Ce texte
reprend des extraits intégraux de l’étude de l’épître aux Galates de W. Kelly
Cette étude met en évidence une série de
principes chrétiens contenus dans l’épître adressée par l’apôtre Paul aux
assemblées de la Galatie.
Suite de : https://www.msgfacebook.beauport.eu/Messages/MSG_0225-01.html
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Certaines parties seront
résumées en vue de la compréhension, et seulement les parties contenant un
message particulier seront reprises. J’y ajouterai simplement une phrase
d’introduction et une explication lorsque cela s’avère nécessaire.
N.B. Dans le texte
lorsque « je » est utilisé, ce n’est pas moi qui parle, mais bien le
frère W. Kelly !
Contenu :
L’homme
religieux veut maintenir ce dont la grâce libère !
Le curriculum vitae de Paul, et son entrée dans le
service.
Les
premiers pas de Paul dans son service
Contraste
entre ceux de Judée et les Galates
Suite
à la deuxième visite de Paul à Jérusalem
La
visite à Jérusalem après 14 ans
Le
chrétien se trouve-il sous une forme de loi quelconque ?
Enseignements
tirés des circonstances relatées en Actes 15
La
délégation venant de Jérusalem à Antioche
Ce
qui est important à retenir !
Paul
rappelle le principe de la justification par la grâce
Les
effets néfastes sur les âmes placées sous le principe de lois.
Les
formes de culte bâties sur le principe de lois.
Être
à Christ implique l’abandon de tous principes de lois.
Vivant
à Dieu et mort à tous principes de lois
Je
suis crucifié avec Christ, et néanmoins je vis !
La
vie dans la foi au Fils de Dieu
Christ
n’est pas mort pour rien !
Actes ̶ Chapitre 22
̶ … 3 Je
suis Juif, né à Tarse de Cilicie, mais élevé dans cette ville-ci, [et] instruit
aux pieds de Gamaliel selon l’exactitude de la loi de nos pères, étant zélé
pour Dieu, comme vous l’êtes tous aujourd’hui ; 4
et j’ai persécuté cette voie
jusqu’à la mort, liant les hommes et les femmes, et les livrant pour être mis
en prison, 5 comme
le souverain sacrificateur même m’en est témoin, et tout le corps des anciens,
desquels aussi ayant reçu des lettres pour les frères, j’allais à Damas, afin
d’amener liés à Jérusalem ceux aussi qui se trouvaient là, pour qu’ils fussent
punis. 6 Et
il m’arriva, comme j’étais en chemin et que j’approchais de Damas, que vers
midi, tout à coup, une grande lumière, venant du ciel, brilla comme un éclair
autour de moi. 7 Et
je tombai sur le sol, et j’entendis une voix qui me disait : Saul ! Saul !
pourquoi me persécutes-tu ? 8 Et
moi je répondis : Qui es-tu, Seigneur ? Et il me dit : Je suis Jésus le
Nazaréen que tu persécutes.
Galates ̶ Chapitre 1 ̶ … 13 Car
vous avez ouï dire quelle a été autrefois ma conduite dans le judaïsme, comment
je persécutais outre mesure l’assemblée de Dieu et la dévastais, 14 et
comment j’avançais dans le judaïsme plus que plusieurs de ceux de mon âge dans
ma nation, étant le plus ardent zélateur des traditions de mes pères. 15
Mais quand il plut à Dieu, qui
m’a mis à part dès le ventre de ma mère et qui m’a appelé par sa grâce, 16 de
révéler son Fils en moi, afin que je l’annonçasse parmi les nations, aussitôt,
je ne pris pas conseil de la chair ni du sang, 17 ni
ne montai à Jérusalem vers ceux qui étaient apôtres avant moi, mais je m’en
allai en Arabie, et je retournai de nouveau à Damas. …
Nous référant à ces deux récits, nous apprenons que
l’apôtre Paul a été formé dans l’école de théologie le plus brillante de
l’époque. Il a été instruit par les professeurs les plus brillants et très
connus à l’époque, dont Gamaliel.
Sa formation universitaire l’avait rendu capable de
défendre les principes de la loi, comme règle de conduite avec un zèle
particulier, ce qui l’amenait à combattre farouchement tout ce qui s’opposait à
ces règles de bonne conduite, tirées de la loi de Dieu.
C’est ainsi que toute sa vie antérieure avait été opposée
à l’évangile.
Il n’y avait aucun autre adversaire de Christ,
pareil à lui ! Il persécutait « outre mesure l’assemblée de Dieu et la dévastait »
N.B. : Il y a ici sans doute une parole visant les Galates, parce qu’ils commençaient à persécuter ceux qui s’opposaient à leurs idées sur la loi et à montrer un esprit d’acharnement ! Car c’est ce à quoi en arrivent ceux qui abandonnent le terrain de la grâce pour celui du principe de lois !
Comme
nous l’avons déjà souligné au paragraphe précédent, c’est justement lui que le
Seigneur Jésus choisit pour révéler l’Evangile de la grâce, que l’apôtre
appelle « mon Evangile » par opposition à toutes autres formes de ce
que les hommes appellent « évangile » mais qui n’en est absolument
pas un.
Dans ces versets 13 à
17 et ceux qui suivent, Paul introduit une masse de vérités, qui ruinait de fond en comble tout le
système basé sur le principe de lois, système que les Galates
commençaient à rétablir. L’apôtre montre que c’était Dieu qui
l’avait appelé en dehors de la loi : lorsqu’il était au milieu
même de ce que les Galates étaient en train de ré-établir, il était un
ennemi de Christ (*).
(*) Il est important de réaliser que celui qui
introduit des principes de loi, se constitue ennemi de Christ !
Paul
tient tout à fait compte de la providence dans sa propre histoire. Il avait été élevé aux pieds de Gamaliel, et il avait
avancé dans le judaïsme plus que ceux de son âge. Mais, quoiqu’il ait plu à Dieu
de le mettre à part dès le ventre de sa mère, pourtant son appel
représentait beaucoup plus, il insiste là-dessus ; cet appel
venait de la grâce.
«
Aussitôt, je ne pris pas
conseil de la chair ni du sang ». Ici il renverse le
légalisme, tant positivement que négativement.
Il avait été appelé pour
prêcher parmi les Gentils, là où l’on ne connaissait pas de loi.
Il
n’y avait absolument aucune parole de la part de Dieu pour que ces
Gentils montent à Jérusalem ; pourtant c’était à ce genre de choses
que les Galates désiraient revenir.
N.B. : Il en est de même aujourd’hui : la plus petite secte a une sorte de Jérusalem, un
centre auquel il faut envoyer un ministre, afin de le
qualifier pour sa tâche.
Lorsque
des personnes prennent conseil de la chair et du sang, et montent
à cette sorte de « montagne de Sinaï » (*), ou à cette ville, leur âme a été rabaissée et
détournée de la croix de Christ ; puis elles deviennent les plus ardents zélateurs
de cette loi même dont la croix les en avait délivrées. Mais la marche dans la
simplicité, celle découlant de l’Evangile de la grâce, c’est le
sentier de la dépendance du Dieu vivant.
(*) Sinaï est la montagne sur laquelle Dieu a donné
à Moïse les tables de la loi. L’expression « monter à la montagne de
Sinaï » prend le sens de se placer sous le principe de lois.
Ainsi
donc, même si ces écoles de formation ont une grande valeur pour le monde, même
si elles sont admirables et arrivent à donner aux hommes une certaine position,
elles n’aboutissent qu’à
ce que l’homme peut enseigner, et non à ce que Dieu donne.
Moïse
avait pensé qu’après avoir passé quarante ans en Égypte, il était à même de
délivrer le peuple de Dieu ; mais il dut apprendre qu’il lui fallait avoir été enseigné de Dieu dans le désert avant d’être en mesure de
conduire le peuple hors d’Égypte.
Dieu doit généralement faire
passer les âmes par le crible, et les briser dans leur
propre suffisance, s’Il doit se servir d’elles d’une
manière réellement honorable.
Ici, Dieu lui-même appelle un homme remarquable
à une œuvre toute spéciale, et Il l’envoie loin dans le désert, au lieu
de le convoquer vers les apôtres à Jérusalem.
Ce n’est qu’après
3 ans que Paul monte à Jérusalem pour faire la connaissance de Pierre. Il ne
reste que peu de temps (15 jours) chez lui, sans voir les autres
apôtres à l’exception de Jacques. En indiquant le nombre de jours, il nous montre qu’il
n’avait pas reçu de cours d’instruction.
Il était même inconnu
parmi les assemblées situées en Judée, qui avaient entendu que « Celui qui nous persécutait autrefois, annonce maintenant
la foi qu’il détruisait jadis ; et elles glorifiaient Dieu … » à cause de Paul en rapport avec
son service.
Mais
ces assemblées,
au lieu de blâmer Dieu (car c’est à cela que revenait la conduite des Galates),
au lieu de trouver à redire au témoignage de Paul, avaient glorifié Dieu en la personne de Paul.
Les
assemblées initiales de la Judée, que les Galates considéraient avec une telle
envie, glorifiaient Dieu en lui, tandis qu’eux-mêmes s’élevaient contre la riche
miséricorde que Dieu avait montrée envers les nations.
Il
leur avait prêché l’évangile plus pleinement que les autres apôtres ;
et pourtant ils
s’en écartaient déjà, en cherchant à introduire la loi.
Paul sentait que cette dérive était par
nature si mortelle que — même si les âmes
détournées ne pouvaient pas être perdues — il n’en résultait pas moins
un profond déshonneur pour Dieu et un
dommage incalculable pour Ses saints.
Ils
pensaient, sans doute, que leur voie était une voie bien plus sûre ; mais l’apôtre affirme qu’il
leur avait apporté la vérité de l’évangile, et qu’y mêler la loi, c’était renverser
à la fois l’évangile et la
loi.
Combien tout cela s’applique aux besoins des âmes dans un
temps comme le nôtre ! Nous ne devons pas nous imaginer que
le mal en Galatie était plus profond que celui
qui est en activité maintenant. Au contraire, ce n’était là que les germes
de ce qui se sont développés beaucoup plus depuis ce temps-là.
Que le
Seigneur nous donne de rendre nos visages semblables à un caillou (És.
50:7) contre tout ce qui tend à endommager la
conscience, et nous garde de rien n’admettre que nous
sachions contraire à Sa volonté et à Sa gloire !
Nous
apprenons au chapitre 2 de l’épître aux Galates que 14 ans après sa visite chez
Pierre à Jérusalem, Paul y retourne dans un but précis : celui d’exposer
aux frères de Jérusalem l’évangile qu’il prêchait dans son service auprès des
nations. Car le même problème rencontré auprès des Galates se trouvait déjà à
Jérusalem. Paul met la cause en évidence :
« … à
cause des faux frères, furtivement introduits, qui s’étaient insinués pour
épier la liberté que nous avons dans le christ Jésus, afin de nous réduire à la
servitude ; auxquels nous n’avons pas cédé par soumission, non pas même un
moment, afin que la vérité de l’évangile demeurât avec vous. » (Galates 2 v.4-5)
Et les frères qui
étaient considérés comme des « colonnes » exprimèrent leur communion,
en donnant « la main d’association » à Paul et à Barnabas qui
l’accompagnait dans le service.
Cette visite se
réfère au récit que nous lisons en Actes 15.
L’apôtre se réfère à cette visite pour montrer
que le chrétien ne se trouve pas sous le principe de la loi, quelle qu’en soit
la forme ! Il traite cette question
complètement en rapport avec la justification, mais il ne se borne pas à ce
côté de la question.
Nous
trouverons plus loin dans l’épître, qu’il applique la grâce dans
toute son étendue, démontrant que Dieu, en Christ, a
introduit un autre principe entièrement différent et opérant efficacement, alors que la loi ne peut
que maudire le coupable.
En bref, Dieu a
établi le grand fondement de Sa propre grâce ; et alors que cette
grâce est en parfaite harmonie avec le gouvernement moral de Dieu, elle
met entièrement de côté la loi comme impuissante vis-à-vis de la
condition de l’homme, sans pour autant remettre en cause que, en
elle-même, la loi est sainte, juste et bonne (Rom.7:12).
Mais
en Christ, Dieu a introduit une telle énergie de vie en
résurrection, et une nouvelle justice justifiante qui Lui est propre, qu’il
place le chrétien pour toujours sur un terrain entièrement différent,
celui de la grâce.
Dans cette épître, l’apôtre
entre sur ce terrain avec une force d’autant plus grande, que le diable essayait d’introduire
un mauvais usage de la loi particulièrement néfaste.
Nous avons déjà
fait remarquer la différence entre l’épître aux Romains et celle aux Galates :
les Romains devaient apprendre des vérités qu’ils ne connaissaient pas, alors
que les Galates se détournaient de vérités qui leur avaient déjà été
enseignées !
Ainsi s’adressant à certains
frères de Rome qui avaient été sous la loi comme Juifs, avant de connaître
Christ, observaient
des jours, des viandes et des breuvages (Romains 14), l’apôtre montre que l’Esprit de Dieu demandait un
support extrême. Parce que, d’une part, un
grand nombre des saints à Rome étaient d’origine juive, et d’autre part un
nombre également grand d’entre ces saints de Rome provenaient des nations. Il était donc important de les
exhorter à se respecter mutuellement et à se supporter les uns les autres. Le frère d’entre les Gentils,
qui connaissait sa liberté, ne devait pas mépriser son frère juif, qui faisait
encore certaines distinctions, observant des jours, etc. Le Juif ne devait pas
non plus juger son frère d’entre les Gentils, qui ne s’abstenait pas de viandes
et n’observait pas des jours. Ne nous imaginons pas qu’en parlant de ces jours,
l’apôtre fasse allusion au jour du Seigneur [dimanche], car c’est
là une chose entièrement nouvelle, qui n’a de rapport ni avec
la 1ère création, ni avec la loi.
Le
dimanche est le jour où le Seigneur est ressuscité d’entre
les morts, le jour où, par Sa présence spéciale, Il
a mis son approbation sur le rassemblement de ses disciples, et où, plus
tard, le Saint Esprit les a conduits à poursuivre régulièrement ce
rassemblement, pour la fraction du pain. Il
devrait donc être incontestable que le jour du Seigneur
est de la plus sérieuse importance ; la compréhension de ce
point s’accompagne toujours de pensées justes quant à la vraie
grâce de Dieu dans laquelle nous sommes (1 Pierre 5:12). On peut avoir opté pour la confusion entre le jour
du Seigneur et le sabbat en vue d’en renforcer l’institution en la faisant
résulter de la loi ; mais c’est là une erreur complète, qui en abaisse et en
affaiblit le caractère, et qui est à la fois le fruit et la preuve de
l’ignorance du terrain sur lequel le croyant se trouve maintenant en rapport
avec Dieu.
Par contre dans l’épître
aux Galates, au
lieu d’une exhortation au support fraternel, sur lequel l’apôtre insiste auprès
des saints à Rome, il
y a au contraire une force et une véhémence étonnantes !
Dans sa lettre aux
Galates, l’apôtre fait allusion à son voyage à Jérusalem. La chose importante pour
l’Esprit de Dieu, était d’éliminer toute prétention à lier
avec Jérusalem la mission et le ministère de Paul. Le
principe de la succession apostolique est scié à
la base par ce que ces faits impliquent. Les années écoulées avant ces visites, et encore
plus le caractère de sa visite à Jérusalem, excluent
absolument toute idée d’une telle dérivation.
En
Actes 15, nous lisons que quelques-uns originaires de Judée étaient venus
enseigner à Antioche, que si le chrétien n’a pas été circoncis, selon la loi
juive, il ne pouvait pas être sauvé. Quand Paul et Barnabas sont arrivés à Jérusalem, ils
y ont trouvé le même parti. Il s’agissait de quelques uns, issus des
pharisiens, qui avaient cru, mais voulaient imposer de garder la loi de Moïse. Il
apparait clairement que la question s’élevait au
sein même de l’Assemblée. Nous voyons ensuite la conférence des apôtres et des
anciens en présence de toute l’Assemblée sur ce sujet.
Nous apprenons dans la
lettre aux Galates que d’une part Paul avait pris Tite avec lui, et d’autre
part c’est par révélation qu’il montait à Jérusalem. Paul avait reçu une
communication positive de Dieu sur ce voyage. Tite n’était Juif en aucune manière, il était grec.
L’apôtre Paul, en face
des douze apôtres et de tous les croyants, amène avec lui à Jérusalem ce Grec
qui n’avait jamais été circoncis. Il agissait, de la manière la plus
hardie, selon la liberté qu’il savait avoir en Christ.
Paul a certainement fermé la
bouche à ceux qui auraient pu soulever à l’égard de ce jeune
disciple des questions fondées sur la loi, dont la
circoncision !
Et c’est dans ce cadre que Paul a exposé l’évangile qu’il prêchait parmi
les nations.
Craignant d’avoir couru en vain, dans le cadre de cette mission (Galates 2 v.2), ce que
Paul enseignait montrait qu’il était assez avancé dans la
vérité, mais il ne voulait pas courir le risque de causer
une division parmi les saints à Jérusalem.
S’il
avait été indifférent à l’état des saints, il aurait présenté toutes
les vérités célestes dans lesquelles il était entré tellement au-delà
des autres.
Mais il y a deux choses dont il faut
tenir compte en communiquant la vérité.
Non seulement il faut la
certitude que c’est la vérité qui vient de Dieu, mais il faut que ce
soit la vérité appropriée à ceux auxquels on s’adresse.
Ils pouvaient avoir
besoin de tout ; mais ils n’étaient pas en état de tout recevoir ; plus une
vérité est précieuse, plus le dommage est grand, en un sens, si
on la présente à ceux qui ne sont pas en état d’en profiter.
Supposez des personnes
qui sont sous la loi : à quoi bon leur présenter l’espérance de la
venue de Christ, ou la vérité de l’union avec Christ ? Il n’y a
pas place pour ces vérités dans un tel état spirituel. Lorsque des âmes sont encore
sous la loi, ne sachant pas qu’elles sont mortes à la loi par la mort et la
résurrection de Christ, elles ont besoin d’être établies dans la
grâce de Dieu.
Il semble que c’est là une des raisons pour lesquelles, dans
l’épître aux Galates, l’apôtre n’aborde jamais ces vérités bénies.
La sagesse de cette omission est évidente.
De telles vérités seraient inintelligibles, ou tout au moins inappropriées
pour des âmes dans cet état. On ne leur aurait fait aucun bien en les leur
développant.
Il faut d’abord comprendre que
la loi est entièrement mise de côté, et que nous
sommes introduits en Christ dans une atmosphère toute nouvelle.
Le Seigneur avait
beaucoup de choses à dire à ses disciples lorsqu’il était avec eux, mais ils ne
pouvaient les supporter alors (Jean 16:12). De même, l’apôtre dit aux Hébreux qu’ils avaient
besoin de lait et non de nourriture solide ; «car quiconque use de lait est
inexpérimenté dans la parole de la justice, car il est un petit enfant ;
mais la nourriture solide est pour les hommes faits, qui par le fait de
l’habitude, ont les sens exercés à discerner le bien et le mal» (Hébreux 5:13-14). Mais ils avaient de nouveau besoin qu’on leur enseigne les
premiers rudiments (Hébreux 5:12) ; et pourtant cette
épître ne fut écrite que peu avant la destruction de Jérusalem.
Rien n’arrête autant les progrès des saints que des principes
légaux.
Les Corinthiens
n’étaient pas convertis depuis longtemps, aussi leur ignorance n’était pas
surprenante. Mais
les Hébreux étaient convertis depuis bien des années, et voilà
qu’ils n’étaient occupés que de l’ABC du christianisme. La raison
réelle qui faisait un blocage chez ces croyants Hébreux, c’était qu’ils
n’entraient pas dans leur mort à la loi, ni dans leur union avec
Christ ressuscité. Ils n’étaient pas même affermis sur
tout le fondement de la vérité chrétienne — les péchés
entièrement et éternellement ôtés par le sang de
Christ. Ils ne dépassaient pas le niveau spirituel de petits enfants.
Aussi
Paul ne voulait pas entrer en controverse touchant des vérités qu’ils ne
pouvaient pas supporter, et pourtant il ne désirait pas les cacher à ceux qui pouvaient
les apprécier !
Ayant fait la
communication de son évangile, dans le particulier à ceux qui étaient considérés,
l’apôtre en donne aussi la raison : « … à cause des faux frères,
furtivement introduits »
(Galates 2 v.4) Par ce récit l’apôtre laisse peser cela sur l’esprit
des Galates, afin qu’ils comprennent que c’est exactement le reflet de ce qui
se développait chez eux !
Aussi donne-t-il clairement à entendre
le but de ces faux frères : « qui s’étaient
insinués pour épier la liberté que nous avons dans le
Christ Jésus, afin de nous réduire à la servitude »
Ceci
montre clairement la
relation entre le légalisme et le manque de droiture
en ceux qui s’introduisent furtivement pour épier la liberté qu’ils
ne comprennent pas.
Et pour que les Galates transposent ce récit à eux-mêmes, l’apôtre
précise : « auxquels nous n’avons pas cédé par soumission,
non pas même un moment, afin que la vérité de
l’évangile demeurât avec vous. » (Galates 2 v.5)
Mais
maintenant il va plus loin, et fait
allusion, non pas à de faux frères travaillant à saper l’évangile par la loi,
mais à ceux qui
prenaient la place la plus importante à Jérusalem.
« Or de ceux qui étaient considérés comme étant
quelque chose... quels qu’ils aient pu être, cela ne m’importe en
rien : Dieu n’a point égard à l’apparence de l’homme..., à moi, certes, ceux
qui étaient considérés n’ont rien communiqué de plus ; mais au
contraire, ayant vu que l’évangile de l’incirconcision m’a été confié, comme
celui de la circoncision l’a été à Pierre, (car celui qui a opéré en Pierre
pour l’apostolat de la circoncision, a opéré en moi aussi envers les nations),
et ayant reconnu la grâce qui m’a été donnée, Jacques, et Céphas,
et Jean, qui étaient considérés comme étant des colonnes, me donnèrent,
à moi et à Barnabas, la main d’association, afin que nous allassions vers les
nations, et eux vers la circoncision … » (Galates 2 v.6-9).
Toutes
les insinuations de ces docteurs judaïsants selon lesquelles il n’y avait pas
d’accord réel entre Paul et les autres apôtres, étaient ainsi renversées.
Il
était démontré que celui qui donnait des communications, c’était Paul,
non pas Pierre ; et que les trois principaux à Jérusalem avaient
donné à Paul la main d’association. Ils ne
contrôlèrent en aucune façon son ministère, mais
reconnurent la grâce qui lui avait été donnée.
Ils
sentirent, en fait, en ce qui regarde Dieu et Sa puissance opérant dans Paul,
que Paul et Barnabas étaient les personnes les plus appropriées pour
s’occuper de l’incirconcision.
La vaste sphère du monde païen était évidemment pour Paul
et ceux qui étaient avec lui, tandis que eux, restaient confinés dans leur cercle
étroit.
Paul détruit ici les efforts
de l’ennemi tendant à mettre les croyants Gentils sous la loi.
« Mais quand Céphas vint à Antioche, je
lui résistai en face, parce qu’il était condamné. Car, avant que
quelques-uns fussent venus d’auprès de Jacques, il mangeait avec ceux
des nations ; mais quand ceux-là furent venus, il se
retira et se sépara lui-même, craignant ceux de la circoncision
; et les autres Juifs aussi usèrent de dissimulation avec lui, de sorte que Barnabas
même fut entraîné avec eux par leur dissimulation. » (Galates 2 v.11-13)
On ne se serait
pas attendu à cette scène de la part de Pierre, alors qu’il avait été choisi
par le Seigneur pour donner l’accès aux bénéfices de l’Evangile de la grâce à
Corneille, homme pieux, non juif mais soumis à Dieu selon ce qu’il pouvait
connaître de Dieu, tel que révélé dans l’Ancien Testament.
Avant que vienne la
délégation de Jérusalem, Pierre mangeait avec les chrétiens d’Antioche qui
n’étaient pas d’origine juive. Ce qui était une marque de communion avec eux !
Il
n’est pas question ici de la participation à la cène du Seigneur, qui est le signe le plus
élevé de la communion ; mais, dans la vie ordinaire, prendre ensemble un
même repas, est un gage de sentiments d’amitié, et il devrait en être
spécialement ainsi parmi les chrétiens, car ils sont appelés à marcher en
toutes choses avec une sincérité selon Dieu.
Cela souligne l’importance attachée à un tel acte entre chrétiens,
et plus spécialement en présence de la séparation que les Juifs maintenaient
par rapport aux Gentils, — sous la loi, cette
séparation était un commandement de Dieu.
Ainsi
Pierre avait l’habitude de manger avec les Gentils, alors que personne agissant
d’après des principes juifs n’aurait pu entretenir une pareille pensée ; mais après que quelques-uns
furent venus d’auprès de Jacques (*), il cessa de manger à la même
table que les chrétiens d’Antioche d’origine non juive !
(*) c’est-à-dire ceux qui étaient issus du
rassemblement chrétien qui se réunissait avec Jacques dans sa maison.
Combien l’influence des préjugés
est impressionnante, particulièrement l’influence des préjugés liés à
la loi ! Ébranlé par cela, Pierre renonce à sa liberté, et cesse
de manger avec les Gentils : n’était-il pas pourtant le principal des
apôtres !
Si
cet acte pouvait paraître insignifiant à certains, aux yeux de Dieu et de son
serviteur,
il était grave. Il fut donné à Paul de voir dans
cette affaire petite en apparence, l’abandon de la
vérité de l’évangile.
Lorsque
Paul était à Jérusalem Pierre était si loin de lui résister ! Il lui avait
même donné la main d’association. Mais quand Pierre fut venu à Antioche, Paul lui résista
en face ; c’était clairement un fait bien connu !
Considérons ce qu’il y
avait là de solennel et pratique. Dans
une simple affaire de la vie journalière, il peut y avoir virtuellement un
abandon de Christ et de la vérité de
l’Évangile, un mensonge contre sa grâce. Il est bon de garder présent à
l’esprit que, dans un acte banal, dans une chose d’apparence tout à fait
mineure, Dieu veut que nous considérions les choses dans
leurs sources, dans leurs rapports avec la vérité et la grâce de Dieu. Nous sommes
enclins à faire peu cas de ce qui concerne
Dieu, et grand cas de ce qui nous touche nous-mêmes.
Mais Dieu, dans sa
bonté, veut que nous sentions profondément ce qui concerne Christ
et l’évangile, laissant de côté ce qui nous touche
nous-mêmes.
Pourquoi Paul a-t-il dû reprendre ainsi Pierre publiquement ? Était-ce
sans raison ? N’était-on pas arrivé à une crise dans le cours des
événements ?
Si
Pierre agissait comme l’apôtre de la circoncision, Paul parlait de manière
privée. Mais
dans la mesure où le fondement de la grâce était en cause, ce
même Paul devient hardi comme un lion, et résiste à Pierre en face,
parce qu’il devait être condamné. Il agit sans
compromis, sans timidité, sans prudence humainement parlant, sans
considération de son propre caractère ni de celui de Pierre ; mais il
regarde à la gloire de Christ dans l’évangile.
C’était précisément le domaine où Pierre était
spécialement responsable envers son Maître du maintien de la vérité, et pourtant
c’est là qu’il avait failli. C’est pourquoi l’apôtre Paul se tenait ici sur un terrain solide, et
agissait sans crainte. Il résiste en face à Pierre qui, dans cette affaire, ne montre
nullement un caractère correspondant au nouveau nom que le Seigneur lui avait
donné. Il
ressemblait plus à Simon, fils de Jonas, qu’à l’homme-rocher
(*) qu’il aurait dû être.
(*) cette belle expression fait appel aux paroles
du Seigneur « … Tu es Simon,
le fils de Jonas ; tu seras appelé Céphas (qui est interprété Pierre). » (Jean 1 v.43)
Il était retombé dans ses
manières naturelles ; car l’ardeur de la nature
est constamment disposée à la réaction.
Ce
qui donnait tant de force à la remontrance de l’apôtre, c’est qu’elle se
situait après la solennelle conférence à Jérusalem, où Pierre
avait pris une part active pour démontrer la liberté que Dieu avait donnée aux
Gentils ; il y avait aussi montré que Dieu l’avait
choisi — du milieu de ceux qui étaient maintenant les frères de
Jérusalem — afin que par sa bouche les Gentils entendent la
parole de l’Évangile et la croient (Actes 15:7) ; et il avait conclu sa
déclaration par ces paroles remarquables, si blessantes
pour l’orgueil d’un Juif et si encourageantes pour les Gentils qui
auraient pu être inquiets : « Nous croyons être sauvés par la grâce du Seigneur Jésus,
de la même manière qu’eux aussi » (Actes 15:11). Il avait enseigné, en face
même des Juifs, non pas que les Gentils seraient sauvés à la manière des Juifs,
mais que les croyants Juifs seraient sauvés à la manière des Gentils.
Rien ne pouvait être plus fort. Il n’avait nullement la pensée
de traiter les Gentils comme s’ils n’étaient bénis que d’après un régime de
miséricorde contestable et contraire aux règles ; car en vérité, s’il y avait
quelque différence, c’est aux Gentils que Dieu présentait plus
clairement encore le salut.
« Nous croyons être
sauvés par la grâce du Seigneur Jésus, de la même
manière qu’eux aussi. » (Actes 15 v.11)
Le salut des Gentils devenait le
modèle même de ceux qui seraient sauvés parmi les Juifs.
C’était alors douloureux après tout cela, de voir Pierre
s’égarer sur cette même question ! Et Barnabas lui-même, non le compagnon
de Pierre, mais celui de Paul — qui avait le premier discerné
la valeur et le dévouement de Paul et qui s’était joint à lui dans tant
de travaux parmi les Gentils — qui avait été spécialement nommé avec d’autres pour
monter à Jérusalem en vue de régler cette grave question, le voilà lui aussi entraîné par
la dissimulation de Pierre et des autres (2:13) !
L’apôtre
Paul ne fut pas en défaut dans cette occasion, et il discerna vite
« qu’ils ne marchaient
pas droit, selon la vérité de l’Évangile » (Galates 2 v.14).
En quoi avaient-ils montré ce manque
de droiture ? En cessant de manger avec ceux des nations.
Ainsi la vérité de l’Évangile
dépendait d’un repas.
Le simple fait de manger ou
de ne pas manger avec les Gentils trahissait la pensée
profonde du cœur en rapport avec la question de la
délivrance de la loi.
Si on laissait faire, cette affaire était tellement
grave, que Paul dit à Pierre devant tous :
« … Si toi qui es Juif, tu
vis comme les nations et non pas comme les Juifs, comment
contrains-tu les nations à judaïser ? » (Galates 2 v.14)
Comment Pierre s’était-il comporté à le sujet ?
Il
n’avait en aucune manière maintenu la loi comme règle pour les croyants Juifs. Pourquoi donc cédait-il sur un
acte qui impliquait la loi parmi les Gentils ? S’il n’en était pas ainsi à
Jérusalem, là où Dieu l’avait autrefois rendue obligatoire pour leurs
consciences, quel
abandon de la vérité que d’insister pratiquement sur la loi à Antioche, surtout
de la part de celui qui savait qu’il en avait été délivré !
Telle était le grave sujet sur lequel Paul
reprit Pierre.
Se servant de
cette circonstance douloureuse, Paul relace le sujet sur ses fondements !
« Nous (*) qui, de
nature, sommes Juifs et non point pécheurs d’entre les
nations, sachant néanmoins que l’homme n’est pas justifié
sur le principe des œuvres de loi, ni autrement que
par la foi en Jésus Christ,
nous aussi, nous avons cru
au christ Jésus, afin que nous fussions justifiés sur le principe de la foi en Christ
et non pas sur le principe des œuvres de loi : parce que sur le principe des œuvres de loi nulle chair ne
sera justifiée. » (Galates 2 v.15-16)
(*) Il n’est pas inutile de souligner l’utilisation
par Paul de « nous » et « vous » pour faire une distinction
précise : le « vous » s’adresse aux non-juifs de naissance, les
distinguant de ceux qui le sont ; et le « nous » pour soit désigner
ceux qui sont d’origine juive, comme ici, ou pour désigner tous ceux qui sont chrétiens,
juifs ou pas.
Particulièrement de nos jours, il est important de garder à l’esprit que
lorsque Paul parle de la loi, il parle d’un principe qui s’appuie sur des
lois, des règles de bonne conduite, il ne se limite pas à
la loi juive, celle donnée de Dieu à Moïse !
Il ne dit pas seulement, ni ne veut dire seulement que
vous ne pouvez être justifiés par les œuvres de la loi
juive, mais qu’on ne peut l’être par
les œuvres d’aucune loi, quelle qu’elle soit.
Remarque importante
Pour ceux qui sont nés dans des familles
chrétiennes, il est important de noter que ce n’est pas en suivant des règles
de bonne conduite, aussi bonnes soient-elles, que l’on devient de vrais
chrétiens ! Il faut passer par la nouvelle naissance, car quelle que soit
nos circonstances de naissance, nous sommes tous perdus ! Et aucune bonne
règle à suivre ne peut nous sauver ! C’est seulement en croyant à l’œuvre
que Dieu a faite à la croix en la personne du Seigneur Jésus, par sa mort et sa
résurrection, que Dieu donne la vie divine et éternelle, sans autres
conditions ! C’est dans cette vie
éternelle que le croyant est sauvé, et ainsi justifié, c’est-à-dire reçoit une
justice qui est celle de Christ lui-même, et qu’il donne à celui qui est sauvé
par la seule grâce !
S’il
y avait une loi ayant le pouvoir de justifier, ce devait bien être la loi de
Dieu proclamée par Moïse. Mais Paul va plus loin, et insiste sur le fait
que « sur le
principe des oeuvres de loi » vous ne pouvez être justifiés.
Le principe de loi est opposé à
la justification, au lieu d’en être le moyen.
Il souligne le fait, que sur le principe de ces œuvres
de loi, nulle chair ne peut être justifiée.
Continuant sur la base de cette
circonstance malheureuse d’Antioche, Paul, voulant amener spirituellement les
Galates à la raison, continue sur le thème important de la justification et
demande :
« Or si, en
cherchant à être justifiés en Christ, nous-mêmes aussi
nous avons été trouvés pécheurs, Christ donc est ministre de péché ? Qu’ainsi
n’advienne ! » (Galates 2 v.17)
En d’autres termes, il dit que :
si
vous faites profession d’avoir la foi dans le Seigneur Jésus et que vous retourniez à la loi, l’effet en est nécessairement de vous
replacer dans la position de pécheur.
Vous avez, en vérité, le péché dans votre nature, et la conséquence
en est que, si vous avez à faire avec la
loi, vous vous trouvez exactement dans la même condition dans laquelle vous
étiez comme pécheur !
La loi ne donne jamais la délivrance du péché ; comme l’apôtre
dit ailleurs : « La puissance du péché, c’est la
loi » (1 Corinthiens 15 v.56).
Il
en résulte que, si en cherchant à être justifiés par Christ, vous
êtes trouvés pécheurs, c’est que « Christ est ministre de péché ? » ; voilà le résultat où la
loi mène nécessairement.
La loi se saisit
du péché. Et par conséquent, si après avoir reçu Christ, la loi ne vous trouve
finalement que pécheur, vous faites de Christ, en réalité, un ministre
de péché. Telle est la conséquence nécessaire
d’introduire la loi à la suite de Christ.
L’âme
qui a à faire avec la loi, ne réalise jamais sa délivrance du péché ;
au contraire, la
loi, se borne à découvrir le
mal, et n’élève pas l’âme au-dessus du mal, — la loi
laisse l’homme sans puissance, misérable, et condamné.
Il y a des gens qui parlent d’un pécheur croyant, ou du culte rendu à Dieu par de pauvres
pécheurs. Beaucoup de cantiques
même, n’amènent jamais l’âme au-delà de cette condition.
Mais
ce que la parole de Dieu entend quand elle parle de pécheur,
c’est une âme dépourvue de paix, une âme qui peut sentir
peut-être qu’elle manque de Christ, étant vivifiée par
l’Esprit mais sans avoir la connaissance de la rédemption.
Ce n’est pas en accord avec la vérité que de
nier ce que sont des saints aux yeux de Dieu.
Si j’ai failli en quelque point, est-ce que prendre la
place d’un pauvre pécheur va amoindrir le péché, ou me le
faire sentir davantage ? Non !
1.
Si je suis un saint,
béni de Dieu dans son Fils bien-aimé, uni à
Christ, et ayant reçu le Saint Esprit pour demeurer
en moi, alors je dis : Quelle honte d’avoir failli, d’avoir
succombé, d’avoir déshonoré le Seigneur, et d’avoir été
indifférent à Sa gloire ! Si je sens ma propre froideur et ma propre indifférence, je dois traiter un tel état
comme une indignité, et le haïr comme étant du péché.
2.
Tandis que prendre la
place d’un pauvre pécheur, c’est en réalité excuser
le mal, même si telle n’en est pas l’intention.
Laquelle de ces deux attitudes opère avec
le plus de puissance sur la conscience ? Laquelle humilie
le plus l’homme, et exalte le plus Dieu ?
1.
Plus vous réalisez ce que Dieu vous a donné,
et ce qu’Il a fait de vous en Christ, plus vous sentirez
le péché et le déshonneur de votre comportement si
votre marche ne correspond pas à cela.
2.
Si vous continuez à parler de vous-même simplement comme d’un pécheur,
cela pourra apparaître comme de l’humilité à ceux qui sont superficiels,
mais cela ne fait que devenir une sorte de palliatif [faux
remède, ou cache-misère] pour le mal qui est en vous ; le mal n’humilie jamais autant que quand Dieu le sonde chez son enfant par la foi.
Ces
cultes commencent par citer le passage au sujet du méchant qui
se détourne de sa méchanceté.
Or
si tous les dimanches vous recommencez votre vie comme chrétien,
et que vous ayez malgré tout besoin de l’absolution, cela laisse
le champ libre pour le cœur pour agir
perfidement envers le Seigneur tout le reste de la semaine, sans parler que
c’est renier virtuellement l’efficace de Son œuvre.
C’est
là une chose bien sérieuse.
La préparation pour le
sacrement pendant la semaine est une chose du même genre. C’est le méchant qui
se détourne de sa méchanceté, qui renouvelle ses vœux et fait des efforts pour
se corriger.
Déjà au troisième et au quatrième siècle, quand on
parlait de la cène du Seigneur, on l’appelait un terrible sacrifice, etc. Tout cela ignore
complètement la base même du christianisme :
« … par une seule offrande,
il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Hébreux
10 v.14).
Et par l’expression : « ceux qui sont sanctifiés », il est indéniable
que le Saint Esprit englobe tous les
chrétiens : il s’agit d’une mise à part pareillement vraie
de tous les croyants !
Ceci nous amène à désirer comprendre mieux, ce qu’est la
volonté de Dieu quant à son Assemblée : ce qu’en est l’expression
de son unité indestructible, en tant que Corps de Christ,
et aussi sa ruine en tant que maison de Dieu !
Ceci
montre combien la question de la loi est sérieuse.
Là où la loi est
maintenue et tant qu’elle est maintenue, il n’y a point de délivrance de
la condition de pécheur. Le culte chrétien est impossible dans de telles
circonstances.
Si c’était le cas, Christ deviendrait ministre de péché,
parce que cela supposerait qu’Il me laisse sous la servitude du
péché, au lieu de m’en délivrer.
« Car si ces mêmes choses que
j’ai renversées, je les réédifie, je me constitue
transgresseur moi-même » (Galates 2 v.18)
C’est-à-dire qu’en allant à Christ, j’abandonne
virtuellement la loi, et si malgré tout, je
retourne ensuite à la loi, alors je me constitue transgresseur
moi-même.
Il
est clair que si je suis dans le vrai maintenant, c’est que j’étais entièrement
dans le faux auparavant.
Qui est-ce qui m’a fait abandonner
la loi ?
C’est Christ.
C’est pourquoi, si je retourne à la loi,
l’évangile de Christ est le moyen de faire des
gens des transgresseurs, et non de les
justifier.
Ceci
n’était jamais entré dans les pensées des Galates.
Mais le Saint Esprit fait briller sur eux la lumière de sa propre vérité,
et montre les implications de ce qu’ils faisaient.
Imposer la loi a pour résultat,
virtuellement, de faire de Christ un ministre de péché, au lieu de délivrer
du péché !
Si tous principes de lois ne peuvent en effet me
délivrer du péché, L’œuvre de Christ à la croix m’a délivré et du péché et de
la servitude à toutes formes de lois, qui ne peuvent que me condamner à la
peine de mort. Par contre, la mort de Christ, a placé dans la mort, celui que
j’étais (mon vieil homme) que la loi condamne à la mort, et sa
résurrection m’a communiqué la vie !
« Car moi, par la loi, je suis mort à la loi,
afin que je vive à Dieu. » (Galates 2 v.19)
Paul montre ici comment il était
mort à la loi. C’était par le moyen de la loi (*).
(*) si je
m’applique la loi qui me dit « tu ne convoiteras pas », comme homme
naturel (le vieil homme) je ne peux pas m’empêcher de convoiter, cette loi ne
peut donc que me condamner à mort !
Ce n’était pas
seulement une chose opérée en dehors de sa propre âme. Il avait
éprouvé le problème intérieurement,
de la manière la plus complète.
Paul avait été sous la loi :
quand Dieu l’avait vivifié, et que sa conscience avait été réveillée
sous l’effet de la lumière divine, il avait réalisé
ce à quoi il n’avait jamais songé auparavant — sa complète impuissance.
Il avait vraiment senti sa
position comme pécheur, reconnaissant que la loi a le pouvoir
de tuer (Rom.7:9), et non pas de faire vivre (Gal.3:20).
Mais il
s’agissait alors et maintenant de grâce, et non du jugement qui
est pour bientôt. Dès lors, dit l’apôtre, si je
suis mort par la
loi, je suis mort à la loi, et je suis complètement hors de son atteinte. Je suis mort, et n’ai plus besoin de mourir par elle ; je suis mort à la loi, afin que je vive à Dieu.
« Je suis crucifié avec Christ … » (Galates 2 v.20)
Je suis crucifié
avec Christ, et néanmoins je vis, mais :
« … je ne vis plus, moi, mais
Christ vit en moi … » (Galates 2 v.20)
Ainsi, dans l’âme de l’apôtre,
nous voyons la loi maintenue dans toute sa force, et pourtant lui-même affranchi en Christ,
et en dehors de la loi en grâce.
Nous avons la même chose en
Christ à la fin de Romains 3 :
« Annulons-nous donc la loi par la foi ? Qu’ainsi n’advienne ! au contraire, nous
établissons la loi » (Romains 3 v.31).
Comment est-elle maintenue ? La mort
de Christ a été la
confirmation divine la plus forte que
la loi ait jamais eue.
C’était la loi se
saisissant de la Caution, et la faisant payer en totalité dans
la personne de Christ ; de sorte que l’autorité de la loi,
comme la foi le sait, a été parfaitement maintenue en Christ.
La
caution a été payée pleinement,
et infiniment plus encore, dans la mort de Christ.
Mais si vous appliquez ce
passage de l’Écriture pour prouver que la loi doit être imposée aux chrétiens
comme règle de vie, c’est de l’ignorance et c’est faux.
La loi est la règle de mort, non pas de vie : l’expérience de Paul l’a prouvé :
« Moi, par la loi, je suis mort à la loi, afin
que je vive à Dieu.
» (Galates 2 v.19)
Comment vivait-il à Dieu ?
Ce n’était pas dans cette
vieille vie, à laquelle seule la loi s’applique, car il dit qu’il
était crucifié avec Christ, qui avait souffert à sa place. Mais Christ est ressuscité aussi bien
qu’il est mort, et il est ressuscité, afin que Paul vive — que moi je vive — à Dieu : non plus moi, il est vrai, « mais Christ vit en moi » — c’est une vie entièrement
nouvelle (Galates 2 v.20). La loi exerce ses effets sur l’ancienne vie, et n’a
aucune autorité au-delà.
Du moment que je crois,
je vis ; et la vie, c’est Christ, et elle est fondée sur la croix.
« … et ce que je vis maintenant dans la
chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu,
qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. » (Galates 2 v.20)
Sans doute j’ai ma vie naturelle ici-bas, mais la
vie dans laquelle je vis maintenant dans la chair, je la vis
dans la foi au Fils de Dieu.
Le
croyant vit en regardant non pas à la loi, mais à Christ.
Rien ne
met plus définitivement de côté la loi, sous quelle que forme que ce
soit.
Le croyant est introduit dans un état d’existence entièrement
nouveau — une vie nourrie par le …
« … Fils de Dieu, qui m’a aimé et
qui s’est livré lui-même pour moi. »
(Galates 2 v.20)
C’est Christ, non seulement comme
caractérisant la nouvelle créature, mais comme une personne vivante, qui aime et est placée devant l’âme. C’est pourquoi il peut dire :
« Je n’annule pas la grâce de Dieu … » (Galates 2 v.21)
Ceux qui annulaient la
grâce étaient ceux qui
maintenaient la loi comme moyen de justice, sous quelle que forme que ce soit.
« … si la justice est par la loi, Christ
est donc mort pour rien. » (Galates 2 v.21)
L’effet de la loi, même sur le croyant, c’est qu’il ne s’élève jamais par sa propre
confession au-dessus des sentiments et
des expériences d’un pécheur.
Il reste toujours
dans cette condition où il s’écrie :
« Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce
corps de mort ? » (Romains 7v.24).
Lorsqu’au
contraire il entre dans la place glorieuse qu’il a en Christ, il peut dire :
« La loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus, m’a
affranchi de la loi du péché et
de la mort. » (Romains 8 v.2).
Il devrait dire : Oh ! que je
suis heureux ! Christ
m’a délivré !
« Il n’y a ... aucune condamnation
pour ceux qui sont dans le Christ Jésus. » (Romains 8 v.1).
Telle
est la place, la vraie place, la place assurée du chrétien.
En vérité, dans un tel cas, Christ
n’est pas mort pour rien.
à suivre …