Ce texte
reprend des extraits intégraux de l’étude de l’épître aux Galates de W. Kelly
Cette étude met en évidence une série de
principes chrétiens contenus dans l’épître adressée par l’apôtre Paul aux
assemblées de la Galatie.
Suite de : https://www.msgfacebook.beauport.eu/Messages/MSG_0225-06.html
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l’étude de W. Kelly peut se décharger depuis l’adresse :
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Certaines parties seront
résumées en vue de la compréhension, et seulement les parties contenant un
message particulier seront reprises. J’y ajouterai simplement une phrase
d’introduction et une explication lorsque cela s’avère nécessaire.
N.B. Dans le texte
lorsque « je » est utilisé, ce n’est pas moi qui parle, mais bien le
frère W. Kelly !
Contenu :
En Christ est la liberté de vivre et marcher par l’Esprit
Les différentes présentations de la liberté par le Saint
Esprit
L’autre sphère en dehors de la loi
Le chrétien est entièrement retiré du domaine de la
loi !
Le chrétien ne serait-il pas tenu d’accomplir la
loi ?
Un chrétien n’a pas non plus la liberté de violer la
loi !
Le chrétien est tenu de faire la volonté de Dieu dans sa
marche
Ce qu’est et possède le croyant exclusivement en
Christ !
En Christ, il vit au-dessus de lui-même et de toutes lois.
Il est sous la grâce et pas sous la loi
Il a reçu une vie nouvelle et éternelle
Son espérance, c’est la gloire de Christ
Conséquences de prêter l’oreille aux faux docteurs
Mise en évidence d’en quoi consistent ces fausses
doctrines !
L’apôtre ne s’épargne pas lui-même !
La loi comme règle pour la marche ?
Christ nous a placé dans la liberté
A nouveau, insistance sur la liberté
L’Esprit est la puissance de la marche !
L’effet de la résurrection de Christ
En quoi le chrétien se distingue-t-il ?
Qu’est-ce qui caractérise l’Eglise de Dieu ?
Ne plus se placer sous un régime légal.
La loi a été donnée à Israël, mais Christ à l’Eglise
Les œuvres de la chair et le fruit de l’Esprit
La loi devrait-elle discipliner le vieil homme ?
NON !
Il est bon de remarquer les
différentes manières dont le Saint Esprit se sert pour présenter la
liberté qui est la part du croyant maintenant.
S’entretenant avec les Juifs qui avaient cru en
Lui, le Seigneur Jésus leur dit :
« … la vérité vous affranchira.
Ils lui répondirent : Nous sommes la postérité d’Abraham, et jamais nous ne
fûmes dans la servitude de personne ; comment dis-tu, toi : Vous serez rendus
libres ? Jésus leur répondit : En vérité, en vérité, je vous dis : Quiconque
pratique le péché est esclave du péché. Or l’esclave ne demeure pas dans la
maison pour toujours ; le fils y demeure pour toujours. Si donc le Fils
vous affranchit, vous serez réellement libres. » (Jean 8 v.32-36)
Dans ce passage, la liberté est attribuée au Fils
de Dieu agissant
par la vérité ; les deux (le Fils et la vérité) sont en contraste avec
la loi.
Tout
le chapitre [Jean 8] est effectivement très frappant
à cet égard.
Nous y trouvons d’une
part le cas d’une femme surprise en adultère (Jean 8), et d’autre part l’homme ne se faisant aucun
scrupule à se servir de cette affaire dans un but égoïste : notons-le
bien, c’était l’homme religieux !
« Et les scribes et les pharisiens lui
amènent une femme surprise en adultère ; et l’ayant placée devant lui, ils lui
disent : Maître, cette femme a été surprise sur le fait même, commettant
adultère. Or, dans la loi, Moïse nous a commandé de lapider
de telles femmes : toi donc, que dis-tu ? Or ils
disaient cela pour l’éprouver, afin qu’ils eussent de quoi l’accuser. Mais
Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. Et comme ils
continuaient à l’interroger, s’étant relevé, il leur dit : Que celui de
vous qui est sans péché, jette le premier la pierre contre elle.
Et s’étant encore baissé, il écrivait sur la terre. Et eux, l’ayant
entendu, sortirent un à un, en commençant depuis les plus
anciens jusqu’aux derniers ; et Jésus fut laissé seul avec la femme devant
lui. Et Jésus, s’étant relevé et ne voyant personne que la femme, lui dit :
Femme, où sont-ils, ceux-là, tes accusateurs ?
Nul ne t’a-t-il condamnée ? Et elle dit : Nul, Seigneur. Et Jésus lui dit : Moi
non plus, je ne te condamne pas ; va, — dorénavant ne pèche plus. » (Jean 8 v.3-11)
L’homme
religieux se place du côté qu’il suppose être de Dieu, pour juger la faute la
plus grave, la plus claire et la plus positive, et cela sans miséricorde
ni jugement de soi-même.
Bien plus : il voudrait se servir du
cas de péché et de honte de cette personne, — ainsi que de la loi de
Dieu, — pour s’élever lui-même et revendiquer une
justice qu’il n’a pas, et en outre pour déshonorer
le Fils de Dieu.
Telle est la thèse du chapitre 8 de Jean qui fait ressortir ensuite
triomphalement la gloire de Christ.
Christ
n’est pas venu pour ternir la loi, mais il y avait avec Lui une gloire
qui l’emporte de beaucoup (2 Corinthiens 3 v.10), une gloire qui était venue, une
gloire devant laquelle la dignité de la loi pâlissait ;
et Christ l’a manifestée très clairement. Il n’a pas proféré une seule
parole pour rabaisser la loi, ce qui assurément n’aurait pas été de Dieu, mais il en a quand même
démontré la totale impuissance pour répondre à l’état
du pécheur, sinon par la destruction, et une destruction allant bien
au-delà de ce à quoi s’attendent ceux qui citent la loi.
La loi détruit la main coupable qui la
manie, aussi bien que celui contre qui elle est dirigée.
Elle est à deux tranchants dans son caractère,
quand Christ parle ; et ceux qui en appelaient à la loi contre la femme
adultère, déconcertés furent forcés d’en sentir toute l’acuité.
Ce
furent eux, non pas elle,
qui se retirèrent de la présence de Christ couverts de confusion ; mais, remarquez bien, il ne
s’agissait pas de Christ se servant de la loi, mais de
Christ, lumière divine, agissant sur la conscience.
Il exposa pleinement la
folie et le péché qu’il y avait à recourir à la loi.
Il montra que celui-là seul qui serait sans péché
pouvait justement jeter le premier la pierre.
La loi n’avait jamais soulevé une telle question.
Mais Christ introduit une puissance,
et une portée, et un caractère scrutateur qui
n’avaient jamais brillé auparavant, et qu’on
ne peut voir maintenant qu’en Lui et par Lui.
La loi disait
simplement : tu ne feras pas cela ; mais cela ne signifiait
pas : « Que celui de vous qui est sans péché ».
Or qui était l’homme sans
péché ? Celui-là seul qui n’était pas venu
pour condamner.
La loi pouvait dénoncer, mais il n’y avait
personne pour l’accomplir.
Si sa sentence avait été exécutée, ils auraient tous
été des hommes morts — tous laissés pareillement sous
la condamnation de la loi, quoique pour des causes différentes.
Ils se retirent dans une
confusion sans espoir ;
et la femme est laissée en la présence du Fils, qui brille par la parole de Dieu comme
lumière sur l’âme.
Dans tout le chapitre
8 de Jean, ceux qui se tenaient sur le terrain de la loi, sont
manifestés comme étant esclaves du péché.
Ils
pouvaient se vanter d’être enfants d’Abraham, mais ils ne faisaient pas
ses oeuvres. Par contre Abraham, qui
n’avait même pas connu cette loi dont ils se vantaient, avait
connu, lui, le jour de Christ ; il avait vu la
lumière de Dieu, et avait tressailli de joie de voir ce jour-là.
Et voilà que, lorsque l’homme orgueilleux et coupable
est banni de la présence de Christ, Celui-ci se
présente à cette personne en apparence plus coupable, sans
rien d’autre que la miséricorde.
Cela
découle de Ses droits divins comme Fils de Dieu, utilisant
la parole de Dieu et non la loi. La loi, au contraire, condamne
et tue toujours, et ne peut que mettre l’âme dans la servitude.
Mais c’est la prérogative de Christ, et de
Christ seul, de donner la vraie liberté. C’est le
Fils qui affranchit.
La liberté que nous recevons découle de
Sa parole — et par conséquent, c’est par la foi, parce
que « la foi est de ce qu’on entend, et ce
qu’on entend par la parole
de Dieu » (Romains 10 v.17). Ces choses vont toujours ensemble — le Fils de Dieu
opérant par la parole, et celle-ci reçue par la foi dans l’âme.
N.B. :
Ce principe s’applique aussi bien en ce
qui concerne la justification (rendu juste devant Dieu) qu’à la marche du
chrétien.
Mais il y a un autre
point de vue — qu’il appartenait spécialement à l’apôtre Paul de présenter
— c’est que Christ a accompli une œuvre en vertu de
laquelle ceux-là mêmes qui étaient sous la loi sont entièrement
retirés de son domaine.
Quant
à ceux qui précédemment n’étaient pas sous la loi, c’est-à-dire
les Gentils, s’ils
repassent sous le joug de la loi (de quelque manière que ce soit), ils pèchent contre les grâces dont ils sont les objets.
C’est
là où l’apôtre Paul est arrivé dans notre épître : « Tenez-vous donc fermes », dit-il, dans la liberté
dans laquelle Christ nous a placés en nous
affranchissant, « et ne soyez pas de nouveau retenus sous un joug
de servitude »
(Galates 5 v.1).
Rappelons-nous aussi que parmi les Galates le caractère de la servitude n’était pas tant ce
qu’on appelle la loi morale, (1*), mais plutôt la loi
cérémonielle (2*).
(1*) C’est la loi qui règle la vie morale (les 10 commandements).
(2*) C’est la loi qui règle le culte et les choses
qui s’y rapportent. On trouve son contenu principalement dans les livres de
l’Exode (la construction du tabernacle …), du Lévitique et des Nombres
Je sais bien que beaucoup croient l’assujettissement à cette
dernière beaucoup plus grave qu’à la première. Mais c’est le
contraire : l’assujettissement du chrétien à la
loi morale dénote un écart beaucoup plus profond de la vérité
que s’il s’agissait de la loi cérémonielle ; parce que, comme tout
chrétien doit le sentir, la loi cérémonielle tire toute sa signification et
toute sa valeur du fait qu’elle présente Christ en type.
Les dix commandements ne présentent
pas un type de Christ, mais l’exigence
directe de Dieu à l’égard de la force et de
la justice de l’homme, s’il en a.
On peut donc comprendre
qu’un chrétien vienne à s’embarrasser de types et d’ombres. Un esprit
raisonneur pourrait dire : Est-il possible de penser que la circoncision,
sur laquelle Dieu a tant insisté avec Israël, doive être abandonnée maintenant ?
Si elle n’a jamais eu aucune valeur, pourquoi a-t-elle été prescrite à la
semence d’Abraham ? Si au contraire elle était tellement pleine de sens et
impérative, pourquoi cela aurait-il cessé maintenant ? D’ailleurs Christ
n’enseigne-t-il point qu’elle n’était pas de Moïse, mais des pères ? (Jean 7 v.22).
Tout
cela peut fournir une plate-forme plausible pour les sentiments et les
arguments humains ; mais l’apôtre était conduit par le Saint Esprit à traiter la question
de l’introduction de la moindre amorce de loi.
Prenez la circoncision, le type de la mortification de
notre nature : tout croyant y a part dans la mort de
Christ.
N.B. :
La circoncision a eu lieu à Guilgal, là où les 12 pierres tirées du fond du
Jourdain (en image tirées de la mort) ont été érigées. Elle est une figure de
« ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair … » (Galates 5 v.24)
Mais
les croyants auraient pu dire : Il faudrait qu’il y en ait aussi la
reconnaissance extérieure : pourquoi ne pas retenir le rite qui nous relie
à Abraham, Isaac et Jacob ? Nous sommes faibles et oublieux ;
pourquoi ne pas maintenir ce que « les
anciens » appréciaient tant, tout en jouissant aussi de ce qui est
nouveau dans la bénédiction ? L’apôtre traite ce sujet d’une manière décisive dans
cette épître. Quel que soit l’usage auquel Dieu ait appliqué la circoncision
avant Christ, il disparaît maintenant.
« Christ nous a placés dans la
liberté en nous affranchissant ; tenez-vous donc fermes, et ne
soyez pas de nouveau retenus sous un joug de servitude. Voici, moi Paul,
je vous dis que si vous êtes circoncis, Christ ne vous profitera de
rien … » (Galates 5 v.1-2)
Ce
qui veut dire, si vous avez été circoncis après avoir été placé dans la
liberté, vous exprimez par-là, que Christ ne vous est d’aucun profit,
mais il n’était pas question de ceux qui l’étaient auparavant.
Mais si, comme chrétiens,
ils recherchaient la circoncision, Christ ne leur profiterait de
rien.
Il
ne veut pas dire que, si quelqu’un avait fait l’erreur
d’être circoncis, il ne pourrait être pardonné ; mais que s’ils se soumettaient
maintenant à cette ordonnance comme un complément nécessaire à leur
justification, l’efficace de Christ était rendue nulle pour eux.
Ainsi,
non seulement Christ est un Sauveur parfait, mais il est un Sauveur
exclusif.
Essayer d’ajouter à Christ, c’est
en réalité détruire le salut par Christ.
N.B. L’apôtre prend la circoncision comme exemple,
mais le principe reste le même pour toutes formes de loi, ou de règles de bonne
conduite, aussi bonnes qu’elles soient en elles-mêmes !
Ce principe est très important ; parce que vous verrez
que l’ignorance trouve toujours la ressource de dire : Eh bien ! nous
retenons tous la même chose à un certain degré ; la seule
différence entre nous, c’est que je crois quelque chose de plus que vous.
Oui, mais ce « quelque
chose de plus », éteint la foi et annule la valeur de Christ.
Si vous introduisez quoi que ce soit que vous estimiez
devoir faire vous-même, comme moyen d’être « justifié devant Dieu », — l’apôtre donne cet
avertissement :
« Voici, moi Paul, je vous dis...
Christ ne vous profitera de rien » (Galates 5 v.2)
De rien : voyez
la circoncision instituée autrefois par Dieu avec une solennité
particulière, menaçant de mort celui qui ne s’y soumettrait
pas (Genèse 17 v.14), et voilà maintenant ce même Dieu
qui y met fin entièrement, une fois qu’Il a
donné Christ.
La circoncision avait rempli sa fonction, mais la réintroduire,
c’était obscurcir, déshonorer, et même détruire l’oeuvre
de Christ.
En figure, Dieu avait montré par elle,
que le vieil homme (*) devait être traité comme une
chose vile et morte.
(*) la puissance
qui fait agir le vieil homme est la chair, que le croyant a crucifiée lors de
sa conversion. Par contre c’est le Saint Esprit, qui
est Dieu, qui est la puissance qui fait agir le nouvel homme, créé lors de la
résurrection avec Christ.
Mais Christ est venu, et il
n’y a maintenant aucun exercice de discipline sur le vieil homme,
— seulement « une nouvelle création ».
L’idée
de mêler quelque chose fait pour la vieille création, avec
la nouvelle création, comme moyen de justification, est une profonde offense à
l’Esprit de Dieu.
« Voici, moi Paul, je vous dis que si
vous êtes circoncis, Christ ne vous profitera de rien ; et je
proteste de nouveau à tout homme circoncis, qu’il est tenu d’accomplir toute
la loi. » (Galates 5 v.2-3)
En mêlant ce qui est de la première création avec ce qui
est de la nouvelle, vous ne vous rendez pas compte de ce que vous faites.
Car, vous ne pouvez
pas séparer la circoncision de la loi. Dieu a incorporé ce rite si
formellement dans toute la structure de la loi que, bien qu’elle ait existé
auparavant, elle est devenue ensuite une partie intégrante de la loi,
et s’y est amalgamée si intimement, que vous ne pouvez plus séparer le
rite de tout le système légal. Si vous
reconnaissez une partie quelconque du rituel comme ce à
quoi vous êtes assujettis, vous êtes responsables à l’égard de tout
le système légal en général ; vous êtes sous une
obligation quant à tout ce qu’il demande.
Et je désire attirer solennellement votre attention sur
ce point : vous êtes « tenu d’accomplir toute
la loi ». Ne faut-il alors pas en déduire que tout chrétien serait tenu de
l’accomplir ? Mais pas du tout ! C’est une fausse doctrine.
Si le chrétien était tenu d’accomplir
la loi,
il serait perdu !
Je sais bien que certains ne le comprennent pas, et
pensent que Christ, hormis le pardon qu’Il apporte, n’est qu’un moyen
de les fortifier pour garder la loi. Mais c’est une ignorance
triste et fondamentale du christianisme.
Un
chrétien a-t-il donc la liberté de violer la loi ? Je
m’écrie encore plus fortement : Qu’ainsi n’advienne !
C’est une chose d’être
tenu d’accomplir toute la loi, et c’en est une autre que
Dieu puisse traiter légèrement une violation quelconque de la loi.
N’y a-t-il rien entre ces deux
conditions — l’obligation d’accomplir la loi et la liberté de la
violer ? Ni l’une ni l’autre ne
s’accordent avec la position du chrétien.
Celui qui est libre de faire sa propre volonté est
un homme inique, un méchant. Celui qui est sous la
loi pour l’accomplir, représente la condition propre au Juif, et à nul autre. Le chrétien se tient sur un terrain
entièrement différent.
Il est sauvé par
grâce et appelé à marcher dans la grâce ; et le
caractère de justice que Dieu cherche en lui est d’une
tout autre nature ; ainsi qu’il est dit aux Philippiens :
« Étant remplis du fruit de la justice, qui
est » — non par la loi, mais — « par
Jésus Christ à la gloire et à la louange de Dieu » (Philippiens 1 v.11) — par Christ sous la
grâce et non sous la loi.
Et ce n’est pas seulement une question de
justification. Je
parle maintenant de la marche, de la responsabilité du
chrétien de faire la volonté de Dieu ; et je dis que c’est
Christ, non pas la loi, qui est la
mesure de
la marche du chrétien ; ceci fait la plus immense
différence possible.
On
dira peut-être : Christ n’était-il pas sous la loi ? Oui, assurément,
mais il était en même
temps au-dessus de la loi.
Le chrétien d’origine non-juive n’a jamais été sous la loi ;
et, ayant été placé en Christ maintenant qu’il croit (Romains 8 v.1), il
se trouve sur un autre terrain, auquel la loi ne
s’applique pas.
Pour cette raison, tout
chrétien (peu importe qui il était ou ce qu’il était) est regardé
par Dieu comme d’entre les morts étant
fait vivants (Romains 6 v.13), afin de porter du fruit pour Dieu
(Romains 7v.4).
La loi n’a à faire à l’homme qu’aussi longtemps qu’il vit, jamais après sa
mort (Romains 7 v.1-2). Mais « vous êtes
morts, et votre vie est cachée avec le Christ en
Dieu » (Colossiens 3 v.3). C’est ce que le baptême déclare (*).
(*) c’est la
déclaration faite de ce que Christ a fait pour le chrétien !
Ce n’est pas un effet produit par le baptême ! C’est complètement faux
lorsqu’il est déclaré à celui qui est baptisé : « maintenant tu es
mort et ressuscité avec Christ » ! C’est donner au baptême une valeur
qu’il ne possède pas, qui de plus est la valeur qu’a la croix de Christ, ce
baptême dont parle le Seigneur Jésus : « … j’ai à être baptisé d’un
baptême ; et combien suis-je à l’étroit jusqu’à ce qu’il soit accompli ! »
(Luc 12 v.50)
Ce
que ce baptême représente, c’est la mort de Christ et sa résurrection ;
s’il a pour moi quelque signification, il dit que je suis identifié avec
Christ mort et ressuscité. (*)
(*) Car lors
des 3 heures de ténèbres et d’abandon de la croix, le Seigneur ne portait pas
seulement mes péchés, mais Il s’est complètement identifié avec moi,
dans ma nature de fils d’Adam, ayant été fait péché, ce que ma nature « adamique »
est ! C’est en étant ainsi fait péché que s’est accomplie ma mort
avec Christ ! Et par ma nouvelle naissance, ressuscité avec Lui,
en tant qu’homme nouveau.
Ce
n’est plus la loi agissant avec moi, pour essayer de tirer de moi quelque chose
de bon. J’ai
tout abandonné en recevant Christ, et je prends ma place en me
fondant sur Christ mort et ressuscité et je suis baptisé pour Son
nom, comme d’entre les morts étant fait vivant, pour me livrer
moi-même à Dieu (Romains 6 v.13).
Or
ce n’est pas là quelque doctrine obscure nécessitant
une connaissance profonde de la parole de Dieu. Elle n’est pas
cachée sous quelque tournure compliquée ou figure d’un livre
difficile, mais elle est clairement présentée dans
l’épître aux Romains, elle est une doctrine invariable.
Où que vous regardiez, telle est la vérité fondamentale du
christianisme : Dieu en a fini d’avoir à faire
simplement à la chair. Il a un autre homme, et même un homme
nouveau : Christ ressuscité d’entre les morts ;
et c’est Lui que le chrétien a reçu.
C’est là pratiquement ce que Dieu
veut réaliser dans le cœur du chrétien. « Marchez en lui » (Colossiens 2 v.7).
Un
jeune chrétien peut être abattu après avoir reçu Christ, par le sentiment du
mal qu’il découvre en lui-même. Il se demande comment cela est possible. Il sait combien
Christ mérite d’être servi, et il est conscient combien peu il Le sert comme il
le devrait ; il est rempli de tristesse quant à lui-même, et en vient
peut-être à douter d’être vraiment chrétien. Il n’a pas encore appris sa
leçon.
Il ne connaît même pas à fond ce
que son baptême proclamait,
la valeur d’avoir un Sauveur mort et ressuscité.
Il
est encore occupé de quelque chose du vieil homme ; il le
considère, et il s’attend à devenir meilleur, espérant que son coeur n’aura plus autant de mauvaises pensées, etc.,
qu’autrefois ; tandis que la seule force du chrétien, c’est
d’être rempli de Christ, de tout ce qui
est précieux en Lui devant Dieu.
Dans
la mesure où le saint jouit de Christ, il vit au-dessus de
lui-même.
L’exercice de cette vie et de
cette jouissance est fondé sur le fait que le
chrétien est considéré comme mort et ressuscité — la
vie nouvelle que le Saint Esprit communique à tous
ceux qui croient.
Le
croyant sent ce qui ne ressemble pas à Christ, mais il se repose sur
ce que Christ
est pour Dieu,
et cela le rend heureux.
Quand il est trop occupé de ce qui se passe au-dedans de lui, il
est abattu.
Ce
n’est pas qu’il ne doive pas se juger pour ce qui est contraire à Christ, mais il doit le traiter comme
une chose vile et mauvaise, comme ce qui dérive de l’homme
et non
pas de Christ ;
et alors l’ayant confessé à Dieu, il doit s’en
détourner résolument et s’attacher au Sauveur.
Le croyant a acquis en Christ le droit de ne pas être
abattu à cause de ce qu’il trouve au-dedans de lui ; à ne
pas être découragé, parce qu’il n’habite point de bien en sa chair
(Romains 7 v.18).
N’est-ce
pas là ce que la Parole révélée de Dieu lui dit si
constamment ? Et pourtant combien de personnes passent des mois et des années à attendre
qu’il sorte quelque bien ! Bien sûr, je ne veux pas dire qu’ils ne sont pas nés de
Dieu ; mais
ils sont tellement sous l’emprise des vieilles pensées et
des vieilles notions, puisées dans des catéchismes, des livres de
théologie et des sermons, qu’ils n’entrent pas dans la
pleine liberté dans laquelle Christ nous a placés en nous
affranchissant (Galates 5 v.1).
Rien n’est plus clair que la déclaration du Saint Esprit sur ce sujet. Il montre que la moindre
insistance sur la loi, sous quelque forme que ce soit, vous
place sous l’obligation d’accomplir toute la loi !
Si cela devait être votre cas,
n’ayant en main que votre conformité à la loi, où en seriez-vous devant
Dieu ? Vous seriez perdu
et votre cas serait désespéré, si vous avez une conscience.
Mais le chrétien n’a pas plus
à faire avec la loi que ce soit en
relation avec la justification ou avec la sanctification (*) ! Que ce
soit dans sa « position » ou dans sa « marche pratique »
(*) « Justification »
est le fait d’être rendu juste par l’œuvre de la croix. Dans sa position en
Christ, le chrétien possède une « justice » devant Dieu, qui est
celle de Christ, et il en fait la démonstration dans sa vie pratique sur la
terre, ce qui est alors la « justice pratique » (la 2ème
pièce de l’armure complète de Dieu en Ephésiens 6 v.10-29). Dans sa position en
Christ, la « sanctification » est le fait d’être rendu saint (c’est-à-dire
séparé de toutes formes de souillures incompatibles avec la présence de Dieu)
par l’œuvre de la croix. Etant saint, en Christ, le chrétien doit alors
refléter cette sainteté dans sa marche sur la terre, en se retirant de tout ce qui
est contraire à Dieu, il s’agit alors de la « sainteté » ou la
« sanctification » pratique ! Cette sainteté pratique est la 3ème
pièce de l’armure complète de Dieu.
Ainsi le chrétien n’est pas sous la loi, mais sous la
grâce
Quelle chose bénie que
de se tenir dans cette vraie grâce de Dieu (1 Pierre 5:12) !
Si
je considère mon salut, tout y est par Sa grâce ;
si je me demande ce qui va donner de la force à ma marche
et à mon service, c’est exactement pareil. La grâce est
la source d’un bout à l’autre. Dieu ne
change pas la plénitude de la grâce en Christ maintenant qu’il l’a révélée.
Il
ne reviendra pas au
principe de loi, qui avait pour rôle de démasquer et de
châtier le vieil homme, aussi nécessaire que cela ait été de donner la
loi par Moïse.
N’est-ce pas une joie pour Lui d’en avoir fini
avec ce qui n’a jamais produit que les tristes résultats suivants en
rapport avec l’homme : ceux qui avaient une conscience étaient écrasés, et ceux qui n’en
avaient point trouvaient dans la loi une occasion de s’établir une propre
justice ; ceux qui étaient consciencieux, gémissaient et
étaient misérables, et ceux qui ne l’étaient pas, étaient remplis
d’eux-mêmes et de leur bonté imaginaire ?
Combien est donc triste l’abandon
de la vérité au sujet duquel nous sommes avertis ici !
« Vous vous êtes séparés de
tout le bénéfice qu’il y a dans le Christ, vous tous qui vous justifiez
par la loi ; vous êtes déchus de la grâce » (Galates 5 v.4).
Ces expressions ne veulent pas dire qu’ils étaient tombés
dans l’immoralité ou qu’ils s’étaient ouvertement écartés de Christ. Mais ils avaient joint la
loi à Christ comme moyen de justification, et dès cet instant, le seul
principe sur lequel Dieu peut nous tenir pour justes avait disparu. Car Dieu
justifie des pécheurs. Quelle
gloire de Dieu !
« À celui qui ne fait pas des œuvres,
mais qui
croit en celui qui justifie l’impie,
sa foi lui est comptée à justice » (Romains 4 v.5).
Comment se fait-il donc, demandera-t-on peut-être, qu’il y ait encore des
impies qui ne soient pas justifiés ? Parce qu’ils ne croient
pas que Dieu est aussi bon qu’Il l’est ; parce que le don de
Christ est trop grand pour eux ; parce que leur confiance
est en eux-mêmes, ou du moins ils n’ont pas de confiance en Dieu.
Et la
raison pour laquelle ils n’en ont pas, c’est qu’ils ne croient pas ce que
Christ est pour le pécheur.
Lorsque je connais Sa gloire et Sa croix, lorsque
je sais que, sur le plateau de la balance, Il a fait pencher tout cela en
faveur de la pauvre âme qui va à Lui à cause de ses péchés, alors je
vois qu’il est impossible que Dieu
ne puisse sauver celui qui se tient du même
côté de la balance que Christ ; or c’est ce que fait l’âme
qui croit en Christ.
Le pécheur peut être aussi léger que la plume,
mais il ne dépend
pas de son propre poids, mais de ce que Christ est et de ce
que Christ a fait.
Dieu a confiance dans l’œuvre
de son Fils, et le pécheur
aussi ; voilà
la foi.
Le croyant est un homme qui ne se confie plus
en ses propres oeuvres, ni en ses
propres sentiments, mais dans l’estimation que Dieu fait
de la croix de son Fils, Dieu étant sur ce point non seulement
plein de grâce, mais juste.
J’ai besoin de savoir que j’ai, par Christ, ce par
quoi Dieu est glorifié en me bénissant ainsi. Et c’est pourquoi Il
est ce qu’il est : juste en justifiant mon âme (Romains 3 v.26).
Si j’ai Christ, Dieu est tout aussi
juste en me justifiant, qu’Il le serait en me
condamnant si je n’avais pas Christ.
La justice de Dieu qui condamnerait le pécheur est
précisément ce qui, en Christ, justifie le pécheur,
mais alors, elle assure aussi la sainteté.
Ce n’est pas seulement une robe
jetée sur lui, mais il y a en même temps une vie
nouvelle, que je reçois en recevant Christ ; en un mot, nous
avons la justification de vie en Lui (Romains 5 v.18).
Et quel est le caractère de cette vie ?
Ce n’est pas la même que celle d’Adam.
C’est
impossible parce qu’Adam est tombé après avoir reçu la vie (*). Mais Christ a
laissé sa vie pour la reprendre (Jean 10 v.17) en résurrection ; dès lors nous ne perdons jamais la vie qu’Il nous a
donnée — une vie marquée de l’empreinte de sa victoire sur le
tombeau : en fait, notre vie c’est Christ ressuscité d’entre les
morts.
(*) c’est-à-dire après que Dieu a soufflé dans ses
narines une respiration de vie, que l’homme est devenu une
âme vivante ! (Genèse 2 v.7)
Il n’est donc pas étonnant que cette vie
soit éternelle et que nous ne puissions jamais périr (Jean 10 v.28). Elle est la
vie de Celui qui est ressuscité, sur lequel la mort ne
domine plus. Et telle est, en conséquence, la position du
croyant.
Naturellement,
comme fait physique, il se peut qu’il passe par la mort ; mais nous parlons ici de la
vie devant Dieu communiquée à l’âme (*); cette vie est la vie
éternelle de Christ après avoir ôté nos péchés sur la croix.
(*) la vie, qui est éternelle, que Dieu donne à celui qui croit ce que Dieu dit, en particulier Jean 3 v.14-16 !
« Nous,
par l’Esprit, sur le principe de la foi, nous attendons l’espérance de la
justice » (Galates 5 v.5).
Par
l’Esprit, nous n’attendons pas d’être justifiés ; mais « l’espérance de
la justice » ! Et quelle est-elle cette espérance ? C’est la
gloire de Christ !
Nous
avons la justice, Christ lui-même,
mais pas encore
« l’espérance de la justice »qui
est l’espérance à laquelle la justice en Christ me donne droit.
Nous sommes devenus
justice de Dieu en Christ (2 Corinthiens 5 v.21).
Mais quelle est l’espérance de la justice ?
C’est « l’espérance de la gloire de Dieu », comme il est dit
dans l’épître aux Romains :
« Ayant donc été justifiés sur
le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus
Christ, par lequel nous avons trouvé aussi accès, par la foi, à cette faveur
dans laquelle nous sommes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la
gloire de Dieu. » (Romains 5 v.1-2)
Qu’est-ce que cette « espérance
de la justice » ? C’est que je serai avec
Christ dans la même gloire que la sienne. Voilà ce
que le croyant attend.
Et
dans l’intervalle, il a l’Esprit de Dieu, non seulement pour agir dans son
âme, mais afin que, par Lui, nous attendions l’espérance
de la justice. Nous n’avons pas encore cette espérance de manière visible ; elle reste entièrement une question de foi.
Mais l’Esprit de Dieu qui habite en nous, nous donne à connaître
que, possédant la justice et étant déjà
justifiés, nous
aurons une espérance en accord avec cette justice.
De même que nous avons la justice de Dieu,
nous aurons la gloire de Dieu. En sorte qu’il
n’y a rien de plus béni que la position dans
laquelle le croyant est placé ici par l’apôtre.
Les
Galates espéraient être justifiés ; mais Paul dit : Vous
l’êtes déjà ; et si vous pensez rendre les choses plus sûres par la
circoncision, vous perdez tout, et vous vous placez dans l’obligation d’accomplir ce qui ne peut que vous assurer la malédiction : tandis que nous, par
l’Esprit nous attendons la gloire — l’espérance de la
justice.
« … dans le christ Jésus,
ni circoncision, ni incirconcision, n’ont de valeur, mais
la foi opérante par l’amour. » (Galates 5 v.6)
Il nous amene à
la question de la sanctification pratique ; il montre que le croyant n’a pas besoin de se mettre sous la loi, parce que, si sa
foi opère par l’amour, elle accomplit ce que la loi
cherche à faire, à savoir ce que la loi ne peut jamais ni réaliser
ni donner.
L’apôtre ne veut pas dire du tout que, dans ce
temps où le croyant est ainsi justifié et attend la gloire, il n’y a rien
qui opère en son âme. Au contraire il y a une
chose puissante et influente, que la
foi opère par l’amour.
Son origine et son repos sont dans
l’amour de Dieu ; elle connaît le salut jaillissant de cet
amour. L’amour de Dieu manifesté en
Christ remplit le coeur du croyant.
Il
a une espérance qui ne rend point honteux. Et pourquoi ? Parce que l’amour de Dieu est versé dans son
cœur (Romains 5 v.5).
Et je prends cet amour de Dieu dans son sens le plus
vaste possible : d’abord, comme l’amour de Dieu
envers nous ; et ensuite, comme notre amour envers Lui. C’est la
plénitude du sens de l’amour de Dieu en nous ; l’effet en
est de nous rendre capables d’aimer
Dieu et d’aimer les
autres, tous.
Voilà donc le principe sur lequel le croyant est placé — il
est déjà justifié ; il attend la gloire ;
et dans l’intervalle, il y a la foi opérante par l’amour.
Il n’est donc pas question de circoncision (ou
autre imposition de règles quelconques). Nous sommes chrétiens ; et
par conséquent, toute la base de la loi et de
ces questions qui s’y rapportent, a disparu.
Pourquoi ?
Par une raison bien bénie. L’apôtre dit :
« Car, dans le Christ Jésus, ni circoncision, ni
incirconcision, n’ont de valeur, mais la foi opérante par l’amour. » (Galates 5 v.6)
La circoncision avait beaucoup de valeur pour la chair,
et elle était le moyen d’enseigner une leçon importante. Mais l’apôtre parle de ce qui
est « dans
le Christ Jésus ».
C’est la position d’un chrétien. Il n’est pas dans la chair, mais
il l’était autrefois :
« … quand nous étions dans la chair, les passions
des péchés, lesquelles sont par la loi, agissaient dans nos membres pour
porter du fruit pour la mort … » (Romains 7 v.5)
Cette
expression qui montre le plus fortement possible que maintenant nous
ne sommes pas dans la chair.
N.B. : Il est clair qu’ici la signification de
« chair » est la puissance qui fait agir l’homme naturel (le vieil
homme du croyant).
Le comprenez-vous ?
Si vous dites à une personne que vous
étiez autrefois à la campagne, cela implique que maintenant vous
n’y êtes pas.
Par cette expression, l’apôtre met clairement en évidence
que :
Avant de connaître Christ, l’apôtre était dans la chair, mais maintenant il n’est plus dans la chair, bien qu’il ait la chair
en lui.
Dieu nous voit dans une autre condition.
Nous
avons la vieille nature, mais nous avons reçu une autre nature, en vertu de laquelle Dieu dit :
« Vous n’êtes pas dans
la chair »
(Romains 8 v.9). Quand nous étions
dans la chair, nous n’étions pas délivrés : nous n’avions
pas saisi Christ. Mais maintenant que nous sommes à
Lui, nous ne sommes plus dans la chair.
Nous devrions tenir ferme
cette vérité et nous réjouir en elle.
Si une personne est défaillante, c’est une raison supplémentaire pour elle de
ne pas céder à de nouvelles suggestions de l’ennemi. Il faut toujours
s’accrocher à cette vérité, « nous ne sommes
pas dans la chair », d’autant plus qu’être dans la chair n’est pas
à notre gloire. Au contraire, c’est justement ce qui aggrave notre
péché, et nous fait avoir encore plus honte de nous-mêmes.
Si vous êtes dans la chair, rien
d’étonnant que vous agissiez selon la chair. Mais si vous n’êtes pas
dans la chair, alors ayez honte d’agir comme si vous y étiez.
Dieu insiste sur cette
bénédiction en nous la présentant, dans le but exprès de nous
faire sentir plus profondément notre manquement, si
cela nous arrive. Nous ne sommes pas dans la chair, et c’est pour cela
que nous ne devrions jamais succomber à la chair. Mais si cela
nous arrive, nous devrions le sentir, le confesser avec
humiliation devant Dieu, mais ne pas cesser de tenir ferme à
Christ et à sa vérité.
Cela est vrai de tout chrétien, même si je suis
bien conscient que beaucoup de chrétiens sont prêts à dire qu’ils ne peuvent
pas recevoir un seul mot de cela — que ce n’est que du mysticisme, etc. ... C’est au
contraire une consolation de savoir que Dieu en a prononcé
chaque mot à leur sujet. Il est possible qu’ils n’en retirent aucune consolation
pour eux-mêmes, mais combien il est béni que les chrétiens aient à
faire à Dieu et non pas à eux-mêmes ! C’est pour cette raison qu’ils
ne sont pas consumés. Nous
prouvons que nous sommes tout aussi faibles et insensés que Jacob
autrefois, laissant si souvent libre cours à la chair, et permettant à notre propre esprit d’agir ; mais nous sommes aussi
Israël [= vainqueur de Dieu] dans un sens encore plus élevé.
Nous avons prévalu, à cause de Celui en
qui nous sommes devant Dieu (Genèse 32 v.28).
« Vous couriez bien, qui est-ce qui
vous a arrêtés pour que vous n’obéissiez pas à la vérité ? La
persuasion ne vient pas de celui qui vous appelle. » (Galates 5 v.7-8)
Il leur reproche d’avoir prêté l’oreille à ces faux
docteurs, qui avaient insisté sur la circoncision. Cela a eu pour effet :
« Un peu de levain fait lever la pâte tout
entière. » (Galates 5 v.9)
N’est-il pas solennel de voir le même mot de « levain » employé en 1 Corinthiens 5 v.6 pour décrire
une horrible corruption
morale,
et dans l’épître aux Galates pour caractériser l’introduction du système légal
parmi les enfants de Dieu ?
N.B. : Enseigner aux croyants des règles de bonne
conduite chrétiennes à suivre, au lieu d’enseigner Christ et son œuvre complète
en vertu de laquelle, le chrétien n’est plus dans la chair, l’ayant crucifiée
lors de sa conversion ; d’où l’importance d’enseigner ce qu’est une vraie
conversion ! Revenant à l’endroit où il a crucifié la chair, le chrétien
vient alors « manger la chair » et « boire le sang » du
Seigneur Jésus, et ainsi il peut demeurer en Lui, et réciproquement !
(Jean 6 v.56) ! C’est ainsi qu’il est en communion avec le Seigneur, et
dans cette communion, il marche, dans la dépendance de son Seigneur, d’une
manière qui répond à ses commandements. Bien qu’extérieurement cela ressemble à
suivre des règles de bonne conduite, dans les faits, ces règles, tout comme la
circoncision, s’adressaient à l’homme dans la chair, ce que n’est plus la
position du vrai croyant, mais encore doit-il la refléter dans sa marche !
Dieu traite ceci comme une chose des
plus offensantes.
En fait, le ton du Saint Esprit écrivant aux Galates est même
plus sévère qu’en s’adressant aux Corinthiens. Parce que, si les Corinthiens étaient
coupables de ce qui était beaucoup plus blâmable aux yeux des hommes, les Galates étaient tombés dans une
erreur sapant plus profondément les fondements de la grâce de
Dieu.
Un homme spirituel juge invariablement le
péché, non
d’après ce que l’homme en pense, mais d’après ce que le péché est aux yeux de Dieu !
Après en avoir fait ressortir le caractère, il dit :
« J’ai confiance à votre égard par le
Seigneur, que vous n’aurez point d’autre sentiment ; … » (Galates 5 v.10)
Il
ne pouvait dire cela de chacun d’eux : il le dit d’une manière
générale, et ajoute :
« … mais celui qui vous trouble,
quel qu’il soit, en portera le jugement. » (Galates 5 v.10)
Il veut les en dissocier et leur
faire éprouver un sentiment d’horreur à l’égard de ceux
qui les ont égarés.
« Je voudrais que ceux qui vous
bouleversent se retranchassent même. » (Galates 5 v.12)
« La foi opérante par l’amour » n’hésite pas à
employer un langage fort au sujet des corrupteurs de l’Église de
Dieu — elle les dénonce de la manière la plus énergique,
et elle en fait un devoir envers Dieu et envers les
hommes.
Il avait dit :
« … celui qui vous trouble, quel
qu’il soit, en portera le jugement. » (Galates 5 v.10)
Car
il y en avait plusieurs qui s’employaient à cette mauvaise œuvre.
Alors il s’adresse aux Galates, et fait une sorte de preuve par
l’absurde :
« Mais moi, frères, si je
prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté ? – alors
le scandale de la croix est anéanti. » (Galates 5 v.11)
Peut-être tiraient-ils avantage de ce qu’il avait circoncis Timothée, pour
mettre une apparente contradiction entre ses actes et sa prédication. Il fait sans doute allusion au
récit de Actes 16 v.1-5, à l’opposé de Galates 2. Il n’est pas utile d’entrer dans
la justification de l’acte de liberté prise par l’Apôtre en
circoncisant Timothée.
Retenons cependant qu’il
faut la sagesse de l’Esprit de Dieu, pour savoir quand
on peut faire usage de notre liberté, et quand c’est un devoir de
demeurer ferme comme un roc ; Paul fit l’un et l’autre. Si Timothée avait été circoncis,
c’était la grâce arrêtant des questions purement charnelles, et non
la loi, car son père était Grec.
Mais quant à prêcher la circoncision,
c’était bien loin de ses pensées.
Si jamais, il avait insisté sur la circoncision, il
aurait joui de leur faveur et de leur appui dans tous les lieux qu’il visitait.
Au contraire il
était persécuté, parce qu’il ne voulait rien céder à la chair,
ni reconnaître les droits de la circoncision.
N.B. : Dans cette persécution, l’apôtre souffrait
avec Christ, car il maintenait la pensée de Dieu. C’est aussi un
encouragement pour les serviteurs qui subissent ce genre d’attaques, alors
qu’ils n’ont pas d’autre objectif, que d’aider d’autres à se prémunir
d’enseignements erronés.
Nous
avons vu jusqu’à présent, le rejet de la circoncision et de la loi,
sous quelque forme que ce soit, comme ayant une certaine contribution à
la justification. Si quelqu’un admet ce principe dans un seul détail, il est alors tenu d’accomplir
toute la loi.
Au paragraphe « L’AUTRE SPHERE EN DEHORS DE LA LOI », nous avons
considéré la liberté dans laquelle Christ, par sa mort et sa
résurrection, nous a placé, nous ayant affranchi de l’esclavage de la loi. Cette liberté a été présentée en
rapport avec la justification, mais elle conduit aussi à la
sainteté pratique. Il s’en dégage un principe de toute
importance :
Cette liberté dans laquelle Christ a
placé le chrétien doit toujours aller de pair avec la
sainteté pratique ! Ces 2 choses sont indissociables : il n’y a pas
de sainteté pratique sans cette liberté, et inversement,
il n’y a pas de vraie liberté, mais plutôt de l’esclavage, sans
la sainteté pratique !
Nous avons aussi vu que si « la justice pratique » fait partie de
la 2ème pièce de l’armure complète de Dieu (« la cuirasse de la
justice »), la « sainteté pratique » fait partie de la 3ème
pièce (« chaussant les pieds de la préparation de l’évangile de
paix »).
Beaucoup de chrétiens comprennent dans une mesure que Christ
nous a apporté la liberté en rapport avec la justice, ou quant
à la position d’hommes justifiés aux yeux de Dieu ; mais ils ne connaissent pas
la liberté dans la marche quotidienne avec Dieu. Lorsque
c’est le cas, la sainteté pratique en souffre invariablement.
Voici 2
choses qui sont totalement fausses.
1. Quand il s’y rajoute beaucoup
de conscience, cela prend une tournure légale d’ordonnances, de
restrictions, et autres choses semblables.
2. Quand, au contraire, les
âmes n’ont pas les mêmes exercices intérieurs, cela tourne au
laxisme à des degrés divers : les âmes voient qu’elles sont
délivrées par la grâce de Dieu, et elles se considèrent libres d’user
de ce monde et de laisser largement agir les penchants de la nature ; parce que, comme certains disent, il
y a du mal dans la nature, et Dieu, dans Sa grande compassion, en prend son
parti, selon ce qu’elles supposent.
Une des causes de toute cette erreur vient de ce qu’on
a mal saisi une vérité très importante — l’effet de la présence du Saint Esprit envoyé du ciel.
Pourtant dans les Actes
et dans les Épîtres, tout est fondé sur la présence du Saint Esprit :
toutes les exhortations, la marche chrétienne qui
nous est présentée, le culte chrétien qui nous est enseigné, en
un mot toute l’expérience chrétienne qui y est dépeinte et sur laquelle il est insisté.
Quand cela n’est pas saisi, il y a deux
résultats possibles :
· ou bien les enfants de Dieu
supposent qu’il y a une certaine latitude dans ce que Dieu permet,
et ce n’est rien d’autre que de l’indifférence,
· ou bien ils recourent à ce
qui est de Dieu pour réfréner justement notre nature (*), et ce n’est rien d’autre qu’une expression
de la loi de Dieu.
(*) On
comprendra qu’il est parfaitement juste de mettre un frein à notre nature (la
nature du vieil homme qui agit sous la puissance de la chair). Mais ce qui est
faux, c’est de croire que la loi, qui dénonce le caractère de la nature, serait
aussi capable d’y arriver ! La suite de la méditation va le démontrer.
Or
l’Évangile implique que, aussi bonne, sainte et parfaite que soit la loi de
Dieu, elle
est dépourvue de
tout pouvoir tant pour justifier que pour sanctifier.
La loi ne peut en aucune manière améliorer
la vieille nature, et elle n’est pas non plus la règle de la nouvelle nature.
Le
vieil homme ne
s’y soumet pas, et le nouvel homme n’en a pas besoin !
La nouvelle créature, ou création, a
devant elle un autre objet ; c’est une autre
puissance qui agit sur elle, afin de produire ce qui est précieux et agréable aux yeux de Dieu
— Christ est l’objet de cette nouvelle
créature (ou création) et elle le réalise par la puissance du
Saint Esprit !
L’Esprit peut certes
utiliser toute portion de la Parole (qu’il ne m’arrive point de
dire que la loi juste de Dieu ne fait pas partie de l’arsenal dont l’Esprit
peut tirer parti !), mais un principe fondamental des Ecritures est que :
La loi ne donne ni la forme, ni
la mesure, ni le caractère, ni la puissance de la
sainteté chrétienne.
Donc, supposer que la loi
contient le moule d’après lequel Dieu façonne les âmes des saints aujourd’hui, c’est mal comprendre
aussi bien le dessein de Dieu lorsqu’Il a donné la loi, que
son usage légitime actuel.
Nous avons vu la
question de la justification entièrement réglée ; nous avons maintenant la marche, ou la
sainteté pratique.
On aurait pu penser que
l’apôtre en avait assez dit,
après les avoir sommés de se tenir fermement dans la liberté où Christ les
avait placés en les affranchissant, et de ne pas être de nouveau retenus sous
un joug de servitude. Mais non !
Dans le domaine de la sainteté, on a besoin de cette liberté,
tout autant que pour la justification ; c’est pourquoi il
dit :
« Car vous, frères, vous avez
été appelés à la liberté … » (Galates 5 v.13)
Autrement dit, c’est ce qui caractérise notre appel.
Seulement, dit-il, ce n’est pas la liberté
comme une occasion pour la chair, ou : vous ne pouvez pas vous livrer à
la licence :
« … seulement n’usez pas de la
liberté comme d’une occasion pour la chair, mais, par
amour, servez-vous l’un l’autre … » (Galates 5 v.13)
Il
avait montré plus haut qu’il y a une foi opérante par l’amour (Galates 5 v.6) ; maintenant il montre que l’objet
de cet amour devrait être de se servir l’un l’autre.
Il ne s’agit pas de chercher à se mettre sous la loi,
mais de se servir
l’un l’autre :
« … car toute la loi est accomplie
dans une seule parole, dans celle-ci : ‘Tu aimeras ton prochain comme
toi-même’. » (Galates 5 v.14)
N’avaient-ils
pas essayé la loi ? Qu’en était-il résulté ? Se mordre et se dévorer
l’un l’autre :
« Mais si vous vous mordez
et vous dévorez l’un l’autre, prenez garde que vous ne soyez
consumés l’un par l’autre. » (Galates 5 v.15)
Ce
n’est pas là accomplir la loi, mais les convoitises !
Quand des
gens parlent de la loi, ou veulent être docteurs
de la loi, l’accomplissent-ils en réalité ? Ils commencent par des
paroles pleines d’assurance, et finissent sans action ni
vérité.
À l’opposé, quand
Christ est l’objet de l’âme, la loi n’occupe pas les pensées, et
elle est accomplie malgré tout.
Christ est la puissance de Dieu
— la
loi
est la puissance du péché.
C’est exactement la même parole de Dieu
qui me parle et de Christ et de la loi ; les deux sont
dans la même épître (1 Corinthiens).
Mais il importe peu où le sujet est traité ; le
grand point sur lequel le Saint Esprit insiste :
Ce n’est pas que la loi n’était
pas une chose bonne, mais
que notre nature étant si horriblement mauvaise, on n’arrive
jamais à produire aucun bien en appliquant la loi à
notre nature mauvaise ; on n’aboutit qu’à sa condamnation.
La vraie question est :
Qu’est-ce qui va donner de
la force à mon âme pour le bien ?
La
vraie réponse est :
Christ, non pas la loi.
La loi est excellente, je l’admets ; mais vous venez de parler de la
loi comme d’un moyen de marcher bien : quelle sorte de
sainteté avez-vous donc produite ?
Se mordre et se dévorer les
uns les autres !
Ce n’est pas de
l’amour, mais c’est ce qui arrive avec l’usage de la loi
dont ils se vantaient. Voilà le résultat : se mordre et se dévorer l’un
l’autre !
La loi est une puissance qui tue
et détruit ; non
parce qu’elle est mauvaise, mais parce que notre
nature l’est. Rappelons-nous que la
loi agit sur notre nature. La loi n’a pas été donnée au nouvel homme, mais au vieil homme.
Nous voyons là la
sagesse de Dieu.
La
loi a été donnée pour provoquer le péché qui restait à l’état latent. Mais qu’est-ce qui pourra
donner de la force à la vie nouvelle, et faire jouer
ses affections ?
Qu’est-ce qui nourrira la créature nouvelle
et l’amènera à agir et à fonctionner de
manière vivante ? Ce n’est pas la loi !
Mais l’apôtre va plus loin. Il avait montré que l’amour était la somme et la
substance de la loi. Si donc l’amour prévaut, la loi
est accomplie ; or parmi vous, il y a, au contraire, des
disputes et des querelles et toutes sortes de mauvaises œuvres.
Quel coup porté à leur
vanité engendrée par le légalisme !
Puis, allant encore plus loin, l’apôtre leur donne une
instruction positive :
« Mais je dis : Marchez par l’Esprit, et vous
n’accomplirez point la convoitise de la chair. » (Galates 5 v.16-26)
L’action
du Saint Esprit n’est pas seulement de convaincre de péché (Jean 16 v.8), et n’est pas seulement la
puissance apportant la régénération ; tous les chrétiens reconnaissent
cela : ils
sont fort divisés sur d’autres sujets. Cependant ils ne peuvent que reconnaître la même vérité
fondamentale que toute la puissance par laquelle cette
nouvelle nature nous est communiquée vient du Saint Esprit.
Quelques-uns peuvent
retenir cette vérité avec plus d’intelligence et de soin quant à la forme, mais tous reconnaissent
nécessairement le Saint Esprit comme celui qui les convainc
du mal qui est en eux, et qui leur donne cette vie nouvelle qui
est de Dieu.
Mais ce n’est pas la question discutée ici. Les
Galates avaient bien la vie nouvelle ; mais quelle
était la puissance capable de produire la sainteté chrétienne ? Ils introduisaient la règle de la loi
comme moyen de sainteté, et voilà l’apôtre qui la met entièrement de côté :
« Marchez par l’Esprit,
et vous n’accomplirez point la convoitise de la chair. » (Galates 5 v.16)
C’est là la
barrière de protection divine ; et plus même que cela, ce
n’est pas seulement une mise en garde contre tel ou tel mal, mais la source
de puissance pour le bien ! Le Saint Esprit a été
envoyé ici-bas pour habiter dans le croyant.
Il ne s’agit pas de la vérité selon
laquelle nous sommes « édifiés ensemble, pour être une habitation de
Dieu par l’Esprit », comme dans l’épître aux Éphésiens (Éphésiens 2 v.22), qui présente aussi le
corps de Christ et les relations des enfants de Dieu
comme membres de ce corps. L’épître aux Galates n’aborde jamais le côté collectif
de nos relations, mais seulement ce qui est individuel.
La marche est d’ordre individuel, ou
personnel pour chaque âme ! S’il n’y en avait qu’une seule âme au monde, voilà
la marche qui lui convient : « Marchez par l’Esprit
» dit la Parole, et
non pas : Marchez selon la loi.
L’apôtre avait même été tranchant à l’égard des hommes zélés pour cette
règle :
« Marchez par l’Esprit,
et vous n’accomplirez point la convoitise de la chair. » (Galates 5 v.16)
Vous avez besoin de puissance
contre les convoitises de la chair : l’Esprit
est cette puissance, et il n’y en a point d’autre.
« Car la chair convoite contre
l’Esprit, et l’Esprit contre la chair ; et ces
choses sont opposées l’une à l’autre, afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez.
» (Galates 5 v.17)
Le Saint Esprit dit donc :
« … afin que vous ne pratiquiez
pas les choses que vous voudriez. » (Galates 5 v.17)
Toute la force de ce verset réside là. Il leur
montre pourquoi ils étaient appelés à marcher par l’Esprit, et quel
était le vrai rempart contre les convoitises de la chair.
Car ces deux choses sont
totalement opposées, contraires l’une à l’autre à tous égards.
Il n’est pas dit : Vous avez la loi afin de ne pas
accomplir les convoitises de la chair ; mais : ayant une
nature toujours encline à faire sa propre volonté, vous n’avez pas simplement la
loi pour la réprimer comme une chose en dehors de vous, mais le Saint Esprit vous a été donné, une
puissance intérieure, qui s’identifie avec les affections de l’âme,
et donne la force de désirer et rechercher le bien, allant à l’encontre de la
convoitise naturelle, ou de toute pratique où la chair peut se
montrer.
L’apôtre admet tout à fait que la chair est à
l’œuvre — l’orgueil, la vanité, tout ce qui est mauvais. Mais, comme chrétiens, vous
avez le Saint Esprit, et en marchant par l’Esprit :
« … vous n’accomplirez
point la convoitise de la chair. » (Galates 5 v.16)
Bien que les convoitises de la chair soient là,
vous avez l’Esprit aussi, afin que vous n’accomplissiez
pas ces convoitises.
Il
y a une chose qui a conduit à la confusion sur ce sujet, c’est
que plusieurs supposent que la doctrine présentée ici était la même
qu’en Romains 7.
En Romains 7, le Saint Esprit nous donne l’expérience
d’une personne troublée sous la loi. En conséquence nous
ne voyons pas du tout que l’Esprit de Dieu y soit introduit.
Ce qui explique la
différence entre ces deux portions de l’Écriture.
En Rom. 7 c’est un homme renouvelé — une âme réellement née
de Dieu, — quelqu’un qui hait le péché ce qu’aucun inconverti ne
le fait, qui aime la justice parce qu’elle est de Dieu, et a
le mal en horreur ; et malgré tout, il fait le mal qu’il ne
voudrait pas, et ne fait jamais le bien qu’il désire. Il a appris
le mal qui est dans le péché, et il voit le bien qui est dans la justice, mais il est
totalement impuissant.
Quelle en est la
cause ?
Le Saint Esprit le montre : il n’a
que la loi devant lui.
C’est un homme converti, mais luttant sous la loi, ce qui a pour effet de lui
ôter tout ressort.
Bien loin de lui donner du courage, et de faire
ressortir ce qui est en Christ, la loi ne fait que le prendre sur le fait ici et là,
d’un côté faisant pénétrer la sonde, et d’un autre le frappant d’un
coup mortel ; de sorte qu’il est tout désorienté en découvrant en lui
une telle somme de mal, qu’il n’aurait jamais pensé pouvoir exister dans le coeur d’une personne convertie (*).
(*) Il est essentiel, pour qu’il y ait un bon développement spirituel,
comme aussi une bonne compréhension que le chrétien en soit convaincu ! Il
est tout aussi essentiel que le serviteur de Dieu n’oublie pas de
l’enseigner !
Nous en connaissons tous quelque chose. Il n’y a pas longtemps que nous
suivons Christ, si nous n’avons pas connu quelques luttes amères
de ce type.
Le résultat en est que tout ce que cette pauvre
âme peut dire, c’est :
« Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce
corps de mort ? » (Romains 7 v.24)
Nous aurions plutôt pensé qu’un
chrétien aurait dit : Il y a longtemps que je suis délivré.
Mais
remarquez bien ceci : l’homme de Romains 7 ne se repose pas avec
l’œil fixé sur le Libérateur. Il est converti, mais ne connaît pas la
liberté. Il
a la foi dans le Sauveur, mais il ne comprend pas l’application
de la mort
et de la résurrection de Christ à sa condition (*).
(*) Comme mentionné plus haut, c’est essentiel de bien comprendre cela.
A la croix, durant les 3 heures de ténèbres et d’abandon de Dieu, le Seigneur
Jésus n’a pas seulement porté nos péchés, mais il s’est identifié à moi-même, à
ce que je suis dans ma nature de fils d’Adam ! Dieu a dû détourner sa face
de Lui, parce qu’Il ne pouvait exprimer aucune communion avec ce qu’est ma
nature de fils d’Adam, qui est péché ! C’est en cela qu’il a été fait péché !
Ce n’est pas une chose abstraite, mais très concrète !
Cela est à peine enseigné, c’est aussi la raison pour laquelle, cela ne
s’entend plus guère dans le culte !
Il ne sait pas qu’il n’est plus considéré
comme étant dans la chair, mais dans l’Esprit — qu’il a le
droit de se voir en Christ devant Dieu, en ayant
entièrement fini avec sa vieille nature.
Dès qu’il découvre, que c’est
une méprise d’appliquer la loi à son âme, il rend grâces.
Avant cela, il s’écrie sous la pression de son angoisse : « Misérable
homme que je suis ! », et pourtant, c’est juste à ce moment que se
présente cette nouvelle pensée, venant de Dieu : « Qui me
délivrera ? ». J’ai compris,
maintenant ; je vois qu’il ne s’agit pas de ma propre lutte avec la
loi pour vaincre le mal ; je vois qu’il y a
un Libérateur. — En
conséquence, l’instant d’après, il peut se tourner vers Dieu avec
reconnaissance, et dire :
« Je rends grâces à Dieu par Jésus
Christ notre Seigneur » (Romains 7v.25).
Après
cela, il est heureux, parfaitement heureux, malgré la conscience de
la présence persistante de la vieille nature au-dedans de lui. Qu’est-ce
qui le rend heureux ?
Il voit qu’il y a deux choses
distinctes :
· la vieille nature qui, si
on la laisse agir, sert toujours la loi du péché,
· la nouvelle nature qui
cherche toujours la volonté de Dieu, quelle qu’elle soit.
Dorénavant,
il est rendu capable d’entrer dans les grandes vérités du
chapitre 8 :
« Il n’y a donc maintenant aucune
condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (Romains 8 v.1)
De
plus,
il le fait de manière intelligente :
« car la loi de l’Esprit de
vie dans le Christ Jésus, m’a
affranchi de la loi du péché et de la mort » (Romains 8 v.2)
Il ne se contente pas de l’exprimer de
manière vague : « … nous sommes tous
affranchis », mais il dit bien précisément :
« m’a affranchi ».
Ce n’est pas une confession de foi générale, mais c’est l’application de
la vérité aux besoins personnels de l’âme jusque
là dans la lutte. Il n’y a plus aucune servitude, maintenant qu’il voit Christ ressuscité.
Dans quel but est-Il ressuscité ? Comme chef de
famille, il est ressuscité pour me donner un nom
et une position entièrement nouveaux.
Il est descendu au
fond de l’océan de mes péchés, et Il est ressuscité
au-dessus d’eux. Ce qui était de moi, L’a fait descendre ; et s’Il est ressuscité,
c’est pour me
ressusciter aussi avec Lui. La résurrection de Christ n’avait pas pour but de Lui conférer une
position, mais
de nous donner, de me donner une position.
La mort de Christ était pour nous, pour ôter
notre péché ; la résurrection de Christ était pour introduire une
bénédiction inaltérable.
L’effet de la
première venue de Christ, c’est de faire entrer nos âmes dans
cette bénédiction ; l’effet de Sa seconde venue
sera d’y faire entrer nos corps en
perfection, des corps libérés de toute trace de
péché ; nos corps y entreront comme nos
âmes le devraient déjà maintenant.
Si nous nous reposons sur Lui, nous ne devons pas avoir
le moindre doute.
Il ne s’agit pas du tout de savoir si je trouve de la chair en moi ; si je n’en trouvais pas, ce
serait plutôt une preuve que je ne suis pas un chrétien.
« Si nous disons que nous
n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est
pas en nous » (1 Jean 1:8).
Et
encore :
« Si nous disons que nous n’avons
pas péché, nous le faisons menteur et sa parole n’est pas en nous » (1 Jean 1:10).
Ce dernier cas est plus grave,
parce qu’une déclaration claire et positive de l’Écriture va à l’encontre d’une
telle pensée.
Ce qui distingue un chrétien, ce n’est pas de ne pas avoir de péché en lui, mais d’avoir
une nouvelle nature que nul ne possède, sinon
celui qui croit en Jésus
par le Saint Esprit.
En vertu de
Christ, Dieu le considère comme quelqu’un
qui en a entièrement fini avec le péché, comme cause
du jugement de Dieu sur nous.
Sous
ce rapport, Dieu a entièrement terminé la question, mais non pas dans
ses voies quotidiennes envers nous. (*)
(*) C’est pour cette raison
que notre Père nous éduque en nous disciplinant !
C’est là qu’intervient la
confession de nos manquements : c’est une chose juste et
bonne pour le chrétien de juger et de confesser
son mal.
Le fait d’être entièrement pardonné de toutes nos fautes,
n’ôte ni le besoin, ni
le devoir, ni le privilège de confesser à Dieu journellement
la vérité quant à nous-mêmes.
C’est une chose bénie de pouvoir le faire dans la
confiance que Dieu s’intéresse à nous — que Dieu aime que nous allions à lui à
l’égard de tout.
Nous devrions nous fier
assez à Son amour pour déclarer tous nos manquements et les
confesser devant Lui.
La
loi disait :
Tiens-toi loin. Si même une bête touchait la montagne, elle
devait être lapidée (Hébreux 12 v.20) ou transpercée d’une flèche (Exode 19 v.13). Ce que la loi disait à l’un, elle
le disait à tous. Elle ne disait pas : Chacun de vous qui êtes
croyants, vous pouvez vous approcher. La loi n’établit point de
distinction entre croyants et non croyants. Elle ne tolère pas
l’infirmité humaine. Les gens sont-ils pécheurs ? Si oui,
ils sont maudits. Voilà la sentence de la loi. Elle n’a jamais
rendu un homme juste, pas plus qu’une loi humaine ne produit
l’honnêteté. Depuis le commencement du monde, il en est ainsi : jamais
personne n’a été rendu honnête par une loi votée par un parlement.
Ce
qui amène les personnes à obéir, c’est Christ, qui est entièrement au-dessus de
la loi.
La
juste frayeur de la colère peut réveiller, mais ne donne aucune puissance. Même dans les choses
terrestres, il faut un principe au-dessus de la crainte d’aller en prison.
S’il n’a que cette
crainte pour l’empêcher de voler, l’homme est un fripon. C’est exactement
la même chose avec le croyant.
Ce qui fait d’un homme un chrétien,
c’est aussi ce qui le fait marcher habituellement comme un
chrétien : c’est la puissance de l’Esprit de Dieu,
révélant Christ.
Allez-vous
retourner à la loi pour maintenir votre âme en ordre ?
Le principe de marche et d’action, c’est
d’être rempli de Christ et de marcher par l’Esprit.
Car
que fait l’Esprit ?
Il glorifie Christ.
C’est toujours là le test déterminant. La puissance
d’une chose ne suffit pas à montrer ce qu’elle est vraiment.
Si
un homme parlait beaucoup de l’Esprit, et qu’en même temps il serve le péché et non pas Christ, qui
aurait confiance ?
Il peut se faire des illusions à lui-même. Un homme peut
avoir les prétentions les plus exorbitantes à la puissance du Saint Esprit
agissant en lui ou dans le corps de Christ, mais comment puis-je savoir
si ce qu’il revendique est réel ?
Voyons les épîtres de Jean qui nous dit d’éprouver
les esprits ; le grand critère est justement celui-ci :
le Saint Esprit glorifie Christ, c’est
immuable.
Son
objet n’est pas d’agrandir l’Église ou un serviteur du Seigneur : c’est ce
qui résulte d’un mauvais usage des choses de Dieu. Je ne suis
pas en train de nier que la place de l’Église soit très importante, mais elle l’est en
tant que vase de l’Esprit de Dieu, à qui elle est assujettie
— en tant que scène où le Saint Esprit fait valoir
Christ.
Si
les prétentions humaines sont tolérées, ou si le monde en fait grand cas, on ne se trouve pas en
présence de l’Église de Dieu conduite par l’Esprit.
Ce
peut être l’église de l’homme, ou l’église-monde, mais ce n’est pas l’Église
de Dieu.
Ce qui caractérise l’Église, c’est la
vérité de la présence du Saint Esprit confessée, reconnue
et mise en pratique.
Il
peut y avoir des manquements, comme il y en a dans le chrétien
individuellement : il peut montrer de la colère, de l’orgueil ou de la
vanité, mais
il le ressentira, une fois ramené à lui-même, quoique le Seigneur puisse
quelquefois juger nécessaire de briser un homme entièrement, comme Job, pour
lui faire connaître ce qu’il est.
La véritable action du Saint Esprit, soit dans l’individu,
soit dans l’Eglise, Corps de Christ, c’est d’exalter Christ !
Qu’il s’agisse de manquements individuels, ou de ceux de l’Église,
cela revient au même.
Dieu ne permettra jamais qu’une
assemblée reconnue de Lui persévère dans le mal ;
Il sait comment châtier une assemblée chrétienne aussi bien qu’un chrétien
individuel ; Il s’occupe d’eux s’ils sont droits.
Nous
ne devrions nous inquiéter de rien, mais en toutes choses exposer
nos requêtes à Dieu par des prières et des supplications (Philippiens 4 v.7). Inutile de s’agiter ou de se
tourmenter pour ceci ou cela. Nous avons souvent tort de nous
demander ce que nous pouvons faire en parlant à un tel ou un tel ; si
nous parlions beaucoup plus à Dieu, et moins à l’homme, les
autres n’y perdraient rien, et nous, nous y gagnerions, et Dieu serait
beaucoup plus glorifié.
Quoi qu’il en soit, ce que nous trouvons ici, c’est que l’Esprit
de vérité est la puissance de la sainteté — que c’est l’Esprit
de Dieu qui rend le chrétien capable de marcher correctement, non pas la loi. Voilà le point auquel
l’apôtre les amène, et par lequel il conclut le sujet :
« Si vous êtes conduits par
l’Esprit, vous n’êtes pas sous la loi » (Galates 5 v.18)
Il
est clair que si le moyen de la sainteté chrétienne était d’être sous la loi,
il aurait été dit : « Si vous êtes conduits par l’Esprit, vous
êtes sous la loi », plutôt que : « Vous n’êtes pas sous la loi ».
Mais les hommes sont aveuglés. Ils prennent constamment les
commandements, ils les répètent et les enseignent, et pourtant, ils disent en
même temps ne pas être sous la loi !
Peut-on n’être plus
sous la loi, quand on adopte le langage des dix
commandements comme l’expression de sa propre relation devant
Dieu ?
C’est ce que font des chrétiens aujourd’hui,
littéralement et formellement, exactement comme les enfants d’Israël
eux-mêmes l’ont toujours fait.
Agir
et parler ainsi dans le culte public, et dire simultanément qu’on n’est pas sous
la loi, c’est
évidemment tromper son âme d’une manière bien terrible.
Que signifie l’expression : Être sous la
loi ?
C’est lorsque je me reconnais moi-même sous
cette règle, comme étant ce que Dieu m’a donné, la
règle selon laquelle je dois vivre.
Si
quelqu’un se sert de la loi dans le but de convaincre un pauvre homme impie de
ses péchés, ce n’est pas être sous la loi. Mais si je prends les dix
commandements, et demande à Dieu de me rendre capable de les garder chacun, c’est
confesser que je suis sous la loi.
Puis-je donc violer la loi ? Qu’ainsi n’advienne !
Une telle alternative ne saurait émaner que de quelqu’un
ayant une bien faible compréhension de la grâce de Christ.
Tous
admettent que la loi est juste et bonne. La question est de savoir
si le Dieu qui a donné la loi à Israël, a donné cette même
loi aux chrétiens, comme la règle selon laquelle ils doivent
— nous devons — vivre ? Je dis que non.
Il
l’a donnée à Israël. Ce qu’Il a donné à l’Église, c’est Christ.
Christ est donné à connaître dans toute la parole de Dieu ;
or ce qui doit guider le chrétien dans sa marche, c’est la parole
de Dieu tout entière, qui l’enseigne aussi à
manifester Christ.
Si on ne prend que la lettre de l’Écriture, que
dit-elle ?
« … la lettre tue, mais l’Esprit
vivifie. » (2 Corinthiens 3 v.6).
En lisant la scène relatant toutes les paroles dites à Moïse (Exode 20), on peut en tirer une déclaration de la grâce
de Dieu :
« Je suis l’Éternel, ton
Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison
de servitude. » (Exode 20 v.2)
Se
servant de ce verset, on peut montrer comment, nous aussi, nous sommes
délivrés de notre servitude. Jusque-là, c’est de la grâce pure.
Mais
dès l’instant où vous mettez les chrétiens sous la loi comme
modèle à suivre pour la marche, comme les Israélites autrefois, vous
commettez exactement le mal que l’Épître aux Galates
cherchait à corriger !
Ceux qui sont conduits
par l’Esprit ne font pas cela, sachant que le Saint
Esprit affirme :
« Si vous êtes conduits par
l’Esprit, vous n’êtes pas sous la loi
» (Galates 5 v.18)
Or
c’est ce que des gens font aujourd’hui : ils prennent le langage des
commandements destinés à Israël, non pas simplement pour convaincre de péché, mais ils se les imposent
comme manuel de directives de leur propre obéissance
journalière envers Dieu.
N.B. : Il en va de même lorsque le christianisme est
réduit à l’application de règles de bonne conduite ! Alors que c’est en
revenant là où j’ai crucifié la chair, cette énergie qui applique ces règles
par sa propre puissance (Galates 5 v.24), à la croix, me nourrissant
spirituellement de l’œuvre qui y a été accomplie par le Seigneur Jésus, je peux
jouir de la communion avec Lui (Jean 6 v.56) ce qui alors me conduira dans ma
marche à refléter ce que ces règles tentent d’exprimer. Enseigner les règles
hors de Christ, c’est un principe de loi, comme l’est la loi de Moïse, et de
plus oublier Exode 20 v.2 !
Toutefois ils sont obligés d’expliquer comment
ils se débarrassent d’une bonne partie de la loi ; par exemple, le
sabbat.
Ils
gardent le jour du Seigneur, et ils font bien ; je le garde
aussi. Mais je nie qu’il
soit le sabbat, et je maintiens que le premier jour et le septième
jour sont deux choses différentes.
L’Écriture les met toujours en contraste. L’un est le premier jour de la
semaine, l’autre le dernier. Le premier jour est une
chose nouvelle, entièrement dissociée de la
loi. Les gens pensent que l’important c’est d’observer un septième
jour. Or
ce n’est pas ce que Dieu dit ; Il dit d’observer le septième
jour, et nous n’avons aucune liberté de modifier les Écritures.
Ce n’est pas là écouter la loi, mais la détruire. Qui a donné à qui que ce soit la
liberté de changer le en un ? surtout quand ce
changement fait une différence qui est de toute importance.
Gardons-nous de la tradition et cherchons à
comprendre la parole de Dieu.
Nier que la loi soit la règle de vie pour le chrétien, est
bien loin de nuire à la sainteté. Le Saint Esprit introduit
un caractère de sainteté plus profond que
ce qui était demandé dans les dix commandements.
Quand notre Seigneur dit :
« Si votre justice ne surpasse
pas celle des scribes et des pharisiens » (Matthieu 5 v.20)
Le Seigneur ne voulait pas parler d’une justice qui
nous serait imputée, mais d’une vraie justice pratique. Le chrétien a une justice
qui est réelle. Il est vrai que nous devenons justice de Dieu en
Christ (2 Corinthiens 5 v.21), mais je
conteste que ce soit là la seule justice du croyant.
Le Saint Esprit produit un réel travail dans son âme, un travail fondé sur l’oeuvre
du Christ — séparation du monde, dévouement à Dieu,
obéissance et amour ; et toutes ces choses, non pas
simplement d’après les dix commandements, mais selon la volonté de Dieu telle que pleinement manifestée en Christ.
Si quelqu’un soutenait que, parce que le Seigneur a gardé la loi, Il
n’a rien fait d’autre, on aurait pitié de lui. L’observation de la loi n’était qu’une
petite portion de Son obéissance, et nous sommes appelés à être semblables
à Christ dans Son dévouement à Dieu à tout prix.
Un premier principe du christianisme pratique peut s’exprimer de la manière
suivante :
« Si, en faisant le bien, vous
souffrez, et que vous l’enduriez, cela est digne de louange devant Dieu. » (1 Pierre 2 v.20)
Le système légal
ne connaît rien de cela.
Dans les dix commandements, nous
trouvons que, si un homme obéit à ses parents, il vivra longtemps sur la terre.
Il est de toute évidence
que ce n’est pas là le principe par lequel Dieu agit maintenant,
et nous avons tous connu des enfants très obéissants enlevés
dans leurs jeunes années.
Est-ce que je nie par là qu’il y ait une vérité spirituelle
importante à retenir de ce passage ? Bien au contraire. Paul lui-même fait
allusion à cette promesse (Éphésiens 6 v.3), non
pas comme motif d’obéir à ses parents pour un enfant
chrétien (*), mais comme
indication générale de la pensée de Dieu. C’était « le
premier commandement avec promesse » (Éphésiens 6 v.2).
(*) Il s’agit
bien d’un enfant chrétien (donc passé par la nouvelle naissance) et non pas une
règle à suivre pour le devenir. C’est comme effet de la communion avec le
Seigneur, que le chrétien, encore enfant, reflète ce principe.
Je désire ajouter que l’instinct spirituel des
chrétiens va au-delà des systèmes qu’ils adoptent ;
même s’ils se mettent doctrinalement sous la loi, ils désirent marcher par
l’Esprit.
Je n’ai aucun sentiment
malveillant à l’encontre de ceux qui maintiennent un tel état de choses.
Mais l’Esprit de Dieu
en parle comme d’une erreur très grave et d’un danger
très grand.
Ce qu’il nous faut, c’est comprendre les pensées de
Dieu, les proclamer et y obéir :
« Si vous êtes conduits par
l’Esprit, vous n’êtes pas sous la loi
» (Galates 5 v.18)
Les Juifs
l’étaient.
Partout où, dans
l’Écriture, on voit le peuple de Dieu sous la loi, il s’agit
toujours d’Israël.
Si aujourd’hui quelqu’un prend la position juive, il en prend sur lui la
responsabilité qui s’y rattache. Dans sa foi, il peut être un chrétien, mais quant aux formes et
ordonnances extérieures, il est au moins à moitié Juif.
Nous devons chercher à ce
que les
chrétiens soient chrétiens et rien d’autre !
Que les chrétiens en finissent avec tout ce qui cache et
obscurcit le caractère de Christ, et qui leur en fait subir les tristes
conséquences, soit la négligence dans la manière de vivre, soit des cœurs abattus
et remplis de doutes, alors que leur part normale est de jouir de
la liberté dans laquelle Christ nous a placés en nous affranchissant (Galates 5 v.1).
L’apôtre décrit
d’abord les œuvres de la chair, comme elles sont manifestes, il n’y avait aucune difficulté à les discerner :
« Or les œuvres de la
chair sont manifestes, lesquelles sont la fornication,
l’impureté, l’impudicité, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles,
les jalousies, les colères, les intrigues, les divisions, les sectes, les
envies, les meurtres, les ivrogneries, les orgies, et les choses semblables à
celles-là … » (Galates 5 v.19-21)
On
a là la corruption et la violence humaines.
D’un côté il y a l’idolâtrie et la magie, et de
l’autre les divisions et les sectes, qui se rapportent à l’esprit
de parti, lequel peut parfaitement accompagner une profession extérieure de
christianisme.
Un enfant de Dieu peut glisser pour un
temps dans l’une ou l’autre de ces choses mauvaises, mais la sentence
solennelle est prononcée sur tout cela :
« … les choses semblables à celles-là,
au sujet desquelles je vous déclare d’avance, comme aussi je l’ai déjà dit, que
ceux qui commettent de telles choses n’hériteront pas du royaume
de Dieu. » (Galates 5 v. 21)
Il les avertit, comme lorsqu’il était parmi eux !
Quand
nous sommes devant une difficulté quelconque, ne doutons jamais, mais recevons et tenons
ferme cette vérité comme venant de Dieu, que Christ est la puissance
de Dieu pour quiconque croit (Romains 1 v.16 ;
1 Corinthiens 1 v.24).
Christ est la puissance de Dieu non seulement pour la
justification, mais pour le salut ; et le salut,
s’il est vrai qu’il comprend la justification, il va bien au-delà,
parce qu’il englobe toute la
course du chrétien jusqu’à ce qu’il soit effectivement et
corporellement ressuscité avec Christ.
Voilà la
signification de ce verset :
« Travaillez à votre propre
salut avec crainte et tremblement » (Philippiens 2v.12)
Il
n’est pas dit à votre propre pardon, mais à votre propre salut.
Cela est dit à ceux qui ont déjà reçu le pardon.
Ainsi,
le salut, dans le sens dont il est parlé ici, implique
tout le conflit avec la puissance du mal que nous traversons
ici-bas.
Nous savons que nous avons à faire à l’ennemi commun ; mais Dieu
opère en nous le vouloir et le faire selon son bon plaisir (Philippiens 2 v.13). Nous connaissons le profond intérêt et toute la
bienveillance de Dieu envers nous qui sommes engagés dans ce conflit. Nous combattons sous Ses
ordres — faisant Sa volonté en cela comme dans le reste. Dieu
ne nous laisse pas en aucune manière, Il assure nos âmes de Son engagement à garder Ses yeux
sur nous jusqu’au bout (1 Pierre 3:18) ; mais Il veut que nous
ayons un
sentiment solennel de la guerre avec Satan, dans laquelle nous sommes
engagés.
N.B. : Cette question de « travailler à notre propre salut » a été traité au titre principal « Les nuances du mot « salut » dans la Parole » à la page 2 du format pdf.
« Mais le fruit de l’Esprit
est l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance,
la bonté, la fidélité … » (Galates 5 v.22)
Il commence par l’amour — ce qui est de Dieu, et découle directement
de Dieu, et qui est la connaissance du caractère de Dieu plus
que toute autre chose.
La
liste qui suit (joie, paix, longanimité, bienveillance, la bonté, la fidélité) sont
les premiers effets, et les plus importants,
produits par l’amour de Dieu.
Puis il descend vers ce qui touche plus
particulièrement les relations mutuelles du chrétien :
« … la douceur, la tempérance
… » (Galates 5 v.23)
C’est parce que ces relations supposent la vieille nature tenue en
bride — le contrôle de soi opéré par le
Saint Esprit dans l’âme, à cause du Seigneur car le chrétien est
évidemment placé dans ce monde pour être une lettre de
Christ (2 Corinthiens 3 v.3) !
Il ne nous faut pas donner un faux caractère à Celui dont
nous portons le nom.
Toutes ces choses sont les fruits de l’Esprit ; et il ajoute :
« … contre
de telles choses, il n’y a pas de loi. » (Galates 5 v.23)
Quand la loi a-t-elle jamais
produit de tels fruits ?
Ainsi la loi ne condamnera jamais ceux qui marchent
dans ces choses, comme il dit aux saints de Rome, en parlant des gouverneurs et
des magistrats :
« Fais le bien, et tu recevras
d’elle (*) de la
louange ; car le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien … » (Romains 13 v.3-4)
(*) « elle » = « l’autorité » représentée par les
gouverneurs et les magistrats
De la même manière ici, « Contre
de telles choses, il n’y a pas de loi », en d’autres termes :
Si vous produisez réellement ces
fruits de l’Esprit (*), aucune loi ne prononcera alors de
condamnation contre vous !
(*) ces
fruits sont produits par l’Esprit, puissance qui anime le nouvel homme, en opposition
avec ce que produit la chair, puissance qui anime le vieil homme !
La vieille nature est-elle donc
oubliée ? Ou faut-il la loi pour la
discipliner ?
C’est ce qu’on croit souvent, mais la Parole dit le
contraire :
« … ceux
qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et
les convoitises.» (Galates 5 v.24)
Il montre que tous ceux qui sont du Christ
ont passé au travers de la grande question de ce qui n’est pas de
Lui en crucifiant la chair avec
ce qu’elle produit, les passions et les convoitises !
N.B. : la circoncision décrite en Josué 5 est une image du chrétien qui a lors de sa conversion crucifié la chair, le puissance qui anime le vieil homme que Christ a pour la foi placé dans la mort (les 12 pierres placées pour toujours dans le fond du Jourdain, image de la mort)
Il n’est pas dit qu’ils doivent crucifier la chair, mais ils l’ont crucifiée ! C’est une chose faite mais dont il faut constamment nous souvenir, pour rester sur le terrain de la foi, en communion avec le Seigneur Jésus (voir Jean 6 v.56) !
Ils
se sont soumis,
par la foi, à la sentence de mort sur toute leur nature ! Ils ont
« crucifié
la chair ».
N.B. : « avoir crucifié la chair »
c’est l’effet qu’a eu « sur moi », de ce que Christ a, non seulement
fait pour moi, mais aussi « en moi », à savoir la mort du vieil homme
(la naissance du nouvel homme en résurrection). La cause de la
crucifixion de la chair, c’est la mise à mort du vieil homme, l’effet
est que j’ai crucifié la chair ! Il est important de garder à l’esprit que
la cause première de la crucifixion de la chair, c’est la mort de
Christ sur la croix !
Nous savons, naturellement, que cela n’est réellement et pleinement fait
qu’en Christ — que c’est à la croix de Christ qu’a
eu lieu la crucifixion de la chair avec toutes ses convoitises.
Dès lors, cela est vrai aussi
de tout croyant.
La
chair, avec les passions et les convoitises, est quelque chose déjà mis de
côté aux yeux de Dieu.
Si nous sommes effectivement chrétiens, nous avons crucifié la chair avec ses passions et ses
convoitises.
Même une personne qui vient juste d’être
née de Dieu, peut déjà dire qu’elle a
« crucifié la chair avec les passions et les convoitises ».
Ne dois-je pas crucifier la
chair ? Demandera-t-on !
La réponse est que c’est
déjà fait : à vous de le croire, et de marcher dans la force donnée par la foi.
Quelle consolation de savoir que la chair
est une chose jugée — que la sentence de mort (*) a déjà
été exécutée sur elle !
(*) Cela a
toute sa réalité pour la foi ! Si je quitte le terrain de la
foi, oubliant que lors de ma nouvelle naissance, j’ai crucifié la chair, alors la
chair n’est pas morte, et le vieil homme n’est alors plus laissé là où la croix
de Christ l’a placé ! Il est donc important de mettre en pratique les Paroles
du Seigneur Jésus en Jean 6 v.56 afin de demeurer en Lui et Lui en nous !
Rappelons-nous que « la chair convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre
la chair » (Galates
5 v.17)
Qu’est-ce qui donne plus de
force que de ne pas être vivants dans la chair
maintenant, mais d’être vivants dans
l’Esprit ?
« Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par
l’Esprit. » (Galates 5 v.25)
Que ce soient là le niveau et la norme d’après lesquels vous désiriez être
dirigé, — savoir que le Saint Esprit habite en vous,
et qu’Il veut vous fortifier en Christ.
Que
votre but soit de
marcher selon cette ligne de conduite !
Veuille le Seigneur nous accorder la sagesse
d’en haut pour savoir ce que nous sommes et ce
que nous ne sommes pas ; quel que soit le mal et quelles que soient sa force ou
ses tendances, que
nous puissions croire que la puissance du Saint Esprit est là
pour nous fortifier contre toutes choses mauvaises, et au-dessus
d’elles toutes ! Mais le Saint Esprit ne déploiera Sa puissance que si
Christ est devant nous. Si nous cherchons à nous plaire
à nous-mêmes en quoi que ce soit, il arrivera que Dieu retournera en
châtiment contre nous la satisfaction de nous-mêmes que
nous aurons choisie. Quel heureux privilège que, dans la soumission à
Dieu, nous vivions à la gloire de Christ, en toutes choses, comme nous devrions
le faire !