Ce texte
reprend des extraits intégraux de l’étude de l’épître aux Galates de W. Kelly
Cette étude met en évidence une série de
principes chrétiens contenus dans l’épître adressée par l’apôtre Paul aux
assemblées de la Galatie.
Suite de : https://www.msgfacebook.beauport.eu/Messages/MSG_0225-05.html
Le texte intégral de
l’étude de W. Kelly peut se décharger depuis l’adresse :
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Certaines parties seront
résumées en vue de la compréhension, et seulement les parties contenant un
message particulier seront reprises. J’y ajouterai simplement une phrase
d’introduction et une explication lorsque cela s’avère nécessaire.
N.B. Dans le texte
lorsque « je » est utilisé, ce n’est pas moi qui parle, mais bien le
frère W. Kelly !
Contenu :
Pour ensuite comprendre ce
qu’est la liberté en Christ !
Quel était l’état du
croyant de l’Ancien Testament ?
Ceux qui ont connu Christ
vivant sur la terre
Le péché d’idolâtrie parmi
le peuple Israël
L’histoire d’Israël est
l’histoire de notre propre cœur !
Le Fils de Dieu vient
accomplir la rédemption (rachat)
L’introduction des
Non-Juifs (Gentils)
Les Gentils croyants
deviennent « fils »
Le traitement des ennemis
sous la grâce versus la loi !
L’effet de la confusion des
dispensations
Bâtir un monde chrétien,
une grave erreur !
L’Evangile de la grâce
introduit dans un tout nouveau domaine.
Un avertissement à prendre
au sérieux
Les rapports personnels de
l’apôtre avec les Galates
Comment on en finit avec la
loi
Le reproche forme la base
même de son enseignement !
Levée d’un certain qui pro
quo
Rappel des circonstances de
leur conversion
L’influence néfaste des
faux docteurs
L’utilisation charnelle de
la loi
La loi adressée à l’homme
en Adam et la loi de la foi
Les systèmes religieux
basés sur un principe de lois
La Jérusalem terrestre et
la Jérusalem d’en haut !
Le croyant d’origine juive
n’appartient plus à la Jérusalem d’en bas !
En ce qui concerne les
Galates
Si
la loi et les promesses étaient opposées par nature — non
pas contradictoires, mais totalement différentes dans leur portée
et leur objet — quel était l’état du croyant de l’Ancien Testament ?
Dans le chapitre 4 de l’épître aux Galates, Paul donne un éclairage sur l’ancienne
condition des Juifs croyants, et leur nouvelle relation avec Dieu
en vertu de la rédemption.
« Or je
dis qu’aussi longtemps que l’héritier est en bas âge, il ne diffère
en rien d’un esclave, quoiqu’il soit seigneur de tout ; mais il est sous
des tuteurs et des curateurs jusqu’à l’époque fixée par le père. » (Galates 4 v.1-2)
C’est
un principe vrai à l’égard des croyants sous l’ancienne alliance :
ls étaient héritiers,
sans doute, et avaient droit à la bénédiction ; mais l’héritier
n’est rien de plus qu’un serviteur ou un esclave
tant qu’il est mineur, car telle est la force de l’expression «en bas âge» — c’est le mot employé dans l’antiquité, comme notre
terme légal de «minorité», pour désigner quelqu’un qui n’a pas
encore un âge légal donnant le droit d’agir tout seul pour
conclure des contrats ou prendre des engagements. Or telle était la position
d’un croyant Israélite sous la loi. Il n’était pas arrivé à l’âge
mûr ; il était réellement héritier, destiné à s’asseoir
avec Abraham, Isaac et Jacob. Il n’y avait aucune différence à cet égard.
La conversion et la régénération
sont les mêmes dans tous les temps et dans toutes
les dispensations.
Il peut y avoir aujourd’hui plus de plénitude, plus de
simplicité et plus de joie ; mais quant au fond des choses, même après la chute, avant
ou après le déluge, sous la loi, ou sans loi, l’héritier était en vérité
seigneur de tout.
Il doit avoir part en toute
réalité au royaume de Christ, et régner avec Lui.
Mais si on veut connaître la nature de sa condition
tant qu’il est dans ce monde, c’est celle d’un esclave. Selon le propos de Dieu, lorsque
la gloire viendra, il aura une place glorieuse et bénie ;
mais tant qu’il
est dans ce monde, il était « en bas âge », « sous des tuteurs et des
curateurs jusqu’à
l’époque fixée par le père ».
Il est ainsi assujetti « jusqu’à
l’époque fixée par le père ». « Ainsi
aussi nous, lorsque nous étions en bas âge » — cela se rapporte
spécialement à ce qu’ils avaient été comme croyants Juifs :
« … nous étions asservis sous les éléments du monde ;
mais, quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a
envoyé son Fils, né de femme, né sous
la loi, afin qu’il rachetât ceux qui étaient
sous la loi, afin que nous reçussions l’adoption. » (Galates 4 v.3-5)
Ce
qui est en vue, c’est la bénédiction d’un saint de l’Ancien
Testament, ou celle de quelqu’un ayant connu Christ « durant les jours de sa chair » (Hébreux 5 v.7), parce qu’il n’y
avait point de différence de fond entre ces deux cas : Pierre, Jacques
et Jean, étaient tous alors « en bas
âge ».
Certes Christ était alors présent en personne avec eux,
et la porte était grande ouverte à la bénédiction ; leurs yeux voyaient,
leurs oreilles entendaient ce que les prophètes et les rois avaient désiré voir
(Luc 10 v.24). Néanmoins, ils étaient
encore « en bas âge » ;
ils n’étaient pas délivrés de la loi, et restaient assujettis
à ses injonctions et ses ordonnances ; la terreur en était le résultat,
ce qui les maintenait dans l’incertitude et les ténèbres, au moins dans une
mesure ; et il fallait qu’il en soit ainsi.
Un homme sous la loi n’avait pas le droit
d’être totalement heureux.
Si
j’ai en quelque manière à faire avec la loi, je dois en sentir son
effet :
si j’ai la conscience d’avoir manqué sous la loi, je dois sentir dans mon esprit le
poids de sa condamnation. Il en était ainsi des saints sous l’ancienne
alliance.
Ils étaient dans la servitude, parce qu’ils
étaient sous des tuteurs et des curateurs.
« Mais, quand l’accomplissement
du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né de
femme, né sous la loi, afin qu’il rachetât ceux
qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l’adoption.
» (Galates 4 v.4-5)
Il était indispensable que Christ
soit homme, et Juif.
S’il
n’avait pas été homme, il ne pouvait y avoir de base pour rencontrer
les enfants d’Adam, quelles que soient les conditions ; s’il n’avait pas
été Juif, que serait-il advenu de la loi et des promesses ?
Mais étant homme
et Juif, quelqe chose d’infiniment plus grand est introduit
maintenant : la rédemption. Il vint comme un homme,
sous la loi, mais dans le but de racheter
ceux qui étaient sous la loi. Dieu avait trouvé bon de mettre
le Juif dans une place spéciale, ayant en vue des buts
particuliers ; or le résultat de cette épreuve fut que les Juifs
amenèrent un plus grand déshonneur sur le nom de Dieu que même les « pécheurs d’entre les nations ».
Si
jamais il y eut un peuple enclin à s’autodétruire, et à abandonner ce qu’ils
tenaient de la miséricorde divine, ce fut bien Israël.
S’il y avait une idole parmi les nations, ils en
prenaient le modèle ; le roi Achaz alla même jusqu’à
commander que toutes les offrandes soient offertes sur l’autel qu’il avait
imaginé d’après le modèle de l’autel païen qu’il avait vu à Damas, une
insulte à l’autel de Dieu.
Le grand crime pour lequel Israël a été déporté à la
fin, c’est d’avoir dressé les veaux d’or.
À
Jérusalem, dans le temple, les Juifs renouvelèrent le péché d’autrefois,
pour lequel Dieu les avait frappés au désert.
Ils furent infidèles à Dieu, mais s’attachèrent
à l’idolâtrie comme à un héritage trop précieux pour
qu’on l’abandonne.
Les Juifs avaient été appelés pour être un
témoignage spécial pour Dieu contre le culte des
images, et voilà qu’ils ne se contentèrent pas de suivre leurs
propres idoles, mais ils adoptèrent celles de leurs voisins païens
d’alentour — alors Dieu les balaya.
C’est ce dont nous parlent les livres des Rois et des Chroniques : le
péché de Jéroboam par lequel il a fait pécher Israël. Ce fut le
point spécial dont Dieu se souvenait. Toutes sortes de nouvelles
dynasties se succédèrent les unes aux autres en Israël ; mais quoi qu’il
arrive, même pour un règne d’un mois, on y trouvait toujours la
répétition du même péché : le péché de
Jéroboam,
et Dieu s’en souvenait :
C’était la plus insultante de toutes
les idolâtries : le veau d’or.
C’était un péché délibéré
devant Sa face :
« C’est ici ton dieu, ô
Israël ! qui t’a fait monter du pays d’Égypte » (Exode 32 v.24)
Nous venons de voir ce
qu’il en a été d’Israël ; en lisant ensuite la prophétie de
Jérémie, on voit Dieu reprocher à Juda de permettre à Israël
infidèle de se justifier au vu de ce que faisait Juda, qui
était encore
plus coupable.
Mais
ne limitons pas à Israël cette histoire du mal ; lisons la Bible
comme une leçon au sujet du cœur, la leçon sur
ce qu’est l’homme devant Dieu.
Quand nous entendons parler d’Israël
et de Juda,
appliquons-le à nous-mêmes.
Dieu me montre là ce que je suis ;
voilà la sorte de matériau dont est constitué mon coeur ;
voilà ce que fait la nature humaine quand Dieu
la met à l’épreuve.
L’idolâtrie y domine ; et calamité
sur calamité s’abattent sur Son peuple.
N.B. : « rédemption » signifie l’acte de racheter, c’est-à-dire acheter à nouveau ce qui était vendu. En Eden l’homme s’était « vendu » à Satan, il avait besoin d’être racheté, par un « racheteur », un « rédempteur ». Le prix à payer a été la sang de Christ, dont celui des sacrifices de l’Ancien Testament n’est qu’une image.
Le peuple fut transporté en captivité à Babylone, et plus tard
un résidu en fut ramené pour recevoir le Fils de Dieu.
Quand Il vint du ciel, ce fut dans
la plénitude de la grâce.
Le
péché était entré par la femme, et voici le Sauveur.
La
loi avait introduit ce qui faisait s’écrouler les espérances du pécheur, mais Christ vint,
« né
de femme,
né sous la loi » pour racheter ceux
qui étaient sous la loi.
La simple observation de la loi n’aurait pu racheter personne,
et il était essentiel pour la défense des droits et du caractère
de Dieu, que le Seigneur montre qu’Il était un homme
parfait sous la loi, parfait comme Fils de l’homme, parfait
comme Israélite, parfait comme Fils de Dieu au-dessus de la loi — parfait
en toutes choses.
Mais, quelle que puisse être Sa gloire, et quel
que soit son abaissement, il n’y avait qu’un but : la
rédemption, racheter par Lui ceux qui
étaient sous la loi.
Dieu attendait de pouvoir introduire son peuple là où
Il les voulait. Dieu ne prenait pas plaisir à voir des enfants tremblants. Il attendait le moment béni où la
mort de Christ donnerait à Son peuple un droit selon
la justice à la délivrance de cette condition, pour l’introduire
dans un nouvel état de choses, les chaînes de la loi
étant brisées pour toujours par la mort de
Jésus, le Fils de Dieu. C’est ce qui eut lieu. Il racheta donc ceux qui étaient
sous la loi !
Dieu ne peut jamais se contenter d’une délivrance
négative. Il
voulait racheter ceux qui étaient sous la loi. Mais même cela ne Le
satisfait pas ; car on aurait encore pu supposer que cette adoption
comme fils était réservée aux croyants en Israël — que c’était là où
ils étaient maintenant introduits.
Alors l’apôtre se tourne vers les Gentils,
et s’adressant à eux, il leur dit : « parce que vous êtes fils
», changeant le pronom,
sujet du verbe ! Il s’adressant aux Galates de manière très directe :
« … parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé
l’Esprit de son Fils dans nos coeurs, criant : Abba, Père … » (Galates 4 v.6)
Nous apprenons maintenant très clairement que, par la
loi, le Juif n’avait fait qu’entrer dans une position de
servitude : la loi ne pouvait rien d’autre pour lui. Impossible
qu’il en soit autrement. La loi pouvait condamner ce qui était mal,
mais pas plus. Mais maintenant Christ est venu, et en Christ il y a la puissance pour délivrer : voilà ce dont
l’homme ruiné a besoin. Il y a une puissance de délivrance, et Dieu l’introduit en Christ.
« Quand l’accomplissement du temps est
venu, Dieu a envoyé Son Fils » (Galates 4 v.4)
C’était Dieu
lui-même qui introduisait cette oeuvre bénie, car
Il y trouve Ses délices.
Quand
la loi a été introduite, quoiqu’elle ait été donnée de Dieu, Il dit pourtant
simplement qu’elle a été « ordonnée par des anges » (Galates 3 v.19) ; des serviteurs sont
impliqués dans l’œuvre, des serviteurs relativement distants, qui n’ont
jamais eu ce que nous avons : le lien de la vie et l’Esprit,
le lien de Christ
lui-même.
Les anges peuvent être saints, mais un ange ne sort jamais de la condition de
serviteur ; ils sont même serviteurs des saints (Hébreux 1 v.14). Mais maintenant, quand
nous entendons parler de rédemption, il ressort de manière
évidente et profonde, que Dieu en est la source :
« Dieu a envoyé son Fils, né de femme, né sous la
loi, afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous
reçussions l’adoption. Et parce que vous êtes fils … etc. … » (Galates 4 v.4-6) (vous = Gentils)
Naturellement, seuls les Gentils croyants sont
envisagés, mais sans qu’il soit aucunement question de nous mettre sous
la loi, et sans la moindre pensée de nous soumettre au processus
de discipline éducative que les Juifs avaient connu.
Le croyant Juif avait été dans la condition « en bas âge », celle d’un esclave sous la loi ;
le Gentil ne l’a jamais
été. Certes, il était esclave,
mais d’une manière toute différente : c’est à
l’idolâtrie qu’il était asservi, tandis que le Juif
était asservi à la loi. L’un était asservi à une chose intrinsèquement bonne,
mais amenant à la ruine ; l’autre était asservi à ce
qui était de Satan, sans aucun lien avec Dieu.
Plus le Gentil était
religieux, plus
il accentuait son esclavage de Satan.
Nous allons voir la force de ce point.
Dans
le cas des Juifs ils avaient été sous ce système de tuteurs et
curateurs, et même s’ils étaient réellement croyants, ils
avaient su ce que c’était de n’être qu’à distance, loin de
Dieu, incapables de s’approcher de Dieu
et d’épancher son cœur devant Lui comme Ses enfants. Ils pouvaient crier à Lui,
faire monter vers Lui leurs gémissements : on trouve cela dans les
Psaumes, qui sont remplis de cette confiance bénie en Dieu ; mais c’est
la confiance de serviteurs qui comptent sur Dieu pour intervenir en leur
faveur, qui espèrent en Dieu, mais ne sont pas encore capables de le louer
— ils
n’ont pas été approchés de Lui. Dans quelques-uns des Psaumes les
plus élevés, ils prient même que la colère de Dieu ne les consume pas pour
toujours. Ils ne connaissent pas une colère
entièrement ôtée pour eux.
D’un autre côté, on voit les
fidèles entrer dans les sentiments de Dieu en jugement contre Ses ennemis : ils attendent le moment où ils abattront les ennemis de Dieu, comme
si c’était un privilège pour eux, et ils demandent à Dieu de les rendre
comme la balle chassée par le vent — de se servir de son peuple et de leurs
chiens, en sorte qu’ils boivent du sang des ennemis — pensée pénible qui associe des idées répugnant à tout
chrétien. Il y a même le danger que certains condamnent la
Parole de Dieu parce qu’on y trouve de tels désirs.
Or ce langage
est parfaitement adapté à des âmes sous la loi ; mais nous sommes
maintenant sous la grâce, non plus sous la loi, et nous prions pour ceux qui nous font du tort
et nous persécutent.
Le ton général des Psaumes est a l’opposé de rendre le bien pour le mal, par exemple quand ils
parlent du bonheur d’écraser les petits enfants de Babylone contre le
roc : c’est le juste jugement atteignant le mal. Toutes
les expressions des Psaumes sont de Dieu — toutes ces imprécations
sont divines. Les malédictions, menaces et avertissements,
toute cette sympathie pour la rétribution divine, tout cela est autant de Dieu que
l’intercession du chrétien actuellement en faveur de ses ennemis ; mais elles ne conviennent ni au même temps, ni aux
mêmes personnes, et Dieu n’y accomplit pas le même but.
Tant que Dieu prolonge le jour de
la grâce, toutes ces choses sont
entièrement inapplicables. Elles ne sont pas ce que Dieu manifeste
aujourd’hui.
Elles
demeurent vraies à toujours ; chacune, en elle-même, est toujours une
chose juste. Mais
le fait est que, maintenant en Christ, Dieu a introduit la
grâce, pleine et souveraine ; et par conséquent, Il met ceux
qui appartiennent à Christ dans la position de manifester, non pas une justice terrestre, mais la grâce céleste.
L’application
d’un gouvernement de justice est tenu en réserve, mais un jour il
s’accomplira à la lettre ; et Dieu emploiera Son peuple Israël
comme l’instrument spécial pour exécuter ces jugements divins.
N.B. : « dispensation » veut dire
« l’économie », le régime sous lequel Dieu exerce son gouvernement,
sa manière d’agir (les voies de Dieu) en rapport avec l’homme.
Considérons l’Apocalypse. Les voies de justice
apparaissent après l’enlèvement de l’Église au ciel, après que les
24 anciens soient assis sur des trônes et aient été couronnés devant le trône, —
ils représentent les rachetés célestes que Dieu appelle maintenant
tant d’entre les Juifs que d’entre les Gentils.
Dieu commence alors à agir sur son ancien peuple,
Israël, qui comprend et crie à Dieu, et lui demande :
« Jusques à quand, ô Souverain, saint et véritable, ne
juges-tu pas et ne venges-tu pas notre sang sur ceux qui habitent sur la
terre ?» (Apocalypse. 6 v.10)
N’est-ce pas là le ton des Psaumes ?
(*) Et pourtant, ce
sont des saints de Dieu. Voyez ce qui arrive quand on confond les dispensations ; la Bible
exige qu’on la découpe droit (2 Timothée 2 v.15). Si
vous prenez des parties de l’Écriture et que vous les appliquiez mal de quelque
manière que ce soit, vous serez un ouvrier ayant à avoir honte (2 Timothée 2 v.15).
(*) Tout en étant riche en enseignements pour le chrétien, le langage qui y est tenu, n’est pas celui du chrétien, mais celui du résidu juif dans les différentes situations dans lesquelles il va se trouver. On y trouve des paroles du Seigneur Jésus, s’identifiant à ce résidu.
Hélas ! combien l’on a perverti
le Sermon sur la Montagne ! Les gens y voient des paroles
adressées par le Seigneur à ses disciples, où Il insiste pour qu’on ne résiste
pas au mal, qu’on ne rende pas coup pour coup, qu’on n’emploie pas les moyens
terrestres pour revendiquer ses droits ou se défendre contre les violences
personnelles et le dépouillement de ses biens, etc., toutes choses que les hommes
ressentent comme une violation de leurs droits.
Si un
chrétien faisait de cela un code pour tous les hommes maintenant,
ce serait tout ce qu’il y a de
contraire à la pensée de Dieu ; ce serait essayer de gouverner le
monde selon les principes de la grâce.
Si vous en
faisiez l’expérience sur les hommes tels qu’ils sont, le monde deviendrait une scène de
brutalité plus terrible que celle de la grande Rébellion en Angleterre (*), quand ils
essayèrent de mettre en œuvre les rétributions des Psaumes.
(*) W. Kelly fait allusion à une grande rébellion connue
de tous au 19ème siècle en Angleterre.
On
plaçait alors les chrétiens sous l’esprit et le principe de la loi ; mais c’est une confusion encore
pire que de vouloir y placer le monde.
On se
mettrait alors à pardonner au fripon et au
coquin, à les entourer avec douceur ; le
voleur n’aurait plus qu’à se servir comme il voudrait.
De tels principes ne marcheraient
évidemment jamais pour le monde, et ils n’ont même pas été
faits pour cela !
Bien de personnes, ayant été mal enseignées trouveront que ce qui vient
d’être exprimé constitue, au moins en partie, un rejet de la Bible ! Mais c’est
faux de penser cela !
Ce qui est exprimé a simplement pour but d’amener ces mêmes personnes à
comprendre la Bible, afin de leur enseigner la
signification réelle de ses diverses parties.
Le point pratique est que les Gentils,
tels que nous-mêmes, ont été purifiés de toute leur condition de péché.
Contrairement
aux Juifs, nous n’étions pas sous la loi, mais bien sous le péché (en toute
insubordination à Dieu) livrés à toute sorte de mal.
Si nous voulons décrire
de la manière la plus douce la condition où se trouvaient certains d’entre nous
avant leur conversion, nous admettrons qu’ils ne vivaient pas nécessairement
dans un mal ouvert, un mal moral que même le monde désapprouve, mais ce
qui est vrai pour nous tous c’et que nous vivions pour nous-mêmes et sans Dieu !
Les
Galates avaient été dans les formes les plus grossières de l’ignorance et de
l’idolâtrie ; mais
l’esprit de la grâce est tel, qu’ils en avaient été complètement
retirés, et, par la foi en Christ, ils avaient été faits
fils de Dieu, sans passer par aucun stade intermédiaire.Ils
s’étaient repentis, ayant reçu l’évangile, et étant devenus
enfants de Dieu.
« Et parce que vous êtes fils,
Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, criant : Abba,
Père … » (Galates 4 v.6)
Cette
expression « Abba, Père » est l’expression utilisée par le Seigneur
Jésus en pleine communion avec son Père ! (Marc 14:36).
Mais dans quelle condition
avons-nous été introduits !
N’oublions pas que cette condition dans laquelle
nous avons été introduits est la conséquence directe de la croix, sans laquelle
cela aurait été impossible ! (*)
(*) pour ce
faire il a fallu ce que le Seigneur Jésus a fait « pour moi » (selon
l’image de la Pâque, et la traversée de la Mer Rouge), ce qu’il a fait
« en moi » (selon l’image de la traversée du Jourdain : les 12
pierres posées à Guilgal, ainsi que les 12 autres placées dans le fond du
fleuve de la mort) et suivi de l’effet que cela a eu « sur moi »
(selon l’image de la circoncision). Ce qui me permet de jouir de la position
dans laquelle la mort et la résurrection de Christ m’a placé.
Celui qui, hier, n’était qu’un
misérable Gentil, souillé et idolâtre, puisse prononcer par la puissance du Saint Esprit la
même et douce expression de relation, trouvée dans la bouche du Seigneur
Jésus : Père !
Quelle place donnée
maintenant par Dieu à ses enfants !
Et
tout cela n’est pas présenté en rapport avec les Juifs, dont il a
été expressément dit qu’ils avaient été rachetés de leur condition sous la
loi, et introduits dans la relation de fils ; mais le Saint Esprit
étend ses expressions et parle des Gentils.
On aurait pu imaginer que le
Gentil, n’ayant rien connu de la loi, n’aurait pas pu être introduit
directement dans une place aussi bénie que celle du Juif croyant. Mais il n’en est pas ainsi :
Le Juif devait être retiré, non
seulement du péché, mais de la loi. Le Gentil n’avait que son
péché d’où il fallait qu’il sorte ; l’oeuvre s’opérant en lui était
donc, pour ainsi dire, beaucoup plus simple.
Le Juif avait à désapprendre, alors que le Gentil n’avait qu’à apprendre.
Jusqu’à sa conversion où il était amené d’un coup
dans la lumière de la grâce de Dieu, tout ce que le Gentil avait n’était que sa
nature corrompue ; tandis que le Juif devait être sorti de la
sphère de la loi, et il était empêtré, voire entravé, par les restes du
système légal qui s’accrochaient encore à lui.
Rappelez-vous que celui qui
comprend ce qu’est la grâce n’affaiblit
jamais la loi, ce qui serait un très grand péché. La doctrine de la foi établit la loi.
N.B. : Car la grâce, par l’œuvre de la croix, m’a
introduit en dehors de la sphère où s’applique la loi, sans que celle-ci ait
perdu de sa force ! Si l’œuvre de Christ à la croix ne m’avait pas placé
dans une nouvelle sphère, la loi prononcerait ma condamnation à la seconde
mort ! (Apocalypse 20 v.11-15)
Si
vous pensez que le chrétien est sous la loi, et peut quand même être sauvé et
heureux, en
réalité vous détruisez l’autorité de la loi.
Les croyants Juifs, sous la loi,
n’ont jamais eu la pleine paix ni la
pleine joie apportées maintenant par l’Évangile !
Partout
où vous avez maintenant des âmes sous la loi (dans leur esprit), elles peuvent
éventuellement être sauvées, mais elles n’ont jamais ce plein repos auquel
l’oeuvre
de Christ leur
donne droit. La raison en est très simple : Bien qu’elles aient reçu Christ,
elles ne font pas
l’application de Son oeuvre.
Un des effets de la rédemption, c’est de délivrer la personne — non pas de la soumission à
Christ, — mais
de la rendre plus que jamais soumise à la volonté de Dieu, et
pourtant sans être placée sous la loi.
C’est pourquoi l’apôtre montre
que là où ils étaient introduits, c’était la place de fils.
Or, la
position de fils est une soumission intelligente à son Père :
le Saint Esprit, l’Esprit de Son
Fils, enseigne à crier : « Abba, Père
» et non plus « misérable homme que je
suis, qui me délivrera de ce corps de mort ? » (Romains 7 v.24).
Ce dernier
cri de « misérable homme que je suis … » est celui jaillissant du cœur
de quelqu’un qui est sous la loi, criant dans son angoisse d’esprit, ayant
toujours le sentiment du besoin
d’être délivré de quelque chose ;
parfois un peu consolé, puis à nouveau abattu sous le poids de la loi.
Au contraire, quand on connaît la
plénitude de bénédiction que Dieu nous a donnée en Christ,
le coeur est pressé par le Saint Esprit de crier :
« Abba, Père
».
C’en est fini de la chair aux yeux de Dieu, et nous avons le droit de dire que nous en avons aussi
fini avec elle, donc avec nous-mêmes !
Dieu ne peut pas se fier à moi, et moi non plus ;
mais je sais que je
puis me fier à Dieu en son Fils bien-aimé, qui a ôté
le péché par le sacrifice de lui-même, en sorte qu’il
y a un repos
parfait pour le cœur.
Le cri de
l’Esprit est : « Abba, Père » ; voilà comment l’enfant de Dieu est conduit
à employer le langage propre à sa relation avec Dieu.
D’autres
peuvent admirer la création de Dieu, peuvent insister sur les merveilles des
cieux et de la terre ; mais le cri de l’Esprit est : « Abba, Père » ; cela se ressent
beaucoup mieux que cela ne s’exprime.
Quel bonheur y a-t-il à s’arrêter sur les attributs
de Dieu, ou sur les effets extérieurs de Sa puissance, en comparaison de la joie du cœur qui sent la
relation divine ?
C’est de cette relation avec le Père
que l’apôtre rappelle aux saints de la Galatie ; c’est le cri
produit par le Saint Esprit, cri adapté à cette relation,
dans la conscience de laquelle ils avaient été
amenés au sortir de leur idolâtrie.
Car tout dépend de ceci — de la simplicité
avec laquelle mon âme reçoit cette grande vérité : quant à tout ce que je suis, cela a été jugé à
la croix !
Il y a maintenant un nouvel homme devant Dieu, et un nouvel homme devant moi :
Christ ressuscité d’entre les morts
Et j’ai le
droit de dire que c’est :
Celui en qui je me tiens devant Dieu.
Pouvons-nous avoir un autre cri que celui-là : «
Abba, Père » ?
« De sorte que tu n’es plus esclave,
mais fils ; et, si fils, héritier aussi de Dieu par Christ » (Galates 4 v.7)
Le Saint Esprit adresse
un avertissement de manière individuelle, mais en même temps aussi une
consolation. Car,
si Dieu donne un avertissement individuel, Il donne aussi
une consolation, et elle vient avant l’avertissement. «De sorte que», est-il dit, comme
résultat de tous les raisonnements, « tu n’es plus esclave, mais
fils ; et, si fils, héritier aussi de Dieu par Christ ».
Le Saint Esprit ne nous dit pas que le croyant restent
« en bas
âge » dans ce monde, et que
la bénédiction ne serait que pour le ciel ! Le Saint Esprit
ne parle pas d’une chose future, mais bien une chose présente
et permanente ! « Tu n’es plus » c’est bien une chose
devenue présente à partir de la nouvelle naissance ! L’état du « bas âge » est bien terminé,
puisque « Tu
n’es plus esclave, mais fils »
Si
vous étiez Juif, vous seriez l’esclave de la loi. Mais maintenant,
peu importe ce que vous étiez, même si vous étiez idolâtre, — en
recevant Christ, vous avez passé dans la plénitude de la bénédiction
due par Dieu à Son Fils bien-aimé.
Dieu n’a pas de bénédiction trop
grande pour
le coeur qui s’incline devant Lui : « Si fils, héritier aussi de
Dieu par Christ ».
Il élargit la sphère : ce n’est pas seulement
héritier de ceci ou de cela, mais « héritier...
de Dieu ». Ce que
Dieu possède, ce que Dieu aura dans le jour béni qui va venir,
il le partagera avec ses enfants.
Tel est le sens de la dernière partie de :
« … les yeux de votre cœur étant
éclairés, pour que vous sachiez quelle est l’espérance de son
appel, et quelles sont les richesses de la gloire de son héritage dans les saints, … » (Ephésiens 1 v.18)
Telle est la place à laquelle Dieu nous destine
— rien moins que cela ; Il n’a pas la pensée de retenir quoi que ce soit
pour Lui-même !
Comme la grâce a été, ainsi sera
la gloire ; c’est la réponse de Dieu à l’insinuation du
diable en Eden.
« Mais alors, ne connaissant pas Dieu,
vous étiez asservis à ceux qui, par leur nature, ne sont pas dieux : mais maintenant, ayant connu Dieu, mais plutôt ayant été
connus de Dieu, comment retournez-vous de nouveau aux faibles et
misérables éléments auxquels vous voulez encore de nouveau être asservis ? Vous observez des jours, et des mois, et des temps, et
des années. Je crains, quant à vous, que peut-être je n’aie travaillé en vain
pour vous. » (Galates 4 v.8-11)
Il
est clair que l’apôtre parle des Gentils ; il ne dit pas :
quand nous ne connaissions pas Dieu, parce que les Juifs avaient une certaine
connaissance de Dieu sous la loi ; mais il dit : « Ne connaissant pas Dieu, vous
étiez »
etc., ce qui concerne évidemment les païens.
Pesons bien l’expression :
« … comment retournez-vous de nouveau
aux faibles et misérables éléments auxquels vous voulez encore de nouveau être
asservis ? »
(Galates 4 v.9)
Il ne peut y
avoir de déclaration plus solennelle pour ce qui
regarde l’état actuel de la chrétienté.
Que vise-t-il quand l’apôtre dit que ces saints de la Galatie étaient en train de
retourner aux faibles et misérables éléments auxquels ils
voulaient encore de nouveau être asservis ?
Ils ont dû être complètement choqués. Retourner
à l’idolâtrie !
Comment cela se pourrait-il ? Ils disaient
probablement : Nous nous bornons à prendre le principe de la loi ;
appelez-vous cela de faibles et misérables éléments ?
Eh bien ! dit l’apôtre, quand vous étiez inconvertis, vous adoriez de faux dieux — des
idoles ; mais si vous, chrétiens, vous allez
prendre des principes juifs, même ces jours de fête,
ou d’autres principes de la loi, vous êtes en
principe des idolâtres, retournant de nouveau à cette
idolâtrie dont Dieu vous a délivrés.
Comment cela ? La raison est claire.
La loi en elle-même
n’était pas idolâtre, et Dieu usait évidemment de patience envers les préjugés des
Juifs ; mais
voici des croyants d’entre les Gentils qui recouraient à ces
éléments légaux. Qui le leur
avait dit ? Ces choses avaient perdu tout leur sens,
et un Gentil n’avait rien à faire avec elles ; elles avaient leur valeur
comme ombres [figures] de Christ, avant que Christ vînt ; mais se détourner de Christ
ressuscité d’entre les morts pour aller vers ce qui n’était que des
ombres, c’était, aux yeux de Dieu, retourner à l’idolâtrie.
Toutes les fois que la
chrétienté professante revient à la loi, à ses cérémonies extérieures et
ses ombres (quoique tout cela ait été très bien sous la loi), et les
adopte pour le culte chrétien, elle tombe de fait dans l’idolâtrie, même
si elle n’en est pas consciente.
N.B. : Ceci est solennel ! Lorsque qu’une vérité tirée de la Parole n’est pas présentée en s’appuyant sur les fondements de la croix (Ce que Christ a fait « pour moi », « en moi », et l’effet que cela a eu « sur moi »), cela revient à placer les âmes sous des lois ou des règles ! L’apôtre nous dit que cela revient de fait à faire tomber ces âmes dans l’idolâtrie !
Supposez que quelqu’un dise : Je me trouve bien
froid en adorant Dieu, et j’ai besoin de quelque chose pour réveiller mon
âme ; quoi de mieux qu’un portrait de mon Sauveur, afin qu’en Le
contemplant avec sa couronne d’épines, je sente plus profondément son amour, et
que les affections de mon cœur soient plus attirées à Lui ? Ceci est maintenant
de l’idolâtrie, si même cela n’a pas toujours été le cas. Certaines de ces choses étaient
permises sous le système légal à cause de la dureté des cœurs ; ils avaient des
sacrifices d’animaux et une sacrificature terrestre ; mais pour un Gentil, se tourner
vers ces choses, c’est, aux yeux de Dieu, retourner à l’idolâtrie.
Le Saint Esprit insiste là-dessus auprès
des croyants de Galatie, car le mal n’était encore qu’en germe.
Ceci étant, quel péché
de prendre part à ce qui est de l’idolâtrie pour Dieu,
de l’encourager ou d’y consentir de quelque manière que ce soit !
Le
mal se développe très rapidement. Il n’est pas maintenant
limité au papisme, et les avancées faites ces dernières années en direction des
principes catholiques, relèvent de la même orientation.
S’il
s’y trouve quelque élément religieux, c’est des éléments idolâtres
qui se servent de certains sentiments de
crainte de notre nature déchue, pour amener les gens à éprouver plus
de révérence dans le culte. C’est exactement l’opposé
de la foi.
L’essence de notre bénédiction
consiste en ce que l’âme jouit de Christ par la parole
de Dieu — le Saint Esprit donnant cette jouissance de Christ, indépendamment
de tout ce qui agit sur l’oeil ou l’esprit naturels.
Or c’est précisément cet abus-là que l’apôtre
dénonce ici si fortement, et qu’il qualifie d’éléments faibles et
misérables.
Ce
que Dieu apprécie dans le culte est généralement considéré maintenant comme maigre et
pauvre, car cela implique l’absence
de décorations extérieures et de toute excitation,
afin que la
puissance réelle soit celle du Saint
Esprit agissant parmi les saints.
« Vous observez des jours, et des
mois, et des temps, et des années. » (Galates 4 v.10)
Ce qui est devenu étonnant
aujourd’hui, c’est de ne pas faire cela !
Hélas !
le mal qui existait chez les Galates est aujourd’hui regardé comme une preuve
de religion, alors
que Paul signale cette observation de dates non comme une simple erreur, mais comme une preuve d’idolâtrie.
Dans
le paganisme, on faisait grand cas de ces fêtes, et Dieu les permettait dans
le Judaïsme, parce que les Juifs avaient une sorte de religion adaptée
à leur état et au sanctuaire terrestre. Mais maintenant, tout est
complètement changé, et l’observation de fêtes et de saisons spéciales, comme
moyen de plaire à Dieu, est rejeté avec autorité par le
Saint Esprit.
N.B. :
Ceci constitue un avertissement sérieux
aux chrétiens qui accordent un sens aux fêtes telles que Noël, Pâques, etc. …
où même le laisse croire dans certaines formes de prédications à l’époque de
ces fêtes !
L’apôtre se trouve dans l’obligation de leur dire :
« Je crains, quant à vous, que
peut-être je n’aie travaillé en vain pour vous. » (Galates 4 v.11)
N’est-ce pas une chose très solennelle
que, quel qu’ait été le mal chez les Corinthiens, l’apôtre ne
dit jamais à leur sujet : « Je crains pour vous » ?
Si nous avions connu une assemblée ayant autant de
mal moral en son sein — certains cherchaient même à renverser la résurrection —
n’aurions-nous pas dit qu’il n’y a jamais eu d’état aussi lamentable ? Mais
l’apôtre leur écrit dans la confiance qu’ils seraient délivrés de ce mal.
Ce n’était pas qu’il ne sentît pas profondément ce mal,
et il met bien devant eux leur condition critique ; mais il leur écrit avec
l’assurance que Dieu toucherait leurs cœurs : « Dieu, par qui vous avez été
appelés à la communion de son Fils Jésus Christ, notre Seigneur, est fidèle » (1 Corinthiens 1 v.9), et il se met à s’occuper de
leur conduite après avoir touché cette grande corde dans leurs cœurs. Mais quand il écrit aux Galates,
il n’y a rien de tel. Le Saint Esprit lui donnera plus tard, de la consolation
à leur égard, mais
on est bien loin de ses sentiments lorsqu’il écrivait aux Corinthiens.
Le légalisme est insidieux, parce qu’il a belle
apparence, ce qui fait que les hommes s’imaginent croître en sainteté pratique,
alors que c’est
l’inverse en réalité.
Ce qui produit la vraie sainteté, c’est Dieu
opérant dans l’âme « et le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Philippiens 2 v.13), et non pas simplement un nom de
jour, ou d’heure, ou de saison, ou de lieu !
Dieu opère ainsi dans l’âme, parce
qu’elle est sanctifiée « par
l’offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour
toutes » (Hébreux 10 v.10). Dieu introduit le croyant dans
sa propre présence, et le place là comme Son enfant.
Il est possible de
d’adopter une forme de sainteté légale, tout en pensant avoir
horreur du légalisme. Alors, examinons nos propres âmes ! Nous avons toujours la ressource de regarder à Dieu
et compter sur la victoire par notre Seigneur Jésus Christ.
Que Satan déchaîne sa fureur comme il voudra,
quoiqu’il en soit Dieu sera toujours Dieu — et Il demeurera toujours
fidèle à Sa propre Parole et à Son Esprit.
L’apôtre en vient
maintenant à ses rapports personnels avec les saints de Galatie ;
et il
se sert du reproche même par lequel les enseignants du légalisme les
avaient poussés contre lui, comme d’un argument supplémentaire en faveur de la
vérité.
Par leurs discours, ils avaient monté et excité les Galates contre
l’apôtre, pour qu’ils se sentent blessés de ce qu’il avait, pour ainsi
dire, cessé d’être Juif, en déclarant en avoir entièrement fini avec la loi.
C’est à cela qu’il répond maintenant.
Il est important de comprendre comment on
en finit avec la loi.
« … nous savons que la loi est bonne, si
quelqu’un en use légitimement, sachant ceci, que la
loi n’est pas pour le juste, mais pour les iniques
et les insubordonnés, pour les impies et les
pécheurs, pour les gens sans piété et les profanes,
pour les batteurs de père et les batteurs de mère,
pour les homicides, pour les fornicateurs, pour ceux
qui abusent d’eux-mêmes avec des hommes, pour les voleurs
d’hommes, les menteurs, les parjures, et s’il y a quelque autre chose qui soit opposée à la
saine doctrine, suivant l’évangile de la gloire du Dieu
bienheureux, qui m’a été confié. » (1 Timothée 1 v.8-11)
Lisant
cela, on ne pouvait pas dire que l’apôtre ne se servait pas de la loi ;
mais, comme il le dit à Timothée, il fallait en user légitimement, quand on a à
faire avec les impies, les iniques, etc. Mais les opposants à Paul le blâmaient parce qu’il
ne défendait pas ses privilèges juifs !
L’apôtre
pouvait se servir de la loi de Dieu, et il s’en servait effectivement, d’une
part pour exposer des principes moraux et d’autre part dans ses rapports avec
les hommes, mais
non pas comme un privilège ou une règle pour lui-même.
S’il avait parlé de quoi que ce soit lui
appartenant selon la chair, cela aurait été abaisser le
fondement et le caractère de sa bénédiction.
La
grâce l’avait
introduit dans une place bien meilleure.
Dans l’homme, la loi et la chair vont toujours ensemble, et aux yeux
de Dieu, l’une et l’autre ont leur fin à
la croix de Christ.
N.B. : C’est le vieil homme qui a pris fin à la croix de Christ (Ce que Christ a fait « en moi »), mais l’effet que cela a eu « sur moi », c’est : « ceux qui sont du Christ, ont crucifié la chair » (Galates 5 v.24). C’est par son effet « sur moi », de ce que Christ a fait « pour moi » et « en moi », que la chair a pris fin à la croix de Christ, ayant été crucifiée par celui qui est né de nouveau !
La chair est la puissance par laquelle le vieil homme agit. L’œuvre de la croix, par ce que Christ a fait « en moi » et dont l’effet a été « sur moi ». La chair et le vieil homme sont vus l’un avec l’autre en rapport avec la loi !
La
chair (puissance par laquelle le vieil
homme agit) y a été jugée et condamnée ; elle a été
traitée comme une chose morte devant Dieu — morte et
enterrée ; quant à la loi dont
le rôle est de s’occuper de la chair, nous sommes morts à la loi.
Nous sommes dégagés de l’une et de l’autre : nous ne sommes pas
dans la chair, et nous ne sommes plus sous la loi.
La chair étant ce sur quoi la loi
a prise en nous, et la chair étant maintenant considérée, par la
foi, pour une chose morte, il n’y a plus
rien dont la loi puisse se saisir.
Nous passons hors de sa « province » dans un « autre pays »
et dans une « autre atmosphère ».
L’apôtre s’empare donc de ce reproche même, et le change en un argument
inattendu pour l’évangile. « Soyez comme moi » (Galates 4 v.12), dit-il ; autrement dit :
Soyez affranchis de la loi
comme étant morts à la loi en
Christ ; prenez votre place avec hardiesse et fermeté, avec la
certitude que la volonté de Dieu est que
vous n’ayez aucune relation directe avec elle.
« Soyez comme moi » : je
suis affranchi de sa domination et de ses
obligations.
Mes opposants disent que, comme
étant d’origine juive, je ne mets pas en avant mes
droits légaux comme Juif : je le sais
et je le proclame !
Vous,
Gentils d’origine, vous n’avez jamais été dans une position
juive en aucune manière ! Alors ne la recherchez pas, alors que maintenant,
vous avez une meilleure position, par grâce et dans Sa grâce.
« Soyez comme moi, car moi aussi je
suis comme vous … » (Galates 4 v.12)
Vous êtes Gentils, et vous n’avez jamais été, et
vous n’êtes pas du tout sous la loi, et « moi aussi je suis comme vous ».
Si
seulement vous compreniez votre position de liberté par rapport à la loi,
comment pourriez-vous
désirer vous mettre sous son joug ?
On peut comprendre par
le contexte qu’une sorte de qui pro quo s’était installé. Etant convaincu que le régime de
la loi restait d’application, les Galates craignaient avoir fait de la peine à
l’apôtre de s’être permis d’oser croire que l’Apôtre aurait pu renoncer à la
loi !
Dans cette crainte d’avoir apparemment peiné l’apôtre en
lui exprimant que son comportement était un renoncement à la place
qui lui appartenait en propre. L’apôtre les rassure, en rectifiant ce qui devait l’être :
« Vous ne m’avez fait aucun tort … » (Galates 4 v.12)
En d’autres termes : mais
pas du tout ! Je reconnais pleinement que, quant à tout ce que
j’ai été comme homme dans la chair, j’ai entièrement abandonné ce
terrain.
Comme descendant d’Abraham en ligne directe, sans
une seule chose mauvaise en moi, et avec une observation parfaite de
la loi, je ne pourrais pas être aussi béni que je
le suis en Christ !
Se rappelant ce qu’il
leur avait déjà dit : « tous ceux qui sont sur le principe des œuvres de loi sont
sous malédiction » (Galates 3 v.10), tout ce qui pouvait être gagné en prenant un terrain légal est une malédiction. Ceci étant, l’apôtre pouvait leur faire valoir de manière
attrayante : « Soyez comme moi, car moi aussi je suis comme vous, frères ; je vous en
prie. »
Vous
n’étiez que des Gentils, et vous n’aviez rien à faire avec la loi ;
or maintenant je suis soustrait à la loi, autant que vous
— non pas, naturellement, en devenant
un Gentil,
mais en étant délivré de la loi en Christ et par Christ.
Telle est la bénédiction de la position
chrétienne, qui est caractérisée non pas simplement par
l’absence de loi, mais par ce que nous sommes amenés en union
avec Christ, et cela nous élève au-dessus de la loi, tout en produisant l’obéissance et l’amour envers
Dieu et envers l’homme, comme jamais la loi n’a pu le
faire.
Ainsi, ce que la loi avait en vue est accompli, et même
beaucoup plus pleinement que jamais autrement : le moyen en est l’amour
de Christ qui étreint l’âme :
« … ce qui était impossible à la
loi, en ce qu’elle était faible par la chair, Dieu, ayant
envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le
péché, a condamné le péché dans la chair, afin que la
juste exigence de la loi fût accomplie en nous, qui ne marchons
pas selon la chair, mais selon l’Esprit. » (Romains 8 v.3-4)
Et
cela est fait, non
par un simple procédé négatif consistant à dire à l’homme qu’il n’a pas la loi pour
règle, mais en le
plaçant sous Christ, c’est-à-dire sous la grâce. C’est là
ce que la foi fait pour l’âme.
« Vous savez que dans l’infirmité de la chair,
je vous ai évangélisé au commencement ; et vous n’avez point
méprisé, ni rejeté avec dégoût ma tentation qui était en ma chair ; mais vous
m’avez reçu comme un ange de Dieu, comme le Christ Jésus » (Galates 4 v.13-14)
Bien loin de venir imbu tant soit peu de confiance et
d’autorité charnelles, il était venu comme un homme souffrant.
L’apôtre fait allusion à
sa propre infirmité qu’il développe plus aux Corinthiens :
« … afin que je ne m’enorgueillisse
pas à cause de l’extraordinaire des révélations, il m’a été donné une
écharde pour la chair, un ange de Satan pour me souffleter, afin que je
ne m’enorgueillisse pas. À ce sujet j’ai supplié trois fois le Seigneur, afin
qu’elle se retirât de moi ; et il m’a dit : Ma grâce te suffit, car
ma puissance s’accomplit dans l’infirmité. Je me glorifierai donc
très-volontiers plutôt dans mes infirmités, afin que la
puissance du Christ demeure sur moi. C’est pourquoi je prends
plaisir dans les infirmités, dans les outrages, dans les nécessités,
dans les persécutions, dans les détresses pour Christ : car quand je suis
faible, alors je suis fort. » (2 Corinthiens 12 v.7-10)
Il est très beau de considérer comment et quand l’apôtre
reçut cette marque humiliante en sa chair. Il ne nous est pas dit
ce qu’elle était. Ce pouvait être quelque particularité dans sa parole,
ou son apparence, etc. Nous savons que c’était en
rapport avec son état corporel, «en sa
chair».
Mais ce qui ressort à l’évidence et de
manière touchante, c’est que plus l’apôtre était conduit de Dieu et béni,
plus profondes étaient les marques de souffrance, de
faiblesse, et de honte en sa personne. Dieu en tira le
meilleur profit, en sorte que l’apôtre fut tenu abaissé à
ses propres yeux, et à ceux des autres.
Il fut ainsi rendu manifeste que ce qui
opérait de telles merveilles dans Paul, c’était la puissance du Saint Esprit, malgré la sentence de
mort passée sur toute l’énergie de la nature.
Esaïe nous dit que le jour viendra où Dieu rétablira les Juifs et les
mettra dans la position de « la tête »,
et les Gentils dans celle de « la queue »
(Ésaïe 9 v.14) ; alors tout sera établi en ordre convenable selon la
pensée de Dieu, pour la terre.
Mais ce sera dans le cadre de la nouvelle alliance et de toute
manière pas celle de la loi ! Mais maintenant, durant
la période de la grâce, il n’en est pas du tout ainsi. Être Juif
n’est rien. Quant à la loi, c’est entièrement fini.
L’apôtre était venu ici comme quelqu’un de souffrant et
méprisé, nullement
comme faisant valoir Sa qualité d’enfant d’Abraham.
Il était mort à tout cela ;
et il en voulait pour preuve les circonstances bien connues de
sa première prédication parmi eux.
Ne se rappelaient-ils pas que lorsqu’il était
venu vers eux, ce n’avait pas été avec puissance ou éclat, mais dans
un exercice profond ?
Au lieu d’attraits extérieurs attachés à sa personne, il y avait ce qui ne pouvait
être qu’une épreuve pénible pour lui-même et pour eux.
Mais qu’en pensaient-ils alors ?
Ils étaient si pleins de l’évangile, si heureux de
découvrir la grâce et la bénédiction de la
vérité prêchée, qu’ils considéraient Paul comme un ange.
Paul fait appel à leur souvenir :
« Quel était donc votre bonheur ? Car je vous rends témoignage que,
si cela eût été possible, arrachant vos propres yeux, vous
me les eussiez donnés. » (Galates 4 v.15)
Mais,
hélas, leurs affections avaient été complètement détournées de l’apôtre, ce
qui est toujours l’effet produit lorsque de faux docteurs
agissent sur les esprits. L’inimitié se
développe, et chaque circonstance tend à la gonfler.
Les choses étant ce qu’elles sont, l’apôtre fait peser instamment sur leurs
consciences :
« Je suis donc devenu votre ennemi
en vous disant la vérité ? » (Galates 4 v.16)
C’est
un processus rodé utilisé par Satan, utilisant ceux qui diffusent de faux enseignements,
qui replacent les âmes sur un terrain légal. L’apôtre dévoile l’intention de
ces faux docteurs :
« Ils ne sont pas zélés à votre égard
comme il faut, mais ils veulent vous exclure (*) » (Galates 4 v.17)
(*) ou nous exclure, !
C’est-à-dire vous exclure de toute communication avec moi !
Il s’agissait en réalité
de couper
l’apôtre de toute relation avec les saints — en élevant une cloison entre lui et eux.
Ces faux docteurs se servait de la loi une affaire de flatterie les uns
envers les autres ! C’est ainsi que lorsqu’elle n’est pas appliquée
selon le propos de Dieu, en dehors du cadre dans lequel Il l’a donnée,
la loi est invariablement pervertie, avec pour
résultat que la chair s’enfle.
Les faux enseignants plaçaient le zèle au mauvais
endroit, ce que l’apôtre rectifie :
« Mais il est bon d’être toujours
zélé pour le bien, et de ne pas l’être seulement quand je
suis présent avec vous. » (Galates 4 v.18)
L’expérience de Paul avec les Galates était exactement l’opposé de
tout ce qui se trouvait à Philippes :
« … vous avez toujours obéi,
non seulement comme en ma présence, mais beaucoup plus maintenant en mon
absence … » (Philippiens 2 v.12)
Ils étaient remarquables
par leur esprit d’obéissance quand il était présent : c’est toujours
l’effet de l’esprit de grâce ; la loi, quant à elle, n’engendre
que servilité et crainte.
Quand nous sommes heureux dans la présence de Dieu, nous
sommes unis en un seul objet commun, qui est Christ. Il y a
alors un motif gouvernant toutes les
affections et toutes les actions ; le bonheur, la
paix et l’esprit de soumission sont les effets propres et naturels de
la grâce opérant parmi les enfants de Dieu.
À
Philippes, ils avaient toujours obéi, non seulement quand Paul était là,
mais beaucoup plus en son absence. Ils travaillaient à leur propre salut avec
crainte et tremblement, conscients du grand conflit dans lequel ils étaient
engagés. Ils n’admettaient pas le rêve naïf que toute difficulté était passée
du fait qu’ils étaient chrétiens ; au contraire, ayant été amenés à
Christ, ils se trouvaient malgré tout en présence d’un ennemi
puissant, ce qui les rejetait dès lors sur Dieu.
A Philippes, l’apôtre était parti, mais au lieu d’en être abattus, cela
les faisait regarder d’autant plus à Dieu, sans aucun orgueil
dans le cœur, mais dans le sentiment du besoin de
dépendance de Lui. Ce même sentiment de reconnaissance de Dieu, les conduirait à se servir
de l’apôtre et à l’apprécier quand il était là, et en
son absence, il les rejetait directement et
immédiatement sur Dieu.
À
l’opposé de cela, en Galatie, l’orgueil de cœur qui aurait
méprisé l’apôtre, exposait les âmes à s’idolâtrer soi-même, à la flatterie de soi,
et pareillement, à toutes les tromperies de Satan. Le grand point pour
les Philippiens, c’était que Dieu opérait en
eux.
Pourquoi être abattus, comme s’ils n’avaient pas la confiance que Celui qui
les aimait le mieux, c’était Lui qui opérait en eux, et qui aurait
d’autant plus soin d’eux qu’ils étaient engagés dans une lutte aussi
meurtrière ?
Prenant avantage de l’absence de l’apôtre, les
Galates s’étaient mis à se servir charnellement de la loi ;
entraînés par des docteurs qui s’y complaisaient, ils perdaient vite toute vraie
affection pour lui, ainsi que la bénédiction dont ils avaient joui en son
temps.
Certes, il aurait été mieux que, laissés seuls, ils regardent à Dieu et
trouvent la force de tenir bon pour Lui ; toutefois, voyant leur état,
l’apôtre aurait souhaité avoir été avec eux.
Leur foi avait été ébranlée, et ils glissaient loin
de Christ, croyant rendre les choses plus sûres par des
ordonnances ;
or de la même manière que l’apôtre avait traversé beaucoup de difficultés et de
souffrances à leur sujet lorsqu’ils étaient venus à la connaissance de Christ
au commencement, — il avait connu, comme il l’exprime lui-même, de pénibles et
profondes angoisses, — ainsi maintenant, il retraversait tout cela en esprit :
« Mes enfants, pour l’enfantement
desquels je travaille de nouveau jusqu’à ce que Christ
ait été formé en vous … » (Galates 4 v.19)
Le légalisme avait tellement défiguré la
vérité dans leurs âmes, qu’ils avaient besoin d’être
enracinés et fondés tout à nouveau dans les premiers
éléments de la grâce.
Ils avaient cessé de tenir ferme la croix, et l’apôtre était
en perplexité à leur sujet.
Extérieurement,
ils pouvaient être très zélés ; mais quant au témoignage pour
Christ, à la jouissance de Christ dans leur âme, tout avait disparu.
L’apôtre désirait que l’œuvre recommence dans leur âme
par le tout début.
L’apôtre désirait agir à leur égard, selon leur
état spirituel :
« … je voudrais être maintenant auprès de vous et changer
de langage, car je suis en perplexité à votre sujet. » (Galates 4 v.20)
Il pouvait y avoir du résultat, et il voulait leur
parler avec douceur ; mais s’ils étaient légers, orgueilleux et durs, alors il
lui faudrait agir avec rigueur : il voudrait « changer de langage », mais il doit leur dire comme aux
Corinthiens :
« Que voulez-vous ? Que j’aille vers vous avec la verge,
ou avec amour et un esprit de douceur
? » (1 Corinthiens 4 v.21)
C’est la raison pour laquelle l’apôtre était ici en
perplexité à leur sujet !
Remarque : Le mot « loi » a dans la Parole divers sens selon le contexte. Il y a la loi de Dieu donnée à Moïse, il y a la loi, dans le sens des livres de l’Ancien Testament dans lesquels Dieu révèle ses pensées sous le régime de la loi, « loi » désigne dans ce sens « la Parole de Dieu » et il y a aussi dans le même sens que « loi naturelle », comme dans « la loi de la foi ».
« Dites-moi, vous qui voulez être
sous la loi, n’écoutez-vous pas la loi ? » (Galates 4 v.21)
Dans ce verset, il emploie le mot «loi» sous
deux sens différents.
Vous qui désirez être sous le principe de loi,
n’entendez-vous pas ce que disent les livres de la loi —
c’est-à-dire les premiers écrits de la Bible ?
Quand il est parlé de la loi, comme ce sous
quoi le chrétien n’est pas placé, la loi est alors
le principe par
lequel la conscience est placée sous certaines obligations
afin d’acquérir une position devant Dieu. Ceci est une erreur
que Paul dévoile. C’est pourquoi il dit :
« … vous qui voulez être sous la loi,
n’écoutez-vous pas la loi ? Car il est écrit qu’Abraham a eu deux fils,
l’un de la servante, et l’autre de la femme libre. Mais celui qui
naquit de la servante naquit selon
la chair, et celui qui naquit de la femme libre naquit
par la promesse. » (Galates 4 v.21-23)
Nous voyons ici la liaison entre la chair
et la loi, comme aussi entre la promesse et la
grâce. L’Esprit a à faire avec la
promesse ; la loi, avec la chair. Les récits de la Genèse en donne une illustration.
Le
Saint Esprit a pris un soin particulier de se servir de certains faits de
l’Ancien Testament que nous n’aurions jamais supposés applicables, pour faire
ressortir des vérités bénies du Nouveau Testament. Qui aurait discerné la
différence entre la loi et la promesse dans la lutte d’Agar et d’Ismaël contre
Sara et Isaac ?
Non seulement l’Esprit de Dieu la voyait, mais Il
a voulu que le récit des circonstances soit la magnifique préfiguration des deux
alliances : d’une part la loi qui a seulement un enfant de la chair,
et d’autre part la
promesse, qui, au contraire, enfante au temps convenable l’enfant
de l’Esprit.
L’apôtre ne nous laisse pas à nos propres imaginations,
et nous montre à quoi correspond « Agar » :
« Car ‘Agar’ est le mont Sina, en
Arabie, et correspond à la Jérusalem de maintenant,
car elle est dans la servitude avec ses enfants. » (Galates 4 v.25)
C’est la cité des scribes et des pharisiens,
pauvre, orgueilleuse et misérable Jérusalem, sans aucune liberté avec
Dieu, gémissant sous la servitude romaine et sous l’esclavage
encore plus amer du péché.
L’apôtre applique cela à ce qui se
passait alors parmi les Galates. Qu’ils prennent garde de devenir
virtuellement les enfants d’Agar.
Ne prenaient-ils pas la place de
gens zélés pour la loi ? Et pourtant, après tout, ils ne
comprenaient pas sa voix :
« … voulant être docteurs de la
loi, n’entendant ni ce qu’ils disent, ni
ce sur quoi ils insistent … » (1 Timothée 1 v.7)
La loi était complètement contre eux. Elle montrait
clairement que Dieu attachait la promesse aux
enfants de l’Esprit, et non pas à ce qui n’était que la descendance de
la lettre. (voir 2 Corinthiens 3 v.6).
Tout
système religieux qui se base sur la loi, prend invariablement un
caractère judaïque. Inutile
de regarder loin pour le comprendre ou l’appliquer.
Comment
se fait-il que les hommes ont des édifices magnifiques, ou un rituel
splendide dans le service de Dieu ? Quel en est le modèle ? Certainement ils ne ressemblent
pas à ceux rassemblés autrefois dans la chambre haute (Jean
20 ; Actes
1).
Le temple en est
clairement le type, à quoi se rajoute une classe spéciale de personnes sacrées,
— le principe du clergé étant fondé sur l’idée de la
sacrificature judaïque.
Dans
ces circonstances, le service dépend de ce qui a de l’attrait pour les sens
— un déploiement d’ornements, de musique, de cérémonies imposantes, tout
ce qui frappe l’esprit de l’homme, ou attire une multitude,
non par la vérité, mais ce qu’on voit et entend et qui plaît
à la nature.
C’est l’ordre de ce que la parole de Dieu appelle le «sanctuaire
terrestre».
Ceci
ne veut pas dire que le tabernacle ou le temple n’avaient pas une signification
très importante avant la venue de Christ ; mais après cette venue,
leur caractère figuratif est devenu visible et leur valeur
temporaire a pris fin, et la plénitude de la grâce et de la vérité de Dieu a
été manifestée dans la personne de Celui qui est venu du ciel.
Quand Christ fut rejeté de la terre
et retourna au ciel, tout fut changé ; la
soumission de coeur des enfants de Dieu s’est rapportée à un objet dans le
ciel.
Pour nous le vrai sanctuaire, c’est le nom de
Christ.
Ce que l’Ancien Testament rattachait au temple pour un
peuple terrestre, le
Nouveau Testament le rattache à Jésus :
« … là où deux ou trois sont assemblés
en mon nom, je suis là au milieu d’eux. » (Matthieu 18 v.20)
Même aussi peu nombreux, mais fidèles à cela,
ils en recueillent la bénédiction.
Il est d’une grande importance de
remonter au principe des choses.
Quand
l’apôtre écrivait aux Galates, seuls les germes se montraient ;
ils n’étaient pas allé jusqu’à avoir des édifices consacrés et des castes
d’hommes consacrés, ni toute la pompe et toutes les conditions d’un culte
religieux adapté au monde, selon ce qui nous environne aujourd’hui, — résultat
des invasions graduelles de l’erreur dans le corps professant le christianisme.
Pourtant
dans ce temps-là déjà, les dégâts commençaient, avec la tentative d’introduire
les principes de la loi parmi les chrétiens.
Quel en est le résultat ? Vous
tombez de la position d’Isaac dans celle d’Ismaël.
Être
ainsi identifié avec la loi, c’est être un Ismaël, c’est déchoir des promesses
pour ne plus être qu’un enfant de la servante.
Tel est l’argument dont l’apôtre se sert pour parler aux
Galates, qui se flattaient d’avoir fait d’immenses progrès ; en
réalité ils glissaient de la liberté dans la servitude.
N.B. : C’est exactement ce à quoi s’exposent les
croyants, lorsqu’ils réduisent le christianisme à suivre des règles, aussi
bonnes soient-elles ! C’est à cela que conduit tout enseignement qui
détache une vérité de Christ et de son œuvre, ne mettant pas en relief qu’elle
s’appuie sur ce que Christ a fait « pour moi » et « en
moi », ainsi que son effet « sur moi » ! Car détachée de
Christ et de son œuvre, toute vérité de la Parole appliquée à une âme, l’est
selon un principe légal ! C’est faire la même œuvre que les faux docteurs
des Galates !
Le Saint Esprit, se référant en particulier à ceux
qui avaient été Juifs. Il leur dit : Nous ne sommes plus enfants
de la Jérusalem d’en bas, mais nous appartenons
à la Jérusalem d’en haut :
« Mais la Jérusalem d’en haut
est la femme libre qui est notre mère. » (Galates 4 v.26)
Quant à la Jérusalem terrestre,
elle n’a aucun droit sur nous maintenant ; nous
appartenons à Christ, et par conséquent à la Jérusalem
céleste. Et pour en faire la démonstration, l’apôtre cite un
extrait du prophète Esaïe (ch. 54 v.1) :
« Car il est écrit : ‘Réjouis-toi,
stérile qui n’enfantes point ; éclate de
joie et pousse des cris, toi qui n’es point en travail d’enfant ; car les
enfants de la délaissée sont plus nombreux que les enfants de celle qui a un
mari.’ » (Galates 4 v.27)
Le sens de ce verset
peut paraître un peu obscur au premier abord, mais quand on le comprend, il
ajoute beaucoup à la force de l’argument sur lequel l’apôtre insiste. Le passage n’est pas tellement
en relation avec Agar et Sara, mais bien plutôt à la mention de Jérusalem.
Note pour
aider à comprendre
· La différence entre « Agar » et
« Sara »
o « Agar »
est la figure de l’ancienne alliance, celle du mont Sinaï,
introduisant le régime de la loi, qui se termine par la mort et la résurrection
du Seigneur Jésus !
o « Sara »
est la figure de la nouvelle alliance basée sur le sang de Christ versé à la croix. Une alliance
a un caractère terrestre, cette alliance est pour Israël, mais la relation de
l’Eglise, Corps de Christ, est basée sur ce même sang ! « Sara »
englobe ainsi tout ce qui a pour base le sang de Christ.
· La différence entre la
« Jérusalem terrestre » et la « Jérusalem céleste »
o « Jérusalem terrestre »
est la figure de ce que sera la relation de Dieu avec son peuple
terrestre, sur base de la nouvelle alliance, lorsque
Christ, le Roi, règnera. C’est de cette « Jérusalem » dont parle
Esaïe 54.
o « Jérusalem céleste »
est la figure de l’Eglise, Corps de Christ,
existant depuis la Pentecôte (Actes 2) et dont les chrétiens, d’origine juive,
tout comme les Gentils, font partie. Les chrétiens d’origine juive n’ont rien à
voir avec la « Jérusalem terrestre » mais font partie de la
« Jérusalem céleste »
Le livre du prophète
Esaïe, décrit d’une part, l’état du peuple, alors qu’il avait abandonné
l’Eternel (le premier mari, selon l’ancienne alliance). « Jérusalem »
était devenue adultère, elle avait brisé l’alliance.
Le peuple, dont « Jérusalem » est la figure, était tombé dans son
ensemble dans un état tel, que Dieu les a placés sous le gouvernement des
nations (Babylone, Perse, Grecs & Romains). Cet état s’est encore aggravé
par la mise à mort de leur Messie. Lors de la venue du Seigneur Jésus, seul un
petit résidu juif l’attendait ! Ceux qui constituaient ce petit résidu,
ont été intégrés au Corps de Christ, à la Jérusalem céleste, au jour de la
pentecôte.
Dans ce chapitre 54,
Esaïe fait un contraste en parlant de ce temps à venir où Dieu
reprendra ses relations avec son peuple terrestre, lorsque, après l’enlèvement
de l’Eglise, Corps de Christ (1 Thessaloniciens 4 v.16-18), et lors de la
grande tribulation, l’Evangile du Royaume sera à nouveau prêché, et suivi de la
venue du Seigneur Jésus en gloire pour régner (Luc 21 v.27 – Apocalypse 19
& 20)
Galates
4 v.27 fait référence au temps de sa longue désolation, de son temps
d’épreuves où Jérusalem est dépouillée de tous ses privilèges extérieurs ;
or voilà que de ce temps-là même, il est dit qu’elle a plus d’enfants qu’au
temps où l’Éternel était son mari (le mari de l’ancienne alliance qui a été
brisée par l’idolâtrie).
L’épître aux Galates ne traite jamais de ce qui
est proprement la position de l’Église, et elle ne va pas
au-delà de l’héritage de la promesse.
Il y a certains privilèges que nous partageons avec tous
les saints :
« … Abraham crut Dieu,
et cela lui fut compté à justice. » (Galates 3 v.6)
Nous aussi, nous croyons,
et nous sommes justifiés. Fondamentalement, la foi a les mêmes
bénédictions dans tous les temps.
Nous sommes enfants de promesse, et nous
entrons dans la portion de la foi, comme l’ont fait avant nous les saints
des temps passés ; nous trouvons cela dans l’épître aux Galates, bien
qu’avec déjà plus de bénédiction pour nous.
Mais si vous regardez l’épître aux Éphésiens,
le grand point de cette épître est que Dieu fait
connaître des privilèges entièrement
nouveaux et célestes.
Ce n’est pas du tout ce qui est traité
dans l’épître aux Galates ; là nous sommes sur le terrain
commun des promesses :
« Or si vous êtes de Christ,
vous êtes donc la semence d’Abraham, héritiers selon la
promesse. » (Galates 3 v.29)
Mais dans l’épître aux Éphésiens, il y a
certains privilèges distincts et supplémentaires,
auxquels Abraham n’a jamais pensé et dont il n’a jamais
entendu parler : j’entends la formation de
l’Église de Dieu, le corps de Christ, la vérité
que Juifs et Gentils seraient tirés de leurs positions
terrestres et faits un avec Christ dans le ciel.
C’était le mystère concernant Christ et l’Église, mystère
« caché dès les siècles et dès les générations » (Colossiens 1 v.26), mais
maintenant révélé par le Saint Esprit (1 Corinthiens 2 v.10).
Ainsi donc, pour avoir une vue
exacte de la pleine bénédiction du chrétien, il faut prendre à la fois
la bénédiction de l’épître aux Éphésiens avec celle aux
Galates.
La
particularité de ce temps, c’est que Christ est à la droite de Dieu.
Croyez-vous que les saints du millénium jouiront de tout
ce que nous avons maintenant ? Bien loin de là. Ils auront bien des choses
que nous n’avons pas, comme la gloire manifestée de Christ, l’absence
d’affliction et de souffrances, etc. Mais notre appel est totalement différent et opposé.
Nous, nous aimons Celui que
nous n’avons pas vu (1 Pierre 1 v.8) ; nous nous réjouissons dans
la tribulation (Romains 5 v.3) et dans la honte (Luc 6 v.22).
Si
un homme ne formait ses pensées à l’égard du christianisme que d’après l’épître
aux Galates, il pourrait confondre les saints d’aujourd’hui avec ceux
de l’Ancien Testament ; mais il faut toujours se rappeler la différence
que nous trouvons ici, « qu’aussi longtemps que l’héritier est en bas âge, il
ne diffère en rien d’un esclave », tandis que dans le christianisme
nous sommes introduits dans la pleine possession de nos privilèges.
Mais dans l’épître aux Éphésiens, il y a d’autres choses,
plus élevées, appelées le conseil éternel de Dieu, ou qui
du moins en découlent.
Il est bon par conséquent de faire
la distinction dans cette double vérité entre d’une part la communauté de bénédiction
au travers de toutes les dispensations, et la spécificité du
privilège qui s’attache à ceux qui sont appelés maintenant
par le Saint Esprit envoyé du ciel.
« Or vous, frères, comme Isaac,
vous êtes enfants de promesse. Mais, comme alors celui qui était
né selon la chair persécutait celui qui était né selon l’Esprit, il en est de
même aussi maintenant. » (Galates 4 v.28-29)
Il montre là le fruit pratique ; néanmoins,
il ajoute :
« Mais que dit l’écriture ? ‘Chasse
la servante et son fils, car le fils de la servante n’héritera
point avec le fils de la femme libre’ » (Galates 4 v.30)
Quel coup de mort pour ceux qui soutiennent que l’enfant
de Dieu a quelque chose à faire avec la loi en tant qu’elle détermine sa
relation avec Dieu !
La loi est une arme puissante pour tester les
impies ;
mais dans la position qui est la notre, nous en avons fini avec
elle :
« Ainsi, frères, nous ne sommes pas enfants de la servante, mais de la femme libre. » (Galates 4 v.31)
Telle est la conclusion de l’argument de l’apôtre.
Que
peut-il y avoir de plus concluant ? D’après la loi elle-même, il contredit
toutes les choses pour lesquelles les Galates se servaient de la loi ; et avant
que la loi ait été donnée à Sinaï, nous trouvons ce type remarquable
de la vraie position du chrétien en contraste avec celle du
légaliste.
Le
Juif correspond à l’enfant de la servante, étant alors pareillement dans
la servitude.
L’apôtre montre que telle est
aussi l’inévitable portion du Gentil qui désire
prendre cette place, et s’il la prend, il souffrira
même encore plus des conséquences de sa propre folie.
C’est l’abandon de la liberté
pour être esclave.
« Mais que dit l’écriture ? ‘Chasse
la servante et son fils, car le fils de la servante n’héritera
point avec le fils de la femme libre’ » (Galates 4 v.30)
Nous voyons donc ici, de la manière la
plus claire possible, comment Dieu résiste à tous ces efforts
d’implanter la loi parmi les enfants de la femme libre.
Au contraire, pour l’enfant
de la femme libre, les promesses lui sont assurées
par Dieu lui-même en Christ
ressuscité.
Il
est donc de la plus grande importance que nous saisissions clairement notre
position, et que nous comprenions ce que Dieu nous a donné.
Il nous a appelés, même si nous étions Juifs, dans
une condition tout autre que l’assujettissement
à la loi. Il nous a fait devenir enfants de la femme libre et nous
a introduits dans la liberté.