Ce texte
reprend des extraits intégraux de l’étude de l’épître aux Galates de W. Kelly
Cette étude met en évidence une série de
principes chrétiens contenus dans l’épître adressée par l’apôtre Paul aux
assemblées de la Galatie.
Suite de : https://www.msgfacebook.beauport.eu/Messages/MSG_0225-00.html
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Certaines parties seront
résumées en vue de la compréhension, et seulement les parties contenant un
message particulier seront reprises. J’y ajouterai simplement une phrase
d’introduction et une explication lorsque cela s’avère nécessaire.
N.B. Dans le texte
lorsque « je » est utilisé, ce n’est pas moi qui parle, mais bien le
frère W. Kelly !
Contenu :
Quel
évangile faut-il croire ?
La cadre : ce qui est de Dieu et ce qui est de
l’homme
Passage de l’Evangile de Dieu à un faux évangile
Mêler
la grâce et toutes formes de loi
Pouvons-nous
traiter à la légère le faux évangile ?
L’avertissement
du Saint Esprit aux âmes prises dans ce piège !
Paul
rend un témoignage sans compromis
Paul
tenait son évangile directement de Jésus Christ
Quelques
caractères de l’évangile de Paul
L’évangile
de Paul versus celui des autres apôtres
Par
son évangile, Paul complète la Parole de Dieu
« Je
m’étonne de ce que vous passez si promptement de celui qui
vous a appelés par la grâce de Christ, à un évangile différent,
qui n’en est pas un autre … » (Galates 1 v.6-7)
N.B. : Lorsque l’apôtre Paul parle d’un
évangile différent, qui de fait n’est pas un évangile, il ne parle pas de
l’évangile prêché par les autres apôtres. Si ceux-ci couvraient d’autres sujets
et ne contenaient pas les révélations faites à Paul, leurs prédications
restaient tout à fait cohérentes avec celles de Paul !
L’apôtre venait de leur
rappeler que le Seigneur s’est donné lui-même pour nos péchés, en
sorte qu’il nous retirât du présent siècle mauvais ;
et ceci avait fait jaillir une brève actions de grâces à «notre Dieu et Père, auquel soit
la gloire aux siècles des siècles ! Amen».
Mais le voilà
maintenant qui en vient immédiatement au grand objet qu’il avait en vue.
Son cœur en était, pour ainsi
dire, trop plein pour user de plus de paroles que nécessaire. Il ne pouvait
pas s’attarder devant ce qui était si funeste pour les fondements
mêmes sur lesquels doit se tenir l’assemblée, ou plutôt les
chrétiens individuellement, devant Dieu. «Je m’étonne de ce que vous passez si promptement de
celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, à un évangile différent» (1:6).
Les mots « vous passez », non pas « vous avez passé » indiquent qu’ils étaient en train
de changer de position, s’éloignant « de celui qui les avait appelés par la
grâce de Christ ».
Le mal et le
danger n’étaient pas
encore définitifs au point de ne plus pouvoir regarder à Dieu à leur
sujet.
Quand nous pensons que c’était
l’apôtre Paul qui avait évangélisé ces âmes, et qu’il leur avait encore prêché
peu de temps auparavant, il n’y a pas de preuve plus
triste de la facilité avec laquelle
Satan trouve moyen d’égarer les âmes.
Prenez même des enfants de
Dieu ayant reçu les meilleurs enseignements, et vous verrez malgré tout des symptômes qui ne manquent presque
jamais d’apparaître : un penchant vers ce qui est
faible et faux, une promptitude à suivre des sentiments humains dans
les choses de Dieu, des sentiments détournés de la
vérité par des apparences sans réalité. Voilà ce que vous trouverez, à moins d’une puissance extraordinaire du Saint Esprit
pour arrêter les opérations de Satan.
Les choses sans valeur
qui peuvent être introduites avec le fondement, dont l’apôtre parle en 1
Corinthiens 3 — « du
bois, du foin, du chaume » (v.12)
Tout cela nous montre comment il peut arriver que :
Quoique ce soit Dieu
qui ait formé l’assemblée, il y a un autre côté de
l’assemblée dont il faut tenir compte : c’est l’homme.
N.B. :
Lorsque l’on parle de l’Eglise ou de l’Assemblée,
nous devons la voir sous deux angles absolument différents. Le travail de Dieu,
qui ne peut faillir, consiste à bâtir l’Assemblée, en y ajoutant tous ceux qui
doivent être sauvés, l’Assemblée est alors vue en tant que le Corps de
Christ sur la terre. Ce Corps, dont la tête (Christ) est dans le ciel,
est constitué, sans aucune exception possible, de tous ceux qui, sur la terre,
sont passés par la nouvelle naissance. C’est alors Dieu qui bâtit
l’Assemblée. Ainsi on entre dans le
Corps de Christ, par la seule nouvelle naissance. D’autre
part, Dieu a donné la responsabilité aux croyants de bâtir la maison de
Dieu sur la terre, pour être sur la terre un témoignage de l’existence
du Corps, et en refléter les caractères. On
entre dans la maison de Dieu, par le baptême chrétien !
Paul parle de lui-même
comme d’un « sage
architecte » (1 Corinthiens 3 v.10).
Sous
un certain point de vue, c’est Dieu qui bâtit l’assemblée, et là, rien ne
peut faillir. Ce que le Seigneur tient directement dans sa main, Il le maintient infailliblement par sa propre puissance.
Mais la
responsabilité humaine entre dans cette grande œuvre, comme elle le
fait presqu’en toutes choses, sauf la création et la rédemption
où Dieu
est seul,
et ne
peut qu’être seul.
Mais pour tout le reste, dans tout ce qui est précieux, que ce soit l’appel
des âmes par l’évangile, ou l’orientation des âmes après qu’elles aient connu le Seigneur, ou le rassemblement des
enfants de Dieu en un seul corps (l’Église), dans toutes ces choses
l’homme a sa part, et il n’est que trop vrai qu’il y apporte
la faiblesse de sa nature.
L’histoire
que Dieu nous donne dans la Bible est qu’en tout ce qu’Il a confié aux mains de
l’homme, celui-ci montre sa faiblesse et sa
défaillance.
« Je m’étonne de ce que vous passez si promptement de
celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, à un évangile
différent ». (Galates 1 v.6)
Après
tout, c’est là l’histoire, non seulement de l’Ancien Testament et
des différentes voies dans lesquelles Dieu a éprouvé l’homme, mais aussi du
temps où l’on a le sujet infiniment plus béni du Nouveau
Testament — ce que Dieu est dans son Fils,
et dans Ses voies envers les hommes par son Fils, depuis que le Seigneur est
monté au ciel, et que le Saint Esprit a été envoyé ici-bas, — même par rapport à ces choses, la faiblesse de l’homme
se montre immanquablement.
Ce n’est pas seulement dû à des hommes incroyants
ayant trouvé moyen de se glisser dans l’Église, mais les enfants de Dieu ont aussi
la chair en eux.
Ceux-ci ont leurs sentiments
humains, leurs infirmités humaines, et ce que Satan
peut trouver dans tout chrétien pour empêcher ou
obscurcir la puissance de Dieu.
C’était par de tels moyens que les
saints de la Galatie avaient été égarés, et que tous sont en danger de l’être, en tout temps.
Je retire de là deux importantes leçons.
1.
La première, c’est de ne pas être
surpris s’il y a des déviations parmi les saints de Dieu. Je ne dois pas me
permettre de penser un seul instant que c’est un indice d’une quelconque faiblesse
dans la vérité elle-même ou dans le témoignage qui nous a été confié,
ni que cela jette le discrédit sur ce qui est de Dieu, car Dieu peut
tolérer ce qui est contraire à Sa propre nature, et permettre
pour un temps à l’homme de montrer ce qu’il est. Mais ce qui
est selon Dieu demeure, et Dieu se justifiera en cela, et permettra
que ce qui n’est pas de Lui montre son vrai caractère.
2. La seconde chose que nous apprenons, c’est l’appel
à veiller et au jugement de nous-mêmes. À ces Galates,
autrefois si zélés qu’ils auraient arraché leurs yeux par amour pour Paul, ce même
apôtre doit maintenant écrire : « Je m’étonne de ce
que vous passez si promptement de celui qui vous a appelés par la
grâce de Christ ». Remarquez le choix d’expressions : «
La grâce de Christ ». Satan employait un mélange
de la loi et de la grâce, de légalisme et de Christ.
Or ce qui avait
caractérisé leur appel, c’était simplement et uniquement
« la
grâce de Christ ».
Dieu avait fait
connaître aux Galates qu’ils étaient des pauvres pécheurs d’entre les
nations, qu’il n’y avait rien pour eux sinon la miséricorde, et que la
miséricorde était venue jusqu’à eux dans la
personne de Christ.
C’est
bien là la seule chose à laquelle il invite les âmes : accepter la
miséricorde que Dieu leur donne en Christ, ce qui suppose qu’elles
sentent le besoin de miséricorde, et qu’elles sont prêtes à
regarder à Christ, et à nul autre.
Il n’en demeure pas
moins vrai que c’était uniquement la grâce de Christ qui avait agi sur
ces croyants de la Galatie ; l’apôtre le leur rappelle.
Vers quoi se tournaient-ils
maintenant ?
… vers « un évangile différent, qui n’en est pas un
autre » (Galates 1 v.6).
Si
la grâce de Christ était la source et la puissance de
leur appel, l’évangile en était le moyen. Mais ils avaient
maintenant abandonné cet évangile pour quelque
chose de différent.
Remarquez qu’il ne dit
pas « quelque chose de contraire à l’évangile »,
mais « un
évangile différent »
et pour cette raison même,
il dit qui « n’en est pas un autre » : c’était indigne d’être appelé un autre
évangile.
Dieu ne reconnaît qu’un seul
Evangile ; Il ne permet aucun compromis au sujet de
l’évangile, et nous n’avons pas non plus à en faire.
Certain trouveront cela étrange, voire excessif ; mais je suis
absolument convaincu que le même mal qui opérait alors parmi les Galates,
est maintenant à l’œuvre dans la chrétienté universellement.
N.B. : Rappelons que tout vrai croyant fait
partie de la chrétienté et n’est pas à l’abri de tomber dans le travers des
Galates ! La chrétienté, l’ensemble de ce qui est la grande maison de
Dieu, nous est décrite dans Apocalypse 2 & 3.
Il peut varier dans la forme
d’un endroit à l’autre, mais où qu’on se tourne, on trouve d’une manière ou
d’une autre, la loi mêlée avec la grâce de Christ, aussi bien
dans ce qui est prêché que dans la profession extérieure de Christ telle que
maintenue par les institutions chrétiennes. Peu importe la dénomination,
c’est partout pareil. Il
y a toutefois des différences de degré dans ce domaine : les uns
sont plus ouverts, d’autres plus intelligents, d’autres plus
systématiques ; mais on trouve partout le même poison, ici
délayé, là concentré.
Pour
en donner une preuve, prenons une expression simple et fréquente dans les
épîtres de Paul : « la justice de Dieu », à l’égard de laquelle règnent
les idées les plus erronées.
On se réjouit quand on apprend que des personnes prêchent Christ, ou même
la loi, parce que Dieu se sert de la prédication de la loi pour convaincre bien
des pécheurs.
Mais le fait que Dieu opère même
par le moyen de la prédication d’un évangile perverti, ne nous autorise pas à supposer
que les enfants de Dieu peuvent traiter l’erreur légèrement.
C’est une chose de reconnaître
que Dieu opère d’une manière souveraine.
C’en est une autre de savoir
quel est pour nous Son véritable témoignage.
Nous sommes tenus en conscience de ne jamais rien
admettre d’autre, pour nos propres âmes, que la simple et complète
vérité de Dieu. On ne devrait jamais rien écouter qui
se tienne en retrait de cela, et la vérité peut éviter d’entendre
l’erreur. Je ne parle pas ici de fautes dans ce qui est dit au cours de la
prédication. Un écart de langage ou de l’ignorance, ce n’est pas pervertir
l’évangile. C’est
une chose d’écouter une faute ; mais aller là où l’on sait d’avance qu’il y a le mélange
de la loi et de Christ, c’est péché.
On dira peut-être que ce
que je dis est excessif et injustifiable.
Mais
la question est celle-ci : vais-je m’ériger en juge du Saint
Esprit ?
Rappelons en effet que l’apôtre n’écrivait pas comme un
simple particulier, mais il écrivait ce que le Saint Esprit
écrivait pour notre instruction. Or il nous dit ceci :
« Il y a des gens qui vous troublent,
et qui veulent pervertir l’évangile du Christ. Mais quand nous-mêmes,
ou quand un ange venu du ciel vous évangéliserait outre ce que
nous vous avons évangélisé, qu’il soit anathème » (Galates 1 v.7-8).
Pesons impartialement de
telles paroles, et alors nous pourrons juger si j’ai trop insisté dans mes
propos sur le devoir de tout chrétien en face d’une perversion du
témoignage de l’évangile. Car c’est là ce qui s’introduisait parmi les
Galates.
Peut-être
direz-vous que cela allait plus loin, et que chez les Galates, il y avait le mélange
de la loi cérémonielle avec la grâce, tandis
qu’aujourd’hui c’est à la loi morale qu’on tient.
Je
ne puis que dire que c’est encore pire et plus
mortel, parce qu’on peut présenter la loi cérémonielle comme type de
Christ, mais la loi morale introduit ce que l’homme fait, sous une forme ou sous une
autre.
N.B. : Que le lecteur prenne conscience que ceux qui réduisent le christianisme à l’application de règles, toutes morales qu’elles soient, font exactement ce que faisaient ceux qui pervertissaient l’évangile prêché parmi les Galates !
Dans
les institutions chrétiennes, il n’y a aucune vertu ni dans
l’eau du baptême, ni dans le pain et le vin de la cène, sinon dans ce qu’ils
représentent.
N.B. : C’est en effet un faux enseignement lorsque l’on dit au baptisé,
« maintenant tu es mort et ressuscité avec Christ » ! Il en va
de même lorsque l’on donne à l’acte de la cène une valeur au-delà de ce qu’elle
représente, cela conduit à prendre la cène dans des conditions contraires à la
Parole ! Il en va aussi de même pour le rassemblement, lorsqu’on lui donne
une valeur qui va au-delà de ce qu’il doit représenter, et prétendre être
réunis au Nom du Seigneur, alors qu’on ne l’est pas !
Prenons l’exemple de la « justice divine »
Dès l’instant où l’on introduit quelque
chose d’autre que Christ pour la justification de l’homme,
le fondement a disparu.
Christ doit m’être plus cher
que toute autre chose — plus cher même que ces institutions. Avoir Christ à coeur, c’est la meilleure preuve
qu’une âme est sauvée.
Ce n’est avoir aucun égard vivant pour Christ, que de
connaître Sa volonté sur tel ou tel point, et ne pas y
attribuer une importance majeure.
Quand
des saints de Dieu ont appris la vérité avec simplicité, et sont devenus capables de la
retenir fermement, alors vient le temps de l’épreuve. Peut-être y a-t-il beaucoup de faiblesse et
d’infidélité parmi ceux qui possèdent la vérité, et les gens disent :
« Je ne vois pas que ceux
qui possèdent cette vérité valent tellement mieux que leurs voisins » ; mais il faut distinguer entre la faiblesse de conduite chez ceux qui possèdent la
vérité (il peut y être remédier) et chez ceux qui ne la possèdent pas (on ne
peut changer le mensonge en vérité).
Aucune puissance sur la terre ne peut extirper le légalisme de l’état de
choses dans la chrétienté : pour abandonner la loi, il
faudrait d’abord que les systèmes religieux établis cessent d’être
des systèmes terrestres.
Vous ne pouvez réformer ce qui a des fondements
totalement défectueux. On peut enlever ce qui a été
construit dessus ; mais si les fondements sont sans valeur et faux,
il n’y aura jamais de remède.
Ceux qui se rendent compte de ces choses, doivent
à notre Seigneur et Maître — à la vérité et aux saints de Dieu
— de montrer une séparation entière et sans concession
d’avec tout ce qui détruit la pleine vérité de la grâce de Christ.
Mais il faut avoir du support envers les individus qui ne
connaissent pas mieux.
Nous
ne pouvons rien changer quant aux systèmes religieux, et ce n’est pas à cela
que le serviteur est appelé ! Mais les choses sont très différentes quand on
prêche des choses fausses : nous devons alors
chercher à délivrer les enfants de Dieu des mauvaises influences. Qu’il est
pénible de penser que certains sont tenus de prêcher la loi,
à un tel point qu’ils
seraient considérés comme malhonnêtes s’ils ne le faisaient
pas !
Dans de telles circonstances des personnes vraiment pieuses peuvent s’y
trouver enchaînées ! C’est le danger qui guette lorsque l’on mélange la
loi, ou l’observation de diverses règles, avec l’évangile : c’était
le mal chez les Galates.
« Si quelqu’un vous évangélise
outre ce que vous avez reçu, qu’il soit anathème.
Quand nous-mêmes, ou quand un ange venu du ciel vous évangéliserait outre ce
que nous vous avons évangélisé, qu’il soit anathème » (Galates 1 v.7-8).
Les
gens peuvent vous dire qu’ils savent séparer le bon du mauvais ; mais Dieu
est plus sage que les hommes ! Un homme
spirituel discernerait le recul des âmes là où
de telles choses sont admises. C’est ce qui explique la vigueur
inhabituelle de l’avertissement de l’apôtre.
Les Galates étaient ses
propres enfants dans la foi, et il était en perplexité à leur sujet
à cause de ceux qui les bouleversaient et les troublaient.
Les Galates cherchaient
probablement à s’abriter derrière des prétextes comme : « on
sait très bien ce que Paul prêchait, mais nous, nous avons des vérités
additionnelles, outre ce que Paul a donné ».
Mais la sentence est formelle : « Si
quelqu’un vous évangélise outre ce que vous avez reçu, qu’il soit anathème ».
Ce
n’est pas seulement : « ce que j’ai prêché », mais « ce que vous avez reçu ». Ce n’est pas seulement qu’il ne
devait y avoir aucun mélange dans ce qu’il prêchait, mais il ne fallait rien
ajouter à ce qu’ils avaient reçu.
Nous avons ce que l’apôtre Paul a écrit, aussi
clairement que les Galates avaient ce qu’il avait prêché.
Il n’y a aucune différence, sauf que ce qui est écrit a même une plus grande autorité, en tant
que moyen de communication, que ce qui est oral. Dans ce qui est oral,
il pourrait s’y introduire ce qui est de la nature. L’apôtre a dû confesser qu’en certaines occasions il
avait parlé avec précipitation, mais jamais en rapport
avec ce qu’il avait écrit.
Le problème ne venait pas de ce
qu’on ôtait l’évangile, mais qu’on ajoutait à l’évangile ce qui était de la loi.
« Car maintenant, est-ce que je
m’applique à satisfaire des hommes, ou Dieu ?
Ou est-ce que je cherche à complaire à des hommes ? Si je complaisais encore à des hommes,
je ne serais pas esclave de Christ. » (Galates 1 v.10).
L’apôtre
ne cherchait pas à les gagner à sa cause, mais à gagner Dieu en vue de leur cause
! Il savait bien que ce genre de témoignage sans compromis, le
rendait particulièrement désagréable aux hommes, et produisait même
de l’hostilité parmi de véritables saints de Dieu.
Aujourd’hui encore, on appellerait l’attitude de Paul du manque de
charité.
Or ce n’est pas du manque de charité
de parler sans compromis, mais c’est juger ceux qui font des compromis.
Il dit que ce n’est pas le chemin pour
plaire aux hommes, mais à Dieu.
C’est précisément le chemin où
Christ avait appelé Paul à être serviteur !
« Or je vous fais savoir, frères, que l’évangile
qui a été annoncé par moi n’est pas
selon l’homme. Car moi, je ne l’ai pas reçu de l’homme non
plus, ni appris, mais par
la révélation de Jésus Christ. » (Galates 1 v.11-12).
Il y avait, sans doute, quelque chose d’extraordinaire
dans la manière dont l’évangile avait été communiqué à l’apôtre Paul. Il n’avait pas été converti par
la prédication de l’évangile, comme dans le cas général.
Le cas de Pierre était
du même ordre. La
chair
et le sang ne lui avaient pas révélé cela, mais le
Père qui est dans les cieux (Matthieu 16 v.17). Pierre fut la première personne à qui fut annoncée la gloire de la personne de Christ, comme le Fils
du Dieu vivant ! le Fils de Dieu dans un sens céleste
et divin. C’est à Lui que notre Seigneur
fit la première mention de son Assemblée.
Dans le cas de Paul, la vérité allait
plus loin.
Car
si nous avons le Père révélant le Fils à Pierre,
Paul va encore au-delà,
et dit que Dieu révélait Son Fils en lui (Galates
1 v.15). Pierre aurait pu dire qu’il
avait plu au Père de lui révéler le Fils, et Paul pouvait parler de cette
révélation en lui.
Paul fut amené par le Saint Esprit à une
connaissance graduellement croissante de la grande et si glorieuse
vérité de l’union du croyant avec Christ, comme membre
de son Corps !
C’est justement parce que les croyants sont membres du Corps
de Christ, ̶ de sa chair et de ses os (Éphésiens 5 v.30) ̶ qu’ils ont aussi « une
pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus » (Hébreux 10 v.19) !
Cela
est lié avec la vérité dont Paul a été le témoin choisi — l’union
de Christ et de l’Assemblée, à laquelle il a été fait allusion dès sa
conversion : « Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? » Il était en train de
persécuter les saints, et le Seigneur lui dit : « les persécuter eux,
c’est Me persécuter moi » ; ils étaient un (Lui
et eux).
C’est pour cette raison que Paul a pu dire : « Il plut à
Dieu... de révéler son Fils en moi ».
L’Assemblée et le Seigneur sont unis. Nous ne sommes pas membres de la
divinité de Christ, mais de son corps. C’est seulement
comme homme qu’Il a un corps. Mais pendant qu’il était un homme sur la terre,
nous n’étions pas membres de son corps.
C’est sur le fondement de Sa
mort et de Sa résurrection que Christ
peut en associer d’autres avec lui-même comme les «membres de
son corps, — de sa chair et de ses os» :
« À moins que le grain de blé, tombant en terre, ne
meure, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. » (Jean 12 v.24)
Christ dans le ciel et les saints sur la terre
forment un seul corps. C’est là ce que Paul
apprit lors de sa conversion. C’est comme ayant ceci en vue que l’apôtre dit :
« Or je vous fais savoir, frères, que l’évangile
qui a été annoncé par moi n’est
pas selon l’homme » (Galates 1 v.11).
L’évangile de Paul est appelé « l’évangile de la gloire » [2 Cor.4:4
& 1 Tim.1 :11] Il est
intéressant de savoir que, lorsque l’apôtre emploie cette expression, il ne dit pas
le glorieux évangile, comme souvent dans les traductions, mais il dit
bien l’évangile de la
gloire.
Voici la vraie force de cette
expression : c’est l’évangile de Christ glorifié à la droite de Dieu. C’est la
bonne nouvelle que nous avons un Sauveur
ressuscité et glorifié.
Nous sommes appelés à participer à tous les effets
de Sa gloire, comme à tous les effets de Sa mort sur la croix.
Jamais
aucun apôtre, hormis Paul, n’a écrit sur le sujet de l’Assemblée unie à
Christ. À cause de cela, Paul était
peut-être le seul en position de dire : « Si
quelqu’un ajoute quelque chose à mon
évangile, qu’un tel homme soit anathème » (Galates 1 v.8-9).
Quoique Paul ait ajouté
quelque chose à l’évangile des autres apôtres, eux ne pouvaient rien ajouter au
sien.
Les
apôtres
annonçaient Christ comme le Messie, et faisaient connaître la
rémission des péchés par son nom ; mais ils ne proclamaient pas
la gloire céleste de Christ, comme le fit Paul.
Il mit en évidence
toutes ces vérités, et d’autres encore dont les autres apôtres ne firent
jamais mention.
C’est
la raison pour laquelle il dit si constamment : « mon
évangile ».
S’il
ne pouvait naturellement y avoir aucune différence quant aux grandes vérités de
l’évangile entre les prédications de Paul et des autres apôtres, ce que Paul prêchait allait
pourtant bien en avant et au-delà d’eux, sans que rien ne
soit contradictoire.
Mais Paul ayant été appelé après
l’ascension de notre Seigneur au ciel, c’est à lui qu’il
convenait spécialement bien de faire des ajouts.
Jusqu’à
ce que Paul ait été appelé, il manquait encore quelque chose à la somme
totale de la vérité révélée.
En Colossiens 1:25, il dit qu’il était serviteur de Christ, « pour compléter
la parole de Dieu », pour combler un certain vide qui
n’était pas encore rempli. Paul a été la personne employée par le Saint Esprit pour
le faire.
Jean a mis en évidence des vérités
prophétiques — des prophéties entièrement en dehors de ce dont nous venons de
parler, car elles
révèlent les voies de Dieu avec le monde, et non avec l’Assemblée.
C’est pourquoi l’apôtre Paul pouvait insister fortement
sur le danger de toute tentative de s’écarter de ce qu’il avait
annoncé ou d’y ajouter quelque chose. C’est très important.
D’autres
pouvaient ne pas prêcher toute la vérité, mais ce n’est pas là ce qu’il dénonce
si fortement.
Personne ne doit être condamné
parce qu’il ne développe pas les vérités plus élevées que Dieu a données.
Ce à quoi nous devons résister en face, c’est l’introduction
de quelque chose de contraire à l’évangile, ou le mélange de la loi avec la grâce de Christ
— ce qui serait mettre du vin nouveau dans de vieilles outres.
Certains
allégueront l’épître de Jacques ; mais Jacques ne présente jamais
la loi de manière à la mettre en conflit avec l’évangile, bien que ce qu’il dise puisse
servir de garde-fou pour les âmes qui feraient un mauvais
usage [abus de la grâce] du solennel avertissement du
Saint Esprit contre le mélange de la loi avec l’évangile de
quelque manière ou sous quelque forme que ce soit.
Nous aurons bien des
occasions de montrer comment l’apôtre Paul se réfère à ce sujet dans cette
épître.
… à suivre