, « même en étant vêtus, nous ne sommes pas trouvés nus » (v. 3).
Tous devront se présenter corporellement
devant Dieu, mais les uns seront
revêtus d’un corps
glorieux, les autres simplement vêtus d’un corps ressuscité ; les premiers ont part à la première résurrection ; la résurrection des seconds aura
lieu beaucoup plus tard, mais pour être jugés et condamnés à subir la seconde mort !
« 11 Et je vis un grand trône blanc, et celui qui
était assis dessus, de devant la face duquel la terre s’enfuit et le ciel ; et
il ne fut pas trouvé de lieu pour eux.
12
Et je vis les morts, les grands et les petits, se tenant devant le trône ; et des
livres furent ouverts ; et un autre livre fut ouvert qui est celui de la vie.
Et les morts furent jugés d’après les choses qui étaient écrites dans les
livres, selon leurs œuvres. 13 Et la mer rendit les morts qui étaient en
elle ; et la mort et le hadès rendirent les morts qui étaient en eux, et ils
furent jugés chacun selon leurs œuvres. 14 Et la mort et le hadès furent
jetés dans l’étang de feu : c’est ici la seconde mort, l’étang de feu. 15 Et
si quelqu’un n’était pas trouvé écrit dans le livre de vie, il était jeté dans
l’étang de feu. » (Apocalypse 20)
On
peut être vêtu d’un corps ressuscité et pourtant être trouvé
nu devant Dieu, c’est-à-dire dans un état où le jugement de Dieu
doit nécessairement atteindre les hommes.
Quand Adam, après la
chute, croyait s’être vêtu, il se trouve nu devant Dieu, et ce fut sa
condamnation. Il en est toujours ainsi : l’homme trouvé nu devant Dieu
doit subir sa peine ; c’est pourquoi Dieu,
voulant sauver Adam, le revêtit lui-même de peaux de
bêtes sacrifiées. Les croyants,
quand ils se présenteront devant Dieu, seront non seulement vêtus
d’un corps ressuscité, car ce
dernier ne pourrait les garantir, mais
revêtus d’un corps glorieux,
pareil à celui de leur Sauveur, revêtus de la gloire qui Lui appartient, revêtus de la justice de Dieu lui-même. Comment Dieu pourrait-il ne
pas nous recevoir en sa présence, revêtus de toutes les qualités glorieuses
qui sont la part de son Bien-aimé ? Il faudrait pour cela qu’il rejette
Christ lui-même !
Comme nous venons de voir dans le paragraphe précédent, les 2 lettres « re » expriment une nuance quant aux conséquences à valeur éternelle !
Que tu sois passé par la nouvelle naissance ou pas, tu devras comparaître devant Dieu, à l’une des deux sessions de son tribunal !
Cette nuance entre « vêtu » et « revêtu » exprime dans « quel habit » tu te présenteras devant Dieu !
Nous avons vu que ceux qui ne sont que « vêtus », n’ont pour « vêtements » que les actes (les péchés) produits par cette racine (le péché) héritée de leur ancêtre Adam ! Devant Dieu, ces « vêtements » sont sans aucune valeur ! Nous avons lu : « … étant vêtus, nous ne sommes pas trouvés nus. » ! C’est aussi le sort de quiconque aura résisté au Saint Esprit qui lui montre, encore maintenant en lisant ces lignes, qu’il devra comparaître devant le grand trône blanc pour s’entendre prononcer le jugement qui le condamne à subir la seconde mort pour toute l’éternité ! C’est le sort de ce quiconque n’aura alors pas cru au fait qu’il fallait que « … le fils de l’homme [Jésus] soit élevé [sur la croix] afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, [ne subisse pas la seconde mort] mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3 v.14-15)
Ils étaient initialement dans le même état que ceux qui ont résisté au Saint Esprit ! Mais cessant cette résistance, ils ont alors compris l’horreur de l’état dans lequel ils devraient comparaître devant Dieu, qu’étant trouvés nus, ils n’avaient pas d’autre issue que de connaître la condamnation à la peine éternelle de la seconde mort ! Ils ont connu cette détresse, mais alors dans son amour, Dieu, Lui-même, est venu pour les revêtir de Christ, sans rien exiger ! Il leur a suffit de croire ce que Dieu a accompli Lui-même en la personne du Seigneur Jésus ! Ils ont cru au fait qu’il fallait que « … le fils de l’homme [Jésus] soit élevé [sur la croix] afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, [ne subisse pas la seconde mort] mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3 v.14-15)
Dans ce chapitre 5 de cette 2ème épître aux Corinthiens nous trouvons une
autre vérité qui concerne à la fois les croyants et les non-croyants :
« Il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ,
afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps, selon ce qu’il
aura fait, soit bien, soit mal » (v.
10).
Comme il y a deux résurrections, il y a aussi deux comparutions devant le tribunal du Christ.
S’il s’agit de la
résurrection des méchants, appelés les morts, nous apprenons qu’ils
seront vêtus d’un corps
ressuscité, afin de paraître
devant le «grand trône blanc», érigé quand il n’est plus trouvé de lieu, ni pour
la terre, ni pour le ciel (Apocalypse 20 v.11-15). Ce
trône est pour eux le
tribunal de Christ. C’est là que le Seigneur Jésus est assis pour
juger, car il est dit de Lui que Dieu l’a établi juge, non
seulement des vivants, mais aussi des morts. Or, tout ressuscités qu’ils
soient, ces hommes sont des morts. Devant ce tribunal les livres sont ouverts, le
livre de vie d’un côté, le livre des responsabilités de
l’autre. Pas un seul mot ne sort de la bouche de ceux
qui se tiennent devant ce tribunal. Ils
sont jugés d’après leurs œuvres, s’ils ne sont pas trouvés
écrits dans le livre de vie.
Il y a une seconde face du tribunal qui a trait d’une manière exclusive aux enfants de Dieu.
« Il
nous faut tous être manifestés devant le tribunal du Christ ».
Il arrivera un moment, pour nous, chrétiens, où tout ce que nous avons été ou fait sera mis en pleine lumière devant le tribunal du Christ, en la présence de Dieu, et où
rien, absolument, ne
sera caché.
Mon
histoire tout entière, depuis le commencement, jusqu’au moment où il plaira à
Dieu de me rappeler à Lui, sera mise au jour.
Combien de fois nous
entendons des chrétiens nous dire : Faudra-t-il donc que mes péchés passés, dont je me suis
repenti, soient mis en lumière devant le tribunal ? Oui, chers amis, nous devons tous être
manifestés dans cette lumière parfaite !
Ils pensent au
moment où tous les yeux verront se dérouler leur histoire du
commencement à la fin, toutes leurs fautes cachées, toutes les
choses blâmables ou odieuses de leur carrière ici-bas, dont peut-être même
leurs intimes n’avaient jamais eu connaissance ! Il est parfaitement vrai qu’il
en sera ainsi. Tous les regards des saintes myriades seront arrêtés
sur ma vie passée et la connaîtront dans ses moindres détails. Mais il est une chose beaucoup plus sérieuse encore que celle-là, à laquelle ces chrétiens pensent peu ; c’est que, sous les yeux de Dieu,
tout ce qu’ils ont fait sera mis en pleine lumière et qu’ils seront manifestés
devant le tribunal du Christ !
Nous avons déjà vu que les hommes, manifestés
comme pécheurs devant ce tribunal, devront porter la conséquence de leurs
œuvres. Nous, chrétiens, nous y serons manifestés dans le même caractère que le Juge, revêtus de toutes ses perfections dans un corps ressuscité
en gloire.
Nous ne craindrons pas
la lumière portée sur toute notre vie passée, car nous savons déjà que la grâce
de Dieu a trouvé moyen, à travers toutes nos misères, de se glorifier elle-même, de faire sortir sa gloire, même de
nos péchés, tout en nous en faisant porter
la discipline ou le châtiment dans ce monde, mais pour nous amener finalement là où il voulait nous
avoir, dans la gloire de Christ.
Voilà, chers
amis, ce qui me rend heureux à la pensée du tribunal. Si ma vie n’y
était pas montrée dans tous ses détails, la grâce de Dieu qui a réussi, malgré tout, à m’amener dans la
gloire, cette grâce ne serait pas
pleinement révélée. Cela soutient le coeur. Au lieu de craindre
que mes misères ne soient mises en lumière, je pense que Christ
a été glorifié en dépit de tous mes manquements, et comment ne m’en réjouirais-je pas ? Si la grâce de Dieu n’avait pas été là, tout le long
de ma course, comment serais-je
arrivé au salut et à la victoire finale ?
De ce que sa
conscience n’est pas à l’aise. Dans une conférence le frère qui en avait la responsabilité dit à voix
basse, à quelques-uns de ceux qui l’entouraient : Je n’ai jamais vu un chrétien en mauvais état spirituel,
qui n’ait
des questions à soulever au sujet du tribunal de Christ. Dans
le moment même, tout au bout de la salle, un ouvrier du Seigneur, dont l’état
moral donnait des inquiétudes, appréhensions qui furent confirmées dans la
suite, se leva et dit : Je voudrais poser une question au sujet du
tribunal. Pensez-vous
que les péchés commis par les chrétiens dans le cours de leur vie, reviennent
tous en mémoire ? Il n’y eut pas de réponse ; celui qui posait la question
donnait lui-même la réponse.
Nous trouvons ici, comme ailleurs, que chaque
chrétien recevra, devant le tribunal, « les choses accomplies dans le corps, selon ce qu’il
aura fait, soit bien, soit mal ». Chacun recevra une récompense,
ou éprouvera une perte, selon la manière
dont il aura servi le Seigneur ici-bas. À
celui qui marche mal, je ne puis pas dire : Tu seras sauvé
quand même ! Je
lui demande : Où sera
ta couronne ? Quelle place occuperas-tu dans la gloire ? N’éprouveras-tu pas une perte !
Et quelle perte ! Il
en sera ainsi de tout chrétien qui n’a pas marché à la hauteur de sa vocation. C’est
pourquoi le Seigneur dit à Philadelphie : «Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne». La couronne
accordée à la fidélité
peut nous être ôtée et donnée à d’autres. C’est ce que signifient ces
mots : « Recevoir les choses
accomplies dans le corps, selon ce qu’il aura fait, soit bien, soit mal ».
Si j’ai perdu ma
couronne, si j’ai déshonoré Christ, ce sera à ma honte et à ma confusion, au moment
où je réaliserai que je dois paraître
devant le tribunal, mais,
arrivé là, je serai le tout premier à déclarer que cette sentence est juste, à
la gloire du Dieu saint et de son Christ. Je me console en pensant qu’à ce moment-là, si Dieu
m’ôte ce que ma fidélité aurait pu acquérir
et le donne à un autre, dont peut-être je n’appréciais que peu la piété,
ce sera une
chose juste qui glorifiera parfaitement le Seigneur.
J’ai à réaliser d’un
côté ce que dit l’apôtre : « Connaissant
donc combien le Seigneur doit être craint » ; de l’autre : « Être manifesté à Dieu »
(v. 11).
Il nous faut nous tenir dès ici-bas dans la lumière de ce tribunal, et ne pas
attendre d’être dans le ciel pour nous y présenter.
C’est ce que nous trouvons ici.
Paul passait sa vie
dans la pleine lumière du tribunal du Christ. Sans se faire aucune illusion, il voyait et connaissait qu’il n’y avait point de bien en lui, c’est-à-dire
en sa chair ; il se
jugeait à fond et continuellement.
N’ayant aucune confiance en
lui-même,
il ne s’appuyait sur quoi que ce soit qui soit en
lui, mais il voulait une chose :
«Être
manifesté à Dieu» ; comme il est dit au Ps. 139 [v.23] : « Connais-moi, sonde-moi ».
Il réalisait le tribunal ici-bas, et désirait
savoir, avant de s’y présenter dans le ciel, s’il y
avait au fond de son cœur quelque
« voie de chagrin », afin d’être conduit « dans la voie éternelle ».
Son âme
se trouvait continuellement en la présence de Dieu
et voulait être connue
de Lui, ne désirant qu’une chose, c’est que Dieu continue à la tenir, à chaque instant, sous la pleine lumière de sa
face, afin de lui faire découvrir tout
ce qui aurait pu être un piège et l’éloigner de Dieu, tout
ce qui aurait pu lui faire perdre la récompense du témoignage
chrétien.
Et remarquez ceci : l’apôtre pouvait se rendre ce témoignage : «Nous avons été manifestés à Dieu, et j’espère aussi que nous avons été manifestés dans vos consciences». Nous ne désirons rien vous cacher, pas plus que nous n’avons rien de caché pour Dieu.
Est-ce
le cas pour nous ? Vivons-nous
devant Dieu et devant les hommes de manière à ne
rien cacher, ni à l’Un, ni aux autres ?
L’apôtre faisait cela ; il sentait tout le sérieux
du tribunal du Christ, mais
cette pensée le laissait parfaitement heureux et tranquille, et au moment d’achever sa course, il pouvait dire en toute
assurance : « Désormais
m’est réservée la couronne de justice » (2 Timothée 4 v.6-8).
Qu’est-ce
que la pensée du tribunal a produit sur Paul comme ministre de Christ ?
S’il est sans crainte pour
lui-même, il sait que c’est une chose terrible pour
les pécheurs d’avoir à paraître devant le trône du
jugement. Cette pensée le pousse à employer toute la
puissance de persuasion que Dieu lui a donnée, pour montrer aux hommes combien
le Seigneur doit être craint, et les engager à ne pas remettre à plus tard la
comparution devant Dieu.
Mais ce n’est pas tout
que la crainte ; il ajoute au v. 14 : « Car l’amour du Christ nous
étreint ». La crainte du
Seigneur, l’amour du Christ, tels sont les deux grands motifs pour celui qui présente l’Évangile. Nous
pouvons parler de
cet amour puisque nous en sommes les objets, et de cette crainte puisque nous la connaissons
nous-mêmes. Seulement pour nous,
la crainte n’est pas la peur de rencontrer le Dieu juste, mais la crainte
de lui déplaire ou de le déshonorer.
Si le
résultat du tribunal était produit actuellement dans nos âmes, combien
nous serions poussés à nous adresser aux hommes pour leur dire : « Fuyez la colère à
venir ! » Dieu nous a appris à nous-mêmes à la fuir
et nous en a délivrés. Faites
comme nous, apprenez, pendant qu’il en est temps encore, à vous juger
vous-mêmes, afin que vous ne soyez
pas livrés au jugement. L’apôtre
parlait ainsi ; il persuadait les hommes. L’amour de Christ
le pressait,
sans repos ni trêve. Toute sa vie s’est passée à s’adresser aux pécheurs
dans ce monde, afin de les amener à recevoir
le salut gratuit que Dieu leur offrait
par Christ.
Nous avons vu plus haut, quelle est l’attitude
du monde d’un côté, des chrétiens de
l’autre, vis à-vis de ces trois choses : le péché,
la mort, et le jugement.
Quand le pécheur est placé devant
ces trois questions, son état est absolument désespéré et il n’a rien à
attendre qu’une misère éternelle.
Il en est tout
autrement du chrétien : Où sont ses
péchés ? Disparus ! la
question du péché ayant été réglée pour lui à la croix, où Christ a été fait
péché à notre place. S’agit-il de la mort,
elle est pour nous l’antichambre de la
résurrection, ou mieux encore ! la
mort est comme un accident sur notre chemin, car c’est la résurrection qui est la réalité.
L’apôtre savait
ces choses : «Ô mort», dit-il, «où est ton aiguillon ; ô sépulcre,
où est ta victoire ?» La
puissance de la mort est aussi complètement abolie pour nous que la
puissance du péché.
Reste encore le jugement : Le
tribunal de Christ est une chose infiniment bénie pour le
chrétien qui sait que la grâce l’a suivi dès ses premiers pas, pour l’amener enfin devant ce tribunal. Là, tout ce
qu’il a fait, dans ses plus petits
détails, est placé comme un
tableau devant les yeux des saints
glorifiés, devant les yeux des
anges, devant les yeux de Dieu,
devant les yeux de Christ. Dieu met tout en pleine lumière, non pas pour nous faire porter le jugement de
nos fautes,
mais pour glorifier
sa grâce.
Cependant
il est une autre chose que nous n’avons garde
d’oublier : Notre conduite
dans ce monde aura des effets
éternels quand nous
serons dans la gloire ; non pas pour notre condamnation, mais parce que le
tribunal de Christ est le lieu des couronnes et des récompenses.
L’apôtre savait, au bout de sa longue carrière, qu’il avait une
récompense, car il dit : « Désormais
m’est réservée la couronne de justice, que le Seigneur, juste juge, me
donnera dans ce jour-là » (2 Timothée 4 v.8).
Sans doute, nous ne
sommes pas appelés à servir le Seigneur comme des mercenaires, en vue d’une
récompense, mais à Lui être agréables dans toute notre conduite,
en sorte que, devant son tribunal, nous puissions entendre ces paroles de Sa bouche :
«Bien, bon et fidèle serviteur, entre dans la
joie de ton Seigneur», au lieu d’entendre ces paroles : Tu as été
infidèle ; je t’avais préparé une
couronne ; je ne puis te la
donner ; je la donne à un autre, et toi, tu en seras privé.
L’apôtre Paul était certain d’avoir une
belle couronne de gloire : tous ceux qu’il avait amenés à Christ
devaient la former.
D’autres chrétiens qui
ont vécu pour eux-mêmes, ou pour le monde, s’accommodant à
ses pensées, à ses plans, à sa conduite, au lieu de songer aux âmes avec
lesquelles le Seigneur les a mis en rapport, quelle couronne
pourront-ils obtenir dans la gloire ?
Aussi le Seigneur
se sert-il de cette
perspective pour nous encourager ou nous rendre
sérieux.
Ce n’est pas tout de
savoir que le tribunal de Christ n’est pas un lieu de condamnation
éternelle ; il est solennel de penser qu’à la fin de notre carrière terrestre, nous pourrions paraître devant le tribunal sans recevoir aucun témoignage de satisfaction
de notre bien-aimé Sauveur au sujet
de ce que nous avons fait pour Lui.
Il y avait à Corinthe des personnes qui se
glorifiaient elles-mêmes de manière extérieure afin de paraître aux yeux des
autres. Ces personnes faisaient un très mauvais travail, elles cherchaient à
détruire l’enseignement que l’apôtre apportait de la part de Dieu. C’est ainsi
que l’apôtre, faisant suite à ce que nous venons de considérer s’exprime en ces
termes :
« Si nous sommes hors de nous-mêmes, c’est pour Dieu ; si nous
sommes de sens rassis, c’est pour vous » (v. 13).
Vous vous étonnerez peut-être
de lire que ceci devrait caractériser les chrétiens. Non pas qu’ils soient appelés à être « hors de nous-mêmes », comme l’apôtre
Paul ; Dieu lui donnait cet encouragement au milieu de sa carrière si
laborieuse et semée de tant de difficultés ; mais nous avons ici l’exemple d’un homme chez lequel le moi, l’égoïsme
du cœur naturel ne jouait aucun rôle.
Qu’il ait été en
extase, ce n’était pas pour lui, mais pour Dieu ; qu’il ait été de sens rassis, ce n’était pas
pour lui, mais pour ses enfants dans la foi.
Ainsi la vie de
l’apôtre était partagée entre Dieu
qu’il pouvait visiter dans le ciel et ses
chers Corinthiens, ne pensant qu’à eux, quand il était de sens rassis.
Comment une chose pareille
pouvait-elle avoir lieu ?
L’amour de Christ l’étreignait et s’était emparé de
lui. Telle
était la cause et le ressort de toute cette vie.
Deux motifs remplissaient le cœur de Paul quant
à son attitude envers le monde :
1.
Quand il pensait au tribunal, il pensait d’abord aux hommes.
Que leur
adviendra-t-il, quand ils devront se présenter devant le trône du
jugement ? Il savait combien le Seigneur doit être craint et quel
effet la présence du Dieu juste et saint exercera sur les pécheurs. Alors il leur dit : Prenez garde au
tribunal !
2. Mais il avait, d’autre part, à leur parler d’un amour qu’il connaissait fort bien, car il savait quel était l’amour de Christ à son égard.
Les chapitres précédents, nous montre le
ministère exercé par l’Apôtre Paul en faveur du peuple de Dieu,
mais tel n’est pas le seul
caractère de son ministère.
Son ministère va au-dehors, vers le
monde, et dit aux hommes ces deux paroles :
Prenez garde au jugement de Dieu ; c’est une chose sérieuse et dont les conséquences sont éternelles. Ouvrez les yeux et les oreilles pour voir
et entendre ce qu’est l’amour de Christ.
« L’amour du Christ nous étreint ! »
Ce n’était pas
son amour pour Christ qui
remplissait son cœur,
mais l’amour de
Christ lui-même.
Mon amour pour
Christ est un sentiment si incomplet
qu’il
ne remplira jamais mon cœur.
Plus nous avançons
dans la vie chrétienne, plus nous voyons combien est restreinte notre affection
pour Lui, comparée à son amour qui s’est montré à la croix,
se montre chaque jour dans ses soins
de Berger et de Sacrificateur,
et se montrera dans l’avenir quand il aura
son couronnement dans la gloire où nous serons avec Lui et tels que Lui
pour toujours.
« L’amour du Christ nous étreint » et l’apôtre poursuit « en ce que nous avons jugé ceci, que si un
est mort pour tous, tous donc sont morts, et qu’il est mort pour
tous, afin que ceux
qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui,
pour eux, est mort et a été ressuscité » (v.14-15).
Nous trouvons ici de
nouveau les croyants et les non-croyants compris dans la même
catégorie. Si Christ est
mort pour tous, convertis et inconvertis, c’est la preuve que tous sont morts.
Si un seul homme avait pu être excepté de cette
mort morale de tous les hommes, Christ n’aurait pas dû mourir pour tous.
En est-il qui soient
sortis de cette mort morale ? Oui : ceux qui ont accepté, par
la foi, le sacrifice de Christ, ceux-là
vivent
Mais si le Seigneur
est mort pour tous, pourquoi tous
ne vivent-ils pas ? Quel
est donc l’obstacle qui s’oppose au salut de tous les
hommes ?
Le seul et unique obstacle est la
volonté de l’homme !
La vie chrétienne consiste à ne
plus vivre pour soi-même. Si elle est bien comprise, l’égoïsme du cœur naturel de l’homme pécheur n’y a plus de place. Le but de Dieu, en nous donnant la vie éternelle par
la foi en Christ, c’est que nous
ne vivions plus pour nous-mêmes. Dieu
nous a donné, dans la
personne de Christ, un objet pour nos coeurs : «Celui qui pour nous est mort et a
été ressuscité». Ne vaut-il pas
la peine de vivre pour cet homme-là ?
« L’amour du Christ nous étreint, en ce que nous avons jugé ceci, que si un est mort pour tous, tous donc sont morts ».
Telle est, en un mot, la base et
comme l’assise de
tout l’Évangile. Tous sont
morts aux yeux de Dieu
(car, à nos propres yeux,
nous ne le sommes jamais), et cela est prouvé par le fait que le Seigneur Jésus est venu mourir pour tous.
Il n’y a pas une étincelle de la vie de Dieu dans
le coeur de l’homme pécheur ; il est mort. Mais Christ est venu
se soumettre à la mort pour tous, et, en
ressuscitant d’entre les morts, il
nous a frayé le chemin de la vie, nous donnant sa propre place dans une vie nouvelle, dans une vie de
résurrection, « afin que ceux qui vivent ne vivent plus
pour eux-mêmes, mais pour Celui qui, pour eux, est mort
et a été ressuscité ».
Revenons sur un aspect que nous avons déjà abordé :
Comment allons-nous désormais passer notre
vie nouvelle ici-bas ? Qu’en ferons-nous ?
Remarquez, chers amis, que nous trouvons
ici la caractéristique absolue du chrétien, selon les pensées de Dieu :
Ne plus vivre pour soi-même,
mais pour Christ !
L’homme pécheur peut-il faire cela ? Jamais.
En effet, nous lisons : « Israël est une vigne branchue ; il porte du fruit pour lui-même » (Osée 10 v.1). Voilà l’homme. Dans un autre passage, il est dit : «Vous chantez au son du luth, et inventez, comme David, à votre usage, des instruments pour le chant» (Amos 6 v.5). Le prophète évoque David, le grand inventeur des instruments pour accompagner les louanges de l’Éternel. L’homme peut inventer aussi bien que David des instruments pour le chant, mais il s’en sert pour lui-même.
Voulons-nous
porter ce caractère ?
Nos consciences ne nous
disent-elles pas, qu’étant
les objets d’un tel amour, nous devons tout sacrifier pour Christ
et ne plus vivre désormais pour nous-mêmes ?
N’est-il pas vrai que
chacun de nous, chrétien authentiques, peut s’appliquer cette parole ? Si l’auteur de ce texte exhorte le lecteur, soyez
certains qu’il s’exhorte lui-même
et ne se reconnait aucun droit quelconque de s’offrir en exemple à d’autres. Et cependant vous trouverez de tels exemples
dans ce monde. Combien j’en connais,
de chrétiens très simples et très dévoués auxquels Dieu a rendu témoignage qu’ils n’avaient pas
vécu pour eux-mêmes, mais pour
Celui qui pour eux est mort et a été ressuscité !
Il est bon que nous
nous arrêtions un peu pour faire tous, sans exception, notre examen de
conscience dans la lumière de la présence du Seigneur.
Avons-nous compris dans quel but il est mort et ressuscité pour nous, dans quel but il nous a communiqué une vie nouvelle, capable d’aimer, de se dévouer, de Le
servir ?
Nous avons besoin qu’il nous y exhorte, car il sait
fort bien ce que sont nos cœurs faibles et légers.
N’oublions pas ces
paroles : « Afin
que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour
Celui qui, pour eux, est mort et a été ressuscité ».
Ce chapitre 5 de cette 2ème épitre aux Corinthiens nous présente
un côté du ministère : l’évangélisation.
Si quelque passage du Nouveau Testament peut nous
éclairer sur l’immense importance de la prédication de l’Évangile, c’est bien
ce passage-ci.
Nous avons vu aussi que la question de la mort est comme
l’assise même de l’Évangile. On ne peut annoncer un salut complet dans toute sa force
et dans toute sa puissance, sans présenter ce qui lui sert de point de départ,
la mort morale du pécheur perdu, et c’est en quoi l’évangélisation actuelle manque si gravement.
Si je parle de la
grâce de Dieu en Christ, sans établir
ce grand fait, qu’aux yeux de Dieu l’homme est entièrement mort dans ses fautes et dans
ses péchés, j’affaiblis le
ressort de l’Évangile lui-même
On
peut avoir reçu
la vérité qu’on
est un pécheur et qu’on a besoin de pardon,
tout en ayant un évangile très incomplet.
Certes, ce n’est pas qu’une âme
ne soit sauvée de cette manière — toute âme qui a reçu le pardon de ses péchés
est sauvée — mais elle est encore loin de la réalité de l’Évangile tel qu’il était
prêché par l’apôtre Paul.
Comme nous l’avons vu, si
la base de l’Évangile est la ruine
irrémédiable de l’homme, la source de tout, c’est l’amour de Dieu en Christ.
L’apôtre connaissait cet amour
merveilleux et son âme l’avait saisi, compris de telle manière,
qu’il était pressé d’aller en parler aux hommes.
Il joignait ensemble ces deux
grandes vérités de l’Évangile, la mort et l’amour : « Si un est mort pour tous, tous
donc sont morts ». La preuve était donnée
qu’il n’y a dans l’âme d’aucun pécheur aucune étincelle de la vie de Dieu, mais que Son
amour a trouvé moyen de nous
substituer à tous un seul homme, venu pour se
placer dans la position où nous étions
et en porter toutes les conséquences. Il est donc mort. Pour qui ?
Pour tous. Son amour l’a fait descendre là et se substituer à nous sous la sentence de mort. Mais Dieu ne pouvait laisser dans la mort son Fils
bien-aimé, auquel cette œuvre avait tout coûté, même sa propre
vie. Alors,
comme Dieu l’avait donné pour nous, il le ressuscite pour nous : «Celui
qui pour vous est mort et a été
ressuscité».
Je sais maintenant que je possède une vie nouvelle, une vie de résurrection, parce que Christ est ressuscité pour moi, comme je sais que j’étais mort dans mes fautes et dans mes
péchés, parce que Christ est mort pour moi — non pas, remarquez-le, que je me sente
mort ; au contraire, je me sens
très vivant — mais la vue de Christ m’a appris ce que j’étais et ce que je suis devenu en vertu de son
oeuvre. Telle est la
substance de l’Évangile.
Il nous montre
que l’amour
de Dieu
a placé son Fils bien-aimé là où nous étions et que ce même amour a ressuscité notre
Substitut, lui donnant une vie de résurrection, afin que des
êtres tels que nous puissent posséder cette vie.
Et maintenant l’apôtre ajoute : « Afin que ceux qui vivent ne vivent plus
pour eux-mêmes ». Nous avons déjà beaucoup insisté sur cette vérité.
Du moment que j’ai
compris toute la valeur de l’oeuvre de Christ, je
suis introduit dans une sphère
dont l’égoïsme est exclu. L’homme
pécheur se fait toujours centre. On l’a souvent comparé à une pierre qu’on jette dans
l’eau ; des cercles se forment autour d’elle, toujours plus étendus,
toujours plus éloignés, mais la pierre en reste le centre. Lorsque, recevant une
vie nouvelle j’ai été délivré de cet
état, j’ai
trouvé un tout autre centre que moi-même, un objet qui est Christ.
C’est ce qui
caractérise, pour ainsi dire,
s’il réalise son christianisme, le chrétien
idéal aux yeux de Dieu : un homme
sorti de lui-même, ayant trouvé pour
son cœur un objet en dehors de lui,
un autre centre, autour duquel toutes ses pensées peuvent converger
désormais.
Dans l’épître aux Galates, l’apôtre s’exprime
ainsi : « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi, et ce
que je vis dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils
de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi ». Le chrétien a trouvé un
objet digne d’occuper tout son coeur, Jésus qui lui a révélé l’amour, et avec
quelle joie il est délivré de lui-même pour Lui appartenir !
Ces pensées sur lesquelles nous ne pouvons
trop revenir nous amènent aux versets que nous avons lus aujourd’hui : « En sorte que nous, désormais, nous
ne connaissons personne selon la chair ». Un changement complet s’est
opéré dans ma vie. Je suis introduit dans de toutes nouvelles relations,
ou, pour parler plus exactement, les relations dans lesquelles je me
trouvais ont pris un tout nouveau caractère. Le christianisme ne m’a pas sorti de mes anciennes relations selon la nature, entre enfant et père, entre mari et
femme, etc., mais elles ont entièrement changé de caractère,
en sorte que je puis dire : « Nous
ne connaissons personne selon la chair ». Vous trouvez dans
l’épître aux Éphésiens : « Enfants,
obéissez à vos parents dans le
Seigneur ». C’est en cela que le caractère de la relation est autre. Il est important que nous nous en rendions compte. Nos
relations, non pas seulement celles de famille, car il est tout simple que
celles de la famille chrétienne soient autres que celles de la famille
mondaine ; — mais nos
relations journalières avec les hommes dans le monde ont complètement changé. Comment les considérons-nous ?
Pouvons-nous dire : « Je ne
connais personne selon la chair ? » Est-ce que les liens n’existent plus, tels
qu’ils étaient jadis, parce
que nous ne les connaissons maintenant que dans la lumière de
Christ ? Et, quand nous avons affaire à nos amis d’autrefois, disons-nous,
comme l’apôtre : « L’amour
de Christ nous étreint » ? Il parle précisément dans ce passage de ses
rapports avec les hommes. Ayant jugé qu’ils sont morts, comme nous l’étions, nous pouvons leur présenter la vérité de l’Évangile, par lequel nous avons reçu une vie nouvelle.
L’apôtre ajoute : « Si même nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi ». Remarquez ce mot « maintenant ». Auparavant, les disciples juifs avaient connu Christ
selon la chair. Il était le Messie, le Roi promis, venu dans ce monde pour être
présenté à son peuple selon la chair. Mais
il avait été rejeté et l’apôtre ne le
connaissait plus comme objet de l’espérance juive. Il en était de même
pour ses relations avec ceux de sa nation,
« ses parents selon la
chair », quoiqu’il
ait aimé tendrement ce peuple,
mais il ne les connaissait plus ainsi.
« En sorte que si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle
création ». Être en
Christ : tout le secret du changement qui s’est opéré est
là. Je ne suis plus en Adam, mais en Christ !
Une nouvelle création, fondée
sur une vie toute nouvelle, par la
résurrection de Christ d’entre les morts : « Les choses vieilles sont passées ;
voici, toutes
choses sont faites nouvelles ».
Est-ce vraiment le cas pour nous en pratique ?
Est-ce que, dans
toutes nos relations avec le monde qui nous entoure, nous nous considérons comme n’étant pas dans la chair et comme
appartenant à un tout nouvel ordre de choses ? « Toutes
choses sont faites nouvelles » ; la scène dans
laquelle je vis désormais n’est pas le
monde. Je suis dans le monde, mais
je n’y appartiens pas ; je suis introduit dans une autre scène ;
ma vie n’est plus celle de l’ancienne création. Sans doute, comme tous les hommes, j’ai mon
intelligence, mon âme, mon activité sur la terre, mais en Christ les choses
vieilles sont passées ; le chrétien
n’est plus un homme animal, mais un homme spirituel. Nos affections, où sont-elles ?
Hélas ! cher lecteur,
en pratique, toi et moi, nous montrons la plupart du temps que les choses vieilles ne sont pas passées,
et cela nous humilie ; mais il est question ici de la position que Dieu nous a donnée pour nous élever au-dessus des misérables
pensées qui nous
rabaissent au niveau des choses terrestres.
Nos pensées sont-elles aux choses d’en haut ? Nos
désirs n’ont-ils rien à faire avec les
choses de la terre ? Notre
espérance est-elle tout entière dirigée vers le moment béni où nous serons
avec le Seigneur ? « Toutes choses sont faites nouvelles, et toutes
sont du Dieu qui nous a réconciliés avec lui-même par Jésus
Christ ».
Nous devons être humiliés de voir que Dieu,
nous ayant donné une telle position, nous la connaissons à peine.
L’apôtre, lui, pouvait dire : « Je connais un homme en Christ » ; les
choses vieilles sont passées, toutes choses sont faites nouvelles. Ma
vie n’appartient
plus à ce monde ; mon espérance n’a rien à faire avec les espérances terrestres, mais avec le ciel.
Il ajoute : « Toutes choses sont du Dieu qui nous a réconciliés avec
Lui-même par Jésus Christ ».
Remarquons cette
parole qui revient si souvent dans ce passage et nous donne la signification la
plus élevée du contenu de l’Évangile : la réconciliation. Ce n’est pas tout, avons-nous déjà dit,
que d’avoir le pardon de ses péchés.
Une âme qui l’a reçu est
délivrée du poids qui pesait sur elle ; elle sait que le Sauveur a expié
ses péchés et que Dieu ne s’en souvient plus, mais ce n’est
pas tout l’Évangile.
Dieu
« l’a fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en
lui ». La
délivrance du péché est une chose infiniment heureuse et bénie. Dieu me déclare juste, absolument juste, de sa propre
justice, parce qu’il me voit sans péché en Christ. Cela
conduit à la réconciliation.
Qui dit réconciliation, dit des relations
toutes nouvelles entre nous et Dieu.
Le péché nous avait
éloignés de Lui ; il y avait séparation
complète entre nous et Lui. Maintenant
Dieu a trouvé moyen d’abolir cette
scission, de manière qu’il n’y ait plus
rien qui nous sépare.
Dieu m’ayant justifié m’associe avec Lui.
Prenez un exemple dans les affaires. Un homme
a trompé la confiance de son protecteur et l’a profondément blessé et
compromis. La faillite du coupable en est la conséquence. Le protecteur
examine les comptes, enregistre les faux... et paie les dettes.
Il pourrait dire : Je paie tes dettes,
mais désormais je n’aurai plus de relations avec toi. Au lieu de cela, il le justifie et le réhabilite
et, pour prouver l’étendue de cette réhabilitation, il l’associe avec lui. Le
coupable de jadis a désormais les mêmes affaires, les mêmes intérêts,
les mêmes relations que celui qu’il avait jadis grièvement offensé. Il n’y a plus aucune différence entre eux, la communion
est complète.
Telle est la grande œuvre que Dieu a faite pour nous :
le résultat de l’œuvre de Christ n’est pas
seulement de nous acquérir le pardon et de
nous justifier, mais de nous réconcilier
avec Dieu, de rétablir les relations que
nous, coupables, nous avions
rompues, de nous donner les mêmes intérêts, les mêmes objets qu’à Dieu lui-même, de nous associer à Lui, dès maintenant et pour l’éternité !
Ces relations ne
pouvaient être rétablies que par Jésus
Christ : « Dieu était en Christ, réconciliant
le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes, et mettant
en nous la parole de la réconciliation » (v. 19). Tel était le caractère de Dieu quand Jésus s’est
présenté au milieu des hommes.
Le monde
n’a pas accepté cette invitation ; au contraire, il s’est débarrassé
de Celui dans lequel Dieu lui-même
était, pour réconcilier le monde avec Lui. — Mais, en son absence, Dieu envoie des ambassadeurs
dans la personne de ses ministres : « Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ — Dieu, pour ainsi dire, exhortant par
notre moyen ; nous supplions pour Christ : Soyez
réconciliés avec Dieu ! » (v. 20).
Cette réconciliation n’est plus à faire, comme quand Dieu
était en Christ, dans ce monde ; elle est faite ; le
fondement en est posé à la croix, où Celui qui n’a pas connu le péché a été fait péché pour nous. Tel est le
message de l’ambassadeur. Vous pouvez venir maintenant en toute
confiance : Soyez réconciliés avec Dieu. Il a fait son
propre Fils péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en Lui ! (Romains 5 v.10-11 ; Colossiens 1 v.21-22).
Si nous avons été
les objets d’un tel amour et d’une telle réconciliation, ne devons-nous pas aller
auprès du monde pour l’annoncer ?
Ce n’est pas seulement
par les apôtres que cette bonne nouvelle a été proclamée dans ce monde ; les évangélistes la publient ; mais souvenons-nous bien que ce service incombe aussi à chacun de nous.
Souvent
Dieu amène sur notre chemin une seule âme pour qu’elle reçoive le
message de la réconciliation.
N’oublions pas que cette âme est destinée à faire partie de notre « couronne de gloire devant notre Seigneur Jésus, à
sa venue »
(1 Thessaloniciens 2 v.19).