La vie en Christ ou respecter des règles ou lois ?

(suite n°8)

Ce texte reprend des extraits intégraux de l’étude de l’épître aux Galates de W. Kelly

Cette étude met en évidence une série de principes chrétiens contenus dans l’épître adressée par l’apôtre Paul aux assemblées de la Galatie.

Les conséquences pratiques

 

Suite de : https://www.msgfacebook.beauport.eu/Messages/MSG_0225-07.html     

Le texte intégral de l’étude de W. Kelly peut se décharger depuis l’adresse :

https://www.bible.beauport.eu/_data/Etudes/_PDF/WK/WK-nt09-Galates.pdf

ou avec le texte surligné :

https://www.bible.beauport.eu/_data/Etudes/_PDF/WK/WK_EtudeGalates.pdf 

Cette étude a été intégrée dans sa totalité et à côté de celles de Henri Rossier et J.N. Darby dans le « Bible pdf » que vous pouvez ouvrir depuis cette adresse :

https://www.digit-bible-jnd.beauport.eu/

https://www.digit-bible-jnd.beauport.eu/AT&NT_PDF/nt09-Galates.pdf 

Certaines parties seront résumées en vue de la compréhension, et seulement les parties contenant un message particulier seront reprises. J’y ajouterai simplement une phrase d’introduction et une explication lorsque cela s’avère nécessaire.

N.B. Dans le texte lorsque « je » est utilisé, ce n’est pas moi qui parle, mais bien le frère W. Kelly !


 

Contenu :

Les conséquences pratiques. 1

L’exercice de la discipline à but éducatif 4

Qui sont à même de remplir ce service ?. 4

Qu’est-ce qu’être spirituel ?. 5

Comment estimer les autres supérieurs à soi-même. 6

Porter les charges les uns des autres. 7

Qu’est-ce que la loi du Christ ?. 7

La loi donnée à Moïse n’est pas adressée au nouvel homme ! 7

Voici ce qu’est cette « loi du Christ ». 8

Le principe moral de la vie de Christ ici-bas. 10

Le chrétien n’est pas sous le principe légal 11

L’effet de la Parole de Dieu sur l’âme. 13

Le propre fardeau à porter 13

Le croyant ne vient pas en jugement 13

Certains croyants ne passeront pas par la mort 15

Contraste entre ceux qui ont refusé Christ et le chrétien. 15

Quelques mots sur le sens du terme « jugement ». 16

La prise indignement de la cène. 17

C’est le Seigneur Jésus qui est le Juge ! 18

L’attente du croyant 19

Tous devront rendre des comptes à Dieu ! 19

Personne n’a à rendre des comptes pour autrui 19

Le croyant rendra des comptes mais sans venir en jugement ! 20

Le croyant a aussi affaire avec le gouvernement de Dieu ! 20

Le privilège et le devoir de ceux qui sont enseignés. 21

Nous moissonnons ce que nous avons semé ! 22

Une vraie foi ne se dissocie pas d’une réelle sainteté pratique. 22

Ne pas se lasser dans le chemin de la foi ! 23

Un avertissement solennel 24

L’inspiration de la Parole dans son entièreté ! 24

La différence entre la révélation et l’inspiration. 25

Peut-on interrompre un frère pour exprimer une pensée ?. 25

L’importance de la portée de l’épître. 26

Pourquoi une « longue » lettre et écrite de la main de Paul ?. 26

Pourquoi cette apparente froideur ?. 27

Le cas de la 1ère épître de Jean. 28

Les conséquences du mélange de la loi avec Christ ! 28

Les effets d’une belle apparence dans la chair 29

Un monde condamné. 29

Le témoignage que les chrétiens devraient rendre. 30

Le travail de l’ennemi 31

Le chrétien devient la cible du mépris. 32

La vie en Christ versus le principe de loi ! 33

Le chrétien a Christ pour vie et pour objet 33

Ceux qui prônent la loi, ne la respectent pas ! 34

La loi garde la valeur qui lui est propre. 35

Les caractères d’un système religieux ayant ses règles. 36

La relation :  croix – chrétien – monde ! 37

La croix : le pivot central ! 37

La croix délivre de la loi ! 37

A la croix la chair a trouvé la fin de sa puissance. 37

La croix met un terme à l’influence du monde. 37

La gradation dans la perception de l’œuvre de la croix. 37

La croix délivre de la loi ! 37

A la croix la chair a trouvé la fin de sa puissance. 37

La croix met un terme à l’influence du monde. 38

La nouvelle création. 40

Qu’est-ce que la nouvelle création. 40

La règle de la nouvelle création. 41

L’apôtre clôt ce travail pénible d’écriture. 42

 


 

Nous avons vu au chapitre précédent, d’une part les œuvres de la chair, et d’autre part les fruits de l’Esprit, avec l’injonction très solennelle aux enfants de Dieu que, s’ils vivent par l’Esprit (ce qui est nécessairement le cas, s’ils sont enfants de Dieu), ils doivent aussi marcher par l’Esprit.

Il est vain de parler de ses privilèges, si l’on est indifférent à sa marche pratique.

Nous ne pouvons avoir la vie par le Saint Esprit, sans être en même temps tenus par les déclarations les plus solennelles, selon lesquelles le Saint Esprit doit aussi être la grande force directrice de notre marche.

L’action n’est que l’expression extérieure du principe intérieur.

Dans l’absolu, Dieu seul peut savoir s’il y a la vie : pour les hommes, c’est la marche qui est manifestée devant eux.

Après avoir exhorté à se garder de vaine gloire, sous quelque forme que ce soit (provocation ou envie) l’apôtre aborde un nouveau domaine. 

L’exercice de la discipline à but éducatif

« Frères, quand même un homme s’est laissé surprendre par quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez un tel homme dans un esprit de douceur, prenant garde à toi-même, de peur que toi aussi tu ne sois tenté ». (Galates 6 v.1)

Qui sont à même de remplir ce service ?

Supposons quelqu’un qui s’égare complètement, et soit positivement surpris dans un mal évident ; que faire alors ?

Malgré cela le Saint Esprit souligne, que ceux qui sont spirituels doivent redresser « un tel homme dans un esprit de douceur ».

Voilà une expression bien importante en effet !

Nous apprenons d’abord quels sont ceux le plus à même pour faire face au besoin dans un cas de chute par manque de vigilance et de dépendance de Dieu.

C’est l’obligation de tous sur un plan général ; mais quels sont ceux que le Saint Esprit presse d’agir comme il convient à l’égard d’un tel cas ? « Vous qui êtes spirituels ».

Qu’est-ce qu’être spirituel ?

Celui qui est né de Dieu n’est pas nécessairement spirituel.

Vivre par l’Esprit est une chose très différente que d’être spirituel.

Une personne spirituelle non seulement vit par l’Esprit, mais marche par l’Esprit.

Naturellement, il est sujet aux mêmes infirmités que les autres hommes, et il peut manifester à l’occasion ce qui est de la nature ; mais par la grâce de Dieu, globalement et de manière évidente, il a appris à juger le moi, à ne pas l’épargner, à discerner surtout en lui-même tout éloignement du Seigneur, et à le confesser franchement et humblement devant Dieu.

Une conséquence de ce jugement habituel de soi-même, est une douceur beaucoup plus grande quand on s’occupe du péché chez les autres.

De tels chrétiens peuvent avoir un discernement aigu, mais lorsqu’il s’agit de ce qui est réel et très grave — quelque chose allant jusqu’à amener beaucoup à cesser de s’en occuper, comme un cas sans espoir et les conduisant à penser que la personne pourrait même ne pas être chrétienne du tout — ces chrétiens, parce qu’ils connaissent mieux la subtilité de la chair aussi bien que la grâce de Dieu, sont capables de compter sur Sa bonté ; ce sont bien là les personnes propres à s’occuper du mal et de la restauration d’une telle âme.

Dans les cas qui requièrent un traitement avec grâce, vous trouverez donc toujours que c’est à ceux qui sont spirituels d’agir, non pas à ceux qui bronchent facilement, ou qui ont tendance à être indulgents pour la chair et à s’éloigner du Seigneur.

Certains estimeraient que ce sont plutôt ces derniers qui agiraient probablement avec compassion à l’égard de ceux qui bronchent ; au contraire, ceux qui sont appelés à cette tâche sont ceux qui marchent soigneusement, dans le jugement de soi-même en règle générale, et qui sont ainsi gardés de fauter parce qu’ils ont l’habitude de s’appuyer sur un Seigneur fidèle.

La puissance qui les préserve de s’égarer, est justement ce qui leur donne de comprendre la grâce de Dieu et de s’en servir au profit des autres.

C’est donc à ceux-là qu’il est dit de redresser « un tel homme dans un esprit de douceur ».

L’apôtre ajoute encore :

« Prenant garde à toi-même, de peur que toi aussi tu ne sois tenté ». (Galates 6 v.1)

C’est justement ce que l’homme spirituel aura présent à l’esprit. Il a le profond sentiment de sa propre faiblesse, et est donc le plus prompt à estimer les autres supérieurs à lui-même.

Comment estimer les autres supérieurs à soi-même

Comment cela se fait-il ?

Il ne s’agit pas naturellement, pour celui qui a fait des progrès dans les voies de Dieu, d’estimer la connaissance d’un jeune enfant comme supérieure à la sienne.

Dans l’Église, il existe bien d’un côté ceux qui sont peu estimés (1 Corinthiens 6 v.4), et de l’autre, des hommes ayant un jugement éprouvé et spirituel. Mais nous n’avons pas à supposer que tous sont également sages, forts et honorables. Ce ne serait pas de la foi, mais du fanatisme, quelque chose de contraire à toute pensée juste.

Dans quel sens donc devons-nous estimer les autres supérieurs à nous-mêmes ?

« … que vous ayez une même pensée, ayant un même amour, étant d’un même sentiment, pensant à une seule et même chose. Que rien ne se fasse par esprit de parti, ou par vaine gloire ; mais que, dans l’humilité, l’un estime l’autre supérieur à lui-même, chacun ne regardant pas à ce qui est à lui, mais chacun aussi à ce qui est aux autres. » (Philippiens 2 v.2-4)

Un croyant tant soit peu spirituel, quand il pense à lui-même, ressent combien il est loin de ce que Christ était ; il lui est habituel d’avoir devant lui combien il manque grandement, même dans les aspects de son chemin qu’il désire sous le regard de Dieu. Mais quand il considère son frère, même le plus faible possible, et qu’il le voit comme un bien-aimé de Christ, pleinement accepté par les tendres affections du Père, et objet de celles-ci, cela fait jaillir à la fois l’amour et l’aversion de soi-même.

Si donc la grâce est à l’oeuvre, ce qui monte immédiatement au cœur, c’est ce qui est semblable à Christ dans un autre saint, et ce qui ne ressemble pas à Christ en soi-même.

Il ne s’agit pas de faire des efforts pour entretenir des sentiments élevés à l’égard de son prochain, ni de les voir comme ils ne sont pas, mais de croire réellement ce qui est vrai d’eux, et parallèlement, d’avoir des sentiments justes à l’égard de nous-mêmes.

Si l’on pense à ce qu’est un saint en Christ et pour Christ, et à ce qu’il sera par le moyen de Christ, alors le cœur saisit la merveille de Son amour, et combien le Seigneur fait grand cas de ce saint ; mais quand l’œil est tourné vers soi-même, ce qui revient en mémoire avec humiliation, c’est toute l’indignité de nos voies et de nos sentiments et de nos carences.

C’est aussi ce qui vient dans nos pensées lorsqu’on prend garde à soi-même, de peur d’être soi-même aussi tenté, avec cette différence, qu’il ne s’agit pas tant de considérer ce que nous avons été, mais plutôt ce que nous avons à craindre et contre quoi nous avons à veiller.

Porter les charges les uns des autres

L’apôtre ensuite les exhorte à porter :

« les charges les uns des autres » (Galates 6 v.2)

Beaucoup de choses pèsent sur les enfants de Dieu : des difficultés, des épreuves, des sujets de tristesse, des choses qui ont la forme d’infirmités, des circonstances de nature variée et pénible. Or si nous désirons montrer que les saints ont de la valeur pour nous, il ne faut pas manquer les occasions :

« Portez les charges les uns des autres, et ainsi accomplissez la loi du Christ » (Galates 6 v.2)

Qu’est-ce que la loi du Christ ?

Abaissez-vous et chargez-vous de ce qui fait gémir votre frère. Les dix commandements peuvent ne pas l’exiger, mais vous accomplirez ainsi la loi du Christ.

C’est là la loi pour les chrétiens.

Il ne s’agit pas de la loi de Moïse, bien qu’elle soit la loi de Dieu et qu’elle soit toujours la mesure selon laquelle Dieu agit à l’égard de l’homme naturel !

Notons que Dieu s’occupe ici de ceux qui vivent par l’Esprit, tandis qu’à Sinaï (*) la loi n’a pas été donnée à l’homme spirituel, mais à un peuple charnel, savoir à Israël.

(*) Pour rappel, c’est sur le mont Sinaï que la loi a été donnée à Moïse (Exode 19 & 20)

La loi donnée à Moïse n’est pas adressée au nouvel homme !

La loi s’occupe de l’homme naturel, et par conséquent de ce qui est mauvais en lui. Peut-on dire au nouvel homme : « Tu ne tueras pas » ; « Tu ne déroberas pas » ?

Le nouvel homme convoite-t-il jamais, ou commet-il adultère ?

L’idée d’une telle question prouve que toute la théorie est fausse.

La loi des dix commandements n’a jamais été adressée, en aucune façon, au nouvel homme. Le nouvel homme peut en faire usage ; mais c’est tout à fait différent de s’en charger comme exprimant sa propre responsabilité devant Dieu.

Si nous sommes des saints, nous n’agissons pas pour avoir la vie, mais nous vivons pour faire la volonté de notre Seigneur, sans que pèse sur nous aucune pensée comme la mort ou la malédiction.

À vous qui insistez pour qu’il y ait une règle légale, je vous demande : qu’est-ce que cette « loi du Christ » ?

Voici ce qu’est cette « loi du Christ »

Christ a toujours été occupé des autres. Il n’a jamais fait sa propre volonté, dans aucun acte de sa vie. Voilà précisément ce qu’est être saint en amour (Éphésiens 1 v.4), ce que Christ a été : obéissant et vrai dans l’amour (Éphésiens 4 v.15), c’est ce qui a caractérisé toute Son existence ici-bas.

Si nous accomplissons tous nos devoirs simplement parce que nous pensons que cela est juste : ce serait toujours mauvais ! Car comme chrétien, j’aurais manqué pour la simple raison que faire simplement son devoir parce que c’est son devoir ne place pas l’âme dans la proximité avec Dieu dans une attitude d’obéissance, mais peut bien, au contraire, n’être qu’orgueil et satisfaction de soi-même, et hommage rendu à l’idole la plus cachée du cœur.

Faire ce que je juge être bien, peut donc ne pas valoir mieux qu’une rébellion subtile contre Dieu.

Je n’ai aucun droit de choisir mon propre chemin.

Je suis dans l’obéissance, si je prends la place de créature devant Lui, et plus encore, si je suis son enfant et que je me reconnaisse tel.

La question est donc : Quelle est la volonté de mon Père ?

De quelle manière infiniment belle notre Seigneur l’a manifesté, avant même d’entrer dans la partie publique de son ministère !

Il avait toujours la conscience de Sa propre relation, et cela dans le sens le plus élevé :

« Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père ? » (Luc 2 v.49).

Il en fut ainsi dans toutes les situations. Considérez-le plus tard dans Son ministère. Même dans une chose qui en appelait si fort à ses affections comme homme, quand Lazare se mourait, pourquoi demeura-t-il encore deux jours au lieu où il était, après avoir appris qu’il était malade ?

Il ne se bornait pas à agir sur la base de ce qui est simplement juste, et de son amour envers celui qu’Il aimait ; avant d’aller, il Lui fallait premièrement le commandement de son Père.

C’est ce que nous avons besoin de nous rappeler.

Avec la loi donnée à Sinaï, on a Dieu exigeant ce qui condamne un pécheur. Dieu ne s’y révélait pas comme Père.

Prenez l’exemple de la souveraine de l’empire britannique : elle envoie son armée au-dehors pour attaquer un ennemi étranger, ou elle prononce une parole d’autorité pour traiter le cas d’une province rebelle. Qui prétendrait qu’elle agit alors comme mère ? Qui affirmerait qu’elle se montre alors dans ses rapports avec ses enfants ? C’est comme souveraine qu’elle agit ainsi à l’égard de sujets rebelles.

À Sinaï, il y avait une nation, des sujets rebelles de Dieu ; et là, au milieu des tonnerres et des éclairs, et d’une voix encore plus terrible (Hébreux 12 v.19-21), Dieu proclamait ce qu’il devait exiger d’Israël coupable. Mais comment Dieu parle-t-il maintenant, Lui qui a parlé alors d’une manière si terrible ? Par son Fils (Hébreux 1 v.2).

C’est le même Dieu, mais quelle voix différente !

Dieu maintient toujours son droit et son titre, non seulement pour faire valoir ce qu’Il a prononcé en rapport avec Israël autrefois, mais aussi pour introduire ce qui est nouveau.

Que signifie une nouvelle alliance si elle ne rend pas ancienne celle qui précédait ? (Hébreux 8 v.13)

De même ici, nous avons la loi du Christ en contraste marqué avec la loi de Moïse, qui avait à faire à la chair rebelle.

La loi du Christ dirige ceux qui vivent par l’Esprit, et qui doivent marcher par l’Esprit, mais qui, néanmoins, ont encore une nature mauvaise.

Mais comment seront-ils fortifiés dans la nouvelle nature, et comment vaincront-ils la vieille ?

Remarque :

Pour répondre à cette question, le Seigneur Jésus donne lui-même la clé (Jean 6 v.53-56) : « … Celui qui mange ma chair et boit mon sang … » ce qui nous ramène à l’endroit même où nous avons reçu la vie divine, où nous avons connu la nouvelle naissance ! C’est à ce même endroit que « ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair » (Galates 5 v.24) ! L’effet sur celui qui se trouve là est qu’il : « demeure en moi, et moi en lui ». C’est la communion ! Dans cette communion, il n’y a de place que pour la nouvelle nature et aucune pour la vieille ! C’est dans ce seul cadre que le chrétien peut réaliser cette « loi du Christ » ! Et pas l’inverse, ce n’est pas en croyant marcher selon la « loi du Christ » que nous pourrions être en communion avec Lui ! Ce serai changer la « loi du Christ » (loi dans le même sens que la loi de la gravitation) en celle du Sinaï ou de se conformer simplement à des règles de bonne conduite ! 

C’est pour cette raison que l’apôtre dirige aussitôt les regards des Galates vers Christ, et leur dit :

« Portez les charges les uns des autres, et ainsi accomplissez la loi du Christ » (Galates 6 v.2)

Telle est la manière pleine d’amour et sans égoïsme, d’accomplir la loi du Christ.

Que votre âme s’intéresse aux saints qui sont dans le besoin et dans la détresse ; et même s’il s’y trouvait du mal positif, cela vous rejettera sur Dieu pour présenter quelque chose venant de Christ, propre à relever l’âme qui a glissé dans le bourbier.

N.B. : On limite très souvent le sens de « porter les charges » à l’aspect matériel des choses, mais le Saint Esprit nous montre que le côté de l’état spirituel est le premier qu’Il a en vue !

L’apôtre introduit d’abord le cas flagrant d’une personne qui tombe dans le péché, puis il élargit le sujet. Si vous voulez savoir quel est le sentier de Christ maintenant, et quelle est la volonté de Dieu, voici ce que Christ faisait. Il est venu dans un monde rempli de mal et d’opposition à Dieu, rempli d’orgueil et de vanité, — et qu’y a-t-il fait ?

« Jésuslui qui a passé de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance … etc. … » (Actes 10 v.38).

Le principe moral de la vie de Christ ici-bas

Quoique nous ne puissions pas faire des miracles, toutefois dans tout ce qui, en esprit, ressemble à Christ, tout croyant a précisément là le principe moral de la vie de Christ ici-bas. Si vous avez réellement Christ, vous avez Christ non seulement quant à l’expiation, mais comme votre vie.

Qui croit au Fils a la vie éternelle (Jean 3 v.36) ; et la vie éternelle, c’est Christ (1 Jean 5 v.20).

Cela est tout aussi réellement que, étant né d’Adam dans ce monde, j’ai reçu une vieille vie naturelle qui aime le mal et qui augmente en capacité pour faire sa propre volonté, au fur et à mesure qu’elle augmente en force. De même aussi, si je crois en Christ, cette nouvelle vie est produite, et elle se développe dans la mesure où l’âme se nourrit de Christ et regarde à Lui, et où elle médite sur les paroles et les voies de Christ.

Il y a une puissance d’assimilation communiquée ainsi au croyant par le Saint Esprit. Les paroles de notre Seigneur sont esprit et sont vie (Jean 6 v.63).

Ce n’est pas seulement qu’elles commencent par produire la vie (1*), mais elles la soutiennent et sont le moyen de sa vigueur (2*).

(1*) « … Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle… » (Jean 6 v.54)

(2*) « … Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui … » (Jean 6 v.56)

C’est ce que l’apôtre Pierre nous montre (1 Pierre 1). Il parle de la semence incorruptible, «la vivante et permanente parole de Dieu» (1 Pierre 1 v.23) ; puis il montre que cette même parole de Dieu, qui est le moyen de communiquer la vie, initialement, par la révélation de Christ, est aussi le moyen donné pour la fortifier et la rafraîchir. C’est pourquoi il les exhorte, comme des enfants nouveau-nés, à désirer ardemment le pur lait intellectuel de la Parole (1 Pierre 2 v.2).

La parole de Dieu, qui est d’abord employée pour introduire la vie dans l’âme, en faisant connaître Christ, est ce qui maintient maintenant cette vie, la fait se développer et l’amène à prospèrer.

Nous en avons ici un moyen :

« Portez les charges les uns des autres, et ainsi accomplissez la loi du Christ » (Galates 6 v.2)

C’est là ce que Christ faisait quand il était ici-bas. Il ne cherchait pas à se plaire à Lui-même (Romains 15 v.3).

Il n’a jamais choisi le chemin de la facilité ; au contraire, ce qui occupait le Seigneur Jésus, c’était tous les cas de misère et de péché et de douleur, pourvu que ce fût la volonté de Dieu.

Quand Il prit place comme homme sur la terre, il y avait un exercice continuel de communion entre le Seigneur Jésus et son Père, l’esprit de dépendance du Dieu vivant, qui n’agissait jamais sans la direction de Son Père.

Il devrait en être pareillement pour nos âmes.

Si nous nous appliquons ainsi à porter les charges les uns des autres, nous avons besoin de nous attendre à Dieu à ce sujet, afin de connaître quelle est la volonté du Seigneur.

Il ne s’agit pas de la loi, ni d’ordonnances, mais de porter les charges les uns des autres, et d’accomplir ainsi la loi du Christ.

N.B. : Nous avons bien compris que la « loi du Christ » n’a aucun caractère légal ! Le sens du mot « loi » est dans le sens d’une loi de la nature, comme la loi de la gravité, et non pas une loi dans un sens juridique d’une chose décrétée par une autorité !

Le chrétien n’est pas sous le principe légal

 Voici l’effet invariable de la loi agissant sur l’esprit.

« … si, n’étant rien, quelqu’un pense être quelque chose, il se séduit lui-même ; mais que chacun éprouve sa propre œuvre, et alors il aura de quoi se glorifier, relativement à lui-même seulement et non relativement à autrui … »  (Galates 6 v.3-4)

La loi suppose que l’homme a de la puissance — en tout cas, qu’il est encore en vie comme un homme dans le monde. Mais c’est justement ce que nous déclarons ne plus professer, notamment par notre baptême.

En effet, qu’est-ce que présente le baptême du chrétien ?

C’est la reconnaissance de Christ mort et ressuscité, et que dans Sa mort, je suis mort au péché et au monde, ainsi qu’au jugement de Dieu.

Je suis sorti de la scène des hommes en vie sur la terre, et suis introduit dans une nouvelle condition devant Dieu ; j’ai commencé une nouvelle vie ; je suis mort aux choses pour lesquelles je vivais autrefois, et je suis vivant à celles à l’égard desquelles j’étais mort.

C’est dans tout cela que Christ fait entrer celui qui croit.

Il est donc clair que :

« … si, n’étant rien, quelqu’un pense être quelque chose, il se séduit lui-même … »  (Galates 6 v.3)

La loi n’écrase jamais l’orgueil de l’homme ; et l’homme supportera tout ce qui suppose qu’il peut faire quelque chose.

La loi agit simplement sur la nature de l’homme, et elle l’enfle, à moins qu’elle ne serve par le Saint Esprit à le tuer dans sa conscience. La nature pervertit la loi en y attachant l’idée qu’elle — la nature — peut faire quelque chose ; cela plait aux gens, qui sont d’autant plus satisfaits d’eux-mêmes. Mais c’est ce que l’évangile détruit à la racine même.

Il en résulte que des personnes extrêmement satisfaites d’elles-mêmes lorsqu’on les place sur le terrain de faire de grandes choses pour Dieu, seraient profondément mortifiées et blessées si on leur disait nettement leur incapacité de Le servir !

Combien peu supporteraient qu’on leur dise qu’ils n’ont jamais adoré Dieu de toute leur vie, et qu’ils ne le pourront pas tant qu’ils ne sont pas nés de Dieu !

Une telle doctrine les offense, parce qu’elle fait que le moi n’est rien, et que Dieu est tout ; elle met devant eux le terrible péril auquel ils sont exposés, leur perdition. S’ils croyaient être perdu, ils crieraient à Dieu pour avoir la vie nouvelle.

Mais tant qu’on s’adresse aux hommes avec des principes légaux, la distinction entre ce qui est du premier homme et ce qui est du second est plus ou moins perdue.

On s’adresse à l’homme comme tel, et on ne le traite pas comme étant ou bien complètement pécheur, ou bien complètement un saint ; on confond les deux choses, et alors les âmes ne savent pas clairement si elles sont sauvées ou perdues, si elles sont passées de la mort à la vie, ou si elles sont encore sous la colère de Dieu.

Voilà pourquoi tant d’âmes, même de vrais croyants, souffrent fréquemment de nuages ou d’éclipses dans leur vie.

La racine en est l’abus de la loi.

C’est ce qui avait lieu parmi les Galates, et c’est ce qui a immobilisé et lié par les chaînes de leurs péchés des milliers d’enfants de Dieu depuis lors.

Cela agissait sur leur chair et leur faisait penser qu’ils étaient quelque chose, alors qu’en vérité ils n’étaient rien. Quand on pense être quelque chose, il est évident, comme l’apôtre l’ajoute, qu’on se séduit soi-même.

Rien de plus tranchant que ces expressions.

L’effet de la Parole de Dieu sur l’âme

Par contre, s’ils se soumettaient à la Parole, et consentaient à n’être rien, mais à laisser Dieu agir, alors l’apôtre ajoute :

« … que chacun éprouve sa propre œuvre … » (Galates 6 v.4)

Dieu commence sur la base que nous ne sommes rien, et que le sage doit devenir fou, pour apprendre à être sage (1 Corinthiens 3 v.18).

L’homme n’aime pas cela, et se rebiffe là-contre ; avec pour conséquence qu’il ne sort pas de sa stupidité.

Au contraire, si un homme accepte la vérité quant à sa propre ruine, il trouvera toujours que Dieu est là, dans la vérité de Son amour, lui donnant la vie éternelle dans Son Fils.

Dieu lui dit :

« … que chacun éprouve sa propre œuvre, et alors il aura de quoi se glorifier, relativement à lui-même seulement et non relativement à autrui … » (Galates 6 v.4)

Supposons que quelqu’un examine vraiment tout, et éprouve ainsi entièrement son oeuvre : il se glorifiera alors en lui-même seulement, et non en autrui.

Ici l’apôtre porte un coup touchant à vif : qu’il mette son œuvre à l’épreuve.

Sans doute le Seigneur reconnaîtra ce qui est un service véritable, mais toutes les fois qu’un homme examine et éprouve droitement son œuvre, il n’est jamais amené à se glorifier, mais c’est un sujet profondément humiliant de toute manière.

Mais enfin, au temps propre, nous moissonnerons, si nous ne défaillons pas (Galates 6 v.9).

Le propre fardeau à porter

L’apôtre conclut cette partie de son sujet par une autre parole, apparemment paradoxale par comparaison au v. 2 :

« … car chacun portera son propre fardeau. » (Galates 6 v.5)

En fait, nous avons ici les deux grands principes pratiques du christianisme : l’un est l’amour, actif et énergique, portant les charges des autres ; l’autre est la responsabilité personnelle, chacun portant son propre fardeau.

Remarquez bien qu’il n’est pas question ici du salut.

Le croyant ne vient pas en jugement

Si un homme avait à porter son propre fardeau en rapport avec sa justification devant Dieu, tout espoir serait détruit. Le Psalmiste dit :

« N’entre pas en jugement avec ton serviteur, car devant toi nul homme vivant ne sera justifié. » (Psaume 143 v.2).

Sur cette question, si Dieu entre en jugement avec moi, je suis perdu. Il est dit : « N’entre pas en jugement » (non pas avec un homme pécheur, mais) « avec ton serviteur». Il s’agit d’un homme converti ou régénéré.

C’est pour cela que notre Seigneur présente un principe tout différent dans la question de savoir si un homme ne sera pas laissé pour périr de sa propre mort, ou s’il sera délivré par la puissance de la vie de Christ. Il dit :

« En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5 v.24).

Ce que notre Seigneur enseigne dans l’Évangile, c’est qu’il faut que les hommes reçoivent de Christ l’une ou l’autre de ces deux choses : la vie ou le jugement, le jugement étant l’acte final et éternel du juge. Notre Seigneur montre qu’il est Lui-même Celui qui donne la vie en communion avec le Père, et qu’Il sera le seul à exécuter le jugement.

Maintenant il donne la vie : quiconque croit en Lui a la vie ; quiconque Le refuse doit venir en jugement.

Personne ne saurait être à la fois l’objet de la vie et du jugement.

La raison pour laquelle il y en aura qui viendront en jugement, c’est qu’ils rejettent le Fils de Dieu et la vie éternelle en Lui. « Celui qui a le Fils a la vie » (1 Jean 5 v.12). Telle est la force des paroles de notre Seigneur.

On pouvait demander : comment peut-on avoir cette vie éternelle ? Par obéissance ? Par une ordonnance de la loi ? Ni l’un ni l’autre :

« En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle» (Jean 5 v.24).

Celui qui entend et croit de cette manière, sait que Dieu s’intéresse aux âmesqu’Il désire les avoir heureuses et sans péché par le Seigneur Jésus Christ.

Mais il y a plus :

« … et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5 v.24).

C’est absolument la même pensée qu’en Hébreux :

« … comme il est réservé aux hommes de mourir une fois, — et après cela le jugement » (Hébreux 9 v.27).

Tel est la part de l’homme à laquelle il ne peut échapper. L’homme, comme tel, doit mourir et être jugé. Mais, remarquez-le bien, il s’agit de celui qui vit et qui meurt comme un simple homme naturel.

Il n’est pas dit que tel est le sort réservé au chrétien. Au contraire, beaucoup de chrétiens ne mourront jamais, aucun saint ne subira le jugement éternel.

Certains croyants ne passeront pas par la mort

« Le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement, avec une voix d’archange, et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel ; et les morts en Christ ressusciteront premièrement ; puis nous, les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air » (1 Thessaloniciens 4 v.16-17).

Autrement dit, les saints vivants seront ravis avec les morts préalablement ressuscités.

Mais aussi selon un autre passage :

« Nous ne nous endormirons pas tous » (1 Corinthiens 15 v.51)

Les hommes doivent tous mourir ; mais nous ne nous endormirons pas tous. Nous ne mourrons pas tous nécessairement ; mais :

 « nous serons tous changés » (1 Corinthiens 15 v.52)

Chrétiens morts ou vivants, tous doivent être changés, être rendus conformes à l’image du Premier-né (Romains 8 v.29), être glorifiés dans leurs corps.

Mais tous les saints n’auront pas quitté cette vie, et n’auront donc pas tous besoin d’être ressuscités : les chrétiens trouvés vivants lorsque Christ reviendra, seront ravis pour être avec Lui, et seront transformés à Son image glorieuse, sans passer aucunement par la mort, tout comme Énoch ; ils seront transformés sur-le-champ à la ressemblance de la gloire de Christ.

C’est ce que nous tous, comme chrétiens, nous devrions attendre sans cesse, sans savoir quand cela arrivera. C’est pourquoi il est dit :

«  Nous ne nous endormirons pas tousnous serons tous changés » (1 Corinthiens 15 v.51-52)

Contraste entre ceux qui ont refusé Christ et le chrétien

Et qu’adviendra-t-il de ceux qui ont refusé Christ ? Ils doivent tous être jugés.

« … il est réservé aux hommes de mourir une fois, — et après cela le jugement » (Hébreux 9 v.27).

Mais il y a plus encore :

« Et comme il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela le jugement, ainsi le Christ aussi, ayant été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra une seconde fois, sans péché, à salut à ceux qui l’attendent. » (Hébreux 9 v.27-28)

Nous avons là deux destinées :

Celle de l’homme, qui est la mort et le jugement ; celle du chrétien, qui est Christ, l’unique sacrifice pour les péchés, et qui revient bientôt en gloire pour son salut finalisé et complet, non pas pour le jugement.

Pour ceux qui sont nés de nouveau

La question du péché a été réglée si complètement à la première venue de Christ, que jamais plus la moindre question ne sera soulevée au sujet du croyant.

Quand il reviendra, il « apparaîtra une seconde fois, sans péché, [c’est-à-dire, à part le péché, n’ayant plus rien à faire avec lui] à salut ». Il a lui-même souffert pour le péché — il l’a ôté Lui-même.

La conséquence en est que tout croyant, où qu’il soit, quelle que soit son ignorance, a le droit d’attendre le Seigneur, qui va venir pour lui et pour tous ceux qui se sont endormis en Christ avant lui ; le croyant a le droit de savoir que Christ ne l’appellera jamais pour le jugement, parce que, Christ a été jugé à sa place, et ayant pour toujours ôté le péché par le sacrifice de Lui-même, Il apparaîtra une seconde fois, sans péché, à salut pour eux les croyants.

Mais quant à ceux qui refusent Christ

Bien loin de ne pas venir en jugement, ils seront ressuscités plus tard spécialement pour faire l’objet du jugement. C’est la « résurrection de jugement » (Jean 5 v.29).

Le but de cette résurrection des méchants, c’est le jugement. Et quel est le caractère de la résurrection du croyant ? La vie [une résurrection de vie ; Jean 5 v.29]

Quelques mots sur le sens du terme « jugement »

Le terme « jugement » est utilisé dans plusieurs contextes. Certaines traductions le traduisent parfois par « condamnation », ce qui a un sens différent. Le jugement est l’appréciation du Juge et la condamnation est ce qu’Il peut prononcer selon les cas, suite à ce jugement.

Voici 2 citations utilisant l’un et l’autre de ces termes :

« … celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement (*); mais il est passé de la mort à la vie. » (Jean 5 v.24)

« Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus … » (Romains 8 v.1)

(*) La version anglaise KJV traduit par « condamnation » et même « damnation » et de même la version néerlandaise HSV.

La prise indignement de la cène

La version KJV commet la même erreur :

« … celui qui mange et qui boit, mange et boit un jugement contre lui-même, ne distinguant pas le corps. » (1 Corinthiens 11 v.29)

Aucun juge compétent, aucun chrétien habitué au langage du Saint Esprit, ne niera que c’est une erreur de remplacer le mot « jugement » par « condamnation ».

La tradition humaine explique le penchant de certaines personnes à mettre de côté des principes de vérité pourtant bien clairs.

Car ce n’est pas tant une question à décider d’après des bases de critique de texte ; mais un tel remplacement de mot contredit tout le but du Saint Esprit dans le passage.

Qu’est-ce que l’apôtre disait à ces Corinthiens ? Vous avez traité indignement la cène du Seigneur, en en faisant un repas ordinaire. Quelques-uns d’entre vous sont allés jusqu’à s’oublier publiquement, commettant un péché grossier.

Il y a une solennité particulière dans la cène du Seigneur comme dans le jour du Seigneur.

Celui qui prétend que la cène du Seigneur ressemble à une ordonnance judaïque (*), n’a rien compris au sens de cette institution chrétienne, une des plus caractéristiques.

(*) une obligation légale ! C’est le cas lorsque l’on estime pouvoir prendre ou célébrer la cène dans des conditions spirituelles qui ne répondent pas à l’enseignement, appliquant comme règle « faites ceci en mémoire de moi », par exemple en dehors des caractères des 2 où 3 qui sont effectivement réunis au Nom du Seigneur.

La cène du Seigneur : par elle le Seigneur place devant le chrétien la parfaite délivrance dont il est l’objet, le sang et le corps rompu de Christ, et Il donne le témoignage à son âme qu’il échappe à toute condamnation.

Or, dit l’apôtre, vous qui avez mangé et bu comme si c’était un repas ordinaire, vous y avez participé indignement.

Car il est possible, pour une personne convertie, de manger et boire indignement.

Ces saints de Corinthe prenaient la cène avec légèreté, ce qui avait donné occasion au diable de prendre l’avantage sur eux, et quelques-uns s’étaient même enivrés. Faire cela, dit l’apôtre, c’était manger et boire un jugement contre eux-mêmes, et non pas la cène du Seigneur.

La conséquence était que quelques-uns d’entre eux étaient malades, et d’autres se mouraient. Il leur fait savoir que le Seigneur les jugeait, et mettait Sa main sur eux.

Mais il n’y a pas le moindre doute qu’il s’agissait de jugement, et non pas de damnation.

Quel était le but du Seigneur dans tout cela ?

« Afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde » (1 Corinthiens 11 v.32)

« Mais si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde » (1 Corinthiens 11 v.31-32)

Le but n’était pas d’éviter la damnation, comme la version anglaise KJV le laisse entendre en rapport avec le sort auquel les Corinthiens étaient exposés.

Lisez jugement au lieu de damnation et vous verrez une lumière toute nouvelle jetée sur ce passage. Mettez-y l’expression impropre, et vous détruisez l’équilibre de manière entièrement irréparable ; dès l’instant où vous revenez au vrai sens, suggéré par la note en marge de la version anglaise, tout devient clair.

Ce qui était auparavant obscur et troublait votre âme, vous apparaît maintenant tout simple, solennel, saint et en même temps consolant. Si vous avez traité légèrement le souvenir des souffrances du Seigneur, vous êtes en danger de tomber sous Sa main. Quelques-uns avaient même été ôtés de ce monde ; mais c’est « afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde ». Ce qu’il laisse entendre, c’est qu’ils étaient de si méchants enfants, qu’ils ne pouvaient être laissés plus longtemps dans ce monde. C’est pourquoi Dieu leur avait envoyé des maladies, et les avait enlevés par la mort.

Ce que notre Seigneur enseigne dans l’Évangile, c’est qu’il faut que les hommes reçoivent de Christ l’une ou l’autre de ces deux choses : la vie ou le jugement.

La principale différence, c’est qu’en Jean 5, le jugement est l’acte final et éternel du juge, tandis que 1 Corinthiens 11 parle de l’exercice de la discipline dans ce monde.

C’est le Seigneur Jésus qui est le Juge !

Le mot correct en Jean 5 v.24 est « jugement » et non pas « condamnation », car :

Notre Seigneur montre qu’il est Lui-même Celui qui donne la vie en communion avec le Père, et qu’Il sera le seul à exécuter le jugement.

Maintenant il donne la vie : quiconque croit en Lui a la vie ; quiconque Le refuse doit venir en jugement.

Personne ne saurait être à la fois l’objet de la vie et du jugement.

Comme nous l’avons vu plus haut, la raison pour laquelle il y en aura qui viendront en jugement, c’est qu’ils rejettent le Fils de Dieu et la vie éternelle en Lui.

L’attente du croyant

Pour le croyant, c’est La vie, une résurrection de vie, afin que la même vie qui est maintenant donnée à nos âmes ait son plein développement dans nos corpsen sorte que nous soyons parfaitement remplis de la vie de Christ, corps et âme.

Telle est l’attente du chrétien.

C’est pourquoi, « chacun portera son propre fardeau » (Galates 6 v.5).

Il n’est pas du tout question de porter chacun notre fardeau en jugement.

S’il en était ainsi, pas une seule âme ne pourrait être sauvéepas une ne le mérite. Car qui n’a pas été coupable de péchés, de péchés graves et mortels ? — des péchés que Dieu ne pourrait pardonner, à moins d’avoir un moyen parfait de le faire, un moyen qui Lui soit propre ; et Il a ce moyen !

Mais ce moyen lui a coûté Son Fils, et la croix de Son Fils ; or la croix est le triomphe de Dieu.

C’est à la croix que Christ a pour toujours ôté le péché pour toute âme qui croit en lui.

C’est pourquoi quand il dit : « chacun portera son propre fardeau », c’est simplement en rapport avec les difficultés et les épreuves de la vie pratique.

Souvenez-vous, dit-il, de porter les charges les uns des autres ; — mais, après tout, chacun doit porter son propre fardeau.

Chacun de nous doit avoir à faire à Dieu pour lui-même.

Personne d’autre ne peut répondre à notre place.

Tous devront rendre des comptes à Dieu !

Personne n’a à rendre des comptes pour autrui

Pour enseigner que les ministres de la Parole répondent pour les âmes des autres, certains se servent ce verset :

« … vos conducteurs … ils veillent pour vos âmes, comme ayant à rendre compte … » (Hébreux 13 v.17)

 

C’est une absurdité, ou pire. Le principe en est faux.

Quelqu’un rendant compte pour l’âme d’un autre, ça n’existe pas :

« chacun de nous rendra compte pour lui-même à Dieu. » (Romains 14 v.12).

Le pécheur doit être jugé ; mais le saint, aussi bien que le pécheur, devra rendre compte de tout à Dieu.

Le croyant rendra des comptes mais sans venir en jugement !

Le Seigneur dit que le croyant ne viendra pas en jugement pour voir s’il sera sauvé ou non. Car comparaître en jugement ne sera jamais le cas d’un chrétien !

Toutes choses seront manifestées devant le Seigneur — non seulement les péchés que nous avons pu commettre depuis que nous sommes croyants, mais ceux que nous avons commis quand nous étions inconvertis.

Nous pourrions supposer que cela sera terrible au-delà de toute expression.

Mais souvenons-nous de la condition dans laquelle le croyant sera : quand il rendra compte pour lui-même à Dieu : il sera semblable à Christ — n’ayant aucun sentiment qui ne soit de Christ, aucun désir qui ne soit pour la gloire de Christ ; tout sentiment de honte aura disparu, et il ne restera plus que ce qui est selon Christ.

La pensée que Christ nous établira tous parfaitement, comme Lui-même, en gloire, est la réponse directe à toute anxiété de l’âme.

Le croyant a aussi affaire avec le gouvernement de Dieu !

Bien que tout ceci soit vrai, il est important de garder à l’esprit qu’il y a maintenant un jugement très actif en cours.

Le Père observe nos voies et s’occupe de nous ; il nous faut examiner nos voies jour après jour.

Chacun, saint ou pécheur, devra rendre compte pour lui-même à Dieu : la puissance de Dieu l’accomplira dans l’un et dans l’autre ; dans l’un pour son entière condamnation, dans l’autre pour apprendre combien il est redevable à la grâce de Dieu de la manière la plus absolue.

Mais c’est une chose différente du jugement.

Nous ne saurions trop insister sur ce que, paraître devant le tribunal du Christ, n’est pas nécessairement un jugement.

Aucune parole de l’Écriture ne peut jamais mettre de coté cette vérité que « celui qui... croit... ne vient pas en jugement » (Jean 5v.24).

Dieu ne se contredit jamais.

Que chacun doive porter son propre fardeau, cela se rapporte à notre responsabilité.

Que c’est merveilleux ! — en avoir fini avec notre responsabilité comme hommes, et ayant Christ maintenant, une nouvelle responsabilité commence pour nous.

Nous avons maintenant à nous conduire comme ceux qui ont la vie éternelle, qui ne s’appartiennent pas à eux-mêmes, mais à Celui qui pour eux est mort et a été ressuscité (2 Corinthiens 5 v.15).

Maintenant commence notre responsabilité de vivre pour Christ de lui consacrer la vie nouvelle que Dieu nous a donnée, dans la conscience que le Seigneur passe simultanément nos voies au crible jour après jour.

Le privilège et le devoir de ceux qui sont enseignés

Il n’est nullement question de la loi de la dîme ou toute autre règle :

« Que celui qui est enseigné dans la parole fasse participer à tous les biens temporels celui qui enseigne. » (Galates 6 v.6).

Nous pourrions être en danger d’oublier cette sorte de relation avec tous ceux que le Seigneur a suscités pour le bien de l’Église. Certains points de repère ne doivent jamais être masqués. L’un d’eux est justement, pour ceux qui sont enseignés, le privilège et l’obligation de se souvenir des chrétiens qui enseignent en amour.

Il n’est pas dit : «Celui qui les enseigne», mais «celui qui enseigne». Quels sentiments d’une largeur bénie !

Supposons que là où vous habitez il n’y ait pas de besoin de ce genre ; avez-vous la vue courte au point de ne pas voir ce que le Seigneur réclame ailleurs ? Ce serait bien de l’égoïsme.

Rien n’est plus dégradant que d’oublier qu’ils appartiennent à l’Église de Dieu vue dans son ensemble.

Il est bon de nous rappeler les uns aux autres que nous sommes membres du corps de Christ. Prenez le cas des ouvriers travaillant à l’étranger : cela ne nous parle-t-il pas ? Quel droit ont-ils à notre amour et à notre sympathie ! Le Seigneur attend maintenant un renoncement à soi bien plus grand, et un service d’amour bien plus grand, qu’au temps de la loi.

Nous moissonnons ce que nous avons semé !

« Ne soyez pas séduits ; on ne se moque pas de Dieu ; car ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera. Car celui qui sème pour sa propre chair moissonnera de la chair la corruption» (Galates 6 v.7-8)

Il s’agit évidemment ici de ceux qui sont indulgents pour eux-mêmes.

S’il y a du cœur pour le Seigneur, on trouvera vite comment le servir pleinement ; mais cela demande souvent beaucoup de renoncement.

« … mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle. » (Galates 6 v.8)

Rien ne permet d’échapper à ce principe !

C’est très fort, et pourtant tellement vrai.

On pourrait y voir une contradiction ! D’un côté nous avons vu que ceux qui croient ont déjà la vie éternelle ; et d’autre part nous lisons ici que « celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle ».

Les deux déclarations sont de toute valeur, mais sous un point de vue totalement différent.

Si Dieu exhorte les siens à la sainteté dans la marche, il montre que la vie éternelle est le couronnement et l’issue d’une telle marche.

Remarque

Le contexte est ici le même que dans le cadre du « salut », vu comme l’aboutissement de notre carrière sur la terre, où le salut concernera aussi bien le corps que l’âme : « Travaillez à votre propre salut avec crainte et tremblement » (Philippiens 2 v.12)

Voir le paragraphe « Les nuances du mot « salut » dans la Parole » et aussi « En Christ est la liberté de vivre et marcher par l’Esprit », au point « LES ŒUVRES DE LA CHAIR ET LE FRUIT DE L’ESPRIT »

Quel que soit le salut introduit par grâce, il ne met jamais de côté la valeur d’un saint dévouement à Dieu.

Une vraie foi ne se dissocie pas d’une réelle sainteté pratique

Ceux, donc, qui ont la vraie foi, manifestent aussi une réelle sainteté, et eux seulement.

Foi et sainteté sont indissociables.

Celui qui croit en Christ reçoit la vie éternelle.

Avec quel résultat ?

Il sème pour l’Esprit et moissonne la vie éternelle.

La vie éternelle ici est évidemment ce que nous allons avoir en gloire.

La vie éternelle dont parle Jean est ce que le saint possède sur la terre.

Les deux sont vrais.

Dans la gloire, il trouvera la vie éternelle sans mélange.

Je la reçois maintenant, comme croyant, de la part de Christ, et je la trouve au ciel comme continuation du chemin de la sainte volonté de Dieu.

Ne pas se lasser dans le chemin de la foi !

« Or ne nous lassons pas en faisant le bien, car, au temps propre, nous moissonnerons, si nous ne défaillons pas. » (Galates 6 v.9)

La résurrection de vie des croyants se compose de ceux qui ont pratiqué le bien ici-bas.

Il y a souvent un grand danger à se relâcher dans la course.

On commence bien et en beauté, puis après un certain temps, on devient plus méfiant et soupçonneux quand on découvre que tant de gens ont profité de vous. C’est se lasser en faisant le bien, ou le résultat de cette lassitude.

On décide de ne plus se laisser duper. Or en vérité, la chair tient une grande place dans ce genre de discours et de sentiments. Quand les âmes sont occupées de la grâce de Dieu, elles ne sont pas si facilement lassées.

Est-ce une raison pour un saint de devenir aussi égoïste, parce qu’un autre l’a été ?

L’état normal du chrétien, c’est d’avoir un coeur large et généreux, et d’être actif à rechercher les bons moyens de faire le bien.

Le Seigneur ne dit pas : Donnez ce qu’ils demandent ; mais le principe demeure, que le chrétien doit rester sur ce terrain avantageux, d’être celui qui donne. Si je suis sur le terrain de la loi, je ne ferai que marchander ; mais sur le terrain de la grâce et de la foi en Christ, ma place sera bien plus bénie, car « il est plus heureux de donner que de recevoir » (Actes 20 v.35).

Moissonner ici, c’est clairement dans la gloire.

Ne l’attendons pas ici-bas.

On peut rencontrer de la douceur et de la reconnaissance, mais il ne faut pas être surpris s’il en va autrement, et si on trouve tant de choses pénibles de la part des hommes.

Rappelons-nous que c’est au Seigneur que nous prêtons. Y a-t-il là sujet de déception ?

Jamais celui qui regarde au Seigneur ne sera déçu.

« Ainsi donc, comme nous en avons l’occasion, faisons du bien à tous» (Galates 6 v.10)

C’est là l’affaire du chrétien : faire du bien, mais

« surtout à ceux de la maison de la foi. » (Galates 6 v.10)

Il y a une relation spéciale avec les saints, mais il ne faut pas se borner là.

N.B. :  Faire du bien comprend le côté matériel, mais pas seulement, il a en vue aussi le côté spirituel.

Un avertissement solennel

L’inspiration de la Parole dans son entièreté !

Il est important de garder à l’esprit quand on lit un passage quelconque de la parole de Dieu, que tout est donné sous l’inspiration directe du Saint Esprit.

Dans un passage de 1 Corinthiens 7, l’apôtre affirme expressément donner lui-même, et non pas le Seigneur, un jugement particulier quant aux relations naturelles des croyants : Mais même une telle déclaration n’a pas été écrite par l’apôtre sans le Saint Esprit. Il était inspiré pour dire que ce n’était pas du Seigneur, mais de lui. C’est pourquoi il n’y a pas la moindre contradiction, même dans un mode d’expression aussi exceptionnel.

Prenez encore le livre de Job, où vous trouvez Satan qui parle, comme aussi ailleurs.

Aucune personne intelligente ne voudrait soutenir que ce que Satan dit était inspiré ; néanmoins l’écrivain du livre a été inspiré pour nous le donner parfaitement.

L’écrivain était entièrement conduit de Dieu pour rapporter, parmi les paroles, bonnes ou mauvaises, des personnes en jeu (un homme, Satan ou même le Seigneur), juste ce qu’il fallait pour accomplir le but divin de son écrit.

Il n’y a donc, dans la Bible, absolument aucune exception à la grande vérité que :

« Toute Écriture est inspirée de Dieu» (2 Timothée 3v.16).

Ce n’est pas une déduction purement humaine, mais la doctrine positive de Dieu lui-même.

Tout ce qui tombe sous la désignation de « Écriture » (pasa grafh) est inspiré de Dieu.

Telle est la déclaration expresse de l’apôtre Paul dans sa dernière épître, la 2ème à Timothée, et il ne la limite pas, à ce qui existait déjà, mais laisse de la place à ce qui restait encore à écrire, comme l’Apocalypse.

« Toute Écriture est inspirée de Dieu ».

Tant ce qui avait déjà été donné, que le peu qui restait pour clore le canon Biblique, tout était également de Dieu, même si tout n’y a pas un caractère d’une même élévation, et si tout n’y revêt pas la forme doctrinale ou la forme de révélation — car révélation et inspiration sont deux choses différentes.

La différence entre la révélation et l’inspiration

En donnant le récit de la vie de notre Seigneur, les écrivains ont bien sûr rapporté, à l’occasion, ce qu’ils avaient eux-mêmes vu et entendu. C’était inspiré, mais une révélation est ce que l’homme n’a jamais su.

Quand l’apôtre Paul dit : « Nous vous disons ceci par la parole du Seigneur… que le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement... descendra du ciel », c’est plus seulement un passage inspiré, c’est une révélation.

Toute prophétie est donc forcément, bien sûr, une révélation !

Peut-on interrompre un frère pour exprimer une pensée ?

« … les prophètes parlent, deux ou trois, et que les autres jugent ; et s’il y a eu une révélation faite à un autre qui est assis, que le premier se taise. » (1 Corinthiens 14 v.29-30)

Ce n’est uniquement que dans le cas d’une révélation positive qu’il était permis d’arrêter quelqu’un en train de parler ; quelle que soit l’importance de ce qu’il communiquait, s’il était révélé quelque chose à un autre assis à côté, il avait le droit d’arrêter celui qui parlait.

Ceci a nécessairement pris fin maintenant. La révélation étant complète !

Toute tentative d’agir sur la base d’une révélation serait non seulement contraire aux règles et inconvenant, mais reviendrait à prétendre à une nouvelle révélation, ce qui est positivement faux et un déshonneur pour les révélations existantes.

Quand il restait encore à communiquer une partie des pensées de Dieu, Dieu maintenait le droit souverain de Son Esprit d’introduire une révélation.

Mais quand toute la pensée de Dieu a été entièrement révélée dans Sa Parole, il est normal qu’une telle ligne de conduite ait pris fin.

En conséquence, même si quelqu’un a réellement quelque chose de la part de Dieu, il est néanmoins de son devoir d’attendre le moment convenable.

La chair, Satan pourraient faire arrêter quelqu’un, mais Dieu est au-dessus de toutes les difficultés.

L’importance de la portée de l’épître

Les remarques générales faites au sujet de l’inspiration et de la révélation ont été faites en rapport avec le verset que nous allons considérer.

Pourquoi une « longue » lettre et écrite de la main de Paul ?

« Vous voyez quelle longue lettre je vous ai écrite de ma propre main » (Galates 6 v.11)

On peut aussi comprendre cette phrase de la manière suivante : « Vous voyez avec quelles grosses lettres » etc., ce qui est encore plus frappant.

Écrire était un peu inhabituel, même pour l’apôtre Paul.

Écrire un document important n’était pas banal, sinon à l’aide d’un secrétaire, ce qui était un métier ou une occupation en soi. Ceux qui avaient beaucoup d’activités et des tâches difficiles par ailleurs, avaient l’habitude d’employer quelqu’un pour écrire à leur place.

Dans le cas présent, l’apôtre écrivait lui-même et, comme il n’en avait pas l’habitude, il attirait l’attention sur les gros caractères de sa lettre.

Par comparaison à d’autres, c’était une lettre plutôt courte, mais écrite entièrement de lui ; et n’étant pas habitué à le faire, les lettres paraissent avoir été écrites en gros caractères, et lui avaient probablement causé une difficulté considérable.

Les facilités d’écrire de ce temps-là étaient très différentes de celles de maintenant.

Mais le simple fait d’avoir écrit de tels caractères n’était pas sans rapport avec la manière et la portée de toute l’épître.

Ce n’était pas un simple détail de circonstances, et l’apôtre insiste là-dessus à cause de l’état des Galates auxquels il s’adressait et des dangers qu’ils couraient.

Le Saint Esprit l’avait conduit à exprimer le désir le plus fort et le plus ardent qu’ils soient délivrés ; c’est pourquoi il mettait de côté toute pensée d’employer un intermédiaire entre eux et lui ; peu importe la difficulté, il leur écrirait lui-même.

Dans d’autres occasions, il a employé Tertius ; mais le cas présent était si urgent, l’enjeu si préoccupant et si important, que toute autre tâche devait céder le pas.

C’était l’heure d’un grave danger, au point qu’il ne tenait plus compte ni du temps, ni de la peine, ni de rien d’autre.

Quel témoignage de l’intensité de l’intérêt qu’il prenait pour ces saints de Galatie, — témoignage d’autant plus frappant qu’il n’y avait pas les salutations habituelles, marquées d’affection personnelle et fraternelle.

C’est là une confirmation magnifique de la manière remarquable dont le Saint Esprit mentionne des faits portant l’empreinte des pensées même de Dieu, de Ses soins et de Son amour pour les Siens, et de Sa profonde sollicitude à leur égard.

L’apôtre lui-même attire l’attention sur les circonstances de cette épître.

Il avait écrit par d’autres, et à d’autres, beaucoup plus librement ; car, comme déjà dit, il n’y a aucune salutation dans l’épître.

Ce n’est pas qu’il était à l’étroit dans son désir devant Dieu, mais il ne pouvait laisser s’épancher ses affections chrétiennes envers eux.

Il y avait dans leur conduite quelque chose de si désastreux et si contraire à la gloire de Christ, même si c’était mêlé de bien, qu’il était en perplexité à leur sujet ; il avait de l’espoir, mais sans plus.

Pourquoi cette apparente froideur ?

Il avait confiance à leur égard par le Seigneur ; mais s’il regardait à eux-mêmes, à ce qu’ils faisaient et disaient, il ne pouvait pas en avoir.

Ces deux faits donc — l’absence de salutations personnelles, et l’écriture de la lettre de sa propre main — rendent l’un et l’autre un témoignage remarquable de la manière dont l’amour de Dieu agit par le moyen du cœur d’un homme.

Les simples échanges d’amabilité fraternelle étaient mis de côté.

On aurait pu dire : Quel manque d’affection de la part de Paul ! Mais l’affection fraternelle n’est pas l’amour, quoiqu’on les confonde souvent. Si l’apôtre, dans l’état où les choses en étaient, avait envoyé un message amical à l’un ou l’autre, cela aurait été une chose purement humaine, non pas de Dieu.

Il pouvait le faire en écrivant aux Romains, et même aux Corinthiens, mais non pas aux Galates.

Quelle idée cela donne de leur état !

Le cas de la 1ère épître de Jean

Et pourtant il allait y avoir des abominations plus grandes encore que celles-ci : des choses incomparablement pires devaient s’introduire furtivement ; mais il était réservé à Jean d’en parler.

Et quoiqu’entre tous, Jean ait été le champion éminent de l’amour, toutefois Jean lui-même est si loin de faire des allusions personnelles directes dans sa première épître, qu’il ne l’adresse pas du tout à une assemblée, mais cette épître commence sans intitulé dans une forme très générale ; c’est la raison pour laquelle on l’appelle communément une épître catholique ou générale.

Elle a peut-être été écrite ainsi, afin d’être par excellence une sorte de lettre circulaire à l’Église entière.

J’en tire cette conclusion que partout où il y a quelque chose qui touche à l’œuvre de Christ, comme chez les Galates, ou à la personne de Christ, comme dans Jean, toute considération personnelle doit céder le pas.

Comme le Seigneur, dans Sa mission finale à Israël (les soixante-dix de Luc 10), défendit aux disciples de saluer quiconque en chemin, de même ici le Saint Esprit agit un peu pareil, parce que la gloire de Christ était en jeu, et que le fondement de toute bénédiction était menacé.

Les conséquences du mélange de la loi avec Christ !

Une autre chose à remarquer, c’est que les enfants de Dieu ne comprennent généralement pas comment le mélange de la loi avec Christ est à la racine de mille difficultés.

Il est rare maintenant de trouver un chrétien qui ne soit pas en principe là où les Galates en étaient.

Dans l’état présent de la chrétienté, nous avons tous été ainsi formés dès notre enfance. Ce n’est pas limité ici ou là, à quelques endroits particuliers, mais, sous une forme ou une autre, c’est un mal qui prévaut partout, le mal établi, chronique et fatal dans la chrétienté, qui s’insinue dans les pensées et les voies des hommes, et infiltre tout.

Les effets d’une belle apparence dans la chair

« Tous ceux qui veulent avoir une belle apparence dans la chair, ceux-là vous contraignent à être circoncis, seulement afin qu’ils ne soient pas persécutés à cause de la croix de Christ. » (Galates 6 v.12)

Nous remarquons certainement l’extrême rapidité de transition d’un sujet à l’autre qui caractérise si fréquemment les écrits de l’apôtre Paul. Il revient au sujet qui agitait son esprit, et résume dans ces derniers versets le danger aussi bien que la bénédiction.

Il ne s’occupe pas du qu’en dira-t-on.

On pourrait l’accuser d’imputer des motifs, mais peu importe. On peut bien nier que le légalisme fraternise avec le monde, qu’il aime ses aises, qu’il aime être récompensé présentement ; il peut bien faire parade de piété : après tout, le légalisme n’est que le désir d’avoir « une belle apparence dans la chair » !

Un monde condamné

Une question importante se pose :

Qu’est-ce que les hommes recherchent maintenant ? Qu’est-ce qui leur fait plaisir ?

Si tout le monde fréquentait les églises et les chapelles, si les gens se conduisaient sobrement, décemment et en ordre, il y aurait une joie universelle sur l’amélioration de l’état de la chrétienté et de ses perspectives ! Mais que serait tout cela aux yeux de Dieu ? Je n’hésite pas un instant à dire que, s’il n’y avait que cela, ce ne serait qu’une belle apparence dans la chair.

Comme chrétiens, ce que nous avons le droit d’attendre, sans quoi nous ne devrions jamais être satisfaits, c’est que les âmes passent de la mort à la vie — que les âmes soient délivrées de la puissance de Satan et transportées dans le royaume du Fils de l’amour de Dieu (Colossiens 1 v.13).

Tant qu’elles n’ont pas passé la frontière du domaine des hommes vers celui de la présence de Dieu, où est-ce que le chrétien peut bien trouver un fondement positif à la joie et à la reconnaissance ? Il ne s’agit là que du monde et de la société.

Nous savons que le monde est sous la condamnation : depuis la croix de Christ le jugement est suspendu sur lui, aussi certainement qu’un criminel qui serait déjà jugé et trouvé coupable ; la condition de l’homme est comme celle du condamné attendant dans sa cellule l’exécution de sa sentence.

Le témoignage que les chrétiens devraient rendre

Les chrétiens le réalisent-ils ?

Bien imparfaitement. S’ils le faisaient, pourraient-ils faire cause commune avec le monde ?

Quelqu’un peut-il entrer dans une cellule de condamné et lui parler comme s’il n’y avait rien de spécial ? Celui qui le ferait serait bien dénué de tout sentiment convenable. Or il en est de même, et de manière bien plus terrible encore que pour l’exécution d’un seul criminel.

Remarque :

Or c’est ce que font ceux qui enseignent les règles de bonne conduite, sans montrer à ceux qui les écoutent, même si issus de familles chrétiennes, que leur condamnation à la seconde mort est proche, et que le seul moyen offert par grâce est de passer par une vraie conversion ! D’où l’importance d’expliquer à ces âmes ce qu’est une vraie conversion ! 

Nous savons bien que le jour approche où personne ne pourra échapper :

« Et comme il arriva aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il aux jours du Fils de l’homme aussi : on mangeait, on buvait, on se mariait, on donnait en mariage, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; et le déluge vint, et les fit tous périr. De même aussi, comme il arriva aux jours de Lot : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ; mais, au jour où Lot sortit de Sodome, il plut du feu et du soufre du ciel, qui les fit tous périr ; il en sera de même au jour où le Fils de l’homme sera manifesté. » (Luc 17 v.26-30)

Dieu demande à tous ses enfants de rendre dans le monde le témoignage appris de Dieu lui-même qu’il n’y a pas plus de certitude que ce qui ne tient qu’à un fil ; que le jugement est suspendu sur le monde, et que Christ est prêt à juger les vivants et les morts ! (2 Timothée 4 v.1 ; 1 Pierre 4 v.5).

Il attend la volonté de son Père. Tout ne dépend que de cela.

Il nous est dit, et nous le savons, que Christ va venir, et qu’Il vient bientôt ; nous l’attendons.

Toutefois au milieu de cette scène d’un monde condamné, avec le Seigneur sur le point de venir y exécuter le jugement, il y a cette chose étrange : bien des âmes qui sont passées à la vie éternelle, par la foi en Christ, et qui le savent — ou qui du moins devraient le savoir. Ils appartiennent donc à Celui qui va juger, et non pas à la scène qui va être jugée.

Quel est l’effet de tout cela ?

En esprit ils ont abandonné les circonstances où les hommes s’efforcent de maintenir une belle apparence ; ils se sont repentis envers Dieu ; ils se sont inclinés devant le Sauveur, le Seigneur Jésus, et ils ont trouvé en Lui la vie éternelle et la paix.

Tout est réglé entre leur âme et Dieu.

Avec Christ, la lumière, la vérité et la vie, la belle apparence a disparu.

Le travail de l’ennemi

Et tandis que cette grande œuvre se poursuit, une grande partie du monde cherche à être aussi religieux qu’il peut, c’est-à-dire à réconcilier la religion avec le monde.

Et par l’effet de cette stratégie de l’ennemi et de leur propre manque de vigilance, de très nombreux enfants de Dieu descendent au niveau du monde, parce qu’il y a là de grands noms, parce qu’il y a là des apparences, et qu’on arrive même à citer la parole de Dieu pour montrer qu’il est bien de marcher là.

La manière habituelle de le faire est de prendre ce que Dieu dit à Israël, — le peuple de Dieu selon la chair, gouverné par la loi, — et on l’applique au peuple de Dieu d’aujourd’hui, à ceux qui sont appelés à marcher sous la grâce et sous Christ seulement, qui ont le Saint Esprit pour marcher par l’Esprit et ne rien céder à ce qui est de la chair.

Le mélange de ces deux choses séduit les chrétiens et les entraîne dans ce qui n’est, après tout, que la religion de la chair.

Ils pensent qu’un système terrestre de formes religieuses doit être bon maintenant, parce qu’il avait l’approbation de Dieu dans l’Ancien Testament. Ils voient que Dieu reconnaissait autrefois « un sanctuaire terrestre » (Hébreux 9 v.1), et ils en tirent argument pour tous les temps et tous les lieux.

Et c’est ainsi qu’ils se trouvent entraînés dans la « belle apparence dans la chair », et d’autant plus aisément qu’elle est habituellement accompagnée de l’absence de persécution, et même des éloges du monde.

Les gens sentent bien que vous ne pouvez élever le monde à marcher avec vous au-dessus de son propre niveau de vue et de logique. Mais dès l’instant où vous vous abaissez au niveau du monde, vous quittez le terrain chrétien.

Il faut une nouvelle nature. La foi est indispensable. Le monde n’a rien de cela. Vous devez descendre dans le chemin du monde, si vous voulez agir de concert avec le monde. Et cela ne fait pas que le monde devient chrétien, mais cela fait que les chrétiens deviennent mondains.

Tel est le seul résultat de la tentative d’associer les chrétiens avec les non chrétiens dans le service et le culte de Dieu.

Écoutez la sentence solennelle :

« Tous ceux qui veulent avoir une belle apparence dans la chair, ceux-là vous contraignent à être circoncis, seulement afin qu’ils ne soient pas persécutés à cause de la croix de Christ. » (Galates 6 v.12)

Ils veulent que vous vous soumettiez à ces formes religieuses.

La raison en est qu’ils craignent de souffrir pour Christ.

La croix est la fin de l’ancien monde, où la chair était reconnue, et l’introduction du nouvel état de choses plus rien n’a de valeur aux yeux de Dieu, sinon ce qui est du Saint Esprit.

L’apôtre fait voir qu’après tout, l’égoïsme est au fond de ce désir des formes religieuses.

Quand on marche avec le monde, la conscience n’est jamais tranquille. Rien ne plaît tant au monde que d’amener de vrais chrétiens à marcher avec lui.

Combien un tel succès de Satan est humiliant !

Dieu a appelé les chrétiens hors du monde en vue de manifester un peuple heureux en Christ, même s’ils n’ont que de la tribulation dans le monde.

Je ne parle pas ici des épreuves ordinaires, journalières.

Le chrétien devient la cible du mépris

Si les saints agissent follement et en souffrent comme les autres, ils ont leur part des résultats de leur propre folie. Mais certaines épreuves tombent sur le chrétien parce qu’il est chrétien : le mépris, le rejet, la médisance, la calomnie, — tout cela parce qu’il marche avec Dieu, et qu’il a pris le parti de Dieu contre le monde.

C’est aussi parce qu’il a part à la croix de Christ et qu’il attend Sa gloire, refusant par conséquent non seulement les choses mauvaises du monde, mais aussi ses meilleures.

Voilà ce qui excite tant la colère du monde.

Ils peuvent bien parler des fautes des chrétiens ; mais si les mêmes fautes étaient commises par le monde, combien on les oublierait vite et facilement !

Mais quand un chrétien est en cause, il y a ce qui leur fait sentir que, malgré la faiblesse et la folie de la personne, il y a quelque chose au-dessus du monde ; or c’est cela qui, en réalité, les met mal à l’aise.

Si les chrétiens dont il s’agit dans ce passage avaient seulement voulu consentir à être circoncis ! Mais n’importe qui peut être circoncis, même un inconverti.

Prenez seulement un engagement de tempérance avec un homme du monde ; il sera content, parce que vous descendez à un niveau qu’il peut occuper autant que vous.

La vie en Christ versus le principe de loi !

Le chrétien a Christ pour vie et pour objet

Ainsi je ne me mêle pas aux efforts du monde cherchant à réformer le monde ; mais j’ai beaucoup à dire sur le péché et la honte des chrétiens qui s’associent au monde dans ses efforts pour arrêter une plaie par le moyen de promesses et de vœux faits par les hommes.

C’est un terrain absolument faux et contraire à l’évangile, dont le point de départ est la corruption totale de la nature de l’homme.

Dès l’instant où vous travaillez à améliorer cette nature, — ce que l’homme du monde peut faire tout autant (il peut signer l’engagement de tempérance aussi bien que vous), — il est clair que vous vous êtes mis sur un terrain d’abandon de Christ comme la seule arme du chrétien, ayant une trempe divine, utilisable contre l’homme dans la chair ; c’est, pour ainsi dire, un retour à l’arc et aux flèches de la contrainte morale.

En vérité, je suis obligé de considérer cela comme inférieur même à la circoncision qui, au moins, était le type d’une vérité très béniel’entier dépouillement de la chair.

Mais quand Christ mourut, toutes ce qui n’avait été que des types, et qui avait entièrement manqué en tant que remède efficace, a été enseveli dans Son sépulcre. Maintenant Il est ressuscité et il y a une vie nouvelle en résurrection, qui n’a rien à dire à l’ancienne vie, sinon pour la mortifier.

La réalité de la vie a été manifestée, et c’est avec elle que le chrétien a à faire maintenant.

Christ est devenu sa vie et son objet.

C’est le grand but du diable d’amener les chrétiens à ajouter un autre nom à celui de Christ marqué sur les enfants de Dieu : peu importe lequel, que soit la circoncision comme type de bénédiction spirituelle, ou que ce soit aujourd’hui de simples restrictions morales naturelles ; de toute manière c’est se tromper quant à l’objet pour lequel Dieu nous a appelés hors de ce monde. Le chrétien est en dehors de ce domaine, et il est appelé à occuper une place caractérisée par la grâce.

La place du magistrat n’est pas une place de grâce, mais de gouvernement, qui requiert le châtiment du mal. Ce n’est pas la grâce. La grâce n’est pas la loi ; mais, si quelqu’un te frappe sur une joue, présente-lui l’autre (Mattieu 5 v.39). Ce serait la fin de toute justice, si les magistrats essayaient d’agir ainsi !

Mais tandis que le chrétien n’a rien à faire en dehors du domaine de la grâce, il est tenu de respecter le gouvernement, et de ne jamais parler en rabaissant les dignités de ce monde.

Mieux il connaît ses propres privilèges, plus il est à même de maintenir l’honneur du magistrat. Il le reconnaît d’autant plus, qu’il ne convoite pas lui-même cet honneur.

Il a lui-même une bien meilleure place ; s’il connaît le secret de la joie et de la liberté dans ce monde, qu’il reconnaisse en même temps les autorités qui sont au-dessus de lui, et ordonnées par Dieu pour régir la terre.

Faisant partie d’un même cercle humain, des personnes sont bien capables de développer plus ou moins de rivalité ; car les hommes préfèrent gouverner les autres que d’être gouvernés eux-mêmes !

Mais quand une âme est entièrement délivrée du monde, elle peut d’autant plus volontiers reconnaître ce qui est de Dieu ici-bas, et voir la sagesse de l’ordre qu’Il y a établi.

C’est sur ce fondement-là que le Saint Esprit insiste toujours pour que le chrétien obéisse aux lois, et qu’il rende l’honneur au roi ou autres gouvernants auquel il peut se trouver assujetti.

Ceux qui prônent la loi, ne la respectent pas !

« Car ceux-là qui sont circoncis, eux-mêmes ne gardent pas la loi ; mais ils veulent que vous soyez circoncis, afin de se glorifier dans votre chair. » (Galates 6 v.13)

L’apôtre montre ensuite, qu’après tout, les zélateurs de la circoncision ne gardaient pas la loi. Ils ne l’observaient qu’en partie, avec une bonne mesure d’inconséquence, malgré des sentiments ardents à l’encontre des défenseurs de la liberté chrétienne. C’est toujours le cas.

Ceux qui insistent sur la perpétuité du sabbat, comment le gardent-ils ?

Déjà ils ne prennent jamais garde au vrai jour ; mais supposant que le jour du Seigneur serait réellement le même que le sabbat, l’observent-ils selon la loi ? Pas du tout.

Ils vous diront que le christianisme, outre qu’il a changé le jour, a modifié la façon de l’observer, que l’Évangile tempère la sévérité de la loi de Dieu, etc.

Si cela n’est pas annuler la loi par incrédulité, qu’est-ce qui le sera ?

Je renie leurs actes, leurs doctrines et leurs conclusions.

La loi garde la valeur qui lui est propre

Le christianisme, bien loin d’atténuer la loi, ou de réduire ses sanctions, c’est lui seul qui donne à la loi sa pleine valeur :

« Annulons-nous donc la loi par la foi ? Qu’ainsi n’advienne ! au contraire, nous établissons la loi. » (Romains 3 v.31)

La doctrine de la foi, au lieu d’affaiblir la force obligatoire de la loi, l’illustre et la maintient au plus haut degré.

Mais l’établissement de la loi dont parle l’apôtre, n’a absolument aucun rapport avec la question d’une règle à suivre pour la marche du chrétien.

Le chapitre 3 des l’épître aux Romains traite de la ruine de l’homme et de la justice de Dieu, non pas de pratique !

L’apôtre y démontre que la foi maintient l’autorité de la loi dans la croix de Christ, laquelle reconnaît la juste et totale condamnation des hommes, et cette croix est la base d’une justice divine qui justifie, une justice qui est révélée au croyant et devient sa portion.

La malédiction de la loi est tombée sur Christ, et cette loi a ainsi été magnifiée au plus haut degré, sa pleine sentence ayant été complètement épuisée sur la tête du Fils de Dieu.

Ainsi, que vous considériez Dieu, ou l’homme, ou le Sauveur, la foi établit la loi, comme rien d’autre n’aurait pu le faire.

Quant au jour du Seigneur, loin de s’identifier au sabbat, c’est le premier jour de la semaine et non le septième, et il repose sur des fondement entièrement différents.

Si vous testez ces hommes soi-disant docteurs de la loi, on voit bientôt leur zèle s’effondrer dans la pratique.

Il est facile de démontrer qu’ils ont introduit des changements et des modifications pour s’adapter aux temps, aux lieux, aux climats et aux gens, c’est-à-dire pour leur propre convenance dans les choses de Dieu.

Cette théorie d’adoucissement de la loi, et d’une loi flexible, ne peut absolument pas résister à un examen sérieux.

D’un autre côté, ceux qui maintiennent que le jour du Seigneur est une chose toute nouvelle, ne se rattachant ni à la création, ni à la loi, ne rencontrent aucune difficulté, parce qu’ils voient que le même Dieu, qui, à l’origine, a sanctifié le sabbat et a donné la loi à Israël, a trouvé bon d’attacher un honneur spécial au premier jour de la semaine, en souvenir de la rédemption accomplie dans la mort et la résurrection de Christ.

Mais ils voient ce jour du Seigneur comme ayant son propre caractère, bien distinct du sabbat.

Le jour du Seigneur ne demande pas un simple repos qu’on peut partager avec son bœuf ou son âne ; et le repos du corps est si loin d’être l’honneur principal qui lui est propre, que, me semble-t-il, si un chrétien pouvait en ce jour-là marcher vingt fois le chemin d’un sabbat pour accomplir un service spécial pour le Seigneur, il aurait non seulement la liberté de le faire, mais ce serait très agréable au Seigneur.

Chacun de ces jours est distingué des autres jours par l’autorité divine ; mais sous tous les autres rapports, ils diffèrent entre eux autant que la loi diffère de la grâce, ou que la vieille création diffère de la nouvelle.

Les caractères d’un système religieux ayant ses règles

Comme c’est le cas de ceux qui ne garde pas eux-mêmes la loi et veulent vous l’imposer afin de se glorifier, cela reste tout à fait vrai aujourd’hui.

La vérité n’est pas la pierre de touche dans le monde religieux, ni Christ lui-même, ni Son service.

Si vous refusez leur parti ou leurs idoles, attendez-vous à l’opprobre, à la calomnie, au mépris et à la haine.

Cédez à leur système judaïsant, et vous pouvez retenir impunément des doctrines blasphématoires, — sans réaction de leur part.

Touchez à leur abus de la loi, et ils s’écrieront : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l’a mis » (Jean 20 v.13).

La loi est leur seigneur plus que Christ.

Je fais allusion ici à un fait littéralement existant dans l’organe le plus populaire du milieu qu’on dit évangélique, mais à vrai dire, le parti légaliste de notre temps.

Remarque :

C’est le piège qui guette les croyants issus qui ont été privilégiés plus que d’autres, et qui à la longue ont transformé ce que produit la vie divine, en règles à suivre, en procédures à suivre ! Les germes se manifestent par l’absence totale de réactions devant de faux enseignements, des inversions flagrantes de causes avec les effets, mais réagissent de façon virulente dès que quelqu’un souligne cette inversion, ou toute autre forme de déviation. Celui qui le fait en vue du bien est traité d’orgueilleux, de manque d’amour, etc. … 

La relation :  croix – chrétien – monde !

L’apôtre souligne une vérité fondamentale :

« Mais qu’il ne m’arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au monde. » (Galates 6 v.14)

Les Galates se glorifiaient dans ce qui exaltait la nature humaine, parce que de cette manière, ils pouvaient amener le monde et ses multitudes à s’unir avec eux.

La croix : le pivot central !

Un rappel de choses importantes déjà soulignées en rapport avec la croix !

La croix délivre de la loi !

Au ch. 3, la croix de Christ est envisagée comme la délivrance de la loi, parce que Christ y a été fait malédiction pour nous. Si un homme croit en Christ, et le reconnaît comme Fils de Dieu, allez-vous nier qu’il a la vie éternelle ? Mais à moins qu’un tel homme ne reçoive la doctrine de la croix d’une manière intelligente, et ne l’applique à sa position, il est encore plus ou moins sous la loi, et ne comprend pas qu’il est complètement retiré de l’ancien état de choses et placé sur un nouveau terrain.

A la croix la chair a trouvé la fin de sa puissance

Au ch. 5, l’apôtre applique la doctrine de la croix à la chair, et montre que «ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises». Je trouve ici que j’ai le droit de considérer que j’en ai fini avec ma chair devant Dieu, et pareillement avec la loi.

La croix met un terme à l’influence du monde

Maintenant, au ch. 6, intervient la troisième chose, le monde. Il y a une gradation régulière.

La gradation dans la perception de l’œuvre de la croix

La croix délivre de la loi !

D’abord c’est l’affranchissement de la loi, qui est susceptible d’affecter la conscience d’une personne pieuse.

A la croix la chair a trouvé la fin de sa puissance

Puis, quand l’homme est affranchi de cette anxiété, vient la question de la chair avec ses passions et ses convoitises.

Mais il lui est dit que tout cela a été jugé à la croix de Christ.

C’est pourquoi, je suis en droit, comme une question de foi et non de simple sentiment, de savoir que :

« ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises. » (Galates 5 v.24)

Cela fait partie de la consolation que Dieu me donne.

L’apôtre ne dit pas qu’ils la crucifient, comme si c’était un processus qui se poursuit ; mais c’est une chose faite quand on reçoit Christ crucifié.

Aux yeux de Dieu, et maintenant aussi pour la foi, leur nature a été clouée au bois et c’en est fait d’elle devant Dieu.

Ils ont maintenant une nouvelle nature, comme dit Paul :

« Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi » (Galates 2 v.20)

Bien sûr, la vieille nature que nous avons existe toujours ; mais pour la foi, Dieu en a déjà fini avec elle à la croix de Christ ; en sorte que l’affaire du chrétien est de s’occuper non pas simplement de restrictions, mais de Christ.

Par l’énergie de l’Esprit, cela remplit l’âme de tout ce qui est bon, l’entraîne dans ce qui est aimable ; en bref, c’est la vraie puissance de sainteté chrétienne.

Si un homme est occupé de ce qui est bon, il haïra sa chair ; mais ce n’est que l’occupation de Christ, qui donne puissance à l’âme pour appliquer à la chair la sentence de Dieu.

La croix met un terme à l’influence du monde

Maintenant vient la troisième et dernière chose dans l’expérience chrétienne.

On arrive à trouver des hommes qui savent un peu ce que c’est que d’être mort à la loi et à la chair, mais qui croient encore que c’est le devoir du chrétien dans ce monde, de servir Dieu dans ses contraintes.

Mais comment Dieu veut-il qu’on Le serve maintenant ?

Jamais par quelque chose qui contredirait la croix de Christ.

Le service du chrétien doit être fondé sur la croix ; or qu’est-ce que la croix déclare au sujet du monde ? Qu’il est maintenant en guerre ouverte avec Dieu.

Depuis la croix de Christ, Dieu n’a jamais eu aucune alliance avec le monde.

Avant la croix le monde était toléré : il n’y avait pas de mal pour Joseph à être gouverneur en Égypte, ni pour Daniel à être assis à la porte du roi de Babylone. Mais c’est pure ignorance de raisonner à partir de ce qui était alors toléré, pour en déduire ce qui est agréable à Dieu maintenant que la croix de son Fils est intervenue.

Dieu n’ignore pas la croix, si les chrétiens l’ignorent.

Cette même croix de Christ, qui est mon salut, ma délivrance de la loi et de la chair, me montre que je n’ai aucune part avec ce monde, sinon comme un étranger béni qui le traverse.

Nous pouvons avoir des occupations toute à fait convenables, mais ce n’est pas du tout ce qu’on peut appeler une chose du monde.

Le Seigneur a vécu ici-bas, Il est mort ici-bas, Il est ressuscité ici-bas, Il a mangé et bu dans ce monde ; mais Il n’a jamais été de ce monde : il en est et doit en être de même du chrétien.

Notre Seigneur ne constituait pas une partie ou un morceau de ce monde susceptible d’en perturber le cours en y faisant son apparition ou en le quittant. Son absence ne se serait pas fait sentir dans le monde.

Mais dès l’instant où un chrétien devient partie intégrante de la force motrice qui actionne les rouages du monde, tout est de travers quant à sa fidélité à Christ.

Un chrétien devrait être un moyen permanent de bénédiction dans ce monde.

Mais comment, et sous quel caractère ?

En rendant témoignage à Christ, à son Sauveur ; et en faisant comme Christ, qui n’a jamais cherché Son intérêt particulier — qui faisait toujours le bien, mais selon la volonté de son Père — qui agissait toujours pour des motifs qui n’étaient pas de ce monde, mais d’en haut !

Il ne s’associait jamais aux plans des hommes pour améliorer l’homme, — mais qui réalisait que le monde était ennemi de Dieu, et que pourtant, l’amour de Dieu L’avait envoyé dans ce monde pour leur faire du bien :

Tel était Christ, et tel devrait être le chrétien.

L’affaire du chrétien, c’est d’être la lettre de Christ.

Ainsi donc, le fil directeur et le test quant à tout ce qui se présente devant le chrétien devrait être ceci : faire ceci ou cela, est-ce agir comme une lettre de Christ ?

Mais pour savoir ce qui convient à une lettre de Christ, il faut rechercher Ses voies dans les paroles du Saint Esprit.

Il y a toujours de la lumière dans l’Écriture pour montrer d’une part Sa pensée pour le moment présent, et d’autre part ce qui n’a plus cours aujourd’hui en tant que lié à la loi et au monde et à Israël, — c’est-à-dire aux anciens témoins de Dieu dans le monde.

Or le témoin de Christ aujourd’hui, c’est le chrétien, et il n’est pas du monde, quoiqu’il soit dans le monde (Jean 17 v.14-16).

C’est là le grand moyen pour éprouver nos voies, et peser dans quelle mesure nous nous glorifions dans la croix.

Car le chrétien et le monde reposent sur des principes diamétralement opposés.

La croix de Christ est ce qui tout d’abord crucifie le chrétien au monde, le place entièrement en dehors du monde, comme quelqu’un sauvé du monde ; mais le monde lui est aussi crucifié.

Vous voyez là le monde avec toute sa culpabilité qui n’est pas ôtée, ignorant le Père malgré la venue du Fils.

Il ne peut donc y avoir aucun terrain commun entre le chrétien et le monde, pas plus qu’on ne le pourrait entre deux pays en guerre ouverte. Ceci étant, cela ne montre-t-il pas combien peu les enfants de Dieu réalisent leur position chrétienne, comme définie par la croix de Christ ?

On prêche plus ou moins la paix faite par le sang de la croix ; mais quant à la puissance morale de la croix et quant à sa portée sur la loi, la chair et le monde, il n’y en a guère plus qu’un atome, sinon comme motif.

La conséquence est que de tels chrétiens peuvent, en bonne conscience, parler de la croix, et en même temps maintenir encore ce que Dieu a déjà jugé et mis de côté pour toujours.

Ainsi l’importance de la pleine délivrance du chrétien est inconnue, autant que les vérités fondamentales qui devraient être comprises par les jeunes enfants.

Car l’épître aux Galates ne s’occupe pas de la partie la plus élevée de la vérité chrétienne, mais plutôt des fondements indispensables du christianisme.

La nouvelle création

Qu’est-ce que la nouvelle création

« ni la circoncision, ni l’incirconcision ne sont rien, mais une nouvelle création. » (Galates 6 v.15)

Il ne suffisait pas de parler simplement d’être crucifié au monde. Il y a plus que cela en Christ, car dans le Christ Jésus il n’est plus question de circoncision, d’incirconcision, tout cela n’est rien, mais en Christ le chrétien en une nouvelle création !

Les gens peuvent se vanter de leurs formes, ou de ne pas avoir de formes ; mais de toute manière, tout cela ne vaut rien si l’on n’a pas reçu de Dieu une bénédiction positive et réelle, et si l’on n’a pas part à la croix de Christ et à la nouvelle création.

Comme chrétien, j’appartiens à un système déjà établi en Christ, dans la présence de Dieu.

Je sais ce qu’est ma nouvelle nature quand je pense à Christ.

Je Le vois ressuscité d’entre les morts et dans la gloire, les délices parfaites de Dieu et de Son entourage.

Un jour, c’est là que seront tous les chrétiens, et c’est la part qu’ils ont déjà maintenant en substance, le Saint Esprit Lui-même étant les arrhes de la gloire. Car il ne s’agit pas seulement de ce dans quoi ils brilleront, mais ils ont la bénédiction avant que celle-ci soit manifestée.

Le chrétien est la nouvelle création dans la perfection en Christ. « Celui qui a le Fils a la vie » (1 Jean 5 v.12). Elle est appelée ici la « nouvelle création » ; la raison en est qu’elle n’est pas seulement envisagée comme une vie trouvée, mais elle est mise en contraste avec l’ancienne vie qui avait à faire avec le monde.

Ceci implique non seulement la personne de Christ, mais Son œuvre.

La grande œuvre de la rédemption est accomplie ; la loi de Dieu a eu son libre cours, et la justice est établie ; la voix de la condamnation ne doit plus jamais être entendue en vertu de la croix du Juste, qui a souffert pour nous.

Mais Il est ensuite ressuscité d’entre les morts, et Il est entré dans une existence nouvelle et bénie comme homme ressuscité devant Dieu.

Telle est la nature qu’Il nous communique :

« À moins que le grain de blé tombant en terre, ne meure, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. » (Jean 12 v.24)

Autrement dit, étant mort et ressuscité, Il communique cette vie même qui était en Lui.

En parlant de ses brebis, il dit :

« … je suis venu afin qu’elles aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance. » (Jean 10 v.10)

La vie «en abondance», c’est cette «nouvelle création», ou la vie en résurrection.

La règle de la nouvelle création

N.B. : On comprendra immédiatement qu’il n’est pas question d’une règle dans le sens d’une « recette à suivre », mais bien comment la nouvelle création se manifeste dans la vie pratique.

« Et à l’égard de tous ceux qui marcheront selon cette règle, paix et miséricorde sur eux et sur l’Israël de Dieu ! » (Galates 6 v.16)

Dans la première expression, « tous ceux qui marcheront selon cette règle », l’apôtre envisage spécialement, les croyants d’entre les Gentils, comme les Galates.

« Cette règle », c’est la règle de la nouvelle création Christ lui-même.

Il ajoute :

« … paix et miséricorde sur eux et sur l’Israël de Dieu ! » (Galates 6 v.16)

La seule partie d’Israël qui soit reconnue se compose des Juifs réellement croyants.

L’expression « l’Israël de Dieu », semble être employée ici comme une phrase générale pour désigner, non pas tous les saints, mais les croyants en Israëlces Juifs qui avaient répudié leurs propres œuvres, et avaient trouvé refuge uniquement dans le Christ Jésus.

Il est parlé de deux classes de personnes, non pas d’une seulement. « Tous ceux qui marcheront selon cette règle » sont plutôt les croyants d’entre les Gentils ; et « l’Israël de Dieu » désigne les saints d’entre les Juifs, non pas l’Israël purement littéral, mais « l’Israël de Dieu » ; des Israélites certes, mais des Israélites que la grâce avait disposés à recevoir le Sauveur.

N.B. : La différence entre ces 2 classes de croyants se limite au chemin à parcourir pour entrer dans le domaine de la nouvelle création. Les uns n’ayant pas connu la loi mosaïque, les autres devaient en être affranchis.

L’apôtre clôt ce travail pénible d’écriture

« Désormais que personne ne vienne me troubler, car moi je porte en mon corps les marques du Seigneur Jésus.» (Galates 6 v.17)

La sagesse charnelle des Galates avait introduit de la confusion et toute espèce de mauvaises actions, la loi au lieu de l’amour, des contestations sur son ministère, etc.

Il avait été fouetté et mis en prison. Quelles marques d’indignité n’avait-il pas reçues ? Voilà où étaient « les marques du Seigneur Jésus » — non pas dans la circoncision.

Tout comme un esclave d’autrefois qui portait le nom de son maître marqué dans sa chair au fer chaud, ainsi Paul veut dire qu’il portait en son corps les marques du Seigneur Jésus.

Que d’autres portent ou cherchent ce qu’ils voudront, voilà les marques qui ont du prix pour moi.

C’étaient les souffrances endurées pour l’amour de Christ et de l’évangile (Marc 8 v.35 ; 10 v.29).

Rien de plus doux, ni de plus touchant, mais, en même temps, quelle condamnation intégrale de ces hommes qui s’élevaient eux-mêmes, prenant leurs aises, en face de quelqu’un dont toute la vie était de souffrir pour Christ !

Dans ce contexte, avec combien de grâce et de dignité, il termine sa lettre :

« Que la grâce de notre seigneur Jésus Christ soit avec votre esprit, frères ! Amen. » (Galates 6 v.18)

L’apôtre ne demande pas qu’ils sentent les tonnerres de cette loi sous laquelle ils désiraient se placer, mais «que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec leur esprit» !

L’apôtre montrait ainsi combien il ressentait profondément la position avantageuse que la grâce lui donnaitde quelle manière il pouvait répondre à toutes ces attaques dont il était l’objet — comment il pouvait appeler leur attention sur les cicatrices de sa glorieuse guerre, si eux, de leur côté, voulaient parler de leur circoncision, encore qu’il ne voulait se glorifier en rien, sinon en la croix de Christ.

Notre sagesse, c’est Christ, comme notre folie c’est nous-mêmes.

Que le Seigneur veuille donc nous accorder de mieux apprendre à connaître notre vraie sagesse, et de marcher en elle ; et, tout en tenant ferme la vérité, de désirer ardemment la bénédiction de ceux qui lui sont opposés, et de chercher la délivrance de toute âme autour de nous.

L’épître aux Galates porte un coup mortel tant au monde religieux, racine et branches, qu’à ce qui est un renouveau ou une continuation du même système que celui dénoncé si vigoureusement par l’apôtre Paul : celui-ci le démasque comme étant l’ennemi, non seulement des saints, mais de la croix de Christ.

 

à suivre …