Ce texte
reprend des extraits intégraux de l’étude de l’épître aux Galates de W. Kelly
Cette étude met en évidence une série de
principes chrétiens contenus dans l’épître adressée par l’apôtre Paul aux
assemblées de la Galatie.
Suite de : https://www.msgfacebook.beauport.eu/Messages/MSG_0225-07.html
Le texte intégral de
l’étude de W. Kelly peut se décharger depuis l’adresse :
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Certaines parties seront
résumées en vue de la compréhension, et seulement les parties contenant un
message particulier seront reprises. J’y ajouterai simplement une phrase
d’introduction et une explication lorsque cela s’avère nécessaire.
N.B. Dans le texte
lorsque « je » est utilisé, ce n’est pas moi qui parle, mais bien le
frère W. Kelly !
Contenu :
L’exercice de la discipline
à but éducatif
Qui sont à même de remplir
ce service ?
Comment estimer les autres
supérieurs à soi-même
Porter les charges les uns
des autres
Qu’est-ce que la loi du
Christ ?
La loi donnée à Moïse n’est
pas adressée au nouvel homme !
Voici ce qu’est cette
« loi du Christ »
Le principe moral de la vie
de Christ ici-bas
Le chrétien n’est pas sous
le principe légal
L’effet de la Parole de
Dieu sur l’âme
Le croyant ne vient pas en
jugement
Certains croyants ne
passeront pas par la mort
Contraste entre ceux qui
ont refusé Christ et le chrétien
Quelques mots sur le sens
du terme « jugement »
La prise indignement de la
cène
C’est le Seigneur Jésus qui
est le Juge !
Tous devront rendre des
comptes à Dieu !
Personne n’a à rendre des
comptes pour autrui
Le croyant rendra des
comptes mais sans venir en jugement !
Le croyant a aussi affaire
avec le gouvernement de Dieu !
Le privilège et le devoir
de ceux qui sont enseignés
Nous moissonnons ce que
nous avons semé !
Une vraie foi ne se
dissocie pas d’une réelle sainteté pratique
Ne pas se lasser dans le
chemin de la foi !
L’inspiration de la Parole
dans son entièreté !
La différence entre la
révélation et l’inspiration
Peut-on interrompre un
frère pour exprimer une pensée ?
L’importance de la portée
de l’épître
Pourquoi une
« longue » lettre et écrite de la main de Paul ?
Pourquoi cette apparente
froideur ?
Le cas de la 1ère
épître de Jean
Les conséquences du mélange
de la loi avec Christ !
Les effets d’une belle
apparence dans la chair
Le témoignage que les
chrétiens devraient rendre
Le chrétien devient la
cible du mépris
La vie en Christ versus le
principe de loi !
Le chrétien a Christ pour
vie et pour objet
Ceux qui prônent la loi, ne
la respectent pas !
La loi garde la valeur qui
lui est propre
Les caractères d’un système
religieux ayant ses règles
La relation : croix – chrétien – monde !
A la croix la chair a
trouvé la fin de sa puissance
La croix met un terme à
l’influence du monde
La gradation dans la
perception de l’œuvre de la croix.
A la croix la chair a
trouvé la fin de sa puissance
La croix met un terme à
l’influence du monde
Qu’est-ce que la nouvelle
création
La règle de la nouvelle
création
L’apôtre clôt ce travail
pénible d’écriture
Nous avons vu au
chapitre précédent, d’une part les œuvres de la chair, et d’autre part les
fruits de l’Esprit, avec l’injonction très solennelle aux enfants de
Dieu que, s’ils vivent par l’Esprit (ce qui est
nécessairement le cas, s’ils sont enfants de Dieu), ils doivent aussi
marcher par l’Esprit.
Il
est vain de parler de ses privilèges, si l’on est indifférent à sa marche
pratique.
Nous
ne pouvons avoir la vie par le Saint Esprit, sans être en même temps tenus
par les déclarations les plus solennelles, selon lesquelles le Saint Esprit doit aussi être la grande force directrice de notre marche.
L’action n’est que l’expression extérieure
du principe intérieur.
Dans l’absolu, Dieu seul peut savoir s’il y a la vie :
pour les hommes, c’est la marche
qui est manifestée devant eux.
Après avoir exhorté à se
garder de vaine gloire, sous quelque forme que ce soit (provocation ou
envie) l’apôtre aborde un nouveau domaine.
« Frères, quand même un homme s’est
laissé surprendre par quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez
un tel homme dans un esprit de douceur, prenant garde à toi-même, de
peur que toi aussi tu ne sois tenté ». (Galates 6 v.1)
Supposons quelqu’un qui
s’égare complètement, et soit positivement surpris dans un mal évident ; que
faire alors ?
Malgré
cela le Saint Esprit souligne, que ceux qui sont spirituels doivent redresser « un tel homme dans un esprit de
douceur ».
Voilà
une expression bien importante en effet !
Nous apprenons d’abord quels sont ceux le plus à même pour
faire face au besoin dans un cas de chute par manque de vigilance et
de dépendance de Dieu.
C’est
l’obligation de tous sur un plan général ; mais quels sont ceux que
le Saint Esprit presse d’agir comme il convient à l’égard d’un tel cas ? «
Vous qui êtes spirituels ».
Celui
qui est né de Dieu n’est pas nécessairement spirituel.
Vivre par l’Esprit est une chose
très différente que d’être spirituel.
Une
personne spirituelle non seulement vit par l’Esprit, mais marche par l’Esprit.
Naturellement,
il est sujet aux mêmes infirmités que les autres hommes, et il
peut manifester à l’occasion ce qui est de la nature ; mais par la grâce de Dieu,
globalement et de manière évidente, il a appris à juger le moi, à
ne pas l’épargner, à discerner surtout en lui-même tout éloignement du
Seigneur, et à le confesser franchement et humblement
devant Dieu.
Une conséquence de ce jugement habituel de soi-même, est
une douceur beaucoup plus grande quand on s’occupe
du péché chez les autres.
De tels chrétiens peuvent avoir un discernement
aigu, mais
lorsqu’il s’agit de ce qui est réel et très grave — quelque chose allant
jusqu’à amener beaucoup à cesser de s’en occuper, comme un cas sans espoir et
les conduisant à penser que la personne pourrait même ne pas être chrétienne du
tout — ces
chrétiens,
parce qu’ils connaissent mieux la subtilité de la chair aussi
bien que la
grâce de Dieu,
sont capables de compter sur Sa bonté ; ce sont bien
là les
personnes propres à s’occuper du mal et de la restauration d’une telle âme.
Dans les cas qui requièrent un traitement avec grâce, vous trouverez
donc toujours que c’est à ceux qui sont spirituels d’agir, non pas à ceux qui
bronchent facilement, ou qui ont tendance à être indulgents pour la chair et à
s’éloigner du Seigneur.
Certains
estimeraient que ce sont plutôt ces derniers qui agiraient probablement avec
compassion à l’égard de ceux qui bronchent ; au contraire, ceux qui sont
appelés à cette tâche sont ceux qui marchent soigneusement,
dans le
jugement de soi-même en règle générale, et qui sont ainsi gardés de fauter parce qu’ils ont l’habitude
de s’appuyer sur un Seigneur fidèle.
La puissance qui les préserve de
s’égarer, est justement ce qui leur donne de comprendre
la grâce de Dieu et de s’en servir au profit des autres.
C’est donc à ceux-là qu’il est dit de
redresser « un tel homme dans un esprit de douceur ».
L’apôtre ajoute encore :
« Prenant garde à toi-même, de peur que toi aussi
tu ne sois tenté ». (Galates 6 v.1)
C’est justement ce que l’homme spirituel aura
présent à l’esprit. Il a le profond
sentiment de sa propre faiblesse, et est donc
le plus prompt à estimer les autres supérieurs à lui-même.
Comment cela se fait-il ?
Il ne s’agit pas naturellement, pour
celui qui a fait des progrès dans les voies de Dieu, d’estimer la
connaissance d’un jeune enfant comme supérieure à la sienne.
Dans l’Église, il existe
bien d’un côté ceux qui sont peu estimés (1 Corinthiens 6 v.4), et de l’autre, des hommes ayant un jugement
éprouvé et spirituel. Mais nous n’avons pas à supposer que tous sont également sages, forts et
honorables. Ce ne serait pas de la foi, mais du fanatisme, quelque
chose de contraire à toute pensée juste.
Dans quel sens donc devons-nous
estimer les autres supérieurs à nous-mêmes ?
« … que vous ayez une même pensée, ayant
un même amour, étant d’un même sentiment, pensant à une seule et même
chose. Que rien ne se fasse par esprit de parti, ou par vaine gloire ; mais
que, dans l’humilité, l’un
estime l’autre supérieur à lui-même, chacun ne regardant pas à
ce qui est à lui, mais chacun aussi à ce qui est aux autres. » (Philippiens 2 v.2-4)
Un
croyant tant soit peu spirituel, quand il pense à lui-même, ressent combien
il est loin de ce que Christ était ; il lui est habituel d’avoir
devant lui combien il manque grandement, même dans les aspects de
son chemin qu’il désire sous le regard de Dieu. Mais quand il considère son
frère, même le plus faible possible, et qu’il le voit comme
un bien-aimé de Christ, pleinement accepté par
les tendres affections du Père, et objet de celles-ci, cela
fait jaillir à la fois l’amour et l’aversion de soi-même.
Si donc la grâce est à l’oeuvre,
ce qui monte immédiatement au cœur, c’est ce qui est
semblable à Christ dans un autre saint, et ce qui
ne ressemble pas à Christ en soi-même.
Il
ne s’agit pas de faire des efforts pour entretenir des sentiments
élevés à l’égard de son prochain, ni de les voir comme ils ne sont pas,
mais de croire
réellement ce qui est vrai d’eux, et parallèlement, d’avoir
des sentiments justes à l’égard de nous-mêmes.
Si l’on pense à ce
qu’est un saint en Christ et pour Christ, et à ce qu’il
sera par le moyen de Christ, alors le cœur saisit la
merveille de Son amour, et combien le Seigneur fait grand cas de ce saint ;
mais quand
l’œil est tourné vers soi-même, ce qui revient en mémoire avec
humiliation, c’est toute l’indignité de nos voies et de nos
sentiments et de nos carences.
C’est aussi ce qui vient
dans nos pensées lorsqu’on prend garde à soi-même, de peur d’être
soi-même aussi tenté, avec cette différence, qu’il ne s’agit pas tant de
considérer ce que nous avons été, mais plutôt ce que nous avons à
craindre et contre quoi nous avons à veiller.
L’apôtre ensuite les exhorte à porter :
« … les charges les uns des
autres … » (Galates 6 v.2)
Beaucoup de choses pèsent sur les enfants de Dieu : des difficultés, des
épreuves, des sujets de tristesse, des choses qui ont la forme d’infirmités,
des circonstances de nature variée et pénible. Or si nous désirons montrer que les saints ont de la
valeur pour nous, il ne faut pas manquer les occasions :
« Portez les charges les uns des autres, et ainsi
accomplissez la loi du Christ … » (Galates 6 v.2)
Abaissez-vous et chargez-vous de ce qui fait gémir
votre frère. Les
dix commandements peuvent ne pas l’exiger, mais vous accomplirez ainsi la
loi du Christ.
C’est là la
loi pour les chrétiens.
Il ne s’agit pas de la loi de Moïse, bien
qu’elle soit la loi de Dieu et qu’elle soit toujours la mesure selon
laquelle Dieu agit à l’égard de l’homme naturel !
Notons que Dieu s’occupe ici de ceux
qui vivent par l’Esprit, tandis qu’à Sinaï
(*) la loi n’a pas été donnée à l’homme
spirituel,
mais à un peuple charnel, savoir à Israël.
(*) Pour rappel, c’est sur le mont Sinaï que la loi
a été donnée à Moïse (Exode 19 & 20)
La loi s’occupe de l’homme naturel,
et par conséquent de ce qui est mauvais en lui. Peut-on
dire au nouvel homme : « Tu ne tueras pas » ;
« Tu ne déroberas pas » ?
Le nouvel homme
convoite-t-il jamais, ou commet-il adultère ?
L’idée d’une telle question prouve
que toute la théorie est fausse.
La loi des dix commandements n’a
jamais été adressée, en aucune façon, au nouvel homme. Le nouvel homme peut en faire
usage ; mais c’est tout à fait différent de s’en charger
comme exprimant sa propre responsabilité devant Dieu.
Si nous sommes
des saints, nous n’agissons pas pour avoir la vie, mais nous vivons pour faire la volonté de notre Seigneur, sans que
pèse sur nous aucune pensée comme la mort ou la
malédiction.
À vous qui insistez pour qu’il y ait une règle légale, je
vous demande : qu’est-ce
que cette « loi du Christ » ?
Christ a toujours été occupé des
autres. Il
n’a jamais fait sa propre volonté, dans aucun acte de sa vie. Voilà
précisément ce qu’est être saint en amour (Éphésiens 1 v.4), ce que Christ a été : obéissant
et vrai dans l’amour (Éphésiens 4 v.15), c’est ce qui a caractérisé toute
Son existence ici-bas.
Si nous accomplissons tous nos devoirs simplement parce
que nous pensons que cela est juste : ce serait toujours mauvais ! Car comme chrétien, j’aurais
manqué pour la simple raison que faire simplement son devoir parce que c’est son devoir
ne place pas l’âme dans la proximité avec Dieu dans une attitude
d’obéissance,
mais peut bien, au
contraire, n’être qu’orgueil et satisfaction de soi-même, et hommage
rendu à l’idole la
plus cachée du cœur.
Faire ce que je juge être bien, peut
donc ne pas valoir mieux qu’une rébellion
subtile contre Dieu.
Je n’ai aucun
droit de choisir mon propre chemin.
Je suis dans l’obéissance, si
je prends la place de créature devant Lui, et
plus encore, si je suis son enfant et que
je me reconnaisse tel.
La
question est donc : Quelle est la volonté de mon Père ?
De quelle manière infiniment belle notre Seigneur l’a
manifesté, avant même d’entrer dans la partie publique de son
ministère !
Il avait toujours la conscience de Sa propre relation, et cela dans le sens le plus élevé :
« Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon
Père ? » (Luc 2 v.49).
Il en fut ainsi dans toutes les situations. Considérez-le
plus tard dans Son ministère. Même dans une chose qui en appelait si fort à ses
affections comme homme, quand Lazare se mourait, pourquoi demeura-t-il
encore deux jours au lieu où il était, après avoir appris qu’il était
malade ?
Il ne se bornait pas à agir sur
la base de ce qui est simplement juste, et de son amour envers celui qu’Il
aimait ; avant
d’aller, il Lui fallait premièrement le commandement de son Père.
C’est ce que nous avons besoin de nous rappeler.
Avec la loi donnée à Sinaï, on a Dieu exigeant ce qui condamne un
pécheur. Dieu ne s’y révélait pas comme Père.
Prenez l’exemple de la souveraine de l’empire
britannique : elle envoie son armée au-dehors pour attaquer un ennemi
étranger, ou elle prononce une parole d’autorité pour traiter le cas d’une
province rebelle. Qui prétendrait qu’elle agit
alors comme mère ? Qui affirmerait qu’elle se montre alors dans ses rapports
avec ses enfants ? C’est comme
souveraine qu’elle agit ainsi à l’égard de sujets rebelles.
À
Sinaï, il y avait une nation, des sujets rebelles de Dieu ;
et là, au milieu des tonnerres et des éclairs, et d’une voix encore plus
terrible (Hébreux 12 v.19-21), Dieu proclamait ce qu’il
devait exiger d’Israël coupable. Mais comment Dieu parle-t-il maintenant,
Lui qui a parlé alors d’une manière si terrible ? Par son Fils (Hébreux 1 v.2).
C’est le même Dieu, mais
quelle voix différente !
Dieu maintient toujours son droit et son titre, non seulement pour faire valoir
ce qu’Il a prononcé en rapport avec Israël autrefois, mais aussi pour introduire
ce qui est nouveau.
Que signifie une nouvelle alliance si elle ne rend pas
ancienne celle qui précédait ? (Hébreux 8 v.13)
De même ici, nous avons la loi du Christ en contraste marqué
avec la loi de Moïse, qui avait à faire à la chair rebelle.
La loi du Christ dirige ceux qui vivent
par l’Esprit, et qui doivent marcher par l’Esprit, mais qui, néanmoins, ont
encore une nature mauvaise.
Mais comment seront-ils fortifiés
dans la nouvelle nature, et comment vaincront-ils la
vieille ?
Remarque :
Pour répondre à cette question, le Seigneur Jésus donne lui-même la clé (Jean 6 v.53-56) : « … Celui qui mange ma chair et boit mon sang … » ce qui nous ramène à l’endroit même où nous avons reçu la vie divine, où nous avons connu la nouvelle naissance ! C’est à ce même endroit que « ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair » (Galates 5 v.24) ! L’effet sur celui qui se trouve là est qu’il : « demeure en moi, et moi en lui ». C’est la communion ! Dans cette communion, il n’y a de place que pour la nouvelle nature et aucune pour la vieille ! C’est dans ce seul cadre que le chrétien peut réaliser cette « loi du Christ » ! Et pas l’inverse, ce n’est pas en croyant marcher selon la « loi du Christ » que nous pourrions être en communion avec Lui ! Ce serai changer la « loi du Christ » (loi dans le même sens que la loi de la gravitation) en celle du Sinaï ou de se conformer simplement à des règles de bonne conduite !
C’est pour cette raison que l’apôtre dirige
aussitôt les regards des Galates vers Christ, et leur dit :
« Portez les charges les uns des
autres, et
ainsi accomplissez la loi du Christ … » (Galates 6 v.2)
Telle est la manière pleine
d’amour et sans égoïsme, d’accomplir la
loi du Christ.
Que
votre âme s’intéresse aux saints qui sont dans le besoin et dans la
détresse ; et même s’il s’y trouvait du mal positif, cela vous rejettera sur Dieu pour présenter quelque chose venant de Christ, propre à relever l’âme qui
a glissé dans le bourbier.
N.B. : On limite très souvent le sens de « porter
les charges » à l’aspect matériel des choses, mais le Saint Esprit nous
montre que le côté de l’état spirituel est le premier qu’Il a en vue !
L’apôtre introduit d’abord le cas flagrant d’une personne qui tombe dans
le péché, puis il élargit le sujet. Si vous voulez savoir quel est
le sentier de Christ maintenant, et quelle est la volonté de Dieu, voici ce que Christ faisait. Il est
venu dans un monde rempli
de mal et d’opposition à Dieu, rempli d’orgueil et de vanité,
— et qu’y a-t-il fait ?
« Jésus … lui qui a passé de lieu en lieu, faisant du bien, et
guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance … etc.
… » (Actes 10 v.38).
Quoique
nous ne puissions pas faire des miracles, toutefois dans tout ce qui,
en esprit, ressemble à Christ, tout croyant a précisément là
le principe moral de la vie de Christ ici-bas.
Si vous avez réellement
Christ, vous avez Christ non seulement quant à l’expiation, mais comme votre vie.
Qui croit au Fils a
la
vie éternelle (Jean 3 v.36) ; et la vie éternelle, c’est Christ (1 Jean 5 v.20).
Cela
est tout aussi réellement que, étant né d’Adam dans ce monde, j’ai reçu
une vieille vie naturelle qui aime le mal et qui augmente en capacité
pour faire sa propre volonté, au fur et à mesure qu’elle augmente en
force. De même aussi, si
je crois en Christ, cette nouvelle vie est produite, et elle se développe dans
la mesure où l’âme se nourrit de Christ et regarde
à Lui, et où elle médite sur les paroles et les voies de Christ.
Il y a une puissance
d’assimilation communiquée ainsi au croyant par le Saint Esprit. Les
paroles de notre Seigneur sont esprit et sont vie
(Jean 6 v.63).
Ce n’est pas seulement qu’elles
commencent par produire la vie (1*), mais elles la soutiennent
et sont le moyen de sa vigueur (2*).
(1*) « … Celui qui mange ma
chair et boit mon sang a la vie éternelle… » (Jean 6 v.54)
(2*) « … Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi,
et moi en lui … » (Jean
6 v.56)
C’est
ce que l’apôtre Pierre nous montre (1 Pierre 1). Il parle de la semence incorruptible, «la vivante et permanente parole
de Dieu»
(1 Pierre 1 v.23) ; puis il montre que cette
même parole de Dieu, qui est le moyen de communiquer la vie,
initialement, par la révélation de Christ, est aussi le moyen donné
pour la fortifier et la rafraîchir. C’est pourquoi il les exhorte, comme des enfants
nouveau-nés, à désirer ardemment le pur lait intellectuel de la Parole
(1 Pierre 2 v.2).
La parole de Dieu, qui est d’abord employée pour
introduire la vie dans l’âme, en faisant connaître Christ, est ce qui
maintient maintenant cette vie, la fait se développer et l’amène à prospèrer.
Nous en avons ici un moyen :
« Portez les charges les uns
des autres,
et ainsi accomplissez la loi du Christ … » (Galates 6 v.2)
C’est là ce que
Christ faisait quand il était ici-bas. Il ne cherchait pas à se plaire
à Lui-même (Romains 15 v.3).
Il n’a jamais choisi le chemin de la facilité ; au contraire, ce qui occupait
le Seigneur Jésus, c’était tous les cas de misère et
de péché et de douleur, pourvu que ce fût
la
volonté de Dieu.
Quand Il prit place comme
homme sur la terre, il y avait un exercice continuel de communion entre le Seigneur Jésus
et son Père, l’esprit de dépendance du Dieu vivant, qui n’agissait
jamais sans la direction de Son Père.
Il devrait en être pareillement
pour nos âmes.
Si nous nous appliquons ainsi à porter les
charges les uns des autres, nous avons besoin de nous
attendre à Dieu à ce sujet, afin de connaître quelle est
la volonté du Seigneur.
Il ne s’agit pas de la loi, ni
d’ordonnances, mais
de porter les charges les uns des autres, et d’accomplir ainsi la loi du
Christ.
N.B. : Nous avons bien compris que la « loi du Christ » n’a aucun caractère légal ! Le sens du mot « loi » est dans le sens d’une loi de la nature, comme la loi de la gravité, et non pas une loi dans un sens juridique d’une chose décrétée par une autorité !
Voici l’effet invariable
de la loi agissant sur l’esprit.
« … si, n’étant rien, quelqu’un
pense être quelque chose, il se séduit lui-même ; mais
que chacun éprouve sa propre œuvre, et alors il aura de quoi se glorifier,
relativement à lui-même seulement et non relativement à autrui … » (Galates 6 v.3-4)
La
loi suppose que l’homme a de la puissance — en tout cas, qu’il
est encore en vie comme un homme dans le monde. Mais c’est justement ce
que nous déclarons ne plus professer, notamment par notre baptême.
En effet, qu’est-ce que présente le baptême du chrétien ?
C’est la reconnaissance de Christ
mort et ressuscité, et que dans Sa mort, je suis
mort au péché et au monde, ainsi qu’au jugement de Dieu.
Je
suis sorti de la scène des hommes en vie sur la terre, et suis introduit dans une
nouvelle condition devant Dieu ; j’ai commencé une nouvelle
vie ; je suis mort aux choses pour lesquelles je
vivais autrefois, et je suis vivant à celles à l’égard
desquelles j’étais mort.
C’est dans tout cela que
Christ fait entrer celui qui croit.
Il
est donc clair que :
« … si, n’étant rien, quelqu’un
pense être quelque chose, il
se séduit lui-même … » (Galates 6 v.3)
La loi n’écrase jamais l’orgueil de l’homme ; et l’homme
supportera tout ce qui suppose qu’il peut faire quelque
chose.
La loi agit simplement sur la
nature de l’homme, et elle l’enfle, à moins qu’elle ne serve par
le Saint Esprit à le tuer dans sa conscience. La nature pervertit la loi en y attachant
l’idée qu’elle — la nature — peut faire quelque chose ; cela plait aux gens, qui sont d’autant plus satisfaits
d’eux-mêmes.
Mais c’est ce que
l’évangile détruit à la
racine même.
Il en résulte que des personnes extrêmement satisfaites d’elles-mêmes
lorsqu’on les place sur le terrain de faire de grandes choses pour
Dieu, seraient profondément mortifiées et blessées
si on leur disait nettement leur incapacité de Le servir !
Combien peu supporteraient qu’on leur
dise qu’ils n’ont jamais adoré Dieu de toute leur vie, et qu’ils ne le pourront pas tant qu’ils ne sont pas nés de
Dieu !
Une telle doctrine les
offense, parce qu’elle fait que le moi n’est rien, et que
Dieu est tout ;
elle met devant eux le terrible péril auquel ils
sont exposés, leur perdition. S’ils
croyaient être perdu, ils crieraient à Dieu pour
avoir la vie nouvelle.
Mais tant qu’on s’adresse aux hommes avec des principes légaux,
la distinction entre ce qui est du premier homme et ce qui
est du second est plus ou moins perdue.
On s’adresse à l’homme
comme tel, et on ne le traite pas comme étant
ou bien complètement pécheur, ou bien complètement un saint ;
on confond les deux
choses,
et alors les âmes ne
savent pas clairement si elles sont sauvées ou perdues, si
elles sont passées de la mort à la vie, ou si elles sont encore
sous la colère de Dieu.
Voilà pourquoi tant d’âmes, même de
vrais croyants, souffrent fréquemment de nuages ou d’éclipses
dans leur vie.
La racine en est l’abus de la loi.
C’est
ce qui avait lieu parmi les Galates, et c’est ce qui a immobilisé
et lié par les chaînes de leurs péchés des
milliers d’enfants de Dieu depuis lors.
Cela agissait sur leur chair et leur
faisait penser qu’ils étaient quelque chose, alors qu’en vérité ils
n’étaient rien. Quand on pense être quelque chose, il est évident, comme l’apôtre l’ajoute, qu’on
se séduit soi-même.
Rien de plus tranchant que ces
expressions.
Par contre, s’ils se soumettaient à la
Parole, et consentaient à n’être rien, mais à
laisser Dieu agir, alors l’apôtre ajoute :
« … que chacun éprouve sa
propre œuvre … » (Galates 6 v.4)
Dieu commence sur la base que nous ne sommes rien, et que le sage
doit devenir fou, pour apprendre à être sage (1 Corinthiens 3 v.18).
L’homme n’aime pas cela, et se
rebiffe là-contre ; avec pour conséquence qu’il ne
sort pas de sa stupidité.
Au contraire, si un homme accepte la vérité quant à sa propre ruine, il
trouvera toujours que Dieu est là, dans
la vérité de Son amour, lui donnant la vie éternelle dans Son Fils.
Dieu lui dit :
« … que chacun éprouve sa propre
œuvre, et alors il aura de quoi se glorifier, relativement à lui-même
seulement et non relativement à autrui … » (Galates 6 v.4)
Supposons que quelqu’un
examine vraiment tout, et éprouve ainsi entièrement son oeuvre :
il se glorifiera alors en lui-même seulement, et non en autrui.
Ici l’apôtre porte un coup touchant à vif : qu’il
mette son œuvre à l’épreuve.
Sans
doute le Seigneur reconnaîtra ce qui est un service véritable, mais toutes les fois qu’un homme
examine et éprouve droitement son œuvre, il n’est jamais amené à se
glorifier, mais c’est un sujet profondément humiliant de
toute manière.
Mais enfin, au temps propre, nous
moissonnerons, si nous ne défaillons pas (Galates 6 v.9).
L’apôtre conclut cette partie de son sujet par une autre parole, apparemment
paradoxale par comparaison au v. 2 :
« … car chacun portera son propre
fardeau. » (Galates 6 v.5)
En fait, nous avons ici les deux grands
principes pratiques du christianisme :
l’un est l’amour, actif et énergique, portant les charges des autres ;
l’autre est la responsabilité personnelle, chacun portant son propre fardeau.
Remarquez bien qu’il n’est pas
question ici du salut.
Si un homme avait à porter son propre fardeau en
rapport avec sa justification devant Dieu, tout espoir serait détruit.
Le Psalmiste dit :
« N’entre pas en
jugement avec ton serviteur, car devant toi nul homme
vivant ne sera justifié. » (Psaume 143 v.2).
Sur cette question, si Dieu entre en jugement avec moi, je suis
perdu. Il est dit : « N’entre pas en jugement » (non pas avec
un homme pécheur, mais) « avec ton serviteur». Il s’agit d’un
homme converti ou régénéré.
C’est pour cela que notre Seigneur présente
un principe tout différent dans la question de savoir si
un homme ne sera pas laissé pour périr de sa propre mort, ou s’il
sera délivré par la puissance de la vie de Christ. Il dit :
« En vérité, en vérité, je vous dis
que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé,
a la vie éternelle et ne vient pas en
jugement ; mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5 v.24).
Ce que notre Seigneur
enseigne dans l’Évangile, c’est qu’il faut que les hommes reçoivent de Christ
l’une ou l’autre de ces deux choses : la vie ou le jugement,
le
jugement étant l’acte final et éternel du juge. Notre Seigneur
montre qu’il est Lui-même Celui qui donne la vie en communion avec le Père,
et qu’Il sera le seul à exécuter le jugement.
Maintenant il donne la vie : quiconque croit
en Lui a la vie ; quiconque Le refuse doit
venir en jugement.
Personne ne saurait être à la fois l’objet de la vie
et du jugement.
La raison pour laquelle
il y en aura qui viendront en jugement, c’est qu’ils rejettent
le Fils de Dieu et la vie éternelle en Lui. « Celui qui a le Fils a la vie » (1 Jean 5 v.12). Telle est la force des paroles de notre Seigneur.
On pouvait demander : comment peut-on avoir cette
vie éternelle ? Par obéissance ? Par une
ordonnance de la loi ? Ni l’un ni
l’autre :
« En vérité, en vérité, je vous dis
que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé,
a la vie éternelle … » (Jean 5 v.24).
Celui qui entend et croit de cette
manière, sait que Dieu s’intéresse aux âmes
— qu’Il désire les avoir heureuses et sans péché par le
Seigneur Jésus Christ.
Mais il y a plus :
« … et ne vient pas en jugement ; mais il est passé
de la mort à la vie » (Jean 5 v.24).
C’est
absolument la même pensée qu’en Hébreux :
« … comme il est réservé aux hommes de
mourir une fois, — et après cela le jugement » (Hébreux 9 v.27).
Tel est la part de l’homme à laquelle il ne
peut échapper. L’homme, comme tel, doit mourir et être
jugé. Mais,
remarquez-le bien, il s’agit de celui qui vit et qui meurt comme
un simple homme naturel.
Il n’est pas dit que tel est le
sort réservé au chrétien. Au contraire, beaucoup de chrétiens
ne mourront jamais, aucun saint ne subira le jugement éternel.
« Le Seigneur lui-même, avec un cri de
commandement, avec une voix d’archange, et avec la trompette de Dieu, descendra
du ciel ; et les morts en Christ ressusciteront premièrement ; puis
nous, les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux
dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air » (1 Thessaloniciens 4 v.16-17).
Autrement
dit, les saints vivants
seront ravis avec les morts préalablement ressuscités.
Mais aussi selon un autre passage :
« … Nous ne nous endormirons pas
tous … » (1 Corinthiens 15 v.51)
Les hommes doivent tous mourir ;
mais nous ne nous
endormirons pas tous. Nous ne mourrons pas tous nécessairement ;
mais :
« … nous serons tous changés … » (1 Corinthiens 15 v.52)
Chrétiens morts ou vivants, tous doivent être
changés, être rendus conformes à l’image du Premier-né
(Romains 8 v.29), être glorifiés dans
leurs corps.
Mais tous les saints n’auront pas quitté cette vie, et n’auront
donc pas tous besoin d’être ressuscités : les chrétiens trouvés
vivants lorsque Christ reviendra, seront ravis pour être avec Lui, et seront
transformés à Son image glorieuse, sans passer aucunement par la mort, tout
comme Énoch ; ils seront transformés sur-le-champ à la ressemblance
de la gloire de Christ.
C’est ce que nous tous, comme chrétiens, nous
devrions attendre sans cesse, sans savoir quand cela arrivera. C’est pourquoi il est
dit :
« … Nous ne nous
endormirons pas tous … nous serons tous changés … » (1 Corinthiens 15 v.51-52)
Et qu’adviendra-t-il de ceux qui ont refusé
Christ ? Ils doivent tous être jugés.
« … il est réservé aux hommes de mourir
une fois, — et après cela le jugement … » (Hébreux 9 v.27).
Mais il y a plus encore :
« Et comme il est réservé aux
hommes de mourir une fois, et après cela le jugement, ainsi le
Christ aussi, ayant été offert une fois pour porter les péchés de
plusieurs, apparaîtra une seconde fois, sans péché, à
salut à ceux qui l’attendent. » (Hébreux 9 v.27-28)
Nous avons là deux destinées :
Celle de l’homme, qui est la mort et le
jugement ; celle du chrétien, qui est Christ, l’unique sacrifice pour les
péchés,
et qui revient bientôt en gloire pour son salut finalisé et
complet, non pas pour le jugement.
La question du péché a été réglée si
complètement à la première venue de Christ, que jamais plus
la moindre question ne sera soulevée au sujet du croyant.
Quand il reviendra, il « apparaîtra une seconde fois, sans
péché, [c’est-à-dire, à part le péché, n’ayant plus rien à faire avec lui] à salut ». Il a
lui-même souffert pour le péché — il l’a ôté Lui-même.
La conséquence en est que tout croyant, où
qu’il soit, quelle que soit son ignorance, a le droit d’attendre
le Seigneur, qui va venir pour lui et pour tous
ceux qui se sont endormis en Christ avant lui ; le croyant a le
droit de savoir que Christ ne l’appellera jamais pour le jugement, parce que, Christ a
été jugé à sa place, et ayant pour toujours ôté le péché par le sacrifice
de Lui-même, Il apparaîtra une seconde fois, sans péché, à salut
pour eux les croyants.
Bien loin de ne pas venir en jugement, ils seront ressuscités plus tard
spécialement pour faire l’objet du jugement. C’est la
« résurrection de jugement » (Jean 5 v.29).
Le
but de cette résurrection des méchants, c’est le jugement. Et quel est le caractère de
la résurrection du croyant ? La vie [une résurrection de
vie ; Jean 5 v.29]
Le terme
« jugement » est utilisé dans plusieurs contextes. Certaines
traductions le traduisent parfois par « condamnation », ce qui a un
sens différent. Le jugement est l’appréciation du Juge et la condamnation
est ce qu’Il peut prononcer selon les cas, suite à ce jugement.
Voici 2 citations utilisant l’un et l’autre de ces termes :
« … celui qui entend ma parole, et qui
croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en
jugement (*); mais il est passé de la mort à la
vie. » (Jean 5 v.24)
« Il n’y a donc maintenant aucune
condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus … » (Romains 8 v.1)
(*) La version anglaise KJV traduit par « condamnation »
et même « damnation » et de même la version néerlandaise HSV.
La version KJV commet la même erreur :
« … celui qui mange et qui boit, mange
et boit un jugement contre lui-même, ne distinguant pas le
corps. » (1 Corinthiens 11 v.29)
Aucun juge compétent,
aucun chrétien habitué au langage du Saint Esprit, ne niera que c’est une
erreur de remplacer le mot « jugement » par « condamnation ».
La tradition humaine
explique le penchant de certaines personnes à mettre de côté des principes de
vérité pourtant bien clairs.
Car ce n’est pas tant
une question à décider d’après des bases de critique de texte ;
mais un
tel remplacement de mot contredit tout le but du Saint Esprit dans le passage.
Qu’est-ce que l’apôtre
disait à ces Corinthiens ? Vous avez traité indignement la cène du Seigneur, en en
faisant un repas ordinaire. Quelques-uns d’entre vous sont allés jusqu’à
s’oublier publiquement, commettant un péché grossier.
Il y a une solennité particulière
dans la cène du Seigneur comme dans le jour du Seigneur.
Celui qui prétend que la cène du Seigneur ressemble à
une ordonnance judaïque (*), n’a rien compris au sens
de cette institution chrétienne, une des plus caractéristiques.
(*) une obligation
légale ! C’est le cas lorsque l’on estime pouvoir prendre ou célébrer la
cène dans des conditions spirituelles qui ne répondent pas à l’enseignement,
appliquant comme règle « faites ceci en mémoire de moi », par exemple
en dehors des caractères des 2 où 3 qui sont effectivement réunis au Nom du
Seigneur.
La cène du Seigneur : par elle le Seigneur place devant
le chrétien la parfaite délivrance dont il est l’objet, le sang et le corps rompu de
Christ, et Il
donne le témoignage à son âme qu’il échappe à toute condamnation.
Or, dit
l’apôtre, vous qui avez mangé et bu comme si c’était un
repas ordinaire, vous y avez participé indignement.
Car il
est possible, pour une personne convertie, de manger et
boire indignement.
Ces saints de Corinthe
prenaient la cène avec légèreté, ce qui avait donné occasion au diable de
prendre l’avantage sur eux, et quelques-uns s’étaient même enivrés. Faire cela, dit l’apôtre, c’était manger et boire un
jugement contre eux-mêmes, et non pas la cène du Seigneur.
La conséquence était que
quelques-uns d’entre eux étaient malades, et d’autres se mouraient. Il
leur fait savoir que le Seigneur les jugeait, et mettait Sa main sur eux.
Mais il n’y a pas le moindre doute qu’il s’agissait de jugement,
et non pas de damnation.
Quel était le but du Seigneur
dans tout cela ?
« Afin que nous ne soyons pas
condamnés avec le monde » (1 Corinthiens 11 v.32)
« Mais si nous nous jugions
nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Mais quand nous sommes jugés, nous
sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec
le monde » (1 Corinthiens 11 v.31-32)
Le but n’était pas
d’éviter la damnation, comme la version anglaise KJV le laisse entendre en
rapport avec le sort auquel les Corinthiens étaient exposés.
Lisez jugement au
lieu de damnation et vous verrez une lumière toute nouvelle jetée sur ce
passage. Mettez-y l’expression
impropre, et vous détruisez l’équilibre de manière entièrement
irréparable ; dès l’instant où vous revenez au vrai sens, suggéré par la
note en marge de la version anglaise, tout devient clair.
Ce qui était auparavant
obscur et troublait votre âme, vous apparaît maintenant tout simple, solennel,
saint et en même temps consolant. Si vous avez traité légèrement le souvenir des
souffrances du Seigneur, vous êtes en danger de tomber sous Sa main.
Quelques-uns avaient même
été ôtés de ce monde ; mais c’est « afin que nous ne soyons pas
condamnés avec le monde ».
Ce qu’il laisse
entendre, c’est qu’ils étaient de si méchants enfants, qu’ils ne
pouvaient être laissés plus longtemps dans ce monde. C’est pourquoi Dieu
leur avait envoyé des maladies, et les avait enlevés par la mort.
Ce que notre Seigneur
enseigne dans l’Évangile, c’est qu’il faut que les hommes reçoivent de Christ
l’une ou l’autre de ces deux choses : la vie ou le jugement.
La principale différence, c’est qu’en Jean 5, le jugement est l’acte
final et éternel du juge, tandis que 1 Corinthiens 11 parle de l’exercice
de la discipline dans ce monde.
Le mot correct en Jean 5 v.24 est « jugement » et
non pas « condamnation », car :
Notre Seigneur montre qu’il
est Lui-même Celui qui donne la vie en communion avec le Père,
et qu’Il sera le seul à exécuter le jugement.
Maintenant
il donne la vie : quiconque croit en Lui
a la vie ; quiconque Le refuse doit
venir en jugement.
Personne ne saurait être à
la fois l’objet de la vie et du jugement.
Comme nous l’avons vu
plus haut, la raison pour laquelle il y en aura qui viendront en jugement, c’est
qu’ils rejettent le Fils de Dieu et la vie éternelle en Lui.
Pour le croyant, c’est La vie,
une résurrection de vie, afin que la même vie qui
est maintenant donnée à nos âmes ait son plein
développement dans nos corps — en sorte que nous soyons
parfaitement remplis de la vie de
Christ,
corps et âme.
Telle
est l’attente du chrétien.
C’est pourquoi, « chacun portera son propre fardeau » (Galates 6 v.5).
Il n’est pas du tout question de porter
chacun notre fardeau en jugement.
S’il
en était ainsi, pas une seule âme ne pourrait être sauvée — pas une ne le mérite. Car qui n’a pas été
coupable de péchés, de péchés graves et mortels ? — des
péchés que Dieu ne pourrait pardonner, à moins d’avoir un
moyen parfait de le faire, un moyen qui Lui soit propre ;
et Il a ce moyen !
Mais ce moyen lui a coûté Son Fils, et la
croix de Son Fils ; or la croix est le triomphe de Dieu.
C’est à la croix que Christ a pour toujours ôté le péché pour toute âme qui
croit en lui.
C’est pourquoi quand il dit : « chacun portera son propre
fardeau », c’est simplement en rapport avec les
difficultés et les épreuves de la vie pratique.
Souvenez-vous,
dit-il, de porter les charges les uns des autres ; — mais,
après tout, chacun
doit porter son propre fardeau.
Chacun de nous doit avoir à faire à Dieu pour lui-même.
Personne d’autre ne peut répondre à notre place.
Pour enseigner que les ministres de la Parole répondent pour les âmes
des autres, certains se servent ce verset :
« … vos conducteurs … ils veillent
pour vos âmes, comme ayant à rendre compte … » (Hébreux 13 v.17)
C’est une absurdité, ou pire. Le principe en est faux.
Quelqu’un rendant compte pour l’âme d’un autre, ça
n’existe pas :
« … chacun de nous rendra compte
pour lui-même à Dieu. » (Romains 14 v.12).
Le
pécheur
doit être jugé ; mais le saint, aussi bien que le pécheur,
devra rendre compte de tout à Dieu.
Le Seigneur dit que le croyant ne viendra
pas en jugement pour voir s’il sera sauvé ou non. Car comparaître
en jugement ne sera jamais le cas d’un
chrétien !
Toutes
choses
seront manifestées devant le Seigneur — non seulement les péchés que
nous avons pu commettre depuis que nous sommes croyants, mais ceux
que nous avons commis quand nous étions inconvertis.
Nous pourrions supposer que cela sera terrible au-delà de
toute expression.
Mais souvenons-nous de la condition dans laquelle le croyant sera :
quand il rendra compte pour lui-même à Dieu : il sera semblable à
Christ — n’ayant aucun sentiment qui ne soit de Christ, aucun
désir qui ne soit pour la gloire de Christ ; tout sentiment de honte aura
disparu, et il ne restera plus que ce qui est selon Christ.
La pensée que Christ nous établira
tous parfaitement, comme Lui-même, en gloire, est la
réponse directe à toute anxiété de l’âme.
Bien que tout ceci soit vrai, il est important de garder à l’esprit qu’il
y a maintenant un jugement très actif en cours.
Le
Père observe nos voies et s’occupe de nous ; il nous faut examiner
nos voies jour après jour.
Chacun, saint ou pécheur, devra rendre compte pour lui-même à
Dieu : la puissance de Dieu l’accomplira dans l’un et dans
l’autre ; dans l’un pour son entière condamnation, dans
l’autre pour apprendre combien il est redevable à
la grâce de Dieu de la manière la plus absolue.
Mais c’est une chose différente du jugement.
Nous ne saurions trop insister sur ce que, paraître devant le
tribunal du Christ, n’est pas nécessairement un jugement.
Aucune parole de l’Écriture ne peut
jamais mettre de coté cette vérité que « celui qui... croit...
ne vient pas en
jugement » (Jean 5v.24).
Dieu ne se contredit jamais.
Que chacun doive porter son propre fardeau, cela se rapporte à notre
responsabilité.
Que
c’est merveilleux ! — en avoir fini avec notre responsabilité comme hommes, et ayant Christ maintenant,
une nouvelle responsabilité commence pour nous.
Nous avons maintenant à nous conduire comme ceux qui ont la vie
éternelle, qui ne s’appartiennent pas à eux-mêmes, mais à
Celui qui pour eux est mort et a été ressuscité (2 Corinthiens 5 v.15).
Maintenant commence notre responsabilité
de vivre pour Christ — de
lui consacrer la vie nouvelle que Dieu nous a donnée, dans
la conscience que le Seigneur passe simultanément nos voies au crible
jour après jour.
Il n’est nullement question de la loi de la dîme ou
toute autre règle :
« Que celui qui est enseigné dans la parole fasse participer à tous les
biens temporels celui qui enseigne. » (Galates 6 v.6).
Nous
pourrions être en danger d’oublier cette sorte de relation avec tous ceux que
le Seigneur a suscités pour le bien de l’Église. Certains points de repère ne doivent jamais être
masqués. L’un
d’eux est justement, pour ceux qui sont enseignés, le privilège et
l’obligation de se souvenir des chrétiens qui enseignent en amour.
Il
n’est pas dit : «Celui qui
les enseigne», mais «celui qui enseigne». Quels sentiments d’une largeur bénie !
Supposons que là où vous
habitez il n’y ait pas de besoin de ce genre ; avez-vous la vue courte au point
de ne pas voir ce que le Seigneur réclame ailleurs ? Ce
serait bien de l’égoïsme.
Rien n’est plus dégradant que d’oublier qu’ils appartiennent à
l’Église de Dieu vue dans son ensemble.
Il
est bon de nous rappeler les uns aux autres que nous sommes membres du corps
de Christ. Prenez le cas des ouvriers travaillant à l’étranger :
cela ne nous parle-t-il pas ? Quel
droit ont-ils à notre amour et à notre sympathie ! Le Seigneur attend maintenant un
renoncement à soi bien plus grand, et un service d’amour bien plus grand,
qu’au temps de la loi.
« Ne soyez pas séduits ; on ne
se moque pas de Dieu ; car ce qu’un homme sème, cela aussi
il le moissonnera. Car celui qui sème pour sa propre chair moissonnera
de la chair la corruption … » (Galates 6 v.7-8)
Il s’agit évidemment ici de ceux qui sont indulgents pour eux-mêmes.
S’il
y a du cœur pour le Seigneur, on trouvera vite comment le servir
pleinement ; mais
cela demande souvent beaucoup de renoncement.
« … mais celui qui sème pour
l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle. » (Galates 6 v.8)
Rien ne permet d’échapper à ce principe !
C’est très fort, et pourtant tellement vrai.
On
pourrait y voir une contradiction ! D’un côté nous avons vu que ceux
qui croient ont déjà la vie éternelle ; et d’autre part nous lisons ici
que « celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie
éternelle ».
Les deux déclarations sont de toute valeur,
mais sous un point de vue totalement différent.
Si
Dieu exhorte les siens à la sainteté dans la marche, il montre que la vie
éternelle est le couronnement et l’issue d’une telle marche.
Remarque
Le contexte est ici le même
que dans le cadre du « salut », vu comme l’aboutissement de notre
carrière sur la terre, où le salut concernera aussi bien le corps que
l’âme : « Travaillez à votre propre salut avec crainte et tremblement »
(Philippiens 2
v.12)
Voir le paragraphe « Les nuances du mot « salut » dans la Parole » et aussi « En Christ est la liberté de vivre et marcher par l’Esprit », au point « LES ŒUVRES DE LA CHAIR ET LE FRUIT DE L’ESPRIT »
Quel
que soit le salut introduit par grâce, il ne met jamais de côté la valeur d’un saint
dévouement à Dieu.
Ceux, donc, qui ont la vraie foi, manifestent
aussi une réelle sainteté, et eux seulement.
Foi et sainteté sont indissociables.
Celui qui croit en Christ reçoit
la vie éternelle.
Avec quel résultat ?
Il sème pour
l’Esprit et moissonne la vie éternelle.
La vie éternelle ici est évidemment ce que
nous allons avoir en gloire.
La vie éternelle dont parle Jean est ce que le saint
possède sur la terre.
Les deux sont vrais.
Dans la gloire, il
trouvera la vie éternelle sans mélange.
Je la reçois maintenant, comme croyant, de
la part de Christ, et je la trouve au
ciel comme continuation
du chemin de la sainte volonté de Dieu.
« Or ne nous lassons pas en faisant le bien, car, au temps
propre, nous moissonnerons, si nous ne défaillons pas. » (Galates 6 v.9)
La résurrection de vie
des croyants se compose de ceux
qui ont pratiqué le bien ici-bas.
Il
y a souvent un grand danger à se relâcher dans la course.
On commence bien et en beauté, puis après un certain temps, on devient plus
méfiant et soupçonneux quand on découvre que tant de gens ont profité de vous. C’est se
lasser en faisant le bien, ou le résultat de cette lassitude.
On
décide de ne plus se laisser duper. Or en vérité, la chair tient une grande
place dans ce genre de discours et de sentiments. Quand les âmes sont occupées
de la grâce de Dieu, elles ne sont pas si facilement lassées.
Est-ce une raison pour un saint de devenir aussi égoïste, parce
qu’un autre l’a été ?
L’état normal du chrétien, c’est
d’avoir un coeur large et généreux, et d’être
actif à rechercher les bons moyens de faire le bien.
Le
Seigneur ne dit pas : Donnez ce qu’ils demandent ; mais le principe demeure, que le
chrétien doit rester sur ce terrain avantageux, d’être celui qui
donne. Si
je suis sur le terrain de la loi, je ne ferai que marchander ; mais sur le terrain de la grâce
et de la foi en Christ, ma place sera bien plus bénie, car « il est plus
heureux de donner que de recevoir » (Actes 20 v.35).
Moissonner ici,
c’est clairement dans la gloire.
Ne l’attendons pas ici-bas.
On
peut rencontrer de la douceur et de la reconnaissance, mais il ne faut pas être
surpris s’il en va autrement, et si on trouve tant de
choses pénibles de la part des hommes.
Rappelons-nous que c’est au Seigneur
que nous prêtons. Y a-t-il là sujet de déception ?
Jamais celui qui regarde
au Seigneur ne sera déçu.
« Ainsi donc, comme nous en avons
l’occasion, faisons du bien à tous … » (Galates 6 v.10)
C’est
là l’affaire du chrétien : faire du bien, mais
« … surtout à ceux de la maison de
la foi. » (Galates 6 v.10)
Il
y a une relation spéciale avec les saints, mais il ne faut pas se
borner là.
N.B. : Faire du bien comprend le côté matériel, mais
pas seulement, il a en vue aussi le côté spirituel.
Il
est important de garder à l’esprit quand on lit un passage quelconque de la
parole de Dieu, que tout est donné sous l’inspiration directe du
Saint Esprit.
Dans
un passage de 1 Corinthiens 7, l’apôtre affirme expressément donner lui-même,
et non pas le Seigneur, un jugement particulier quant
aux relations naturelles des croyants : Mais même une
telle déclaration n’a pas été écrite par l’apôtre sans le
Saint Esprit.
Il était inspiré pour dire que ce n’était pas du
Seigneur, mais de lui. C’est pourquoi il
n’y a pas la moindre contradiction, même dans un mode
d’expression aussi exceptionnel.
Prenez
encore le livre de Job, où vous trouvez Satan qui parle, comme aussi
ailleurs.
Aucune personne intelligente ne voudrait soutenir que ce
que Satan dit était inspiré ; néanmoins l’écrivain du livre a
été inspiré pour nous le donner parfaitement.
L’écrivain était entièrement conduit de Dieu
pour
rapporter,
parmi les paroles, bonnes ou mauvaises, des personnes en jeu
(un homme, Satan ou même le Seigneur), juste ce qu’il fallait
pour accomplir le but divin de son écrit.
Il n’y a donc, dans
la Bible, absolument aucune exception à la grande vérité que :
« Toute Écriture est inspirée
de Dieu … » (2 Timothée 3v.16).
Ce
n’est pas une déduction purement humaine, mais la doctrine positive
de Dieu lui-même.
Tout ce qui tombe sous la
désignation de « Écriture » (pasa grafh) est inspiré de Dieu.
Telle est la déclaration expresse de
l’apôtre Paul dans sa dernière épître, la 2ème à Timothée,
et il ne la limite pas, à ce qui existait déjà, mais laisse de
la place à ce qui restait encore à écrire, comme l’Apocalypse.
« Toute Écriture est
inspirée de Dieu ».
Tant
ce qui avait déjà été donné, que le peu qui restait pour clore le canon
Biblique, tout était également de Dieu, même si tout n’y a pas un
caractère d’une même élévation, et si tout n’y revêt pas la forme doctrinale ou
la forme de révélation — car révélation et inspiration sont deux
choses différentes.
En donnant le récit
de la vie de notre Seigneur, les écrivains ont bien sûr rapporté, à
l’occasion, ce qu’ils avaient eux-mêmes vu et entendu. C’était
inspiré, mais
une révélation est ce que l’homme n’a jamais su.
Quand
l’apôtre Paul dit : « Nous vous disons ceci par la parole du Seigneur… que le
Seigneur lui-même, avec un cri de commandement... descendra du ciel », c’est plus seulement
un passage inspiré, c’est une révélation.
Toute prophétie est donc forcément, bien sûr, une
révélation !
« … les prophètes parlent, deux ou
trois, et que les autres jugent ; et s’il y a eu une révélation faite à un autre qui est assis,
que le premier se taise. » (1 Corinthiens 14 v.29-30)
Ce n’est uniquement que dans le
cas d’une révélation positive qu’il était permis d’arrêter quelqu’un
en train de parler ; quelle que soit l’importance de ce qu’il
communiquait, s’il était révélé quelque chose à un autre assis
à côté, il avait le droit d’arrêter celui qui parlait.
Ceci
a nécessairement pris fin maintenant. La révélation
étant complète !
Toute tentative d’agir sur la base d’une révélation serait non seulement
contraire aux règles et inconvenant, mais reviendrait à prétendre à
une nouvelle révélation, ce qui est
positivement faux et un
déshonneur pour les révélations existantes.
Quand il restait encore à communiquer une partie des pensées de Dieu, Dieu
maintenait le droit souverain de Son Esprit d’introduire une
révélation.
Mais quand toute la pensée de
Dieu a été entièrement révélée dans Sa Parole, il est normal qu’une telle ligne de
conduite ait pris fin.
En conséquence, même si quelqu’un a réellement quelque chose de la part
de Dieu, il est néanmoins de son devoir d’attendre le moment
convenable.
La
chair,
Satan pourraient faire arrêter quelqu’un, mais Dieu est au-dessus de
toutes les difficultés.
Les remarques générales
faites au sujet de l’inspiration et de la révélation ont été faites en rapport
avec le verset que nous allons considérer.
« Vous voyez quelle longue lettre je
vous ai écrite de ma propre main » (Galates 6 v.11)
On
peut aussi comprendre cette phrase de la manière suivante : « Vous
voyez avec quelles grosses lettres » etc., ce qui est encore plus
frappant.
Écrire était un peu inhabituel, même pour l’apôtre
Paul.
Écrire
un document important n’était pas banal, sinon à l’aide d’un secrétaire, ce qui
était un métier ou une occupation en soi. Ceux qui avaient beaucoup d’activités et des tâches
difficiles par ailleurs, avaient l’habitude d’employer quelqu’un pour écrire à
leur place.
Dans
le cas présent, l’apôtre écrivait lui-même et, comme il n’en
avait pas l’habitude, il attirait l’attention sur les gros caractères de sa
lettre.
Par comparaison à d’autres, c’était une lettre plutôt courte, mais
écrite entièrement de lui ; et n’étant pas habitué à le faire, les
lettres paraissent avoir été écrites en gros caractères, et lui avaient
probablement causé une difficulté considérable.
Les facilités d’écrire
de ce temps-là étaient très différentes de celles de maintenant.
Mais le simple fait d’avoir écrit de tels
caractères n’était pas sans rapport avec la manière et la portée de
toute l’épître.
Ce
n’était pas un simple détail de circonstances, et l’apôtre insiste là-dessus
à cause de l’état des Galates auxquels il s’adressait et des
dangers qu’ils couraient.
Le Saint Esprit l’avait conduit à exprimer le désir le plus fort et le plus
ardent qu’ils soient délivrés ; c’est pourquoi il mettait de côté toute
pensée d’employer un intermédiaire entre eux et lui ; peu importe la
difficulté, il leur écrirait lui-même.
Dans d’autres occasions,
il a employé Tertius ; mais le cas présent était si urgent, l’enjeu si
préoccupant et si important, que toute autre tâche devait céder le pas.
C’était l’heure d’un grave
danger, au point qu’il ne tenait plus compte ni du temps,
ni de la peine, ni de rien d’autre.
Quel
témoignage de l’intensité de l’intérêt qu’il prenait pour ces saints de
Galatie, — témoignage d’autant plus frappant qu’il n’y avait pas les
salutations habituelles, marquées d’affection personnelle et fraternelle.
C’est là une confirmation magnifique de la manière
remarquable dont le Saint Esprit mentionne des faits portant l’empreinte
des pensées même de Dieu, de Ses soins et de Son amour pour
les Siens, et de Sa profonde sollicitude à leur égard.
L’apôtre
lui-même attire l’attention sur les circonstances de cette épître.
Il avait écrit par d’autres, et à d’autres, beaucoup plus librement ;
car, comme déjà dit, il n’y a aucune salutation dans l’épître.
Ce n’est pas qu’il était à
l’étroit dans son désir devant Dieu, mais il ne pouvait laisser s’épancher ses
affections chrétiennes envers eux.
Il y avait dans leur conduite quelque chose de si désastreux et si
contraire à la gloire de Christ, même si c’était mêlé de bien, qu’il
était en perplexité à leur sujet ; il avait de
l’espoir, mais sans plus.
Il
avait confiance à leur égard par le Seigneur ; mais s’il regardait à eux-mêmes, à ce
qu’ils faisaient et disaient, il ne pouvait pas en avoir.
Ces deux faits donc — l’absence de salutations personnelles, et l’écriture
de la lettre de sa propre main — rendent l’un et l’autre un témoignage
remarquable de la manière dont l’amour de Dieu agit par le
moyen du cœur d’un homme.
Les simples échanges d’amabilité
fraternelle étaient mis de côté.
On aurait pu dire : Quel
manque d’affection de la part de Paul ! Mais l’affection
fraternelle n’est pas l’amour, quoiqu’on les confonde souvent.
Si l’apôtre, dans l’état
où les choses en étaient, avait envoyé un message amical à l’un ou l’autre, cela aurait été une chose
purement humaine, non pas de Dieu.
Il pouvait le faire en écrivant aux Romains, et même aux Corinthiens, mais non
pas aux Galates.
Quelle idée cela donne de leur état !
Et
pourtant il allait y avoir des abominations plus grandes encore
que celles-ci : des choses incomparablement pires devaient
s’introduire furtivement ; mais il était réservé à Jean d’en parler.
Et quoiqu’entre tous, Jean
ait été le champion éminent de l’amour, toutefois Jean lui-même est si
loin de faire des allusions personnelles directes dans sa première épître, qu’il ne l’adresse pas du tout à une assemblée,
mais cette épître
commence sans intitulé dans une forme très générale ; c’est la raison pour laquelle on l’appelle
communément une épître catholique ou générale.
Elle
a peut-être été écrite ainsi, afin d’être par excellence une sorte de
lettre circulaire à l’Église entière.
J’en
tire cette conclusion que partout où il y a quelque chose qui touche à l’œuvre
de Christ, comme chez les Galates, ou à la personne
de Christ, comme dans Jean, toute considération personnelle
doit céder le pas.
Comme le Seigneur, dans Sa
mission finale à Israël (les soixante-dix de Luc 10), défendit aux
disciples de saluer quiconque en chemin, de même
ici le Saint
Esprit agit un peu pareil, parce que la gloire
de Christ était en jeu, et que le fondement de toute bénédiction
était menacé.
Une autre chose à remarquer,
c’est que les enfants de Dieu ne comprennent généralement pas comment
le mélange de la loi avec Christ est à la racine de mille difficultés.
Il est rare
maintenant de
trouver un chrétien qui ne soit pas en principe là où les Galates en étaient.
Dans l’état présent de la
chrétienté, nous avons tous été ainsi formés dès notre enfance. Ce n’est pas limité ici ou là, à quelques endroits particuliers, mais, sous une
forme ou une autre, c’est un mal qui prévaut
partout, le mal établi, chronique
et fatal dans la chrétienté, qui s’insinue dans les pensées
et les voies des hommes, et infiltre tout.
« Tous ceux qui veulent avoir une
belle apparence dans la chair, ceux-là vous contraignent à être
circoncis, seulement afin qu’ils ne soient pas persécutés à cause
de la croix de Christ. » (Galates 6 v.12)
Nous remarquons certainement
l’extrême rapidité de transition d’un sujet à l’autre qui caractérise si
fréquemment les écrits de l’apôtre Paul. Il revient au sujet qui agitait
son esprit, et résume dans ces derniers versets le danger aussi bien que la
bénédiction.
Il ne s’occupe pas du qu’en dira-t-on.
On
pourrait l’accuser d’imputer des motifs, mais peu importe. On peut bien nier que le
légalisme fraternise avec le monde, qu’il aime ses aises, qu’il aime être
récompensé présentement ; il peut bien faire parade de piété : après tout, le légalisme
n’est que le désir d’avoir « une belle apparence dans
la chair » !
Une question importante se pose :
Qu’est-ce que les hommes recherchent maintenant ? Qu’est-ce qui leur fait plaisir ?
Si
tout le monde fréquentait les églises et les chapelles, si les gens se
conduisaient sobrement, décemment et en ordre, il y aurait une joie universelle
sur l’amélioration de l’état de la chrétienté et de ses perspectives ! Mais que serait tout cela aux yeux
de Dieu ? Je n’hésite pas un instant à
dire que, s’il n’y avait que cela, ce ne serait qu’une belle apparence dans la
chair.
Comme chrétiens, ce que nous avons le droit
d’attendre, sans quoi nous ne devrions jamais être satisfaits, c’est que les âmes passent de la
mort à la vie — que les âmes soient délivrées de la puissance de
Satan et transportées dans le royaume du Fils de l’amour de Dieu (Colossiens 1 v.13).
Tant
qu’elles n’ont pas passé la frontière du domaine des hommes
vers celui de la
présence de Dieu, où est-ce que le chrétien peut bien trouver un fondement
positif à la joie et à la reconnaissance ? Il ne s’agit là que du
monde et de la société.
Nous savons que le monde est sous la
condamnation : depuis la croix de Christ le jugement est suspendu sur lui,
aussi certainement qu’un criminel qui serait déjà jugé et
trouvé coupable ; la
condition de l’homme est comme celle du condamné attendant dans sa cellule
l’exécution de sa sentence.
Les chrétiens le
réalisent-ils ?
Bien imparfaitement. S’ils le faisaient, pourraient-ils
faire cause commune avec le monde ?
Quelqu’un peut-il entrer dans une
cellule de condamné et lui parler comme s’il n’y avait rien de spécial ? Celui qui le ferait serait bien
dénué de tout sentiment convenable. Or il en est de même, et de
manière bien plus terrible encore que pour l’exécution d’un seul
criminel.
Remarque :
Or c’est ce que font ceux qui enseignent les règles de bonne conduite, sans montrer à ceux qui les écoutent, même si issus de familles chrétiennes, que leur condamnation à la seconde mort est proche, et que le seul moyen offert par grâce est de passer par une vraie conversion ! D’où l’importance d’expliquer à ces âmes ce qu’est une vraie conversion !
Nous savons bien que le jour approche
où personne ne pourra échapper :
« Et comme il arriva aux jours
de Noé, ainsi en sera-t-il aux jours du Fils de l’homme aussi : on
mangeait, on buvait, on se mariait, on donnait en mariage, jusqu’au jour
où Noé entra dans l’arche ; et le déluge vint, et les
fit tous périr. De même aussi, comme il arriva aux jours de Lot :
on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on
bâtissait ; mais, au jour où Lot sortit de Sodome, il plut
du feu et du soufre du ciel, qui les fit tous périr ; il en sera de
même au jour où le Fils de l’homme sera
manifesté. » (Luc 17 v.26-30)
Dieu demande à tous ses enfants de
rendre dans le monde le témoignage appris de Dieu lui-même qu’il
n’y a pas plus de certitude que ce qui ne tient qu’à un fil ;
que le jugement est suspendu sur le monde, et que
Christ est prêt à juger les vivants et les morts !
(2 Timothée 4 v.1 ; 1 Pierre 4 v.5).
Il attend la volonté de son Père. Tout ne dépend que de cela.
Il nous est dit, et nous le savons, que Christ
va venir, et qu’Il vient bientôt ; nous
l’attendons.
Toutefois au milieu de cette
scène d’un monde condamné, avec le Seigneur sur le point de venir y exécuter le
jugement, il y a cette chose étrange : bien des âmes qui sont passées à
la vie éternelle, par la foi en Christ, et qui le savent — ou qui du moins devraient
le savoir. Ils
appartiennent donc à Celui qui va juger, et non pas à la scène qui va
être jugée.
Quel est l’effet de tout cela ?
En esprit ils ont abandonné
les circonstances où les hommes s’efforcent de maintenir une belle apparence ; ils se sont repentis envers Dieu ;
ils se sont inclinés devant le Sauveur, le Seigneur Jésus, et ils
ont trouvé en Lui la vie éternelle et la paix.
Tout est réglé entre leur âme et Dieu.
Avec Christ, la lumière, la
vérité et la vie, la belle apparence a disparu.
Et
tandis que cette grande œuvre se poursuit, une grande partie du monde cherche à être aussi
religieux qu’il peut, c’est-à-dire à réconcilier la religion avec le
monde.
Et par l’effet de cette stratégie de l’ennemi et de leur propre manque de
vigilance, de très nombreux enfants de Dieu descendent au niveau du monde,
parce qu’il y a là de grands noms, parce qu’il y a
là des apparences, et qu’on arrive même à citer la parole
de Dieu pour montrer qu’il est bien de marcher là.
La manière habituelle de le
faire est de prendre ce que Dieu dit à Israël, — le peuple de Dieu selon la
chair, gouverné par la loi, — et on l’applique au peuple de Dieu
d’aujourd’hui, à ceux qui sont appelés à marcher sous la grâce et sous
Christ seulement, qui ont le Saint Esprit
pour marcher par l’Esprit et ne rien céder à ce qui est de
la chair.
Le mélange de ces deux choses séduit les chrétiens
et les entraîne dans ce qui n’est, après tout, que la
religion de la chair.
Ils pensent qu’un système terrestre de formes religieuses doit être
bon maintenant, parce qu’il avait l’approbation de Dieu dans
l’Ancien Testament. Ils voient que Dieu reconnaissait autrefois « un
sanctuaire terrestre » (Hébreux 9 v.1), et ils en
tirent argument pour tous les temps et tous les lieux.
Et c’est ainsi qu’ils se trouvent entraînés
dans la « belle apparence dans la chair », et d’autant plus aisément qu’elle
est habituellement accompagnée de l’absence
de persécution, et même des éloges
du monde.
Les
gens sentent bien que vous ne pouvez élever le monde à marcher avec vous
au-dessus de son propre niveau de vue et de logique. Mais dès l’instant où vous
vous abaissez au niveau du monde, vous quittez le terrain chrétien.
Il faut une nouvelle nature. La foi est indispensable.
Le monde n’a rien de
cela.
Vous devez descendre dans le chemin du monde, si vous voulez agir
de concert avec le monde. Et cela ne fait pas que le monde devient chrétien, mais cela fait que les
chrétiens deviennent mondains.
Tel est le seul résultat de
la tentative d’associer les chrétiens avec les non chrétiens dans
le service et le culte de Dieu.
Écoutez la sentence solennelle :
« Tous ceux qui veulent avoir une
belle apparence dans la chair, ceux-là vous contraignent à être
circoncis, seulement afin qu’ils ne soient pas persécutés à cause
de la croix de Christ. » (Galates 6 v.12)
Ils veulent que vous
vous soumettiez à ces formes religieuses.
La raison en est qu’ils
craignent de souffrir pour Christ.
La croix est la fin de l’ancien monde, où la chair était reconnue,
et l’introduction
du nouvel état de choses où plus rien n’a de valeur aux yeux de Dieu,
sinon ce
qui est du Saint Esprit.
L’apôtre fait voir qu’après tout, l’égoïsme est
au fond de ce désir des formes religieuses.
Quand
on marche avec le monde, la conscience n’est jamais tranquille. Rien ne plaît tant au monde que d’amener de vrais
chrétiens à marcher avec lui.
Combien un tel succès de Satan est humiliant !
Dieu a appelé les chrétiens hors du monde
en vue de manifester un peuple heureux en Christ, même
s’ils n’ont que de la tribulation dans le monde.
Je ne parle pas ici des
épreuves ordinaires, journalières.
Si
les saints agissent follement et en souffrent comme les autres, ils ont leur
part des résultats de leur propre folie. Mais certaines épreuves tombent sur le chrétien parce
qu’il est chrétien : le mépris, le rejet, la médisance, la
calomnie, — tout cela parce qu’il marche avec Dieu, et qu’il
a pris le parti de Dieu contre le monde.
C’est aussi parce qu’il a part à la
croix de Christ et qu’il attend Sa gloire, refusant
par conséquent non seulement les choses mauvaises du monde, mais
aussi ses meilleures.
Voilà ce qui excite tant la colère du monde.
Ils
peuvent bien parler des fautes des chrétiens ; mais si les mêmes fautes étaient
commises par le monde, combien on les oublierait vite et facilement !
Mais quand un chrétien est en cause, il y a ce qui leur fait sentir que,
malgré la faiblesse et la folie de la personne, il y a
quelque chose au-dessus du monde ; or c’est cela qui, en réalité,
les met mal à l’aise.
Si
les chrétiens dont il s’agit dans ce passage avaient seulement voulu
consentir à être circoncis ! Mais n’importe qui peut être circoncis,
même un inconverti.
Prenez
seulement un engagement de tempérance avec un homme du monde ;
il sera content, parce
que vous descendez à un niveau qu’il peut occuper autant que vous.
Ainsi
je ne me mêle pas aux efforts du monde cherchant à réformer le monde ;
mais j’ai beaucoup à
dire sur le péché et la honte des chrétiens qui s’associent au
monde dans ses efforts pour arrêter une plaie par le moyen de
promesses et de vœux faits par les hommes.
C’est un terrain absolument
faux et contraire à l’évangile, dont le
point de départ est la corruption
totale de la nature de l’homme.
Dès
l’instant où vous travaillez à améliorer cette nature, — ce
que l’homme du monde peut faire tout autant (il peut signer l’engagement de
tempérance aussi bien que vous), — il est clair que vous
vous êtes mis sur un terrain d’abandon de Christ comme la seule arme du
chrétien, ayant une trempe divine, utilisable contre l’homme dans la
chair ; c’est,
pour ainsi dire, un retour à l’arc et aux flèches de la contrainte morale.
En vérité, je suis obligé de
considérer cela comme inférieur même à la circoncision qui, au moins,
était le type d’une vérité très bénie — l’entier
dépouillement de la chair.
Mais
quand Christ mourut, toutes ce qui n’avait été que des types,
et qui avait entièrement manqué en tant que remède efficace, a été enseveli
dans Son sépulcre. Maintenant Il est ressuscité et il y a
une vie nouvelle en résurrection, qui n’a rien à dire à
l’ancienne vie, sinon pour la mortifier.
La réalité de la vie a été manifestée, et c’est avec elle
que le chrétien a à faire maintenant.
Christ est devenu sa vie et
son objet.
C’est
le grand but du diable d’amener les chrétiens à ajouter un autre
nom à celui de Christ marqué sur les enfants de Dieu :
peu importe lequel, que soit la circoncision comme type de bénédiction
spirituelle, ou que ce soit aujourd’hui de simples restrictions morales
naturelles ; de toute manière c’est se tromper quant à l’objet pour
lequel Dieu nous a appelés hors de ce monde. Le chrétien est en dehors
de ce domaine, et il est appelé à occuper une place caractérisée par
la grâce.
La
place du magistrat n’est pas une place de grâce, mais de gouvernement,
qui requiert le châtiment du mal. Ce n’est pas la grâce. La grâce n’est pas la
loi ; mais,
si quelqu’un te frappe sur une joue, présente-lui l’autre (Mattieu 5 v.39). Ce serait la fin de
toute justice, si les magistrats essayaient d’agir ainsi !
Mais
tandis que le chrétien n’a rien à faire en dehors du domaine de la
grâce, il est tenu de respecter le gouvernement, et de ne
jamais parler en rabaissant les dignités de ce monde.
Mieux il connaît ses propres privilèges, plus il est à
même de maintenir l’honneur du magistrat. Il le reconnaît
d’autant plus, qu’il ne convoite pas lui-même cet
honneur.
Il a lui-même une bien meilleure place ; s’il connaît
le secret de la joie et de la liberté dans ce monde, qu’il
reconnaisse en même temps les autorités qui sont au-dessus de lui, et ordonnées
par Dieu pour régir la terre.
Faisant partie d’un même
cercle humain, des personnes sont bien capables de développer plus ou
moins de rivalité ; car les hommes préfèrent gouverner les autres
que d’être gouvernés eux-mêmes !
Mais quand une âme est entièrement délivrée du monde, elle peut
d’autant plus volontiers reconnaître ce qui est de Dieu
ici-bas, et voir la sagesse de l’ordre qu’Il y a établi.
C’est sur ce fondement-là que
le Saint Esprit insiste toujours pour que le chrétien obéisse
aux lois, et qu’il rende l’honneur au roi ou autres
gouvernants auquel il peut se trouver assujetti.
« Car ceux-là qui sont
circoncis, eux-mêmes ne gardent pas la loi ; mais ils veulent que vous
soyez circoncis, afin de se glorifier dans votre chair. » (Galates 6 v.13)
L’apôtre montre ensuite,
qu’après tout, les zélateurs de la circoncision ne gardaient pas la
loi. Ils
ne l’observaient qu’en partie, avec une bonne mesure d’inconséquence, malgré des sentiments ardents à
l’encontre des défenseurs de la liberté chrétienne. C’est toujours le cas.
Ceux qui insistent sur la perpétuité du sabbat, comment
le gardent-ils ?
Déjà
ils ne prennent jamais garde au vrai jour ; mais supposant
que le jour du Seigneur serait réellement le même que le sabbat, l’observent-ils
selon la loi ? Pas du tout.
Ils vous diront que le christianisme, outre qu’il a
changé le jour, a modifié la façon de l’observer, que l’Évangile tempère la
sévérité de la loi de Dieu, etc.
Si cela n’est pas annuler la loi par incrédulité,
qu’est-ce qui le sera ?
Je
renie leurs actes, leurs doctrines et leurs conclusions.
Le christianisme, bien loin d’atténuer la loi, ou de
réduire ses sanctions, c’est lui seul qui donne à la loi sa pleine valeur :
« Annulons-nous donc la loi par la
foi ? Qu’ainsi n’advienne ! au contraire, nous établissons la loi.
» (Romains 3 v.31)
La doctrine de la foi, au lieu d’affaiblir la force obligatoire de la loi, l’illustre
et la maintient au plus haut degré.
Mais l’établissement de la loi
dont parle l’apôtre, n’a absolument aucun rapport
avec la question d’une règle à
suivre pour la marche du chrétien.
Le chapitre 3 des l’épître aux Romains traite de la
ruine de l’homme et de la justice de Dieu, non pas de pratique !
L’apôtre y démontre que la foi maintient l’autorité de la loi
dans la
croix de Christ, laquelle reconnaît la juste et totale condamnation des hommes, et cette croix est la
base d’une justice divine qui justifie, une justice qui est
révélée au croyant et devient sa portion.
La malédiction de la loi est tombée sur Christ, et cette loi
a ainsi été magnifiée au plus haut degré, sa pleine sentence ayant
été complètement épuisée sur la tête du
Fils de Dieu.
Ainsi, que vous considériez Dieu, ou l’homme, ou le Sauveur, la foi
établit la loi, comme rien d’autre n’aurait pu le
faire.
Quant
au jour du Seigneur, loin de s’identifier au sabbat, c’est le premier jour
de la semaine et non le septième, et il repose sur des fondement entièrement
différents.
Si
vous testez ces hommes soi-disant docteurs de la loi, on voit bientôt leur
zèle s’effondrer dans la pratique.
Il est facile de démontrer qu’ils ont introduit des changements et des
modifications pour s’adapter aux temps, aux lieux, aux climats et
aux gens, c’est-à-dire pour leur propre convenance dans les
choses de Dieu.
Cette théorie d’adoucissement de la loi,
et d’une loi flexible, ne peut absolument pas résister à un
examen sérieux.
D’un
autre côté, ceux qui maintiennent que le jour du Seigneur
est une
chose toute nouvelle, ne se rattachant ni à la création,
ni à la loi, ne rencontrent aucune difficulté, parce qu’ils
voient que le même Dieu, qui, à l’origine, a sanctifié le
sabbat et a donné la loi à Israël, a trouvé bon d’attacher un honneur spécial au
premier jour de la semaine, en souvenir de la
rédemption accomplie dans la
mort et la résurrection de Christ.
Mais ils voient ce jour du Seigneur comme ayant son propre
caractère, bien distinct du sabbat.
Le
jour du Seigneur ne demande pas un simple repos qu’on peut partager avec son bœuf
ou son âne ; et le repos du corps est si loin d’être l’honneur principal
qui lui est propre, que, me semble-t-il, si un chrétien pouvait en ce jour-là marcher vingt
fois le chemin d’un sabbat pour accomplir un service spécial pour le Seigneur, il
aurait non seulement la liberté de le faire, mais ce serait très agréable au
Seigneur.
Chacun de ces jours est distingué des autres jours par l’autorité
divine ; mais sous tous les autres rapports, ils diffèrent entre eux
autant que la loi diffère de la grâce, ou que la
vieille création diffère de la nouvelle.
Comme c’est le cas de
ceux qui ne garde pas eux-mêmes la loi et veulent vous l’imposer afin de se
glorifier, cela reste tout à fait vrai aujourd’hui.
La
vérité
n’est pas la pierre de touche dans le monde religieux, ni Christ
lui-même, ni Son service.
Si
vous refusez leur parti ou leurs idoles, attendez-vous à l’opprobre, à la calomnie, au mépris
et à la haine.
Cédez à leur système judaïsant, et vous pouvez retenir impunément
des doctrines blasphématoires, — sans réaction de leur part.
Touchez
à leur abus de la loi, et ils s’écrieront : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l’a mis » (Jean 20 v.13).
La loi est leur seigneur plus que Christ.
Je
fais allusion ici à un fait littéralement existant dans l’organe le plus
populaire du milieu qu’on dit évangélique, mais à vrai dire,
le parti légaliste de notre temps.
Remarque :
C’est le piège qui guette
les croyants issus qui ont été privilégiés plus que d’autres, et qui à la
longue ont transformé ce que produit la vie divine, en règles à suivre, en
procédures à suivre ! Les germes se manifestent par l’absence totale de
réactions devant de faux enseignements, des inversions flagrantes de causes
avec les effets, mais réagissent de façon virulente dès que quelqu’un souligne
cette inversion, ou toute autre forme de déviation. Celui qui le fait en vue du
bien est traité d’orgueilleux, de manque d’amour, etc. …
L’apôtre souligne une vérité fondamentale :
« Mais qu’il ne m’arrive pas à moi de
me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle
le monde m’est crucifié, et moi au monde. » (Galates 6 v.14)
Les Galates se glorifiaient dans ce qui exaltait la nature humaine,
parce que de cette manière, ils pouvaient amener le monde et ses
multitudes à s’unir avec eux.
Un rappel de choses
importantes déjà soulignées en rapport avec la croix !
Au
ch. 3, la croix de Christ est envisagée comme la délivrance
de la loi, parce
que Christ y a été fait malédiction pour nous. Si un homme croit en
Christ, et le reconnaît comme Fils de Dieu, allez-vous nier qu’il a la vie
éternelle ? Mais
à moins qu’un tel homme ne reçoive la doctrine de la croix d’une manière
intelligente, et ne l’applique à sa position, il est encore plus ou moins sous
la loi, et ne comprend pas qu’il est complètement retiré de l’ancien
état de choses et placé sur un nouveau terrain.
Au ch. 5, l’apôtre applique la doctrine de la croix à la chair,
et montre que «ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les
passions et les convoitises». Je trouve ici que j’ai
le droit de considérer que j’en ai fini avec
ma chair devant Dieu, et pareillement avec
la loi.
Maintenant, au ch. 6, intervient la troisième chose,
le monde. Il y a une gradation régulière.
D’abord c’est l’affranchissement
de la loi, qui est susceptible d’affecter la conscience d’une
personne pieuse.
Puis, quand l’homme est
affranchi de cette anxiété, vient la question de la chair avec
ses passions et ses convoitises.
Mais il lui est dit que tout cela
a été jugé à la croix de Christ.
C’est pourquoi, je suis en droit, comme une
question de foi et non de simple sentiment, de savoir
que :
« … ceux qui sont du Christ ont
crucifié la chair avec les passions et les convoitises. » (Galates 5 v.24)
Cela fait partie de la
consolation que Dieu me donne.
L’apôtre
ne dit pas qu’ils la crucifient, comme si c’était un
processus qui se poursuit ; mais c’est une chose faite quand on reçoit Christ crucifié.
Aux yeux de Dieu, et maintenant aussi pour la foi, leur
nature a été clouée au bois et c’en est fait
d’elle devant Dieu.
Ils ont maintenant une nouvelle
nature, comme dit Paul :
« Je ne vis plus, moi, mais Christ
vit en moi » (Galates 2 v.20)
Bien
sûr, la vieille nature que nous avons existe toujours ; mais pour la foi, Dieu
en a déjà fini avec elle à la croix de Christ ; en sorte que l’affaire
du chrétien est de s’occuper non pas simplement
de restrictions, mais de Christ.
Par l’énergie de l’Esprit, cela
remplit l’âme de tout ce qui est bon, l’entraîne dans ce qui est aimable ;
en bref, c’est la vraie puissance de sainteté chrétienne.
Si
un homme est occupé de ce qui est bon, il haïra sa chair ; mais ce n’est que l’occupation de Christ, qui donne puissance
à l’âme pour appliquer à la chair la sentence
de Dieu.
Maintenant vient la
troisième et dernière chose dans l’expérience chrétienne.
On
arrive à trouver des hommes qui savent un peu ce que c’est que d’être mort à la
loi et à la chair, mais
qui croient encore que c’est le devoir du chrétien dans ce
monde, de servir Dieu dans ses contraintes.
Mais comment Dieu
veut-il qu’on Le serve maintenant ?
Jamais par quelque
chose qui contredirait la croix de Christ.
Le service du chrétien doit être fondé sur la
croix ; or
qu’est-ce que la croix déclare au sujet du monde ? Qu’il est
maintenant en guerre ouverte avec Dieu.
Depuis la croix de Christ, Dieu n’a jamais eu aucune alliance avec le monde.
Avant
la croix le monde était toléré : il n’y avait pas de mal
pour Joseph à être gouverneur en Égypte, ni pour Daniel à être assis à la porte
du roi de Babylone. Mais
c’est pure ignorance de raisonner à partir de ce qui était
alors toléré, pour en déduire ce qui est agréable à Dieu
maintenant que la croix
de son Fils est intervenue.
Dieu
n’ignore pas la croix, si les chrétiens l’ignorent.
Cette même croix de Christ, qui est mon
salut, ma délivrance de la loi et de la chair, me montre
que je n’ai aucune part avec ce monde, sinon comme un
étranger béni qui le traverse.
Nous pouvons avoir des occupations toute à fait convenables, mais ce
n’est pas du tout ce qu’on peut appeler une chose du monde.
Le Seigneur a vécu ici-bas,
Il est mort ici-bas, Il est ressuscité ici-bas, Il a mangé et
bu dans ce monde ; mais Il n’a
jamais été de ce monde : il
en est et doit en être de même du chrétien.
Notre Seigneur ne
constituait pas une partie ou un morceau de ce monde susceptible d’en
perturber le cours en y faisant son apparition ou en le quittant. Son absence ne se serait pas
fait sentir dans le monde.
Mais dès l’instant où un chrétien
devient partie intégrante de la force motrice qui actionne les rouages du monde,
tout est de travers quant
à sa fidélité à Christ.
Un chrétien devrait être un
moyen permanent de bénédiction dans ce monde.
Mais comment, et sous quel caractère ?
En rendant témoignage à Christ,
à son Sauveur ; et en faisant comme Christ, qui n’a jamais cherché Son intérêt
particulier — qui faisait
toujours le bien, mais selon la volonté de son Père — qui agissait toujours pour des motifs
qui n’étaient pas de ce monde, mais d’en haut !
Il ne s’associait jamais aux plans des hommes
pour améliorer l’homme, — mais qui réalisait que le monde était ennemi de Dieu, et que
pourtant, l’amour
de Dieu L’avait
envoyé dans ce monde pour leur faire du bien :
Tel était Christ, et tel devrait être
le chrétien.
L’affaire du chrétien, c’est d’être la lettre de
Christ.
Ainsi
donc, le fil directeur et le test quant à tout ce qui se présente
devant le chrétien devrait être ceci : faire ceci ou cela,
est-ce agir comme une
lettre de Christ ?
Mais pour savoir ce qui
convient à une lettre de Christ, il
faut rechercher Ses voies
dans les paroles du Saint Esprit.
Il y a toujours de la
lumière dans l’Écriture pour montrer d’une part Sa pensée pour le moment
présent, et d’autre part ce qui n’a
plus cours aujourd’hui en tant que lié à la loi et au monde et à
Israël,
— c’est-à-dire aux anciens témoins de Dieu dans le monde.
Or
le témoin de Christ aujourd’hui, c’est le chrétien, et il n’est pas du monde, quoiqu’il soit dans le
monde (Jean 17 v.14-16).
C’est là le grand moyen pour éprouver nos voies,
et peser dans quelle mesure nous nous
glorifions dans la croix.
Car le chrétien et le monde reposent
sur des principes diamétralement opposés.
La croix de Christ est ce qui tout d’abord crucifie le chrétien au
monde, le
place entièrement en dehors du monde, comme quelqu’un sauvé du
monde ; mais le monde lui est aussi crucifié.
Vous voyez là le monde avec toute sa culpabilité qui n’est
pas ôtée, ignorant le Père malgré la venue du Fils.
Il
ne peut donc y avoir aucun terrain commun entre le chrétien et le monde, pas plus qu’on ne le pourrait
entre deux pays en guerre ouverte. Ceci étant, cela ne
montre-t-il pas combien peu les enfants de Dieu réalisent
leur position chrétienne, comme définie par la
croix de Christ ?
On
prêche plus ou moins la paix faite par le sang de la croix ; mais quant à la puissance
morale de la croix et quant à sa portée sur la loi,
la chair et le monde, il n’y en a guère plus
qu’un atome, sinon comme motif.
La conséquence est que de tels chrétiens peuvent, en bonne conscience, parler
de la croix, et en même temps maintenir
encore ce que Dieu a déjà jugé et mis de côté pour
toujours.
Ainsi l’importance de la pleine
délivrance du chrétien est inconnue, autant
que les vérités fondamentales qui devraient être comprises par les
jeunes enfants.
Car
l’épître aux Galates ne s’occupe pas de la partie la plus élevée de la vérité
chrétienne, mais
plutôt des fondements indispensables du christianisme.
« … ni la circoncision,
ni l’incirconcision ne sont rien, mais une
nouvelle création. » (Galates 6 v.15)
Il ne suffisait pas de parler simplement d’être crucifié
au monde. Il
y a plus que cela en Christ, car dans le Christ Jésus il n’est plus
question de circoncision, d’incirconcision, tout cela n’est
rien, mais en Christ le chrétien en une nouvelle création !
Les gens peuvent se vanter de leurs
formes, ou de ne pas avoir de formes ; mais de toute manière, tout
cela ne vaut rien si l’on n’a pas reçu de Dieu une bénédiction positive et
réelle,
et si l’on n’a pas part à la croix
de Christ et à la nouvelle création.
Comme chrétien, j’appartiens à un
système déjà établi en Christ, dans la présence de Dieu.
Je sais ce qu’est ma
nouvelle nature quand je pense à Christ.
Je Le vois ressuscité d’entre les
morts et dans la gloire, les délices
parfaites de Dieu et de Son entourage.
Un jour, c’est là que seront tous les
chrétiens, et c’est la part qu’ils ont déjà maintenant en
substance, le Saint Esprit Lui-même étant les arrhes de la gloire. Car il ne s’agit pas seulement
de ce dans quoi ils brilleront, mais ils ont la bénédiction avant que
celle-ci soit manifestée.
Le chrétien est la nouvelle création dans la perfection en Christ. « Celui qui a le Fils a la vie » (1 Jean 5 v.12). Elle est appelée ici la « nouvelle
création » ; la
raison en est qu’elle
n’est pas seulement envisagée comme une vie trouvée, mais elle est mise en
contraste avec l’ancienne vie qui avait à faire avec le monde.
Ceci implique non seulement la
personne de Christ, mais Son œuvre.
La
grande œuvre de la rédemption est accomplie ; la loi de Dieu a eu son
libre cours, et la justice est établie ; la voix de la
condamnation ne doit plus jamais être entendue en vertu de la croix du Juste, qui a souffert pour nous.
Mais Il est ensuite ressuscité
d’entre les morts, et Il est entré dans une existence
nouvelle et bénie comme homme ressuscité
devant Dieu.
Telle est la
nature qu’Il nous communique :
« À moins que le grain de blé tombant
en terre, ne meure, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte
beaucoup de fruit. » (Jean 12 v.24)
Autrement
dit, étant mort et ressuscité, Il communique cette vie même qui était en
Lui.
En
parlant de ses brebis, il dit :
« … je suis venu afin qu’elles aient
la vie, et qu’elles l’aient en abondance. » (Jean 10 v.10)
La vie «en abondance», c’est cette
«nouvelle
création», ou la vie en résurrection.
N.B. : On comprendra immédiatement qu’il n’est pas question d’une règle dans le sens d’une « recette à suivre », mais bien comment la nouvelle création se manifeste dans la vie pratique.
« Et à l’égard de tous ceux qui marcheront
selon cette règle, paix et miséricorde sur eux et sur l’Israël de
Dieu ! » (Galates 6 v.16)
Dans
la première expression, « tous ceux qui marcheront selon cette règle », l’apôtre envisage
spécialement, les croyants d’entre les Gentils, comme les
Galates.
« Cette règle », c’est la règle de la
nouvelle création — Christ lui-même.
Il ajoute :
« … paix et miséricorde sur eux et sur
l’Israël de Dieu ! » (Galates 6 v.16)
La
seule partie d’Israël qui soit reconnue se compose des Juifs réellement
croyants.
L’expression « l’Israël de Dieu », semble être employée ici comme une phrase
générale pour désigner, non pas tous les saints, mais les
croyants en Israël — ces Juifs qui avaient répudié leurs propres œuvres, et avaient trouvé refuge uniquement dans le
Christ Jésus.
Il
est parlé de deux classes de personnes, non pas d’une seulement. « Tous ceux
qui marcheront selon cette règle » sont plutôt les
croyants d’entre les Gentils ; et « l’Israël de Dieu » désigne les
saints d’entre les Juifs, non pas l’Israël purement littéral, mais « l’Israël de
Dieu » ; des
Israélites certes, mais des Israélites
que la grâce avait disposés à recevoir le Sauveur.
N.B. : La différence entre ces 2 classes de croyants se limite au chemin à parcourir pour entrer dans le domaine de la nouvelle création. Les uns n’ayant pas connu la loi mosaïque, les autres devaient en être affranchis.
« Désormais que personne ne
vienne me troubler, car moi je porte en mon corps les marques du
Seigneur Jésus.» (Galates 6 v.17)
La sagesse charnelle des Galates avait introduit de la confusion
et toute espèce de mauvaises actions, la loi au lieu de l’amour,
des contestations sur son ministère, etc.
Il avait été fouetté et mis en prison. Quelles marques
d’indignité n’avait-il pas reçues ? Voilà où étaient « les
marques du Seigneur Jésus » — non pas dans la
circoncision.
Tout
comme un esclave d’autrefois qui portait le nom de son maître marqué dans sa
chair au fer chaud, ainsi Paul veut dire qu’il portait en son corps les marques
du Seigneur Jésus.
Que d’autres portent ou
cherchent ce qu’ils voudront, voilà les marques qui ont du prix pour moi.
C’étaient
les souffrances endurées pour l’amour de Christ
et de l’évangile (Marc 8 v.35 ;
10 v.29).
Rien de plus doux, ni de plus touchant,
mais, en même temps, quelle condamnation
intégrale de ces hommes
qui s’élevaient eux-mêmes, prenant leurs aises, en face de
quelqu’un dont toute la vie était
de souffrir pour Christ !
Dans ce contexte, avec combien de grâce et de dignité, il
termine sa lettre :
« Que la grâce de notre
seigneur Jésus Christ soit avec votre esprit, frères ! Amen. » (Galates 6 v.18)
L’apôtre
ne demande pas qu’ils sentent les tonnerres de cette loi sous laquelle ils
désiraient se placer, mais «que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec
leur esprit» !
L’apôtre montrait ainsi combien
il ressentait profondément la position avantageuse que la grâce
lui donnait — de quelle manière il pouvait répondre à toutes ces
attaques dont il était l’objet — comment il pouvait appeler leur attention sur
les cicatrices de sa glorieuse guerre, si eux,
de leur côté, voulaient parler de leur circoncision,
encore qu’il ne voulait se glorifier en rien, sinon en la croix de
Christ.
Notre
sagesse,
c’est Christ, comme notre folie c’est nous-mêmes.
Que le Seigneur veuille donc nous accorder de mieux apprendre à
connaître notre vraie sagesse, et de marcher en elle ;
et, tout en tenant ferme la vérité, de
désirer ardemment la bénédiction de ceux qui lui sont opposés,
et de chercher la délivrance de toute âme autour de nous.
L’épître aux Galates porte un coup mortel
tant au
monde religieux, racine
et branches, qu’à ce qui est un renouveau ou une continuation du
même système que celui dénoncé si
vigoureusement par l’apôtre Paul : celui-ci le démasque comme étant
l’ennemi, non
seulement des saints, mais de la
croix de Christ.