Comment un croyant trouve la paix avec Dieu

Ce texte s’inspire d’une méditation parue dans le Messager Evangélique de 1868 intitulé :

Comment on trouve la paix avec Dieu. (Darby J.N)

N.B. : En s’inspirant du texte original, le présent message reprend intégralement la plupart du texte en y intégrant une structure par l’ajout de titres, et en y ajoutant quelques petites explications là où cela s’avère nécessaire, pour beaucoup de lecteurs.

Contenu :

Introduction. 2

L’état de l’âme troublée. 3

La vraie connaissance de la justification par la foi 3

L’instinct de propre justice. 4

Compter sur le secours de Christ ou sur son œuvre ?. 6

Pouvoir se trouver devant Dieu, dans sa présence ! 6

Est-ce Dieu ou moi qui doit accepter l’œuvre de Christ ?. 9

Chercher Christ ou un meilleur état d’âme ?. 11

En paix avec Dieu, apprendre en contemplant Christ 11

Une mesure trop élevée ?. 12

Les devoirs et les affections des enfants de Dieu. 13

Qu'est-ce que la communion ?. 15

Faut-il s’examiner soi-même pour avoir communion ?. 16

Recevant Christ, nous recevons la vie et la rédemption. 18

Christ est le fondement de ma paix avec Dieu. 20

Morts au monde et à toutes choses. 21

Pour le salut : l’œuvre est accomplie, plus une promesse ! 22

En Christ, je connais Dieu et crois en Lui 23

Qu’en est-il de la faiblesse ?. 24

Le mot de la fin. 25

 

Introduction

Il est important de savoir ce qu’est « la paix avec Dieu » ! C’est d’abord cesser d’être ennemi de Dieu, et pour en jouir, le croyant doit avoir la certitude qu’il n’existe plus rien d’hostile de sa part envers Dieu, alors qu’il fait encore l’expérience que sa marche avec Dieu n’est pas toujours ce qu’elle devrait être.   

C’est un sujet qui n’est plus que rarement et même plus du tout abordé et pourtant de la plus haute importance pour le croyant, car sans la vraie jouissance consciente de cette paix avec Dieu, une vraie communion avec Dieu s’en trouvera altérée.

Ce sujet est intimement lié au sujet présenté précédemment et intitulé : « L’Evangile de Dieu ! »

Chaque croyant dès sa nouvelle naissance a dû être confronté à cette question. Certains trouvent assez rapidement la réponse dans la Parole, d’autres après un temps parfois assez long. Un grand nombre n’ont toujours pas trouvé la réponse alors qu’ils se trouvent sur leur lit de mort.

Etant donné la superficialité qui s’implante parmi les croyants, beaucoup esquivent la question, par une « technique d’auto-conviction », ce qui leur donne une fausse paix.

Ce n’est pas que du côté de Dieu, il n’y aurait pas paix, car tous ceux qui sont nés de nouveau sont objectivement au bénéfice de cette paix, mais encore faut-il la trouver subjectivement afin d’en jouir.

D’autres, bien qu’ils soient réellement passés par la nouvelle naissance, s’étant vus perdus, condamnés à la seconde mort à cause des actes de péché commis, ont cru ce que Dieu leur a dit en Jean 3 v.14-16, ayant vu le Fils de l’homme (Le Seigneur Jésus) élevé sur la croix, ont cru en lui, reçoivent la vie éternelle, mais n’ont pas cette assurance liée à la paix avec Dieu. Et ils n’osent pas le dire, de peur d’être mal jugés, de la part de prédicateurs qui n’abordent pas la question, comme si cela ne demandait pas d’aide, alors que c’est un questionnement par lequel tous les vrais croyants doivent passer en vue de jouir de l’heureuse relation de l’enfant de Dieu avec son Père.

C’est peut-être ton cas, toi qui lis cette page, alors ce texte répond exactement à ton besoin !

Ces pages s’inspirent d’un échange entre une âme née de nouveau, mais ne jouissant pas de cette paix, et un serviteur de Dieu (un pasteur dans le sens de la Parole) qui réalisant bien l’état d’incertitude de l’âme, lui apporte graduellement les réponses.

Voici donc la réponse à ce qui l’exerce et que tu gardes dans le secret de ton cœur, et n’as pas reçu de réponse.

Si, contrairement à ce que je suppose, tu jouis réellement de cette paix, tu en jouiras d’autant plus en considérant le sujet, et il te permettra aussi d’aider d’autres à trouver cette paix pour en jouir.

L’état de l’âme troublée

La question à laquelle tu voudrais trouver la réponse est : Comment puis-je trouver la paix avec Dieu ?

Tu ne nies pas ce que dit la Parole en Colossiens 1 v.20 : « … Lui … ayant fait la paix par le sang de sa croix … ». Tu crois cela, mais malgré cela, tu n’as pas la certitude d’avoir cette paix, tu ne l’as pas encore trouvée pour en jouir.

Tu sais également que la Parole dit bien en Romains 5 v.1 : « Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre seigneur Jésus Christ … », mais malgré cela, tu sais aussi que tu n’as pas cette paix !

De fait, tu voudrais avoir cette paix, et il t’arrive quelquefois de penser que tu ne crois pas du tout. D’autre part, tu vois ou tu lis que des croyants sont heureux, jouissant de cette paix avec Dieu et tu te poses la question : comment ce bonheur de l’âme peut-il s’acquérir ?

Je voudrais d’abord te poser une question, ne penses-tu pas que ce serait de la présomption que d'être en paix avec Dieu, d’avoir la certitude de sa faveur et ainsi dans l'assurance de ton propre salut ?

Sans aucun doute, me répondrais-tu, qu’en effet en toi, cette pensée serait de la présomption ; mais tu vois cette paix écrite dans la Parole, et ainsi cela ne peut être que juste. Et de plus, tu rencontres çà et là quelques personnes qui jouissent de la faveur de Dieu, et chez lesquelles on voit que cette jouissance est quelque chose de réel.

Mais ce bonheur, tu ne sais pas comment le trouver.

Quand tu y penses, la détresse s'empare de toi, quoique tu sois soutenu de jour en jour comme d'autres chrétiens ; mais toutes les fois que cette question de la paix avec Dieu dans sa faveur est soulevée, tu sais que tu n'as pas la paix, ni l'assurance que la faveur de Dieu repose sur toi, comme tu vois que d'autres en jouissent.

Tu perçois que c'est là une chose sérieuse, parce que si, « étant justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu », comme disent ceux que tu vois en jouir et comme toi aussi tu le sais !  L’Ecriture le dit, et pourtant tu n'as pas la paix avec Dieu.

Alors, par déduction, tu te poses inévitablement la question : « Comment donc puis-je être justifié ? »

La vraie connaissance de la justification par la foi

Le fait de poser cette question démontre que tu n’as pas la vraie connaissance de la justification par la foi !  

Je ne dis pas que tu n’es pas justifié devant Dieu, mais ta conscience n'est pas en possession de la justification.

Tous les réformateurs ont erronément soutenu que si un homme n’avait pas l’assurance de son propre salut, il n’était pas justifié du tout ! Ce qui est faux, car nous lisons en Actes 13 v.39 : « tout ce dont vous n’avez pu être justifiés par la loi de Moïse, quiconque croit est justifié par lui. »

Ainsi, sans aucune restriction, quiconque croit au Fils de Dieu est, aux yeux de Dieu, justifié de tout, c-à-d de toutes choses !

Cette absence de la vraie connaissance de la justification par la foi, est une expérience que fait chaque croyant après la nouvelle naissance, jusqu’à ce que l’âme comprenne la valeur de l’œuvre de Christ. Aussi longtemps qu’elle ne la comprend pas, elle n'a pas dans sa propre âme la conscience d'être justifiée ! Si l’âme est sincère, comme sans doute tu l’es, elle ne peut pas avoir la paix ; elle n'aura jamais non plus de paix stable et fermement établie jusqu'à ce qu'elle sache, non seulement que Christ mourut pour elle, mais aussi qu'elle est en Christ.

N.B. : Dans cet état, l’âme a compris ce que Christ a fait pour elle à la croix, mais elle n’a pas encore compris ce que Christ a fait en elle, et que de ce fait elle est en Christ !

Vouloir seulement réussir à te maintenir, jour après jour, sans déchoir complètement, comme tu veux le faire, est quelque chose de faux et de creux ! Un jour ou l'autre, tu failliras, ce qui devient souvent une cause d'angoisse au lit de mort.

Le caractère de l'activité chrétienne est ainsi complètement faussé : on en fait un travail, une sorte de moyen pour arriver au bonheur, au lieu qu'elle soit une œuvre accomplie dans la puissance de l'Esprit, par une âme qui est en paix avec Dieu.

Si une personne est réellement sérieuse, marchant avec Dieu, elle ne peut avoir un vrai repos d'esprit avant qu'elle ait la paix avec Dieu, et plus les exercices par lesquels elle passe sont profonds, mieux cela vaut.

Mais Dieu « a fait la paix par le sang de la croix » (Colossiens 1 v.20).

Tous ces exercices ne font qu'amener les mauvaises herbes à la surface, comme quand on laboure un champ et qu'on le herse ; ils sont utiles dans ce sens et nécessaires ; mais ils ne sont pas la moisson que produit la foi en l'œuvre accomplie de Christ.

L'œuvre de Christ est achevée : « il a été manifesté une fois pour l'abolition du péché par son sacrifice. » (Hébreux 9 v.26) ; il a « achevé l'œuvre que le Père lui avait donnée à faire » (Jean 17 v.4). Cette œuvre qui ôte notre péché est complète et acceptée de Dieu. Si tu viens à Dieu par Lui, et si tes péchés ne sont pas tous complètement et pour toujours ôtés, par l'œuvre qu'il a accomplie, ils ne pourront jamais l'être, car Christ ne peut pas mourir une seconde fois ; et tous tes péchés sont ôtés par le « seul sacrifice » ; autrement, comme dit l'apôtre, au chapitre 9 de l'épître aux Hébreux : « il aurait fallu qu'il souffrit plusieurs fois ».

Tu vois maintenant que l’œuvre qui ôte notre péché, est une œuvre parfaite et achevée, accomplie une fois pour toutes.

L’instinct de propre justice

Alors de quoi as-tu encore besoin pour avoir la paix avec Dieu ? N’est-ce pas ce que tu voudrais comprendre clairement ?

Avant de parler de ton état et de tes difficultés, il est important que nous ayons l’œuvre elle-même très clairement devant les yeux de nos entendements !

Une première question : QUI a fait cette œuvre ?

Tu réponds sans hésitation : c’est Christ.

La question suivante : quelle part as-tu prise à son achèvement ?

Tu réponds sans hésitation : aucune.

Ce qui est parfaitement vrai, à moins que ce ne soit par tes péchés.

La question suivante : à quel état de ton âme l'œuvre s'applique-t-elle ? à un état de piété ou d'impiété ?

Ici, tu réponds par une question : Ne faut-il donc pas être saint ?

Bien sûr que oui !  Car nous lisons en Hébreux 12 v.14 que « sans la sainteté nul ne verra le Seigneur » !

Cette question révèle ton état et les grandes difficultés que tu rencontres.

Tu vois avec quelle promptitude, et avec quel instinct de propre justice, tu portes tes regards de l'œuvre de Christ sur ta propre sainteté, sur ce que tu es !

C’est une chose extraordinaire de voir à quel point est ancrée dans l’homme cette résistance à tout ce qui ne fait aucun cas de lui et de la bonne opinion qu'il a de lui-même.

Néanmoins, ce désire de sainteté que tu as est bien le désir du nouvel homme !

Si tu étais indifférent à cet égard, je devrais alors chercher à réveiller ta conscience ! Mais non pas pour te parler de paix, mais plutôt, de détruire cette fausse paix qui endurcit ta conscience ! (*)

(*) Comme c’est le cas de l’âme dont l’état du cœur est décrit dans la parabole du semeur par la terre rocailleuse ou le terrain parsemé d’épines. Cette âme résiste travail de Saint Esprit et refuse d’accepter que sa fin est la seconde mort !

Mais ce n’est pas ton cas, nous recherchons ici comment une âme troublée peut trouver la paix.

Tu ne peux dès lors qu’être entièrement d’accord avec ceci : tu reconnais être d’une certaine indifférence quant à ton regard de l’œuvre de Christ, ce qui non seulement te désole mais te trouble ! Mais tu n’as pas la paix, et tu donnerais tout pour l’avoir !

Sans aucun doute, cette indifférence retarde pour toi le moment où tu jouiras de la paix ! Mais, nous devons tous apprendre humblement ce que nous sommes ! Ah ! que d'âmes poursuivent avec ardeur le misérable gain de quelques pièces d'or !

Mais la dernière question n’a pas été répondue !

Cette œuvre de Christ s'applique-t-elle simplement à ton impiété, ou à ta piété, ou à un état amélioré, tout au moins ?

Sans le moindre doute, tu reconnais qu’elle s’applique à ton état d’impiété !

C’est parfaitement vrai, mais alors tu dois admettre qu’elle ne s’applique pas à ta sainteté (encor faut-il que tu en aies une), ni même à un état amélioré !

Tu reconnaîtras cependant que c’est un meilleur état d’âme que tu attends d’avoir, pour avoir la paix !

C’est là justement l’erreur que tu commets ! Tu es sur la mauvaise voie !

Parce que ce par quoi Christ (« le sang de sa croix ») « a fait la paix » (Colossiens 1 v.20) s'applique bien à ton état d'impiété.

Ainsi le désir que tu as est juste, mais tu mets la charrue devant les bœufs : tu cherches la sainteté pour avoir Christ, au lieu de chercher à avoir Christ pour avoir la sainteté.

Tu vois, tu inverses cause et effet !

Compter sur le secours de Christ ou sur son œuvre ?

Alors tu te dis espérer le secours de Christ pour arriver à la sainteté.

Je ne mets pas en doute ce désire réel, mais tu comptes sur son secours et non pas sur son œuvre, par laquelle il a répandu son sang pour justement faire la paix, comme nous le lisons en Colossiens 1 v.20 !

Nous avons besoin de justice, non pas de secours !

Le secours de Christ nous est indispensable à chaque instant, quand nous sommes justifiés et avant même que nous le soyons, Christ est l'auteur de toute bonne pensée en nous ! Mais cela n'est pas la paix, ni l'effusion du sang de Christ, ni la justice.

Toutefois cette recherche de la sainteté n'est pas sans fruit, malgré tout, parce qu'elle t’amène à découvrir que tu ne peux pas par cette voie trouver ce que tu cherches, à savoir la paix avec Dieu !

Tu n'arriveras jamais ainsi à la sainteté, ni à la paix par celle-ci.

Mais en faisant la découverte que tu es sur une fausse voie, et que quand le vouloir pour faire le bien est avec toi, tu ne trouves pas le moyen de l’accomplir, tu seras alors amené, par la grâce, sachant alors qu'il n'y a point de bien en toi, à ce qui donne la paix, savoir à l'œuvre de Christ, et non à ton état, ni à l'œuvre de la grâce en toi.

C’est Dieu qui opère cette œuvre de la grâce en nous ; mais non pour que nous la regardions comme le chemin de la paix, mais afin que par la grâce et en dehors de nous-mêmes, simplement et entièrement, nous regardions à l'œuvre de Christ et à son acceptation devant Dieu.

Pouvoir se trouver devant Dieu, dans sa présence !

Arrivé à ce point, une question : où en es-tu devant Dieu ?

Devant cette question, tu ne sais pas que répondre et c’est bien cela qui t’inquiète.

A la question « es-tu perdu ? », tu réponds « j’espère que non ! »

Tu sais que par nature nous sommes tous perdus, car tu lis : « … vous, lorsque vous étiez morts dans vos fautes et dans vos péchés, (dans lesquels vous avez marché autrefois, selon le train de ce monde, selon le chef de l’autorité de l’air, de l’esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance ; parmi lesquels, nous aussi, nous avons tous conversé autrefois dans les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et des pensées ; et nous étions par nature des enfants de colère, comme aussi les autres » (Ephésiens 2 v.1-3)

Car tu espères qu’il y a une œuvre de grâce en toi, bien que tu en doutes quelques fois !

Suppose maintenant que tu te trouves devant Dieu, et que la question de ta position devant Lui doit être tranchée.

Où en serais-tu, si cette question devait être décidée sur base de tes œuvres, comme aussi elle doit l’être en jugement ? Aurais-tu confiance ?

De fait, tu espères que tout irait bien, mais tu ne pourrais pas t’empêcher de croire qu’il y aura bien une œuvre de grâce en toi ; sans pour autant ne pas pouvoir penser sans crainte au jugement !

Moi aussi, j'ai la confiance qu'il y a une œuvre de la grâce en toi. Mais ce dont tu as besoin avant tout, c'est de te trouver dans la présence de Dieu ; et d'avoir conscience que tu es tout simplement perdu, si Dieu entre en jugement avec toi (car si Dieu entre en jugement, il juge en justice ton état et tes œuvres).

Tu es pécheur, et

un pécheur ne peut absolument pas subsister devant Dieu en jugement.

Ce n'est pas du secours qu'il te faut ici, pour pouvoir être réellement dans la présence de Dieu, mais de la justice, et cette justice, tu ne l'as pas trouvée ! Tu ne l’as pas perçue quant à ta foi et à ta conscience personnelles, par lesquelles et dans lesquelles nous la possédons.

C’est la justice de Dieu qu’il nous faut, car nous n'avons pas de justice, et ne pouvons en trouver d'autre que celle de Dieu qui seule peut suffire.

Ce n'est pas non plus l'œuvre de la grâce en nous qui produit cette justice.

La justice de Dieu est par la foi, par le moyen de l'œuvre de Christ, et en lui nous la possédons ; par lui, Dieu justifie l'impie.

Voyons l'histoire du fils prodigue :

Il y avait une œuvre de Dieu en lui ; il rentra en lui-même ; il se vit périssant et se leva pour s'en aller vers son père. En se mettant en route, il reconnaît ses péchés, ajoutant : « Traite-moi comme l'un de tes mercenaires ». Il y avait là chez le prodigue de la droiture, un sentiment de la bonté de Dieu et un sentiment du péché ; et il tirait des conclusions au sujet de ce qu'il pouvait espérer quand il rencontrerait son père : il en est de même de toi. Le prodigue avait ce que le monde chrétien appelle « humilité et une humble espérance » ; il raisonnait et tirait des conclusions exactement comme tu fais, ce qui prouvait quoi ? C'est qu'il n'avait jamais rencontré son père. Il n'aurait pas pu raisonner sur la manière dont il serait reçu par son père quand il le rencontrerait, ne l’ayant jamais rencontré. La position du prodigue est celle de quelqu'un qui ne s'est jamais trouvé devant Dieu, bien que Dieu ait opéré en lui.

Quand il rencontra son père, il n'est question en aucune manière pour lui d'être traité comme « un mercenaire ». Il y a de sa part pleine confession de son péché ; et l'expérience qu'il a faite précédemment l'amène dans ses haillons auprès de son père, dans ses péchés (non pas les aimant, mais dans ses péchés et confessant ses péchés). L'effet du travail intérieur par lequel il a passé, c'est que, maintenant, il se trouve devant Dieu, quant à sa conscience, dans ses péchés ; et c'est là tout ; et son père était à son cou, le couvrant de baisers — (la grâce régnait) — et la plus belle robe devenait son partage, Christ, la justice de Dieu, qu'aucun progrès ne lui avait procurée et dont il ne possédait rien auparavant. C'était une chose nouvelle, qui lui est conférée.

Quand nous sommes dans la présence de Dieu, nous avons besoin de Christ non pas de progrès ; de justice et de justification par Lui, non pas d'aide ou d'amélioration.

Dieu est venu à notre aide, par le sacrifice de la croix, autrement nous n'aurions pas pu nous trouver là.

Il y a eu progrès, mais le progrès a été de nous amener dans la présence de Dieu, non de juger du progrès et d'espérer à cause de ce progrès, mais de juger du péché devant Dieu, de reconnaître que Dieu ne peut pas en admettre devant Lui, et de trouver Christ, notre acceptation parfaite devant lui, au lieu de nous-mêmes, — Christ qui a porté nos péchés, Christ qui est notre justice, parfaite, absolue et éternelle.

Ce n'est pas en regardant à nos progrès que nous trouvons la paix : si cela était, il faudrait dire : « Etant donc justifiés par l'expérience, nous avons la paix avec Dieu » ; mais la Parole de Dieu parle autrement !

Le vrai progrès, à cet égard, c'est que, comme des pécheurs complètement perdus, confessant nos péchés, et reconnaissant que « en nous, c'est-à-dire, en notre chair, il n'habite aucun bien », nous soyons amenés dans la présence de Dieu, ayant ainsi la conscience que nous sommes perdus, comme fait actuel.

La question n'est pas de savoir ce que nous serons, ou comment nous serons jugés au jour du jugement, mais de reconnaître ce que nous sommes, nos péchés actuels et notre nature pécheresse qui font le vrai tourment d'une âme droite, et de recevoir Christ au lieu et place de ces choses, « la plus belle robe », au lieu de nos « haillons », alors que nous nous trouvons en la présence de Dieu dans ces haillons.

Nous avons trouvé Christ et cru en lui, Il a été la propitiation pour nos péchés, les portant en son propre corps sur le bois ; et ayant Christ, il est notre justice ; Dieu a condamné le péché en la chair, alors que Christ a été fait un sacrifice pour le péché (Romains 8 v.3), et nous ne sommes pas « dans la chair », mais « en Christ ».

Au lieu d'Adam et de ses péchés, c'est-à-dire au lieu de nous-mêmes, nous avons Christ et la valeur de son œuvre. Cela est vrai de quiconque croit en Christ et vient à Dieu par lui.

Si nous étions aussi simples que l'Ecriture, nous verrions cela en un instant ; mais nous ne sommes pas simples, et il faut que nous soyons guéris de la propre justice de nos cœurs.

Il faut aussi que, comme des pécheurs devant Dieu, nous découvrions que Dieu :

®        dans son amour, s'est occupé de la question de nos péchés et de notre mauvaise nature.

®        a anticipé le jour du jugement, et réglé la question du péché pour tous ceux qui viennent à lui par Christ, « une fois pour toutes », et « pour toujours » sur la croix. (*)

®        a jugé les péchés pour lesquels j'aurais eu à répondre au jour du jugement, et les a jugés en les ôtant selon sa justice et que là, la forme la plus complète de notre péché en la chair contre Dieu, c'est-à-dire notre inimitié contre lui, a rencontré Dieu occupé du péché, en grâce pour nous, mais en jugement contre le péché.

(*) Parlant du Seigneur Jésus : « (puisque dans ce cas il aurait fallu qu’il souffrît plusieurs fois depuis la fondation du monde) ; mais maintenant, en la consommation des siècles, il a été manifesté une fois pour l’abolition du péché par son sacrifice. » (Hébreux 9 v.26)

« Car la loi … ne peut jamais, par les mêmes sacrifices que l’on offre continuellement chaque année, rendre parfaits ceux qui s’approchent.  Autrement n’eussent-ils pas cessé d’être offerts, puisque ceux qui rendent le culte, étant une fois purifiés, n’auraient plus eu aucune conscience de péchés ? … ces sacrifices, chaque année, un acte remémoratif de péchés. Car il est impossible que le sang de taureaux et de boucs ôte les péchés. C’est pourquoi, en entrant dans le monde, il dit : ‘Tu n’as pas voulu de sacrifice ni d’offrande, mais tu m’as formé un corps. Tu n’as pas pris plaisir aux holocaustes ni aux sacrifices pour le péché ; alors j’ai dit : Voici, je viens, — il est écrit de moi dans le rouleau du livre — pour faire, ô Dieu, ta volonté’. … alors il dit : ‘Voici, je viens pour faire ta volonté’. Il ôte le premier afin d’établir le second. C’est par cette volonté que nous avons été sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus Christ [faite] une fois pour toutes. …  tout sacrificateur … offrant souvent les mêmes sacrifices qui ne peuvent jamais ôter les péchés ; mais celui-ci, ayant offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu, … Car, par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés. Et l’Esprit Saint aussi nous en rend témoignage … ‘Et je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités’ … là où il y a rémission de ces choses, il n’y a plus d’offrande pour le péché. » (Hébreux 10 v.1-18)

Le péché et Dieu se sont rencontrés à la croix, quand Christ fut fait péché pour nous ; et par la mort de Christ, nous sommes morts au péché et sommes le fruit du travail de son âme devant Dieu. Il porta les péchés de plusieurs, et apparut pour ôter le péché ; il a glorifié Dieu à l'égard du péché en justice dans cette heure solennelle. Il prit sur lui ce que moi j'avais mérité ; et moi je reçois le fruit de ce que lui a fait.

Pratiquement, je viens à Dieu comme Abel, avec ce sacrifice dans ma main (*).

(*) « Par la foi, Abel offrit à Dieu un plus excellent sacrifice que Caïn, et par ce sacrifice il a reçu le témoignage d’être juste, Dieu rendant témoignage à ses dons ; et par lui, étant mort, il parle encore. » (Hébreux 11 v.4)

Dieu est obligé d'en reconnaître la valeur ! J'ai de sa part le témoignage que je suis juste : le témoignage est rendu à mes dons [Christ] ! Je suis reçu selon la valeur du sacrifice de Christ, devant Dieu.

M'approcher avec ce sacrifice, c'est me confesser justement exclu en moi-même, non pas amélioré dans mon état.

Je viens à Dieu avec Christ dans ma main, pour ainsi dire, avec Christ « mon agneau immolé » ; et le témoignage est rendu à mon don. Dieu regarde au sacrifice quand je m'approche ainsi par Christ. Il ne regarde pas à ce que je suis, moi, qui, quand je viens à lui par ce chemin, confesse que je suis un pécheur et rien qu'un pécheur, par tout ce que je suis personnellement, exclu de la présence de Dieu.

Est-ce Dieu ou moi qui doit accepter l’œuvre de Christ ?

Alors tu te poses certainement la question de savoir si c’est toi qui dois accepter Christ !

De fait tu te poses la mauvaise question, ce qui met en évidence à quel point le « moi » vient se faufiler au milieu des témoignages les plus précieux des voies de Dieu en grâce envers nous !

Je viens de te dire : « Voici Christ (l’Agneau de Dieu) de la part de Dieu pour toi ! ». Et tu te poses la question : « Ne faut-il pas que moi je … » !

Il ne s’agit pas de te condamner si tu réagis de cette manière, car cette réaction n’est pas étonnante, car la nature humaine est ainsi faite ! C’est ma nature, car dans la chair : en « moi », il n'y a pas de bien.

Mais si je te posais la question « ne serais-tu pas heureux d’avoir Christ ? », je ne doute nullement que tu me répondrais par affirmative !

Ainsi, la vraie question pour toi n'est pas de savoir si, toi, tu l'acceptes, mais si, devant ta détresse de perdition, Dieu t’a réellement présenté Christ, Agneau de Dieu, ainsi que la vie éternelle en lui. (*)

(*) En réponse à l’âme désespérée devant l’angoisse de devoir subir la seconde mort, Dieu lui dit : « Car comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3 v.14-16)  

Une âme simple dirait : « Je l'accepte », trop reconnaissante de le posséder ! Mais comme aucun de nous est simple, il est nécessaire d’aborder ce point !

Si tu avais gravement offensé une personne, et qu’un de tes amis cherche à offrir à la personne offensée ce qui pourrait la satisfaire. Qui devrait accepter ce qui est offert ? Toi ou la personne offensée ?

Sans aucune hésitation et avec bon sens, tu répondrais : la personne offensée. Ainsi il en va de même quant à nos péchés !

C’est Dieu qui a été offensé par nos péchés, c’est donc Dieu qui doit accepter ce qui est offert pour satisfaire sa justice ! Ce n’est donc pas toi !

Donc la question est : « Dieu a-t-Il été satisfait par le sacrifice de Christ, l’Agneau de Dieu ? »

Alors en ce qui te concerne, la question est : « crois-tu que Dieu a accepté ce sacrifice pour répondre à l’offense de tes péchés ? »

Il n’y a pas de doute que tu le crois !

Et si je te posais la question de savoir si tu es satisfait, tu me répondrais que tu vois maintenant. Christ a fait l'œuvre tout entière, et Dieu l'a acceptée, et il ne peut plus y avoir de question quant à ta culpabilité ou à ta justice. Christ est, pour toi, ta justice devant Dieu. C'est merveilleux, et pourtant si simple ! Mais pourquoi ne le voyais-tu pas ? C’est parce que tu étais aveugle !

La foi en l'œuvre de Christ, ce n'est pas l’acceptation par nous-même de cette œuvre, quelque joyeuse qu'elle soit ; c'est la foi que Dieu a accepté l'œuvre. Tu n'as dès lors plus besoin d’avoir des doutes et de chercher à savoir si tu crois. L'objet, Christ, est devant ton âme, elle le voit. Car ce que Dieu a révélé est connu en le voyant ainsi par la foi (*). Tu es sûr de cela, non à partir ton propre état, de la même manière que tu vois la lampe devant toi et tu le sais, non parce que tu connais l'état de ton œil ; mais tu connais l'état de ton œil en voyant la lampe. Ainsi tu te dis : que j'étais aveugle ! Mais il en est toujours ainsi pour nous tous !

(*) « ‘Ce que l’œil n’a pas vu, et que l’oreille n’a pas entendu, et qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment’ — mais Dieu nous l’a révélée par son Esprit ; car l’Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu. » (1 Corinthiens 2 v.9-10)

Chercher Christ ou un meilleur état d’âme ?

La question suivante est : « cherches-tu Christ ou de la sainteté en toi-même et un meilleur état d’âme ? »

Comme c’est le cas de beaucoup de chrétiens, c’est la sainteté et aussi un meilleur état d’âme que tu recherches !

Il n’est dès lors pas étonnant que tu n’aies pas Christ pour objectif !

Or chercher Christ, c’est justement ce que Dieu appelle « se soumettre à la justice de Dieu » (*), c’est trouver une justice qui n'est ni de nous, ni en nous-mêmes, mais trouver Christ devant Dieu, notre volonté orgueilleuse se soumettant, par la grâce, à être sauvée par ce qui n'est ni de nous, ni en nous-mêmes. C'est Christ au lieu du moi, Christ au lieu de notre position dans la chair !

(*) Car nous lisons dans la Parole : « … ignorant la justice de Dieu et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu. » (Romains 10 v.3)

Ainsi si tu avais pu trouver la paix de la manière dont tu la cherches, en recherchant la sainteté et un meilleur état d’âme, tu reconnaîtras facilement que c’est de toi-même que tu serais satisfait !

Quel en serait le résultat ? : Rien de réel, rien de tangible pour la foi !

Tu aurais alors exclu Christ, tout au plus en faire une aide, mais bien l’exclure comme justice et comme paix !

Comme il est impossible qu’une âme droite, vraiment enseignée de Dieu, puisse être satisfaite d’elle-même, bien que se confiant dans l’amour, si elle marche avec Dieu, elle reste pendant plusieurs années, sans paix, jusqu'à ce qu'elle se soumette à la justice de Dieu !

En paix avec Dieu, apprendre en contemplant Christ

J’attirerai ton attention sur un autre point important : l’âme jouissant de la paix avec Dieu, peut désormais contempler Christ et ainsi apprendre !

Non seulement Christ a porté nos péchés, est mort au péché, et a terminé toute l'histoire du vieil homme dans la mort pour ceux qui croient, ceux-ci ayant été crucifiés avec lui. Mais Christ a glorifié Dieu dans cette œuvre (*) et il a ainsi obtenu une place pour l'homme dans la gloire de Dieu ; et une place d'acceptation présente positive, selon la nature et la faveur de Dieu que Christ a glorifié : c'est là notre place devant Dieu.

(*) « … si je suis élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi-même. » (Jean 12 v.32) « Moi, je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire ; et maintenant glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût. » (Jean 17 v.4-5)

 

Non seulement le vieil homme et ses péchés sont ôtés de devant Dieu, mais nous sommes en Christ devant Dieu ; et nous en avons la conscience par le Saint Esprit qui nous a été donné (*).

(*) « … moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, pour être avec vous éternellement, l’Esprit de vérité … vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure avec vous, et qu’il sera en vous … vous connaîtrez que moi je suis en mon Père, et vous en moi et moi en vous. » (Jean 14: 16-20)

Nous sommes acceptés dans le Bien-aimé ; la faveur de Dieu repose sur nous comme sur lui. Ainsi aussi, il demeure en nous ; et ceci conduit à la vraie sainteté pratique.

Nous sommes sanctifiés, mis à part pour Dieu par son sang ; mais nous le sommes en possédant sa vie ou lui-même comme notre vie.

Le Saint Esprit et Lui-même deviennent la mesure de notre marche et de notre relation avec Dieu.

Nous ne sommes pas à nous-mêmes, mais nous sommes achetés à prix, et rien d'incompatible avec le sang de Christ et la valeur et la puissance de ce sang dans nos cœurs ne sied à un chrétien.

L'Ancien Testament déjà nous le montre dans des figures d'une grande beauté. Quand un lépreux avait été rendu net, non seulement un sacrifice était offert, mais le sang était mis sur le lobe de son oreille, sur son pouce et sur son orteil (1*). Chaque pensée, chaque acte, tout ce qui dans notre marche ne peut supporter l'épreuve de ce sang, est exclu des pensées et de la marche du chrétien. Combien celui-ci est content d'être affranchi de ce monde et du corps du péché, pratiquement, et d'avoir ce sang précieux pour motif, mesure et garantie de cet affranchissement ; combien il est heureux de ce que tout ce qui contriste le Saint Esprit de Dieu, par lequel nous sommes scellés quand nous sommes ainsi aspergés, ne convienne pas à un chrétien, puisque cet Esprit habite en lui. Et ce sang précieux et l'amour que Christ montra en le versant, deviennent le motif, et le Saint Esprit la puissance de dévouement et d'amour pour ceux qui marchent comme Christ a marché. Si nous sommes en Christ, Christ est en nous ; et nous le savons par le Consolateur qui a été donné ; et nous sommes l'épître de Christ dans ce monde : la vie de Jésus doit être manifestée dans notre corps mortel (2*).

(1*) « … le sacrificateur prendra du sang du sacrifice pour le délit, et le sacrificateur le mettra sur le lobe de l’oreille droite de celui qui doit être purifié, et sur le pouce de sa main droite, et sur le gros orteil de son pied droit. » (Lévitique 14 v.14)

(2*) « … vous êtes manifestés comme étant la lettre de Christ écrite non avec de l’encre, mais par l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur les tables de chair du cœur. » (2 Corinthiens 3 v.2-3) « … portant toujours partout dans le corps la mort de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps. »  (2 Corinthiens 4 v.10)

Une mesure trop élevée ?

Tu trouveras sans doute cette mesure bien élevée et difficile à atteindre.

Mais, c’est simplement la mesure que donne l'Ecriture :

« Celui qui dit demeurer en lui, doit lui-même aussi marcher comme lui a marché. » (1 Jean 2 v.6).

Dieu lui-même est placé devant nous comme le modèle que nous avons à suivre, Christ étant l'expression de ce qui est divin, dans un homme :

« Soyez donc imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants, et marchez dans l'amour, comme aussi le Christ nous a aimés, et s'est donné lui-même pour nous comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur » (Ephésiens 5 v.1, 2).

Et il n'y a pas de limites ici :

« Par ceci nous avons connu l’amour, c’est que lui a laissé sa vie pour nous ; et nous, nous devons laisser nos vies pour les frères. » (1 Jean 3 v.16).

« … car vous étiez autrefois ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur ; marchez comme des enfants de lumière» (Ephésiens 5 v.8).

Tu auras certainement remarqué qu’il n’y a rien qui ait un caractère légal ! Ce qui veut dire qu’il n’y a absolument rien, aucune règle, aussi bonne soit-elle, que nous devrions chercher à suivre pour nous mettre en règle avec Dieu.

Beaucoup de personnes pensent que la pleine grâce et l'assurance du salut nous laisseraient libres d'agir comme bon nous semble ; que, si nous sommes complètement sauvés, il n’y a plus besoin de motifs pour agir, pas plus que d’œuvres quelconques ! C'est là un principe affreux !!

Selon ce principe nous n’aurions donc pour seul motif d’agir que celui « d’obtenir le salut » ? Nous n’aurions alors rien d’autres qu’un joug légal et des obligations légales ? Une fois sauvés, tout motif d'action aurait disparu ! Mais les anges n’ont-ils pas de motifs pour agir ?

Mais, jamais nous ne nous tromperions aussi grossièrement dans les affaires humaines ! Que dirais-tu de quelqu’un qui t’affirmerait que les enfants d'un homme n'ont pas de devoirs envers lui pour la raison qu'ils sont certainement et toujours ses enfants ? Tu lui rétorquerais sans aucun doute que au contraire, ils ont certainement et toujours des devoirs envers lui, parce qu'ils sont certainement et toujours ses enfants, et que s'ils ne l'étaient pas, les devoirs cesseraient !       

Les devoirs et les affections des enfants de Dieu

Tu n’avais peut-être jamais pensé à ce que nous venons de considérer à la fin de paragraphe précédent. Mais une chose te semble étrange, et tu voudrais alors me poser la question : « Mais voudrais-tu dire que pourtant nous ne serions sous aucune obligation avant d’être enfant de Dieu ? »

Non, ce n’est pas cela que j’ai voulu dire. Mais nous n’étions pas sous cette obligation-là ! Car tu ne peux pas être sous l'obligation de vivre comme un chrétien jusqu'à ce que tu sois devenu chrétien !

Avant d’être nés de nouveau, nous étions cependant sous l'obligation de vivre comme des hommes devraient vivre, comme des hommes dans la chair devant Dieu ; et dans ce cadre, la loi qui dit « tu ne convoiteras pas » en était la parfaite mesure. Mais, sur ce terrain, nous étions entièrement perdus, comme nous l'avons vu plus haut !

Mais maintenant, comme nous le rappelle la Parole :

« … vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le christ Jésus. » (Galates 3 v.26)

Ainsi maintenant, nous sommes complètement sauvés, nous qui, par la grâce, croyons ; et nous sommes tous enfants de Dieu par la foi dans le Christ Jésus !

Nos devoirs sont désormais les devoirs des enfants de Dieu.

Les devoirs et les affections légitimes découlent toujours des relations dans lesquelles nous nous trouvons, et la conscience de la relation est le principe et le caractère du devoir !

Notons bien que notre oubli de la relation ne change pas l'obligation.

L'Ecriture parle toujours ainsi :

« Soyez donc imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants, … » (Ephésiens 5 v.1)

« Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de longanimité, … » (Colossiens 3 v.12)

Les affections et les devoirs légitimes découlent de la position que nous occupons déjà, et ne sont jamais le moyen d'y arriver.

Nous jouissons de la position quand nous y marchons ; ou plutôt nous jouissons de la lumière et de la faveur de Dieu, de la communion avec lui dans la position qui est devenue notre partage.

Mais, notes le bien, les manques de fidélité n'amènent pas à douter de la relation ; mais, parce que nous sommes dans la relation, ils nous amènent à nous juger nous-mêmes pour le manque d'accord, qu'il y a entre notre marche et cette relation.

L'intercession de Christ trouve ici sa place, ainsi que d'autres vérités dont, malgré toute leur importance, nous ne pouvons pas nous en occuper ici, et ce qui allongerait le texte. (Voir Romains 8 v.24 ; 1 Jean 2 v.1-2 ; Hébreux 2 v.17-18 ; Hébreux 4 : v.14-16)

Remarque cependant, que l'intercession n'est pas le moyen d'obtenir la justice pour nous, mais qu'elle est fondée sur la justice et sur ce que Christ a fait la propitiation pour nos péchés. Nous n'allons pas non plus à Christ pour qu'il intercède pour nous, mais il intercède parce que nous avons péché. Christ avait prié pour Pierre avant même que Pierre eut commis le péché, et il avait demandé précisément ce dont Pierre avait besoin ; il n'a pas demandé que Pierre ne fût pas criblé, car Pierre en avait besoin ; mais il a prié pour que sa foi ne défaillit pas quand il serait criblé. Oh ! si nous savions nous confier en lui ! Regarde comment, du milieu de ses ennemis, il regarde Pierre au moment convenable pour briser son cœur !

Ainsi tu t’aperçois combien tout est simple quand nous nous en tenons à l'Ecriture, et comme elle change toutes les pensées que nous avons de Dieu ! On se trouve dans un état tout à fait nouveau !

Ceci nous amène à deux autres points sur lesquels ton attention doit être attirée.

Nous avons considéré l'œuvre de Christ comme satisfaisant, bien plus comme glorifiant Dieu, parce que nous avions à apprendre comment on trouve la justice. Mais il faut nous rappeler que c'est l'amour souverain de Dieu qui a donné Christ, et le même amour dans lequel il s'est offert lui-même pour nous.

1.   Ce n'est pas pour nous que règne la justice ; la justice régnera après que nous aurons été enlevés de la terre (1*), quand le jugement s'unira à la justice (2*), quand Dieu viendra pour juger la terre.

(1*) 1 Thessaloniciens 4 v.16-18

(2*) « … le jugement retournera à la justice, et tous ceux qui sont droits de cœur le suivront. » (Psaume 94 v.15)

2.   Mais pour nous la grâce règne, la souveraine bonté, Dieu lui-même, par la justice, — une justice divine, nous l'avons vu, qui nous donne une place dans la gloire, dans la présence de Dieu, selon l'acceptation de Christ, et semblables à lui.

C'est la grâce souveraine qui donne à un pécheur cette position glorieuse avec le Fils de Dieu, le rendant conforme à son image (1*). Toutefois, c'est la justice ; car le sang et l'œuvre de Christ ont droit à une telle place, et la réclament, comme nous le voyons aux chapitre 13 et 17 de l'évangile de Jean. Et maintenant, nous pouvons nous glorifier en Dieu lui-même, par notre Seigneur Jésus Christ (2*). Nous le connaissons comme étant amour, et cet amour comme la somme de toute notre joie et de tout notre bonheur, toutefois en justice en Christ : car nous sommes faits justice de Dieu en lui. Nous connaissons Dieu en amour, et nous sommes réconciliés avec lui. C'est une position bienheureuse, une position de saintes affections et de paisible repos. Nous avons communion avec le Père et avec son Fils Jésus Christ.

(1*) « Car ceux qu’il a préconnus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, … »    (Romains 8 v.29)

(2*) « … mais aussi nous nous glorifions en Dieu par notre seigneur Jésus Christ … » (Romains 5 v.11)

Qu'est-ce que la communion ?

Comme tu le penses, avoir communion c’est avoir des pensées, des joies et des sentiments communs avec le Père et le Fils :

« Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de la vie (et la vie a été manifestée ; et nous avons vu, et nous déclarons, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée) ; ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, afin que vous aussi vous ayez communion avec nous : or notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ. Et nous vous écrivons ces choses, afin que votre joie soit accomplie» (1 Jean 1 v.1-4)

Tu trouves cela merveilleux, tout en ayant de la peine à le réaliser pleinement.

Voici ce que nous avons à chercher :

« C’est pour cela que je fléchis mes genoux devant le Père … de sorte que le Christ habite, par la foi, dans vos cœurs, et que vous soyez enracinés et fondés dans l’amour ; afin que vous soyez capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur et la longueur, et la profondeur et la hauteur, — et de connaître l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance ; afin que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu. Or, à celui qui peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons, selon la puissance qui opère en nous, à lui gloire dans l’assemblée dans le christ Jésus, pour toutes les générations du siècle des siècles ! Amen. » (Ephésiens 3 v.14-21)

Toutefois, si le Saint Esprit, qui habite en nous, est la source de nos pensées, de nos joies et de nos sentiments, ces pensées et ces joies ne peuvent pas, quoique nous soyons de pauvres et faibles créatures, discorder avec celles du Père et du Fils.

Le cœur du chrétien ne trouve-t-il pas ses délices en Christ, dans ses paroles, dans son obéissance, dans sa sainteté, dans son sacrifice de lui-même à la volonté du Père ? Le Père aussi ne trouve-t-il pas là ses délices ?

Nous, sans doute, nous le faisons, pauvrement et faiblement, Lui parfaitement ; mais l'objet est le même et pour nous et pour le Père : Christ est choisi de Dieu, et précieux ; et à ceux qui croient, il est précieux (*).

(*) « … désirez ardemment … le pur lait intellectuel … afin que vous croissiez par lui à salut, si toutefois vous avez goûté que le Seigneur est bon ; duquel vous approchant comme d’une pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse auprès de Dieu, vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, êtes édifiés une maison spirituelle, une sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ. … C’est donc pour vous qui croyez, qu’elle a ce prix » (1 Pierre 2 v.2-7)

Ce dont nous parlons ici est une affaire de notre vie de tous les jours, et à laquelle, tout comme moi, tu as à veiller incessamment ; mais tu dois comprendre que ce qui vient du Saint Esprit doit rendre conforme à la pensée du Père et du Fils.

Tu trouveras sans doute que cela te paraît maintenant évident, tout en restant nouveau pour toi. Tu te trouves ainsi introduit dans un monde si différent de celui dans lequel tu vivais autrefois !

Si tout ce que nous venons de considérer est vrai, tu poses la question : où en sommes-nous tous ?

Médite donc ces choses, sonde les Ecritures, pour apprendre si, en effet, il en est ainsi.

Tout en reconnaissant pleinement le fait que nous passons par des exercices d'âme quand nous venons à elle, la Parole divine te montrera si c’est bien vrai, qu’elle ne regarde jamais le chrétien autrement que comme étant pardonné et accepté dans le Bien-aimé, et en ayant conscience, comme quelqu'un qui n'a pas reçu de nouveau un esprit de servitude pour être dans la crainte, mais l'esprit d'adoption, par lequel nous crions : « Abba, Père ! » (*).

(*) « Car vous n’avez pas reçu un esprit de servitude pour être de nouveau dans la crainte, mais vous avez reçu l’Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba, Père ! » (Romains 8 v.15)

Faut-il s’examiner soi-même pour avoir communion ?

Si ta part est effectivement celle décrite, il y a un passage de l’Ecriture que tu crois ne pas comprendre et dans lequel nous serions exhortés à nous examiner nous-mêmes, pour savoir si nous sommes dans la foi ! (*)

(*) « … examinez-vous vous-mêmes, et voyez si vous êtes dans la foi ; éprouvez-vous vous-mêmes. … » (2 Corinthiens 13 v.5)

Mais la Parole ne contient pas une telle exhortation ! Il est vrai que beaucoup d’âmes sincères comprennent ce passage de cette manière. Mais rassure-toi, nous devons tous passer par un tel travail dans nos âmes.

Il est vrai que cette exhortation est bien là dans la Parole !  

Mais examinons la dans son contexte :

« Puisque vous cherchez une preuve que Christ parle en moi (lequel n’est pas faible envers vous, mais puissant au milieu de vous ; car même s’il a été crucifié en infirmité, néanmoins il vit par la puissance de Dieu ; car aussi nous, nous sommes faibles en lui, mais nous vivrons avec lui, par la puissance de Dieu envers vous), examinez-vous vous-mêmes, et voyez si vous êtes dans la foi ; éprouvez-vous vous-mêmes. Ne reconnaissez-vous pas à l’égard de vous-mêmes que Jésus Christ est en vous ? à moins que vous ne soyez des réprouvés ; mais j’espère que vous connaîtrez que nous, nous ne sommes pas des réprouvés. » (2 Corinthiens 13 v.3-6)

Tu remarqueras qu’il y a une parenthèse (v.3b-4) dans le texte, ce qui fait que nous devons lire : « Puisque vous cherchez une preuve que Christ parle en moiexaminez-vous vous-mêmes, et voyez si vous êtes dans la foi ; éprouvez-vous vous-mêmes. »

Si tu places ce passage dans son contexte, tu peux voir que Paul réprimande les Corinthiens. Ils avaient mis en question que Christ parlait par lui et qu'il ait été réellement apôtre, comme tu peux le voir tout le long de ces deux épîtres.

Il leur dit donc, comme argument final : Examinez-vous plutôt vous-mêmes : comment êtes-vous devenus chrétiens ?car il avait été lui-même l'instrument de leur conversion. — Puis, il ajoute : « Ne reconnaissez-vous pas à l'égard de vous-mêmes, que Jésus Christ est en vous ? A moins que vous ne soyez des réprouvés ». Comment Jésus Christ est-il venu en vous ? Paul en appelle à la certitude qu'avaient les Corinthiens pour prouver son apostolat, à leur confusion ; et le passage n'est, en aucune manière, une exhortation à s'examiner pour savoir si on a la foi.

C'est très bien d'examiner si notre marche est à la hauteur de notre foi ; mais c'est là une chose bien différente. Un enfant fait bien de s'examiner et de juger sa conduite à ce point de vue, comme enfant ; mais ce serait une triste occupation pour lui de s'examiner pour savoir s'il est un enfant. La conscience, et la conscience invariable d'une relation, est une chose différente d'une marche conséquente avec cette relation. Il ne faut pas confondre les deux choses.

La perte de la conscience de la relation (*) détruit les motifs du devoir et la possibilité d'avoir des affections en rapport avec la relation.

(*) Il s’agit bien de la conscience de la relation et non pas la relation elle-même ! Cette perte, toutefois, n'a pas lieu, quand on a, une fois, réellement possédé cette conscience, sauf dans des cas de discipline de la part de Dieu, pour des péchés !

Je t’invite à bien relire le passage en le laissant bien dans son contexte.

Ainsi tu vois qu’il n'y a rien qui puisse compléter le passage: « Puisque vous cherchez une preuve que Christ parle en moi… »; si on n'y rattache pas ce que nous lisons plus loin : « Examinez-vous etc. ». Dans tous les cas, la force du raisonnement de l'apôtre est claire ; et il en appelle à la certitude des Corinthiens : « Ne reconnaissez-vous pas ? ». Ces paroles n'auraient pas de sens, si les Corinthiens avaient dû, par devoir, s'examiner pour savoir si Jésus Christ était réellement en eux.

Alors tu tires la conclusion : « comment lisions-nous donc l'Ecriture ? », mais tu devrais ajouter : « où en étions-nous venus sans elle ! »

Je pourrais te dire : « tu ne lis ni ne cherches comme tu devrais. Fais-le, et la vérité sera claire pour toi ! » ; seulement, et cela va sans dire, nous avons besoin de la grâce de Dieu et de regarder à lui, afin que nous recevions, le lait spirituel et pur de la Parole comme des enfants nouveau-nés ! (*)

(*) « … désirez ardemment, comme des enfants nouveau-nés, le pur lait intellectuel, afin que vous croissiez par lui à salut … » (1 Pierre 2 v.2)

Recevant Christ, nous recevons la vie et la rédemption

Afin de mettre de la clarté dans nos pensées sur le sujet qui nous occupe, il y a un point important à souligner dans le cadre de ce qui nous occupe :

En recevant Christ, nous recevons la vie.

« … c’est ici le témoignage : que Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils : Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie. » (1 Jean 5 v.11-12)

Entre cette vie et la chair, il n'y a pas une pensée commune !

Si nous n’avons pas pleine conscience de la réalité de la rédemption, le fait que nous sommes vivifiés (1*) nous rend misérables par la découverte du péché en nous, comme nous voyons au chapitre 7 de l'épître aux Romains. (2*)

(1*) Ce qui ne nous délivre pas de la loi et du sentiment de notre propre responsabilité !

(2*) Voir les versets 12 à 25 de Romains 7

D’autre part, si nous connaissons la rédemption, et que nous avons été scellés par l'Esprit, nous ferons l’expérience que « la chair convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair ; et ces choses sont opposées l’une à l’autre » (Galates 5 v.17). Mais nous devons marcher par l’Esprit, pour ne pas accomplir la convoitise de la chair (1*). Mais si c’est l’Esprit qui nous conduit, nous sommes alors en dehors du domaine auquel la loi s’applique (2*).

(1*) « Marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez point la convoitise de la chair. » (Galates 5 v.16)

(2*) « … si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes pas sous la loi. » (Galates 5 v.18)

Tu avais essayé de tirer des conclusions encourageantes par le fait que tu trouves des signes de vie en toi-même, par exemple le désir de sainteté. Mais tu n’avais qu’une idée générale de la bonté de Dieu, qui s’est fortifiée par la connaissance du fait que Christ a été mort, c’est ce qui d’ailleurs accompagne toujours une vraie conversion. Mais tout ce raisonnement sur toi-même n’était en rien la foi en la rédemption (*) !

(*) « La rédemption » signifie le rachat. Par la chute en Eden, l’homme s’est vendu à Satan. Le croyant a dû être racheté pour être la possession de Dieu. Pour que ce rachat puisse se faire, il y a un prix à payer. Ce prix a été payé par le Seigneur Jésus à la croix. « … vous avez été rachetés … par le sang précieux de Christ … » (1 Pierre 1 v.18-19) 

Bien qu’avec une meilleure espérance, ce raisonnement te laissait avec un degré d’incertitude en vue du jugement. Quand tu regardais à la croix, tu voyais en elle ce qui répondait à tes besoins en tant que pécheur, mais tu regardais cependant toujours à toi-même dans l’espoir d’une amélioration. Ainsi tu ne pouvais pas dire que tu possédais de fait dans la croix, ce dont tu avais réellement besoin. Tu ne pouvais pas affirmer être le fruit de la croix, quant à ton état devant Dieu ! Il s’ensuit que quand tu considérais le jugement, ton état ne te profitait en rien.

La raison en est que la vie divine n’est pas la rédemption.

La vie et la rédemption sont toutes deux la part du croyant, mais sont deux choses différentes ! La vie exprime l’existence pour Dieu dans le domaine de la nouvelle création, tandis que la rédemption exprime l’appartenance à Dieu, être devenu par rachat un enfant de Dieu.

Tu cherchais des preuves de vie en toi, et tu voulais conclure que, si tu les trouvais, alors tu serais en mesure de passer le jugement, ensuite, sans en avoir une idée claire, tu introduisais en supplément Christ !

Je pense que tu seras d’accord que c’est à peu de chose près l’état dans lequel tu te trouves.

Quand une âme vit près de Dieu en simplicité de cœur, le sentiment de la bonté qui est en Dieu prédomine chez elle, et le parfum de la piété se fait sentir sur ses pas. Mais quand on ne vit pas près de Dieu, on est inquiet et agité ; la conscience accusatrice prédomine, et l'on est malheureux ou l'on tremble.

Mais ni dans l'un, ni dans l'autre cas, la rédemption n'est réellement connue !

On ne sait pas que :

1.   Christ a pris notre place en jugement, et

2.   Il nous a donné sa place dans la gloire !

C’est l’adoption elle-même, la délivrance ou la rédemption du corps que nous avons seulement à attendre (*) !

(*) « … toute la création ensemble soupire et est en travail jusqu’à maintenant ; et non seulement elle, mais nous-mêmes aussi qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi, nous soupirons en nous-mêmes, attendant l’adoption, la délivrance [avec l’idée d’un prix à payer = la rédemption] de notre corps. » (Romains 8 v.22-23).

L'Ecriture unit ces deux vérités dans la résurrection de Christ.

La résurrection de Christ est la puissance de la vie et le sceau de l'acceptation de son œuvre, son triomphe sur toutes les conséquences de notre péché et son entrée dans un nouvel état.

Il en est de même de nous en Lui.

Nous étions morts dans le péché, exposés au jugement, et assujettis à la mort ; Christ descend du ciel, accomplissant en mourant l'œuvre de la purification de nos péchés, et nous sommes morts avec lui ; et alors, lui et nous avec lui, nous sommes ressuscités, en conséquence de l'œuvre accomplie et de l'acceptation de cette œuvre par Dieu.

« … vous, lorsque vous étiez morts dans vos fautes et dans l’incirconcision de votre chair, il vous a vivifiés ensemble avec lui, nous ayant pardonné toutes nos fautes … » (Colossiens 2 v.13).

C'est une vie dont la pleine et divine puissance est manifestée dans la résurrection ; ce n'est pas seulement la vie éternelle communiquée, mais la délivrance de l'état dans lequel nous étions, et notre entrée dans un autre état, non extérieurement, cela va sans dire, pour le présent, mais réellement, par la possession de cette vie.

La rédemption, c'est une délivrance, au moyen d'une rançon, de l'état dans lequel je me trouvais et mon introduction dans un autre état, dans un état de liberté.

C'est pourquoi nous parlons de la rédemption du corps, que nous n'avons pas encore maintenant (1*). La vie par elle-même ne nous introduit pas là ! Par elle, nous sentons le fardeau du vieil état dans lequel nous nous trouvons ; mais quand nous apprenons que nous sommes rachetés aussi, nous savons que nous avons été tirés, au prix de la mort de Christ, du vieil état adamique dans lequel nous étions, et introduits « en Christ ». Ainsi, nous avons toute assurance au jour du jugement, car nous sommes exactement comme Lui est ! (2*).

(1*) « … nous aussi, nous soupirons en nous-mêmes, attendant l’adoption, la délivrance [avec l’idée d’un prix à payer = la rédemption] de notre corps. » (Romains 8 v.23)

(2*) « … en ceci est consommé l’amour avec nous, afin que nous ayons toute assurance au jour du jugement, c’est que, comme il est, lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde. »  (1 Jean 4 v.17)

Christ est le fondement de ma paix avec Dieu

Peut-être n’arrives-tu pas à suivre entièrement les pensées de l’Ecriture que je viens d’essayer de t’expliquer. Mais tu te rends compte qu’il est nécessaire d’apprendre ces choses, comme aussi j’ai aussi dû les apprendre. Cependant tu perçois bien qu’il y a une différence entre la vie et la rédemption, tout en possédant maintenant l’une et l’autre en Christ ! Christ est mort et est ressuscité ! Tu présumes dès lors que tu avais bien la vie avant d’entamer cet échange, mais que maintenant tu comprends aussi ce qu’est la rédemption, même si quelques explications ne te paraissent pas encore claires.

Il est évident que tu étais racheté, avant même avoir compris ce qu’est la rédemption ! Dieu avait certainement opéré en toi en grâce, comme tu le pensais. Mais ce qui te poses un problème c’est que tu regardes à cette œuvre de grâce en toi et cela devant un Dieu de jugement ! Tu entrevoyais quelques faibles lueurs de l'amour divin ; mais tu n'avais pas foi en une rédemption accomplie !

Ainsi le raisonnement que fait l’apôtre Paul dans l’épître aux Romains s’applique exactement à ta situation :

« … par l’obéissance d’un seul, plusieurs seront constitués justes. » (Romains 5 v.19)

Immédiatement la chair vient chuchoter qu’alors tu peux vivre dans le péché !

Mais comment l’Ecriture réfute-t-elle une telle pensée ? Qu’il n’en plaise à Dieu ! Tu ne dois pas vivre dans le péché ! Tu te replacerais sous les exigences de la loi et tu mettrais de nouveau à néant ce que nous venons de lire de l’obéissance de Christ ! Non, tu ne dois pas pécher, parce que, comment quelqu’un qui est mort au péché, y vivrait encore ? (*)  

(*) « Qu’ainsi n’advienne ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrons-nous encore dans le péché ? » (Romains 6 v.2)

Par le baptême tu as endossé le témoignage chrétien, et c’est pour la mort de Christ que tu as été baptisé ! Tu es un vrai chrétien en ayant part à la mort de Christ. Alors, comment, si tu es mort avec Lui au péché, pourrais-tu y vivre ?

Nous sommes maintenant libres pour nous donner à Dieu, comme des gens qui sont ressuscités d'entre les morts.

Il est vrai que le christianisme n’est malheureusement pas exposé de cette manière, mais tu y découvres un nouvel aspect relatif au sujet qui nous occupe. Tu as maintenant trouvé un fondement pour ta paix, ce que tu n’avais pas auparavant ! Tu vois bien ce qui est dit dans l’Ecriture, mais tu réalises aussi qu’il est nécessaire que tu l’étudies.

Hélas, un grand nombre de chrétiens vrais et sincères n’ont pas conscience d’être des gens appartenant à la sphère de la nouvelle création. Se considérant comme au dehors, ils espèrent que tout ira bien quand ils y entreront, au lieu d’y être dedans et de manifester au monde ce qu'il y a là dans cette sphère, à savoir ceux qui sont la lettre de Christ. (*)

(*) « vous êtes manifestés comme étant la lettre de Christ … écrite non avec de l’encre, mais par l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur les tables de chair du cœur. » (2 Corinthiens 3 v.3)   

Morts au monde et à toutes choses

Tu te demanderas alors s’il s’agit de faire de nous tous des chrétiens entièrement et absolument chrétiens, morts, au monde et à toutes choses !

C’est exactement cela !

Si l’homme incertain dans ses pensées est inconstant dans toutes ses manières d’agir (1*), par contre, celui qui a l’œil simple est en fait entièrement éclairé (2*)

(1*) « … que cet homme-là ne pense pas qu’il recevra quoi que ce soit du Seigneur : il est un homme incertain dans ses pensées, inconstant dans toutes ses voies. » (Jacques 1 v.7-8)

(2*) « La lampe du corps, c’est ton œil ; lorsque ton œil est simple, ton corps tout entier aussi est plein de lumière ; mais lorsqu’il est méchant, ton corps aussi est ténébreux. » (Luc 11 v.34)

Nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes !

Le nouvel homme ne peut pas avoir son objet ici-bas ; il y a son service. Christ aussi avait son service ici-bas ; en rien, il n'y avait son objet.

Nous sommes crucifiés au monde et le monde nous est crucifié (1*), comme aussi nous avons crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises (2*). Seulement, souvenons-nous que la chair convoite contre l'Esprit (3*), et qu'il faut de la vigilance : en travaillant quant à la traversée du désert [le monde pour le chrétien], à notre propre salut avec crainte et tremblement, non parce que notre position est incertaine, mais parce que c’est Dieu qui produit en nous la volonté et aussi l’action. (4*).

(1*) « … qu’il ne m’arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au monde.” (Galates 6 v.14)

(2*) « … ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises. » (Galates 5 v.24)

(3*) « … la chair convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair ; et ces choses sont opposées l’une à l’autre, afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez. » (Galates 5 v.17)

(4*) « … travaillez à votre propre salut avec crainte et tremblement … » (Philippiens 2 v.12)

C'est une chose bien sérieuse que de maintenir la cause de Dieu alors que la chair est en nous, et que Satan dispose du monde pour nous entraver et nous tromper. Mais tu ne dois pas te décourager, car Dieu opère en toi : Celui qui est en nous est plus grand que celui qui est dans le monde (1*). Tout comme Israël, tu ne peux pas être dans les difficultés du désert [le monde pour le nouvel homme], à moins d’avoir été racheté de l'Egypte [la sphère d’esclavage où le vieil homme se plait]. L’apôtre Paul a lui-même expérimenté cela, et le Seigneur a répondu à ses demandes répétées, que sa grâce devait lui suffire car c’est bien dans l’infirmité que la puissance de Christ s’accomplit (2*). De plus si Dieu est pour nous, qui pourrait être contre nous ? (3*) Le secret de tout cela, c'est l'humilité de cœur et le sentiment de la dépendance, quand nous regardons avec confiance à Christ, car c’est Lui qui nous a sauvés et nous a appelés d’un saint appel ! (4*)

(1*) « Pour vous, enfants, vous êtes de Dieu, et vous les avez vaincus, parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. » (1 Jean 4 v.4)

(2*) « À ce sujet j’ai supplié trois fois le Seigneur, afin qu’elle se retirât de moi ; et il m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans l’infirmité. Je me glorifierai donc très-volontiers plutôt dans mes infirmités, afin que la puissance du Christ demeure sur moi. » (2 Corinthiens 12 v.8-9)   

(3*) « Que dirons-nous donc à ces choses ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Celui même qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ? Qui intentera accusation contre des élus de Dieu ? » (Romains 8 v.31-33)

 (4*) « … prends part aux souffrances de l’évangile, selon la puissance de Dieu, qui nous a sauvés et nous a appelés d’un saint appel, non selon nos œuvres, mais selon son propre dessein, et sa propre grâce qui nous a été donnée dans le christ Jésus avant les temps des siècles, … » (2 Timothée 1 v.8-9)

Par la rédemption tu es amené à Dieu, et tu es, dans la position de son peuple, et plus que cela maintenant, dans la position de ses enfants et de son église, comme tels, établi pour faire briller là sa gloire.

La vraie connaissance de la rédemption place une âme, en parfaite paix, dans une vraie et constante dépendance du Rédempteur.

Mais sans avoir la connaissance de la rédemption, tu ne peux avoir ce qui vient après ! Tu ne peux alors pas non plus marcher avec Dieu, sans être réconcilié avec lui !

Pour le salut : l’œuvre est accomplie, plus une promesse !

Tu perçois que ce que j’ai présenté est vrai. Mais voulant être au clair sur tous ces points, il y a une question qui ne te semble pas être cohérente avec ce que je viens de t’expliquer.

Tu as été enseigné à devoir te reposer sur les promesses de Dieu, et à te confier en elles pour ton salut ! C’est un langage qui est répandu dans les milieux chrétiens. Alors tu te demandes comment allier ce que je t’ai expliqué avec cette confiance aux promesses pour le salut, qui est assurément un devoir pour nous !

Se confier aux promesses de Dieu est évidemment juste, cela va sans dire ; et il y a de bien précieuses promesses.

Mais, dis-moi, que me répondrais-tu si je te pose la question suivante : avons-nous une promesse que Christ doive venir et mourir, et ressusciter ? Il est clair que tu me répondrais que ces choses sont déjà accomplies : il est venu et il a été mort, et il est ressuscité, et il est à la droite de Dieu (*).

(*) « … C’est Christ qui est mort, mais plutôt qui est aussi ressuscité, qui est aussi à la droite de Dieu » (Romains 8 v.34)

Tout cela donc ne peut être une promesse puisque c'est un fait accompli.

Pour Abraham, c'était une promesse, et il fit bien d'y croire comme à une promesse. Pour nous, c'est un fait accompli, et nous devons le croire comme tel. Ainsi parle l'Ecriture : Abraham crut que ce que Dieu avait promis, il était puissant aussi pour l'accomplir. Mais nous, nous croyons que ce qui nous sauve, Il l'a accompli.

Ce serait pour nous de l'incrédulité de traiter maintenant comme une promesse ce qui est devenu un fait accompli, et ainsi il est écrit :

« il ne forma point de doute sur la promesse de Dieu par incrédulité, mais il fut fortifié dans la foi, donnant gloire à Dieu, et étant pleinement persuadé que ce qu’il a promis, il est puissant aussi pour l’accomplir. C’est pourquoi aussi cela lui a été compté à justice. Or ce n’est pas pour lui seul qu’il a été écrit que cela lui a été compté, mais aussi pour nous, à qui il sera compté, à nous qui croyons en celui qui a ressuscité d’entre les morts Jésus notre Seigneur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification. » (Romains 4 v.20-25)

Cependant, quand il est question du secours dont nous avons besoin pour avancer vers le but de notre course, les promesses encourageantes ne nous manquent pas :

« … Je ne te laisserai point et ne t'abandonnerai point … » (Hébreux 13 v.5).

« … Dieu est fidèle … qui ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de ce que vous pouvez supporter. » (1 Corinthiens 10 v.13)

« … personne ne les ravira de ma main. » (Jean 10 v.28).

« … notre Seigneur Jésus Christ, qui vous affermira jusqu'à la fin pour être irréprochables dans la journée de notre Seigneur Jésus Christ. » (1 Corinthiens 1 v.7-8)

… et tant d'autres des plus encourageantes et de plus précieuses pour nous dans les difficultés que nous rencontrons sur notre chemin.

Mais l'œuvre à laquelle j'ai à croire, comme me justifiant et me réconciliant avec Dieu, n'est pas une promesse, et ne peut pas être considérée comme telle. C'est un fait accompli, une œuvre déjà acceptée de Dieu.

Tu comprends ainsi qu’en vérité, rien ne peut être plus simple et plus clair, du moment que nous y sommes rendus attentifs.

Tu vois maintenant que ce qui justifie devant Dieu, ce n'est pas du tout une promesse, mais un fait parfaitement accompli.

Sans doute n'avais-tu jamais pris garde à ce passage du chapitre 4 de l'épître aux Romains. Il est très clair. Il est vrai que souvent nous lisons l'Ecriture avec une singulière négligence. Ainsi, cette vérité que nous venons de voir est évidente pour qui a les yeux ouverts.

En Christ, je connais Dieu et crois en Lui

Encore un point sur lequel il importe d’attirer l’attention, et se rapportant à la manière dont l'œuvre et le témoignage de la grâce sont généralement présentés.

Tu auras remarqué que dans ce passage du chapitre 4 de l'épître aux Romains, il n’est pas dit : « nous qui croyons en Christ » bien que cela soit évidemment vrai ! Mais il est dit : « nous qui croyons en Celui qui a ressuscité d'entre les morts Jésus notre Seigneur »

Nous lisons aussi : « vous, qui par lui, croyez en Dieu qui l'a ressuscité des morts et lui a donné la gloire» (1 Pierre 1 v.21). Le Seigneur lui-même, quand il nous parle de sa venue dans le monde dit : « celui qui entend ma parole, et qui croit Celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle … » (Jean 5 v.24)

Nous ne connaissons Dieu réellement que par Christ !

Si nous le connaissons ainsi, nous le connaissons comme notre Dieu Sauveur ; comme Celui qui n'a pas épargné son Fils pour nous ; comme Celui qui, quand Christ était mort, parce qu'il avait pris nos péchés, l'a ressuscité d'entre les morts.

En un mot, je ne crois pas seulement en Christ, mais en Celui qui a donné Christ et reconnu son œuvre ; qui a donné la gloire à l'homme en lui ; je crois en un Dieu qui est venu pour sauver, non en un Dieu qui attend pour me juger. Je crois en lui par Christ.

Quand les enfants d'Israël eurent passé la mer Rouge, ils crurent en un Dieu qui les avait délivrés et les avait amenés à lui-même ; et moi aussi je fais ainsi.

Je ne connais pas d'autre Dieu que celui-là.

Croyant en lui par Christ, j'attends l'accomplissement d'une promesse, l'accomplissement de la promesse de la rédemption de mon corps, pour que les résultats complets de son œuvre se réalisent.

Ainsi le christianisme nous donne des affections présentes, dans la paix, dans une relation connue, et la puissance fortifiante de l'espérance, les deux choses qui donnent le bonheur et l'énergie à l'homme quant à sa position : car l'amour est le mobile de tout.

Nous l'aimons, parce qu'il nous aima le premier (1*) ; nous trouvons notre joie en lui, et ainsi l'amour pour les autres comme participants de sa nature ; Christ habitant dans nos cœurs par la foi (2*), l'amour nous étreint (3*).

(1*) « Nous, nous l’aimons parce que lui nous a aimés le premier. » (1 Jean 4 v.19)

(2*) « … il vous donne d’être fortifiés en puissance par son Esprit, quant à l’homme intérieur ; de sorte que le Christ habite, par la foi, dans vos cœurs » (Ephésiens 3 v.16-17)

(3*) « Car l’amour du Christ nous étreint … » (2 Corinthiens 5 v.14)

Qu’en est-il de la faiblesse ?

Alors, tu trouves tout ceci formidable : le chrétien y est fait une personne extraordinaire dans le monde ! Mais, te me rétorqueras : ne sommes-nous pas bien faibles pour occuper une telle position ?

Jamais les paroles d’un homme ne pourront faire du chrétien, ce que Dieu a fait de lui dans Sa Parole !

Quant à notre faiblesse, plus nous la sentons, mieux cela vaut, car, c’est dans la faiblesse que s’accomplit la puissance de Christ ! :

« … il m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans l’infirmité. Je me glorifierai donc très-volontiers plutôt dans mes infirmités, afin que la puissance du Christ demeure sur moi. C’est pourquoi je prends plaisir dans les infirmités, dans les outrages, dans les nécessités, dans les persécutions, dans les détresses pour Christ : car quand je suis faible, alors je suis fort. » (2 Corinthiens 12 v.9-10)

« Je puis toutes choses en celui qui me fortifie» (Philippiens 4 v.13).

Le mot de la fin

Parmi ceux qui portent le nom de chrétien, nom confirmé par le baptême chrétien, on trouve deux catégories de personnes que la parabole du semeur décrit très bien : ceux qui reçoivent la parole avec joie et ceux qui ne résistent plus au Saint Esprit et reconnaissent leur perdition éternelle.

Les premiers n’ont qu’une apparence de vie, une vie éphémère qui n’est pas la vie éternelle, pour eux il n’y a pas de paix avec Dieu ! Toute forme apparente de paix ne peut être en aucun cas la paix avec Dieu, mais bien une fausse paix. Ils restent ennemis de Dieu !

Pour ceux qui sont décrits comme étant la bonne terre, réalisant leur perdition éternelle, Dieu vient à leur secours en leur montrant ce que Lui-même a accompli à la croix en la personne du Seigneur Jésus, notre Sauveur ! A ceux qui croient cela, Dieu donne sans aucune condition la vie divine et éternelle !

Possédant cette vie, ils ne sont plus ennemis de Dieu, ils sont en paix avec Dieu, mais ils n’en ont pas d’office conscience afin d’en jouir.

Malheureusement, on rencontre beaucoup de prédicateurs qui fourvoient les âmes en leur présentant une fausse paix, une paix qui s’appuie sur un ressenti émotionnel, mais qui n’est pas le résultat de la foi en ce que Dieu dit !

Ainsi, je souhaite que par ce texte, tu auras pu découvrir les différents stades dans lesquels une âme, peut-être toi-même, passe pour jouir de cette paix avec Dieu, paix basée sur ce que Dieu révèle dans sa Parole, comprise par le Saint Esprit !

Cette paix est inébranlable, elle est liée à ma position en Christ ! Dès que je le comprends par le Saint Esprit, le lisant dans la Parole, Dieu me fait découvrir alors tout ce qui est mien en Christ.

Mais ce n’est que lorsque je réalise ma faiblesse que je reçois la force de Dieu pour en jouir dans ma marche sur la terre, attendant la rédemption de mon corps mortel.

Jouissant de la paix avec Dieu, par le Saint Esprit, nous pouvons alors jouir de la paix de Dieu, la paix que le Seigneur Jésus appelle « ma paix »

« Je vous laisse la paix ; je vous donne ma paix » (Jean 14 v.27)

« la paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le christ Jésus» (Philippiens 4 v.7)

 

Que ce soit ta part, comme la mienne !