Ce texte
reprend des extraits intégraux de l’étude de l’épître aux Galates de W. Kelly
Cette étude met en évidence une série de
principes chrétiens contenus dans l’épître adressée par l’apôtre Paul aux
assemblées de la Galatie.
Suite de : https://www.msgfacebook.beauport.eu/Messages/MSG_0225-03.html
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l’étude de W. Kelly peut se décharger depuis l’adresse :
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Certaines parties seront
résumées en vue de la compréhension, et seulement les parties contenant un
message particulier seront reprises. J’y ajouterai simplement une phrase
d’introduction et une explication lorsque cela s’avère nécessaire.
N.B. Dans le texte
lorsque « je » est utilisé, ce n’est pas moi qui parle, mais bien le
frère W. Kelly !
Contenu :
Contraste
entre les principes de la loi et ceux de la foi !
LA CROIX : axe autour duquel toute vérité
s’articule !
La
réception de l’Esprit par la foi
La
distinction entre la vie et l’Esprit
Pas
seulement la vie mais aussi l’Esprit
Antérieurement
à toute loi, Abraham a cru Dieu !
Tout
principe de lois place sous malédiction !
Le
chrétien est dans une position toute différente !
Il n’est jamais question de « promesses » avant
Abraham : elles se rattachent aux dispensations (*) de Dieu. On pourra demander : N’avons-nous
pas des promesses ? Si, nous avons toutes les
promesses de Dieu, mais où et comment ? Elles sont oui et amen
dans le Christ Jésus (2 Corinthiens 1 v.20). Si nous avons Christ, nous sommes semence
d’Abraham, et héritiers des promesses (Galates 3 v.29), mais d’une manière totalement
différente de celle dont les Juifs les ont eues autrefois,
ou les auront bientôt.
(*) Le mot
« dispensation » signifie le régime sous lequel Dieu est en relation
avec ses créatures. Depuis la réception de la loi par Israël en Sinaï, jusqu’à
la venue du Seigneur Jésus, la « dispensation » ou le régime de
relation avec Dieu était « la dispensation de la loi ». Aujourd’hui,
nous avons à faire avec « la dispensation de la grâce » qui
correspond à la période de la présence de l’Eglise, Corps de Christ, sur la
terre.
Nous entrons ainsi sur le terrain
de la grâce pure, entièrement en dehors de toute alliance.
Il n’y a pas d’alliance avec l’Église, ni
avec nous les Gentils.
Cela ne veut pas dire que nous ne recevons pas les
bénédictions renfermées dans la nouvelle alliance : nous avons tout ce qui s’y trouve de
bénédictions, et mieux encore, mais différemment d’Israël,
qui a part comme objet des promesses de Dieu,
tandis que c’est la grâce souveraine
qui nous a cherchés, trouvés, et bénis
— nous n’avions droit à rien, et pourtant le meilleur nous est
réservé.
Nous faisons partie de cette parenthèse comme remplissant
l’intervalle entre la réjection du Messie et Sa
réception par Israël bientôt, plutôt que des
voies de Dieu ici-bas !
Dans le cadre du sujet, il n’est pas tant question de
promesse, que de la manière dont la bénédiction est obtenue.
Les Galates avaient été amenés depuis peu à jouir de la
puissance et de la bénédiction du christianisme, par la prédication de l’apôtre
(quel immense privilège !). Or maintenant, chose triste à
dire, ils étaient en danger de se détourner, ayant perdu
le sentiment de la grâce dans leur âme.
Par quel moyen, à l’origine, avaient-ils
reçu la bénédiction de Dieu ?
Dans cette épître (Galates 2 v.21) l’apôtre insistait déjà à fond sur le grand sujet du
Saint Esprit : ce n’est pas la loi, mais la grâce de
Dieu en Christ, qui donne gratuitement toute
la bénédiction dont le chrétien jouit.
Il avait montré comment « par la
loi, je suis mort à la loi, afin
que je vive à Dieu » (Galates 2 v.19), par son propre cas, lui qui était Juif et qui, par
conséquent, était nécessairement sous la loi de Dieu d’une manière qui ne
pouvait être la part d’aucun Gentil comme tel.
Et ensuite, comment il avait été
délivré de la loi et pouvait adopter maintenant un langage si
différent : « Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus,
moi, mais Christ vit en moi » (Galates 2 v.20). En un sens, il parle de lui-même
comme étant mort, mais aussi comme étant vivant ; cette
vie qui était dès lors la sienne et dans laquelle il vivait,
c’était Christ en lui.
Il traite le vieux moi comme une
chose morte ; tout ce qui constituait son caractère naturel, le
vieux moi sujet à la loi, aussi le traite-t-il comme crucifié.
Pourquoi donc ? Quelle
est la source de l’énergie d’un homme, et le but de toutes choses
dans ce monde ? Qu’est-ce qui se mêle à toutes les pensées
et à tous les désirs, et qui les corrompt ? C’est le
moi.
Qu’il s’agisse de courage ou de générosité ou de
sollicitude pour sa famille, son pays et sa religion — toutes ces choses
se trouvaient en Paul avant sa conversion ; mais il y avait
une chose ancrée plus profond que tout le reste, c’était
le moi.
Or ce moi a été
mis à mort à la croix de Christ, laquelle jugeait
son être moral tout entier comme fondé sur quelque
chose de corrompu — c’est-à-dire sur lui-même. Le
caractère de Paul avait été ainsi atteint
jusque dans les recoins les plus
profonds.
Désormais il partait du principe qu’un
autre — non plus lui-même — était sa vie :
Christ lui-même.
Quand on le voyait entrer dans Son amour,
et accomplir Sa volonté, c’était
Christ, comme l’objet qu’il visait, qui était la puissance de la
vie en lui, par le Saint Esprit.
Tout cela n’est pas quelque chose de particulier à
certains ; au contraire, Christ est la vie de tout chrétien,
mais cela n’est pas toujours manifeste. On peut voir le
vieil homme faire jaillir de l’orgueil, de la vanité, de
l’amour de ses aises, ou la force de vieilles habitudes. Quand il en est ainsi, c’est
qu’on a permis à la vieille nature de se montrer à nouveau, parce qu’on n’a pas été
assez occupé de Christ, ni assez exercé dans le jugement de
soi-même.
« Christ mort en nous »,
cela n’existe pas ; mais lorsque pratiquement, nous ne
vivons pas de Christ, cela ressort
bientôt et se trahit
dans nos voies : c’est ce
qui a mené Christ à la croix.
Pour l’apôtre, Christ vivait en
lui, non pas la loi. « Car moi,
par la loi, je suis mort à la loi, afin que je vive à Dieu » (Galates 2 v.19). Tout ce
que la loi pouvait faire, c’était d’exercer
son pouvoir de mort sur ceux qui lui étaient assujettis.
Paul ne cherchait pas, comme souvent aujourd’hui, à
faire des efforts pour garder la loi d’une manière
spirituelle, après avoir été converti ; mais « moi, par la loi, je suis mort
à la loi, afin que je vive à Dieu » (Galates 2 v.19).
Cette expression : « que je vive à Dieu » est bien
sérieuse et pleine de beauté.
La loi n’a jamais produit la vie dans
une seule âme : elle tue. Ici, au contraire, vous voyez Paul
mort à la loi, mais vivant à Dieu sur un
principe totalement différent.
Comment cette vie est-elle venue ?
Si tout ce que la loi faisait était d’apporter une mort
consciente sur son âme (cela se rapporte à ce qu’il a passé par le sentiment de
sa condamnation devant Dieu), quelle est la source de la
nouvelle vie ?
Non pas la loi, mais Christ.
Il en a fini avec la loi, en Christ, et il
est laissé libre, et la vie qui est en lui est pour
qu’il vive à Dieu. Dès lors il dit : « Je ne vis
plus, moi, mais Christ vit en
moi » (Galates 2 v.20).
Nous voyons donc ici, non seulement la
source et le caractère de la vie nouvelle, mais cette vie est
entièrement soutenue par la chose même qui lui a
donné l’existence.
Ce fut la foi de Christ (*) qui produisit la vie, et pareillement
c’est la foi de Christ (*) qui en
est la puissance.
(*) Il ne s’agit pas ici de la foi en l’œuvre de Christ à l’issue de laquelle Dieu donne la vie divine et éternelle selon Jean 3 v.14-15. Il s’agit de la foi du nouvel homme (Christ qui habite en moi de Galates 2 v.20) ! C’est cette foi de Christ qui habite dans celui qui est né de nouveau, qui produit la vie, c’est-à-dire qui produit ce que cette vie divine est par sa nature. Cette foi est aussi la puissance de cette vie ! « … moi, je suis venu afin qu’elles aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance. » (Jean 10 v.10)
Une personne peut admirer ce qui est bon et
aimable ; mais c’est autre chose que de l’être
soi-même.
Et qu’est-ce qui donne la
puissance ? C’est de regarder
à Christ, c’est que l’âme
se nourrisse avec délice de Christ.
Le moyen, objectivement, c’est
Christ.
« … ce
que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de
Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. »
(Galates 2 v.20)
Comme les Galates annulaient la grâce de Dieu par
l’introduction des principes de loi, l’apôtre ajoute :
« Je
n’annule pas la grâce de Dieu; car
si la justice est par la loi, Christ est donc mort pour rien. » (Galates 2 v.21)
Les Galates avaient pour principe que la justice était par
la loi, non pas seulement en Christ mort et ressuscité. Alors, dit Paul, s’il en est
ainsi, « Christ est donc mort pour rien ».
S’il ne s’agissait que de la question de la loi, la seule
chose nécessaire aurait été que Christ vive et nous fortifie pour
garder la loi. Mais il est mort.
L’effet de leur doctrine, Paul insiste là-dessus, est
que Christ serait mort pour rien, alors qu’en réalité, la
mort de Christ est la chose essentielle, le vrai et seul chemin par lequel la
grâce de Dieu vient jusqu’à l’âme.
Ayant
abordé cette grande vérité, il ne peut s’empêcher de faire une répréhension
abrupte et saisissante, car il ressentait, par contraste, la grandeur
de la perte qu’ils faisaient.
« Ô Galates
insensés, qui vous a ensorcelés … » (Galates 3 v.1)
« Ô Galates
insensés, qui vous a ensorcelés, vous devant les yeux de qui Jésus
Christ a été dépeint, crucifié
au milieu de vous ? » (Galates 3 v.1)
Il attire tout particulièrement
l’attention sur la croix de Christ — non pas simplement sur
Son sang, ou sur Sa mort, mais sur Sa
croix.
Si
vous examinez avec soin la parole de Dieu, vous verrez que la forme
particulière de présentation de la mort de Christ par le
Saint Esprit est systématiquement en rapport avec l’emploi
pratique qui en doit être fait.
Dans toute l’épître aux Hébreux, hormis une exception petite
mais importante, il est parlé non pas de la croix, mais du sang de Christ ;
dans l’épître aux Romains, c’est surtout Sa mort,
souvent le sang, — mais la mort forme le grand ancrage de l’argument.
Pourquoi, ici, le Saint Esprit dit que Jésus a été
dépeint « crucifié au milieu de vous » et non
pas simplement qu’Il a versé son sang (voilà ce sur quoi
voudrait s’accrocher un chrétien heureux de connaître le pardon), mais que Jésus
a été dépeint ?
Dans
l’Écriture, rien n’est mis en évidence, sans une raison divine pour cela.
La crucifixion couvre
l’homme de honte, et la chair plus que tout.
Si l’on parle simplement de la mort de Christ, cela ne me donne pas
l’effet que l’homme est tenu pour rien, ni que la nature
humaine est entièrement indigne devant Dieu.
Quand l’apôtre veut montrer la séparation absolue du chrétien d’avec le
monde, il dit :
« Mais
qu’il ne m’arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de
notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m’est
crucifié, et moi au monde. » (Galates 6 v.14)
Or il est clair que c’est là une manière bien plus grave
et bien plus vigoureuse de présenter le sujet.
Il n’y a pas pire folie pour
le monde que la croix.
Les philosophes méprisaient l’idée qu’une personne divine puisse mourir ainsi :
cela paraissait faible et vain. Ils n’avaient aucun sentiment juste de l’horreur
du péché, de l’inimitié positive de l’homme contre Dieu, ni
du jugement solennel et éternel de Dieu.
La croix est le moyen de
faire ressortir tout cela.
Mais il y a plus encore : la croix ne montre pas
simplement ce qu’est la chair, et ce qu’est le monde ; mais elle prouve aussi qu’il
est vain de regarder du côté de la loi pour amener la bénédiction,
sinon d’une manière négative. La loi a réellement le pouvoir de tuer, non
pas de vivifier : seul Christ peut vivifier.
« Je
voudrais seulement apprendre ceci de vous : avez-vous reçu l’Esprit sur le principe
des œuvres de loi, ou de l’ouïe de la foi ? Êtes-vous si insensés ? Ayant
commencé par l’Esprit, achèveriez-vous
maintenant par la chair ?
Avez-vous tant souffert en vain, si toutefois c’est en vain ? Celui donc
qui vous fournit l’Esprit
et qui opère des miracles au milieu de vous, le fait-il sur le
principe des œuvres de loi, ou de l’ouïe de la foi ? »
(Galates 3 v.2-5)
L’apôtre en appelle à
leurs propres souvenirs et à leur propre expérience, et leur demande comment
ils avaient reçu l’Esprit, que des miracles avaient été opérés et qu’ils
avaient reçu de la bénédiction. Était-ce par la loi ?
Les
Galates avaient été des païens, se prosternant devant le bois et la pierre, et ils
avaient été tirés hors de cet état, non par la loi, mais par la connaissance
de Christ.
Cela pose le problème de façon mordante, mais efficace.
Si le moyen utilisé par Dieu avait été la loi, ne se
serait-il pas servi de l’apôtre Paul pour la leur imposer ? Il n’en était rien :
Paul avait placé Dieu
devant eux, dans son amour saint et sauveur.
Dans son discours aux
Athéniens, au milieu de l’Aréopage (Actes 17 v.19-31), il avait démontré la folie de leur idolâtrie ;
il avait montré que c’était contraire à leur propre raison tant vantée, d’adorer
ce qu’ils avaient fabriqué. Au-dessus d’eux et autour d’eux,
tous les jours et partout, il y avait la marque du doigt du Créateur
de toutes ces choses. L’un de leurs propres poètes avait même dit qu’ils
étaient issus de Dieu (sa race), — non pas l’inverse, Dieu n’est pas issu de nous (notre race), et encore
moins l’œuvre de la main des hommes, ce que justement l’idolâtrie
fait.
L’apôtre s’adresse toujours à la conscience des hommes.
Il montre la manière évidente dont le diable avait
troublé leurs esprits, les détournant des faits évidents qui
les entouraient, lesquels montraient un Dieu au-dessus d’eux, et leur
fournissaient des preuves de sa bonté bienfaisante.
Puis
il présente la vérité solennelle, que Dieu appelle tous les hommes,
en tous lieux, à se repentir, à s’incliner devant lui en reconnaissant
leur péché
(ce qui est une des manières d’exprimer la repentance), parce « qu’il a établi un jour auquel il
doit juger en justice » (non d’après la loi, mais entièrement en justice) « la terre habitée, par l’homme qu’il a destiné à cela,
de quoi il a donné une preuve certaine à tous, l’ayant ressuscité d’entre
les morts ».
N.B. : « la repentance » consiste à porter le même jugement que Dieu, sur une action, ou une manière de voir ou de penser ! Elle consiste à voir comme Dieu, l’horreur du péché et en reconnaitre la juste condamnation. Pour ce faire, il est nécessaire de posséder la vie divine pour pouvoir porter le même jugement que celui de Dieu ! La vie s’obtient par la foi, en croyant ce que Dieu a dû accomplir à la croix en la personne du Seigneur Jésus. La réalité de la vie, la réalité de la nouvelle naissance produit sans délai la repentance ! L’absence de repentance démontre l’absence de vie. Mais Dieu n’exige pas la repentance pour donner la vie, car l’homme qui n’est pas né de nouveau n’est pas capable de se repentir !
C’est
Christ qui était mis devant eux, et non la loi,
selon la vérité présentée habituellement par l’apôtre ; cela a aussi
été le cas avec les Galates.
Il leur rappelle la manière dont ils avaient reçu la bénédiction :
« Je
voudrais seulement apprendre ceci de vous : avez-vous reçu l’Esprit sur
le principe des œuvres de loi, ou
de l’ouïe de la foi ? » (Galates 3 v.2)
C’est
un pas en avant important par rapport au chapitre 2, qui parle seulement
de la vie ; mais le chapitre 3 introduit le Saint
Esprit.
On peut remarquer que du
verset 2 au verset 14, on trouve l’Esprit en commençant comme
preuve que Dieu répand sa bénédiction sur les hommes, et l’Esprit en
terminant.
Le but de l’argument est de prouver le lien entre le Saint Esprit et la
foi, et non avec la loi qui n’a que la malédiction à offrir à l’homme
coupable. Christ est notre vie, et Il
donne l’Esprit.
Il est important de distinguer
entre la vie et l’Esprit. En effet, nous ne devons pas oublier que les
deux choses sont tout à fait distinctes, même si ordinairement
lorsqu’une âme reçoit l’évangile, la réception de la vie et celle du Saint
Esprit ont lieu au même moment.
La vie nouvelle que le chrétien reçoit en Christ n’est pas
Dieu, quoiqu’elle soit de Dieu ; mais le Saint Esprit
est réellement Dieu.
La vie
du chrétien
est une nouvelle créature ou création, tandis que le Saint Esprit est le Créateur.
Ce n’est pas parce que nous avons une vie nouvelle, que
nos corps sont devenus le temple de Dieu, mais parce que le Saint Esprit
y habite.
Quand les chrétiens ne font
pas correctement ces distinctions, ils en arrivent à se
servir de cette vie même comme consolation, pour se mettre à l’aise,
allant jusqu’à dire : Je sais que je serai sauvé, inutile
de poursuivre les exercices spirituels.
Combien
souvent les âmes se contentent du repos et de la
satisfaction d’avoir la vie, et ne mettent cette vie en exercice sans autre désir
du coeur que d’amener des âmes à Christ ! Mais tout béni
que soit un tel zèle, cela reste une chose bien inférieure à l’amour pour Christ, et l’amour
pour Christ reste une chose inférieure à la jouissance de Son
amour envers nous ; et je crois que c’est là l’ordre véritable des
choses dans l’âme des saints de Dieu.
La grande chose à laquelle Dieu
m’appelle,
c’est d’admirer l’amour de Christ, d’y trouver mes délices,
et d’apprendre de plus en plus à connaître cet amour.
Quel
en est l’effet ?
L’amour pour Christ est produit dans
la proportion même où je connais Son amour envers moi.
Qu’est-ce qui conduit à juger
le moi, et à le tenir abaissé ? Qu’est-ce qui élève
une personne au-dessus d’une marche et d’un but bas et terrestres ?
C’est d’entrer dans la bénédiction
de Son amour.
Étant remplis du sentiment de cet amour, nous aimons les âmes d’une
manière différente, parce que nous les voyons dans Sa lumière,
et que nous les considérons d’après Ses affections, et non
pas simplement comme ayant quelque lien avec nous.
C’est là le vrai secret de toute
puissance spirituelle, du moins dans les formes les plus élevées de
cette puissance.
Prenez encore toutes
les petites souffrances que nous endurons à cause de Christ, les œuvres que
nous pouvons entreprendre pour Lui — tout ce à quoi Dieu nous appelle :
dans
toutes ces choses, la vraie bénédiction pour le chrétien, c’est
de ne pas les séparer de Christ, mais d’avoir Christ
lui-même comme la source et le modèle
et la mesure de tout notre service, en sorte que
tout notre service devrait découler de notre jouissance de
Christ.
Dans
un sens le culte est une chose où il y a plus de proximité de Dieu, et il
devrait être plus cher à l’enfant de Dieu, même que tout autre service ; or il n’est pas rare de trouver des
serviteurs zélés mais ne connaissant guère le véritable culte.
Je dis ceci, non
pour que nous servions Christ moins, mais pour que nous
jouissions plus de Lui, et pour que nous Le servions dans
l’esprit qui vient de la jouissance de ce qu’Il est, indépendamment
des circonstances.
Quelle est la base de ce niveau de jouissance ?
C’est la paix absolue et le
repos entier de notre cœur en Lui et dans Son œuvre.
Nous voyons à quel point, en
Christ, il y a ce qu’il faut pour tout péché
et pour satisfaire tout besoin de notre âme.
Nous sommes placés, comme
enfants, en la présence d’un père ; or un père emploie
toutes ses ressources pour le bien de son enfant.
Chez le pauvre pécheur,
il y a le sentiment du besoin, et il faut que l’âme passe d’abord
par là.
Dans
l’expérience de presque toute âme régénérée, il y a une étape — un état
— dans lequel il y a la vie, mais au milieu peut-être de beaucoup
d’ignorance, avec pourtant un profond sentiment de péché.
Ce
n’est pas là, proprement, l’état chrétien ; ce dernier, quand il est bien saisi, suppose
le repos en Christ, avec la conscience que
tout m’est donné de Dieu en Lui. J’ai reçu l’Esprit d’adoption
et non
l’esprit de servitude. Ce n’est pas seulement que mon âme est réveillée
pour sentir le péché, mais le Saint Esprit habite en moi ;
et le résultat de cette habitation, c’est que je sais
que j’ai reçu cette plénitude de bénédiction de la part de Dieu.
Dans la « suite n°2 » nous avons vu que le chrétien est
« vivant à Dieu » [tout en étant mort à la loi] (Galates 2). Il
était alors question de vie ; mais maintenant (Galates 3) l’apôtre parle de la
réception de l’Esprit.
Ce
n’était pas simplement une affaire de jouissance, mais une puissance miraculeuse
l’accompagnait.
Lorsqu’à cette époque le Saint Esprit était donné, il y avait des
démonstrations extérieures dans lesquelles Il se manifestait Lui-même, mais
cela n’a pas continué dans l’Église.
Il réunit les deux choses ici :
« … avez-vous
reçu l’Esprit sur le principe des
œuvres de loi, ou de
l’ouïe de la foi ? Êtes-vous si insensés ? Ayant
commencé par l’Esprit, achèveriez-vous
maintenant par la chair ? …
» (Galates 3 v.2-3)
En d’autres termes : « Allez-vous
être rendus parfaits par la chair ? ». C’était un processus par lequel ils
espéraient être rendus parfaits ; parce que la chair peut aisément se
satisfaire d’elle-même.
« … Avez-vous
tant souffert en vain, si toutefois c’est en vain ?» (Galates 3 v.4)
Il
ne veut pas les abandonner ; il ne veut pas supposer que
l’ennemi va remporter sur eux une victoire telle, qu’ils ne puissent pas être
ramenés de cet état :
« … Celui
donc qui vous fournit l’Esprit et qui opère des miracles au
milieu de vous, le fait-il sur le principe des œuvres de loi, ou de l’ouïe de la foi » ? (Galates 3 v.5)
Ceci
fait allusion au travail de Paul.
C’était Dieu qui avait donné l’Esprit ; mais il
opérait par des instruments : ceux qui avaient été employés
à la prédication de l’Évangile. L’instrument choisi de Dieu leur demande s’ils
avaient reçu le Saint Esprit.
L’ouïe de la foi est suivie du
don de l’Esprit, après que nous avons reçu Christ ; mais les deux choses sont toujours bien distinguées.
On trouvere dans
l’Écriture, au moins quelquefois, que la réception de l’Esprit était
postérieure à la foi en Christ. Par exemple les Samaritains (Actes 8), l’Esprit ne leur a-t-il pas communiqué quelque temps
après leur conversion ? Et, sans parler de Corneille (Actes 10), il en a été de même des disciples à Éphèse (Actes 19).
On voit bien des personnes remplies de joie en entendant
l’évangile, mais voilà que cette joie disparaît ensuite ;
peut-être faudra-t-il qu’elles traversent des exercices très douloureux, parce
qu’elles n’ont pas réellement compris l’application de l’œuvre de
Christ à leur âme. Elles ont tout simplement saisi la réalité d’une personne bénie et
divine, remplie d’amour, — savoir le Seigneur Jésus ; mais ayant reçu
cela, le sentiment de leurs manquements surgit, et elles
traversent beaucoup d’exercices où leur cœur est brisé et labouré.
On ne pourrait pas dire de telles
personnes qu’elles ont reçu l’Esprit de Dieu comme Celui
qui habite personnellement en elles, comme le sceau de la
bénédiction trouvée en Christ.
Mais quand elles sont amenées à se reposer en lui,
dans le sentiment complet de leur péché et de ce qu’elles sont, — sachant ce
que Dieu est, ce qu’est Satan, ce qu’elles sont
elles-mêmes, ce qu’est la loi de Dieu — et que, malgré tout cela,
elles sont amenées à se reposer dans la rédemption qui est en Christ, ayant été justifiées sur le principe de la foi, en sorte qu’en face de tout,
elles ont la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ (Romains 3:24 ;
5:1), de telles personnes ont reçu le
Saint Esprit ;
elles n’ont pas seulement la vie, mais elles ont l’Esprit
de Dieu.
Aux premiers temps du christianisme, cette distinction ressortait bien
clairement ; mais le même principe demeure maintenant, bien
sûr.
Dieu
donnera l’Esprit d’adoption à toutes les âmes qui regardent à Christ, et elles
seront ainsi introduites dans la plénitude de la bénédiction. Mais cela n’arrive souvent qu’au
lit de mort, alors que ce ne devrait pas être le cas d’un chrétien.
La mesure de vérité prêchée de
nos jours est si faible même parmi les vrais chrétiens, que les âmes n’ont pas conscience de
leur relation, ni que la rédemption est complète. Il en résulte qu’elles peuvent demeurer
fort longtemps privées de la consolation et de la
jouissance auxquelles elles ont droit.
Mais ce n’était pas le cas des Galates :
ils avaient eu une pleine bénédiction. D’emblée ils avaient été mis en
possession du Saint Esprit.
« … Celui
… qui vous fournit l’Esprit … sur le principe … de l’ouïe de la foi » ?
(Galates 3 v.5)
Ce qui veut dire qu’ils avaient reçu l’Esprit par [ = sur le principe de
] l’ouïe de la foi : il s’agissait donc de la
réception de l’Esprit en toute manière ; non seulement sous
l’aspect de miracles et de manifestations de puissance, mais plus
encore le Saint Esprit comme Celui qui habitait en eux.
Lorsque
des âmes n’étaient pas nées de Dieu, et n’avaient qu’une
profession extérieure de Christ, elles pouvaient recevoir
l’Esprit pour des dons de puissance, mais non pas comme
source
de communion.
(Exemple : Saül, Juda, …)
En Hébreux 6, on trouve ainsi des personnes ayant
été une fois éclairées, ayant goûté du don céleste, devenues
participantes de l’Esprit Saint, ayant goûté la bonne parole de Dieu, et
les miracles du siècle à venir, et pourtant elles étaient tombées loin. Il n’est dit nulle part qu’elles avaient été
vivifiées, ni qu’elles avaient la vie ; elles avaient
été éclairées et avaient goûté du don céleste ; elles avaient
été baptisées et eu les miracles du siècle à venir : tout
cela était vrai pour ces personnes, et pourtant elles étaient
tombées loin — elles avaient abandonné Christ et L’avaient
laissé pour retourner au Judaïsme, afin de tranquilliser leur conscience
à l’égard de Dieu.
Pour de tels cas, l’apôtre dit : Il
est impossible qu’ils soient « renouvelés encore à la repentance » (Hébreux 6 v.6) ; ce sont des apostats, voilà la situation.
Sur une échelle bien plus grande, le terrible jugement final
viendra d’une manière semblable comme résultat inévitable du reniement du
christianisme.
Il faut que cela arrive, car Dieu n’a
rien de meilleur à introduire, rien par quoi
Il puisse agir sur l’homme quand celui-ci rejette la révélation chrétienne et la grâce de Christ.
Or telle était la pièce à
conviction contre les Galates.
Ils savaient que la prédication qu’ils avaient
entendue n’était
pas au sujet de la loi, et qu’ils avaient reçu l’Esprit personnellement.
Ils devaient considérer ce
qu’implique la réception du Saint Esprit
— pas seulement une manifestation de puissance, mais une bénédiction plus profonde qui demeure maintenant.
Quelle bonté de Dieu qu’il en soit ainsi, qu’Il n’ait pas
retiré la source de la jouissance de Christ ! On aurait pu penser au contraire
que, vu la profondeur de la chute, si quelque chose devait
être retiré, ce devait bien être cette jouissance de Christ.
À la Pentecôte, les
saints étaient tous, ou presque, de petits enfants. C’est ne
pas comprendre moralement ce qu’était ce jour-là, ni l’état antérieur des
disciples, que de supposer que le merveilleux déploiement de
puissance de ce jour démontrait qu’il était accordé alors une
jouissance de Christ plus profonde qu’ailleurs et plus tard.
On
voit aujourd’hui un danger similaire chez des personnes s’imaginant que le
moment de la conversion est celui de la plus riche moisson possible de
paix et de joie : or, au mieux, c’est la
jouissance d’un petit enfant.
Il
y a un sentiment puissant de la délivrance ; mais le sentiment de la
délivrance n’est pas nécessairement Christ, ni la manière
la plus douce de goûter Christ. Il est en relation avec notre
sentiment de l’amour de Christ ; et c’est assurément notre privilège
d’en jouir ; mais
il y a une connaissance de Christ Lui-même et des délices
trouvés en lui, qui sont plus profonds, étant basés sur une intimité croissante
avec Sa gloire personnelle, Son amour et Son oeuvre.
Ces Galates se plaçaient sous la loi, et l’apôtre
leur en met la folie sous les yeux. Ils cherchaient à se
rendre parfaits par la chair.
C’est là simplement la
nature, opérant sur ce qui touche au moi, et non pas découvrant
Christ à l’âme.
Les Galates pensaient être obligés de faire certaines
choses. Paul
leur réplique que c’est la chair, et leur rappelle :
« … Avez-vous
tant souffert en vain ? … » (Galates 3 v.4)
« Comme
Abraham a cru Dieu, et cela lui fut compté à justice » (Galates 3 v.6 / Romains 4 v.3)
Il
y a une grande force dans cette allusion à Abraham, car tout Juif voudrait
faire appel à lui, comme la racine de la circoncision ; et la
manière dont la loi avait été introduite parmi les Galates, était d’attacher
une grande importance au droit de la circoncision.
L’argument de ces hommes judaïsants (*) était le suivant :
Vous ne pouvez avoir la bénédiction intérieure de la
circoncision sans
vous soumettre à sa forme extérieure.
(*)
« judaïser » veut dire réintroduire les formes juives, telle que la
loi le spécifiait.
L’apôtre en appelle à Abraham pour prouver le
contraire : dans son cas, il s’agissait d’une question de foi,
et non de loi ni de circoncision.
Quand est-ce qu’Abraham crut Dieu et que
cela lui fut compté à justice ? Avant que la
circoncision n’ait été introduite ; car l’histoire
est formelle et montre à l’évidence que ce rite fut prescrit
après qu’Abraham ait cru Dieu, et que Dieu le lui eut compté à
justice.
Alors l’apôtre
continue :
« Sachez
donc que ceux qui sont sur le
principe de la foi, ceux-là sont fils d’Abraham. » (Galates 3 v.7)
Telle est la conclusion qu’il en tire :
Si Abraham a été introduit dans cette position de
bénédiction par la foi, toute sa semence [ = sa
descendance ] est bénie d’une manière semblable.
Il commence par la semence naturelle, le Juif,
puis il introduit aussi les Gentils :
« Or l’Écriture,
prévoyant que Dieu justifierait les nations sur
le principe de la foi, a d’avance
annoncé la bonne nouvelle à Abraham : ‘En toi toutes les nations seront bénies’.
De sorte que ceux qui sont sur le principe de la foi sont bénis avec le croyant Abraham.
» (Galates 3 v.8-9)
Au paragraphe suivant, l’apôtre
ne raisonne pas seulement d’après la promesse faite à Abraham lui-même
mais d’après celle qui a été faite à sa semence ; mais ici il omet à dessein la semence.
Il
fait référence à la première promesse faite à Abraham, parce que,
quand elle fut faite, il n’y avait aucune pensée de
circoncision (*).
(*) Il est question de la scène : « Et l’Éternel avait dit à Abram : Va-t’en de ton pays, et de ta parenté, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai ; et je te ferai devenir une grande nation, et je te bénirai, et je rendrai ton nom grand, et tu seras une bénédiction ; et je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront ; et en toi seront bénies toutes les familles de la terre. Et Abram s’en alla, comme l’Éternel lui avait dit … » (Genèse 12 v.1-4). Cette scène est antérieure au commandement donnée à Abraham : « Et Dieu dit à Abraham : Et toi, tu garderas mon alliance, toi et ta semence après toi, en leurs générations. C’est ici mon alliance, que vous garderez entre moi et vous et ta semence après toi : que tout mâle d’entre vous soit circoncis. Et vous circoncirez la chair de votre prépuce, et ce sera un signe d’alliance entre moi et vous. » (Genèse 17 v.9-11)
L’apôtre
leur montrait qu’ils seraient bénis comme Gentils — et non en devenant virtuellement
Juifs ;
car la bénédiction leur parviendrait en tant que Gentils.
La
bénédiction dépendait donc de la foi, et non des œuvres de loi,
ni de la circoncision !
Abraham fut béni sur le principe de la foi, Dieu lui avait
promis : « En toi seront bénies toutes
les familles de la terre », non pas dans la circoncision, mais en Abraham ; nous voyons ainsi que, dans le
cas d’Abraham, le principe d’une promesse est introduit.
En fait, Abraham était un idolâtre à
l’époque où Dieu se révéla à lui (Josué 24 v.2)
: la véritable bénédiction est toujours l’effet
de cette révélation que Dieu fait de lui-même à l’âme.
L’effet de cette révélation à
Abraham, c’est qu’il quitte son
pays et la maison de son père, et qu’il part, obéissant à la parole de Dieu, « ne sachant
où il allait » (Hébreux 11 v.8).
Il comptait sur la bonté de Dieu
envers son âme et il reçoit de Dieu la
promesse de la bénédiction, pour lui et pour d’autres
aussi ; comme il fut dit : « En toi
seront bénies toutes les familles de la terre ».
« De sorte
que ceux qui sont sur le principe de la foi sont bénis avec le
croyant Abraham ». Et il fait le raisonnement suivant : Comme la bénédiction
dans ce cas dépendait de la foi, il en est de même
de la vôtre.
« Car tous ceux qui
sont sur le principe des œuvres de loi sont sous malédiction ; car il est
écrit : ‘Maudit est quiconque
ne persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites
dans le livre de la loi pour les
faire’ » (Galates 3 v.10).
C’est là une phrase solennelle et majestueuse, qui porte sur elle le
cachet même de Dieu,
Oh ! si ceux
qui veulent enseigner la loi, comme tous principes de règles à suivre,
voulaient comprendre cette parole sortie de la bouche de Dieu !
Il n’est pas dit que tous ceux qui ont violé
la loi sont sous malédiction, mais toutes les personnes
qui prennent une position sur une base de loi ! C’est-à-dire :
Quiconque essaie de plaire à
Dieu sur ce principe-là tombe
sous la malédiction !
Et pourquoi ? Parce
qu’il y a le péché.
Et si l’homme avec le péché sur lui (1*), ou en lui (2*), essaie de rendre sa cause
meilleure par le moyen de la loi, il est sous la malédiction
de la loi en application de ce principe.
Nous n’avons pas besoin d’attendre
une preuve sur des faits ; celui qui prend cette place est condamné.
(1*) Le péché « sur moi » signifie un acte commis par moi contraire à la volonté de Dieu.
(2*)
Le péché « en moi » est la
racine que j’ai hérité de mes parents et qui me pousse à faire ma propre
volonté, opposée à celle de Dieu
Si Dieu devait agir avec les hommes comme ils agissent
avec Dieu, ils
devraient être condamnés à mort, sans espoir de
secours ni de délivrance.
La régénération ne délivre pas,
et ne saurait être alléguée comme moyen de défense. S’ils sont
sous le gouvernement de la loi comme
règle de droit, ceux qui la violent sont nécessairement
condamnés.
La conclusion est sans appel :
Si je me place sur ce terrain, il n’y a pas
la moindre ressource en cas de manquement, à moins que je ne
fasse valoir aussi les sacrifices et les offrandes pour le péché. Mais si
je ne persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites dans le livre de la
loi, si je ne réussis pas à les observer toutes sans faute, je suis maudit.
Une telle position peut-elle
jamais convenir à un chrétien ? Impossible ; et pour
cette raison, tout est incohérent chez ceux qui parlent ainsi ;
car après tout ils se reposent en réalité sur Christ.
Mais que dit Paul ?
« …
que par la loi personne ne soit justifié devant Dieu, cela est
évident … » (Galates 3 v.11)
Pourquoi cela est-il évident ? Parce que les
Ecritures disent aussi :
« Le
juste vivra de foi. » (Galates 3 v.11)
C’est une erreur
complète de supposer que la justice et la vie sont
par la loi comme source, ou comme puissance, ou comme mesure.
Car les Ecritures disent
aussi :
« Mais
la loi n’est pas sur
le principe de la foi,
mais : ‘ Celui qui aura fait ces
choses vivra par elles ’. » (Galates 3 v.12)
Cette partie du sujet se
termine en montrant que notre position, comme chrétiens, est
entièrement différente !
N.B. : Les pronoms « nous » et « vous » englobent des
groupes de personnes bien définis selon le contexte. Lorsque « nous »
est mis en contraste avec « vous », « nous » signifie
« nous, d’origine juive » et « vous » signifie « vous,
qui n’êtes pas d’origine juive ». En dehors de ce contraste,
« nous » signifie « nous, chrétiens ».
Il commence par le Juif, car c’est aux
juifs que la loi a été donnée :
« Christ
nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous, car il est écrit :
‘Maudit est quiconque est pendu au bois’ … » (Galates 3 v.13)
Nous lisons dans la 2ème
épître aux Corinthiens une expression apparentée, parlant du Seigneur Jésus :
« …
il l’a fait péché pour nous … » (2 Corinthiens 5 v.21), tout comme ici : « devenu
malédiction pour nous ».
Il y a cependant une
différence quant aux personnes inclues dans le « nous ». Dans
l’épître aux Corinthiens, l’apôtre montre qu’il y a une grande bénédiction à
faire la découverte que c’est pour « nous », tous les croyants de
quelle qu’origine soient-ils, il n’y a pas de contraste entre Juifs et nous,
non-Juifs. Le
« nous » de Corinthiens comprend tous !
Ici,
dans l’épître aux Galates, « nous » signifie la partie juive
des croyants.
Par contre, il parle ensuite des Gentils d’une
manière particulière et distincte :
« …
afin que la bénédiction d’Abraham parvînt aux nations dans
le Christ Jésus … » (Galates 3 v.14)
Pour ensuite les mettre tous ensemble :
« …
afin que nous reçussions par la foi l’Esprit
promis. » (Galates 3 v.14)
Ici le «
nous » désigne tous les croyants,
soit Juifs soit Gentils
Ainsi donc, ce point-là est très clair :
· Premièrement, s’agissant de Juifs,
c’est comme s’il disait : « nous avions tous
pareillement besoin de Christ, parce que nous
n’avons pas persévéré dans toutes les choses qui sont écrites dans le livre
de la loi pour les faire ; et Christ est venu, et nous
a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction
pour nous ».
· Puis, en
ce qui vous concerne, vous les Gentils — vous qui
n’avez jamais rien eu à faire avec la loi, allez-vous
chercher la bénédiction sur le terrain même dont nous ne
pouvons attendre que malédiction ?
L’apôtre a cité en Galates 3 v.10 un passage du Deutéronome 27 dans lequel
on trouve une révélation très frappante :
« Et
Moïse commanda au peuple ce jour-là, disant : Quand vous aurez passé le
Jourdain, ceux-ci se tiendront sur la montagne de Garizim pour bénir le peuple : Siméon, et Lévi, et
Juda, et Issacar, et Joseph, et Benjamin … » (Deutéronome 27 v.11-12)
Et ensuite :
« … et
ceux-ci se tiendront sur la montagne d’Ébal, pour maudire : Ruben, Gad, et Aser, et
Zabulon, Dan, et Nephthali. Et les Lévites prendront la parole,
et diront à haute voix à tous les hommes d’Israël :
Maudit
l’homme qui … Et tout le peuple répondra, et dira
: Amen !
Maudit qui
… Et tout le peuple dira : Amen ! … Maudit
qui … Amen ! …
…
Maudit qui
n’accomplit pas les paroles de cette loi, en les pratiquant ! Et tout le
peuple dira : Amen ! » (Deutéronome 27 v.13-26)
Une moitié des tribus devait se tenir sur une montagne
pour bénir, et l’autre moitié sur une autre montagne pour maudire ;
mais juste après, quand ce qu’il fallait faire est
indiqué, seules les malédictions sont mentionnées, et il
n’y a aucune bénédiction ! Pourquoi ?
Parce que :
« … tous
ceux qui sont sur le principe des œuvres de loi sont sous malédiction … » (Galates 3 v.10)
Dieu
avait parlé de séparer en deux les tribus pour bénir et pour maudire ; mais quand on arrive aux
faits, seules les malédictions paraissent, et non les bénédictions.
Quelle
grande et solennelle confirmation de la vérité que nous venons de
considérer ! Dieu ne prévoyait rien de positif pour que qui
que ce soit obtienne la bénédiction ainsi. S’étant placés sur
un terrain légal, ils ne pouvaient recevoir que la
malédiction ; et par conséquent, on
n’entend prononcer que les malédictions.
L’apôtre termine donc
d’une manière triomphante cette partie du sujet.
Le croyant, après avoir reconnu pleinement la
malédiction de la loi à cause du péché, peut alors dire, par
la grâce de Dieu :
« Christ
nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu
malédiction pour nous … » (Galates 3 v.13)
Ce n’est pas seulement qu’Il a été maudit à
notre place, mais
Il est devenu malédiction.
Qu’est-ce qui pouvait faire
sentir plus vigoureusement à quel point
il s’est identifié pleinement avec
cette condition en totalité ?
La conséquence est que ceux qu’Il représentait en grâce en
sont complètement délivrés ; bien plus, du moment que la
bénédiction commence à couler, elle déborde bien au-delà des
anciennes limites. Aussi dit-il :
« … (car
il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois), afin que la
bénédiction d’Abraham parvînt aux nations dans le Christ Jésus
… » (Galates 3 v.13-14)
Il fallait avant tout que Dieu
ôte la malédiction ; une fois cela accompli selon la sainteté
divine, pour ces Juifs croyants, la même croix de
Christ a fait déborder la miséricorde envers les Gentils. Christ avait accompli l’œuvre de
la rédemption, et bien que son application première soit pour le Juif,
toutefois son efficace et sa gloire ne pouvaient pas, bien sûr, demeurer
cachées.
La bénédiction d’Abraham parvient
aux Gentils dans le Christ Jésus :
« …
afin que nous reçussions par la foi l’Esprit promis. » (Galates 3 v.14)
Ainsi s’achève l’argument fondé
sur la promesse de l’Esprit, et en voici les conclusions :
—
la loi n’a jamais procuré de bénédiction à ceux qui étaient sous
elle, même s’ils étaient la semence d’Abraham, et cela, parce qu’ils étaient pécheurs ;
—
elle n’a jamais été le moyen pour eux de recevoir le Saint Esprit comme puissance pour jouir de Christ.
—
D’un autre côté, l’ouïe de la foi,
comme autrefois pour Abraham, est l’unique
et simple moyen que le Saint Esprit emploie pour
toute paix et pour toute bénédiction réelles ; et cela vaut, par la
rédemption, non seulement pour le Juif orgueilleux mais maudit,
mais aussi pour le Gentil,
maintenant expressément embrassé dans la bénédiction, même dans sa
partie la plus riche, l’Esprit promis.
D’abord le contraste
entre la part revenant à la foi et celle revenant à la loi.
Nous avons vu que la
loi amenait nécessairement la malédiction, non pas
qu’elle soit mauvaise en elle-même, mais parce que les hommes — parce
qu’Israël — étaient pécheurs.
La
loi
donc, précisément parce qu’elle est sainte, et juste, et bonne,
devait condamner ceux qui n’étaient pas
bons, mais mauvais. Pour de tels, par
conséquent, la conclusion de la loi était la
malédiction. C’était bien la loi de Dieu, mais
tout ce que Sa loi pouvait ou devait apporter à des pécheurs,
c’était la condamnation et la malédiction.
Or d’un autre côté, Dieu aime bénir. Comment concilier tout
cela ? Pour
que Dieu introduise une bénédiction pour l’homme misérable et perdu ?
La réponse est que :
« …
ceux qui sont sur le principe de la foi sont bénis avec le croyant
Abraham. » (Galates 3 v.9)
Abraham a reçu une bénédiction, et non pas une malédiction, et cela à cause de la foi, et non de la loi.
Puisque la loi ne peut amener que la malédiction sur toute âme qui prend ce terrain dans ses rapports avec Dieu,
indépendamment de savoir si elle est bonne en elle-même, l’apôtre prouve que :
« …
tous ceux qui sont sur le principe des œuvres de loi sont sous
malédiction … » (Galates 3 v.10)
Rien ne pouvait être plus universel, ni plus déterminant.
La loi n’a rien d’autre que
la malédiction sur tout enfant d’Adam, qui essaie de
se placer sur ce terrain comme
moyen de relation avec Dieu.
Est-ce que je cherche à obéir à
Dieu, en promettant de le faire, afin d’obtenir de Lui une bénédiction ? Je ne
récolterai que la malédiction.
Je dois obéir !
Si j’essaie de le faire,
m’astreignant à suivre des règles, bonnes en soi, étant moi-même pécheur,
l’effet de ce principe de lois est de manifester mon péché
et de me maudire.
Par contre, la foi
m’introduit dans la bénédiction par la grâce de Dieu,
oui, même
dans toute bénédiction.
Par la foi, le
chrétien peut dire :
« Car
moi, par la loi, je suis mort à la loi, afin que je vive à
Dieu. Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis
plus, moi, mais Christ vit en moi ; — et ce
que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la
foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est
livré lui-même pour moi. » (Galates 2 v.19-20)
C’est dans la communion avec le Seigneur Jésus que le croyant garde la
conscience que Christ vit en lui. Et pour ce faire, le Seigneur Jésus en donne
Lui-même la clé :
« Celui
qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure
en moi et moi en lui. » (Jean 6 v.56)
C’est donc en
nous souvenant de ce que le Seigneur Jésus a accompli à la croix, pour nous
puissions naître de nouveau. C’est comme homme nouveau que nous avons communion
avec Lui ! Si nous oublions de « manger sa chair et boire son
sang », nous oublions que « ceux qui sont du Christ ont crucifié la
chair » (Galates 5 v.24), et ne demeurant pas en Lui, et Lui en nous, le
péché se manifestera par l’activité de la chair !
à suivre …