Le texte reprend une publication de Messager Evangélique de
1868 intitulé « La religion des hommes et la religion qui est de Dieu »,
qui peut être consultée à cette adresse :
https://www.bible.beauport.eu/_data/ME/HTML/1868/ME_1868_29.html
CONTENU
Lecture de quelques extraits de la Parole de Dieu
Les étapes
du travail de labour & la réponse de Dieu en vie
La sœur de la défunte raconte sa fin
« … 3 Et il leur dit
beaucoup de choses par des paraboles, disant : Voici, un semeur sortit
pour semer. 4 Et comme il semait, quelques
grains tombèrent le long du chemin, et les oiseaux vinrent et les
dévorèrent. 5 Et d’autres tombèrent sur
les endroits rocailleux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; et
aussitôt ils levèrent, parce qu’ils n’avaient pas une terre profonde ; 6 et, le soleil s’étant
levé, ils furent brûlés, et parce qu’ils n’avaient pas de
racine, ils séchèrent. 7 Et d’autres tombèrent
entre les épines, et les épines montèrent et les
étouffèrent. 8 Et d’autres tombèrent sur une
bonne terre et produisirent du fruit …
18 Vous donc, écoutez
la parabole du semeur. 19 Toutes les fois que
quelqu’un entend la parole du royaume, et ne la comprend pas, le méchant vient
et ravit ce qui est semé dans son cœur ; c’est là celui qui a été semé le
long du chemin. 20 Et celui qui a été semé
sur les endroits rocailleux, c’est celui qui entend la parole,
et qui la reçoit aussitôt avec joie ; 21 mais il n’a pas
de racine en lui-même, mais n’est que pour un temps : et
quand la tribulation ou la persécution survient à cause de la parole, il est
aussitôt scandalisé. 22 Et celui qui a été semé
dans les épines, c’est celui qui entend la parole ; et les soucis de ce
siècle et la tromperie des richesses étouffent la parole, et il est sans
fruit. 23 Et celui qui a été semé
sur la bonne terre, c’est celui qui entend et comprend
la parole, qui aussi porte du fruit, et produit l’un cent, l’autre
soixante, l’autre trente. » (Matthieu 13)
◙ ◙ ◙
« … 5 Jésus répondit : En
vérité, en vérité, je te dis : Si quelqu’un n’est né d’eau
et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. 6 Ce qui est né de la
chair est chair ; et ce qui est né de l’Esprit est esprit. 7 Ne t’étonne pas de ce
que je t’ai dit : Il vous faut être nés de nouveau … 14 Et comme Moïse éleva
le serpent dans le désert, ainsi il faut que le fils de
l’homme soit élevé,15 afin que quiconque croit
en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. 16 Car Dieu
a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque
croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3)
◙ ◙ ◙
« … 24 étant justifiés
gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est dans le christ Jésus,
25 lequel Dieu a présenté pour
propitiatoire, par la foi en son sang … » (Romains 3)
« … 9 … ayant été
maintenant justifiés par son sang, serons-nous sauvés de la colère
par lui. » (Romains 5)
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« … 5 … Jésus Christ … 7 en qui nous avons la
rédemption par son sang, la rémission des fautes selon les richesses de
sa grâce … » (Ephésiens 1)
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« … 12 rendant grâces au
Père … 13 qui nous a délivrés du pouvoir
des ténèbres, et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour,
14 en qui nous avons la
rédemption, la rémission des péchés ; … 20 … ayant fait la paix par
le sang de sa croix … » (Colossiens 1)
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« … 14 combien
plus le sang du Christ, qui, par l’Esprit éternel, s’est offert
lui-même à Dieu sans tache, purifiera-t-il votre conscience des œuvres
mortes, … 22 … sans effusion de sang
il n’y a pas de rémission. … » (Hébreux 9)
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« … 18 … vous avez été rachetés
de votre vaine conduite … 19 … par le sang précieux de
Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache … » (1 Pierre)
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« … 7 … le sang de
Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché. … » (1 Jean 1)
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« 4 … de la part de celui
qui est, et qui était, et qui vient … 5 et de la part
de Jésus Christ … À celui qui nous aime, et qui nous a lavés
de nos péchés dans son sang … 6 … à lui la gloire et
la force aux siècles des siècles ! Amen. » (Apocalypse 1)
« 9 Et ils chantent un
cantique nouveau, disant : Tu es digne de prendre le livre, et d’en ouvrir les
sceaux ; car tu as été immolé, et tu as acheté pour Dieu
par ton sang, de toute tribu, et langue, et peuple, et nation … » (Apocalypse 5)
De nos jours, nous lisons régulièrement dans diverses publications « évangéliques » des récits de conversions faisant appel à de grandes mises en scènes qui impressionnent les sens, mais regardant de plus près, les éléments de toute première importance y sont absents.
A titre d’exemples, le cas d’une personne impressionnée par une prédication, s’endort et quand elle se réveille, se sent être un nouvel homme, ou le cas d’une personne, ignorant qu’un membre de sa famille est absent de la maison, tire la conclusion que le Seigneur est venu et l’a laissée là, rassurée lorsqu’elle voit son parent revenir, impressionnée par cette crainte, elle se réveille le lendemain, et se sent une nouvelle personne.
Les descriptions qui y sont faites ressemblent plus à de la religiosité qu’à une vraie conversion qui fait appel au sang versé à la croix et qui unit vitalement et éternellement au Seigneur Jésus !
Voulant que tous les hommes soient sauvés (1 Timothée 2 v.4), Dieu, par son Esprit, le Saint Esprit, qui habite sur la terre depuis le jour de la Pentecôte (Actes 2), effectue un travail de « labour » que la parabole du semeur qui est mise en lecture décrit d’une manière remarquable.
Les différents terrains montrent l’état des cœurs, non pas des émotions humaines, mais du secret le plus profond de l’âme, suite au travail du Saint Esprit ! Le semeur représente le serviteur du Seigneur qui prêche la Parole, représentée par les grains de semences. C’est le travail de labour qui fait passer l’état des cœurs du terrain absolument insensible à la Parole, jusqu’à l’état de bonne terre, c’est-à-dire l’état d’une âme qui se voit entièrement perdue à cause de son état de péché. Elle réalise, ce qui la met dans une grande détresse, que l’avenir éternel qui l’attend consiste en la seconde mort (Apocalypse 20 v.11-15) ! L’âme dans cet état est incapable d’aller elle-même vers Dieu, car elle ne peut le connaître que comme un Juge, qui ne peut que la condamner à la seconde mort ! (Voilà l’élément principal qui est manquant dans bien de récits de conversion !).
La bonne terre, n’est pas l’état du cœur d’une personne sauvée, mais d’une personne qui ne résiste plus au Saint Esprit et qui se voit devoir comparaître devant le grand trône blanc pour y être condamnée à la seconde mort !
Le récit qui va suivre de la conversion d’une dame, décrit parfaitement ce cœur travaillé, qui est devenu une bonne terre ! Un cœur tout préparé pour recevoir la Parole qui produit la vie.
L’âme qui ne voit alors en Dieu que le Juge, qu’il est effectivement, voit ce même Dieu, le Dieu d’amour, venir vers elle, et lui montrer dans sa Parole, ce que Lui-même a fait en la personne de Jésus, à la croix ! Dieu lui fait comprendre que si elle croit simplement cela, la vie divine et éternelle lui est donnée gratuitement (Jean 3 v.14-16) !
Il n’y a aucune condition, le sang de Christ purifie de tout péché ! Il n’est pas question d’une repentance pour recevoir la vie ! La simple foi en la valeur du sang versé à la croix, est pleinement suffisante ! Alors, la vie étant présente, s’en suit la repentance, le tout premier fruit que produit le grain semé dans la bonne terre, faisant suite à la « germination » ! La repentance est l’un de ces fruits qui sont au nombre de 100, 60 ou 30 ! Mais si la repentance n’a pas lieu, cela veut aussi dire qu’il y a absence de vie divine et éternelle, la terre n’était pas une bonne terre, mais un sol rocailleux ou un sol couvert d’épines !
Il y a aussi des âmes, qui bien qu’ayant cru à l’œuvre de Christ, n’ont pas l’assurance de la pleine suffisance du sang versé à la croix et doute de leur salut.
La terre est bonne, la vie est objectivement présente, le premier fruit de la repentance a été produit, mais le reste tarde à venir, ces âmes ont aussi besoin de se laisser complètement convaincre de l’absolue valeur du sang de Christ purifiant de tout péché !
Cette âme possède la vie, mais ne jouit pas encore de la paix ! Le message intitulé « Comment un croyant trouve la paix avec Dieu. » (n°218) couvre ce cas précis.
L’auteur du récit, qui y a pris le nom de M. M, avait été appelé auprès d'une pauvre femme, mourante, très inquiète au sujet de son âme, mais évidemment très ignorante de ce qui constitue le vrai fondement de la paix du pécheur avec Dieu.
C'était un mardi. En entrant dans la chaumière qu'habitait la pauvre femme, je fus frappé de la propreté et de l'ordre qui régnait partout. Rien n'était hors de sa place. Une jeune femme me fit monter par un étroit escalier, dans la chambre où la malade était couchée. Il y avait là le même air de propreté et d'ordre, que dans les chambres du bas. Mes yeux se portèrent immédiatement sur la malade, et j'acquis bien vite la conviction qu'elle était en proie à de profonds exercices d'âme, et qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps à vivre.
Sa physionomie était intéressante. La pâleur de la mort couvrait son visage, tandis que ses grands yeux noirs pleins de vie exprimaient une profonde angoisse intérieure.
Prenant
sa main, je témoignai à la malade que je la trouvais bien faible. Et la
conversation commence :
« Oui, Monsieur, je suis bien faible ; mais je suis bien aise de vous voir. Mademoiselle N. m'a parlé de vous ».
« Pensez-vous que le Seigneur vous retire bientôt dans un autre monde ? »
« Oh ! oui, monsieur ; je ne suis plus pour longtemps ici. »
« Mourir est toujours quelque chose de bien solennel, n'est-ce pas ? »
« Oh ! oui, très solennel ! »
« Etes-vous heureuse à la perspective de paraître devant Dieu, après la mort ? »
« Pas toujours. »
« L'êtes-vous quelques fois ? »
« Oui, quelques fois. »
« Pourquoi n'êtes-vous pas toujours heureuse ? »
« Je suis loin d'être ce que je devrais être ! »
« Cette inconstance de sentiment ne provient-elle pas plutôt de ce sur quoi vous vous appuyez ? »
« Je le suppose ; mais je n'en suis pas sûre. Je ne suis pas sûre d'être sauvée. »
« Voulez-vous me dire quel est le fondement de votre espérance devant Dieu ? »
La
malade rassembla alors toutes ses forces ; et avec un air d'assurance et de
propre satisfaction, elle répéta :
« C'est
la religion qui, seule, nous procure
De doux plaisirs pendant que nous vivons ;
C'est la religion qui, seule, nous assure
Un sûr refuge, alors que nous mourons ».
« Oui, en effet, ce que vous dites est très vrai, pourvu que la religion dont vous parlez soit une religion divine ».
Cette
réponse la troubla évidemment un peu ; elle me regarda d'un œil pénétrant.
« Les pharisiens, comme vous le savez, étaient très religieux et, cependant, ils rejetèrent Christ. Leur religion n'était pas divine. Ils méprisèrent Celui-là même, en qui Dieu prenait tout son plaisir. »
« Oui, je le sais, tout cela est très vrai mais les pharisiens étaient des hypocrites. »
« J'en conviens ; mais qui savait qu'ils étaient des hypocrites ? Jésus seul pouvait lever le voile, et montrer ce qu'ils étaient réellement. Le commun des hommes les croyait très bons ; et plusieurs d'entre eux étaient, sans doute, sincères, bien qu'aveuglés. Paul lui-même, quand il était pharisien, était à la fois sincère et plein de zèle, bien qu'il haït le nom même de Christ. En sorte qu'une personne peut être aussi religieuse que l'était un Pharisien et n'être pas sauvée. »
« Eh ! bien, alors, quelle est la différence entre la religion divine et celle qui ne l'est pas ? »
« La religion divine, nous dit la bible, ‘est pure et sans tache’ (Jacques 1 v.27), elle ne peut venir que du ciel. Donc, être religieux comme Dieu l'entend, c'est être comme Christ ; c'est posséder sa vie, être rempli de son Esprit, marcher sur ses traces. La religion humaine est la pratique des formes du christianisme, sans la vie divine dans l'âme ; c'est la forme, sans la puissance, la profession sans la réalité. Vous savez aussi bien que moi, qu'une personne peut être très sincère, fréquenter régulièrement les lieux dits de culte, chanter des psaumes et des hymnes, écouter des sermons, réciter des prières, et avec tout cela, n'avoir en Christ aucun intérêt à salut, et ne pas posséder la vie divine. Les formes humaines, quelque sincèrement qu'on les observe, ne pourront jamais satisfaire aux justes exigences de Dieu, ni laver nos nombreux péchés. Et ce sont là, n'est-ce pas ? les choses qui vous tiennent le plus à cœur. »
« Oui, c'est cela ! Mais que dois-je faire ? »
« Je vous demanderai une chose : est-ce que la question solennelle du péché est réglée entre Dieu et votre conscience ? »
La
mourante s’écria avec véhémence :
« Oh ! dites-moi, suis-je sauvée ? suis-je sauvée ? »
« Oui, si vous croyez vraiment au Seigneur Jésus. »
« Oui, je crois ! Mais est-ce que mes péchés sont lavés ? »
« ‘Le sang de Jésus Christ, le Fils de Dieu, nous purifie de tout péché’ (1 Jean 1 v.7). ‘Sans effusion de sang, il n'y a pas de rémission’ (Hébreux 9 v 22). Pouvez-vous vous reposer entièrement sur le sang de Christ ? »
Ici la
pauvre femme parut sentir le fondement, sur lequel elle s'était appuyée jusque-là,
crouler sous ses pieds, et toutes ses espérances s'évanouir. Elle pleura
amèrement, disant :
« Je ne suis pas sauvée ! Je ne suis pas prête à mourir ! que faut-il que je fasse ? »
Elle
jetait sa tête d'un côté à l'autre de son oreiller, et me fixait de ses grands
yeux noirs avec une angoisse qui fendait le cœur. Je gardai un moment le
silence, élevant mon cœur à Dieu pour être enseigné. Je craignais qu'elle
n'expirât. Plusieurs pensées me traversèrent l'esprit. Je me sentis encouragé à
lui adresser encore quelques paroles, et lui répétai quelques passages de
l'Ecriture.
Mais,
bientôt, elle fut troublée de nouveau au sujet de ses péchés.
Dès ce moment nous ne parlâmes guère plus d'autre chose que
de la valeur du sang de Jésus, comme répondant aux besoins
de tout pécheur qui croit en Lui. Elle parla beaucoup de ses nombreux péchés, et demanda
si le sang de Jésus pouvait les effacer tous. Je lui montrai par
l'Ecriture que plusieurs, qui sont dans le ciel maintenant, avaient été
coupables de péchés bien plus grands que les siens. Elle avait de la peine à le
croire, et continuait à parler de son état de péché. Mais elle ne disait plus rien de cette religion dont elle avait parlé d'abord.
Elle avait perdu tout espoir en sa religiosité précédente, mais elle ne voyait pas comment elle pouvait être
sauvée simplement en croyant en Jésus. Ses péchés étaient ce qui
la tourmentait, et la question de savoir comment ils pouvaient lui être pardonnés.
Je l'assurai que le sang de Jésus est un
remède parfait pour tout péché, pour les grands péchés et
pour les petits péchés, et que si ce sang est nécessaire pour effacer le
moindre des péchés, il est suffisant aussi pour effacer le plus grand.
J'essayai
de lui faire comprendre cette vérité, en la lui présentant de la manière
suivante :
« Supposez que vous soyez coupable de tous les péchés dont vous n’avez jamais entendu parler, et que vous les verriez tous écrits sur ce mur-là, devant vos yeux en témoignage contre vous, péché de jurement, mensonge, vol, ivrognerie, meurtre. Supposez que vous soyez réellement coupable de tous ces péchés et de beaucoup d'autres, — le sang de Jésus peut les laver tous, aussi parfaitement que s'il s'agissait du péché d'un petit enfant, qui a refusé d'obéir à sa mère. L'enfant qui, méchamment, dit ‘non’ à sa mère, a tout aussi besoin du sang de Jésus, pour ôter son péché, que celui qui est coupable de tous les péchés. Pas un atome de péché ne peut être effacé devant Dieu autrement que par le sang de son propre Fils. »
Ce que
je disais intéressait évidemment beaucoup la malade ; elle tenait ses yeux
constamment tournés vers le mur, comme si elle y eût vu tous ses péchés écrits ;
c'était pour elle comme une réalité. Mais elle ne trouvait pas de soulagement.
Je cherchai de nouveau à tourner son attention sur Jésus. Je lui dis :
« Du moment que vous croirez en Lui et que vous mettrez votre confiance en son sang précieux, vous serez nettoyée et délivrée de tous vos péchés. Pensez à ce que dit la parole de Dieu : ‘Le sang de Jésus Christ, son Fils, nous purifie de tout péché’. Si donc maintenant vous croyez que cette parole est la vérité, et si vous mettez votre confiance et votre espérance dans le sang de son Fils, non seulement vos péchés vous seront pardonnés et vous serez nettoyée et sauvée, mais encore vous serez parfaitement heureuse. Votre paix sera faite avec Dieu. Au moment même où vous vous confierez en Jésus, vous serez sauvée. ‘Bienheureux sont ceux qui se confient en Lui’ (Psaumes 2 : 12). »
La
pauvre femme commença alors à être plus calme, tout en étant évidemment
sous une conviction profonde de péché. Elle fit encore plusieurs
questions. Après une courte prière, je me disposais à la quitter, lorsqu'elle recommença encore à parler de ses
péchés et du salut, et fut saisie d'une telle angoisse d'âme
qu'elle s'écria :
« Il faut que vous m'assuriez que je suis sauvée ; je veux être sauvée »
On
aurait dit qu'elle voulait me saisir.
Quelque
désirable qu'il fût de la calmer, il était difficile de lui répondre. Je lui dit :
« Combien sont consolantes, lui dis-je, les paroles de Jésus à ceux qui sont fatigués et chargés : ‘Venez à moi… et je vous donnerai du repos’ (Matthieu 11 v.28). ‘Je ne mettrai point dehors celui qui viendra à moi’ (Jean 6 v.37) : là seulement, le cœur chargé trouve du soulagement, et l'âme fatiguée du repos, le repos éternel. Appuyez-vous sur Lui ; reposez votre âme fatiguée sur Jésus ; demeurez là et soyez tranquille, Il ôtera vos péchés et les jettera bien loin ; mais vous, il vous gardera près de Lui. Rejetez sur Lui tout votre fardeau ; confiez-Lui tout ; ne vous confiez qu'en Lui. Abandonnez-vous toute entière entre ses bras. Il ne vous fera pas défaut, ni ne vous laissera jamais. Confiez-vous seulement en lui, et tout ira bien et pour toujours bien ».
La
voyant plus tranquille, je laissai la malade ; mais l'expression de son regard,
lorsque je m'éloignai de son lit, me suivra partout : il me disait tout ce qui
se passait en elle.
Quelle solennelle leçon qu'un lit de maladie comme celui-là, pour tous ceux qui vivent dans l'insouciance ou qui se confient dans de vaines formes qui seront moins que rien sur un lit de mort. La religiosité humaine, et le christianisme divin, sont des choses bien différentes, quand la mort se présente à nous. Il ne faut rien de moins qu'être vitalement uni à Christ et se reposer sur l'inébranlable et sûr fondement de son œuvre accomplie, pour être sauvé.
Cher ami qui lit ces lignes, es-tu sur le Rocher ? La mort n'a-t-elle point d'aiguillon pour toi ? Es-tu prêt, attendant la venue du Seigneur ?
Le jour
suivant, mercredi, j'envoyai à ma pauvre malade quelques traités,
en gros caractères, appropriés à son état. L'amie qui les lui porta ne la
trouva pas encore mieux ; elle était toujours agitée, et parlait
de deux espèces de religion, et du sang de Jésus.
Le jeudi,
la même amie retourna auprès d'elle et la trouva plus malheureuse que
jamais, ne parlant toujours que les mêmes choses.
Le
vendredi matin, la visite fut répétée ; mais quel changement !
Dès que
mon amie vit le visage de la malade, elle eut la conviction qu'un heureux changement s'était opéré.
La malade était calme et paisible. Son œil ardent
s'était adouci, et tous les traits de son visage étaient en repos.
A la
question, comment elle se trouvait, elle répondit aussitôt :
« Tout à fait heureuse, maintenant ! »
« J'en suis bien reconnaissante ; qu'est-ce qui vous rend si heureuse ? »
« ‘C'est de pouvoir me reposer sur le sang de Jésus !’. Tout ce que M. M. m'a dit de ce sang m'est revenu dans l'esprit, pendant la nuit, si clairement. Tout ce qu'il m'a dit est vrai ; je suis heureuse maintenant, me reposant sur ce sang. »
Elle
lira alors de dessous son oreiller les traités que je lui avais envoyés, et les
posa sur une petite table à côté de son lit, voulant nous faire comprendre par
là qu'elle n'en avait pas besoin, qu'elle avait trouvé Jésus et qu'elle avait le repos en Lui.
— Elle s'en allait rapidement, mais tout était paix. On lui
demande alors :
« Aimeriez-vous revoir M. M ? »
« Oui, beaucoup ; mais dites-lui que je serai bientôt avec Jésus. Je le rencontrerai au ciel. »
Elle
s'endormit dans la paix de Jésus le même jour dans l'après-midi.
Cette âme
n’a plus résisté au labour du Saint Esprit, réalisant la sentence qu’elle
aurait dû entendre à la séance du grand trône blanc : condamnée à la
seconde mort. Dieu Lui-même est venu à sa rencontre, lui montrant
ce que Lui-même a fait à la croix en la personne de Christ.
Elle a alors cru Dieu, ce qu’Il dit dans
sa Parole : « le sang de Christ purifie de tout péché ! ». Ayant
cru elle reçut alors
la vie divine et éternelle, mais de plus elle a
trouvé la paix avec Dieu, elle pouvait s’en aller en
paix, comme le brigand sur la croix : « aujourd’hui, tu seras avec moi
dans le paradis » !
Quelques jours après, j'allai voir la jeune femme qui m'avait introduit chez la malade. J'appris qu'elle était sœur de la défunte, et qu'elle avait quitté sa place de domestique, pour soigner sa sœur et les enfants de celle-ci, car le mari, étant homme de peine, était absent toute la journée.
Quoique la jeune femme ne fût pas chrétienne, je désirais savoir ce qu’elle pensait de sa sœur et, en même temps, je désirais lui parler franchement à elle-même.
Il peut être utile de rapporter ici une partie de notre conversation, pour faire connaître l'effrayante ignorance qui règne dans l'esprit d'un grand nombre de personnes, quant à la voie du salut.
Dès le mardi, me dit-elle, ma sœur fut plus agitée, et plus difficile à contenir ; mais le jeudi, elle était devenue tout à fait irritable. J'aurais souhaité que vous ne soyez jamais venu la voir.
Je ne
pouvais ni lui arranger son oreiller, ni rien lui faire à sa guise. Je lui dis :
« Mais qu’as-tu donc ? »
Elle
s’est écriée
« Oh ! si je pouvais savoir que mes péchés sont pardonnés ! »
« Eh bien ! prie Dieu ; et je suis sûre qu'il te pardonnera tes péchés. »
Elle répliqua
vivement :
« Les tiens sont-ils pardonnés ? »
« Non, je sais que les miens ne sont pas pardonnés, parce que je ne l'ai jamais demandé ! »
« Non, non, ce n'est pas cela ; M. M. dit que nous ne pouvons obtenir le pardon que par la foi au sang de Jésus. »
La nuit arriva, et il fut convenu que la jeune femme se coucherait tandis que le mari resterait debout. Il s'étendit sur deux chaises, près du lit de la malade, de manière à ce que celle-ci pût le réveiller si elle avait besoin de quelque chose.
Mais à la grande surprise du mari aussi bien que de la sœur, elle ne les dérangea pas jusqu'au matin.
Le
Dieu de toute grâce l'avait visitée, pendant ces heures solitaires de la nuit, et la
lumière, la paix, et la joie de son salut
avaient éclairé l'âme de la pauvre malade.
Au matin, elle reposait paisiblement, parfaitement
tranquille, et témoigna qu'elle n'avait besoin de rien.
Elle voyait tout clairement maintenant : elle était heureuse.
Le
Seigneur avait
fait l'œuvre, par la puissance de son Esprit, et à son Nom en soit toute la louange, l'honneur, et la gloire !
Par ce récit d’une vraie conversion, nous sommes très loin de ces démonstrations qui impressionnent les sens naturels des hommes !
Nous avons pu suivre le cheminement d’une âme qui progressivement lâche prise et ne résiste plus au travail du Saint Esprit ! Elle s’est vue perdue, condamnée à la seconde mort ! Sa croyance religieuse ne lui était d’aucun secours, elle devait rencontrer Dieu, comme Juge devant lequel elle n’avait que ses péchés à apporter, ce qui la condamnait irrémédiablement. Mais nous avons aussi vu, que le Juge est aussi un Dieu d’amour ! Mais encore chargée de ses péchés l’âme ne peut discerner que le caractère de Juge ! Il faut que Dieu Lui-même vienne au secours de l’âme, pour qu’Il puisse se révéler être le Dieu d’amour (*) qui a donné son Fils sur la croix pour que son sang puisse couler, et que ce sang puisse purifier le pécheur qui croit sans aucune réserve la Parole de Dieu !
(*) Dieu est amour, et
c’est en tant que tel que son Esprit « laboure » les cœurs des hommes
pécheurs, car dans son amour il veut que tous les hommes soient sauvés
! Mais l’âme qui se laisse labourer jusqu’à être une bonne terre, comme
cette dame du récit, ne peut (et doit aussi) d’abord le percevoir que comme le
juge qui doit la condamner à la seconde mort !
Prêcher le Dieu d’amour, à une âme qui résiste au travail du Saint Esprit, conduit cette âme à avoir ce cœur comparé à cette terre rocailleuse, il y a une joie éphémère, une apparence de vie, qui n’est pas la vie divine et éternelle que Dieu donne à celui qui croit !
Nous aurons noté, que dans le cas du récit, la jouissance de la paix avec Dieu a suivi immédiatement la nouvelle naissance, ce qui n’est pas toujours le cas.
De manière objective, le Seigneur Jésus ayant fait la paix par le sang de sa croix (Colossiens 1 v.20), tous ceux qui sont nés de nouveau possèdent cette paix, mais tous n’en jouissent pas ! (*)
(*) C’est le
sujet traité dans le message 218 intitulé « Comment un croyant
trouve la paix avec Dieu. »
Il n’y a aucune paix (de manière objective selon Colossiens 1 v.20), car il n’y a aucune vie divine, s’il n’y a pas eu de repentance ! Il y a sans doute beaucoup de joie, mais pas de paix ! Car la possession de la vie divine et éternelle, dès qu’elle est acquise doit produire la repentance ! Si la repentance est absente, cela signifie qu’il n’y a pas eu nouvelle naissance ! Le terrain du cœur est celui soit du terrain rocailleux, soit couvert d’épines ! Il y a aussitôt joie ! C’est souvent le cas que produisent les prédications qui demandent aux âmes de se repentir pour avoir la vie ! Car cette « pseudo repentance » consiste à dire à Dieu « je regrette avoir fait ceci ou cela, je m’efforcerai de ne plus le faire à l’avenir » ! Or la repentance est l’acte de la vie divine dans l’âme qui juge sa vie d’homme naturel, comme Dieu la juge, et est d’accord avec Dieu, qu’il a fallu rien moins que la mort et la condamnation de son Fils, pour ôter tous les péchés produits dans cette vie ! Ce qui est tout différent.
Parlant de la jouissance de la paix avec Dieu, qui suit avec un délai plus ou moins long la vraie repentance, beaucoup d’âmes possédant la vie, donc qui se sont forcément repenties, ne jouissent pas de cette paix ! Les prédicateurs de la repentance comme condition pour recevoir la vie conduisent ces âmes à douter de leur salut, croyant qu’elle ne se seraient pas suffisamment repenties ! Alors que le vrai besoin de ces âmes, c’est l’assurance de la pleine suffisance de la valeur du sang versé à la croix. Une telle âme a besoin de certitudes et non pas de doute ! Le serviteur M. M du récit, guidé par le Saint Esprit, répond bien à ce besoin dans le récit de la fin de vie de cette dame !