Ce texte
reprend des extraits intégraux de l’étude de l’épître aux Galates de W. Kelly
Cette étude met en évidence
une série de principes chrétiens contenus dans l’épître adressée par l’apôtre
Paul aux assemblées de la Galatie.
D’autres messages
suivront dans le but de mettre en évidence ces principes en vue de nous
éclairer dans notre marche chrétienne.
Le texte
intégral de l’étude de W. Kelly peut se décharger depuis l’adresse :
https://www.bible.beauport.eu/_data/Etudes/_PDF/WK/WK-nt09-Galates.pdf
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Certaines parties seront
résumées en vue de la compréhension, et seulement les parties contenant un
message particulier seront reprises. J’y ajouterai simplement une phrase d’introduction
et une explication lorsque cela s’avère nécessaire.
N.B. Dans le texte lorsque
« je » est utilisé, ce n’est pas moi qui parle, mais bien le frère W.
Kelly !
Contenu :
Le
ministère dans son sens large
Quel
effet a l’introduction de règles ou lois parmi les chrétiens ?
La vie
nouvelle du croyant n’a pas besoin de règles ou lois !
Les
lois, règles & procédures conduisent au cléricalisme
Ce
qu’est l’Evangile et ce qu’il n’est pas
Le
cadre : ce qui est de Dieu et ce qui est de l’homme
Passage
de l’Evangile de Dieu à un faux évangile
Mêler
la grâce et toutes formes de loi
Pouvons-nous
traiter à la légère le faux évangile ?
L’avertissement
du Saint Esprit aux âmes prises dans ce piège !
Paul
rend un témoignage sans compromis
Paul
tenait son évangile directement de Jésus Christ
Quelques
caractères de l’évangile de Paul
L’évangile
de Paul versus celui des autres apôtres
Par
son évangile, Paul complète la Parole de Dieu
L’homme
religieux veut maintenir ce dont la grâce libère !
Le
curriculum vitae de Paul, et son entrée dans le service.
Les
premiers pas de Paul dans son service
Contraste
entre ceux de Judée et les Galates
Suite
à la deuxième visite de Paul à Jérusalem
La
visite à Jérusalem après 14 ans
Le
chrétien se trouve-il sous une forme de loi quelconque ?
Enseignements
tirés des circonstances relatées en Actes 15
Les enseignements venant de faux frères
Position de ceux qui prenaient des responsabilités à
Jérusalem.
La
délégation venant de Jérusalem à Antioche
L’apôtre rappelle les bases du christianisme
Ce qui
est important à retenir !
Paul
rappelle le principe de la justification par la grâce
Les
effets néfastes sur les âmes placées sous le principe de lois.
Les
formes de culte bâties sur le principe de lois.
Être à
Christ implique l’abandon de tous principes de lois.
Vivant
à Dieu et mort à tous principes de lois
Je
suis crucifié avec Christ, et néanmoins je vis !
La vie
dans la foi au Fils de Dieu
Christ
n’est pas mort pour rien !
Les
nuances du mot « salut » dans la Parole
Contraste
entre les principes de la loi et ceux de la foi !
LA
CROIX : axe autour duquel toute vérité s’articule !
La
réception de l’Esprit par la foi
La
distinction entre la vie et l’Esprit
Pas
seulement la vie mais aussi l’Esprit
Antérieurement
à toute loi, Abraham a cru Dieu !
Tout
principe de lois place sous malédiction !
Le
chrétien est dans une position toute différente !
Loi et
promesses deux choses distinctes
C’est
clairement Christ qui était en vue au travers d’Isaac
La
bénédiction des gentils est liée à Christ, l’unique semence !
La loi
n’annule pas la promesse
L’héritage
n’est pas sur le principe du mérite
Pourquoi
la loi a-t-elle été donnée ?
C’est
à cause de la transgression !
Qui a
jamais été rendu juste par la loi ?
La
grâce n’implique pas de médiateur
La loi
donnée à Israël n’annule pas les promesses !
La
promesse est liée à la foi sans aucune relation avec le loi
La
fonction intérimaire de la loi, comme conducteur pour Israël
Seuls
les Juifs avaient été placés sous la loi.
Le
chrétien, d’origine non juive, est aussi fils de Dieu !
Toute
forme de lois n’a pas d’objet dans la nouvelle création
Ce
qu’il faut retenir quant à la loi et aux promesses
Pour
ensuite comprendre ce qu’est la liberté en Christ !
Quel
était l’état du croyant de l’Ancien Testament ?
Ceux
qui ont connu Christ vivant sur la terre
Le
péché d’idolâtrie parmi le peuple Israël
L’histoire
d’Israël est l’histoire de notre propre cœur !
Le
Fils de Dieu vient accomplir la rédemption (rachat)
L’introduction
des Non-Juifs (Gentils)
Les
Gentils croyants deviennent « fils »
Le
traitement des ennemis sous la grâce versus la loi !
L’effet
de la confusion des dispensations
Bâtir
un monde chrétien, une grave erreur !
L’Evangile
de la grâce introduit dans un tout nouveau domaine.
La loi conserve sa valeur absolue et sa fonction de mort
L’intimité de la relation Père-fils
Un
avertissement à prendre au sérieux
Les
rapports personnels de l’apôtre avec les Galates
Comment
on en finit avec la loi
Le
reproche forme la base même de son enseignement !
Levée
d’un certain qui pro quo
Rappel
des circonstances de leur conversion
L’influence
néfaste des faux docteurs
L’utilisation
charnelle de la loi
La loi
adressée à l’homme en Adam et la loi de la foi
Les
systèmes religieux basés sur un principe de lois
La
Jérusalem terrestre et la Jérusalem d’en haut !
Le
croyant d’origine juive n’appartient plus à la Jérusalem d’en bas !
En ce
qui concerne les Galates
En
Christ est la liberté de vivre et marcher par l’Esprit
Les
différentes présentations de la liberté par le Saint Esprit
L’autre
sphère en dehors de la loi
Le chrétien est entièrement retiré du domaine de la
loi !
Le chrétien ne serait-il pas tenu d’accomplir la loi ?
Un chrétien n’a pas non plus la liberté de violer la
loi !
Le chrétien est tenu de faire la volonté de Dieu dans sa
marche
Ce
qu’est et possède le croyant exclusivement en Christ !
En Christ, il vit au-dessus de lui-même et de toutes lois.
Il est sous la grâce et pas sous la loi
Il a reçu une vie nouvelle et éternelle
Son espérance, c’est la gloire de Christ
Conséquences
de prêter l’oreille aux faux docteurs
Mise
en évidence d’en quoi consistent ces fausses doctrines !
L’apôtre
ne s’épargne pas lui-même !
La loi
comme règle pour la marche ?
Christ
nous a placé dans la liberté
A
nouveau, insistance sur la liberté
L’Esprit
est la puissance de la marche !
L’effet
de la résurrection de Christ
En
quoi le chrétien se distingue-t-il ?
Qu’est-ce
qui caractérise l’Eglise de Dieu ?
Ne
plus se placer sous un régime légal.
La loi
a été donnée à Israël, mais Christ à l’Eglise
Les
œuvres de la chair et le fruit de l’Esprit
La loi
devrait-elle discipliner le vieil homme ? NON !
L’exercice
de la discipline à but éducatif
Qui
sont à même de remplir ce service ?
Comment
estimer les autres supérieurs à soi-même
Porter
les charges les uns des autres
Qu’est-ce
que la loi du Christ ?
La loi donnée à Moïse n’est pas adressée au nouvel
homme !
Voici ce qu’est cette « loi du Christ »
Le
principe moral de la vie de Christ ici-bas
Le
chrétien n’est pas sous le principe légal
L’effet
de la Parole de Dieu sur l’âme
Le croyant ne vient pas en jugement
Certains croyants ne passeront pas par la mort
Contraste entre ceux qui ont refusé Christ et le chrétien
Quelques
mots sur le sens du terme « jugement »
La prise indignement de la cène
C’est le Seigneur Jésus qui est le Juge !
Tous
devront rendre des comptes à Dieu !
Personne n’a à rendre des comptes pour autrui
Le croyant rendra des comptes mais sans venir en
jugement !
Le croyant a aussi affaire avec le gouvernement de
Dieu !
Le
privilège et le devoir de ceux qui sont enseignés
Nous
moissonnons ce que nous avons semé !
Une
vraie foi ne se dissocie pas d’une réelle sainteté pratique
Ne pas
se lasser dans le chemin de la foi !
L’inspiration
de la Parole dans son entièreté !
La
différence entre la révélation et l’inspiration
Peut-on
interrompre un frère pour exprimer une pensée ?
L’importance
de la portée de l’épître
Pourquoi
une « longue » lettre et écrite de la main de Paul ?
Pourquoi
cette apparente froideur ?
Le cas
de la 1ère épître de Jean
Les
conséquences du mélange de la loi avec Christ !
Les
effets d’une belle apparence dans la chair
Le
témoignage que les chrétiens devraient rendre
Le
chrétien devient la cible du mépris
La vie
en Christ versus le principe de loi !
Le
chrétien a Christ pour vie et pour objet
Ceux
qui prônent la loi, ne la respectent pas !
La loi
garde la valeur qui lui est propre
Les
caractères d’un système religieux ayant ses règles
La
relation : croix – chrétien –
monde !
A la croix la chair a trouvé la fin de sa puissance
La croix met un terme à l’influence du monde
La
gradation dans la perception de l’œuvre de la croix
A la croix la chair a trouvé la fin de sa puissance
La croix met un terme à l’influence du monde
Qu’est-ce
que la nouvelle création
La
règle de la nouvelle création
L’apôtre
clôt ce travail pénible d’écriture
La
valeur de la vérité telle qu’elle est en Jésus
La
vérité quant à la Bible, si séparée de Jésus !
La
vérité telle qu’elle est en Jésus
Après avoir été instruits dans l’Evangile présenté par
l’apôtre Paul, les Galates l’avaient reçu. Mais des personnes, se présentant
comme des serviteurs de Dieu, se sont introduits et sont venus ajouter à
l’Evangile, des règles à suivre, tirées de la Parole, à savoir la loi donnée
par Dieu à son peuple terrestre Israël !
C’est un danger qui guette les croyants aussi
aujourd’hui, alors que la différence entre ce qui est de la première création
et de la nouvelle s’estompe de plus en plus dans beaucoup d’enseignements
modernisés !
Un
coup d’œil même très rapide fait voir que le but de l’épître n’était pas
tant d’affirmer la vérité de la justification par la foi en contraste avec
des œuvres de loi, que
de la défendre plutôt contre les efforts de l’ennemi tendant
à la mélanger avec des ordonnances et sous une autorité humaine ;
en d’autres termes, l’épître aux Galates est l’antidote, contre
le poison, de tous ceux qui judaïsent (*) tout en confessant le nom
du Seigneur.
(*) Judaïser signifie se
placer dans le cadre de la religion juive, qui consistait à suivre les
prescriptions inscrites dans la loi donnée de Dieu, dans le cadre de son peuple
terrestre, le peuple d’Israël. Il en va de même lorsqu’un enseignement réduit
la vie chrétienne à l’application de règles, des règles de bonne conduite,
tirées de la Parole de Dieu !
En écrivant l’épître aux Romains, l’apôtre y fait
ressortir une vérité positive, pour enseigner des bases que les Romains
ne connaissaient pas. Par contre les Galates devaient retrouver la vérité déjà
enseignée et reçue,
mais que l’ennemi cherchait à noyer en y introduisant la loi comme
moyen auxiliaire de justification. Le Saint Esprit, par l’apôtre
Paul, s’applique à anéantir entièrement tout cet
effort de Satan ; c’est là ce qui donne un ton
particulier à cette épître.
Peut-être vous étonnerez-vous d’une certaine froideur
de la part de l’apôtre. Il serait difficile de trouver d’autres exemples dans
le Nouveau Testament.
La raison en est la suivante : le
mauvais état où les Galates étaient tombés, n’avait pas sa source dans
l’ignorance, mais plutôt dans l’infidélité. Or, cela
fait une grande différence. Dieu montre une très
grande patience envers un simple manque de lumière ;
mais
Il ne tolère pas que ses saints agissent légèrement à
l’égard de la lumière qu’Il leur a donnée.
L’apôtre
était pénétré de la pensée de Dieu, et nous l’a donnée sous forme écrite sans
le moindre mélange d’erreur humaine.
Il nous a donné non seulement la pensée, mais les sentiments de Dieu.
Or l’homme
réserve la rigueur de sa censure pour ce qui est immoral
— tromperie ou ivrognerie, ou autres choses grossières : toute
personne correcte est sensible à ces choses. Mais
les mêmes personnes qui s’émeuvent devant un scandale moral, peuvent rester entièrement
indifférentes à un mal mille fois pire aux yeux de Dieu.
La plupart des gens ressentent
l’immoralité, en particulier parce qu’ils sont touchés eux-mêmes ; tandis
que dans ce qui touche le Seigneur, il leur faut toujours des
exhortations énergiques, et l’éclairage de la lumière de Dieu
focalisé sur le point en question.
Satan n’a pas tendance à mettre sur le tapis l’erreur
sans voile ; au contraire il l’habille en général avec
une certaine mesure de vérité, pour attirer l’esprit. C’est
ainsi qu’il séduit et amène les gens à refuser ce qui est bon et à
choisir ce qui est mal.
Dieu nous
apprend les sentiments que nous devons éprouver à
l’égard du mal doctrinal !
Contrairement aux autres épîtres, nous avons noté
qu’il n’y a pas un mot
qui exprime leur position en Christ ou en Dieu le
Père ! Pas un mot qui les qualifie de saints
dans le Christ Jésus ou de frères fidèles. Il reste au niveau du strict
minimum possible quand on s’adresse collectivement à des chrétiens
ici-bas.
« Paul,
apôtre, non de la part des hommes, ni par l’homme, mais
par Jésus Christ, et Dieu le Père qui l’a ressuscité
d’entre les morts, etc. … » (Galates 1
v.1)
Il commence d’emblée la controverse. Les premières
paroles sont déjà un coup porté à leurs notions
judaïques dans leur racine. Ils trouvaient à redire à l’apôtre parce qu’il
n’avait pas été avec le Seigneur Jésus, lorsqu’Il était sur la terre.
En effet, Paul n’avait pas été l’un des apôtres qui
avait été avec le Seigneur pendant son ministère parmi le peuple, avant de
connaître la croix ! Par contre, avant sa conversion, il
avait été l’un des défenseurs le plus acharné du judaïsme,
persécutant les croyants !
C’est lui, que Dieu a justement
choisi, pour annoncer l’Evangile et d’une manière
particulière aux Gentils (*), qui n’avaient aucun droit aux promesses
faites aux pères de la nation juive.
(*) Les
« Gentils » était le terme utilisé pour désigner les populations non
juives.
Dieu mit un soin particulier à montrer que l’apôtre,
appelé à une position éminente et importante — la plus importante
fonction jamais occupée par aucun homme appelé à servir le Seigneur Jésus
Christ dans l’évangile — de montrer que Paul avait été ainsi appelé sans
intervention ni autorisation ni reconnaissance formelle de
l’homme, sous quelque forme que ce soit.
Son baptême n’avait rien à faire avec
sa qualité d’apôtre. On est baptisé comme chrétien, jamais
comme apôtre. Paul était aussitôt allé en Arabie ; il y avait prêché l’évangile,
et Dieu l’avait reconnu sur-le-champ comme serviteur de Christ dans
l’évangile, sans aucune interférence humaine. Tel est, en réalité, le vrai principe du
ministère, pleinement illustré dans l’appel et l’œuvre de Saul de
Tarse, désormais l’esclave de Jésus.
Ceci exclut toute forme d’ordination pour un ministère
quel qu’il soit.
Il est entièrement contraire à la Parole de Dieu,
d’introduire une certaine cérémonie qui serait un passage
obligé pour être effectivement reconnu comme ministre
de Christ. Même si c’est fort répandu, c’est une imposture de
la tradition. C’est uniquement quelque chose d’introduit par l’homme,
tiré principalement de la sacrificature juive.
Remarque :
Sous le régime juif, celui
qui appartenait à la famille des sacrificateurs, ne pouvait entrer dans ses
fonctions sacerdotales avant d’avoir passé par un bon nombre de cérémonies !
C’est ce cérémonial tiré du judaïsme que la chrétienté a emprunté.
C’est par l’introduction de ces pratiques dans
beaucoup de milieux de la chrétienté que le Saint Esprit est le
plus attristé. L’effet en est d’accréditer un bon
nombre d’hommes qui ne sont pas ministres de Christ et
de discréditer un bon nombre d’hommes qui sont
ses ministres, au motif qu’ils ne sont pas passé
par cette innovation particulière. Cela a pour effet de faire tout le mal
possible et d’empêcher tout le bien possible. Ce mal tire son origine du
cœur même du Judaïsme, et est le plus grand frein imaginable à l’action
du Saint Esprit dans l’assemblée, aujourd’hui comme en tout
temps. Certains prendront des airs graves devant ces remarques, et diront que
c’est un manque de charité de parler ainsi ; mais ils ne savent pas
ce que charité veut dire. Ils la confondent avec l’indifférence,
laquelle n’est que la mort de la charité. Si vous voyiez votre enfant
avec les mains sur des charbons ardents, vous ne vous laisseriez pas empêcher
de crier bien vigoureusement, ni d’agir avec énergie pour le secourir, sans écouter ceux qui vous
diraient qu’il est laid pour un chrétien d’élever la voix ou d’agir
brutalement. Pareillement, dans le sujet qui nous
occupe, nous sommes devant ce qui tient à la
bénédiction de l’Église d’une part, à la malédiction de la
chrétienté de l’autre.
« Paul, apôtre,
non de la part des hommes, ni par l’homme » (Galates 1 v.1) : cela exclut entièrement l’homme, tant comme source de son
ministère, que comme agent intermédiaire qui s’y rattache en
quelque manière. Le grand point dont il faut nous rappeler en rapport avec le ministère,
c’est que sa source est dans les mains de Christ ; c’est ce
que Paul dit ici : « par Jésus Christ ». Il ne dit pas « de la part de Jésus Christ », pour la raison suivante : les docteurs
judaïsants auraient pu dire : nous admettons pleinement que c’est de la
part de Jésus Christ, mais il faut que la chose ait lieu par
ceux qui ont été choisis et établis par le Seigneur lui-même lorsqu’il était
sur la terre ; il faut que les apôtres soient le canal. — Mais Dieu portait un coup de mort à la
notion de succession apostolique.
Remarque :
Le principe reste le même
pour toutes formes de ministères. Il n’y a pas de transmission de pères en
fils, ni de nominations, même déguisées sous quelques que formes que ce soit.
Son apostolat
est lié non seulement avec Dieu et notre Seigneur en tant que source, mais encore quant au
moyen de transmission — « par Jésus Christ, et Dieu le
Père qui l’a ressuscité d’entre les morts ». Ce qui établit le contraste entre Paul et les
autres apôtres : Paul était apôtre par
Celui qui avait ressuscité Christ d’entre les morts. Les autres avaient été appelés
à être apôtre seulement quand notre Seigneur était sur la terre, prenant
Sa place comme homme ici-bas.
Ceci est d’une extrême importance quant au message évangélique porté par
l’apôtre Paul dont la base est la mort et la résurrection
du Seigneur Jésus, ce qui découle directement du fait qu’il avait été appelé par
Jésus Christ ressuscité d’entre les morts. Ce qui introduit d’emblée le
ministère de Paul dans le domaine de la nouvelle création. Ainsi dans l’appel de Paul,
il y avait une plus grande puissance, une plus
grande gloire, une plus grande distinction, que pour
les autres apôtres, contrairement à ce que les faux docteurs
prétendaient ! (*) L’apôtre met toutes leurs
théories en déroute, et introduit sa propre place avec une grande force.
(*) pour autant qu’il y ait
des différences à faire.
Parlant du ministère, Paul le place sur ce terrain de la
résurrection, le terrain sur lequel reposait son propre appel. C’est en vue de cela que
le Seigneur opère dans l’Église !
Dans
l’épître aux Ephésiens, lorsque l’apôtre parle des dons relatifs aux ministères
(1*), il en définit le fondement sur Christ monté en haut, et donnant
des dons aux hommes. (2*)
(1*) Apôtres, prophètes, évangélistes, pasteurs & docteurs :
ministères en vue de la perfection des saints et pour l’édification du corps de
Christ !
(2*) « ‘Étant monté en haut, il a emmené captive la captivité, et a donné des dons aux hommes’ Or, qu’il soit monté, qu’est-ce, sinon qu’il est aussi descendu dans les parties inférieures de la terre ? Celui qui est descendu est le même que celui qui est aussi monté au-dessus de tous les cieux, afin qu’il remplît toutes choses ; et lui, a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs ; en vue du perfectionnement des saints, pour l’œuvre du service, pour l’édification du corps de Christ ; jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ … » (Ephésiens 4 v.11-12)
Le ministère tout entier, depuis ses fonctions les
plus élevées jusqu’aux plus basses, est placé sur le même principe.
Certains diront que tout ce qui vient d’être dit en rapport avec Paul
est parfaitement juste, mais ne s’applique pas aux ministres ordinaires !
Ce qui est complètement faux, car cela s’applique, et en voici la raison :
Se servant de l’exemple de l’apôtre Paul, le
Saint Esprit nous enseigne que depuis les apôtres et prophètes,
jusqu’aux pasteurs, docteurs ou évangélistes, tous sont placés sur cette
seule et même base ; ils sont tous des dons venant du même
Seigneur, sans intervention de l’homme sous aucune forme et à
aucun degré quelconque.
Plusieurs
veulent utiliser le cas des anciens pour mettre en défaut ce que nous venons
d’établir ! Mais de fait, ils n’en n’ont pas !
N.B. De
nos jours, on trouve des personnes qui se nomment « apôtre » !
Personne de nos jours peut affirmer avoir été témoin de la résurrection du
Seigneur Jésus ! La Parole de Dieu est complète depuis que Jean a écrit
l’Apocalypse ! La maison de Dieu a été édifiée sur les fondements des
apôtres et prophètes (Ephésiens 2 v.20). Leur œuvre est terminée.
Aujourd’hui, dans l’Assemblée, il n’y a pas d’anciens dans le sens
formel du terme ! La raison en est simple : nous n’avons
pas d’apôtres pour en établir !
Ainsi, à l’encontre de certains milieux chrétiens, ceux qui se
réunissent de manière effective au Nom du Seigneur, comme celui-ci le décrit en
Matthieu 18 v.20 et réalisé en Apocalypse 2 & 3 dans la seule église ou
assemblée de Philadelphie, auxquels nous nous associons, nous nous
différencions en ce que nous ne prétendons pas avoir ce
que nous n’avons pas reçu, tandis que c’est ce que font ceux qui
prétendent nommer des anciens. Vous ne pouvez pas nommer des anciens si vous n’avez pas
d’apôtres ; il est vrai que nous pouvons avoir certaines
personnes ayant les qualités requises des anciens, et il faut les
reconnaître ; mais imiter la nomination d’anciens, maintenant qu’il n’y a
plus d’apôtres, c’est péché.
Introduire des règles de
conduite chrétiennes ou introduire les principes de la loi donnée de Dieu à son
peuple terrestre, Israël, implique l’obéissance à ces règles afin
d’acquérir une certaine forme de justice devant Dieu ! C’est
l’erreur dans laquelle étaient tombés les Galates, sous l’impulsion de faux
docteurs ! L’apôtre Paul leur montre la
vérité la plus élémentaire de l’évangile, savoir que Christ « s’est donné lui-même pour
nos péchés » (Galates 1 v.4). Il ne s’agit donc pas du tout
de l’homme cherchant à acquérir une certaine justice, mais de Christ, qui « s’est donné Lui-même pour nos péchés », alors que nous
n’avions rien, sinon
des péchés. Il ne l’a pas fait dans le but
de replacer les gens sous la loi, en en faisant le modèle à suivre pour les
chrétiens !
N.B. Puisque le Seigneur s’est déjà « donné Lui-même pour nos péchés », la question des péchés est bien réglée ! En s’appliquant à respecter des règles pour acquérir une certaine justice, l’âme suppose alors que certains péchés ne pourraient pas être effacés, il y a de ce fait la négation de l’efficacité de l’œuvre de Christ, tout comme la gloire de Sa personne !
Si nous lisons le verset dans son entier, nous apprenons dans quel
but le Seigneur Jésus s’est donné Lui-même pour nos péchés :
« … notre seigneur Jésus Christ, qui
s’est donné lui-même pour nos péchés, en sorte qu’il nous retirât du présent siècle mauvais, selon la
volonté de notre Dieu et Père … » (Galates 1 v.3-4)
Quel est l’effet produit sur les hommes quand ils
adoptent la loi comme chrétiens ? Cela les rend
mondains (*) ; sans
exception. On ne peut pas être
séparé du monde quand on est sous la loi.
(*) Mondain veut dire adoptant
la manière non seulement de faire, mais de penser comme le monde,
auquel le croyant n’appartient pas ! [« Ils ne sont pas du monde,
comme moi je ne suis pas du monde. » (Jean 17 v.16)]. Le croyant peut aussi
être mondain, n’imitant pas le monde dans sa manière extérieure de
faire, mais dans sa manière de penser !
C’est à cet écueil que conduit l’introduction
de règles ou toutes formes de procédures ! Car ces règles et
procédures impliquent la mobilisation de la chair, et non pas l’Esprit, seule
puissance du nouvel homme !
Nous
aurons noté que cela est selon la volonté de notre Dieu & Père !
Nous ne sommes pas dans la chair, mais dans l’Esprit.
Voilà la norme du croyant : non pas de certains croyants
seulement, mais de tous.
Nous ne sommes « pas dans la chair » (Rom. 8:9).
Il y a ce qui est de la chair en nous, mais nous ne sommes pas
dans la chair. Ce que l’apôtre
veut dire par là,
c’est que Dieu ne nous regarde plus comme de simples hommes mortels
chargés de leurs péchés, ni ne nous traite comme tels ; mais Dieu nous regarde d’après
ce qu’est Christ, en qui il n’y a point de péché : si nous considérons notre
position comme chrétiens, il n’y a pas de péché en
nous ; car notre nature a déjà été condamnée en la croix, et Dieu n’entend pas prononcer deux fois la sentence
sur elle.
Ce que nous avons à faire maintenant,
c’est de vivre de Christ, d’entrer dans la bénédiction de
cette vérité que Lui «s’est donné
lui-même pour nos péchés, en sorte qu’il nous retirât
du présent siècle mauvais».
La loi s’adressait à
des citoyens du monde.
Christ s’est donné lui-même pour nos péchés, en sorte
qu’il nous rachetât, ou nous retirât du monde, alors même que nous
y sommes encore. « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne
suis pas du monde » (Jean 17:14).
Nous
sommes vu comme séparés du monde par la mort de Christ,
mais envoyés dans ce même monde par Sa résurrection (Jean 17:18) ;
toutefois nous y sommes envoyés sans en être, n’appartenant pas plus au
monde que les anges.
La mort de Christ nous place entièrement
hors du monde. La résurrection de Christ nous y envoie
de nouveau, comme de nouvelles créatures (ou créations),
des messagers de la paix qu’Il donne, entièrement à
part de ce qui se passe dans le monde.
Notre
Seigneur dit : « Et
je ne suis plus dans le monde, et ceux-ci sont dans le monde...
ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du
monde... Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je
les ai envoyés dans le monde »
(Jean 17). Il donne la même mesure
et pour Lui et pour eux ; en conséquence, après
avoir été ressuscité d’entre les morts, Il dit : « comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie
» (Jean 20:21).
Sous l’ancienne alliance, celle
qui est basée sur la loi, reçue par Moïse de la main de Dieu sur le mont Sinaï,
les Israélites n’étaient pas séparés des hommes du monde. Ils
étaient séparés des nations autres qu’Israël, mais ils
étaient le peuple le plus important dans le monde en vue de
maintenir les droits de Dieu dans le monde ! Ils n’étaient point appelés à
être hors du monde, mais
comme un peuple dans le monde. C’est pourquoi les Juifs avaient à combattre les
Cananéens ; et c’est aussi pour cela qu’ils avaient un temple
magnifique. Parce qu’ils étaient un peuple du monde, ils avaient un sanctuaire du
monde.
Mais rien de tout cela n’est vrai
pour les chrétiens, parce que Christ « s’est donné lui-même pour nos péchés, en sorte
qu’il nous retirât du présent siècle mauvais,
selon la volonté de notre Dieu et Père ».
C’est un état de choses totalement différent
qui entre en scène lorsque Dieu fait connaître Sa volonté, — non plus Sa loi seulement
— et qu’Il se révèle comme « le Dieu et Père de notre
Seigneur Jésus Christ », lequel a été donné pour mourir pour nos
péchés. Nous entrons dans la
relation consciente d’enfants avec Dieu notre
Père et notre affaire maintenant, c’est d’honorer Christ selon la
position qu’Il a prise à la droite de Dieu.
Les
gens oublient (*) que Christ « s’est donné lui-même pour
nos péchés, en sorte qu’il nous retirât du présent siècle mauvais
». Ils s’enfoncent dans le monde
dont la rédemption devrait les avoir délivrés ; et cela
arrive parce qu’ils se mettent eux-mêmes sous la loi.
(*) C’est en se replaçant sous la loi, ou toutes formes de règles
et de procédures que le croyant oublie !
Si j’ai à faire avec la volonté de Dieu mon Père, mon
privilège est de souffrir comme Christ a
souffert.
La loi met une épée dans
les mains de l’homme, tandis
que la volonté de Dieu fait que le chrétien est prêt à
aller au bûcher, ou à souffrir par l’épée à cause de Christ :
« Selon qu’il est
écrit : Pour l’amour de toi, nous sommes mis à mort tout le jour ;
nous avons été estimés comme des brebis de tuerie. Au contraire, dans toutes
ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Rom. 8:36), mais on est vainqueur par les souffrances,
non pas par les choses dans lesquelles le
monde se glorifie.
Dieu est glorifié en Christ selon le modèle
de la croix : voilà notre modèle, non pas
Israël, ni la loi, mais la croix de Christ. C’est comme si
Dieu disait : J’ai Christ dans le ciel, je suis occupé
de Celui qui est le seul à m’avoir jamais glorifié,
et c’est Celui dont vous avez à être occupés.
Ainsi, rien n’est plus exact, plus complet et
plus approprié pour faire face aux dangers actuels, où
l’on cherche, par
l’introduction de règles et procédures à suivre, à faire revivre une forme de cléricalisme, ce qui conduit forcément à réintroduire le principe
de la succession cléricale ou apostolique, et les ordonnances religieuses comme moyen
d’honorer Dieu.
L’Écriture traite de
tous les cas, et cette parole divine et bénie donne toujours le
remède.
Notre
sagesse consiste à chercher à s’en servir en totalité, afin d’être
« simples quant au mal et sages quant au bien » (Rom. 16:19).
« Je m’étonne
de ce que vous passez si promptement de celui qui vous a
appelés par la grâce de Christ, à un évangile différent,
qui n’en est pas un autre … » (Galates 1 v.6-7)
N.B. : Lorsque l’apôtre Paul
parle d’un évangile différent, qui de fait n’est pas un évangile, il ne parle
pas de l’évangile prêché par les autres apôtres. Si ceux-ci couvraient d’autres
sujets et ne contenaient pas les révélations faites à Paul, leurs prédications
restaient tout à fait cohérentes avec celles de Paul !
L’apôtre venait de leur rappeler
que le Seigneur s’est donné lui-même pour nos péchés, en sorte qu’il
nous retirât du présent siècle mauvais ; et ceci avait fait
jaillir une brève actions de grâces à «notre Dieu et Père, auquel soit la gloire aux siècles des
siècles ! Amen».
Mais le voilà
maintenant qui en vient immédiatement au grand objet qu’il avait en vue.
Son cœur en était, pour ainsi
dire, trop plein pour user de plus de paroles que nécessaire. Il ne pouvait
pas s’attarder devant ce qui était si funeste pour les fondements
mêmes sur lesquels doit se tenir l’assemblée, ou plutôt les
chrétiens individuellement, devant Dieu. «Je m’étonne de ce que vous passez si promptement de celui qui
vous a appelés par la grâce de Christ, à un évangile différent»
(1:6).
Les mots « vous passez », non
pas « vous avez passé » indiquent qu’ils étaient en train de changer de position, s’éloignant
« de celui qui les avait appelés par la grâce de
Christ ».
Le mal et le
danger n’étaient pas
encore définitifs au point de ne plus pouvoir regarder à Dieu à leur
sujet.
Quand nous pensons que c’était
l’apôtre Paul qui avait évangélisé ces âmes, et qu’il leur avait encore prêché
peu de temps auparavant, il n’y a pas de preuve plus
triste de la facilité avec laquelle
Satan trouve moyen d’égarer les âmes.
Prenez même des enfants de
Dieu ayant reçu les meilleurs enseignements, et vous verrez malgré tout des symptômes qui
ne manquent presque jamais d’apparaître : un penchant vers
ce qui est faible et faux, une promptitude à suivre des sentiments
humains dans les choses de Dieu, des sentiments détournés
de la vérité par des apparences sans réalité.
Voilà ce que vous trouverez, à moins d’une puissance
extraordinaire du Saint Esprit pour arrêter les opérations de Satan.
Les choses sans valeur qui
peuvent être introduites avec le fondement, dont l’apôtre parle en 1
Corinthiens 3 — « du bois, du foin, du chaume » (v.12)
Tout cela nous montre comment il peut arriver que :
Quoique ce soit Dieu
qui ait formé l’assemblée, il y a un autre côté de
l’assemblée dont il faut tenir compte : c’est l’homme.
N.B. :
Lorsque l’on parle de l’Eglise ou de
l’Assemblée, nous devons la voir sous deux angles absolument différents. Le
travail de Dieu, qui ne peut faillir, consiste à bâtir l’Assemblée, en y
ajoutant tous ceux qui doivent être sauvés, l’Assemblée est alors vue en tant
que le Corps de Christ sur la terre. Ce Corps, dont la tête
(Christ) est dans le ciel, est constitué, sans aucune exception possible, de
tous ceux qui, sur la terre, sont passés par la nouvelle naissance. C’est
alors Dieu qui bâtit l’Assemblée. Ainsi on entre dans le Corps de Christ, par la seule
nouvelle naissance. D’autre part, Dieu a donné la responsabilité
aux croyants de bâtir la maison de Dieu sur la terre, pour être
sur la terre un témoignage de l’existence du Corps, et en refléter les caractères.
On entre dans la maison de Dieu, par le
baptême chrétien !
Paul parle de lui-même comme
d’un « sage architecte » (1 Corinthiens 3 v.10).
Sous un certain point de
vue, c’est Dieu qui bâtit l’assemblée, et là, rien ne peut faillir.
Ce que le Seigneur tient directement dans sa main, Il le maintient
infailliblement par sa propre puissance. Mais la responsabilité
humaine entre dans cette grande œuvre, comme elle le fait presqu’en
toutes choses, sauf la création
et la rédemption où Dieu est seul, et ne peut qu’être seul.
Mais
pour tout le reste, dans tout ce qui est précieux, que ce soit l’appel
des âmes par l’évangile, ou l’orientation des âmes après qu’elles aient
connu le Seigneur, ou le rassemblement des enfants de Dieu en un seul
corps (l’Église), dans toutes ces choses l’homme a sa part,
et il n’est que trop vrai qu’il y apporte la faiblesse de sa nature.
L’histoire que Dieu nous
donne dans la Bible est qu’en tout ce qu’Il a confié aux mains de l’homme, celui-ci
montre sa faiblesse et sa défaillance.
« Je m’étonne de ce
que vous passez si promptement de celui qui vous a appelés par la
grâce de Christ, à un évangile différent ». (Galates 1 v.6)
Après tout, c’est
là l’histoire, non seulement de l’Ancien Testament et des différentes
voies dans lesquelles Dieu a éprouvé l’homme, mais aussi du temps où
l’on a le sujet infiniment plus béni du Nouveau Testament — ce
que Dieu est dans son Fils, et dans Ses voies
envers les hommes par son Fils, depuis que le Seigneur est monté au ciel, et que le
Saint Esprit a été envoyé ici-bas, — même par rapport à ces choses, la faiblesse de l’homme
se montre immanquablement.
Ce n’est pas seulement dû à des hommes incroyants ayant trouvé moyen de se
glisser dans l’Église, mais les enfants de Dieu ont aussi la chair en eux.
Ceux-ci ont leurs sentiments humains, leurs infirmités
humaines, et ce que Satan peut trouver dans tout chrétien
pour empêcher ou obscurcir la puissance de Dieu.
C’était par de tels moyens que les saints de la Galatie
avaient été égarés, et que tous sont en danger de l’être, en tout temps.
Je
retire de là deux importantes leçons.
1.
La
première,
c’est de ne pas être surpris s’il y a des déviations parmi les saints
de Dieu. Je
ne dois pas me permettre de penser un seul instant que c’est un indice d’une quelconque
faiblesse dans la vérité elle-même ou dans le témoignage qui nous
a été confié, ni que cela jette le discrédit sur ce qui est de Dieu,
car Dieu peut tolérer ce qui est contraire à Sa propre nature, et permettre pour un
temps à l’homme de montrer ce qu’il est. Mais ce qui est selon Dieu demeure, et Dieu
se justifiera en cela, et permettra que ce qui n’est pas de
Lui montre son vrai caractère.
2.
La
seconde chose
que nous apprenons, c’est l’appel à veiller et au
jugement de nous-mêmes. À ces Galates, autrefois si zélés qu’ils auraient arraché
leurs yeux par amour pour Paul, ce même apôtre doit maintenant écrire : « Je m’étonne de ce
que vous passez si promptement de celui qui vous a appelés par la
grâce de Christ ». Remarquez le choix d’expressions : « La grâce de
Christ ». Satan
employait un mélange de la loi et de la grâce, de
légalisme et de Christ. Or ce qui avait caractérisé leur appel, c’était
simplement et uniquement « la grâce de Christ ».
Dieu avait fait connaître aux
Galates qu’ils étaient des pauvres pécheurs d’entre les nations,
qu’il n’y avait rien pour eux sinon la miséricorde, et que la miséricorde était venue
jusqu’à eux dans la personne de Christ.
C’est bien là la seule
chose à laquelle il invite les âmes : accepter la miséricorde
que Dieu leur donne en Christ, ce qui suppose qu’elles sentent le
besoin de miséricorde, et qu’elles sont prêtes à regarder à
Christ, et à nul autre.
Il n’en demeure pas moins vrai
que c’était uniquement la grâce de Christ qui avait agi sur ces croyants
de la Galatie ; l’apôtre le leur rappelle.
Vers quoi se tournaient-ils
maintenant ?
… vers « un évangile différent, qui n’en est pas un autre » (Galates 1 v.6).
Si la grâce de Christ
était la source et la puissance de leur appel, l’évangile
en était le moyen. Mais ils avaient maintenant abandonné cet évangile pour
quelque chose de différent.
Remarquez qu’il ne dit pas « quelque
chose de contraire à l’évangile », mais « un évangile différent » et pour cette raison même, il dit qui
« n’en est pas un autre » : c’était indigne d’être appelé un autre
évangile.
Dieu ne reconnaît qu’un seul
Evangile ;
Il ne permet aucun compromis au sujet de l’évangile,
et nous
n’avons pas non plus à en faire.
Certain
trouveront cela étrange, voire excessif ; mais je suis absolument
convaincu que le même mal qui opérait alors parmi les Galates, est maintenant
à l’œuvre dans la chrétienté universellement.
N.B. : Rappelons que tout vrai
croyant fait partie de la chrétienté et n’est pas à l’abri de tomber dans le
travers des Galates ! La chrétienté, l’ensemble de ce qui est la grande
maison de Dieu, nous est décrite dans Apocalypse 2 & 3.
Il peut varier dans la forme
d’un endroit à l’autre, mais où qu’on se tourne, on trouve d’une manière ou
d’une autre, la loi mêlée avec la grâce de Christ, aussi bien
dans ce qui est prêché que dans la profession extérieure de Christ telle que
maintenue par les institutions chrétiennes. Peu importe la dénomination, c’est partout pareil. Il y a toutefois des différences de degré dans ce
domaine : les uns sont plus ouverts, d’autres plus intelligents,
d’autres plus systématiques ; mais on trouve partout le même poison,
ici délayé, là concentré.
Pour en donner une
preuve, prenons une expression simple et fréquente dans les épîtres de
Paul : « la
justice de Dieu »,
à l’égard de laquelle règnent les idées les plus erronées.
On se
réjouit quand on apprend que des personnes prêchent Christ, ou même la loi,
parce que Dieu se sert de la prédication de la loi pour convaincre bien des
pécheurs.
Mais le fait que Dieu opère même par le moyen de la
prédication d’un évangile perverti, ne nous autorise pas à supposer que les enfants de Dieu
peuvent traiter l’erreur légèrement.
C’est une chose de reconnaître que Dieu opère d’une
manière souveraine.
C’en est une autre de savoir quel est pour nous Son
véritable témoignage.
Nous sommes tenus en conscience de ne jamais rien admettre d’autre,
pour nos propres âmes, que la simple et complète vérité de Dieu. On ne devrait
jamais rien écouter qui se tienne en retrait de cela, et la
vérité peut éviter d’entendre l’erreur. Je ne parle pas ici de fautes dans ce qui est dit
au cours de la prédication. Un écart de langage ou de l’ignorance, ce n’est pas
pervertir l’évangile. C’est
une chose d’écouter une faute ; mais aller là où l’on sait d’avance qu’il y a le mélange
de la loi et de Christ, c’est péché.
On dira peut-être que ce que je
dis est excessif et injustifiable.
Mais la question est
celle-ci : vais-je m’ériger en juge du Saint Esprit ?
Rappelons en effet que l’apôtre n’écrivait pas comme un
simple particulier, mais il écrivait ce que le Saint Esprit
écrivait pour notre instruction. Or
il nous dit ceci :
« Il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent pervertir l’évangile
du Christ. Mais quand nous-mêmes, ou quand un ange venu du ciel
vous évangéliserait outre ce que nous vous avons évangélisé, qu’il
soit anathème » (Galates 1 v.7-8).
Pesons impartialement de telles
paroles, et alors nous pourrons juger si j’ai trop insisté dans mes propos sur
le devoir de tout chrétien en face d’une perversion du témoignage de
l’évangile. Car
c’est là ce qui s’introduisait parmi les Galates.
Peut-être direz-vous que
cela allait plus loin, et que chez les Galates, il y avait le mélange de la loi cérémonielle
avec la grâce, tandis qu’aujourd’hui c’est à la loi morale qu’on
tient.
Je ne puis que dire que c’est
encore pire et plus mortel, parce qu’on peut
présenter la loi cérémonielle comme type de Christ, mais la loi morale introduit ce que l’homme
fait, sous une forme ou sous
une autre.
N.B. : Que le lecteur prenne conscience que ceux qui réduisent le
christianisme à l’application de règles, toutes morales qu’elles
soient, font exactement ce que faisaient ceux qui pervertissaient l’évangile
prêché parmi les Galates !
Dans les institutions
chrétiennes, il n’y a aucune vertu ni dans l’eau du baptême,
ni dans le pain et le vin de la cène, sinon dans ce qu’ils
représentent.
N.B.
: C’est en effet un faux enseignement lorsque l’on dit
au baptisé, « maintenant tu es mort et ressuscité avec
Christ » ! Il en va de même lorsque l’on donne à l’acte de la cène
une valeur au-delà de ce qu’elle représente, cela conduit à prendre la cène
dans des conditions contraires à la Parole ! Il en va aussi de même pour
le rassemblement, lorsqu’on lui donne une valeur qui va au-delà de ce qu’il
doit représenter, et prétendre être réunis au Nom du Seigneur, alors qu’on ne
l’est pas !
Prenons l’exemple de la « justice divine »
Dès l’instant où l’on introduit quelque chose d’autre que
Christ pour la justification de l’homme, le fondement a
disparu.
Christ doit m’être plus cher
que toute
autre chose — plus cher même que ces institutions. Avoir Christ à
coeur, c’est la meilleure preuve qu’une âme est
sauvée.
Ce n’est avoir aucun égard vivant pour Christ, que de connaître
Sa volonté sur tel ou tel point, et ne pas y attribuer une importance majeure.
Quand des saints de Dieu
ont appris la vérité avec simplicité, et sont devenus capables de la retenir fermement, alors
vient le temps de l’épreuve. Peut-être y a-t-il beaucoup
de faiblesse et d’infidélité parmi ceux qui possèdent la vérité, et les
gens disent : « Je
ne vois pas que ceux qui possèdent cette vérité valent tellement mieux que
leurs voisins » ; mais il faut distinguer entre
la faiblesse de conduite chez ceux qui possèdent la vérité (il
peut y être remédier) et
chez ceux qui ne la possèdent pas (on ne peut changer le mensonge
en vérité).
Aucune
puissance sur la terre ne peut extirper le légalisme de l’état de choses dans
la chrétienté : pour abandonner la loi, il faudrait
d’abord que les systèmes religieux établis cessent d’être des
systèmes terrestres.
Vous ne pouvez réformer ce qui a des fondements totalement
défectueux. On peut enlever ce qui a été construit dessus ; mais si les
fondements sont sans valeur et faux, il n’y aura jamais de remède.
Ceux qui se rendent compte de ces choses, doivent à notre Seigneur et
Maître — à la vérité et aux saints de Dieu — de montrer
une séparation entière et sans concession d’avec tout ce qui
détruit la pleine vérité de la grâce de Christ.
Mais il faut avoir du support envers les individus qui ne connaissent pas
mieux.
Nous ne pouvons rien changer
quant aux systèmes religieux, et ce n’est pas à cela que le serviteur est
appelé ! Mais
les choses sont très différentes quand on prêche des choses fausses :
nous
devons alors chercher à délivrer les enfants de Dieu des mauvaises
influences. Qu’il est pénible de penser que certains sont tenus
de prêcher la loi, à
un tel point qu’ils seraient considérés comme malhonnêtes s’ils
ne le faisaient pas !
Dans
de telles circonstances des personnes vraiment pieuses peuvent s’y trouver enchaînées !
C’est le danger qui guette lorsque l’on mélange la loi, ou l’observation de
diverses règles, avec l’évangile : c’était le mal chez les Galates.
« Si quelqu’un vous évangélise outre ce que vous
avez reçu, qu’il soit anathème. Quand nous-mêmes, ou
quand un ange venu du ciel vous évangéliserait outre ce que nous vous avons
évangélisé, qu’il soit anathème » (Galates 1 v.7-8).
Les gens peuvent vous
dire qu’ils savent séparer le bon du mauvais ; mais Dieu est plus
sage que les hommes ! Un homme spirituel discernerait
le recul des âmes là où de telles choses sont admises. C’est ce qui explique la vigueur
inhabituelle de l’avertissement de l’apôtre.
Les Galates étaient ses propres enfants dans la foi, et il
était en perplexité à leur sujet à cause de ceux qui les
bouleversaient et les troublaient.
Les Galates cherchaient
probablement à s’abriter derrière des prétextes comme : « on
sait très bien ce que Paul prêchait, mais nous, nous avons des vérités
additionnelles, outre ce que Paul a donné ».
Mais la
sentence est formelle : « Si quelqu’un vous évangélise outre
ce que vous avez reçu,
qu’il soit anathème ».
Ce n’est pas
seulement : « ce que j’ai prêché », mais « ce que vous avez reçu ». Ce n’est pas seulement qu’il ne
devait y avoir aucun mélange dans ce qu’il prêchait, mais il ne fallait rien
ajouter à ce qu’ils avaient reçu.
Nous avons ce que l’apôtre Paul a écrit, aussi
clairement que les Galates avaient ce qu’il avait prêché.
Il
n’y a aucune différence, sauf que ce qui est écrit a même une
plus grande autorité, en tant que moyen de communication, que ce qui
est oral. Dans
ce qui est oral, il pourrait s’y introduire ce qui est de la nature.
L’apôtre a dû confesser qu’en
certaines occasions il avait parlé avec précipitation, mais jamais en rapport
avec ce qu’il avait écrit.
Le
problème ne venait pas de ce qu’on ôtait l’évangile, mais qu’on ajoutait à l’évangile
ce qui était de la loi.
« Car maintenant, est-ce que je m’applique à satisfaire
des hommes, ou Dieu ? Ou est-ce que je cherche à
complaire à des hommes ? Si je
complaisais encore à des hommes, je ne serais pas esclave de
Christ. » (Galates 1 v.10).
L’apôtre ne cherchait
pas à les gagner à sa cause, mais à gagner Dieu en vue de leur cause ! Il savait bien
que ce genre de témoignage sans compromis, le rendait
particulièrement désagréable aux hommes, et produisait même de
l’hostilité parmi de véritables saints de Dieu.
Aujourd’hui
encore, on
appellerait l’attitude de Paul du manque de charité.
Or ce n’est pas du manque de charité de parler
sans compromis, mais
c’est juger ceux qui font des compromis.
Il dit que ce n’est pas le chemin pour plaire aux hommes,
mais à Dieu.
C’est précisément le chemin où
Christ avait appelé Paul à être serviteur !
« Or je vous fais savoir, frères, que l’évangile qui
a été annoncé par moi n’est pas
selon l’homme. Car moi, je ne l’ai pas reçu de l’homme non
plus, ni appris, mais par
la révélation de Jésus Christ. » (Galates 1 v.11-12).
Il y avait, sans doute, quelque chose d’extraordinaire
dans la manière dont l’évangile avait été communiqué à l’apôtre Paul. Il n’avait pas été converti par
la prédication de l’évangile, comme dans le cas général.
Le cas de Pierre était du même
ordre. La chair et le sang ne
lui avaient pas révélé cela, mais le Père qui est dans les
cieux (Matthieu 16 v.17). Pierre fut la première personne à qui fut annoncée la gloire de la personne de
Christ, comme le Fils du Dieu
vivant ! le
Fils de Dieu dans
un sens céleste et divin. C’est à Lui que notre Seigneur
fit la première mention de son Assemblée.
Dans le cas de Paul, la vérité allait plus loin.
Car si nous avons le
Père révélant le Fils à Pierre, Paul va encore au-delà, et dit
que Dieu révélait Son Fils en lui (Galates
1 v.15). Pierre aurait pu dire qu’il
avait plu au Père de lui révéler le Fils, et Paul pouvait parler de cette
révélation en lui.
Paul fut amené par le Saint Esprit à une connaissance graduellement
croissante de la grande et si glorieuse vérité de l’union du
croyant avec Christ, comme membre de son Corps !
C’est
justement parce que les croyants sont membres du Corps de
Christ, ̶ de sa chair et de ses os (Éphésiens 5 v.30) ̶ qu’ils
ont aussi « une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus » (Hébreux 10 v.19) !
Cela est lié avec la
vérité dont Paul a été le témoin choisi — l’union de Christ et de
l’Assemblée, à laquelle il a été fait allusion dès sa conversion :
« Saul ! Saul !
pourquoi me persécutes-tu ? » Il était en train de persécuter les saints, et le
Seigneur lui dit : « les persécuter eux, c’est Me
persécuter moi » ; ils étaient un (Lui et eux).
C’est
pour cette raison que Paul a pu dire : « Il plut à Dieu...
de révéler son Fils en moi ».
L’Assemblée
et le Seigneur sont unis. Nous ne sommes pas membres de la divinité de
Christ, mais de son corps. C’est seulement comme homme qu’Il
a un corps. Mais
pendant qu’il était un homme sur la terre, nous n’étions pas
membres de son corps.
C’est sur le fondement de Sa mort
et de Sa résurrection que Christ peut en associer
d’autres avec lui-même comme les «membres de son corps,
— de sa chair et de ses os» :
« À moins que le grain de blé, tombant en terre, ne meure,
il demeure seul ; mais s’il
meurt, il porte beaucoup
de fruit. » (Jean 12 v.24)
Christ dans le ciel et les saints sur la terre forment un seul
corps. C’est là ce que Paul apprit lors de sa
conversion. C’est
comme ayant ceci en vue que l’apôtre dit :
« Or je vous fais savoir, frères, que l’évangile
qui a été annoncé par moi n’est
pas selon l’homme » (Galates 1 v.11).
L’évangile de Paul est
appelé « l’évangile de la gloire » [2 Cor.4:4 & 1 Tim.1 :11] Il est intéressant de savoir que, lorsque l’apôtre
emploie cette expression, il ne dit pas le glorieux
évangile,
comme souvent dans les traductions, mais il dit bien l’évangile de la gloire.
Voici la vraie force de cette expression :
c’est l’évangile de Christ glorifié à la droite de Dieu. C’est la bonne
nouvelle que nous avons un Sauveur
ressuscité et glorifié.
Nous sommes appelés à participer à tous les effets de Sa gloire,
comme à tous les effets de Sa mort sur la croix.
Jamais aucun apôtre,
hormis Paul, n’a écrit sur le sujet de l’Assemblée unie à Christ.
À
cause de cela, Paul était peut-être le seul en
position de dire : « Si quelqu’un ajoute
quelque chose à mon évangile, qu’un tel homme soit
anathème » (Galates 1 v.8-9).
Quoique Paul ait ajouté quelque
chose à l’évangile des autres apôtres, eux ne pouvaient rien ajouter au sien.
Les
apôtres annonçaient Christ
comme le Messie, et faisaient connaître la rémission des péchés par son
nom ; mais ils ne
proclamaient pas la gloire céleste de Christ, comme
le fit Paul.
Il mit en évidence toutes ces
vérités, et d’autres encore dont les autres apôtres ne firent jamais mention.
C’est la raison pour
laquelle il dit si constamment : « mon évangile ».
S’il ne pouvait
naturellement y avoir aucune différence quant aux grandes vérités de l’évangile
entre les prédications de Paul et des autres apôtres, ce que Paul prêchait allait
pourtant bien en avant et au-delà d’eux, sans que rien ne
soit contradictoire.
Mais Paul ayant été appelé après l’ascension de
notre Seigneur au ciel, c’est à lui qu’il convenait
spécialement bien de faire des ajouts.
Jusqu’à ce que Paul ait
été appelé, il manquait encore quelque chose à la somme totale de la
vérité révélée.
En Colossiens 1:25, il dit qu’il était serviteur
de Christ, « pour compléter la parole de Dieu », pour combler un
certain vide qui n’était pas encore rempli. Paul a été la personne employée par le Saint Esprit pour
le faire.
Jean a mis en évidence des vérités
prophétiques — des prophéties entièrement en dehors de ce dont nous venons de
parler, car elles révèlent les voies
de Dieu avec le monde,
et non avec l’Assemblée.
C’est pourquoi l’apôtre Paul pouvait insister fortement sur le danger de
toute tentative de s’écarter de ce qu’il avait annoncé ou d’y
ajouter quelque chose. C’est très important.
D’autres pouvaient ne
pas prêcher toute la vérité, mais ce n’est pas là ce qu’il dénonce
si fortement.
Personne ne doit être condamné
parce qu’il ne développe pas les vérités plus élevées que Dieu a données.
Ce à
quoi nous devons résister en face, c’est l’introduction de quelque
chose de contraire à l’évangile, ou le
mélange de la loi avec la grâce de Christ — ce qui serait mettre
du vin nouveau dans de vieilles outres.
Certains allégueront l’épître
de Jacques ; mais
Jacques ne présente jamais la loi de manière à la mettre en
conflit avec l’évangile, bien que ce qu’il dise puisse servir de garde-fou pour les âmes
qui feraient un mauvais usage [abus de la grâce]
du solennel avertissement du Saint Esprit contre le mélange de la
loi avec l’évangile de quelque manière ou sous quelque forme que ce
soit.
Nous aurons bien des occasions
de montrer comment l’apôtre Paul se réfère à ce sujet dans cette épître.
Actes ̶ Chapitre 22
̶ … 3 Je suis
Juif, né à Tarse de Cilicie, mais élevé dans cette ville-ci, [et] instruit aux
pieds de Gamaliel selon l’exactitude de la loi de nos pères, étant zélé pour
Dieu, comme vous l’êtes tous aujourd’hui ; 4 et j’ai
persécuté cette voie jusqu’à la mort, liant les hommes et les femmes, et les
livrant pour être mis en prison, 5 comme le
souverain sacrificateur même m’en est témoin, et tout le corps des anciens,
desquels aussi ayant reçu des lettres pour les frères, j’allais à Damas, afin
d’amener liés à Jérusalem ceux aussi qui se trouvaient là, pour qu’ils fussent
punis. 6 Et il m’arriva, comme j’étais en chemin et que
j’approchais de Damas, que vers midi, tout à coup, une grande lumière, venant
du ciel, brilla comme un éclair autour de moi. 7 Et je tombai
sur le sol, et j’entendis une voix qui me disait : Saul ! Saul ! pourquoi me
persécutes-tu ? 8 Et moi je répondis : Qui es-tu, Seigneur ? Et il me
dit : Je suis Jésus le Nazaréen que tu persécutes.
Galates ̶ Chapitre 1 ̶
… 13 Car vous avez ouï dire quelle a été autrefois ma
conduite dans le judaïsme, comment je persécutais outre mesure l’assemblée de
Dieu et la dévastais, 14 et comment j’avançais dans le judaïsme plus que
plusieurs de ceux de mon âge dans ma nation, étant le plus ardent zélateur des
traditions de mes pères. 15 Mais quand il plut à Dieu, qui
m’a mis à part dès le ventre de ma mère et qui m’a appelé par sa grâce, 16 de révéler
son Fils en moi, afin que je l’annonçasse parmi les nations, aussitôt, je ne
pris pas conseil de la chair ni du sang, 17 ni ne montai
à Jérusalem vers ceux qui étaient apôtres avant moi, mais je m’en allai en
Arabie, et je retournai de nouveau à Damas. …
Nous référant à ces deux récits, nous apprenons que l’apôtre Paul a été
formé dans l’école de théologie le plus brillante de l’époque. Il a été
instruit par les professeurs les plus brillants et très connus à l’époque, dont
Gamaliel.
Sa formation universitaire l’avait rendu capable de défendre les principes
de la loi, comme règle de conduite avec un zèle particulier, ce qui l’amenait à
combattre farouchement tout ce qui s’opposait à ces règles de bonne conduite,
tirées de la loi de Dieu.
C’est ainsi que toute
sa vie antérieure avait été opposée à l’évangile. Il
n’y avait aucun autre adversaire de Christ, pareil à lui ! Il persécutait « outre mesure l’assemblée de Dieu et la dévastait »
N.B. : Il y a ici sans doute une
parole visant les Galates, parce qu’ils commençaient à persécuter ceux qui
s’opposaient à leurs idées sur la loi et à montrer un esprit
d’acharnement ! Car c’est ce à quoi en arrivent ceux qui abandonnent le
terrain de la grâce pour celui du principe de lois !
Comme nous l’avons déjà
souligné au paragraphe précédent, c’est justement lui que le Seigneur Jésus
choisit pour révéler l’Evangile de la grâce, que l’apôtre appelle « mon
Evangile » par opposition à toutes autres formes de ce que les hommes
appellent « évangile » mais qui n’en est absolument pas un.
Dans ces versets 13 à
17 et ceux qui suivent, Paul introduit une masse de vérités,
qui ruinait de
fond en comble tout le système basé sur le principe de lois, système que les Galates
commençaient à rétablir. L’apôtre montre que c’était Dieu qui l’avait appelé en
dehors de la loi : lorsqu’il était au milieu même de ce que les
Galates étaient en train de ré-établir, il était un ennemi de Christ
(*).
(*) Il est important de réaliser que
celui qui introduit des principes de loi, se constitue ennemi de Christ !
Paul tient tout à fait
compte de la providence dans sa propre histoire. Il avait été élevé aux pieds de Gamaliel, et il avait avancé dans le
judaïsme plus que ceux de son âge. Mais, quoiqu’il ait plu à Dieu de le mettre à part dès le
ventre de sa mère, pourtant son appel représentait beaucoup plus, il
insiste là-dessus ; cet appel venait de la grâce.
« Aussitôt, je ne pris pas conseil
de la chair ni du sang ». Ici il renverse le légalisme, tant
positivement que négativement.
Il avait été appelé pour
prêcher parmi les Gentils, là où l’on ne connaissait pas de loi.
Il n’y avait absolument aucune
parole de la part de Dieu pour que ces Gentils montent à Jérusalem ;
pourtant c’était à ce genre de choses que les Galates désiraient revenir.
N.B. : Il en est de
même aujourd’hui : la plus petite secte a une sorte de Jérusalem, un
centre auquel il faut envoyer un ministre, afin de le
qualifier pour sa tâche.
Lorsque des personnes prennent
conseil de la chair et du sang, et montent à cette sorte de
« montagne de Sinaï » (*), ou à cette ville, leur âme a été rabaissée et
détournée de la croix de Christ ;
puis elles deviennent les plus ardents zélateurs de cette loi même
dont la croix les en avait délivrées. Mais la marche dans la simplicité, celle découlant
de l’Evangile de la grâce, c’est le sentier de la dépendance
du Dieu vivant.
(*) Sinaï est la montagne sur laquelle
Dieu a donné à Moïse les tables de la loi. L’expression « monter à la
montagne de Sinaï » prend le sens de se placer sous le principe de lois.
Ainsi donc, même si ces
écoles de formation ont une grande valeur pour le monde, même si elles sont
admirables et arrivent à donner aux hommes une certaine position, elles n’aboutissent qu’à ce
que l’homme peut enseigner, et non à ce que Dieu donne.
Moïse avait pensé
qu’après avoir passé quarante ans en Égypte, il était à même de délivrer le
peuple de Dieu ; mais
il dut apprendre qu’il lui fallait avoir été enseigné de Dieu dans le désert avant d’être en mesure de
conduire le peuple hors d’Égypte.
Dieu doit généralement faire passer les âmes par
le crible, et les briser dans leur propre
suffisance, s’Il doit se servir d’elles d’une manière
réellement honorable.
Ici, Dieu
lui-même appelle un homme remarquable à une œuvre toute
spéciale, et Il l’envoie loin dans le désert, au lieu de le
convoquer vers les apôtres à Jérusalem.
Ce n’est qu’après 3 ans
que Paul monte à Jérusalem pour faire la connaissance de Pierre. Il ne reste
que peu de temps (15 jours) chez lui, sans voir les autres
apôtres à l’exception de Jacques. En indiquant le nombre de jours, il nous montre qu’il n’avait pas
reçu de cours d’instruction.
Il était même inconnu parmi les
assemblées situées en Judée, qui
avaient entendu que « Celui qui nous persécutait autrefois, annonce maintenant la foi qu’il
détruisait jadis ; et elles glorifiaient Dieu … » à cause de Paul en rapport avec son
service.
Mais ces assemblées, au lieu de blâmer Dieu (car
c’est à cela que revenait la conduite des Galates), au lieu de trouver à redire
au témoignage de Paul, avaient
glorifié Dieu en
la personne de Paul.
Les assemblées initiales
de la Judée, que les Galates considéraient avec une telle envie,
glorifiaient Dieu en lui, tandis
qu’eux-mêmes s’élevaient contre la riche miséricorde que Dieu avait montrée
envers les nations.
Il leur avait prêché
l’évangile plus pleinement
que les autres apôtres ; et pourtant ils s’en écartaient déjà, en
cherchant à introduire la loi.
Paul sentait que cette dérive était par nature
si mortelle que — même si les âmes détournées ne pouvaient
pas être perdues — il n’en résultait pas moins un profond
déshonneur pour Dieu et un dommage incalculable pour Ses saints.
Ils pensaient, sans
doute, que leur voie était une voie bien plus sûre ; mais l’apôtre affirme qu’il
leur avait apporté la vérité de l’évangile, et qu’y
mêler la loi, c’était renverser à la fois l’évangile et la loi.
Combien tout cela s’applique aux besoins des âmes dans un
temps comme le nôtre ! Nous ne devons pas nous imaginer que le
mal en Galatie était plus profond que celui qui est
en activité maintenant. Au contraire, ce n’était là que les germes de ce
qui se sont développés beaucoup plus depuis ce temps-là. Que le Seigneur nous donne de
rendre nos visages semblables à un caillou (És. 50:7) contre tout ce qui
tend à endommager la conscience, et nous garde de rien
n’admettre que nous sachions contraire à Sa volonté
et à Sa gloire !
Nous
apprenons au chapitre 2 de l’épître aux Galates que 14 ans après sa visite chez
Pierre à Jérusalem, Paul y retourne dans un but précis : celui d’exposer
aux frères de Jérusalem l’évangile qu’il prêchait dans son service auprès des
nations. Car le même problème rencontré auprès des Galates se trouvait déjà à
Jérusalem. Paul met la cause en évidence :
« … à cause
des faux frères, furtivement introduits, qui s’étaient insinués pour épier la
liberté que nous avons dans le christ Jésus, afin de nous réduire à la
servitude ; auxquels nous n’avons pas cédé par soumission, non pas même un
moment, afin que la vérité de l’évangile demeurât avec vous. » (Galates 2 v.4-5)
Et les frères qui étaient
considérés comme des « colonnes » exprimèrent leur communion, en
donnant « la main d’association » à Paul et à Barnabas qui l’accompagnait
dans le service.
Cette visite se réfère au
récit que nous lisons en Actes 15.
L’apôtre se réfère à cette visite pour montrer
que le chrétien ne se trouve pas sous le principe de la loi, quelle qu’en soit
la forme ! Il traite cette question
complètement en rapport avec la justification, mais il ne se borne pas à ce
côté de la question.
Nous trouverons plus
loin dans l’épître, qu’il applique la grâce dans toute son
étendue, démontrant que Dieu,
en Christ, a introduit un autre principe entièrement différent et
opérant efficacement,
alors que la loi ne peut que maudire le coupable.
En bref, Dieu a établi le
grand fondement de Sa propre grâce ; et alors que cette grâce
est en parfaite harmonie avec le gouvernement moral de Dieu, elle met
entièrement de côté la loi comme impuissante vis-à-vis de la
condition de l’homme, sans pour autant remettre en cause que, en
elle-même, la loi est sainte, juste et bonne (Rom.7:12).
Mais en Christ, Dieu a
introduit une telle énergie de vie en résurrection, et une
nouvelle justice justifiante qui
Lui est propre, qu’il place le chrétien pour toujours sur un
terrain entièrement différent, celui de la grâce.
Dans cette épître, l’apôtre
entre sur ce terrain avec une force d’autant plus grande, que le diable essayait d’introduire
un mauvais usage de la loi particulièrement néfaste.
Nous avons déjà fait
remarquer la différence entre l’épître aux Romains et celle aux Galates :
les Romains devaient apprendre des vérités qu’ils ne connaissaient pas, alors
que les Galates se détournaient de vérités qui leur avaient déjà été
enseignées !
Ainsi s’adressant à certains
frères de Rome qui avaient été sous la loi comme Juifs, avant de connaître
Christ, observaient des jours,
des viandes et des breuvages (Romains 14), l’apôtre montre que l’Esprit de Dieu demandait un support
extrême. Parce que, d’une part, un grand nombre des saints à
Rome étaient d’origine juive, et d’autre part un nombre également grand d’entre
ces saints de Rome provenaient des nations. Il était donc important de les exhorter à se respecter
mutuellement et à se supporter les uns les autres. Le frère d’entre les Gentils,
qui connaissait sa liberté, ne devait pas mépriser son frère juif, qui faisait
encore certaines distinctions, observant des jours, etc. Le Juif ne devait pas
non plus juger son frère d’entre les Gentils, qui ne s’abstenait pas de viandes
et n’observait pas des jours. Ne nous imaginons pas qu’en parlant de ces jours,
l’apôtre fasse allusion au jour du Seigneur [dimanche], car c’est
là une chose entièrement nouvelle, qui n’a de rapport ni avec
la 1ère création, ni avec la loi.
Le dimanche est le
jour où le Seigneur est ressuscité d’entre les morts, le
jour où, par Sa présence spéciale, Il a mis son
approbation sur le rassemblement de ses disciples, et où, plus tard, le
Saint Esprit les a conduits à poursuivre régulièrement ce rassemblement, pour
la fraction du pain. Il devrait donc être incontestable que le
jour du Seigneur est de la plus sérieuse importance ; la
compréhension de ce point s’accompagne toujours de pensées justes quant
à la vraie grâce de Dieu dans laquelle nous sommes (1 Pierre 5:12). On peut avoir opté pour la confusion entre le jour
du Seigneur et le sabbat en vue d’en renforcer l’institution en la faisant
résulter de la loi ; mais
c’est là une erreur complète, qui en abaisse et en affaiblit le
caractère, et qui est à la fois le fruit et la preuve de l’ignorance du terrain
sur lequel le croyant se trouve maintenant en rapport avec Dieu.
Par contre dans l’épître
aux Galates, au
lieu d’une exhortation au support fraternel, sur lequel l’apôtre insiste auprès
des saints à Rome, il
y a au contraire une force et une véhémence étonnantes !
Dans sa lettre aux Galates,
l’apôtre fait allusion à son voyage à Jérusalem. La chose importante pour
l’Esprit de Dieu, était d’éliminer toute prétention à lier
avec Jérusalem la
mission et le ministère de Paul. Le principe de la succession
apostolique est scié à la base par ce que ces faits
impliquent. Les
années écoulées
avant ces visites, et encore plus le caractère de sa visite à Jérusalem,
excluent absolument toute idée d’une telle dérivation.
En Actes 15, nous lisons
que quelques-uns originaires de Judée étaient venus enseigner à Antioche, que
si le chrétien n’a pas été circoncis, selon la loi juive, il ne pouvait pas
être sauvé. Quand
Paul et Barnabas sont arrivés à Jérusalem, ils y ont trouvé le même parti.
Il s’agissait de quelques uns, issus des pharisiens, qui avaient cru, mais
voulaient imposer de garder la loi de Moïse. Il apparait clairement que la
question s’élevait au sein même de l’Assemblée. Nous voyons ensuite la
conférence des apôtres et des anciens en présence de toute
l’Assemblée sur ce sujet.
Nous apprenons dans la lettre
aux Galates que d’une part Paul avait pris Tite avec lui, et d’autre part c’est
par révélation qu’il montait à Jérusalem. Paul avait reçu une
communication positive de Dieu sur ce voyage. Tite n’était Juif en aucune manière, il était grec.
L’apôtre Paul, en face des douze
apôtres et de tous les croyants, amène avec lui à Jérusalem ce Grec qui n’avait
jamais été circoncis. Il agissait, de la manière la plus hardie, selon la
liberté qu’il savait avoir en Christ.
Paul a certainement fermé la bouche à ceux qui auraient pu
soulever à l’égard de ce jeune disciple des questions fondées sur la
loi, dont la circoncision !
Et
c’est dans ce cadre que Paul a exposé l’évangile qu’il prêchait parmi les
nations.
Craignant
d’avoir couru en vain, dans le cadre de cette mission (Galates 2 v.2), ce que Paul
enseignait montrait qu’il était assez avancé dans la vérité,
mais il ne voulait pas courir le risque de causer une
division parmi les saints à Jérusalem.
S’il avait été indifférent
à l’état des saints, il aurait présenté toutes les vérités
célestes dans lesquelles il était entré tellement au-delà des autres.
Mais il
y a deux choses dont il faut tenir
compte en
communiquant la vérité.
Non seulement il faut la certitude que c’est
la vérité qui vient de Dieu, mais il faut que ce soit la vérité appropriée
à ceux auxquels on s’adresse. Ils pouvaient avoir besoin de tout ; mais ils n’étaient pas en
état de tout recevoir ; plus une vérité est précieuse, plus le
dommage est grand, en un sens, si on la présente à ceux qui ne
sont pas en état d’en profiter.
Supposez des personnes qui sont
sous la loi : à quoi bon leur présenter l’espérance de la venue de
Christ, ou la vérité de l’union avec Christ ? Il n’y a pas
place pour ces vérités dans un tel état spirituel. Lorsque des âmes sont encore
sous la loi, ne sachant pas qu’elles sont mortes à la loi par la mort et la
résurrection de Christ, elles
ont besoin d’être établies
dans la grâce de Dieu.
Il semble que c’est là une des raisons pour lesquelles, dans l’épître
aux Galates, l’apôtre n’aborde jamais ces vérités bénies. La sagesse de
cette omission est évidente.
De
telles vérités seraient inintelligibles, ou tout au moins inappropriées
pour des âmes dans cet état. On ne leur aurait fait aucun bien en les leur développant.
Il faut d’abord comprendre que la loi
est entièrement mise de côté, et que nous sommes
introduits en Christ dans une atmosphère toute nouvelle.
Le Seigneur avait beaucoup de
choses à dire à ses disciples lorsqu’il était avec eux, mais ils ne pouvaient
les supporter alors (Jean 16:12). De même, l’apôtre dit aux Hébreux qu’ils avaient
besoin de lait et non de nourriture solide ; «car quiconque use de lait est
inexpérimenté dans la parole de la justice, car il est un petit enfant ;
mais la nourriture solide est pour les hommes faits, qui par le fait de
l’habitude, ont les sens exercés à discerner le bien et le mal» (Hébreux 5:13-14). Mais
ils avaient de nouveau besoin qu’on leur enseigne les premiers rudiments
(Hébreux 5:12) ; et pourtant cette
épître ne fut écrite que peu avant la destruction de Jérusalem.
Rien n’arrête autant les progrès des saints que des principes légaux.
Les Corinthiens n’étaient pas
convertis depuis longtemps, aussi leur ignorance n’était pas surprenante. Mais les Hébreux étaient convertis
depuis bien des années, et voilà qu’ils n’étaient occupés que de l’ABC
du christianisme. La raison réelle qui faisait un blocage chez ces croyants
Hébreux, c’était qu’ils n’entraient pas dans leur mort à la loi, ni
dans leur union avec Christ ressuscité. Ils n’étaient pas
même affermis sur tout le fondement de la vérité
chrétienne — les péchés entièrement et éternellement ôtés
par le sang de Christ. Ils ne dépassaient pas le niveau spirituel de petits enfants.
Aussi Paul ne voulait
pas entrer en controverse touchant des vérités qu’ils ne pouvaient pas
supporter, et pourtant il ne
désirait pas les cacher à ceux qui pouvaient les apprécier !
Ayant fait la communication de
son évangile, dans le particulier à ceux qui étaient considérés, l’apôtre en
donne aussi la raison : « … à cause des faux frères, furtivement introduits » (Galates 2 v.4) Par ce récit l’apôtre laisse peser cela sur l’esprit
des Galates, afin qu’ils comprennent que c’est exactement le reflet de ce qui
se développait chez eux !
Aussi donne-t-il clairement à entendre le but de ces faux frères :
« qui
s’étaient insinués pour épier la liberté que nous avons
dans le Christ Jésus, afin de nous réduire à la servitude
»
Ceci montre clairement la relation entre le
légalisme et le manque de droiture en ceux qui
s’introduisent furtivement pour épier la liberté qu’ils ne comprennent
pas.
Et
pour que les Galates transposent ce récit à eux-mêmes, l’apôtre précise :
« auxquels nous n’avons pas cédé par soumission, non pas même un
moment, afin que la vérité de l’évangile demeurât
avec vous. » (Galates 2 v.5)
Mais maintenant il va
plus loin, et fait allusion, non
pas à de faux frères travaillant à saper l’évangile par la loi, mais à ceux qui prenaient la
place la plus importante à Jérusalem.
« Or de ceux qui étaient
considérés comme étant quelque chose... quels qu’ils aient pu être,
cela ne m’importe en rien : Dieu n’a point égard à l’apparence de
l’homme..., à moi, certes, ceux qui étaient considérés n’ont rien
communiqué de plus ; mais au contraire, ayant vu que l’évangile de
l’incirconcision m’a été confié, comme celui de la circoncision l’a été à
Pierre, (car celui qui a opéré en Pierre pour l’apostolat de la circoncision, a
opéré en moi aussi envers les nations), et ayant reconnu la grâce qui m’a
été donnée, Jacques, et Céphas, et Jean, qui
étaient considérés comme étant des colonnes, me donnèrent, à moi et à Barnabas,
la main d’association, afin que nous allassions vers les nations, et eux vers
la circoncision … » (Galates 2 v.6-9).
Toutes les insinuations
de ces docteurs judaïsants selon lesquelles il n’y avait pas d’accord réel
entre Paul et les autres apôtres, étaient ainsi renversées.
Il était démontré que celui
qui donnait des communications, c’était Paul, non pas
Pierre ; et que les trois principaux à Jérusalem avaient donné à Paul
la main d’association. Ils ne contrôlèrent en aucune façon son
ministère, mais reconnurent la grâce qui lui avait été
donnée.
Ils sentirent, en fait,
en ce qui regarde Dieu et Sa puissance opérant dans Paul, que Paul et
Barnabas étaient les personnes les plus appropriées pour
s’occuper de l’incirconcision.
La vaste sphère du monde païen était évidemment pour Paul et ceux qui étaient
avec lui, tandis
que eux, restaient confinés dans leur cercle étroit.
Paul détruit ici les efforts de l’ennemi tendant à mettre les
croyants Gentils sous la loi.
« Mais quand Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face,
parce qu’il était condamné. Car, avant que quelques-uns fussent venus
d’auprès de Jacques, il mangeait avec ceux des nations ; mais
quand ceux-là furent venus, il se retira et se sépara lui-même,
craignant ceux de la circoncision ; et les autres Juifs aussi
usèrent de dissimulation avec lui, de sorte que Barnabas même fut
entraîné avec eux par leur dissimulation. » (Galates 2 v.11-13)
On ne se serait pas
attendu à cette scène de la part de Pierre, alors qu’il avait été choisi par le
Seigneur pour donner l’accès aux bénéfices de l’Evangile de la grâce à
Corneille, homme pieux, non juif mais soumis à Dieu selon ce qu’il pouvait
connaître de Dieu, tel que révélé dans l’Ancien Testament.
Avant que vienne la délégation
de Jérusalem, Pierre mangeait avec les chrétiens d’Antioche qui n’étaient pas
d’origine juive. Ce
qui était une marque de communion avec eux !
Il n’est pas question
ici de la participation
à la cène du Seigneur, qui est le signe le plus élevé de la
communion ; mais,
dans la vie ordinaire, prendre ensemble un même repas, est un gage de
sentiments d’amitié, et il devrait en être spécialement ainsi parmi les
chrétiens, car ils sont appelés à marcher en toutes choses avec une sincérité
selon Dieu.
Cela
souligne l’importance attachée à un tel acte entre chrétiens, et plus
spécialement en présence de la séparation que les Juifs maintenaient par
rapport aux Gentils, — sous la loi, cette séparation
était un commandement de Dieu.
Ainsi Pierre avait
l’habitude de manger avec les Gentils, alors que personne agissant d’après des
principes juifs n’aurait pu entretenir une pareille pensée ; mais après que quelques-uns
furent venus d’auprès de Jacques (*), il cessa de manger à la même
table que les chrétiens d’Antioche d’origine non juive !
(*) c’est-à-dire ceux qui étaient
issus du rassemblement chrétien qui se réunissait avec Jacques dans sa maison.
Combien l’influence des préjugés est impressionnante, particulièrement
l’influence des préjugés liés à la loi ! Ébranlé par cela,
Pierre renonce à sa liberté, et cesse de manger avec les Gentils : n’était-il
pas pourtant le principal des apôtres !
Si cet acte pouvait
paraître insignifiant à certains, aux yeux de Dieu et de son serviteur, il était grave. Il fut donné à
Paul de voir dans cette affaire petite en apparence, l’abandon de la
vérité de l’évangile.
Lorsque Paul était à
Jérusalem Pierre était si loin de lui résister ! Il lui avait même donné
la main d’association. Mais
quand Pierre fut venu à Antioche, Paul lui résista en face ; c’était
clairement un fait bien connu !
Considérons ce qu’il y
avait là de solennel et pratique.
Dans une simple
affaire de la vie journalière, il peut y avoir virtuellement un abandon de Christ
et de la vérité de l’Évangile, un mensonge contre sa grâce. Il est bon de garder présent à
l’esprit que, dans un acte banal, dans une chose d’apparence tout à fait
mineure, Dieu veut que nous considérions les choses dans
leurs sources, dans
leurs rapports avec la vérité et la grâce de Dieu. Nous sommes enclins à faire peu
cas de ce qui concerne Dieu, et grand cas de
ce qui nous touche nous-mêmes. Mais Dieu, dans sa bonté, veut que nous sentions
profondément ce qui concerne Christ et l’évangile, laissant
de côté ce qui nous touche nous-mêmes.
Pourquoi
Paul a-t-il dû reprendre ainsi Pierre publiquement ? Était-ce sans
raison ? N’était-on pas arrivé à une crise dans le cours des
événements ?
Si Pierre agissait comme
l’apôtre de la circoncision, Paul parlait de manière privée. Mais dans la mesure où le
fondement de la grâce était en cause, ce même Paul devient hardi comme
un lion, et résiste à Pierre en face, parce qu’il devait être
condamné. Il agit sans compromis, sans timidité, sans prudence humainement
parlant, sans considération de son propre caractère ni de celui de
Pierre ; mais il regarde à la gloire de Christ dans l’évangile.
C’était précisément le domaine où Pierre était spécialement responsable
envers son Maître du maintien de la vérité, et pourtant c’est là qu’il avait
failli. C’est pourquoi l’apôtre Paul se
tenait ici sur un terrain solide, et agissait sans crainte. Il résiste en face à Pierre qui,
dans cette affaire, ne montre nullement un caractère correspondant au
nouveau nom que le Seigneur lui avait donné. Il ressemblait plus à Simon, fils de
Jonas, qu’à l’homme-rocher (*) qu’il aurait dû être.
(*) cette belle expression fait appel
aux paroles du Seigneur « … Tu es Simon, le fils de Jonas ; tu seras appelé Céphas (qui est
interprété Pierre). » (Jean 1 v.43)
Il était retombé dans ses manières naturelles ; car
l’ardeur de la nature est constamment disposée à la réaction.
Ce qui donnait tant de
force à la remontrance de l’apôtre, c’est qu’elle se situait après la
solennelle conférence à Jérusalem, où Pierre avait pris une
part active pour démontrer la liberté que Dieu avait donnée aux Gentils ;
il y avait aussi montré que Dieu l’avait choisi — du
milieu de ceux qui étaient maintenant les frères de Jérusalem — afin que
par sa bouche les Gentils entendent la parole de l’Évangile et la
croient (Actes 15:7) ; et il avait conclu sa
déclaration par ces paroles remarquables, si blessantes
pour l’orgueil d’un Juif et si encourageantes pour les Gentils qui
auraient pu être inquiets : « Nous croyons être sauvés par la grâce du Seigneur Jésus,
de la même manière qu’eux aussi » (Actes 15:11). Il avait enseigné, en face même
des Juifs, non pas que les Gentils seraient sauvés à la manière des Juifs, mais
que les croyants Juifs seraient sauvés à la manière des Gentils. Rien ne pouvait
être plus fort. Il
n’avait nullement la pensée de traiter les Gentils comme s’ils n’étaient bénis
que d’après un régime de miséricorde contestable et contraire aux règles ;
car en vérité, s’il y
avait quelque différence, c’est aux Gentils que Dieu présentait
plus clairement encore le salut.
« Nous croyons être sauvés par la grâce du
Seigneur Jésus, de la même manière qu’eux aussi. » (Actes 15 v.11)
Le salut des Gentils devenait le modèle
même de ceux qui seraient sauvés parmi les Juifs.
C’était alors douloureux après tout cela, de voir Pierre s’égarer sur cette
même question ! Et
Barnabas lui-même, non le compagnon de Pierre, mais celui
de Paul — qui avait le premier discerné la valeur et le dévouement
de Paul et qui s’était joint à lui dans tant de travaux parmi les
Gentils — qui avait été
spécialement nommé avec d’autres pour monter à Jérusalem en vue de régler
cette grave question, le voilà lui aussi entraîné par la dissimulation de Pierre et des autres
(2:13) !
L’apôtre Paul ne fut pas
en défaut dans cette occasion, et il discerna vite « qu’ils ne marchaient pas
droit, selon la vérité de l’Évangile » (Galates 2 v.14).
En quoi avaient-ils montré ce manque de droiture ?
En cessant de
manger avec ceux des nations. Ainsi la
vérité de l’Évangile dépendait d’un repas.
Le simple fait de manger ou de ne pas manger avec
les Gentils trahissait la pensée profonde du cœur en
rapport avec la question de la délivrance de la loi.
Si on laissait faire, cette affaire était tellement
grave, que Paul dit à Pierre devant tous :
« … Si toi qui es Juif, tu
vis comme les nations et non pas comme les Juifs, comment
contrains-tu les nations à judaïser ? » (Galates 2 v.14)
Comment Pierre s’était-il comporté à le sujet ?
Il n’avait en aucune
manière maintenu la loi comme règle pour les croyants Juifs. Pourquoi donc cédait-il sur un
acte qui impliquait la loi parmi les Gentils ? S’il n’en était pas ainsi à
Jérusalem, là où Dieu l’avait autrefois rendue obligatoire pour leurs
consciences, quel abandon de la
vérité que d’insister pratiquement sur la loi à Antioche, surtout de la
part de celui qui savait qu’il en avait été délivré !
Telle était le grave sujet sur lequel Paul reprit Pierre.
Se servant de cette
circonstance douloureuse, Paul relace le sujet sur ses fondements !
« Nous (*) qui, de nature, sommes
Juifs et non point pécheurs d’entre les nations, sachant
néanmoins que l’homme n’est pas justifié sur le principe
des œuvres de loi, ni autrement que par la foi en Jésus Christ, nous
aussi, nous avons cru au
christ Jésus, afin que nous fussions justifiés sur le principe de la foi en Christ
et non pas sur le principe des œuvres de loi : parce que sur le principe des œuvres de loi nulle chair ne
sera justifiée. » (Galates 2 v.15-16)
(*) Il n’est pas inutile de souligner
l’utilisation par Paul de « nous » et « vous » pour faire une
distinction précise : le « vous » s’adresse aux non-juifs de
naissance, les distinguant de ceux qui le sont ; et le « nous »
pour soit désigner ceux qui sont d’origine juive, comme ici, ou pour désigner
tous ceux qui sont chrétiens, juifs ou pas.
Particulièrement
de nos jours, il est important de garder à l’esprit que lorsque Paul parle de
la loi, il parle d’un principe qui s’appuie sur des lois, des
règles de bonne conduite, il ne se limite pas à la loi juive, celle
donnée de Dieu à Moïse !
Il ne dit pas seulement, ni ne veut dire seulement que vous ne pouvez être
justifiés par les œuvres de la loi juive, mais qu’on ne peut
l’être par les œuvres d’aucune loi, quelle
qu’elle soit.
Remarque importante
Pour ceux qui sont nés dans des
familles chrétiennes, il est important de noter que ce n’est pas en suivant des
règles de bonne conduite, aussi bonnes soient-elles, que l’on devient de vrais
chrétiens ! Il faut passer par la nouvelle naissance, car quelle que soit
nos circonstances de naissance, nous sommes tous perdus ! Et aucune bonne
règle à suivre ne peut nous sauver ! C’est seulement en croyant à l’œuvre
que Dieu a faite à la croix en la personne du Seigneur Jésus, par sa mort et sa
résurrection, que Dieu donne la vie divine et éternelle, sans autres
conditions ! C’est dans cette vie
éternelle que le croyant est sauvé, et ainsi justifié, c’est-à-dire reçoit une
justice qui est celle de Christ lui-même, et qu’il donne à celui qui est sauvé
par la seule grâce !
S’il y avait une loi
ayant le pouvoir de justifier, ce devait bien être la loi de Dieu proclamée par
Moïse. Mais Paul
va plus loin, et insiste sur le fait que « sur le principe
des oeuvres de loi » vous ne pouvez être justifiés.
Le principe de loi est opposé à la
justification, au lieu d’en être le moyen.
Il souligne le fait, que sur le principe de ces œuvres de loi, nulle
chair ne peut être justifiée.
Continuant sur la base de cette circonstance
malheureuse d’Antioche, Paul, voulant amener spirituellement les Galates à la
raison, continue sur le thème important de la justification et demande :
« Or si, en cherchant
à être justifiés en Christ, nous-mêmes aussi nous avons
été trouvés pécheurs, Christ
donc est ministre de péché ? Qu’ainsi n’advienne ! » (Galates 2 v.17)
En d’autres termes, il dit que :
si vous faites
profession d’avoir la foi dans le Seigneur Jésus
et que vous retourniez à la loi, l’effet en est
nécessairement de vous replacer dans la position de pécheur.
Vous avez, en vérité, le
péché dans votre nature, et la conséquence en est que, si
vous avez à faire avec la loi, vous vous trouvez exactement dans
la même condition dans laquelle vous étiez comme pécheur !
La loi
ne donne jamais la délivrance du péché ; comme l’apôtre dit
ailleurs : « La puissance du péché, c’est la loi
» (1 Corinthiens 15 v.56).
Il en résulte que, si
en cherchant à être justifiés par Christ, vous êtes trouvés pécheurs,
c’est que « Christ est ministre de péché ? » ; voilà le résultat où
la loi mène nécessairement.
La loi se saisit
du péché. Et
par conséquent, si après avoir reçu Christ, la loi ne vous trouve finalement
que pécheur, vous
faites de Christ,
en réalité, un ministre de péché. Telle est la
conséquence nécessaire d’introduire la loi à la
suite de Christ.
L’âme qui a à faire avec
la loi, ne réalise jamais sa délivrance du péché ; au contraire, la loi, se borne à découvrir le mal, et n’élève
pas l’âme au-dessus du mal, — la loi laisse l’homme sans puissance, misérable, et condamné.
Il y a des gens qui parlent d’un pécheur croyant, ou du culte rendu à Dieu par de pauvres
pécheurs. Beaucoup de cantiques même, n’amènent
jamais l’âme au-delà de cette condition.
Mais ce que la parole de
Dieu entend quand elle parle de pécheur, c’est une
âme dépourvue de paix, une âme qui peut sentir peut-être qu’elle
manque de Christ, étant vivifiée par l’Esprit mais sans avoir la connaissance de la
rédemption.
Ce n’est pas en accord avec la vérité que de nier ce que sont
des saints aux yeux de Dieu.
Si j’ai failli en quelque point, est-ce que prendre la place d’un pauvre
pécheur va amoindrir le péché, ou me le faire sentir
davantage ? Non !
1.
Si je suis un saint, béni de
Dieu dans son Fils bien-aimé, uni à Christ,
et ayant reçu le Saint Esprit pour demeurer en moi,
alors je dis : Quelle honte d’avoir
failli, d’avoir succombé, d’avoir déshonoré le Seigneur, et d’avoir
été indifférent à Sa gloire ! Si je sens ma propre froideur et ma propre indifférence, je dois traiter un tel état
comme une indignité, et le haïr comme étant du péché.
2.
Tandis que prendre la place d’un pauvre
pécheur, c’est en réalité excuser le mal, même si
telle n’en est pas l’intention.
Laquelle de ces deux attitudes opère avec le plus de
puissance sur la conscience ? Laquelle humilie le
plus l’homme, et exalte le plus Dieu ?
1.
Plus
vous réalisez ce
que Dieu vous a donné, et ce qu’Il a fait de vous en Christ, plus vous sentirez
le péché et le déshonneur de votre comportement si
votre marche ne correspond pas à cela.
2.
Si
vous continuez à parler de vous-même simplement comme d’un pécheur, cela
pourra apparaître comme de l’humilité à ceux qui sont superficiels, mais
cela ne fait que devenir une sorte de palliatif [faux remède,
ou cache-misère] pour le mal qui est en vous ; le mal n’humilie jamais autant que quand Dieu le sonde chez son enfant par la foi.
Ces cultes commencent
par citer le passage au sujet du méchant qui se détourne de sa
méchanceté.
Or si tous les dimanches
vous recommencez votre vie comme chrétien, et que vous ayez
malgré tout besoin de l’absolution, cela laisse le champ libre pour
le cœur pour agir perfidement envers le Seigneur tout le
reste de la semaine,
sans parler que c’est renier virtuellement l’efficace de Son œuvre.
C’est
là une chose bien sérieuse.
La préparation pour le sacrement
pendant la semaine est une chose du même genre. C’est le méchant qui se
détourne de sa méchanceté, qui renouvelle ses vœux et fait des efforts pour se
corriger.
Déjà au troisième et au quatrième siècle, quand on
parlait de la cène du Seigneur, on l’appelait un terrible sacrifice, etc. Tout cela ignore
complètement la base même du christianisme :
« … par une seule offrande, il a
rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Hébreux
10 v.14).
Et par
l’expression : « ceux qui sont sanctifiés », il est indéniable que le
Saint Esprit englobe tous les chrétiens : il s’agit d’une mise à part
pareillement vraie de tous les croyants !
Ceci
nous amène à désirer comprendre mieux, ce qu’est la volonté de Dieu quant à son
Assemblée :
ce qu’en est l’expression de son unité indestructible, en tant
que Corps de Christ, et aussi sa ruine en tant que maison
de Dieu !
Ceci montre combien
la question de la loi est sérieuse.
Là où la loi est maintenue et
tant qu’elle est maintenue, il n’y a point de délivrance de la condition
de pécheur. Le
culte chrétien est impossible dans de telles circonstances.
Si
c’était le cas, Christ deviendrait ministre de péché, parce que cela
supposerait qu’Il me laisse sous la servitude du péché, au lieu de m’en
délivrer.
« Car si ces mêmes choses que j’ai renversées, je les
réédifie, je me constitue transgresseur moi-même » (Galates 2 v.18)
C’est-à-dire qu’en allant à Christ, j’abandonne
virtuellement la loi, et si malgré tout, je retourne ensuite à la
loi, alors je me constitue transgresseur moi-même.
Il est clair que si
je suis dans le vrai maintenant, c’est que j’étais entièrement dans le faux auparavant.
Qui est-ce qui m’a fait abandonner la loi ? C’est Christ.
C’est pourquoi, si je retourne à la loi, l’évangile de
Christ est le moyen de faire des gens des transgresseurs, et non de les
justifier.
Ceci n’était jamais
entré dans les pensées des Galates.
Mais le
Saint Esprit fait briller sur eux la lumière de sa propre vérité, et montre
les implications de ce qu’ils faisaient.
Imposer la loi a pour résultat, virtuellement, de faire de Christ
un ministre de péché, au
lieu de délivrer du péché !
Si tous principes de lois ne peuvent en effet me
délivrer du péché, L’œuvre de Christ à la croix m’a délivré et du péché et de
la servitude à toutes formes de lois, qui ne peuvent que me condamner à la
peine de mort. Par contre, la mort de Christ, a placé dans la mort, celui que
j’étais (mon vieil homme) que la loi condamne à la mort, et sa
résurrection m’a communiqué la vie !
« Car moi, par la loi, je suis mort à la loi, afin que je
vive à Dieu. » (Galates 2 v.19)
Paul montre ici comment il
était mort à la loi. C’était par le moyen de la loi (*).
(*) si je
m’applique la loi qui me dit « tu ne convoiteras pas », comme homme
naturel (le vieil homme) je ne peux pas m’empêcher de convoiter, cette loi ne
peut donc que me condamner à mort !
Ce n’était pas
seulement une chose opérée en dehors de sa propre âme. Il avait éprouvé
le problème intérieurement,
de la manière la plus complète.
Paul avait été sous la loi :
quand Dieu l’avait vivifié, et que sa conscience avait été réveillée
sous l’effet de la lumière divine, il avait réalisé
ce à quoi il n’avait jamais songé auparavant — sa complète impuissance.
Il avait vraiment senti sa
position comme pécheur, reconnaissant que la loi a le pouvoir
de tuer (Rom.7:9), et non pas de faire vivre (Gal.3:20).
Mais il s’agissait
alors et maintenant de grâce, et non du
jugement qui est pour bientôt. Dès
lors, dit l’apôtre, si je suis mort par la loi, je suis mort à la loi, et je suis complètement hors de son atteinte.
Je suis mort, et n’ai plus besoin de mourir par elle ; je suis mort à la loi, afin que je vive à Dieu.
« Je suis crucifié avec Christ … » (Galates 2 v.20)
Je suis crucifié
avec Christ, et néanmoins je vis, mais :
« … je ne vis plus, moi, mais Christ
vit en moi … » (Galates 2 v.20)
Ainsi, dans l’âme de l’apôtre,
nous voyons la loi maintenue dans toute sa force, et
pourtant lui-même affranchi en Christ, et en dehors de la loi
en grâce.
Nous avons la même chose en
Christ à la fin de Romains 3 :
« Annulons-nous donc la loi par la foi ? Qu’ainsi n’advienne ! au contraire, nous établissons la
loi » (Romains 3 v.31).
Comment est-elle maintenue ? La mort de Christ a été la confirmation divine la plus forte que la loi ait jamais eue.
C’était la loi se
saisissant de la Caution,
et la faisant payer en totalité dans la personne de Christ ;
de sorte que l’autorité de la loi, comme la foi le sait, a été parfaitement
maintenue en Christ.
La caution a
été payée pleinement,
et infiniment plus encore, dans la mort de Christ.
Mais si vous appliquez ce
passage de l’Écriture pour prouver que la loi doit être imposée aux chrétiens
comme règle de vie, c’est de l’ignorance
et c’est faux.
La loi
est la règle de mort, non pas de vie :
l’expérience de
Paul l’a prouvé :
« Moi, par la loi, je suis mort à la loi, afin que je vive à Dieu.
» (Galates 2 v.19)
Comment vivait-il à Dieu ?
Ce n’était pas dans cette
vieille vie, à laquelle seule la loi s’applique, car il dit qu’il
était crucifié avec Christ,
qui avait souffert à sa place. Mais
Christ est ressuscité aussi bien qu’il est mort, et il
est ressuscité, afin que Paul vive
— que moi je vive —
à Dieu :
non plus moi,
il est vrai, « mais Christ vit en moi »
— c’est une vie entièrement nouvelle (Galates 2 v.20).
La loi exerce ses
effets sur l’ancienne vie, et n’a aucune
autorité au-delà.
Du moment que je crois,
je vis ; et la vie, c’est Christ, et elle est fondée sur la croix.
« … et ce que je vis maintenant dans la chair, je
le vis dans
la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé
et qui s’est livré lui-même pour moi. » (Galates 2 v.20)
Sans doute j’ai ma vie naturelle ici-bas, mais la
vie dans laquelle je vis maintenant dans la chair, je la vis dans la
foi au Fils de Dieu.
Le croyant vit en
regardant non pas à la loi,
mais à Christ.
Rien ne met plus
définitivement de côté la loi, sous quelle que forme que ce soit.
Le croyant est introduit dans un état d’existence entièrement
nouveau — une vie nourrie par le …
« … Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui
s’est livré lui-même pour moi. » (Galates 2 v.20)
C’est Christ, non seulement comme caractérisant la nouvelle
créature, mais
comme une personne vivante, qui
aime et est placée devant l’âme. C’est
pourquoi il peut dire :
« Je n’annule pas la grâce de Dieu … » (Galates 2 v.21)
Ceux qui annulaient la grâce étaient ceux qui maintenaient
la loi comme moyen
de justice, sous quelle que forme que ce soit.
« … si la justice est par la loi, Christ est
donc mort pour rien. » (Galates 2 v.21)
L’effet de la loi, même sur le croyant, c’est qu’il
ne s’élève jamais par sa propre confession au-dessus des sentiments et des expériences d’un
pécheur.
Il reste toujours
dans cette condition où il s’écrie :
« Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de
mort ? » (Romains 7v.24).
Lorsqu’au
contraire il entre dans la place glorieuse qu’il a en Christ, il peut dire :
« La loi de l’Esprit
de vie dans le
Christ Jésus, m’a affranchi
de la loi du péché et de la mort. » (Romains 8 v.2).
Il devrait dire : Oh ! que je suis heureux !
Christ m’a délivré !
« Il n’y a ... aucune
condamnation pour ceux qui sont
dans le Christ Jésus. » (Romains 8 v.1).
Telle est la place, la
vraie place, la place assurée du chrétien.
En vérité, dans un tel cas, Christ n’est pas
mort pour rien.
Pour mieux comprendre
le message véhiculé dans l’épître aux Galates, il m’est apparu utile de bien
comprendre les nuances que la Parole introduit en utilisant le mot
« salut » !
C’est en confondant ces
nuances que l’on en arrive à réduire le christianisme à l’application de règles
à suivre, et ainsi à réintroduire la loi, comme le faisaient les Galates.
J’ai pensé qu’il serait
bon de bien décrire ces nuances importantes.
Comme le frère W. Kelly
décrit très bien ces nuances dans son étude sur l’épître aux Ephésiens, en
rapport avec « vous êtes sauvés, par la grâce et par la foi, et cela ne
vient pas de vous mais de Dieu » (Ephésiens 2 v.8), j’ai inséré cette
partie de son étude.
Être vivifié (1*) pour le chrétien, c’est d’être
associé avec Christ après qu’il soit entré dans la mort pour nos
péchés. Il est dit
aussi que nous sommes assis dans les lieux célestes, (2*) parce que nous avons la vie de Christ qui
y est, et il est parlé de nous selon la place où
est entré Celui qui est notre vie. Aussi, quand l’Écriture dit que Dieu nous a ressuscités
et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, elle ne veut pas dire seulement
que nous sommes tels dans le décret ou la pensée de Dieu. Elle ne se réfère pas à notre résurrection future, mais elle présente expressément l’association présente du croyant en vertu de son union avec Christ, qui est
en la présence de Dieu. Et en faisant allusion au fait d’être vivifiés,
l’apôtre dit : « Vous êtes sauvés par la grâce ». C’est la source de toute la
bénédiction. C’est
pourquoi l’expression est très forte. Ce qu’implique la forme de l’expression,
c’est en effet que le salut est complet, et que les sauvés
jouissent maintenant de son résultat actuel.
(1*) « …
Dieu … nous a vivifié ensemble avec le Christ (vous êtes sauvés
par la grâce) … » (Ephésiens 2 v.4-5)
(2*) « …
nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux
célestes dans le christ Jésus … » (Ephésiens 2 v.6)
La Parole ne parle pas
toujours de cette manière du salut : « salut complet » dont ceux
qui en bénéficient, jouissent déjà maintenant. Il y a d’autres contextes où le
mot « salut » se nuance différemment.
Il y a des épîtres entières où le sujet n’est jamais traité de la même
manière que dans l’épître aux Ephésiens.
Ainsi, particulièrement
dans l’épître aux Philippiens, le salut est envisagé comme une
chose future — comme n’étant pas complet
jusqu’à ce que nous
voyions Christ en gloire. Dans cette
épître le salut est une chose solennelle (non pas un processus précaire) qui
se poursuit maintenant, parce qu’il est clair que nous ne
sommes pas avec Christ dans la gloire, mais dans nos corps
naturels. En conséquence, dans cette
épître aux Philippiens, Christ est vu comme Sauveur, non pas simplement parce qu’Il
est mort et ressuscité, mais
parce qu’Il va revenir pour ma pleine délivrance et pour ma
parfaite joie. C’est ce qui explique le sens du texte qui rend bien des personnes si
perplexes : « Travaillez à votre propre salut avec crainte
et tremblement » (Philippiens 2 v.12). Dans le sens que la Parole a en
vue dans ce passage, nous ne posséderons le salut que lorsque nous
serons dans la gloire avec Christ. En attendant, nous y travaillons avec crainte et
tremblement, nous rappelant que Satan nous hait parce
que nous allons être dans la gloire avec Christ. Nous sommes vus comme des
personnes dans ce monde, qui savent sans le moindre doute qu’elles auront le
prix, mais
qui ont à combattre et à courir pour l’avoir, quoique nous devions retenir
ferme l’assurance que nous l’aurons, quand nous verrons Christ venir d’en
haut pour nous.
Quand nous examinons le langage
de l’épître aux Éphésiens, c’est tout différent. Là, le salut est regardé comme une
chose absolument passée : « Vous êtes sauvés par la grâce » — ce n’est pas simplement que le
salut se poursuit, et doit bientôt être achevé ; mais nous sommes sauvés et, en
Christ, nous ne pouvons pas être plus sauvés que nous ne le sommes.
Tandis que selon
l’épître aux Philippiens, Paul lui-même ne possédait pas encore son
salut : « Non
que j’aie déjà reçu le prix, ou que je sois déjà parvenu à la perfection » (Philippiens 3 v.12). La perfection dont il est parlé là, se rapporte
entièrement et uniquement au temps où nous serons transformés en la glorieuse
ressemblance de Christ. C’est alors que nous serons sauvés, non pas avant.
Si vous appliquez le même sens au mot salut dans les deux épîtres, vous
rendez la doctrine contradictoire.
Prenez encore l’épître aux
Hébreux. Là aussi, le salut est toujours représenté comme
une chose future. « C’est pourquoi Il peut sauver entièrement ceux
qui s’approchent de Dieu par lui »
(Hébreux 7:25).
Ceux dont il est dit
qu’ils s’approchent de Dieu par Christ, c’est ledu peuple de Dieu
qu’il s’agit, et non pas des
inconvertis.
Pour
qui est-Il sacrificateur ? Pour le croyant seulement.
Ainsi donc, c’est le saint qui a besoin d’être
sauvé dans l’épître aux Hébreux, parce que le
salut dans cette épître s’applique à toutes les
difficultés de notre voyage à travers le désert.
Toute la doctrine est
fondée sur ce type, que nous, maintenant, comme Israël autrefois, nous
traversons le désert et ne sommes pas encore entrés en Canaan. À l’inverse, l’enseignement
caractéristique de l’épître aux Éphésiens, c’est que Christ est entré
en Canaan, et que nous y sommes en Lui.
Quand on est occupé d’une portion de la Parole de Dieu et non de
l’ensemble, parce qu’on s’attache fortement à une certaine vérité, au lieu de
l’ensemble de la vérité, c’est ainsi qu’on se trouve entraîné dans des vues
confuses et fautives, lesquelles à leur tour conduisent à des fautes dans la
pratique.
La raison de ces différences est extrêmement intéressante et
importante.
Vous avez dans chaque épître ce qui convient
exactement à son caractère propre. Dans les Éphésiens, la révélation ne
porte pas sur Christ comme celui qui intercède pour nous
devant Dieu (Hébreux 7 v.25) : c’est
ce que nous avons dans les Hébreux. Pourquoi est-Il Sacrificateur ? Afin qu’Il ait « de l’indulgence
pour les ignorants et les errants » (Hébreux 5 v.2). C’est justement le danger
auquel nous sommes exposés du fait de notre voyage ici-bas :
nous sommes ignorants, et toujours exposés à la tentation de glisser de côté à
cause de notre méchant cœur d’incrédulité (Hébreux 3 v.12). Voilà pourquoi nous avons
besoin de l’épître aux Hébreux. La doctrine de l’épître
aux Éphésiens ne suffirait pas à elle seule pour répondre à ma
faiblesse, à mes difficultés, à mes douleurs.
Supposons que je me sois égaré, qu’y a-t-il dans
les Éphésiens pour faire souvenir mon âme et la consoler ? J’y lis : « afin que nous
fussions saints et irréprochables devant Lui en amour » (Ephésiens 1 v.4). Étant égaré, ceci ne donne aucun
soulagement à mon angoisse. Je peux essayer de fixer mon cœur sur l’élection de Dieu
et sur Ses conseils si élevés, mais, si ma conscience est sensible, ce passage tout
seul ne fait que me rendre plus misérable. Mon cœur raisonnera même pour dire : Si Dieu m’a
réellement tant aimé, comment se fait-il que j’en arrive à le déshonorer
pareillement ?
Dans l’épître aux Hébreux, il n’y a pas un mot sur
le fait que je suis assis dans les lieux célestes, mais par contre j’y
trouve Christ à la droite de Dieu, plaidant pour moi après avoir fait par Lui-même
la purification de mes péchés (Hébreux 1 v.3 ; 7 v.25). Le premier chapitre commence même sur cette glorieuse vérité, que Christ ne
s’est assis dans les hauts lieux que lorsqu’il a pu prendre cette place sur le
fondement de cette œuvre par laquelle Il avait complètement effacé nos péchés,
— et cela « par Lui-même » (Hébreux 1 v.3),
c’est-à-dire à l’exclusion de tout autre aide. C’était Son œuvre à Lui,
et Il l’a accomplie, ne voulant même prendre aucun repos dans cette gloire qui
Lui était familière, sinon sur ce fondement-là. C’est bien là le fondement le
plus certain. Mais tout en ayant la
purification de nos péchés par Christ, nous sommes dans un lieu de tentation, où nous sommes
constamment en danger de nous écarter et de glisser, à cause de l’ignorance, de
la faiblesse, et de mille autres causes qui peuvent survenir. Qu’allons-nous donc
devenir ? Qu’est-ce qui va nous soutenir et nous porter jusqu’au
bout ? Dieu révèle le précieux Sacrificateur qui prend soin de
l’âme, — Celui qui possède la pleine confiance de Dieu le Père,
— Celui qui Lui a donné la plus entière satisfaction — Celui
qui est assis à la droite de Dieu, occupé sans cesse de nos besoins, sur
le fondement que nous appartenons à Dieu, étant déjà rachetés, et n’ayant plus
aucune conscience de péché. Il
se peut que nous ne puissions comprendre comment il se fait que des personnes
si bénies de Dieu, soient si faibles, si misérables, si peu semblables à Celui
qui, à ses propres dépens, nous a acquis la bénédiction et l’a rendue assurée. La foi reçoit de Dieu et Lui
demande ce qu’Il destine à être notre force et notre consolation au milieu de
notre faiblesse et de nos dangers.
Sa réponse est que Christ est là pour
plaider notre cause, aussi certainement que l’Esprit est ici pour nous en
donner la conscience.
Et c’est par le moyen de l’intercession
de Christ à la droite de Dieu, que nous sommes amenés à sentir nos
besoins et nos manquements.
Nous ne jugeons jamais ces manquements sans recevoir une bénédiction
morale au moyen de ce jugement
Toute la puissance de Christ reposant sur nous est proportionnelle
à la profondeur de l’appréciation morale produite dans notre âme par l’Esprit
de Dieu en réponse à l’intercession de Christ ; cela fait partie de l’effet
de l’intercession de Christ pour nous que nous soyons amenés à sentir quand nous nous sommes
égarés dans nos pensées et dans nos actes.
Dans l’épître aux Hébreux, il ne pouvait
pas être parlé du salut comme d’une chose passée.
Nous savons que nous serons pleinement sauvés, et que Christ
va venir pour cela. Quoiqu’il soit réservé aux hommes de mourir, il n’en est pas
nécessairement ainsi pour les saints. Nous savons qu’il peut se faire que certains ne
s’endorment jamais, et que les saints ne viendront certainement pas en
jugement, même si tout ce qu’ils ont fait doive assurément être manifesté devant le
tribunal de Christ. Mais Il est passé par la mort pour eux, et par
conséquent, il n’est pas nécessaire qu’ils meurent ;
Il a enduré le jugement comme nul autre ne le pouvait, et nous
avons Sa propre parole pour nous assurer qu’en aucun cas nous ne
viendrons jamais en jugement.
Celui qui croit au Fils de Dieu « a la vie éternelle et ne viendra pas en jugement » (Jean 5 v.24).
La conséquence en est, que, tandis que nous attendons
Sa venue, nous savons que quand Il apparaîtra une seconde fois, ce
sera sans péché et à salut (Hébreux 9 v.28). Il a si parfaitement ôté le
péché par le sacrifice de Lui-même, que, quand Il sera ainsi vu une seconde
fois par ceux qui L’attendent, ce sera « sans péché » (à part toute question
de péché, du moins pour ce qui les concerne), et « à salut », non pas pour le
jugement. Le salut et le jugement sont
deux choses qui, par dessus tout, présentent le
contraste le plus complet. Vous ne pouvez avoir le jugement
et le salut appliqués au même individu. Ainsi donc dans l’épître
aux Hébreux, vous avez le salut en relation avec l’apparition de
notre Seigneur la seconde fois.
Dans l’épître aux
Éphésiens, au contraire, nous sommes déjà sauvés, et il n’y est jamais fait
allusion au retour de Christ pour recevoir Son peuple. Dans les épîtres où le
salut est présenté comme devant être achevé bientôt, nous y trouvons la venue
de Christ pour l’accomplir. Dans
l’épître aux Philippiens, il est dit : « notre bourgeoisie est dans les cieux,
d’où aussi nous attendons le Seigneur Jésus-Christ comme Sauveur,
qui transformera le corps de notre abaissement en la conformité de
Son corps de sa gloire, selon l’opération de ce pouvoir qu’Il a de
s’assujettir même toutes choses »
(Philippiens 3 v.20-21). Nous
avons donc là notre Seigneur transformant ce corps d’abaissement pour le rendre
conforme au corps de Sa gloire, prouvant ainsi qu’Il est le Sauveur ; car ce
n’est pas une délivrance partielle, mais un salut complet
pour l’homme tout entier. Mais
dans l’épître aux Éphésiens, où la venue de notre Seigneur
n’apparaît jamais, ceci se lie au fait que le salut est vu comme un
fait déjà accompli, et dont nous jouissons dès maintenant.
Cette manière d’envisager le salut est rare dans
l’Écriture : il est généralement envisagé comme quelque
chose qui est encore devant nous.
Les gens confondent le salut avec la justification ou la réconciliation avec
Dieu ; or dans l’épître aux Romains la
distinction est faite de manière évidente : « Si étant ennemis,
nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de Son
Fils, beaucoup plutôt, ayant été réconciliés, serons-nous
sauvés par Sa vie »
(Romains 5v.10).
Ainsi nous avons la
réconciliation, mais
non pas le salut au sens de ce passage.
« Nous serons sauvés ». Il est
vivant pour nous ; et en conséquence, nous allons être
sauvés.
Le
salut se poursuit, et quand Christ reviendra en gloire, alors
le salut sera complet.
C’est pourquoi, en Romains (Romains 13 v.11), cette doctrine est encore
appliquée : « Maintenant
le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru ». Nous ne l’avons pas encore, mais il est plus près, et nous l’aurons bientôt
entièrement et parfaitement. Avant d’avoir cru, nous étions ennemis et perdus ; puis, ayant cru,
nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de Son Fils. Maintenant Il vit pour
nous, et Il va bientôt revenir pour nous, et alors tout sera
complet.
Prenez
maintenant les épîtres aux Corinthiens, et vous y trouverez le
même enseignement. Le
salut n’y est pas envisagé comme complet. C’est pourquoi l’apôtre
dit qu’il mortifie son corps et l’asservit (1 Corinthiens 9 v.27). Il ne veut pas permettre qu’une convoitise
mauvaise ait de l’emprise sur lui. Il pouvait prêcher au monde
entier, mais si le mal avait le
dessus sur lui, comment
pourrait-il lui-même être sauvé ? Il présente la chose de la manière la plus forte
possible, en rapport avec son propre cas, et il montre que prêcher (ce qui, pour quelques-uns,
était plus important que Christ), n’a rien à faire avec le fait d’être
sauvé : c’est la vie en Christ qui se lie au fait d’être sauvé ; car la grâce de Christ
se manifeste dans une sainte soumission à Dieu et dans le jugement de
soi-même quant au mal. Ce sont là deux conséquences inséparables du fait
d’avoir la vie de Christ par la puissance du Saint Esprit dans l’âme.
« Je mortifie mon
corps »,
dit-il, « et je l’asservis, de peur qu’après avoir
prêché à d’autres, je ne sois moi-même réprouvé ». Je prends ce mot
de « réprouvé » dans le sens le plus fort,
ce qui est même le seul sens scripturaire. Ce mot, dans le langage du
Nouveau Testament, ne signifie pas simplement qu’un homme va perdre quelque
chose, mais qu’il va perdre et son âme et Christ. Il n’y a aucun
cas où ce mot soit employé dans les épîtres avec un sens
modifié — il signifie invariablement « perdu
pour toujours » ; modifier la force de ce mot n’est ni de la foi ni
de l’intelligence.
Ce n’est pas que Paul
eût aucune crainte d’être perdu, mais il s’applique ce cas à lui-même, pour le rendre plus percutant,
en faisant la
supposition qu’il en vînt à renoncer à Christ et à la sainteté. Quelle est la
conséquence ?
Il aurait pu être alors
prédicateur, et pourtant être
un réprouvé.
Personne de régénéré ne peut
devenir un réprouvé ; aussi ne dit-il pas :
Bien que je sois né de
Dieu, je pourrais être un
réprouvé. On ne peut pas, ni ne doit supposer pareille chose.
Mais
il donne cet exemple si sérieux de ce qui n’est que trop banal, hélas ! qu’un
homme puisse prêcher à d’autres et être un réprouvé. Nous savons que l’un des apôtres a prêché et fait des miracles ; mais le Seigneur ne l’a jamais connu (Matthieu 7 v.22-23).
Ceci
montrera l’importance qu’il y a à laisser au salut la place que
l’Écriture lui donne, selon toutes les manières dont elle l’envisage.
Dans
la plupart des passages de l’Écriture, il n’est pas envisagé de la même manière
que dans l’épître aux Éphésiens, mais de la manière que je viens de décrire
dans l’épître aux Romains, etc. On ne peut légitimement soulever la question de tomber
loin, quand l’apôtre parle du salut dans ce sens, mais le fait est que nous
n’avons pas encore comme notre portion actuelle tout le résultat de
la bénédiction, ni toute la plénitude de délivrance. Qui pourrait dire que nous
avons cette portion ? Ici, nous souffrons encore :
alors nous serons entièrement en dehors de la scène de tentation. Dans l’épître aux
Éphésiens, lorsque l’apôtre considère le caractère de notre vie,
il dit qu’elle est entièrement hors de tout danger,
de toute tentation, et de toute chose de ce genre.
« Vous
êtes sauvés par la grâce ».
Il veut dire par là que nous avons été sauvés
et que nous sommes sauvés ; c’est-à-dire que
nous avons la jouissance présente de ce qui est déjà
réalisé dans le passé et complet devant Dieu.
C’est un
fait accompli, parce que c’est en Christ, et dans les
Éphésiens tout est considéré comme étant en Christ, notre paix
entre autres. C’est pourquoi Christ lui-même est appelé plus loin « notre paix ».
C’est
pourquoi aussi, il est si vrai que le salut est envisagé comme étant en
Christ, que, le Sauveur étant assis dans les lieux célestes,
il est dit de nous que nous sommes complètement sauvés, non pas en voie de
l’être, au point de ne plus avoir besoin de rien d’autre à cet
égard.
Et il est ajouté,
en parfaite harmonie
avec ce que nous venons de voir, que Dieu « nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir
ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus ; afin
qu’il montrât dans les siècles à venir les immenses richesses de sa
grâce, dans sa bonté envers nous dans le Christ Jésus ».
Qu’y
a-t-il de plus clair que le caractère complet de ce salut ?
Combien
il est manifeste qu’il se caractérise par une association avec Christ qui est au-delà de
toute conception humaine !
Il est facile de
concevoir que nous aurons bientôt une telle position de bénédiction, mais ce qui est merveilleux,
c’est que cela puisse être annoncé comme étant la portion présente de pauvres et faibles
chrétiens, maintenant dans ce monde. Si nous nous arrêtons beaucoup
sur des choses humaines, elles deviennent banales et sans valeur, et nous
cessons de nous émerveiller ; mais quand il s’agit de cette œuvre glorieuse de
Dieu dans Son Fils Bien-Aimé, plus nous y pensons, plus nous
demeurons frappés d’étonnement devant elle !
Remarquez
que le but est justement « qu’Il montrât dans les siècles
à venir les immenses richesses de sa grâce, dans sa bonté envers nous
dans le Christ Jésus ». Autrement dit, ce n’est pas seulement que Dieu
nous a regardés et nous donne ce dont nous avons besoin, mais Dieu a
agi pour satisfaire Ses propres affections, par le moyen de Son
Fils.
C’est
comme si Dieu disait : Je désire montrer ce que Je suis,
et non pas simplement pourvoir à vos besoins. Ainsi, c’est Dieu s’élevant
à la hauteur de Sa propre bonté, et agissant d’après ce qu’Il est, d’une manière complètement
indépendante de ce que nous sommes, sauf que nous devenons l’occasion pour
Dieu de montrer Son amour sans pareil ; et cela, non pas simplement maintenant,
mais « dans les siècles à venir », ou, comme je le pense, pour
un temps illimité.
Mais ce n’est pas tout.
L’apôtre nous met à
nouveau en garde contre certaines conceptions erronées, en reprenant ou
répétant l’expression : « Car vous êtes sauvés par la grâce » et y ajoutant
« par la foi », ce qui confirme
fortement ce qui a été déjà dit. Nous ne sommes pas sauvés par le dessein d’élection de Dieu, aussi vrai et
béni soit-il, mais par le moyen de la
foi dans nos cœurs, par le moyen de cette persuasion divine
que le Saint Esprit opère dans le cœur de l’homme autrefois incrédule. « Vous êtes sauvés par
la grâce, par la foi »
(Ephésiens 2 v.8). Dieu n’introduit pas quelqu’un dans la relation
d’enfant sans que son cœur
et sa conscience n’aient été mis en action. Le Saint Esprit donne à un tel
homme de sentir sa propre condition telle que Dieu la
voit, et de
connaître, malgré tout, ce que Dieu est pour lui en Christ.
Il ne s’agit pas d’un
simple acte notarial et froid, d’un salut mécanique, ni non plus d’un
changement de la vieille nature pouvant servir de fondement à une
espérance en Dieu. On
ne peut pas plus se fier au sentiment humain, qu’à une simple
acceptation des décrets de Dieu, fût-elle parfaitement orthodoxe.
Quand Dieu parle dans
Son Fils, et de son Fils, c’est une chose réelle,
et d’une solennité dont celui qui écoute doit avoir la
conscience plus ou moins profonde. Il n’a plus de mauvaise volonté ou d’indifférence quant à
Christ. Il peut sentir le péché
et se haïr lui-même comme jamais auparavant, justement parce
qu’il est sous la main de Dieu et devant l’enseignement de Dieu. Ce que précisément vous alléguez
pour prouver que vous n’êtes pas de ceux qui appartiennent à Dieu, est ainsi plutôt la preuve
que vous en êtes. Si
vous étiez mort quant à Dieu, sentiriez-vous ce qui L’attriste ?
C’est quand
Christ a commencé à reluire sur votre âme, que vous commencez à réaliser
que vous gisiez dans tout ce qui est ténébreux et dégoûtant, quoiqu’une lueur d’espérance
perce à travers les nuages. Vous avez sérieusement la conscience des choses mauvaises auxquelles vous
étiez insensibles auparavant.
C’est là un effet de la puissante opération
de Dieu en grâce ; or la vie sans la foi ou la vie dans
l’inconscience, cela n’existe pas.
Il y
aura toujours quelque chose qui éveille de nouvelles pensées et de nouveaux
sentiments à l’égard de Dieu, une crainte et un désir à l’égard de Dieu, une horreur du péché,
et une haine de soi-même.
Toutes ces choses, et d’autres encore, traversent
l’esprit de celui qui est né de Dieu ; et ce
qui produit tous ces sentiments par l’Esprit de Dieu,
c’est Christ — rien d’autre ne le fera.
Autrement,
il ne sert à rien de fréquenter une église ou une chapelle
— de se joindre au meilleur ou au pire des témoignages : le principe sur lequel on y va,
c’est de se croire obligé d’y assister, peut-être chaque jour —
c’est de se croire obligé de rendre à Dieu un service
religieux, et que, si on le fait diligemment, Dieu devrait se
souvenir de nous sur le lit de mort et au jour du jugement.
Voilà une partie des devoirs que l’homme accomplit dans
l’espoir d’échapper à l’enfer.
Or tout ceci se fonde
sur une sorte d’obligation que l’homme ferait reposer sur
Dieu. L’homme
fait quelque chose, et il pense qu’à cause de cela Dieu doit user de grâce envers lui. Or ceci n’est rien moins que
nier de manière flagrante à la fois le péché de l’homme et la grâce de Dieu. Car il est dit : « Vous êtes sauvés par la grâce,
par la foi » (Ephésiens 2 v.8).
L’expression
« être sauvé par la grâce » veut dire qu’on est sauvé par ce que Dieu est
pour moi dans Son Fils, en dehors de la moindre
chose en moi qui le mériterait.
Consentez-vous à vous confier en Dieu
seul pour votre salut, — en son Fils Bien-Aimé ?
C’est là la foi. « Vous êtes sauvés par la grâce, par la foi ».
Si j’y mêle un brin de
ce qui vient de moi, ce n’est à proprement parler ni
la grâce ni la foi ; car la foi renonce à soi-même pour Christ, et la grâce est la pure
faveur de Dieu envers moi, pécheur, à la croix.
Quand j’écoute Christ, alors la parole de Dieu
commence à agir à l’égard de tout ce qui, en
moi, est égoïste et opposé à Dieu ;
il ne faut pas que j’essaie de modifier
la Parole de Dieu, ni de l’accommoder à mes propres pensées,
ménageant
ainsi un
moyen d’accorder un peu d’indulgence à la chair.
Le salut dont il est
parlé dans l’épître aux Éphésiens est déjà complet pour celui
qui croit — si absolu même, que nul ne peut rien y
ajouter, parce
que ce serait ajouter quelque chose à Christ, et à l’œuvre de Christ. Or ceci est impossible, vu que ce salut vient entièrement
de la grâce gratuite de Dieu, imméritée et sans mélange. C’est là le grand point
pour l’âme.
Suis-je
capable de me confier en Lui maintenant, en dehors de toute question
de ce que je suis ou de ce que j’espère être, ou de ce que je
devrais faire pour Dieu ? Puis-je me reposer sur Christ, quant à
tout ce que j’ai été et tout ce que je suis, sans aucune
promesse ni aucun gage de ma part — sans aucune espérance ni aucune pensée quant à ce
que je puis faire, parce que Dieu pourrait m’enlever en un instant ? Puis-je me reposer en
Lui entièrement et aveuglément ?
Pensez au cas du brigand
mourant, qui est un témoignage vivant et notoire du salut par grâce dans
tous les âges. D’autres peuvent avoir une œuvre à accomplir ensuite, mais nous avons
là un homme qui a été l’objet de la grâce dans les
dernières heures de sa vie. Or il n’y a pas d’autre chemin. S’il avait même vécu mille ans de plus, il n’aurait pas été d’un
millimètre plus en sécurité par grâce, qu’il ne l’était alors.
Il est d’une grande
importance de soumettre nos âmes à la pierre de touche de temps en temps, pour
vérifier si nous nous reposons uniquement sur la grâce
de Dieu envers nous, et
non sur ce que les gens appellent la grâce en nous,
c’est-à-dire notre fidélité envers Lui. Car c’est là l’idée de la
grâce qui court partout.
On veut parler d’un grand changement qui a eu lieu
dans le cœur par rapport à Dieu. Ce que Dieu appelle la grâce, ce n’est pourtant pas ce
changement, mais
c’est ce qu’Il nous a donné gratuitement dans l’œuvre
que Christ
a accomplie pour le péché. « Vous êtes sauvés par la grâce,
par la foi »
(Ephésiens 2 v.8).
L’Esprit
exclut toute pensée selon
laquelle l’homme contribuerait à la foi, ou se procurerait un crédit
quelconque en venant à Christ, car Il dit immédiatement après : « Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Ephésiens 2 v.8). Ceci se rapporte non
seulement au salut, mais aussi à la foi ; c’était tout le don de
Dieu, et non le fruit de l’homme : « Non pas sur le principe
des œuvres, afin que personne ne se glorifie » (Ephésiens 2 v.9).
Bien loin que ce soit
une question de nos œuvres, c’est
nous, qui sommes l’ouvrage de Dieu, la nouvelle création à Sa propre louange.
« Car nous sommes Son
ouvrage, ayant été créés dans le Christ Jésus
pour les bonnes œuvres que Dieu a préparées, afin que nous
marchions en elles » (Ephésiens 2 v.10).
Vous
avez là une preuve claire qu’aucune négligence n’est admissible dans la marche
du croyant ; et le même verset enlève toute pensée que l’œuvre de
l’homme puisse
être le fondement ou le moyen de salut.
Nous voyons donc ici le
croyant comme l’ouvrage de Dieu en Christ, et cela « pour les bonnes œuvres que Dieu
a préparées, afin que nous marchions en elles ». C’est une
expression très remarquable, que nous ne saurions trop peser. Il ne s’agit pas des
bonnes œuvres de la loi — ni de celles qui pourraient paraître telles
au jugement de l’homme, mais
d’un sacrifice [ou : offrande] d’un caractère nouveau, céleste et de
grâce, qui était dans les pensées de Dieu et entièrement déterminé à notre
égard avant qu’existât la scène où nous sommes maintenant. Le même Dieu qui,
avant que le monde fût, avait le dessein de nous sauver et de nous bénir avec
Christ, avait aussi devant Lui une certaine ligne de marche, un courant
d’action spécial, dans lesquels Il avait la pensée que ceux qui auraient reçu
une telle faveur, marcheraient. Ce n’est pas la pensée du bien que nous devrions faire
en tant qu’hommes, comme moyen de montrer que nous désirons obéir à
Dieu sous la loi. Ce n’est pas simplement aimer Dieu, et son
prochain comme soi-même ; mais c’est un genre
et une manifestation de l’amour tout différents.
C’est un amour qui découle de nos
nouvelles relations, et il doit s’exercer en aimant Dieu
et en aimant ceux qui sont autour de nous
C’est selon l’amour si riche
que Dieu nous a montré en Christ. Ce n’est pas un simple devoir, même dans la forme la
plus élevée d’obligation.
Si
un homme marchait simplement de cette manière là, même tout le temps, il
demeurerait en dessous de ce que le chrétien devrait être, et de toute façon,
ce ne sont
pas là
« les bonnes œuvres que Dieu a préparées, afin que nous marchions en
elles »
La loi a été introduite
par suite de la présomption et de l’auto-suffisance
d’Israël ; elle n’est pas quelque chose que Dieu avait
préparé à l’avance pour que Son peuple y marche.
C’est pourquoi il est dit en Romains que la loi est intervenue. C’était
quelque chose arrivé incidemment, comme une sorte de parenthèse
introduite dans un but spécial, mais très important.
La loi a achevé ce qu’elle avait à faire.
Le croyant, même s’il avait été sous la loi, est amené hors de
sa sphère, et est fait vivant pour Dieu.
Allégoriquement,
le croyant appartient à un nouveau mari (Christ), et est mort
vis-à-vis du premier (la loi) (Romains 7 v.1-6).
Comme l’appel de Dieu,
et Son dessein, et toutes Ses pensées à notre égard, existaient
avant que le monde fût, ainsi aussi le caractère même de la
marche du croyant était préparé avant que nous venions dans le monde,
et il est, dans sa nature même, entièrement au-dessus de ce monde.
Il
s’agit que nous manifestions Dieu correctement, selon qu’Il se
manifeste Lui-même maintenant. « Soyez imitateurs de Dieu comme de
bien-aimés enfants » (Ephésiens 5 v.1).
Quelle place merveilleuse que celle où nous sommes
mis ! Nous avons été « créés dans le Christ Jésus pour les bonnes œuvres que
Dieu a préparées, afin que nous marchions en elles ». Nous avons un caractère de vie entièrement nouveau, jamais envisagé par la loi, ni par aucune forme
de règles à suivre et il y correspond un caractère de bonnes
œuvres tout nouveau.
Il n’est jamais question
de « promesses » avant Abraham : elles se rattachent
aux dispensations (*) de Dieu. On pourra demander : N’avons-nous
pas des promesses ? Si, nous avons toutes les promesses de Dieu, mais où et comment ? Elles sont oui et amen dans le Christ Jésus (2 Corinthiens 1 v.20). Si nous avons Christ,
nous sommes semence d’Abraham, et héritiers des promesses (Galates 3 v.29), mais d’une manière totalement différente de
celle dont les Juifs les ont eues autrefois, ou les auront
bientôt.
(*) Le mot « dispensation » signifie le
régime sous lequel Dieu est en relation avec ses créatures. Depuis la réception
de la loi par Israël en Sinaï, jusqu’à la venue du Seigneur Jésus, la
« dispensation » ou le régime de relation avec Dieu était « la
dispensation de la loi ». Aujourd’hui, nous avons à faire avec « la
dispensation de la grâce » qui correspond à la période de la présence de
l’Eglise, Corps de Christ, sur la terre.
Nous entrons ainsi sur le terrain de la grâce pure, entièrement en dehors de toute alliance.
Il n’y
a pas d’alliance avec l’Église, ni avec nous les Gentils.
Cela ne veut pas dire
que nous ne recevons pas les bénédictions renfermées dans la
nouvelle alliance : nous avons tout ce qui s’y trouve de bénédictions, et
mieux encore, mais différemment d’Israël, qui a part comme objet des
promesses de Dieu, tandis
que c’est la grâce souveraine qui nous a cherchés,
trouvés, et bénis — nous n’avions droit à rien, et pourtant le meilleur nous est
réservé.
Nous
faisons partie de cette parenthèse comme remplissant l’intervalle entre
la réjection du Messie et Sa réception par Israël bientôt, plutôt que des voies de
Dieu ici-bas !
Dans le cadre du sujet,
il n’est pas tant question de promesse, que de la manière dont la
bénédiction est obtenue.
Les Galates avaient été
amenés depuis peu à jouir de la puissance et de la bénédiction du
christianisme, par la prédication de l’apôtre (quel immense privilège !). Or maintenant, chose triste à
dire, ils étaient en danger de se détourner, ayant perdu
le sentiment de la grâce dans leur âme.
Par quel moyen, à l’origine, avaient-ils
reçu la bénédiction de Dieu ?
Dans
cette épître (Galates 2 v.21) l’apôtre
insistait déjà à fond sur le grand sujet du Saint Esprit : ce
n’est pas la loi, mais la grâce de Dieu en Christ, qui donne
gratuitement toute la bénédiction dont le chrétien
jouit.
Il
avait montré comment « par la loi, je suis mort à la loi, afin
que je vive à Dieu » (Galates 2 v.19), par son
propre cas, lui qui était Juif et
qui, par conséquent, était nécessairement sous la loi de Dieu d’une manière qui
ne pouvait être la part d’aucun Gentil comme tel.
Et ensuite, comment
il avait été délivré de la loi et pouvait adopter
maintenant un langage si différent : « Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus,
moi, mais Christ vit en moi » (Galates 2 v.20). En
un sens, il parle de lui-même comme étant mort, mais aussi comme
étant vivant ; cette vie qui était dès lors la
sienne et dans laquelle il vivait, c’était Christ en lui.
Il traite le vieux
moi comme une chose morte ; tout ce qui constituait
son caractère naturel, le vieux moi sujet à la loi, aussi
le traite-t-il comme crucifié.
Pourquoi donc ? Quelle est la source de l’énergie d’un
homme, et le but de toutes choses dans ce monde ? Qu’est-ce
qui se mêle à toutes les pensées et à tous les désirs, et qui les
corrompt ? C’est le moi.
Qu’il s’agisse de
courage ou de générosité ou de sollicitude pour sa famille, son pays et sa
religion — toutes ces choses se trouvaient en Paul avant sa conversion ;
mais il y avait une chose ancrée plus profond que tout le reste, c’était le moi.
Or ce moi a été mis à mort
à la croix de Christ, laquelle jugeait son être moral tout entier comme
fondé sur quelque chose de corrompu — c’est-à-dire sur lui-même. Le caractère de
Paul avait été ainsi atteint jusque dans les recoins les
plus profonds.
Désormais il partait du principe qu’un
autre — non plus lui-même — était sa vie :
Christ lui-même.
Quand on le voyait entrer dans Son amour, et accomplir
Sa volonté, c’était Christ,
comme l’objet qu’il visait, qui était la puissance de la vie en lui, par le Saint Esprit.
Tout cela n’est pas
quelque chose de particulier à certains ; au contraire, Christ est la vie de tout chrétien,
mais cela n’est pas
toujours manifeste. On peut voir le vieil homme faire jaillir de l’orgueil,
de la vanité, de l’amour de ses aises, ou la force de vieilles
habitudes. Quand il en est ainsi,
c’est qu’on a permis à la vieille nature de se montrer à nouveau, parce qu’on n’a pas été
assez occupé de Christ, ni assez exercé dans le jugement de
soi-même.
« Christ mort en nous », cela n’existe pas ;
mais lorsque pratiquement, nous ne vivons pas de Christ, cela ressort
bientôt et se trahit dans nos voies : c’est ce qui a
mené Christ à la croix.
Pour l’apôtre, Christ vivait en lui, non pas la loi. «
Car
moi, par la loi, je suis mort à la loi, afin que je vive à Dieu » (Galates 2 v.19). Tout ce que la loi pouvait faire, c’était d’exercer
son pouvoir de mort sur ceux qui lui étaient assujettis.
Paul ne cherchait pas, comme souvent aujourd’hui, à
faire des efforts pour garder la loi d’une manière
spirituelle, après avoir été converti ; mais « moi, par la loi, je suis mort à la loi, afin que je
vive à Dieu »
(Galates 2 v.19).
Cette expression : « que je vive à Dieu » est bien sérieuse et pleine de beauté.
La loi n’a jamais produit la vie dans une seule âme : elle tue. Ici, au contraire, vous voyez Paul
mort à la loi, mais vivant à Dieu sur un principe
totalement différent.
Comment cette vie est-elle venue ?
Si tout ce que la loi faisait était d’apporter une mort
consciente sur son âme (cela se rapporte à ce qu’il a passé par le sentiment de
sa condamnation devant Dieu), quelle est la source de la nouvelle vie ?
Non pas la loi, mais Christ.
Il en a fini avec la loi, en Christ, et il est
laissé libre, et la vie qui est en lui est pour
qu’il vive à Dieu. Dès lors il dit : « Je ne vis plus, moi, mais
Christ vit en moi » (Galates 2 v.20).
Nous voyons donc ici, non
seulement la source et le caractère de la
vie nouvelle, mais
cette vie est entièrement soutenue par la chose même
qui lui a donné l’existence.
Ce fut la foi de Christ (*) qui produisit
la vie, et pareillement c’est la foi de Christ (*) qui en est la puissance.
(*) Il ne s’agit pas ici de la foi en
l’œuvre de Christ à l’issue de laquelle Dieu donne la vie divine et éternelle
selon Jean 3 v.14-15. Il s’agit de la foi du nouvel homme (Christ
qui habite en moi de Galates 2 v.20) ! C’est cette foi de Christ
qui habite dans celui qui est né de nouveau, qui produit la vie, c’est-à-dire
qui produit ce que cette vie divine est par sa nature. Cette foi est aussi la
puissance de cette vie ! « … moi, je suis venu afin qu’elles aient la
vie, et qu’elles l’aient en abondance. » (Jean 10
v.10)
Une
personne peut admirer ce qui est bon et aimable ; mais c’est autre
chose que de l’être soi-même.
Et qu’est-ce qui donne la puissance ?
C’est de regarder à Christ,
c’est que l’âme se nourrisse avec délice
de Christ.
Le moyen, objectivement, c’est Christ.
« … ce que je
vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu,
qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. » (Galates 2 v.20)
Comme
les Galates annulaient la grâce de Dieu par l’introduction des principes de
loi, l’apôtre ajoute :
« Je n’annule
pas la grâce de Dieu; car si la
justice est par la loi, Christ
est donc mort pour rien. » (Galates 2 v.21)
Les Galates avaient pour
principe que la justice était par la loi, non pas seulement en Christ mort
et ressuscité.
Alors, dit Paul, s’il en
est ainsi, « Christ
est donc mort pour rien ».
S’il ne s’agissait que
de la question de la loi, la seule chose nécessaire aurait été que Christ
vive et nous fortifie pour garder la loi. Mais il est mort.
L’effet de leur doctrine, Paul insiste là-dessus, est
que Christ serait mort pour rien, alors qu’en réalité, la
mort de Christ est la chose essentielle, le vrai et seul chemin par lequel la
grâce de Dieu vient jusqu’à l’âme.
Ayant abordé cette grande
vérité, il ne peut s’empêcher de faire une répréhension abrupte et
saisissante, car il ressentait, par contraste, la grandeur de la
perte qu’ils faisaient.
« Ô Galates
insensés, qui vous a ensorcelés … »
(Galates 3 v.1)
« Ô Galates
insensés, qui vous a ensorcelés, vous devant les yeux de qui Jésus
Christ a été dépeint, crucifié
au milieu de vous ? » (Galates 3
v.1)
Il attire tout particulièrement
l’attention sur la croix de Christ — non pas simplement sur Son sang,
ou sur Sa mort, mais sur Sa croix.
Si vous examinez avec
soin la parole de Dieu, vous verrez que la forme particulière de
présentation de la mort de Christ par le Saint Esprit
est systématiquement en rapport avec l’emploi pratique qui en doit
être fait.
Dans
toute l’épître aux Hébreux, hormis une exception petite mais
importante, il est parlé non pas de la croix, mais du sang de Christ ;
dans l’épître aux Romains, c’est surtout Sa mort,
souvent le sang, — mais la mort forme le grand ancrage de l’argument.
Pourquoi, ici, le Saint Esprit dit que Jésus a été dépeint « crucifié au
milieu de vous » et non pas simplement qu’Il a versé
son sang (voilà ce sur quoi voudrait s’accrocher un chrétien heureux de
connaître le pardon), mais que Jésus a été dépeint ?
Dans l’Écriture, rien
n’est mis en évidence, sans une raison divine pour cela.
La crucifixion couvre l’homme de
honte, et la chair plus que tout.
Si
l’on parle simplement de la mort de Christ, cela ne me donne pas l’effet
que l’homme est tenu pour rien, ni que la nature humaine est
entièrement indigne devant Dieu.
Quand
l’apôtre veut montrer la séparation absolue du chrétien d’avec le monde,
il dit :
« Mais qu’il
ne m’arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre
Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au
monde. » (Galates 6 v.14)
Or il est clair que c’est là une manière bien plus grave
et bien plus vigoureuse de présenter le sujet.
Il n’y a pas pire folie pour le
monde que la croix.
Les
philosophes méprisaient l’idée qu’une personne divine puisse mourir
ainsi : cela paraissait faible et vain. Ils n’avaient aucun sentiment juste de l’horreur
du péché, de l’inimitié positive de l’homme contre Dieu, ni
du jugement solennel et éternel de Dieu.
La croix est le moyen de faire
ressortir tout cela.
Mais il y a plus encore : la croix ne montre pas
simplement ce qu’est la chair, et ce qu’est le monde ; mais elle prouve aussi qu’il
est vain de regarder du côté de la loi pour amener la bénédiction,
sinon d’une manière négative. La loi a réellement le pouvoir de tuer, non pas de vivifier : seul Christ peut
vivifier.
« Je voudrais
seulement apprendre ceci de vous : avez-vous reçu l’Esprit sur le principe
des œuvres de loi, ou de l’ouïe de la foi ? Êtes-vous si insensés ? Ayant
commencé par l’Esprit, achèveriez-vous
maintenant par la chair ?
Avez-vous tant souffert en vain, si toutefois c’est en vain ? Celui donc
qui vous fournit l’Esprit
et qui opère des miracles au milieu de vous, le fait-il sur le
principe des œuvres de loi, ou de l’ouïe de la foi ? » (Galates 3 v.2-5)
L’apôtre en appelle à leurs
propres souvenirs et à leur propre expérience, et leur demande comment ils
avaient reçu l’Esprit, que des miracles avaient été opérés et qu’ils
avaient reçu de la bénédiction. Était-ce par la loi ?
Les Galates avaient été
des païens, se prosternant devant
le bois et la pierre, et ils avaient été tirés hors de cet état, non par la loi, mais par la connaissance
de Christ.
Cela
pose le problème de façon mordante, mais efficace.
Si le moyen utilisé par Dieu avait été la loi, ne se
serait-il pas servi de l’apôtre Paul pour la leur imposer ? Il n’en était rien :
Paul avait placé Dieu devant eux,
dans son amour saint et sauveur.
Dans son discours aux Athéniens,
au milieu de l’Aréopage (Actes 17 v.19-31), il avait démontré la folie de leur idolâtrie ; il avait montré que
c’était contraire à leur propre raison tant vantée, d’adorer ce qu’ils
avaient fabriqué. Au-dessus d’eux et autour d’eux, tous les jours et partout, il y avait la
marque du doigt du Créateur de toutes ces choses. L’un de leurs propres
poètes avait même dit qu’ils étaient issus de Dieu (sa race), — non pas l’inverse, Dieu
n’est pas issu de nous (notre race), et encore moins l’œuvre de la main des hommes,
ce que justement l’idolâtrie fait.
L’apôtre s’adresse toujours à la conscience des hommes.
Il montre la manière évidente dont le diable avait troublé leurs
esprits, les détournant des faits évidents qui les
entouraient, lesquels montraient un Dieu au-dessus d’eux, et leur
fournissaient des preuves de sa bonté bienfaisante.
Puis il présente la
vérité solennelle, que Dieu appelle tous les hommes, en tous
lieux, à se repentir, à s’incliner devant lui en reconnaissant leur péché (ce qui est une des manières
d’exprimer la repentance), parce « qu’il a établi un jour auquel il doit juger en justice
» (non d’après la loi, mais entièrement en justice) « la terre habitée, par l’homme
qu’il a destiné à cela, de quoi il a donné une preuve certaine à tous, l’ayant
ressuscité d’entre les morts ».
N.B. : « la
repentance » consiste à porter le même jugement que Dieu, sur une action,
ou une manière de voir ou de penser ! Elle consiste à voir comme Dieu,
l’horreur du péché et en reconnaitre la juste condamnation. Pour ce faire, il
est nécessaire de posséder la vie divine pour pouvoir porter le même jugement
que celui de Dieu ! La vie s’obtient par la foi, en croyant ce que Dieu a
dû accomplir à la croix en la personne du Seigneur Jésus. La réalité de la vie,
la réalité de la nouvelle naissance produit sans délai la repentance !
L’absence de repentance démontre l’absence de vie. Mais Dieu n’exige pas la
repentance pour donner la vie, car l’homme qui n’est pas né de nouveau n’est
pas capable de se repentir !
C’est Christ
qui était mis devant eux, et non la loi, selon la vérité
présentée habituellement par l’apôtre ; cela a aussi été le cas avec
les Galates.
Il
leur rappelle la manière dont ils avaient reçu la bénédiction :
« Je voudrais
seulement apprendre ceci de vous : avez-vous reçu l’Esprit sur le
principe des œuvres de loi, ou de l’ouïe de la foi ? » (Galates 3 v.2)
C’est un pas en avant
important par rapport au chapitre 2, qui parle seulement de la vie ;
mais le chapitre 3 introduit le Saint Esprit.
On peut remarquer que du verset
2 au verset 14, on trouve l’Esprit en commençant comme preuve que
Dieu répand sa bénédiction sur les hommes, et l’Esprit en terminant.
Le but
de l’argument est de prouver le lien entre le Saint Esprit et la foi, et
non avec la loi qui n’a que la malédiction à offrir à l’homme coupable.
Christ est notre vie, et Il donne l’Esprit.
Il est important de distinguer entre la
vie et l’Esprit. En
effet, nous ne devons pas oublier que les deux choses sont tout à fait
distinctes, même si ordinairement lorsqu’une âme reçoit l’évangile, la
réception de la vie et celle du Saint Esprit ont lieu au même moment.
La vie nouvelle que le chrétien reçoit en Christ n’est pas
Dieu, quoiqu’elle soit de Dieu ; mais le Saint Esprit est
réellement Dieu.
La
vie du chrétien est une nouvelle créature
ou création, tandis que le Saint Esprit est le Créateur.
Ce n’est pas parce que nous avons une vie nouvelle, que
nos corps sont devenus le temple de Dieu, mais parce que le Saint Esprit
y habite.
Quand les chrétiens ne font pas correctement ces
distinctions, ils en arrivent à se servir de cette vie
même comme consolation, pour se mettre à l’aise, allant
jusqu’à dire : Je sais que je serai sauvé, inutile
de poursuivre les exercices spirituels.
Combien souvent les
âmes se contentent du repos et de la satisfaction
d’avoir la vie, et
ne mettent cette vie en exercice sans autre désir du coeur que
d’amener des âmes à Christ ! Mais tout béni que soit un tel zèle, cela reste une chose bien inférieure à l’amour
pour Christ, et l’amour pour Christ reste une chose
inférieure à la jouissance de Son amour envers nous ; et
je crois que c’est là l’ordre véritable des choses dans l’âme des saints de
Dieu.
La grande chose à laquelle Dieu
m’appelle, c’est d’admirer
l’amour de Christ, d’y trouver mes délices, et d’apprendre
de plus en plus à connaître cet amour.
Quel
en est l’effet ?
L’amour pour Christ est produit dans la
proportion même où je connais Son amour envers moi.
Qu’est-ce qui conduit à juger le
moi, et à le tenir abaissé ? Qu’est-ce qui élève une
personne au-dessus d’une marche et d’un but bas et terrestres ?
C’est d’entrer dans la bénédiction de Son
amour.
Étant remplis du sentiment de cet amour, nous aimons les âmes d’une
manière différente, parce que nous les voyons dans Sa lumière,
et que nous les considérons d’après Ses affections, et non
pas simplement comme ayant quelque lien avec nous.
C’est là le vrai secret de toute
puissance spirituelle, du moins dans les formes les plus élevées de
cette puissance.
Prenez encore toutes les
petites souffrances que nous endurons à cause de Christ, les œuvres que
nous pouvons entreprendre pour Lui — tout ce à quoi Dieu nous appelle :
dans toutes ces
choses, la vraie bénédiction pour le chrétien, c’est de ne pas les séparer de Christ, mais d’avoir
Christ lui-même comme la source et le
modèle et la mesure de tout notre service, en
sorte que tout notre service devrait découler de notre
jouissance de Christ.
Dans un sens le culte
est une chose où il y a plus de proximité de Dieu, et il devrait être plus cher
à l’enfant de Dieu, même que tout autre service ; or il n’est pas rare de trouver des
serviteurs zélés mais ne connaissant guère le véritable culte.
Je dis ceci, non pour que
nous servions Christ moins, mais pour que nous
jouissions plus de Lui, et pour que nous Le servions dans
l’esprit qui vient de la jouissance de ce qu’Il est, indépendamment des
circonstances.
Quelle est la base de ce niveau de jouissance ?
C’est la paix absolue et le repos
entier de notre cœur en Lui et dans Son œuvre.
Nous voyons à quel point, en Christ,
il y a ce qu’il faut pour tout péché et pour satisfaire tout besoin
de notre âme.
Nous sommes placés, comme enfants, en
la présence d’un père ; or un père emploie toutes ses
ressources pour le bien de son enfant.
Chez le pauvre pécheur, il y a le
sentiment du besoin, et il faut que l’âme passe d’abord par là.
Dans l’expérience de
presque toute âme régénérée, il y a une étape — un état — dans lequel il y a la vie,
mais au milieu peut-être de beaucoup d’ignorance, avec pourtant un
profond sentiment de péché.
Ce n’est pas là,
proprement, l’état chrétien ; ce dernier, quand il est bien saisi, suppose
le repos en Christ, avec la conscience que
tout m’est donné de Dieu en Lui. J’ai reçu l’Esprit d’adoption
et non l’esprit de
servitude.
Ce n’est pas seulement que mon âme est réveillée pour
sentir le péché, mais
le Saint Esprit habite en moi ; et le résultat de cette
habitation, c’est que je sais que j’ai reçu cette plénitude de bénédiction
de la part de Dieu.
Dans
la « suite n°2 » nous avons vu que le chrétien est « vivant à
Dieu » [tout en étant mort à la loi] (Galates 2). Il était
alors question de vie ; mais maintenant (Galates 3) l’apôtre parle de la
réception de l’Esprit.
Ce n’était pas
simplement une affaire de jouissance, mais une puissance miraculeuse
l’accompagnait.
Lorsqu’à
cette époque le Saint Esprit était donné, il y avait des démonstrations
extérieures dans lesquelles Il se manifestait Lui-même, mais cela n’a pas
continué dans l’Église.
Il réunit les deux choses ici :
« … avez-vous reçu
l’Esprit sur le principe des
œuvres de loi, ou de
l’ouïe de la foi ? Êtes-vous si insensés ? Ayant
commencé par l’Esprit, achèveriez-vous
maintenant par la chair ? …
» (Galates 3
v.2-3)
En d’autres termes : « Allez-vous
être rendus parfaits par la chair ? ». C’était un processus par lequel ils espéraient
être rendus parfaits ; parce que la chair peut aisément se satisfaire d’elle-même.
« … Avez-vous tant
souffert en vain, si toutefois c’est en vain ?» (Galates 3
v.4)
Il ne veut pas les
abandonner ; il ne veut pas supposer que l’ennemi va remporter
sur eux une victoire telle, qu’ils ne puissent pas être ramenés de cet
état :
« … Celui
donc qui vous fournit l’Esprit et qui opère des miracles au
milieu de vous, le fait-il sur le principe des œuvres de loi, ou de l’ouïe de la foi » ? (Galates 3
v.5)
Ceci fait allusion au
travail de Paul. C’était Dieu
qui avait donné l’Esprit ; mais il opérait par des
instruments : ceux qui avaient été employés à la prédication de
l’Évangile. L’instrument choisi de Dieu leur demande s’ils avaient
reçu le Saint Esprit.
L’ouïe de la foi est suivie du don de
l’Esprit, après que nous avons reçu Christ ; mais les deux choses sont toujours bien distinguées.
On trouve dans l’Écriture, au
moins quelquefois, que la réception de l’Esprit était postérieure à
la foi en Christ. Par exemple les Samaritains (Actes 8), l’Esprit ne leur
a-t-il pas communiqué quelque temps après leur conversion ? Et, sans
parler de Corneille (Actes 10), il en a été de même
des disciples à Éphèse (Actes 19).
On voit bien des personnes remplies de joie en entendant
l’évangile, mais voilà que cette joie disparaît ensuite ;
peut-être faudra-t-il qu’elles traversent des exercices très douloureux, parce
qu’elles n’ont pas réellement compris l’application de l’œuvre de
Christ à leur âme.
Elles ont tout simplement saisi la réalité d’une personne bénie et divine,
remplie d’amour, — savoir le Seigneur Jésus ; mais ayant reçu cela, le
sentiment de leurs manquements surgit, et elles traversent beaucoup
d’exercices où leur cœur est brisé et labouré.
On ne pourrait pas dire de telles personnes qu’elles
ont reçu l’Esprit de Dieu comme Celui qui habite
personnellement en elles, comme le sceau de la bénédiction
trouvée en Christ.
Mais quand elles sont amenées à se reposer en lui,
dans le sentiment complet de leur péché et de ce qu’elles sont, — sachant ce que
Dieu est, ce qu’est Satan, ce qu’elles sont
elles-mêmes, ce qu’est la loi de Dieu — et que, malgré tout cela,
elles sont amenées à se reposer dans la rédemption qui est en Christ, ayant été justifiées sur le principe de la foi, en sorte qu’en face de tout,
elles ont la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ (Romains 3:24 ; 5:1), de telles personnes ont reçu le Saint Esprit ; elles n’ont pas
seulement la vie, mais elles ont l’Esprit de Dieu.
Aux
premiers temps du christianisme, cette distinction ressortait bien
clairement ; mais le même principe demeure maintenant, bien
sûr.
Dieu donnera l’Esprit
d’adoption à toutes les âmes qui regardent à Christ, et elles seront ainsi
introduites dans la plénitude de la bénédiction. Mais cela n’arrive souvent qu’au lit de mort, alors
que ce ne devrait pas être le cas d’un chrétien.
La mesure de vérité prêchée de nos jours est si faible
même parmi les vrais chrétiens, que les âmes n’ont pas conscience de leur relation, ni
que la rédemption est complète. Il en résulte qu’elles peuvent demeurer fort longtemps
privées de la consolation et de la jouissance
auxquelles elles ont droit.
Mais ce n’était pas le cas des Galates : ils
avaient eu une pleine bénédiction. D’emblée ils avaient été mis en
possession du Saint Esprit.
« … Celui
… qui vous fournit l’Esprit … sur le principe … de l’ouïe de la foi » ? (Galates 3 v.5)
Ce qui veut dire qu’ils avaient reçu l’Esprit par [ = sur le principe de ] l’ouïe de la foi : il s’agissait donc de la
réception de l’Esprit en toute manière ; non seulement sous
l’aspect de miracles et de manifestations de puissance, mais plus encore
le Saint Esprit comme Celui qui habitait en eux.
Lorsque des âmes
n’étaient pas nées de Dieu, et n’avaient qu’une profession
extérieure de Christ, elles pouvaient recevoir l’Esprit pour
des dons de puissance, mais non pas comme source de communion. (Exemple : Saül, Juda, …)
En Hébreux 6, on trouve ainsi des personnes ayant
été une fois éclairées, ayant goûté du don céleste, devenues
participantes de l’Esprit Saint, ayant goûté la bonne parole de Dieu, et
les miracles du siècle à venir, et pourtant elles étaient tombées loin. Il n’est dit nulle part qu’elles avaient été
vivifiées, ni qu’elles avaient la vie ; elles avaient
été éclairées et avaient goûté du don céleste ; elles
avaient été baptisées et eu les miracles du siècle à venir : tout
cela était vrai pour ces personnes, et pourtant elles étaient tombées loin — elles
avaient abandonné Christ et L’avaient laissé pour retourner au
Judaïsme, afin de tranquilliser leur conscience à l’égard de Dieu.
Pour de tels cas, l’apôtre dit : Il est
impossible qu’ils soient « renouvelés encore à la repentance » (Hébreux 6 v.6) ; ce
sont des apostats, voilà la situation.
Sur
une échelle bien plus grande, le terrible jugement final viendra
d’une manière semblable comme résultat inévitable du reniement du
christianisme.
Il faut que cela arrive, car Dieu n’a rien
de meilleur à introduire, rien par quoi Il
puisse agir sur l’homme quand celui-ci rejette la révélation chrétienne et la grâce de Christ.
Or telle était la pièce à
conviction contre les Galates.
Ils savaient que la prédication qu’ils avaient
entendue n’était
pas au sujet de la loi, et qu’ils avaient reçu
l’Esprit personnellement.
Ils devaient considérer ce
qu’implique la réception du Saint Esprit
— pas seulement une manifestation de puissance, mais une bénédiction plus profonde qui demeure maintenant.
Quelle bonté de Dieu qu’il en soit ainsi, qu’Il n’ait pas
retiré la source de la jouissance de Christ ! On aurait pu penser au contraire
que, vu la profondeur de la chute, si quelque chose devait
être retiré, ce devait bien être cette jouissance de Christ.
À la Pentecôte, les saints
étaient tous, ou presque, de petits enfants. C’est ne pas
comprendre moralement ce qu’était ce jour-là, ni l’état antérieur des
disciples, que de supposer que le merveilleux déploiement de
puissance de ce jour démontrait qu’il était accordé alors une
jouissance de Christ plus profonde qu’ailleurs et plus tard.
On voit aujourd’hui un
danger similaire chez des personnes s’imaginant que le moment de la
conversion est celui de la plus riche moisson possible de paix et de
joie : or, au mieux, c’est la jouissance d’un petit enfant.
Il y a un sentiment
puissant de la délivrance ; mais le sentiment de la délivrance n’est pas nécessairement
Christ, ni la manière la plus douce de goûter Christ.
Il est en relation avec notre
sentiment de l’amour de Christ ; et c’est assurément notre privilège
d’en jouir ; mais
il y a une connaissance de Christ Lui-même et des délices
trouvés en lui, qui sont plus profonds, étant basés sur une intimité croissante
avec Sa gloire personnelle, Son amour et Son oeuvre.
Ces Galates se plaçaient sous la loi, et l’apôtre
leur en met la folie sous les yeux. Ils cherchaient à se
rendre parfaits par la chair.
C’est là simplement la nature, opérant
sur ce qui touche au moi, et non pas découvrant Christ à l’âme.
Les Galates pensaient être obligés de faire certaines
choses. Paul leur réplique que c’est
la chair, et leur rappelle :
« … Avez-vous
tant souffert en vain ? … » (Galates 3
v.4)
« Comme
Abraham a cru Dieu, et cela lui fut compté à justice » (Galates 3 v.6 / Romains 4 v.3)
Il y a une grande force
dans cette allusion à Abraham, car tout Juif voudrait faire appel à lui,
comme la racine de la circoncision ; et la manière dont la loi
avait été introduite parmi les Galates, était d’attacher une grande
importance au droit de la circoncision.
L’argument de ces hommes judaïsants (*) était le suivant :
Vous ne pouvez avoir la bénédiction intérieure de la
circoncision sans vous soumettre à sa
forme extérieure.
(*) « judaïser » veut dire réintroduire les formes
juives, telle que la loi le spécifiait.
L’apôtre en appelle à Abraham pour prouver le contraire : dans son
cas, il s’agissait d’une question de foi, et non de loi
ni de circoncision.
Quand est-ce qu’Abraham crut Dieu et que cela lui fut
compté à justice ? Avant que la circoncision
n’ait été introduite ; car l’histoire est formelle
et montre à l’évidence que ce rite fut prescrit après
qu’Abraham ait cru Dieu, et que Dieu le lui eut compté à justice.
Alors l’apôtre continue :
« Sachez donc
que ceux qui sont sur le principe de
la foi, ceux-là sont fils
d’Abraham. » (Galates 3 v.7)
Telle est la conclusion qu’il en tire :
Si Abraham a été introduit dans cette position de
bénédiction par la foi, toute sa semence [ = sa
descendance ] est bénie d’une manière semblable.
Il commence par la semence naturelle, le Juif,
puis il introduit aussi les Gentils :
« Or l’Écriture,
prévoyant que Dieu justifierait les nations sur
le principe de la foi, a d’avance
annoncé la bonne nouvelle à Abraham : ‘En toi toutes les nations seront bénies’.
De sorte que ceux qui sont sur le principe de la foi sont bénis avec le croyant Abraham.
» (Galates 3 v.8-9)
Au paragraphe suivant, l’apôtre
ne raisonne pas seulement d’après la promesse faite à Abraham lui-même
mais d’après celle qui a été faite à sa semence ; mais ici il omet à dessein la semence.
Il fait référence à la
première promesse faite à Abraham, parce que, quand elle fut faite, il
n’y avait aucune pensée de circoncision (*).
(*) Il est
question de la scène : « Et l’Éternel avait dit à Abram :
Va-t’en de ton pays, et de ta parenté, et de la maison de ton père, dans le
pays que je te montrerai ; et je te ferai devenir une grande nation, et je te
bénirai, et je rendrai ton nom grand, et tu seras une bénédiction ; et je
bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront ; et en
toi seront bénies toutes les familles de la terre. Et Abram s’en
alla, comme l’Éternel lui avait dit … » (Genèse 12 v.1-4). Cette scène est antérieure au commandement donnée à Abraham : « Et
Dieu dit à Abraham : Et toi, tu garderas mon alliance, toi
et ta semence après toi, en leurs générations. C’est ici mon alliance,
que vous garderez entre moi et vous et ta semence après toi : que tout
mâle d’entre vous soit circoncis. Et vous circoncirez la chair de votre
prépuce, et ce sera un signe d’alliance entre moi et vous. » (Genèse 17 v.9-11)
L’apôtre leur montrait
qu’ils seraient bénis comme Gentils — et non en devenant virtuellement
Juifs ; car la
bénédiction leur parviendrait en tant que Gentils.
La
bénédiction dépendait donc de la foi, et
non des œuvres de loi, ni de la circoncision !
Abraham fut béni sur le principe de la foi, Dieu lui avait promis :
« En toi seront bénies toutes les familles de la
terre », non pas dans la circoncision, mais en Abraham ; nous voyons ainsi que, dans le
cas d’Abraham, le principe d’une promesse est introduit.
En fait, Abraham était un idolâtre à
l’époque où Dieu se révéla à lui (Josué 24 v.2) : la véritable bénédiction est toujours l’effet
de cette révélation que Dieu fait de lui-même à l’âme.
L’effet de cette révélation à Abraham,
c’est qu’il quitte son pays et la maison
de son père, et qu’il part, obéissant à la parole de Dieu, « ne sachant où il
allait » (Hébreux 11 v.8).
Il comptait sur la bonté de Dieu
envers son âme et il reçoit de Dieu la promesse de
la bénédiction, pour lui et pour d’autres aussi ; comme
il fut dit : « En toi seront bénies toutes les
familles de la terre ».
« De sorte que ceux qui sont sur le
principe de la foi sont bénis avec le croyant Abraham ». Et il fait le raisonnement
suivant : Comme la bénédiction dans ce cas dépendait de la
foi, il en est de même de la vôtre.
« Car tous
ceux qui sont sur le principe des œuvres de loi sont
sous malédiction ;
car il est écrit : ‘Maudit
est quiconque ne persévère pas dans toutes
les choses qui sont écrites dans le livre de la loi pour les faire’ » (Galates 3
v.10).
C’est
là une phrase solennelle et majestueuse, qui porte sur elle le
cachet même de Dieu,
Oh ! si ceux qui
veulent enseigner la loi, comme tous principes de règles à suivre,
voulaient comprendre cette parole sortie de la bouche de Dieu !
Il n’est pas dit que tous ceux qui ont violé
la loi sont sous malédiction, mais toutes les personnes
qui prennent une position sur une base de loi ! C’est-à-dire :
Quiconque essaie de plaire à Dieu
sur ce principe-là tombe
sous la malédiction !
Et pourquoi ? Parce qu’il y a le péché.
Et si l’homme avec le péché sur lui (1*), ou en lui (2*), essaie de rendre sa cause
meilleure par le moyen de la loi, il est sous la malédiction
de la loi en application de ce principe.
Nous n’avons pas besoin d’attendre
une preuve sur des faits ; celui qui prend cette place est condamné.
(1*) Le péché « sur moi » signifie un acte
commis par moi contraire à la volonté de Dieu.
(2*) Le péché « en moi » est la racine que
j’ai hérité de mes parents et qui me pousse à faire ma propre volonté, opposée
à celle de Dieu
Si Dieu devait agir avec les hommes comme ils agissent
avec Dieu, ils devraient être condamnés
à mort, sans espoir de secours ni de délivrance.
La régénération ne délivre pas, et ne saurait
être alléguée comme moyen de défense. S’ils sont sous le
gouvernement de la loi comme règle de droit, ceux qui
la violent sont nécessairement condamnés.
La conclusion est sans appel :
Si je me place sur ce terrain, il n’y a pas la
moindre ressource en cas de manquement, à moins que je ne fasse
valoir aussi les sacrifices et les offrandes pour le péché. Mais si je ne
persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites dans le livre de la loi,
si je ne réussis pas à les observer toutes sans faute, je suis maudit.
Une telle position peut-elle jamais
convenir à un chrétien ? Impossible ; et pour cette
raison, tout est incohérent chez ceux qui parlent ainsi ;
car après tout ils se reposent en réalité sur Christ.
Mais que dit Paul ?
« … que par
la loi personne ne soit justifié devant Dieu, cela est évident … » (Galates 3 v.11)
Pourquoi cela est-il évident ? Parce que les
Ecritures disent aussi :
« Le juste
vivra de foi. » (Galates 3
v.11)
C’est une erreur
complète de supposer que la justice et la vie sont
par la loi comme source, ou comme puissance, ou comme mesure.
Car les Ecritures disent
aussi :
« Mais la
loi n’est pas sur le principe de la foi, mais : ‘ Celui
qui aura fait ces choses vivra par
elles ’. » (Galates 3
v.12)
Cette partie du sujet se termine
en montrant que notre position, comme chrétiens, est
entièrement différente !
N.B. : Les pronoms
« nous » et « vous » englobent des groupes de personnes
bien définis selon le contexte. Lorsque « nous » est mis en contraste
avec « vous », « nous » signifie « nous, d’origine
juive » et « vous » signifie « vous, qui n’êtes pas
d’origine juive ». En dehors de ce contraste, « nous » signifie
« nous, chrétiens ».
Il commence par le Juif, car c’est aux
juifs que la loi a été donnée :
« Christ nous
a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous, car il est écrit :
‘Maudit est quiconque est pendu au bois’ … » (Galates 3
v.13)
Nous lisons dans la 2ème
épître aux Corinthiens une expression apparentée, parlant du Seigneur Jésus :
« … il l’a fait péché
pour nous
… » (2 Corinthiens 5 v.21), tout comme ici : « devenu
malédiction pour nous ».
Il y a cependant une différence
quant aux personnes inclues dans le « nous ». Dans l’épître aux
Corinthiens, l’apôtre montre qu’il y a une grande bénédiction à faire la
découverte que c’est pour « nous », tous les croyants de quelle
qu’origine soient-ils, il n’y a pas de contraste entre Juifs et nous,
non-Juifs. Le « nous » de Corinthiens comprend tous !
Ici, dans l’épître aux
Galates, « nous » signifie la partie juive
des croyants.
Par contre, il parle ensuite des Gentils d’une
manière particulière et distincte :
« … afin que
la bénédiction d’Abraham parvînt aux nations dans le
Christ Jésus … » (Galates 3 v.14)
Pour ensuite les mettre tous ensemble :
« … afin que nous
reçussions par la foi l’Esprit promis. » (Galates 3 v.14)
Ici le « nous » désigne tous les croyants,
soit Juifs soit Gentils
Ainsi
donc, ce point-là est très clair :
· Premièrement, s’agissant de Juifs,
c’est comme s’il disait : « nous avions tous
pareillement besoin de Christ, parce que nous
n’avons pas persévéré dans toutes les choses qui sont écrites dans le livre
de la loi pour les faire ; et Christ est venu, et nous
a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction
pour nous ».
· Puis, en ce
qui vous concerne, vous les Gentils — vous qui n’avez
jamais rien eu à faire avec la loi, allez-vous chercher la
bénédiction sur le terrain même dont nous ne pouvons attendre
que malédiction ?
L’apôtre
a cité en Galates 3 v.10 un passage du Deutéronome 27 dans lequel on trouve une
révélation très frappante :
« Et Moïse
commanda au peuple ce jour-là, disant : Quand vous aurez passé le Jourdain, ceux-ci
se tiendront sur la montagne de Garizim pour bénir le peuple : Siméon, et Lévi, et Juda, et Issacar,
et Joseph, et Benjamin … » (Deutéronome 27 v.11-12)
Et ensuite :
« … et ceux-ci
se tiendront sur la montagne d’Ébal, pour maudire : Ruben, Gad, et Aser, et Zabulon, Dan, et
Nephthali. Et les Lévites prendront la parole, et diront
à haute voix à tous les hommes d’Israël :
Maudit
l’homme qui … Et tout le peuple répondra, et dira
: Amen !
Maudit qui … Et
tout le peuple dira : Amen ! … Maudit
qui … Amen ! …
…
Maudit qui
n’accomplit pas les paroles de cette loi, en les pratiquant ! Et tout le
peuple dira : Amen ! » (Deutéronome 27 v.13-26)
Une moitié des tribus devait se tenir sur une montagne
pour bénir, et l’autre moitié sur une autre montagne pour maudire ;
mais
juste après, quand ce qu’il fallait faire est indiqué,
seules les malédictions sont mentionnées, et il n’y
a aucune bénédiction ! Pourquoi ?
Parce que :
« … tous
ceux qui sont sur le principe des œuvres de loi sont sous malédiction … » (Galates 3 v.10)
Dieu avait parlé de
séparer en deux les tribus pour bénir et pour maudire ; mais quand on arrive aux
faits, seules les malédictions paraissent, et non les bénédictions.
Quelle grande et
solennelle confirmation de la vérité que nous venons de considérer ! Dieu ne prévoyait
rien de positif pour que qui que ce soit obtienne la
bénédiction ainsi. S’étant placés sur un
terrain légal, ils ne pouvaient recevoir que la malédiction ; et par conséquent, on
n’entend prononcer que les malédictions.
L’apôtre termine donc d’une
manière triomphante cette partie du sujet.
Le croyant, après avoir reconnu pleinement la
malédiction de la loi à cause du péché, peut alors dire, par
la grâce de Dieu :
« Christ nous
a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction
pour nous … » (Galates 3 v.13)
Ce n’est pas seulement qu’Il a été maudit à
notre place, mais
Il est devenu malédiction.
Qu’est-ce qui pouvait faire sentir
plus vigoureusement à quel point il s’est identifié pleinement avec cette condition en
totalité ?
La
conséquence
est que ceux qu’Il représentait en grâce en sont complètement
délivrés ; bien plus, du
moment que la bénédiction commence à couler, elle déborde bien
au-delà des anciennes limites. Aussi
dit-il :
« … (car il
est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois), afin que la
bénédiction d’Abraham parvînt aux nations dans le Christ Jésus
… » (Galates 3 v.13-14)
Il fallait avant tout que Dieu
ôte la malédiction ; une fois cela accompli selon la sainteté
divine, pour ces Juifs croyants, la même croix de
Christ a fait déborder la miséricorde envers les Gentils. Christ avait accompli l’œuvre de
la rédemption, et bien que son application première soit pour le Juif,
toutefois son efficace et sa gloire ne pouvaient pas, bien sûr, demeurer
cachées.
La bénédiction d’Abraham parvient aux
Gentils dans le Christ Jésus :
« … afin que nous
reçussions par la foi l’Esprit
promis. » (Galates 3 v.14)
Ainsi s’achève l’argument fondé sur la promesse de
l’Esprit, et en voici les conclusions :
—
la loi n’a jamais procuré de bénédiction à ceux qui étaient sous elle, même
s’ils étaient la semence d’Abraham, et cela, parce qu’ils étaient pécheurs ;
—
elle n’a jamais été le moyen pour eux de
recevoir le Saint Esprit comme puissance pour jouir de Christ.
—
D’un autre côté, l’ouïe de la foi,
comme autrefois pour Abraham, est l’unique
et simple moyen que le Saint Esprit emploie pour
toute paix et pour toute bénédiction réelles ; et cela vaut, par la
rédemption, non seulement pour le Juif orgueilleux mais maudit,
mais aussi pour le Gentil,
maintenant
expressément embrassé dans la bénédiction, même dans sa partie la plus riche,
l’Esprit promis.
D’abord le contraste
entre la part revenant à la foi et celle revenant à la loi.
Nous avons vu que la
loi amenait nécessairement la malédiction, non pas
qu’elle soit mauvaise en elle-même, mais parce que les hommes — parce
qu’Israël — étaient pécheurs.
La
loi donc, précisément parce
qu’elle est sainte, et juste, et bonne, devait condamner ceux qui n’étaient pas
bons, mais mauvais. Pour de tels, par
conséquent, la conclusion de la loi était la
malédiction. C’était bien la loi de Dieu, mais tout ce
que Sa loi pouvait ou devait apporter à des pécheurs, c’était
la condamnation et la malédiction.
Or d’un autre côté, Dieu aime bénir. Comment concilier tout
cela ?
Pour que Dieu introduise une bénédiction pour l’homme misérable et perdu ?
La réponse est que :
« … ceux qui
sont sur le principe de la foi sont bénis avec le croyant Abraham. » (Galates 3
v.9)
Abraham a reçu une bénédiction, et non pas une malédiction, et cela à cause de la foi, et non de la loi.
Puisque
la loi ne peut amener que la malédiction sur toute âme qui prend ce terrain dans ses rapports avec Dieu,
indépendamment de savoir si elle est bonne en elle-même, l’apôtre prouve
que :
« … tous ceux
qui sont sur le principe des œuvres de loi sont sous malédiction
… » (Galates 3 v.10)
Rien ne pouvait être plus universel, ni plus déterminant.
La loi n’a rien d’autre que la
malédiction sur tout enfant d’Adam, qui essaie de
se placer sur ce terrain comme moyen de
relation avec Dieu.
Est-ce que je cherche à obéir à Dieu, en promettant de le
faire, afin d’obtenir de Lui une bénédiction ? Je ne récolterai que la
malédiction.
Je dois obéir !
Si j’essaie de le faire, m’astreignant à suivre des
règles, bonnes en soi, étant moi-même pécheur, l’effet de ce
principe de lois est de manifester mon péché et de me
maudire.
Par contre, la foi m’introduit dans
la bénédiction par la grâce de Dieu, oui, même dans toute bénédiction.
Par la foi, le chrétien
peut dire :
« Car moi, par
la loi, je suis mort à la loi, afin que je vive à Dieu.
Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi,
mais Christ vit en moi ; — et ce que je vis maintenant dans la
chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu,
qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. » (Galates 2 v.19-20)
C’est dans la communion avec le Seigneur Jésus que le croyant garde la
conscience que Christ vit en lui. Et pour ce faire, le Seigneur Jésus en donne
Lui-même la clé :
« Celui qui mange
ma chair et qui boit mon sang demeure en moi
et moi en lui. » (Jean 6 v.56)
C’est donc en nous
souvenant de ce que le Seigneur Jésus a accompli à la croix, pour nous
puissions naître de nouveau. C’est comme homme nouveau que nous avons communion
avec Lui ! Si nous oublions de « manger sa chair et boire son
sang », nous oublions que « ceux qui sont du Christ ont crucifié la
chair » (Galates 5 v.24), et ne demeurant pas en Lui, et Lui en nous, le
péché se manifestera par l’activité de la chair !
Si la foi
implique l’état de l’âme de la personne qui croit, la promesse regarde à ce que Dieu opère. Ceux qui
reçoivent la bénédiction sont ceux
qui ont la foi, non pas ceux qui essaient
d’accomplir la loi !
Nous allons maintenant
considérer les promesses de Dieu et le don de la loi.
« Galates 3 - 15 Frères, je parle selon l’homme : personne
n’annule une alliance qui est confirmée, même celle d’un homme, ni n’y
ajoute. 16 Or c’est à Abraham que les
promesses ont été faites, et à sa semence. Il ne dit pas
: ‘‘et aux semences’’, comme parlant de plusieurs ; mais comme parlant d’un
seul : — ‘‘et à ta semence’’, qui est Christ. 17 Or je dis ceci : que la
loi, qui est survenue quatre cent trente ans après, n’annule point une alliance
antérieurement confirmée par Dieu, de manière à rendre la promesse sans effet.
Abraham a bien reçu les promesses, mais non pas la loi ; il ne savait rien de la loi, et sa semence ou son fils,
pas davantage. Or on ne pouvait pourtant pas nier qu’Abraham
a obtenu la bénédiction.
On voit donc Abraham se tenir ici sur
un nouveau terrain.
Ce
qui nous est dit ici va au-delà d’âmes ayant la foi et recevant la bénédiction,
mais pourquoi n’est-il pas question avoir la foi aussi en la loi ?
Se posent alors les questions suivantes :
· Comment concilier la loi de Dieu
avec Ses promesses ?
· Dans quel but les a-t-il données
chacune ?
· Étaient-elles supposées produire le
même résultat ?
· Étaient-elles sur le même
principe ?
Le Saint Esprit règle ces questions :
« … c’est à
Abraham que les promesses ont été faites, et à sa semence.
Il ne dit pas : ‘‘et aux semences’’,
comme parlant de plusieurs ; mais comme parlant d’un seul :
‘‘et à ta semence’’, qui est Christ » (Galates 3 v.16).
Il
est clair qu’il est fait allusion ici à deux occasions distinctes
et remarquables de l’histoire d’Abraham :
· La première en Genèse 12, il s’agissait d’Abraham seul.
· La deuxième en Genèse 22 , la promesse est faite à Isaac, et même à Isaac seul (image ou type de
Christ).
Dans ce chapitre 22 de
la Genèse, il est question à la fois de la semence nombreuse et de la
semence unique.
Genèse 22 - 15 Et l’Ange de l’Éternel cria des
cieux à Abraham, une seconde fois, 16 et dit : J’ai juré par moi-même, dit l’Éternel : Parce que tu as fait
cette chose-là, et que tu n’as pas refusé ton fils, ton unique, 17 certainement je te bénirai, et je
multiplierai abondamment ta semence comme les étoiles des cieux
et comme le sable qui est sur le bord de la mer ; et ta
semence possédera la porte de ses ennemis. 18 Et toutes les nations de la terre se
béniront (*) en ta semence, parce que tu as écouté ma voix.
(*) ou seront bénies
Dieu rattache à la semence nombreuse la possession de la
porte de ses ennemis (Genèse 22 v.17), c’est-à-dire la
suprématie juive.
Mais ce n’est pas là ce que j’obtiens, ni
n’espère, comme chrétien ! Le chrétien ne désire pas que ses ennemis soient
renversés, mais plutôt qu’ils soient amenés à Christ !
Les Juifs comme tels, au
contraire, auront bientôt les bénédictions par Christ, mais en
même temps ils verront l’écrasement de leurs ennemis. Israël sera élevé sur la terre, ce que Dieu n’a jamais
promis à nous qui font partie de ceux que la Parole appelle les Gentils.
Dans Genèse 22, les deux choses (*) sont tout à fait distinctes.
(*) (1) (v.17) la semence qui se multiplie comme les
étoiles des cieux et le sable de la mer, le peuple Israël
(2) la semence (le
Seigneur Jésus) du v.18 en qui toutes les nations de la terre seront
bénies !
Lorsqu’il
est parlé de la semence sans allusion au nombre, la bénédiction
des Gentils intervient ; quand il est dit qu’elle sera multipliée
comme les étoiles et comme le sable, alors la bénédiction est
caractérisée sans ambiguïté par la préséance juive.
Lorsqu’il s’agit de Christ,
typifié par Isaac, c’est uniquement « ta semence », sans un mot
de la semence innombrable comme les étoiles ou le sable.
La
promesse de bénir les gentils (ceux qui ne sont pas Israël) a d’abord été faite
à Abraham (Genèse 12), et par
la suite elle a été confirmée dans sa semence (Genèse 22):
« … en toi seront bénies toutes les familles de la terre. » (Genèse 12 v.3)
« … toutes les nations de la terre seront bénies en ta semence
… » (Genèse 22 v.18)
Ces
promesses
faites à la semence unique d’Abraham, sont celles de la
bénédiction des Gentils, et non pas simplement l’assujettissement
des Gentils. C’est aussi pour cette raison que l’apôtre nous dit :
« … Il ne dit pas :
‘‘et aux semences’’, comme parlant de plusieurs ;
mais comme parlant d’un seul : ‘‘et à ta semence’’,
qui est Christ » (Galates 3 v.16).
Ceci demande un petit rappel des
circonstances dans lesquelles Dieu fit la promesse en Isaac comme type
de Christ.
En Genèse 22, Isaac était sur le point
d’être offert en sacrifice, et jusqu’au dernier moment, Abraham ne savait
qu’une chose : que son fils allait mourir.
Pendant
trois jours, c’est comme si Isaac était sous une sentence de mort.
Abraham avait confiance en Dieu, qui avait promis
qu’en Isaac il posséderait le pays ; et il était
par conséquent certain qu’en ce même Isaac la promesse
devait être accomplie.
Il
n’était pas question que Sara ait un autre fils, mais il était question
de ce fils-là, son fils unique. Il était donc parfaitement
assuré que Dieu le ressusciterait et
le lui rendrait, pour être la tête de la famille juive.
C’est un type magnifique de Dieu n’épargnant pas Son
propre Fils.
C’était comme si Abraham
avait effectivement offert son fils, et Dieu non seulement rendit Isaac,
mais en ce moment et en ce lieu mêmes, il ajouta la promesse :
« Toutes les nations de la
terre seront bénies en ta semence » (Genèse 22 v.18).
Pareillement, c’est en
Christ ressuscité
d’entre les morts que
la bénédiction nous parvient. Christ mort et
ressuscité est parfaitement libre de bénir les
Gentils.
Tant qu’Il était simplement
vivant sur la terre, Il disait : « Je ne suis envoyé qu’aux brebis perdues de la maison
d’Israël »
(Matthieu 15 v.24) ; mais après sa résurrection,
tout est changé, et on Le voit confier une mission à Ses
disciples : « Allez
donc, et faites disciples toutes les nations » (Matthieu 28 v.19). Et de même il prédit que
l’évangile serait « prêché
dans toutes les nations » (Matthieu 24 v.14).
L’apôtre montre que ce
que Dieu annonce, sous forme d’un oracle, où Il parlait de bénir les Gentils,
ne se rattache pas à la semence nombreuse, mais à la
semence unique, savoir Isaac comme type de Christ, et de Christ après
être entré dans la mort et être passé par la résurrection.
L’importance de cela est immense, parce que,
lorsqu’Il était sur la
terre, Christ était lui-même sous la loi. Ressuscité d’entre les morts, qu’avait-il à faire avec la
loi ? La
loi ne touche pas un homme quand il est mort.
L’argument de l’apôtre, c’est que le chrétien appartient
à Christ en résurrection.
Quand quelqu’un est
baptisé pour Christ, voici ce qu’il confesse : J’appartiens à
Christ mort et ressuscité, ayant été tiré hors de mon
ancienne position de Juif ou de Gentil.
Les Juifs avaient à
faire à un Messie qui devait régner sur eux sur la terre,
et en ce jour-là; les Gentils seront la queue
et non la tête (Deutéronome 28 v.13), et des rois seront les
nourriciers de Sion, et des princesses ses nourrices, se prosternant devant
elle le visage contre terre, et léchant la poussière des pieds d’Israël (Ésaïe 49 v.23) ; mais nous, chrétiens,
nous commençons par la mort et la résurrection de Christ.
Toutes nos bénédictions sont en
Christ ressuscité d’entre les morts.
Dieu a pris soin qu’entre la promesse donnée à Abraham et
à Isaac, et la loi, il s’écoule une période de plus de quatre siècles. S’il avait donné la loi peu de
temps après, Israël, les descendants d’Abraham, auraient pu dire que tout
n’était qu’une seule et même chose. Mais cela est impensable, au vu de ces 430 ans intervenus
entre temps.
« Or, je dis ceci :
que la loi, qui est survenue quatre cent trente ans après,
n’annule point une alliance antérieurement confirmée par
Dieu, de manière à rendre la promesse sans
effet. » (Galates 3 v.17)
La promesse a son but spécial qui lui est propre, et la
loi pareillement ; il ne faut pas mélanger les deux. Ni l’une ni l’autre
n’est à mettre de côté.
Au contraire, car, de fait, on ne peut avoir une juste
appréciation des promesses de Dieu si on méprise Sa loi.
La loi est d’une immense
valeur : mais quel est son objet ?
La réponse n’est pas laissée à notre propre appréciation,
Dieu nous donne Lui-même la réponse par l’apôtre :
L’alliance de la loi intervenue 430 ans après la
promesse donnée à Abraham, ne peut annuler ce que Dieu a dit
auparavant.
Si un homme offrant une
récompense, y attache une condition, il en a parfaitement le droit. Mais supposons que vous disiez à
quelqu’un : J’ai l’intention de vous laisser ma maison avec le jardin,
sans condition particulière, puis, après un an ou deux, vous disiez à cet homme :
payez-moi telle somme pour la maison et le jardin ; il aurait bien le
droit de répondre : Que voulez-vous dire ? vous repentez-vous de
votre promesse ? vous m’avez donné la propriété sans condition, et maintenant
vous réclamez un paiement !
Il y avait la
promesse absolue de Dieu à Abraham ; elle doit demeurer intacte à
toujours.
Mais 430 ans après, des
conditions interviennent : « si vous écoutez attentivement ma voix… vous me serez … » etc. … (Exode 19 v.5-6).
Dieu
fit alors dépendre la bénédiction de l’obéissance.
Est-ce que Dieu met un de ces principes en opposition
avec l’autre ? En aucune façon.
Il
permit ce laps de temps, notamment pour montrer que les deux choses sont
parfaitement distinctes, dans leur nature et dans leur
objet.
Selon le raisonnement de
l’apôtre ici, le principe de condition introduit avec la loi, ne
peut pas annuler le principe de grâce introduit avec la
promesse.
Quand
Dieu dit à Abraham : « Je te donne, et à ta semence
après toi… tout le pays de Canaan, en possession perpétuelle », il n’ajouta point : Si vous faites
ceci ou cela !
L’Éternel devait lui
donner certaines bénédictions, dépendant entièrement de la
bonté de Dieu, et de Sa faveur imméritée. Voilà comme Dieu a agi
dans les promesses. Mais
dans la loi, tout dépendait de son observation par
celui qui y était assujetti.
La voix de la loi est une bénédiction
pour le juste, une malédiction pour le coupable.
« Celui qui aura
fait ces choses vivra par elles. » (Galates 3 v.12)
« Maudit est quiconque ne persévère pas
dans toutes les choses qui sont écrites dans le livre de la loi pour les
faire. » (Galates 3 v.10)
Si un homme possède une chose en
échange de ce qu’il a donné ou fait pour l’avoir, ce n’est plus sur le principe
de promesse, mais sur celui du mérite. C’est ce que l’apôtre
prouve :
« Car si l’héritage est sur le principe de loi, il n’est plus sur le
principe de promesse … » (Galates 3 v.18)
C’est
comme une personne qui fait tel travail pour tel salaire. Sans doute, si un maître fait un
présent à son serviteur, l’homme en est reconnaissant ; mais si ce qu’il reçoit
correspond à un travail positif qu’il a effectué, c’est un dû, non
pas un don.
La
loi (*) est le principe de ce qui
est dû, si tant est qu’il soit possible de trouver cela parmi les
hommes ; mais l’homme étant pécheur,
tout ce qui était mérité est devenu une malédiction.
(*) Il en est de même, lorsque l’on réduit le
christianisme à l’application de règles de bonne conduite ! On place les
âmes sous la règle du mérite et non de la grâce, par laquelle la vie divine a
été donnée, vie qui sans avoir besoin de contrainte manifeste prend plaisir
dans tous les commandements du Seigneur !
Car ce n’est pas par la loi que Dieu a fait le don à
Abraham !
« …mais
Dieu a fait le don à Abraham par promesse. » (Galates 3 v.18)
Vient alors la question : À
quoi bon la loi ?
« Pourquoi
donc la loi ?
Elle a été ajoutée à cause des transgressions,
jusqu’à ce que vînt la
semence à laquelle la promesse est faite,
ayant été ordonnée par des anges, par la main d’un médiateur. » (Galates 3 v.19)
Si Dieu voulait donner
l’héritage par promesse, pourquoi
introduire la loi ?
C’est une
question très importante, qui vaut la peine qu’on s’y arrête.
Si vous examinez les
voies de Dieu avec Son peuple au commencement, vous verrez que Dieu leur promet
une bénédiction, et qu’ils la prennent de la main de Dieu, sans regarder à eux-mêmes pour voir s’ils la méritent ou
non.
Cette confiance qui ne
met rien en question, est tout à fait bénie ; mais ce n’est pas pour le
bien de l’homme de ne pas connaître ce qu’il est.
Il est très important que j’apprenne quel
est réellement mon état.
Or, l’objet de la loi
était de faire ressortir la vraie condition d’âme du pécheur, pas du tout de l’introduire dans
la bénédiction ;
c’était de manifester
la ruine terrible dans laquelle l’homme était tombé
par le péché.
La loi n’était pas
destinée à être une règle de vie ; en fait elle est plutôt la
règle de mort.
Si l’homme n’avait pas de péché,
elle pourrait être la règle de vie ; mais, puisqu’il est
pécheur, c’est une désignation absurde et fausse que d’appeler
la loi la règle de vie.
N.B. C’est oublier
l’existence du péché que de réduire le christianisme à l’application de règles
de bonne conduite. C’est mettre sous silence ce que c’est que la nouvelle
naissance et la vie divine qui en découle, ainsi que les caractères de cette
vie.
C’est donc à cause
des transgressions que la loi a été
ajoutée ! et non pas à cause des péchés !
N.B. Le péché est
présent lorsque ma volonté s’oppose à celle de Dieu. Dès que j’ai connaissance
de la volonté de Dieu sur tel point qu’il m’a demandé de faire,
dès que ma volonté refuse de répondre à celle de Dieu, je deviens un
transgresseur.
Quelle
est la différence entre
le péché et la transgression ?
Le péché est dans tout enfant
d’Adam ; le péché était dans l’homme avant la loi,
autant qu’après.
Quand
le monde entier se fut corrompu, quand toute chair fut devenue si pleine de violence que
Dieu fut obligé de la juger par le déluge, il était plus qu’évident qu’ils
étaient tous pécheurs.
Après que Dieu eut donné
la loi à Israël, ils n’étaient plus simplement des pécheurs, mais ils devinrent des
transgresseurs.
Rebelles contre l’autorité de Dieu,
ils devinrent des
violateurs effectifs de Sa loi.
« … la loi n’est pas pour le juste, mais pour les iniques et les
insubordonnés … » (1 Timothée 1 v.9)
Est-il honnête, celui
qui s’abstient de prendre votre montre seulement par crainte d’être puni ?
La seule personne
réellement honnête, est celle qui a la crainte de Dieu devant ses yeux. La loi a pour effet de punir
ceux qui la violent ; mais elle ne rend pas honnête, même dans un sens humain,
encore moins dans le sens divin.
N.B. Il en va de même lorsque l’on réduit
le christianisme à suivre des règles de bonne conduite tirées de la Parole. Cela ne donne pas la
vie, que seule une vraie conversion peut produire.
Par la foi de Christ, on devient un homme
nouveau, on possède une nature nouvelle, dépendante
et obéissante, aimant faire la volonté de Dieu, parce qu’Il le
désire et pas simplement par crainte d’aller en enfer.
Il est bien juste
d’être conscients que nous méritons l’enfer ; mais si quelqu’un a
ceci comme source du motif pour obéir, pourrait-on dire d’une telle
personne qu’elle est réellement convertie ?
Nous avons donc ici l’objet de la loi :
C’est de prouver que les hommes étaient
pécheurs, en faisant ressortir le fait que ceux qui lui sont
assujettis la violaient et récoltaient sa malédiction.
« Or la loi
est intervenue afin que la faute
abondât … » (Romains 5 v.20)
Le choix des mots est très important : ce n’est pas afin
que le péché abondât, mais bien la faute ! Car jamais Dieu ne pourrait faire abonder le péché ;
mais les hommes étant
déjà pécheurs, la loi par sa sainteté même provoquait
le péché jusqu’à le rendre manifeste pour eux et pour tous.
Les enfants d’Israël étaient pécheurs comme tous les
autres ; mais ils ne
voulaient pas reconnaître leur péché, et c’est pourquoi Dieu introduisit la loi par Moïse.
Avant les dix commandements, ils auraient pu dire :
Nous ne voyons pas de mal à se prosterner devant des images taillées, ou à ne
pas observer le jour du sabbat. Dès qu’elle a été donnée, la loi suffisait
pour laisser l’Israélite sans excuse.
Ainsi donc (et c’est sur
quoi l’apôtre insiste) « la loi n’est pas pour le juste » (1 Timothée 1 v.9), bien qu’on l’applique ainsi de nos jours, c’est-à-dire en
en faisant une règle de vie.
Mais maintenant, Christ procure la justification au
croyant, et non seulement cela, mais Il est le moyen de
le rendre juste, et de le maintenir ainsi, ou de restaurer
l’âme ; il
n’y a pas d’autre solution efficace.
Tout comme Christ est la vie et la vérité, il
est aussi le
chemin (Jean 14 v.6).
Il n’y a ni sentier
ni puissance de justice et de sainteté, sinon Christ révélé
par le Saint Esprit. Si vous prenez la loi en même temps que Christ, vous
devenez au moins à moitié Juif.
Nous sommes appelés à
regarder à Christ, et à Christ seul (2 Corinthiens 3), comme à Celui
qui crée, et façonne, et génère chaque particule de justice
possédée par le chrétien.
Ainsi l’apôtre prie pour
les Philippiens afin qu’ils soient de plus en plus « remplis du fruit de la justice … » etc. (Philippiens 1 v.11).
L’homme
naturel consentirait à
reconnaître la nécessité des oeuvres de justice exigées par la loi ;
mais il ne sait
rien de ce « fruit de la justice, qui est par Jésus Christ
à la gloire et à la louange de Dieu ». La loi était la règle de mort
pour le pécheur ; Christ est la règle de vie pour le saint.
« Pourquoi donc la loi ? » Chacun devrait admettre
et le but et les limites présentées ici. La loi «a été ajoutée à cause
des transgressions jusqu’à ce que vînt la semence» (c’est-à-dire Christ)
«à laquelle la promesse est faite» (Galates 3 v.19)
Il plut à Dieu d’employer ce programme négativement, du
moins pour un temps ; mais
maintenant la semence est venue, et le programme a disparu pour le
chrétien.
La loi est de toute
importance pour convaincre le pécheur ; elle est le
modèle de ce qu’un homme
pécheur devrait faire pour Dieu.
Mais elle n’est ni le reflet de Dieu, ni
le modèle pour les saints : Christ est l’un et l’autre, et Christ seul.
N.B. Il en va de même lorsque des chrétiens
enseignent les règles de bonne conduite à suivre, basées sur les commandements
du Seigneur. Ces règles n’apporteront jamais la vie ! C’est Christ qu’il
faut enseigner, commençant par ce qu’est la nouvelle naissance, ce qu’est une
vraie conversion. Alors vivant de cette vie, Christ étant le reflet de Dieu
tout comme le modèle pour le croyant. Celui qui a d’abord, dit le Seigneur,
« mangé ma chair et but mon sang a la vie éternelle » (Jean 6 v.54),
c’est la nouvelle naissance, et il dit ensuite à celui qui est né de nouveau
(non plus afin de l’être) « celui qui mange ma chair et boit mon sang
demeure en moi et moi en lui » (Jean 6 v.56). Il s’agit alors de revenir
là où j’ai connu l’effet sur moi, de ce que Christ a fait pour moi et en moi,
par sa mort et sa résurrection ! La conséquence en sera en premier lieu
que je demeurerai en Lui et Lui en moi, et dans cette communion, je ne pècherai
pas et dans la puissance de la vie divine, je marcherai en accord avec ses commandements.
Respecter les règles de bonne conduite reflétant ces commandements, ne me
gardera pas de pécher, pas plus que de demeurer dans la communion avec le
Seigneur !
« … la loi
… ayant été ordonnée par des anges, par la main d’un médiateur.
Or un médiateur n’est pas médiateur d’un seul, mais Dieu est un seul. » (Galates 3 v.19-20)
La loi a été ordonnée par des anges,
et ainsi par la main d’un médiateur. Dieu n’intervient pas directement avec le
peuple, qui ne peut pas supporter la présence de Dieu, il y a un intermédiaire
en la personne de Moïse !
Ainsi,
ces versets montrent le contraste avec la promesse, laquelle était directe
et immédiate entre Dieu et l’homme, sans intervention
d’anges, ni d’aucun médiateur qui soit une simple créature.
Dans le cas de la loi, la médiation d’une créature est mise
en avant. De là l’immense
supériorité des promesses en comparaison avec la loi. Tout montrait la distance
entre Dieu et le peuple.
Mais dans les promesses, Dieu vient, parle,
agit personnellement et en amour. Il a directement à faire à
toute âme convertie aujourd’hui comme autrefois avec Abraham : bien plus, maintenant
que la rédemption a été effectuée et que Christ est
ressuscité, nous avons à faire à Dieu d’une manière encore plus
intime.
Ensuite l’apôtre fait
remarquer que dès qu’un intermédiaire intervient, il n’est pas possible de
l’être d’un seul, il faut être au moins 3 : l’intermédiaire, et les 2
personnes qui ont besoin d’un intermédiaire, par contre Dieu est seul
et n’a besoin d’aucun intermédiaire !
Sous
la loi, Dieu et l’homme
sont comme deux parties contractantes, avec aussi un
médiateur entre les deux.
N.B. C’est le peuple qui s’est placé sous ce contrat
et disant : « tout ce que l’Eternel a dit, nous le ferons »
(Exode 19 v.8 ; 24 v.7 / Deutéronome 5 v.27). Il y avait ainsi 2 parties
liées par un contrat.
Moïse se tenait ainsi entre Dieu et les hommes ; quel
en fut le résultat ?
Du côté de Dieu, tout était ferme et sûr ;
mais l’homme
faillit.
Il en fut ainsi, c’était inévitable, non pas à
cause de quelque défaut de la loi, mais à cause de la
culpabilité de l’homme et du mal qui est en lui.
La loi est comme un pont extrêmement solide
par lui-même, mais qui, à l’un de ses bouts, ne repose
sur aucun fondement : le résultat est inéluctable. Il en est de même
de l’épreuve de l’homme sous la loi.
La loi ne dépend pas de Dieu seul, sinon en ce qu’il
exige ; mais, grâces soient
rendues à Dieu, la promesse dépend de Lui seul.
Sous la loi, l’homme est, en un sens, l’acteur
principal ; c’est lui qui doit rendre quelque chose à Dieu, non pas
l’inverse. Au contraire, quand Dieu
a promis le pays à Abraham, Il n’a pas dit que cela dépendait
de ce qu’Abraham ferait. C’était Son don à Lui, gratuit et absolu.
Dans
la loi, il y a deux parties
et tout s’écroule, parce que l’homme est le pivot dont
dépend tout le fonctionnement ; or comment peut-on compter sur
lui ?
Dans la promesse il n’y a qu’une seule
partie, et rien ne peut flancher, parce que Dieu ne peut ni faillir ni
mentir : Sa promesse doit s’accomplir.
Voici donc le raisonnement
final de l’apôtre. «Or
un médiateur n’est pas médiateur d’un seul» ; c’est-à-dire,
lorsqu’une médiation légale est requise, il doit nécessairement
y avoir deux parties ; mais l’une d’entre
elles est le pécheur, et ainsi tout est perdu.
« Mais Dieu est un seul » : tel est le
caractère et la force de la promesse.
Dieu
est seul,
il accomplit tout ce qu’Il dit, et le croyant n’a plus
qu’à rendre grâces, à jouir de la bénédiction, et à
chercher à marcher d’une manière qui en soit digne et qui y réponde. (*)
(*) Et pour ce faire, Dieu donne Lui-même la
ressource. Il ne demande pas à l’homme naturel de marcher de cette manière, car
il ne le peut pas. Mais à celui qui s’est vu perdu, condamné aux peines
éternelles de la seconde mort, et qui a répondu à l’œuvre de grâce, simplement
en croyant Jean 3 v.14-16, Dieu donne la vie divine, et éternelle, en dehors de
la 1ère création, dans la nouvelle. Dans cette vie, celle du nouvel
homme (« Christ qui habite en moi »), par la puissance du Saint
Esprit, le croyant peut alors marcher de cette manière !
La promesse n’engageant que celui qui a promis dans sa souveraineté, Dieu
accomplira alors tout pour que cette promesse se réalise.
La promesse n’a aucun rapport avec la loi, et par conséquent celle-ci ne
peut absolument pas l’annuler, comme l’explique l’apôtre :
« La loi est-elle donc contre les promesses de Dieu ? Qu’ainsi n’advienne ! Car s’il
avait été donné une loi qui eût le pouvoir de faire vivre,
la justice serait en réalité sur le principe de la
loi. Mais l’Écriture a renfermé toutes choses sous le péché … » (Galates 3 v.21-22)
Voilà où en étaient les enfants d’Israël, la loi les avait tous renfermés ensemble sous le péché !
C’est aussi la seule chose que la loi pouvait faire ! Mais cela était
ainsi dans un but précis :
« … afin que la promesse, sur le principe de la foi en Jésus Christ, fût donnée à ceux qui croient. » (Galates 3 v.22)
C’est donc non pas aux Juifs, en
tant que tels, mais « à ceux qui croient » que
la promesse a été donnée.
« … avant que la foi vînt, nous (*) étions gardés sous la loi, renfermés
pour la foi qui devait être révélée ; de sorte que la
loi a été notre conducteur jusqu’à Christ … » (Galates 3 v.23-24)
(*)
« nous » et pas « vous » car la loi a été donnée
exclusivement à Israël, les Galates, comme nous chrétiens d’origine non-juive,
nos ancêtres, comme nous-mêmes, n’ont jamais été concernés par la loi !
Il est important de noter que l’apôtre ne dit pas :
« pour nous conduire à Christ »
Par
ces versets nous comprenons que la loi était un conducteur, comme l’est un
maître d’école, qui avait pour rôle de s’occuper temporairement de l’instruction des juifs dans les domaines couverts
par la loi. Cette fonction temporaire était limitée dans le temps, jusqu’à ce que Christ vînt !
Ce fait avait déjà été présenté plus haut, où nous avons
vu que c’est à cause des transgressions que la loi avait été ajoutée :
« … Elle a été ajoutée à cause des transgressions, jusqu’à ce que
vînt la semence à laquelle la promesse est faite … » (Galates 3 v.19)
Si la fonction temporaire de la loi n’était pas de
conduire à Christ, elle ne l’est certainement pas aujourd’hui
pour amener des âmes à Christ ! Au contraire, son effet est plutôt d’administrer
la mort et la condamnation, comme cela nous est si clairement dit
ailleurs :
« … Or si le ministère de la mort,
gravé en lettres sur des pierres, a été introduit avec gloire, … Car si le ministère de la condamnation a été gloire, combien
plus le ministère de la justice abonde-t-il en gloire ! » (2 Corinthiens 3 v.7-9)
Dieu peut
permettre que des personnes viennent ainsi
sous la sentence de mort, puis les en retirer ensuite, par Christ ; mais nul ne peut dire qu’une puissance qui tue est, en elle-même, un moyen d’amener des gens à Christ.
N.B. Cette remarque devrait ouvrir les yeux de ceux
qui réduisent le christianisme à l’application de règles de bonne
conduite ! Ces règles ne peuvent jamais être un moyen pour que des âmes
passent par une vraie conversion ! Un enseignement tiré de la Parole mais
non présenté comme étant l’effet de la mort et de la résurrection du Seigneur
Jésus, en le reliant à l’œuvre de la croix (ce que Christ a fait pour moi et en
moi, et l’effet que cela a produit sur moi) place les âmes sous la loi, ou sous
des règles de bonne conduite à suivre ! D’où l’importance de relier tout
enseignement de la Parole au cadre défini par la mort et la résurrection du
Seigneur Jésus !
Dans sa fonction de
conducteur, de maître d’école, la loi
faisait l’office de l’esclave (*) qui avait la charge des enfants en bas âge. Dans
cette fonction éducative, elle agissait sévèrement avec ceux qui étaient sous
elle jusqu’à ce que le Seigneur Jésus soit venu.
(*) Dans l’antiquité les maîtres d’école étaient
des esclaves qui remplissaient cette fonction d’éducation des enfants de citoyens
libres.
Les Galates étaient des Gentils qui n’avaient jamais
été sous la loi, et auxquels Paul décrit la manière dont Dieu avait
agi avec les Juifs qui, eux, étaient sous la loi.
Parlant des Juifs, il dit : « La loi a été notre [non pas :
votre] conducteur jusqu’à Christ ».
Lorsque Christ est venu, un
nouveau but [ou : un nouveau cadre] a été manifesté ! Le
processus négatif de la discipline légale a pris
fin :
« … afin que nous fussions justifiés sur le principe de la foi … » (Galates 3 v.24)
La
loi faisait sentir aux âmes leur état ; mais Dieu ouvrait leurs yeux tandis qu’ils
étaient dans cet état, afin qu’ils voient que la seule espérance de justice
était en Christ.
Même les Juifs qui croyaient n’étaient
plus sous la loi ! Encore moins les Galates et nous-mêmes qui ne
sommes pas d’origine juive ! Car nous lisons :
« … la foi étant venue, nous ne sommes plus sous un conducteur
… » (Galates 3 v.25)
Du moment que Christ leur était révélé, ils cessaient
d’être sous la domination de la loi et passaient à la soumission
à Christ.
Christ
est le Maître et le Seigneur du chrétien.
Le
Juif avait eu la loi pour son tuteur. Quand il recevait Christ, l’office de
la loi était terminé, et il entrait dans un domaine tout nouveau.
« … la foi étant venue, nous
ne sommes plus sous un conducteur, car vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le
christ Jésus. » (Galates 3 v.25-26)
Remarquons le changement au verset 26 : Ce n’est plus « nous »,
mais « vous ».
L’apôtre
ne parle plus des croyants d’origine juive, mais il s’adresse maintenant directement
aux Galates qui, naturellement, avaient été « pécheurs d’entre
les nations » (Galates 2 v.15)
Par la foi dans le christ Jésus, malgré leur origine fort différente de
celle des juifs, qui n’étaient pas qualifiés de « pécheur parmi les
nations », les Galates jouissaient de l’intimité de
fils de Dieu !
En
d’autres termes, voici ce que l’apôtre dit aux Galates : Vous êtes introduits
dans cette relation élevée par la foi dans le Christ Jésus, sans intervention
de la loi, laquelle après tout s’occupe de gens qui lui sont
asservis, ou, du moins, traite ses sujets comme s’ils étaient esclaves.
Lorsque Paul était à Athènes, les philosophes de
différentes écoles avec qui il parlait, on rendu témoignage de ce que Paul
annonçait :
« … les uns disaient : Que veut dire ce discoureur ? et d’autres : Il semble
annoncer des divinités étrangères ; parce qu’il leur annonçait Jésus et la résurrection. » (Actes 17 v.18)
Ce n’est pas d’abord la loi que Paul prêchait
pour ensuite prêcher Christ, mais bien « Jésus et la
résurrection »
« Jésus et la résurrection » étaient la somme et la
substance de sa prédication ! C’est cette même prédication
que Paul avait adressée aux Galates. Et c’est aussi ainsi que les Galates
l’avaient reçu au commencement.
Ils étaient tous fils de Dieu par
la foi
dans le Christ Jésus — Gentils aussi bien que Juifs.
Le
grand point de tout l’argument, c’était que la semence était ressuscitée !
« … Abraham … a offert Isaac … ayant estimé que Dieu
pouvait le ressusciter même d’entre les morts, d’où aussi,
en figure, il le reçut. » (Hébreux 11 v.17-19)
La semence d’Abraham, Isaac,
figure de Christ, après avoir été désigné pour mourir et avoir été réellement
sous le couteau, maintenant
était ressuscité d’entre les morts en figure, pour Isaac, pour
montrer que telle est la condition dans laquelle nous sommes admis, nous
Gentils, comme ayant à faire à Christ, et à Christ
ressuscité !
Christ
était-il sous la loi
quand il est ressuscité d’entre les morts ? Pas du tout. Donc il en est
de même de nous chrétiens maintenant,
dit l’apôtre ! Vous n’avez rien à faire avec le
conducteur juif. La foi est intervenue de la même manière pour nous Juifs et pour vous Gentils,
vous êtes devenus fils de Dieu sans passer du
tout sous la loi.
Directement en rapport avec le sujet, l’apôtre rappelle
ce qui a été exprimé lors du baptême chrétien :
« … vous tous qui avez été baptisés pour Christ, vous avez revêtu
Christ … » (Galates 3 v.27)
Savez-vous ce que
signifiait votre baptême ? Qu’est-ce qu’un homme confesse quand il est
baptisé ? Il confesse, pour le moins formellement, qu’il appartient
à un
Sauveur mort et ressuscité.
L’apôtre
dit ailleurs (Rom. 6:3) :
« Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés pour le Christ
Jésus, nous avons été baptisés pour sa mort ? » (Romains 6 v.3)
La mort de Christ est ce qui dissout tout ce qui précède, pour toujours,
même la relation d’un Juif avec la loi.
Jusqu’à la mort, la loi
avait un juste droit sur le Juif, mais du moment qu’il a confessé Jésus mort et ressuscité, le
Juif même en est aussitôt délivré, et est passé dans
une condition
entièrement nouvelle.
Du fait qu’il a, comme
sa vie et son Seigneur, un Sauveur ressuscité d’entre les morts,
son affaire est de marcher comme un homme qui lui est uni : le lien avec l’ancien mari est
brisé, et il est à un autre (Romains 7 v.2,
3, 6).
S’il essayait après cela d’avoir à la fois Christ et la loi,
ce serait comme une femme qui aurait deux maris, c’est-à-dire un
adultère spirituel.
Le résultat en est bien concret. Qui n’a pas vu un chrétien un jour joyeux, le
lendemain très abattu dans son esprit, incertain d’avoir la vie
éternelle ou non, tremblant à la pensée de la venue du Seigneur,
et pourtant ce même homme admirant Christ, l’aimant, et l’adorant !
D’où
vient cela ! Il ne sait ce que c’est
que d’être mort à la loi.
Rien d’étonnant à ce qu’il soit dans une condition si misérable.
La loi l’accable mortellement, et Christ n’est connu que
tout juste assez pour garder la tête hors de l’eau, avec la tendance
continuelle à être submergé.
Qu’il est bon pour son âme d’apprendre que Dieu a brisé tout
lien de cette nature par la mort de Christ !
Mon baptême même est la confession que,
quand même j’aurais été un Juif, je suis mort à la loi — « étant morts dans ce en quoi nous étions tenus » (Romains 7 v.6) ; « C’est pourquoi, mes
frères, vous aussi, vous avez été mis à mort à la loi par le corps du
Christ, pour être à un autre, à celui qui est ressuscité d’entre
les morts » (Romains 7 v.4).
Naturellement ce serait un état bien malheureux, si étant
morts à la loi, nous n’étions pas à un autre, et combien grand
serait le danger de penser qu’on a la liberté pour faire ce qu’on
veut !
N.B. Faire ce qu’on veut, c’est faire sa propre
volonté en opposition à celle de Dieu ! C’est exactement pécher.
C’est la chair qui voudrait me faire prendre cette liberté. Or si
je suis mort à la loi, c’est parce que je suis mort avec Christ, et ressuscité
avec Lui (c’est ce que l’œuvre de Christ a fait en moi), et l’effet que cela a
eu sur moi, c’est que j’ai crucifié la chair (Galates 5 v.24) ! L’ayant
crucifiée, je n’ai pas alors la liberté de faire une chose contraire à celle de
Dieu ! Car c’est cela que la chair veut !
Mais si j’appartiens à Christ, alors viennent les
nouveaux sentiments propres à une âme amenée ainsi près de Lui (par la nouvelle
naissance).
Maintenant, j’appartiens à
Christ, et je dois faire ce
qu’il aime ;
notre « mari » nous donne la liberté pour faire Sa volonté, non la nôtre — « afin que nous portions du fruit pour Dieu » (Romains 7
v.4).
C’est là ce que le baptême représente dans un chrétien ;
c’est la confession de la mort et de la
résurrection de Christ. Le croyant devrait donc savoir qu’il en a
fini avec la loi, et qu’il est appelé à vivre à Dieu.
« Car vous tous qui avez été baptisés pour
Christ, vous avez revêtu Christ … » (Galates 3 v.27)
C’est donc non pas la loi, mais Christ que le
croyant a revêtu !
Aussi importante qu’elle soit, l’objet de la loi est
de mettre en évidence les transgressions des personnes, en les
plaçant clairement devant leurs yeux. Par contre, le chrétien, maintenant
qu’il a Christ, a déjà confessé ses péchés, et il a à faire avec un état de choses tout à fait autre !
Il se trouve dans
une sphère entièrement différente ! Où …
« … il n’y a
ni Juif, ni Grec ; il n’y a ni esclave, ni homme libre ; il n’y a ni mâle, ni
femelle … » (Galates 3 v.28)
Paul utilise de grandes distinctions naturelles entre les hommes pour
montrer que ces choses ne les
caractérisaient pas comme chrétiens. La seule chose qui me marque d’une manière distinctive comme
tel, c’est que j’ai Christ et que j’ai revêtu
Christ.
« … Car vous tous, vous êtes un dans le Christ Jésus. Or si vous
êtes de Christ, vous êtes donc la semence d’Abraham, héritiers
selon la promesse. » (Galates 3 v.29)
Autrement dit, vous n’avez pas à passer par la circoncision, ou par aucun autre rite de la loi, pour obtenir les promesses.
Le
Saint Esprit
introduit dans ces promesses par le fait qu’on possède Christ.
Si
vous vous efforcez de gagner ces promesses sur le principe de
la loi, vous les perdez ; si vous recevez Christ,
vous les avez de manière assurée et irrévocable.
Il est, Lui, la
vraie semence d’Abraham, et si j’ai Christ, j’ai ipso
facto toutes les promesses de Dieu.
« … car autant il y a de promesses de Dieu, en lui est le oui et en
lui l’amen, à la gloire de Dieu par nous. » (2 Corinthiens 1 v.20)
C’est ainsi qu’il donne la dernière touche au grand argument du Saint
Esprit dans tout ce passage : savoir que le croyant d’entre les
nations n’a
absolument rien à faire avec la loi comme moyen de bénédiction de la part de Dieu ; qu’il peut user de la loi comme d’une arme contre les impies, mais
qu’en Christ il
en a fini avec la question de loi — qu’il est
dégagé bien clairement de tout cela, et que maintenant il est en Christ. Si je suis là, j’ai tout ce que
Christ peut donner. L’important,
c’est de donner toute la gloire à Christ.
La force du passage doit frapper tout esprit qui
réfléchit, en considérant ce qui se passe autour de lui dans le temps présent, car le mal contre lequel Paul les mettait en garde, s’est maintenant
généralisé.
Sous une forme ou sous
une autre, la loi est mêlée avec Christ ; et dans cet état
de choses, vous voyez de pauvres chrétiens s’efforçant de garder
« les deux maris » en même temps.
Ce n’est pas une
situation que nous observons chez les autres, mais la plupart d’entre nous connaissent
cela par expérience.
Nous en avons éprouvé à la fois la misère, et la bénédiction d’en être délivrés.
Que Dieu veuille
accorder la même délivrance à tous ceux de ses enfants qui, jusqu’à présent,
n’ont goûté que la misère, et pas encore la délivrance !
N.B. Présenter un enseignement, ou exhorter les âmes
à suivre des règles tirées de la Parole de Dieu, sans faire le lien avec ce que
le croyant est en Christ, en vertu de sa mort et de sa résurrection, soit ce
que Christ a fait « pour moi » et « en moi » suivi de son
effet « sur moi », place ces âmes sous la loi ! Pour les âmes
qui possèdent la vie, c’est les encourager à garder « 2 maris » et
pour celles qui ne possèdent pas la vie divine et éternelle, c’est les
conforter dans l’erreur, que si ces règles sont tant bien que mal suivies, tout
va bien !
Nous avons passé en revue l’admirable contraste
que le Saint Esprit montre entre les promesses et la loi, et nous
avons vu qu’elles sont entièrement distinctes, dans leur date et leurs
circonstances, et aussi dans leur principe, leur caractère, et leur but.
Toutes deux sont venues de Dieu, mais Dieu les a données dans
des buts fort différents.
Ses promesses étaient le fruit de Son propre amour — Son
propos était de bénir, Sa joie était de bénir, et sans exclusive en faveur des
Juifs : les Gentils étaient inclus.
Nous avons vu l’accent particulier mis sur ces promesses
faites d’abord à Abraham, ensuite à Isaac, et qui établissaient formellement
que les Gentils seraient bénis de Dieu.
Le
Saint Esprit relève le fait remarquable, que là où il y a une promesse
sans réserve de
bénédiction des Gentils,
il n’y a aucune allusion à la postérité [ou : semence] nombreuse d’Abraham si
fréquemment mentionnée dans l’Écriture ; inversement,
quand il est parlé de la postérité nombreuse comme les étoiles ou le sable,
les Juifs sont visés.
Examinant la chose de plus près, nous nous avons vu que
le moment où la semence unique nous est présentée, se situe après
que le type de la mort et de
la résurrection ait
eu son accomplissement en la personne d’Isaac (Genèse 22) : nous y avons
trouvé l’image de Christ ressuscité amenant les
Gentils à la pleine bénédiction de Dieu, indépendamment de
la loi.
Ce
point est généralement si peu compris qu’il vaut la peine d’y
revenir :
La position dans laquelle la résurrection de Christ
amène le croyant est ce
que beaucoup de chrétiens ne comprennent pas bien. C’est de ce fait la partie des vérités fondamentales
où ils sont en général le plus mal affermis.
La mort de Christ met fin à toutes nos questions
relatives à tout principe de lois !
C’est bien la mort de Christ
qui a cet effet et non pas la nôtre !
Si c’était notre propre mort, ce serait la ruine,
en tant que jugement ; mais la mort de Christ
a justement une efficacité aussi grande, ou plutôt une efficacité
infiniment plus grande quand elle s’exerce en grâce.
Christ étant entré
par la résurrection dans une condition
nouvelle où il ne peut y avoir aucune
condamnation, le croyant est justement introduit devant
Dieu dans ce domaine-là.
La puissance de Dieu dans la mort de Christ
ôte le
mal ;
la puissance de la résurrection de Christ nous
introduit dans le bien dont Il est le
centre et la tête.
Si la loi et les
promesses étaient opposées par nature — non pas contradictoires,
mais totalement différentes dans leur portée et leur objet
— quel était l’état du croyant de l’Ancien Testament ?
Dans
le chapitre 4 de l’épître aux Galates, Paul donne un éclairage sur l’ancienne
condition des Juifs croyants, et leur nouvelle relation avec Dieu en vertu de la
rédemption.
« Or je dis qu’aussi longtemps que
l’héritier est en bas âge, il ne diffère en rien d’un esclave,
quoiqu’il soit seigneur de tout ; mais il est sous des tuteurs et des curateurs
jusqu’à l’époque fixée par le père. » (Galates 4 v.1-2)
C’est un principe
vrai à l’égard des croyants sous l’ancienne alliance : ls étaient héritiers, sans doute, et avaient droit
à la bénédiction ; mais l’héritier n’est rien de plus
qu’un serviteur ou un esclave tant qu’il est
mineur, car telle est la force de l’expression «en bas âge» — c’est le mot employé dans l’antiquité, comme notre
terme légal de «minorité», pour désigner quelqu’un qui n’a pas
encore un âge légal donnant le droit d’agir tout seul pour
conclure des contrats ou prendre des engagements. Or telle était la position
d’un croyant Israélite sous la loi. Il n’était pas arrivé à l’âge mûr ; il était réellement
héritier, destiné à s’asseoir avec Abraham, Isaac et Jacob. Il n’y avait aucune différence à
cet égard.
La conversion et la régénération
sont les mêmes dans tous les temps et dans toutes
les dispensations.
Il peut y avoir aujourd’hui plus de plénitude, plus de
simplicité et plus de joie ; mais quant au fond des choses, même après la chute, avant ou après le
déluge, sous la loi, ou sans loi, l’héritier était en vérité seigneur de
tout.
Il doit avoir part en toute
réalité au royaume de Christ, et régner avec Lui.
Mais si on veut connaître la nature de sa condition
tant qu’il est dans ce monde, c’est celle d’un esclave. Selon le propos de Dieu, lorsque
la gloire viendra, il aura une place glorieuse et bénie ;
mais tant qu’il
est dans ce monde, il était « en bas âge »,
« sous des tuteurs et des
curateurs jusqu’à
l’époque fixée par le père ».
Il est ainsi assujetti « jusqu’à l’époque
fixée par le père ». « Ainsi aussi nous, lorsque nous étions en bas âge » — cela se rapporte
spécialement à ce qu’ils avaient été comme croyants Juifs :
« … nous étions asservis sous les éléments du monde ;
mais, quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a
envoyé son Fils, né de femme, né sous
la loi, afin qu’il rachetât ceux qui étaient
sous la loi, afin que nous reçussions l’adoption. » (Galates 4 v.3-5)
Ce qui est en vue, c’est
la bénédiction d’un saint de l’Ancien Testament, ou celle
de quelqu’un ayant connu Christ « durant les jours de sa chair » (Hébreux 5 v.7), parce qu’il n’y avait point
de différence de fond entre ces deux cas : Pierre, Jacques
et Jean, étaient tous alors « en bas âge ».
Certes Christ était alors présent en personne avec eux,
et la porte était grande ouverte à la bénédiction ; leurs yeux voyaient,
leurs oreilles entendaient ce que les prophètes et les rois avaient désiré voir
(Luc 10 v.24). Néanmoins,
ils étaient encore « en bas âge » ;
ils n’étaient pas délivrés de la loi, et restaient assujettis
à ses injonctions et ses ordonnances ; la terreur en était le résultat,
ce qui les maintenait dans l’incertitude et les ténèbres, au moins dans une
mesure ; et il fallait qu’il en soit ainsi.
Un homme sous la loi n’avait pas le droit d’être
totalement
heureux.
Si j’ai en quelque
manière à faire avec la loi, je
dois en sentir son effet : si j’ai la conscience d’avoir manqué sous la loi,
je dois sentir dans mon
esprit le poids de sa condamnation. Il en était ainsi des saints
sous l’ancienne alliance.
Ils étaient dans la servitude, parce qu’ils
étaient sous des tuteurs et des curateurs.
« Mais, quand l’accomplissement du temps est venu,
Dieu a envoyé son Fils, né de femme, né sous
la loi, afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous
la loi, afin que nous reçussions l’adoption. » (Galates 4 v.4-5)
Il était indispensable que Christ
soit homme, et Juif.
S’il n’avait pas été
homme, il ne pouvait y avoir de base pour rencontrer les enfants d’Adam,
quelles que soient les conditions ; s’il n’avait pas été Juif, que
serait-il advenu de la loi et des promesses ? Mais étant homme et Juif,
quelqe chose d’infiniment plus grand est introduit maintenant : la rédemption. Il vint comme un homme, sous
la loi, mais dans le but de racheter ceux
qui étaient sous la loi. Dieu
avait trouvé bon de mettre le Juif dans une place spéciale, ayant
en vue des buts particuliers ; or le résultat de cette
épreuve fut que les Juifs amenèrent un plus grand déshonneur sur le nom de Dieu
que même les « pécheurs
d’entre les nations ».
Si jamais il y eut un
peuple enclin à s’autodétruire, et à abandonner ce qu’ils tenaient de la
miséricorde divine, ce fut bien Israël.
S’il y avait une idole parmi les nations, ils en
prenaient le modèle ; le roi Achaz alla même jusqu’à
commander que toutes les offrandes soient offertes sur l’autel qu’il avait
imaginé d’après le modèle de l’autel païen qu’il avait vu à Damas, une
insulte à l’autel de Dieu.
Le grand crime pour lequel Israël a été déporté à la fin, c’est
d’avoir dressé les veaux d’or.
À Jérusalem, dans le
temple, les Juifs renouvelèrent le péché d’autrefois, pour lequel Dieu
les avait frappés au désert.
Ils furent infidèles à Dieu, mais s’attachèrent à
l’idolâtrie comme à un héritage trop précieux pour
qu’on l’abandonne.
Les Juifs avaient été appelés pour être un témoignage spécial pour
Dieu contre le culte des images, et voilà qu’ils ne
se contentèrent pas de suivre leurs propres idoles, mais ils adoptèrent
celles de leurs voisins païens d’alentour — alors Dieu les balaya.
C’est
ce dont nous parlent les livres des Rois et des Chroniques : le
péché de Jéroboam par lequel il a fait pécher Israël. Ce fut le
point spécial dont Dieu se souvenait. Toutes sortes de nouvelles dynasties se succédèrent les
unes aux autres en Israël ; mais quoi qu’il arrive, même pour un règne
d’un mois, on y trouvait toujours la répétition du même péché :
le péché de Jéroboam, et Dieu s’en souvenait :
C’était la plus insultante de toutes les
idolâtries : le veau d’or.
C’était un péché délibéré
devant Sa face :
« C’est ici ton dieu, ô Israël ! qui t’a
fait monter du pays d’Égypte » (Exode 32 v.24)
Nous venons de voir ce qu’il
en a été d’Israël ; en lisant ensuite la prophétie de Jérémie,
on voit Dieu reprocher à Juda de permettre à Israël infidèle
de se justifier au vu de ce que faisait Juda, qui était encore plus coupable.
Mais ne limitons pas à
Israël cette histoire du mal ; lisons la Bible comme une
leçon au sujet du cœur, la leçon sur ce
qu’est l’homme devant Dieu.
Quand nous entendons parler d’Israël et de Juda, appliquons-le à nous-mêmes.
Dieu me montre là ce que je suis ; voilà la sorte de
matériau dont est constitué mon coeur ; voilà ce que fait
la nature humaine quand Dieu la met à l’épreuve.
L’idolâtrie y domine ; et calamité
sur calamité s’abattent sur Son peuple.
N.B. : « rédemption »
signifie l’acte de racheter, c’est-à-dire acheter à nouveau ce
qui était vendu. En Eden l’homme s’était « vendu » à Satan, il avait
besoin d’être racheté, par un « racheteur », un
« rédempteur ». Le prix à payer a été la sang de Christ, dont celui
des sacrifices de l’Ancien Testament n’est qu’une image.
Le
peuple fut transporté en captivité à Babylone, et plus tard un
résidu en fut ramené pour recevoir le Fils de Dieu.
Quand Il vint du ciel, ce fut dans la plénitude de la grâce.
Le péché était entré par
la femme, et voici
le Sauveur.
La loi avait introduit
ce qui faisait s’écrouler les espérances du pécheur, mais Christ vint,
« né de femme, né sous la loi » pour racheter ceux qui étaient sous la
loi.
La simple observation de la loi n’aurait pu racheter personne, et il était essentiel
pour la défense des droits et du caractère de Dieu, que le Seigneur
montre qu’Il était un homme parfait sous la loi, parfait comme
Fils de l’homme, parfait comme Israélite, parfait comme Fils de Dieu au-dessus de la loi — parfait en toutes
choses.
Mais, quelle que puisse être Sa gloire, et quel que soit son
abaissement, il n’y avait qu’un but : la rédemption, racheter par Lui ceux qui étaient
sous la loi.
Dieu attendait
de pouvoir introduire son peuple là où Il les voulait.
Dieu ne prenait pas
plaisir à voir des enfants tremblants. Il attendait le moment béni où la mort de Christ
donnerait à Son peuple un droit selon la justice
à la délivrance de cette condition, pour l’introduire
dans un nouvel état de choses, les chaînes de la loi étant
brisées pour toujours par la mort de Jésus, le Fils de
Dieu. C’est ce qui eut lieu. Il racheta donc ceux qui étaient
sous la loi !
Dieu ne peut jamais se contenter d’une délivrance
négative. Il voulait racheter
ceux qui étaient sous la loi. Mais même cela ne Le satisfait pas ; car on
aurait encore pu supposer que cette adoption comme fils était
réservée aux croyants en Israël — que c’était là où ils étaient maintenant
introduits.
Alors l’apôtre se tourne vers les Gentils,
et s’adressant à eux, il leur dit : « parce que vous êtes fils », changeant le pronom, sujet du
verbe ! Il s’adressant aux Galates de manière très directe :
« … parce que vous
êtes fils, Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos
coeurs, criant : Abba, Père … » (Galates 4 v.6)
Nous apprenons maintenant très clairement que, par la
loi, le Juif n’avait fait qu’entrer dans une position de
servitude : la loi ne pouvait rien d’autre pour lui. Impossible
qu’il en soit autrement. La loi pouvait condamner ce qui était mal,
mais pas plus. Mais
maintenant Christ est venu, et en Christ il y a la puissance pour délivrer : voilà ce dont
l’homme ruiné a besoin.
Il y a une puissance de délivrance, et Dieu l’introduit en Christ.
« Quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu
a envoyé Son Fils » (Galates 4 v.4)
C’était Dieu
lui-même qui introduisait cette oeuvre bénie, car
Il y trouve Ses délices.
Quand la loi a été
introduite, quoiqu’elle ait été
donnée de Dieu, Il dit pourtant simplement qu’elle a été « ordonnée par des anges » (Galates 3 v.19) ; des serviteurs sont
impliqués dans l’œuvre, des serviteurs relativement distants, qui n’ont
jamais eu ce que nous avons : le lien de la vie et l’Esprit,
le lien de Christ
lui-même.
Les anges peuvent être saints, mais un ange ne sort jamais de la condition de
serviteur ; ils sont même serviteurs des saints (Hébreux 1 v.14). Mais maintenant, quand nous entendons parler de
rédemption, il ressort de manière évidente et profonde, que Dieu
en est la source :
« Dieu a envoyé son Fils, né de femme, né sous la loi, afin
qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions
l’adoption. Et parce que vous êtes fils … etc. … » (Galates 4 v.4-6) (vous = Gentils)
Naturellement, seuls les Gentils croyants sont envisagés,
mais sans qu’il soit aucunement question de nous mettre sous la loi,
et sans la moindre pensée de nous soumettre au processus de discipline
éducative que les Juifs avaient connu.
Le croyant Juif avait été dans la condition « en bas âge », celle d’un esclave sous la loi ; le Gentil ne l’a jamais été. Certes,
il était esclave, mais d’une manière toute différente :
c’est
à l’idolâtrie qu’il était asservi, tandis que le Juif
était asservi à la loi. L’un était asservi à une chose intrinsèquement bonne,
mais amenant à la ruine ; l’autre était asservi à ce qui était de Satan,
sans aucun lien avec
Dieu.
Plus le Gentil était religieux, plus il accentuait son esclavage de
Satan.
Nous
allons voir la force de ce point.
Dans le cas des Juifs
ils avaient été sous ce système de tuteurs et curateurs, et même
s’ils étaient réellement croyants, ils avaient su ce que c’était de n’être
qu’à distance, loin de Dieu, incapables de s’approcher de Dieu
et d’épancher son cœur devant Lui comme Ses enfants. Ils pouvaient crier à Lui, faire monter vers
Lui leurs gémissements : on trouve cela dans les Psaumes, qui sont remplis
de cette confiance bénie en Dieu ; mais c’est la confiance de
serviteurs qui comptent sur Dieu pour intervenir en leur faveur, qui
espèrent en Dieu, mais
ne sont pas encore capables de le louer — ils n’ont pas été approchés de
Lui. Dans quelques-uns des Psaumes les plus élevés, ils prient même que la colère
de Dieu ne les consume pas pour toujours. Ils ne
connaissent pas une colère entièrement ôtée pour eux.
D’un autre côté, on voit les fidèles entrer
dans les sentiments de Dieu en
jugement contre Ses ennemis :
ils attendent le moment où ils abattront les ennemis de Dieu, comme si
c’était un privilège pour eux, et ils demandent à Dieu de les rendre comme
la balle chassée par le vent — de se servir de son peuple et de leurs chiens,
en sorte qu’ils boivent du sang des ennemis — pensée
pénible qui associe des idées répugnant à tout chrétien. Il y a
même le danger que certains condamnent la Parole de Dieu parce qu’on y trouve
de tels désirs.
Or ce langage est
parfaitement adapté à des âmes sous la loi ; mais nous
sommes maintenant sous la grâce, non
plus sous la loi, et nous prions pour ceux qui nous font du tort et nous persécutent.
Le ton général des Psaumes est a l’opposé de rendre le bien pour le mal, par exemple quand ils
parlent du bonheur d’écraser les petits enfants de Babylone contre le
roc : c’est le juste jugement atteignant le mal. Toutes
les expressions des Psaumes sont de Dieu — toutes ces imprécations
sont divines. Les malédictions, menaces et avertissements,
toute cette sympathie pour la rétribution divine, tout cela est autant de Dieu que l’intercession du
chrétien actuellement en faveur de ses ennemis ; mais elles ne conviennent ni au même temps, ni aux mêmes personnes, et Dieu n’y accomplit pas le même but.
Tant que Dieu prolonge le jour de la grâce,
toutes ces choses sont entièrement
inapplicables. Elles ne sont pas ce que Dieu manifeste aujourd’hui.
Elles demeurent vraies à
toujours ; chacune, en elle-même, est toujours une chose juste. Mais le fait est que, maintenant
en Christ, Dieu a introduit la grâce, pleine et souveraine ;
et par conséquent, Il met ceux qui appartiennent à Christ dans la position
de manifester, non
pas une justice terrestre, mais la
grâce céleste.
L’application d’un
gouvernement de justice est tenu en réserve, mais un jour il
s’accomplira à la lettre ; et Dieu emploiera Son peuple Israël
comme l’instrument spécial pour exécuter ces jugements divins.
N.B. : « dispensation » veut dire
« l’économie », le régime sous lequel Dieu exerce son gouvernement,
sa manière d’agir (les voies de Dieu) en rapport avec l’homme.
Considérons
l’Apocalypse. Les voies de justice
apparaissent après l’enlèvement de l’Église au ciel, après que les
24 anciens soient assis sur des trônes et aient été couronnés devant le trône, —
ils représentent les rachetés célestes que Dieu appelle maintenant
tant d’entre les Juifs que d’entre les Gentils.
Dieu commence alors à agir sur son ancien peuple, Israël, qui comprend et crie à Dieu, et lui
demande :
« Jusques à quand, ô Souverain, saint et véritable, ne juges-tu pas et ne
venges-tu pas notre sang sur ceux qui habitent sur la terre ?» (Apocalypse. 6 v.10)
N’est-ce pas là le ton des Psaumes ? (*) Et
pourtant, ce sont des saints de Dieu. Voyez
ce qui arrive quand
on confond les dispensations ; la Bible exige qu’on la découpe droit
(2 Timothée 2 v.15). Si vous
prenez des parties de l’Écriture et que vous les appliquiez mal de quelque
manière que ce soit, vous serez un ouvrier ayant à avoir honte (2 Timothée 2 v.15).
(*) Tout en
étant riche en enseignements pour le chrétien, le langage qui y est tenu, n’est
pas celui du chrétien, mais celui du résidu juif dans les différentes
situations dans lesquelles il va se trouver. On y trouve des paroles du
Seigneur Jésus, s’identifiant à ce résidu.
Hélas ! combien l’on a perverti le
Sermon sur la Montagne ! Les gens y voient des paroles
adressées par le Seigneur à ses disciples, où Il insiste pour qu’on ne résiste
pas au mal, qu’on ne rende pas coup pour coup, qu’on n’emploie pas les moyens
terrestres pour revendiquer ses droits ou se défendre contre les violences
personnelles et le dépouillement de ses biens, etc., toutes choses que les hommes ressentent
comme une violation de leurs droits.
Si un chrétien faisait de cela un
code pour tous les hommes maintenant, ce serait tout ce
qu’il y a de contraire à la pensée de Dieu ; ce serait essayer de gouverner le monde selon les
principes de la grâce.
Si vous en
faisiez l’expérience sur les hommes tels qu’ils sont, le monde deviendrait une scène de brutalité plus
terrible que celle de la grande Rébellion en Angleterre (*), quand ils essayèrent de mettre en œuvre les rétributions des Psaumes.
(*) W. Kelly fait allusion à une grande rébellion connue de tous au 19ème
siècle en Angleterre.
On plaçait alors les
chrétiens sous l’esprit et le principe de la loi ; mais c’est une confusion encore
pire que de vouloir y placer le monde.
On se mettrait alors à pardonner au fripon et au coquin, à les entourer avec
douceur ; le voleur n’aurait plus qu’à se servir comme il voudrait.
De tels principes ne marcheraient évidemment jamais pour le
monde, et ils n’ont même pas été faits
pour cela !
Bien
de personnes, ayant été mal enseignées trouveront que ce qui vient d’être
exprimé constitue, au moins en partie, un rejet de la Bible ! Mais c’est
faux de penser cela !
Ce qui
est exprimé a simplement pour but d’amener ces mêmes personnes à
comprendre la Bible, afin de leur enseigner la signification réelle de ses diverses parties.
Le point pratique est que les Gentils, tels que nous-mêmes, ont
été purifiés de toute leur condition de péché.
Contrairement
aux Juifs, nous n’étions pas sous la loi, mais bien sous le péché (en toute insubordination à Dieu) livrés à toute sorte de mal.
Si nous voulons décrire de la
manière la plus douce la condition où se trouvaient certains d’entre nous avant
leur conversion, nous admettrons qu’ils ne vivaient pas nécessairement dans un
mal ouvert, un mal moral que même le monde désapprouve, mais ce qui est
vrai pour nous tous c’et que nous vivions pour nous-mêmes et sans Dieu !
Les Galates avaient été
dans les formes les plus grossières de l’ignorance et de l’idolâtrie ; mais l’esprit de la grâce
est tel, qu’ils en avaient été complètement retirés, et, par la
foi en Christ, ils avaient été faits fils de Dieu, sans
passer par aucun stade intermédiaire.Ils s’étaient
repentis, ayant reçu l’évangile, et étant devenus enfants de Dieu.
« Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé
l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, criant : Abba, Père
… » (Galates 4 v.6)
Cette expression
« Abba, Père » est l’expression utilisée par le Seigneur Jésus en
pleine communion avec son Père ! (Marc 14:36).
Mais dans quelle condition
avons-nous été introduits !
N’oublions pas que cette condition dans laquelle nous avons été
introduits est la conséquence directe de la croix, sans laquelle cela aurait
été impossible ! (*)
(*) pour ce faire il a fallu ce que le Seigneur
Jésus a fait « pour moi » (selon l’image de la Pâque, et la traversée
de la Mer Rouge), ce qu’il a fait « en moi » (selon l’image de la
traversée du Jourdain : les 12 pierres posées à Guilgal, ainsi que les 12
autres placées dans le fond du fleuve de la mort) et suivi de l’effet que cela
a eu « sur moi » (selon l’image de la circoncision). Ce qui me permet
de jouir de la position dans laquelle la mort et la résurrection de Christ m’a
placé.
Celui qui, hier, n’était qu’un misérable Gentil, souillé
et idolâtre, puisse prononcer par
la puissance du Saint Esprit la même et douce expression de relation,
trouvée dans la bouche du Seigneur Jésus : Père !
Quelle place donnée maintenant par
Dieu à ses enfants !
Et tout cela n’est pas
présenté en rapport avec les Juifs, dont il a été expressément dit
qu’ils avaient été rachetés de leur condition sous la loi, et introduits
dans la relation de fils ; mais le Saint Esprit étend ses expressions
et parle des Gentils.
On aurait pu imaginer que le
Gentil, n’ayant rien connu de la loi, n’aurait pas pu être introduit
directement dans une place aussi bénie que celle du Juif croyant. Mais il n’en est pas ainsi :
Le Juif devait être retiré, non seulement du péché,
mais de la loi. Le Gentil n’avait que son péché d’où il fallait qu’il sorte ;
l’oeuvre s’opérant en lui était donc, pour ainsi dire, beaucoup plus simple.
Le Juif avait à désapprendre, alors que le Gentil n’avait qu’à apprendre.
Jusqu’à sa conversion où il était amené d’un coup dans la lumière de la
grâce de Dieu, tout ce que le Gentil
avait n’était que sa nature corrompue ; tandis que le Juif devait
être sorti de la sphère de la loi, et il était empêtré, voire
entravé, par les restes du système légal qui s’accrochaient encore à lui.
Rappelez-vous que celui qui comprend ce qu’est la grâce n’affaiblit
jamais la loi, ce qui serait un très grand péché. La doctrine de la foi établit la loi.
N.B. : Car la grâce, par l’œuvre de la croix, m’a
introduit en dehors de la sphère où s’applique la loi, sans que celle-ci ait
perdu de sa force ! Si l’œuvre de Christ à la croix ne m’avait pas placé
dans une nouvelle sphère, la loi prononcerait ma condamnation à la seconde
mort ! (Apocalypse 20 v.11-15)
Si vous pensez que le
chrétien est sous la loi, et peut quand même être sauvé et heureux, en réalité vous détruisez
l’autorité de la loi.
Les croyants Juifs, sous la loi, n’ont jamais eu
la pleine paix ni la pleine joie apportées maintenant par l’Évangile !
Partout où vous avez
maintenant des âmes sous la loi (dans leur esprit), elles peuvent
éventuellement être sauvées, mais
elles n’ont jamais ce plein repos auquel l’oeuvre de Christ leur donne droit.
La raison en est très simple : Bien qu’elles aient reçu Christ, elles ne font pas l’application
de Son oeuvre.
Un des effets de la rédemption, c’est de délivrer la
personne — non pas de la soumission à Christ, — mais de la rendre plus que
jamais soumise à la volonté de Dieu, et pourtant sans être
placée sous la loi.
C’est pourquoi l’apôtre montre que là où ils
étaient introduits, c’était la place de fils.
Or, la position de fils
est une soumission intelligente à son Père : le Saint Esprit, l’Esprit de Son
Fils, enseigne à crier : « Abba, Père » et non
plus « misérable homme que je suis, qui me délivrera de
ce corps de mort ? » (Romains 7 v.24).
Ce dernier
cri de « misérable homme que je suis … » est celui jaillissant du
cœur de quelqu’un qui est sous la loi, criant dans son angoisse d’esprit,
ayant toujours le sentiment du besoin d’être délivré de quelque chose ; parfois un peu consolé, puis à nouveau abattu sous le poids de la
loi.
Au contraire, quand on connaît la plénitude de bénédiction
que Dieu nous a donnée en Christ, le coeur est pressé
par le Saint Esprit de crier : « Abba, Père ».
C’en est fini de la chair aux yeux de Dieu, et nous avons le droit de dire que nous en avons aussi
fini avec elle, donc avec nous-mêmes !
Dieu ne peut pas se fier à moi, et moi non plus ;
mais je sais que je
puis me fier à Dieu en son Fils bien-aimé, qui a ôté
le péché par le sacrifice de lui-même, en sorte qu’il
y a un repos
parfait pour le cœur.
Le cri de
l’Esprit est : « Abba, Père
» ; voilà comment l’enfant de Dieu est
conduit à employer le langage propre à sa relation avec Dieu.
D’autres peuvent admirer
la création de Dieu, peuvent insister sur les merveilles des cieux et de la
terre ; mais le cri de
l’Esprit est : « Abba, Père » ;
cela se ressent beaucoup mieux que cela ne s’exprime.
Quel bonheur y a-t-il à s’arrêter sur les attributs
de Dieu, ou sur les effets extérieurs de Sa puissance, en comparaison de la joie du cœur qui sent la relation
divine ?
C’est de cette relation avec le Père que l’apôtre rappelle aux
saints de la Galatie ; c’est le cri produit par le Saint Esprit,
cri adapté à cette relation, dans la conscience de laquelle
ils avaient été amenés au sortir de leur idolâtrie.
Car tout dépend de ceci — de la simplicité avec laquelle mon âme reçoit
cette grande vérité : quant à tout
ce que je suis, cela a été jugé à
la croix !
Il y a maintenant un nouvel homme devant Dieu, et un nouvel homme devant moi :
Christ ressuscité d’entre les morts
Et j’ai le droit de
dire que c’est :
Celui en qui je me tiens devant Dieu.
Pouvons-nous avoir un autre cri que celui-là : « Abba, Père » ?
« De sorte que tu n’es plus esclave, mais fils ; et, si fils, héritier
aussi de Dieu par Christ » (Galates 4 v.7)
Le Saint Esprit adresse un
avertissement de manière individuelle, mais en même temps aussi une
consolation. Car, si Dieu donne un
avertissement individuel, Il donne aussi une consolation,
et elle vient avant l’avertissement. «De sorte que», est-il dit, comme
résultat de tous les raisonnements, « tu n’es plus esclave, mais fils ; et, si fils,
héritier aussi de Dieu par Christ ».
Le Saint Esprit ne nous dit pas que le croyant restent « en bas âge » dans ce monde, et que la bénédiction ne
serait que pour le ciel ! Le Saint Esprit ne parle pas
d’une chose future, mais bien une chose présente et permanente ! « Tu n’es plus » c’est bien une chose devenue
présente à partir de la nouvelle naissance ! L’état du « bas âge » est bien terminé, puisque « Tu n’es plus esclave,
mais fils »
Si vous étiez Juif, vous
seriez l’esclave de la loi. Mais
maintenant, peu importe ce que vous étiez, même si vous étiez
idolâtre, — en recevant Christ, vous avez passé dans la
plénitude de la bénédiction due par Dieu à Son Fils
bien-aimé.
Dieu n’a pas de bénédiction trop grande pour le coeur qui s’incline
devant Lui : « Si fils, héritier aussi de Dieu par Christ ».
Il élargit la sphère : ce n’est pas seulement héritier de ceci
ou de cela, mais « héritier... de Dieu ». Ce que Dieu
possède, ce que Dieu aura dans le jour béni qui va venir, il le
partagera avec ses enfants.
Tel est le sens de la dernière partie de :
« … les yeux de votre cœur étant
éclairés, pour que vous sachiez quelle est l’espérance de son
appel, et quelles sont les richesses de la gloire de son héritage dans les saints, … » (Ephésiens 1 v.18)
Telle est la place à laquelle Dieu nous destine — rien moins
que cela ; Il n’a pas la pensée de retenir quoi que ce soit pour
Lui-même !
Comme la grâce a été, ainsi sera la gloire ;
c’est la réponse de Dieu à l’insinuation du diable en Eden.
« Mais alors, ne connaissant pas Dieu, vous
étiez asservis à ceux qui, par leur nature, ne sont pas dieux : mais maintenant, ayant connu Dieu, mais plutôt ayant été connus de
Dieu, comment
retournez-vous de nouveau aux faibles et misérables éléments auxquels vous
voulez encore de nouveau être asservis ? Vous
observez des jours, et des mois, et des temps, et des années. Je crains, quant
à vous, que peut-être je n’aie travaillé en vain pour vous. » (Galates 4 v.8-11)
Il est clair que
l’apôtre parle des Gentils ; il ne dit pas :
quand nous ne connaissions pas Dieu, parce que les Juifs avaient une certaine
connaissance de Dieu sous la loi ; mais il dit : « Ne connaissant pas Dieu, vous étiez » etc., ce qui concerne
évidemment les païens.
Pesons bien l’expression :
« … comment retournez-vous de nouveau aux faibles et
misérables éléments auxquels vous voulez encore de nouveau être asservis ? » (Galates 4 v.9)
Il ne peut y avoir de déclaration plus
solennelle pour ce qui regarde l’état actuel de la
chrétienté.
Que
vise-t-il
quand l’apôtre dit que ces saints de la Galatie étaient en train de
retourner aux faibles et misérables éléments auxquels ils voulaient encore de nouveau être asservis ?
Ils ont dû être complètement choqués. Retourner à
l’idolâtrie !
Comment cela se pourrait-il ? Ils disaient
probablement : Nous nous bornons à prendre le principe de la loi ;
appelez-vous cela de faibles et misérables éléments ?
Eh bien ! dit l’apôtre, quand vous étiez inconvertis, vous
adoriez de faux dieux — des idoles ; mais si vous,
chrétiens, vous allez prendre des principes juifs, même
ces jours de fête, ou d’autres principes de la loi, vous êtes en
principe des idolâtres, retournant de nouveau à cette
idolâtrie dont Dieu vous a délivrés.
Comment cela ? La raison est claire. La loi en elle-même n’était pas
idolâtre, et Dieu usait
évidemment de patience envers les préjugés des Juifs ; mais voici des croyants
d’entre les Gentils qui recouraient à ces éléments légaux. Qui le leur avait dit ? Ces choses avaient perdu tout leur sens,
et un Gentil n’avait rien à faire avec elles ;
elles avaient leur valeur comme ombres [figures] de Christ, avant que
Christ vînt ; mais
se détourner de Christ ressuscité d’entre les morts pour
aller vers ce qui n’était que des ombres, c’était, aux yeux de Dieu, retourner
à l’idolâtrie.
Toutes les fois que la chrétienté professante
revient à la loi, à ses cérémonies extérieures et ses ombres
(quoique tout cela ait été très bien sous la loi), et les adopte pour le
culte chrétien, elle tombe de fait
dans l’idolâtrie, même si elle n’en est pas consciente.
N.B. : Ceci est solennel ! Lorsque qu’une vérité
tirée de la Parole n’est pas présentée en s’appuyant sur les fondements de la
croix (Ce que Christ a fait « pour moi », « en moi », et
l’effet que cela a eu « sur moi »), cela revient à placer les âmes
sous des lois ou des règles ! L’apôtre nous dit que cela revient de fait à
faire tomber ces âmes dans l’idolâtrie !
Supposez que quelqu’un dise : Je me trouve bien
froid en adorant Dieu, et j’ai besoin de quelque chose pour réveiller mon
âme ; quoi de mieux qu’un portrait de mon Sauveur, afin qu’en Le
contemplant avec sa couronne d’épines, je sente plus profondément son amour, et
que les affections de mon cœur soient plus attirées à Lui ? Ceci est maintenant
de l’idolâtrie, si même cela n’a pas toujours été le cas. Certaines de ces choses étaient
permises sous le système légal à cause de la dureté des cœurs ; ils avaient des
sacrifices d’animaux et une sacrificature terrestre ; mais pour un Gentil, se tourner
vers ces choses, c’est, aux yeux de Dieu, retourner à l’idolâtrie.
Le Saint Esprit insiste là-dessus auprès
des croyants de Galatie, car le mal n’était encore qu’en germe.
Ceci étant, quel péché de
prendre part à ce qui est de l’idolâtrie pour Dieu, de
l’encourager ou d’y consentir de quelque manière que ce soit !
Le mal se développe très
rapidement. Il
n’est pas maintenant limité au papisme, et les avancées faites ces dernières
années en direction des principes catholiques, relèvent de la même orientation.
S’il s’y trouve quelque
élément religieux, c’est des éléments idolâtres qui se servent de certains sentiments de crainte de notre nature
déchue, pour amener les gens à éprouver plus de révérence dans le
culte.
C’est exactement l’opposé de la foi.
L’essence de notre bénédiction consiste en ce
que l’âme jouit de Christ par la parole de Dieu — le
Saint Esprit donnant cette jouissance de Christ, indépendamment de
tout ce qui agit sur l’oeil ou l’esprit naturels.
Or c’est précisément cet abus-là que l’apôtre dénonce
ici si fortement, et qu’il qualifie d’éléments faibles et misérables.
Ce que Dieu apprécie
dans le culte est généralement
considéré maintenant comme maigre et pauvre, car cela implique l’absence de décorations
extérieures et de toute excitation, afin que la puissance réelle soit celle du Saint Esprit agissant
parmi les saints.
« Vous observez des jours, et des mois, et des temps, et
des années. » (Galates 4 v.10)
Ce qui est devenu étonnant
aujourd’hui, c’est
de ne pas faire cela !
Hélas ! le mal qui
existait chez les Galates est aujourd’hui regardé comme une preuve de religion,
alors que Paul
signale cette observation de dates non comme une simple erreur, mais comme une preuve d’idolâtrie.
Dans le paganisme, on
faisait grand cas de ces fêtes, et Dieu les permettait dans le Judaïsme,
parce que les Juifs avaient une sorte de religion adaptée à leur
état et au sanctuaire terrestre. Mais maintenant, tout est
complètement changé, et l’observation de fêtes et de saisons spéciales, comme
moyen de plaire à Dieu, est rejeté avec autorité par le Saint Esprit.
N.B. : Ceci constitue un avertissement sérieux aux
chrétiens qui accordent un sens aux fêtes telles que Noël, Pâques, etc. … où même
le laisse croire dans certaines formes de prédications à l’époque de ces
fêtes !
L’apôtre se trouve dans l’obligation de leur dire :
« Je crains, quant à vous, que peut-être je n’aie travaillé en vain pour
vous. » (Galates 4 v.11)
N’est-ce pas une chose très solennelle que,
quel qu’ait été le mal chez les Corinthiens, l’apôtre ne dit
jamais à leur sujet : « Je crains pour vous » ?
Si
nous avions connu une assemblée ayant autant de mal moral en son sein —
certains cherchaient même à renverser la résurrection — n’aurions-nous pas dit
qu’il n’y a jamais eu d’état aussi lamentable ? Mais l’apôtre
leur écrit dans la confiance qu’ils seraient délivrés de ce mal.
Ce n’était pas qu’il ne sentît pas profondément ce mal,
et il met bien devant eux leur condition critique ; mais il leur écrit avec
l’assurance que Dieu toucherait leurs cœurs : « Dieu, par qui vous avez été
appelés à la communion de son Fils Jésus Christ, notre Seigneur, est fidèle » (1 Corinthiens 1 v.9), et il se met à s’occuper de
leur conduite après avoir touché cette grande corde dans leurs cœurs. Mais quand il écrit aux Galates,
il n’y a rien de tel. Le Saint Esprit lui donnera plus tard, de la consolation
à leur égard, mais on est bien loin de
ses sentiments lorsqu’il écrivait aux Corinthiens.
Le légalisme est insidieux, parce qu’il a belle
apparence, ce qui fait que les hommes s’imaginent croître en sainteté pratique,
alors que c’est l’inverse en
réalité.
Ce qui produit la vraie sainteté, c’est Dieu
opérant dans l’âme « et le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Philippiens 2 v.13), et non pas simplement un nom de jour, ou d’heure, ou
de saison, ou de lieu !
Dieu opère ainsi dans l’âme, parce qu’elle
est sanctifiée « par l’offrande du corps de
Jésus Christ faite une fois pour toutes » (Hébreux 10 v.10). Dieu introduit le croyant dans sa propre présence,
et le place là comme Son enfant.
Il est possible de d’adopter une
forme de sainteté légale, tout en pensant avoir horreur du légalisme. Alors,
examinons nos propres âmes ! Nous
avons toujours la ressource de regarder à Dieu et compter sur la
victoire par notre Seigneur Jésus Christ.
Que
Satan déchaîne sa fureur comme il voudra, quoiqu’il en soit Dieu sera
toujours Dieu — et Il demeurera toujours fidèle à Sa
propre Parole et à Son Esprit.
L’apôtre en vient maintenant à ses
rapports personnels avec les saints de Galatie ; et il se
sert du reproche même par lequel les enseignants du légalisme les
avaient poussés contre lui, comme d’un argument supplémentaire en faveur de la
vérité.
Par
leurs discours, ils avaient monté et excité les Galates contre l’apôtre, pour
qu’ils se sentent blessés de ce qu’il avait, pour ainsi dire, cessé d’être
Juif, en déclarant en avoir entièrement fini avec la loi.
C’est
à cela qu’il répond maintenant.
Il est important de comprendre comment on en finit avec la loi.
« … nous savons que la loi est bonne, si quelqu’un en use
légitimement, sachant ceci, que la loi n’est pas
pour le juste, mais pour les iniques et les
insubordonnés, pour les impies et les pécheurs,
pour les gens sans piété et les profanes, pour les
batteurs de père et les batteurs de mère, pour les
homicides, pour les fornicateurs, pour ceux qui
abusent d’eux-mêmes avec des hommes, pour les voleurs d’hommes,
les menteurs, les parjures, et s’il y a quelque autre chose qui soit opposée à la
saine doctrine, suivant l’évangile de la gloire du Dieu
bienheureux, qui m’a été confié. » (1 Timothée 1 v.8-11)
Lisant cela, on ne
pouvait pas dire que l’apôtre ne se servait pas de la loi ; mais, comme il
le dit à Timothée, il fallait en user légitimement, quand on a à faire avec les
impies, les iniques, etc. Mais
les opposants à Paul le blâmaient parce qu’il ne défendait pas ses
privilèges juifs !
L’apôtre pouvait se
servir de la loi de Dieu, et il s’en servait effectivement, d’une part pour exposer
des principes moraux et d’autre part dans ses rapports avec les hommes, mais non pas comme un
privilège ou une règle pour lui-même.
S’il avait parlé de quoi que ce soit lui appartenant selon la chair,
cela aurait été abaisser le fondement et le
caractère de sa bénédiction.
La
grâce l’avait introduit
dans une place bien meilleure.
Dans
l’homme, la
loi et la chair vont toujours ensemble, et aux yeux de Dieu, l’une et
l’autre ont leur fin à la croix de Christ.
N.B. : C’est le vieil homme qui a pris fin à la croix
de Christ (Ce que Christ a fait « en moi »), mais l’effet que cela a
eu « sur moi », c’est : « ceux qui sont du Christ, ont
crucifié la chair » (Galates 5 v.24). C’est par son effet « sur moi »,
de ce que Christ a fait « pour moi » et « en moi », que la
chair a pris fin à la croix de Christ, ayant été crucifiée par celui qui est né
de nouveau !
La chair est la puissance par laquelle
le vieil homme agit. L’œuvre de la croix, par ce que Christ a fait « en
moi » et dont l’effet a été « sur moi ». La chair et le vieil
homme sont vus l’un avec l’autre en rapport avec la loi !
La
chair (puissance par laquelle le vieil
homme agit) y a été jugée et condamnée ; elle a été
traitée comme une chose morte devant Dieu — morte et
enterrée ; quant à la loi dont le rôle
est de s’occuper de la chair, nous sommes morts à la loi.
Nous
sommes dégagés de l’une et de l’autre : nous ne sommes pas dans la
chair, et nous ne sommes plus sous la loi.
La chair étant ce sur quoi la loi
a prise en nous, et la chair étant maintenant considérée, par la foi, pour une
chose morte, il n’y a plus rien dont la loi puisse se saisir.
Nous
passons hors de sa « province » dans un « autre pays » et
dans une « autre atmosphère ».
L’apôtre
s’empare donc de ce reproche même, et le change en un argument inattendu pour
l’évangile. « Soyez
comme moi » (Galates 4 v.12), dit-il ; autrement dit :
Soyez affranchis de la loi comme étant morts
à la loi en Christ
; prenez votre place avec hardiesse et fermeté, avec la certitude que la
volonté de Dieu est que vous n’ayez
aucune relation directe avec elle.
« Soyez comme moi » : je suis affranchi
de sa domination et de ses obligations.
Mes opposants disent que, comme étant d’origine
juive, je ne mets pas en avant mes droits
légaux comme Juif : je le sais
et je le proclame !
Vous, Gentils
d’origine, vous n’avez jamais été dans une position juive
en aucune manière ! Alors
ne la recherchez pas, alors que maintenant, vous avez une
meilleure position, par grâce
et dans Sa grâce.
« Soyez comme moi, car moi aussi je suis comme vous … » (Galates 4 v.12)
Vous êtes Gentils, et vous n’avez jamais été, et
vous n’êtes pas du tout sous la loi, et « moi aussi je suis comme vous ».
Si seulement vous
compreniez votre position de liberté par rapport à la loi, comment pourriez-vous désirer
vous mettre sous son joug ?
On peut comprendre par le
contexte qu’une sorte de qui pro quo s’était installé. Etant convaincu que le régime de
la loi restait d’application, les Galates craignaient avoir fait de la peine à
l’apôtre de s’être permis d’oser croire que l’Apôtre aurait pu renoncer à la
loi !
Dans cette crainte d’avoir apparemment peiné l’apôtre en
lui exprimant que son comportement était un renoncement à la place
qui lui appartenait en propre. L’apôtre les rassure, en rectifiant ce qui devait l’être :
« Vous ne m’avez fait aucun tort … » (Galates 4 v.12)
En d’autres termes : mais pas du tout ! Je
reconnais pleinement que, quant à tout ce que j’ai été comme homme
dans la chair, j’ai
entièrement abandonné ce terrain.
Comme descendant d’Abraham en ligne directe, sans une seule chose
mauvaise en moi, et avec une observation parfaite de la loi, je ne pourrais pas être aussi béni que je le suis en Christ !
Se rappelant ce qu’il leur avait
déjà dit : « tous
ceux qui sont sur le principe des œuvres de loi sont sous malédiction » (Galates 3 v.10), tout ce qui pouvait être
gagné en prenant un terrain légal
est une
malédiction. Ceci étant, l’apôtre pouvait
leur faire valoir de manière attrayante : « Soyez comme moi, car moi aussi
je suis comme vous, frères ; je vous en prie. »
Vous n’étiez que des
Gentils, et vous n’aviez rien à faire avec la loi ; or maintenant je
suis soustrait à la loi, autant que vous — non pas, naturellement, en devenant
un Gentil, mais en étant
délivré de la loi en Christ
et par Christ.
Telle est la bénédiction de la position chrétienne, qui
est caractérisée non pas simplement par l’absence de loi, mais
par ce que nous sommes amenés en union avec Christ, et
cela nous élève au-dessus de la loi, tout en produisant l’obéissance et l’amour envers Dieu
et envers l’homme, comme jamais la loi n’a pu le faire.
Ainsi,
ce que la loi avait en vue est accompli, et même
beaucoup plus pleinement que jamais autrement : le moyen en est l’amour de Christ qui étreint
l’âme :
« … ce qui était impossible à la loi, en ce
qu’elle était faible par la chair, Dieu, ayant envoyé son
propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, a
condamné le péché dans la chair, afin que la juste
exigence de la loi fût accomplie en nous, qui ne marchons pas
selon la chair, mais selon l’Esprit. » (Romains 8 v.3-4)
Et cela est fait, non par un simple procédé
négatif consistant à dire à l’homme qu’il n’a pas la loi pour règle, mais en le plaçant sous
Christ, c’est-à-dire sous la grâce. C’est là ce que la foi fait pour
l’âme.
« Vous savez que dans l’infirmité de la chair, je vous ai
évangélisé au commencement ; et vous n’avez point méprisé, ni rejeté
avec dégoût ma tentation qui était en ma chair ; mais vous m’avez reçu
comme un ange de Dieu, comme le Christ Jésus » (Galates 4 v.13-14)
Bien loin de venir imbu tant soit peu de confiance et
d’autorité charnelles, il
était venu comme un homme souffrant.
L’apôtre fait allusion à sa
propre infirmité qu’il développe plus aux Corinthiens :
« … afin que je ne m’enorgueillisse pas à cause de
l’extraordinaire des révélations, il m’a été donné une écharde pour la
chair, un ange de Satan pour me souffleter, afin que je ne
m’enorgueillisse pas. À ce sujet j’ai supplié trois fois le Seigneur, afin
qu’elle se retirât de moi ; et il m’a dit : Ma grâce te suffit, car
ma puissance s’accomplit dans l’infirmité. Je me glorifierai donc
très-volontiers plutôt dans mes infirmités, afin que la
puissance du Christ demeure sur moi. C’est pourquoi je prends
plaisir dans les infirmités, dans les outrages, dans les nécessités,
dans les persécutions, dans les détresses pour Christ : car quand je suis
faible, alors je suis fort. » (2 Corinthiens 12 v.7-10)
Il est très beau de considérer comment et quand l’apôtre
reçut cette marque humiliante en sa chair.
Il ne nous est pas dit
ce qu’elle était. Ce pouvait être quelque particularité dans sa parole,
ou son apparence, etc. Nous savons que c’était en
rapport avec son état corporel, «en sa chair».
Mais ce qui ressort à l’évidence et de
manière touchante, c’est que plus l’apôtre était conduit de Dieu et béni,
plus profondes étaient les marques de souffrance, de
faiblesse, et de honte en sa personne. Dieu en tira le meilleur
profit, en sorte que l’apôtre
fut tenu abaissé à ses propres yeux, et à ceux des autres.
Il fut ainsi rendu manifeste que ce qui opérait de
telles merveilles dans Paul, c’était la puissance du Saint Esprit, malgré la sentence de mort passée
sur toute l’énergie de la nature.
Esaïe
nous dit que le jour viendra où Dieu rétablira les Juifs et les mettra dans la
position de « la
tête », et les Gentils dans celle de
« la queue » (Ésaïe 9 v.14) ; alors tout sera établi
en ordre convenable selon la pensée de Dieu,
pour la terre. Mais ce sera dans le cadre de la nouvelle
alliance et de toute manière pas celle de la loi ! Mais maintenant, durant
la période de la grâce, il n’en est pas du tout ainsi. Être Juif n’est
rien. Quant à la loi, c’est entièrement fini.
L’apôtre était venu ici comme quelqu’un de souffrant et
méprisé, nullement comme faisant
valoir Sa qualité d’enfant d’Abraham.
Il était mort à tout cela ;
et il en voulait pour preuve les circonstances bien connues de
sa première prédication parmi eux.
Ne se rappelaient-ils pas que lorsqu’il était venu vers
eux, ce n’avait pas été avec puissance ou éclat, mais dans un exercice
profond ?
Au lieu d’attraits extérieurs attachés à sa personne, il y avait ce qui ne pouvait
être qu’une épreuve pénible pour lui-même et pour eux.
Mais qu’en pensaient-ils alors ? Ils étaient si
pleins de l’évangile, si heureux de découvrir la grâce
et la bénédiction de la vérité prêchée, qu’ils
considéraient Paul comme un ange.
Paul
fait appel à leur souvenir :
« Quel était donc votre bonheur ? Car je vous rends témoignage que, si cela eût
été possible, arrachant vos propres yeux, vous me les
eussiez donnés. » (Galates 4 v.15)
Mais, hélas, leurs
affections avaient été complètement détournées de l’apôtre, ce qui est
toujours l’effet produit lorsque de faux docteurs agissent
sur les esprits. L’inimitié se développe, et chaque
circonstance tend à la gonfler.
Les
choses étant ce qu’elles sont, l’apôtre fait peser instamment sur leurs
consciences :
« Je suis donc devenu votre ennemi en
vous disant la vérité ? » (Galates 4 v.16)
C’est un processus rodé
utilisé par Satan, utilisant ceux qui diffusent de faux enseignements, qui
replacent les âmes sur un terrain légal. L’apôtre dévoile l’intention de ces
faux docteurs :
« Ils ne sont pas zélés à votre égard comme il faut, mais ils
veulent vous exclure (*) » (Galates 4 v.17)
(*) ou nous
exclure, ! C’est-à-dire vous exclure de toute communication avec
moi !
Il s’agissait en réalité de couper l’apôtre de toute
relation avec les saints
— en élevant une cloison entre lui et eux.
Ces
faux docteurs se servait de la loi une affaire de flatterie les uns envers les
autres ! C’est ainsi que lorsqu’elle n’est pas appliquée selon le
propos de Dieu, en dehors du cadre dans lequel Il l’a donnée, la
loi est invariablement pervertie, avec pour résultat que la chair
s’enfle.
Les faux enseignants plaçaient le zèle au mauvais
endroit, ce que l’apôtre rectifie :
« Mais il est bon d’être toujours zélé pour le
bien, et de ne pas l’être seulement quand je suis présent avec
vous. » (Galates 4 v.18)
L’expérience
de Paul avec les Galates était exactement l’opposé de tout ce qui se
trouvait à Philippes :
« … vous avez toujours obéi, non seulement
comme en ma présence, mais beaucoup plus maintenant en mon absence
… » (Philippiens 2 v.12)
Ils étaient remarquables par
leur esprit d’obéissance quand il était présent : c’est toujours
l’effet de l’esprit de grâce ; la loi, quant à elle, n’engendre
que servilité et crainte.
Quand
nous sommes heureux dans la présence de Dieu, nous sommes unis en
un seul objet commun, qui est Christ. Il y a alors un motif
gouvernant toutes les affections et toutes les actions ;
le
bonheur, la paix et l’esprit de soumission sont les effets propres et
naturels de la grâce opérant parmi les enfants de Dieu.
À Philippes, ils avaient
toujours obéi, non seulement quand Paul était là, mais beaucoup plus en
son absence. Ils travaillaient à leur propre salut avec crainte et tremblement,
conscients du grand conflit dans lequel ils étaient engagés. Ils n’admettaient pas
le rêve naïf que toute difficulté était passée du fait qu’ils étaient
chrétiens ; au contraire, ayant été amenés à Christ, ils se
trouvaient malgré tout en présence d’un ennemi puissant, ce
qui les rejetait dès lors sur Dieu.
A
Philippes, l’apôtre était parti, mais au lieu d’en être abattus, cela
les faisait regarder d’autant plus à Dieu, sans aucun orgueil dans le
cœur, mais dans le sentiment du besoin de dépendance de Lui. Ce même sentiment de reconnaissance
de Dieu, les conduirait à se
servir de l’apôtre et à l’apprécier quand il était là, et en
son absence, il les rejetait directement et immédiatement sur Dieu.
À l’opposé de cela, en
Galatie, l’orgueil de cœur qui aurait méprisé l’apôtre, exposait
les âmes à
s’idolâtrer soi-même,
à la flatterie de soi, et pareillement, à toutes les tromperies de Satan. Le grand point pour les
Philippiens, c’était que Dieu opérait en eux.
Pourquoi
être abattus, comme s’ils n’avaient pas la confiance que Celui qui les aimait
le mieux, c’était Lui qui opérait en eux, et qui aurait d’autant
plus soin d’eux qu’ils étaient engagés dans une lutte aussi
meurtrière ?
Prenant avantage de l’absence de l’apôtre, les
Galates s’étaient mis à se servir charnellement de la loi ;
entraînés par des docteurs qui s’y complaisaient, ils perdaient vite toute vraie
affection pour lui, ainsi que la bénédiction dont ils avaient joui en son
temps.
Certes,
il aurait été mieux que, laissés seuls, ils regardent à Dieu et trouvent la
force de tenir bon pour Lui ; toutefois, voyant leur état, l’apôtre aurait
souhaité avoir été avec eux.
Leur foi avait été ébranlée, et ils glissaient loin
de Christ, croyant rendre les choses plus sûres par des ordonnances ; or de la même manière
que l’apôtre avait traversé beaucoup de difficultés et de souffrances à leur
sujet lorsqu’ils étaient venus à la connaissance de Christ au commencement, —
il avait connu, comme il l’exprime lui-même, de pénibles et profondes
angoisses, — ainsi maintenant, il retraversait tout cela en esprit :
« Mes enfants, pour l’enfantement desquels je travaille de
nouveau jusqu’à ce que Christ ait été formé en vous
… » (Galates 4 v.19)
Le légalisme avait tellement défiguré la vérité dans leurs
âmes, qu’ils avaient besoin d’être enracinés
et fondés tout à nouveau dans les premiers éléments de la
grâce.
Ils
avaient cessé de
tenir ferme la croix, et l’apôtre était en perplexité à leur sujet.
Extérieurement, ils
pouvaient être très zélés ; mais quant au témoignage pour Christ,
à la jouissance de Christ dans leur âme, tout avait disparu.
L’apôtre désirait que l’œuvre recommence dans leur âme par le
tout début.
L’apôtre désirait agir à leur égard, selon leur état
spirituel :
« … je voudrais être maintenant auprès de vous et changer de
langage, car je suis en perplexité à votre sujet. » (Galates 4 v.20)
Il pouvait y avoir du résultat, et il voulait leur
parler avec douceur ; mais s’ils étaient légers, orgueilleux et durs, alors il
lui faudrait agir avec rigueur : il voudrait « changer de langage », mais il doit leur dire comme aux Corinthiens :
« Que voulez-vous ? Que j’aille vers
vous avec la verge, ou avec
amour et un esprit de douceur ? » (1 Corinthiens 4 v.21)
C’est la raison pour laquelle l’apôtre était ici en perplexité à leur
sujet !
Remarque : Le mot
« loi » a dans la Parole divers sens selon le contexte. Il y a la loi
de Dieu donnée à Moïse, il y a la loi, dans le sens des livres de l’Ancien
Testament dans lesquels Dieu révèle ses pensées sous le régime de la loi,
« loi » désigne dans ce sens « la Parole de Dieu » et il y
a aussi dans le même sens que « loi naturelle », comme dans « la
loi de la foi ».
« Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, n’écoutez-vous
pas la loi ? » (Galates 4 v.21)
Dans
ce verset, il emploie le mot «loi» sous deux
sens différents.
Vous qui désirez être sous le principe de loi,
n’entendez-vous pas ce que disent les livres de la loi —
c’est-à-dire les premiers écrits de la Bible ?
Quand il est parlé de la loi, comme ce sous quoi le
chrétien n’est pas placé, la loi est alors le principe par lequel la conscience est placée
sous certaines obligations afin d’acquérir une position devant
Dieu. Ceci est une erreur que Paul dévoile.
C’est pourquoi il dit :
« … vous qui voulez être sous la loi, n’écoutez-vous pas la
loi ? Car il est écrit qu’Abraham a eu deux fils, l’un de la
servante, et l’autre de la femme libre. Mais celui qui naquit de la
servante naquit selon la chair,
et celui qui naquit de la femme libre naquit par la promesse. » (Galates 4 v.21-23)
Nous voyons ici la liaison entre la chair et la loi,
comme aussi entre la promesse et la grâce. L’Esprit a à faire avec la
promesse ; la loi,
avec la chair. Les récits de la Genèse
en donne une illustration.
Le Saint Esprit a pris
un soin particulier de se servir de certains faits de l’Ancien Testament que
nous n’aurions jamais supposés applicables, pour faire ressortir des vérités bénies
du Nouveau Testament. Qui aurait discerné la différence entre la loi et la promesse dans la
lutte d’Agar et d’Ismaël contre Sara et Isaac ?
Non seulement l’Esprit de Dieu la voyait, mais Il a voulu que le
récit des circonstances soit la magnifique préfiguration des deux
alliances : d’une
part la loi qui a seulement un enfant de la chair, et d’autre part la
promesse, qui, au contraire, enfante au temps convenable l’enfant
de l’Esprit.
L’apôtre ne nous laisse pas à nos propres imaginations,
et nous montre à quoi correspond « Agar » :
« Car ‘Agar’ est le mont Sina, en Arabie, et correspond
à la Jérusalem de maintenant, car elle est dans la
servitude avec ses enfants. » (Galates 4 v.25)
C’est la cité des scribes et des pharisiens, pauvre,
orgueilleuse et misérable Jérusalem, sans aucune liberté avec Dieu,
gémissant sous la servitude romaine et sous l’esclavage encore plus
amer du péché.
L’apôtre applique cela à ce qui se passait alors parmi les
Galates. Qu’ils prennent garde de
devenir virtuellement les enfants d’Agar.
Ne prenaient-ils pas la place de
gens zélés pour la loi ? Et pourtant, après tout, ils ne comprenaient pas sa
voix :
« … voulant être docteurs de la loi, n’entendant
ni ce qu’ils disent, ni ce sur quoi ils insistent …
» (1 Timothée 1 v.7)
La loi était complètement contre eux. Elle montrait clairement que Dieu
attachait la promesse aux enfants de l’Esprit, et non pas à ce qui
n’était que la descendance de la lettre. (voir 2 Corinthiens 3 v.6).
Tout
système religieux qui
se base sur la loi, prend invariablement un caractère judaïque.
Inutile de regarder loin pour le
comprendre ou l’appliquer.
Comment se fait-il que les
hommes ont des édifices magnifiques, ou un rituel splendide dans le
service de Dieu ? Quel en est le
modèle ? Certainement
ils ne ressemblent pas à ceux rassemblés autrefois dans la chambre haute (Jean
20 ;
Actes
1).
Le temple en est clairement le
type, à quoi se rajoute une classe spéciale de personnes sacrées, — le
principe du clergé étant fondé sur l’idée de la sacrificature judaïque.
Dans ces circonstances,
le service dépend de ce qui a de l’attrait pour les sens — un
déploiement d’ornements, de musique, de cérémonies imposantes, tout ce
qui frappe l’esprit de l’homme, ou attire une multitude, non par la vérité, mais ce qu’on voit et
entend et qui plaît à la nature.
C’est l’ordre de ce que la parole de Dieu appelle le «sanctuaire
terrestre».
Ceci ne veut pas dire
que le tabernacle ou le temple n’avaient pas une signification très importante avant
la venue de Christ ; mais après cette venue, leur caractère figuratif est
devenu visible et leur valeur temporaire a pris fin, et la plénitude
de la grâce et de la vérité de Dieu a été manifestée dans la personne de
Celui qui est venu du ciel.
Quand Christ fut rejeté de la terre et retourna
au ciel, tout fut changé ; la soumission de coeur des
enfants de Dieu s’est rapportée à un objet dans le ciel.
Pour
nous le vrai sanctuaire, c’est le nom de Christ.
Ce que l’Ancien Testament rattachait au temple pour un
peuple terrestre, le
Nouveau Testament le rattache à Jésus :
« … là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je
suis là au milieu d’eux. » (Matthieu 18 v.20)
Même aussi peu nombreux, mais fidèles à cela, ils
en recueillent la bénédiction.
Il est d’une grande importance de remonter au principe
des choses.
Quand l’apôtre écrivait
aux Galates, seuls les germes se montraient ; ils n’étaient
pas allé jusqu’à avoir des édifices consacrés et des castes d’hommes consacrés,
ni toute la pompe et toutes les conditions d’un culte religieux adapté au
monde, selon ce qui nous environne aujourd’hui, — résultat des invasions
graduelles de l’erreur dans le corps professant le christianisme.
Pourtant dans ce
temps-là déjà, les dégâts commençaient, avec la tentative d’introduire les
principes de la loi parmi les chrétiens.
Quel en est le résultat ? Vous tombez
de la position d’Isaac dans celle d’Ismaël.
Être ainsi identifié
avec la loi, c’est être un Ismaël,
c’est déchoir des promesses pour ne plus être qu’un enfant de
la servante.
Tel est l’argument dont l’apôtre se sert pour parler aux Galates, qui se
flattaient d’avoir fait d’immenses progrès ; en réalité ils
glissaient de la liberté dans la servitude.
N.B. : C’est exactement ce à quoi s’exposent les
croyants, lorsqu’ils réduisent le christianisme à suivre des règles, aussi
bonnes soient-elles ! C’est à cela que conduit tout enseignement qui
détache une vérité de Christ et de son œuvre, ne mettant pas en relief qu’elle
s’appuie sur ce que Christ a fait « pour moi » et « en
moi », ainsi que son effet « sur moi » ! Car détachée de
Christ et de son œuvre, toute vérité de la Parole appliquée à une âme, l’est
selon un principe légal ! C’est faire la même œuvre que les faux docteurs
des Galates !
Le Saint Esprit, se référant en particulier à ceux
qui avaient été Juifs. Il leur dit : Nous ne sommes plus enfants de la
Jérusalem d’en bas, mais nous appartenons à la Jérusalem d’en
haut :
« Mais la Jérusalem d’en haut est la femme libre
qui est notre mère. » (Galates 4 v.26)
Quant à la Jérusalem terrestre,
elle n’a aucun droit sur nous maintenant ; nous appartenons
à Christ, et par conséquent à la Jérusalem
céleste. Et pour en faire la démonstration, l’apôtre cite un extrait du prophète
Esaïe (ch. 54 v.1) :
« Car il est écrit : ‘Réjouis-toi, stérile
qui n’enfantes point ; éclate de joie et pousse des cris,
toi qui n’es point en travail d’enfant ; car les enfants de la délaissée sont
plus nombreux que les enfants de celle qui a un mari.’ » (Galates 4 v.27)
Le sens de ce verset peut
paraître un peu obscur au premier abord, mais quand on le comprend, il ajoute
beaucoup à la force de l’argument sur lequel l’apôtre insiste. Le passage n’est pas tellement
en relation avec Agar et Sara, mais bien plutôt à la mention de Jérusalem.
Note pour aider à
comprendre
· La différence entre « Agar » et
« Sara »
o « Agar »
est la figure de l’ancienne alliance, celle du mont Sinaï, introduisant
le régime de la loi, qui se termine par la mort et la résurrection du Seigneur
Jésus !
o « Sara »
est la figure de la nouvelle alliance basée sur le sang de Christ versé à la croix. Une alliance
a un caractère terrestre, cette alliance est pour Israël, mais la relation de
l’Eglise, Corps de Christ, est basée sur ce même sang ! « Sara »
englobe ainsi tout ce qui a pour base le sang de Christ.
· La différence entre la
« Jérusalem terrestre » et la « Jérusalem céleste »
o « Jérusalem terrestre »
est la figure de ce que sera la relation de Dieu avec son peuple
terrestre, sur base de la nouvelle alliance, lorsque
Christ, le Roi, règnera. C’est de cette « Jérusalem » dont parle
Esaïe 54.
o « Jérusalem céleste »
est la figure de l’Eglise, Corps de Christ,
existant depuis la Pentecôte (Actes 2) et dont les chrétiens, d’origine juive,
tout comme les Gentils, font partie. Les chrétiens d’origine juive n’ont rien à
voir avec la « Jérusalem terrestre » mais font partie de la
« Jérusalem céleste »
Le livre du prophète Esaïe,
décrit d’une part, l’état du peuple, alors qu’il avait abandonné l’Eternel (le
premier mari, selon l’ancienne alliance). « Jérusalem » était devenue
adultère, elle avait brisé l’alliance. Le peuple, dont
« Jérusalem » est la figure, était tombé dans son ensemble dans un
état tel, que Dieu les a placés sous le gouvernement des nations (Babylone,
Perse, Grecs & Romains). Cet état s’est encore aggravé par la mise à mort
de leur Messie. Lors de la venue du Seigneur Jésus, seul un petit résidu juif
l’attendait ! Ceux qui constituaient ce petit résidu, ont été intégrés au
Corps de Christ, à la Jérusalem céleste, au jour de la pentecôte.
Dans ce chapitre 54, Esaïe fait
un contraste en parlant de ce temps à venir où Dieu
reprendra ses relations avec son peuple terrestre, lorsque, après
l’enlèvement de l’Eglise, Corps de Christ (1 Thessaloniciens 4 v.16-18), et
lors de la grande tribulation, l’Evangile du Royaume sera à nouveau prêché, et
suivi de la venue du Seigneur Jésus en gloire pour régner (Luc 21 v.27 –
Apocalypse 19 & 20)
Galates 4 v.27 fait
référence au temps de sa longue désolation, de son temps d’épreuves
où Jérusalem est dépouillée de tous ses privilèges extérieurs ; or
voilà que de ce temps-là même, il est dit qu’elle a plus d’enfants qu’au
temps où l’Éternel était son mari (le mari de l’ancienne alliance qui a été
brisée par l’idolâtrie).
L’épître aux Galates ne traite jamais de ce qui est proprement
la position de l’Église, et elle ne va pas au-delà de l’héritage de
la promesse.
Il y a certains privilèges que nous partageons avec tous
les saints :
« … Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté
à justice. » (Galates 3 v.6)
Nous
aussi, nous croyons, et
nous sommes justifiés. Fondamentalement, la foi a les mêmes
bénédictions dans tous les temps.
Nous sommes enfants de promesse, et nous entrons dans la portion
de la foi, comme l’ont fait avant nous les saints des temps passés ;
nous trouvons cela dans l’épître aux Galates, bien qu’avec déjà plus de
bénédiction pour nous.
Mais si vous regardez l’épître aux Éphésiens, le grand
point de cette épître est que Dieu fait connaître des privilèges entièrement
nouveaux et célestes.
Ce n’est pas du tout ce qui est traité
dans l’épître aux Galates ; là nous sommes sur le terrain
commun des promesses :
« Or si vous êtes de Christ, vous êtes
donc la semence d’Abraham, héritiers selon la promesse. » (Galates 3 v.29)
Mais dans l’épître aux Éphésiens, il y a certains privilèges
distincts et supplémentaires, auxquels Abraham
n’a jamais pensé et dont il n’a jamais entendu parler :
j’entends la formation de l’Église de Dieu, le corps de Christ, la
vérité que Juifs et Gentils seraient tirés de leurs
positions terrestres et faits un avec Christ dans le ciel.
C’était
le mystère concernant Christ et l’Église, mystère «
caché dès les siècles et dès les générations » (Colossiens 1 v.26), mais maintenant
révélé par le Saint Esprit (1 Corinthiens 2 v.10).
Ainsi donc, pour avoir une vue exacte de la pleine
bénédiction du chrétien, il faut prendre à la fois la
bénédiction de l’épître aux Éphésiens avec celle aux Galates.
La particularité de ce
temps, c’est que Christ est à la droite de Dieu.
Croyez-vous que les saints du millénium jouiront de tout ce que nous avons
maintenant ? Bien loin de là. Ils auront bien des choses que nous n’avons pas,
comme la gloire manifestée de Christ, l’absence d’affliction et de souffrances,
etc. Mais notre appel
est totalement différent et opposé.
Nous, nous aimons Celui que nous n’avons pas vu (1 Pierre 1 v.8) ; nous nous réjouissons dans la
tribulation (Romains 5 v.3) et dans la honte (Luc
6 v.22).
Si un homme ne formait
ses pensées à l’égard du christianisme que d’après l’épître aux Galates, il pourrait
confondre les saints d’aujourd’hui avec ceux de l’Ancien Testament ;
mais il faut toujours
se rappeler la différence que nous trouvons ici, « qu’aussi longtemps que
l’héritier est en bas âge, il ne diffère en rien d’un esclave », tandis que dans le
christianisme nous sommes introduits dans la pleine possession de nos
privilèges.
Mais dans l’épître aux Éphésiens, il y a d’autres choses, plus élevées,
appelées le conseil éternel de Dieu, ou qui du moins en
découlent.
Il est bon par conséquent de faire la distinction
dans cette double vérité entre d’une part la communauté de
bénédiction au travers de toutes les dispensations, et la spécificité du
privilège qui s’attache à ceux qui sont appelés maintenant
par le Saint Esprit envoyé du ciel.
« Or vous, frères, comme Isaac, vous êtes
enfants de promesse. Mais, comme alors celui qui était né selon la
chair persécutait celui qui était né selon l’Esprit, il en est de même aussi
maintenant. » (Galates 4 v.28-29)
Il montre là le fruit pratique ; néanmoins,
il ajoute :
« Mais que dit l’écriture ? ‘Chasse la servante et
son fils, car le fils de la servante n’héritera
point avec le fils de la femme libre’ » (Galates 4 v.30)
Quel coup de mort pour ceux qui soutiennent que l’enfant de Dieu a quelque
chose à faire avec la loi en tant qu’elle détermine sa relation avec
Dieu !
La loi est une arme puissante pour tester les
impies ; mais dans la
position qui est la notre, nous en avons fini avec elle :
« Ainsi, frères, nous ne sommes pas enfants de la servante, mais de la femme libre. » (Galates 4 v.31)
Telle est la conclusion de l’argument de l’apôtre.
Que peut-il y avoir de
plus concluant ? D’après la loi elle-même, il contredit toutes les choses
pour lesquelles les Galates se servaient de la loi ; et avant que
la loi ait été donnée à Sinaï, nous trouvons ce type remarquable
de la vraie position du chrétien en contraste avec celle du
légaliste.
Le Juif correspond à
l’enfant de la servante, étant alors pareillement dans la servitude.
L’apôtre montre que telle est aussi l’inévitable
portion du Gentil qui désire prendre cette place,
et s’il la prend, il souffrira même encore plus des conséquences de
sa propre folie.
C’est l’abandon de la liberté
pour être esclave.
« Mais que dit l’écriture ? ‘Chasse la servante et
son fils, car le fils de la servante n’héritera
point avec le fils de la femme libre’ » (Galates 4 v.30)
Nous voyons donc ici, de la manière la
plus claire possible, comment Dieu résiste à tous ces efforts
d’implanter la loi parmi les enfants de la femme libre.
Au contraire, pour l’enfant
de la femme libre, les promesses lui sont assurées
par Dieu lui-même en Christ ressuscité.
Il est donc de la plus
grande importance que nous saisissions clairement notre position, et que
nous comprenions ce que Dieu nous a donné. Il nous a appelés, même si
nous étions Juifs, dans une condition tout autre que l’assujettissement
à la loi.
Il nous a fait devenir enfants de la femme libre et nous a introduits
dans la
liberté.
Il est bon de remarquer les
différentes manières dont le Saint Esprit se sert pour présenter la
liberté qui est la part du croyant maintenant.
S’entretenant avec les Juifs qui avaient cru en Lui, le
Seigneur Jésus leur dit :
« … la vérité vous affranchira. Ils lui
répondirent : Nous sommes la postérité d’Abraham, et jamais nous ne fûmes dans
la servitude de personne ; comment dis-tu, toi : Vous serez rendus libres ?
Jésus leur répondit : En vérité, en vérité, je vous dis : Quiconque pratique le
péché est esclave du péché. Or l’esclave ne demeure pas dans la maison pour
toujours ; le fils y demeure pour toujours. Si donc le Fils vous
affranchit, vous serez réellement libres. » (Jean 8 v.32-36)
Dans ce passage, la liberté est attribuée au Fils
de Dieu agissant
par la vérité ;
les deux (le
Fils et la vérité) sont en contraste avec la loi.
Tout le chapitre [Jean 8] est effectivement très frappant à cet égard.
Nous y trouvons d’une part le
cas d’une femme surprise en adultère (Jean 8), et d’autre part l’homme
ne se faisant aucun scrupule à se servir de cette affaire dans un but égoïste :
notons-le bien, c’était l’homme religieux !
« Et les scribes et les pharisiens lui
amènent une femme surprise en adultère ; et l’ayant placée devant lui, ils lui
disent : Maître, cette femme a été surprise sur le fait même, commettant
adultère. Or, dans la loi, Moïse nous a commandé de lapider
de telles femmes : toi donc, que dis-tu ? Or ils
disaient cela pour l’éprouver, afin qu’ils eussent de quoi l’accuser. Mais
Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. Et comme ils
continuaient à l’interroger, s’étant relevé, il leur dit : Que celui de
vous qui est sans péché, jette le premier la pierre contre elle.
Et s’étant encore baissé, il écrivait sur la terre. Et eux, l’ayant
entendu, sortirent un à un, en commençant depuis les plus
anciens jusqu’aux derniers ; et Jésus fut laissé seul avec la femme devant
lui. Et Jésus, s’étant relevé et ne voyant personne que la femme, lui dit :
Femme, où sont-ils, ceux-là, tes accusateurs ?
Nul ne t’a-t-il condamnée ? Et elle dit : Nul, Seigneur. Et Jésus lui dit : Moi
non plus, je ne te condamne pas ; va, — dorénavant ne pèche plus. » (Jean 8 v.3-11)
L’homme religieux se
place du côté qu’il suppose être de Dieu, pour juger la faute la plus grave, la
plus claire et la plus positive, et cela sans miséricorde ni
jugement de soi-même.
Bien plus : il voudrait se servir du cas de péché
et de honte de cette personne, — ainsi que de la loi de Dieu,
— pour s’élever lui-même et revendiquer une justice qu’il
n’a pas, et en outre pour déshonorer le Fils de Dieu.
Telle est la thèse du chapitre 8 de Jean qui fait ressortir ensuite
triomphalement la gloire de Christ.
Christ n’est pas venu
pour ternir la loi, mais
il y avait avec Lui une gloire qui l’emporte de
beaucoup (2 Corinthiens 3 v.10), une gloire qui était venue, une
gloire devant laquelle la dignité de la loi pâlissait ;
et Christ l’a manifestée très clairement. Il n’a pas proféré une seule
parole pour rabaisser la loi, ce qui assurément n’aurait pas été de Dieu, mais il en a quand même
démontré la totale impuissance pour répondre à l’état
du pécheur, sinon par la destruction, et une destruction allant bien
au-delà de ce à quoi s’attendent ceux qui citent la loi.
La loi détruit la main coupable qui la manie, aussi
bien que celui contre qui elle est dirigée.
Elle est à deux tranchants dans son caractère, quand Christ
parle ; et ceux qui en appelaient à la loi contre la femme adultère,
déconcertés furent forcés d’en sentir toute l’acuité.
Ce furent eux,
non pas elle, qui se retirèrent de la
présence de Christ couverts de confusion ; mais, remarquez bien, il ne
s’agissait pas de Christ se servant de la loi, mais de
Christ, lumière
divine, agissant sur la
conscience.
Il exposa pleinement la folie
et le péché qu’il y avait à recourir à la loi.
Il
montra que celui-là seul qui serait sans péché pouvait
justement jeter
le premier la pierre.
La loi n’avait jamais soulevé une telle question.
Mais Christ introduit une puissance,
et une portée, et un caractère scrutateur qui
n’avaient jamais brillé auparavant, et qu’on
ne peut voir maintenant qu’en Lui et par Lui.
La loi disait simplement : tu
ne feras pas cela ; mais cela ne signifiait pas : « Que celui de vous qui est sans
péché ».
Or qui était l’homme sans péché ? Celui-là seul qui n’était pas venu
pour condamner.
La loi
pouvait dénoncer, mais il n’y avait personne pour l’accomplir.
Si sa sentence avait été exécutée, ils auraient tous été
des hommes morts — tous laissés pareillement sous la condamnation
de la loi, quoique pour des causes différentes.
Ils se retirent dans une
confusion sans espoir ; et la
femme est laissée en la présence du Fils, qui brille par la parole de Dieu comme
lumière sur l’âme.
Dans
tout le chapitre
8 de Jean, ceux qui se tenaient sur le terrain de la loi, sont manifestés
comme étant esclaves du péché.
Ils pouvaient se vanter
d’être enfants d’Abraham, mais ils ne faisaient pas ses oeuvres. Par contre Abraham,
qui n’avait même pas connu cette loi dont ils se vantaient, avait
connu, lui, le jour de Christ ; il avait vu la
lumière de Dieu, et avait tressailli de joie de voir ce jour-là.
Et voilà que, lorsque l’homme orgueilleux et coupable est banni
de la présence de Christ, Celui-ci se présente à cette personne en apparence
plus coupable, sans rien d’autre que la miséricorde.
Cela découle de Ses
droits divins comme Fils de Dieu, utilisant la
parole de Dieu et non la loi.
La loi, au contraire, condamne
et tue toujours, et ne peut que mettre l’âme dans la servitude.
Mais c’est la prérogative de Christ, et de Christ seul,
de donner la vraie liberté. C’est le Fils qui affranchit.
La liberté que nous recevons découle de Sa
parole — et par conséquent, c’est par la foi, parce que
« la foi est de ce qu’on entend, et ce qu’on entend
par la parole de Dieu » (Romains 10 v.17). Ces choses vont toujours ensemble — le Fils de Dieu opérant par la
parole, et celle-ci reçue par la foi dans l’âme.
N.B. : Ce principe s’applique aussi bien en ce qui
concerne la justification (rendu juste devant Dieu) qu’à la marche du chrétien.
Mais il y a un autre point de
vue — qu’il appartenait spécialement à l’apôtre Paul de présenter — c’est
que Christ a accompli une œuvre en vertu de laquelle ceux-là mêmes
qui étaient sous la loi sont entièrement retirés de son domaine.
Quant à ceux qui
précédemment n’étaient pas sous la loi, c’est-à-dire les Gentils,
s’ils repassent sous le
joug de la loi (de quelque manière que ce soit), ils pèchent contre les
grâces dont ils sont les objets.
C’est là où l’apôtre
Paul est arrivé dans notre épître : « Tenez-vous donc fermes », dit-il, dans la liberté
dans laquelle Christ nous a placés en nous
affranchissant, « et
ne soyez pas de nouveau retenus sous un joug de servitude » (Galates 5 v.1).
Rappelons-nous
aussi que parmi les Galates le caractère de la servitude n’était pas tant ce qu’on appelle la loi
morale, (1*), mais plutôt la loi
cérémonielle (2*).
(1*) C’est la loi qui règle la vie morale (les 10
commandements).
(2*) C’est la loi qui règle le culte et les choses
qui s’y rapportent. On trouve son contenu principalement dans les livres de
l’Exode (la construction du tabernacle …), du Lévitique et des Nombres
Je
sais bien que beaucoup croient l’assujettissement à cette dernière
beaucoup plus grave qu’à la première. Mais c’est le contraire :
l’assujettissement
du chrétien à la loi morale dénote un écart beaucoup plus profond
de la vérité que s’il s’agissait de la loi cérémonielle ;
parce que, comme tout chrétien doit le sentir, la loi cérémonielle tire
toute sa signification et toute sa valeur du fait qu’elle présente Christ en
type.
Les dix commandements ne présentent pas un type de Christ, mais l’exigence
directe de Dieu à l’égard de la force et de la
justice de l’homme, s’il en a.
On peut donc comprendre qu’un
chrétien vienne à s’embarrasser de types et d’ombres. Un esprit raisonneur
pourrait dire : Est-il possible de penser que la circoncision, sur
laquelle Dieu a tant insisté avec Israël, doive être abandonnée maintenant ?
Si elle n’a jamais eu aucune valeur, pourquoi a-t-elle été prescrite à la
semence d’Abraham ? Si au contraire elle était tellement pleine de sens et
impérative, pourquoi cela aurait-il cessé maintenant ? D’ailleurs Christ
n’enseigne-t-il point qu’elle n’était pas de Moïse, mais des pères ? (Jean 7 v.22).
Tout cela peut fournir
une plate-forme plausible pour les sentiments et les arguments humains ; mais l’apôtre était conduit par
le Saint Esprit à traiter la question de l’introduction de la
moindre amorce de loi.
Prenez
la circoncision, le type de la mortification de notre
nature : tout croyant y a part dans la mort de Christ.
N.B. : La
circoncision a eu lieu à Guilgal, là où les 12 pierres tirées du fond du
Jourdain (en image tirées de la mort) ont été érigées. Elle est une figure de
« ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair … » (Galates 5 v.24)
Mais les croyants
auraient pu dire :
Il faudrait qu’il y en ait aussi la reconnaissance extérieure : pourquoi
ne pas retenir le rite qui nous relie à Abraham, Isaac et Jacob ? Nous
sommes faibles et oublieux ; pourquoi ne pas maintenir ce que « les anciens » appréciaient
tant, tout en jouissant aussi de ce qui est nouveau dans la bénédiction ? L’apôtre traite ce sujet d’une
manière décisive dans cette épître. Quel que soit l’usage auquel Dieu ait
appliqué la circoncision avant Christ, il disparaît maintenant.
« Christ nous a placés dans la liberté en nous affranchissant ;
tenez-vous donc fermes, et ne soyez pas de nouveau retenus sous un joug de
servitude. Voici, moi Paul, je vous dis que si vous êtes circoncis, Christ
ne vous profitera de rien … » (Galates 5 v.1-2)
Ce qui veut dire, si
vous avez été circoncis après avoir été placé dans la liberté, vous
exprimez par-là, que Christ ne vous est d’aucun profit, mais il n’était pas
question de ceux qui l’étaient auparavant.
Mais si, comme chrétiens, ils
recherchaient la circoncision, Christ ne leur profiterait de rien.
Il ne veut pas dire que,
si quelqu’un avait fait l’erreur d’être circoncis, il ne pourrait être
pardonné ; mais
que s’ils se soumettaient maintenant à cette ordonnance comme un complément
nécessaire à leur justification, l’efficace de Christ était rendue
nulle pour eux.
Ainsi, non seulement Christ
est un Sauveur parfait, mais
il est un Sauveur exclusif.
Essayer d’ajouter à Christ, c’est en réalité détruire
le salut par Christ.
N.B. L’apôtre prend la circoncision comme exemple,
mais le principe reste le même pour toutes formes de loi, ou de règles de bonne
conduite, aussi bonnes qu’elles soient en elles-mêmes !
Ce principe est très important ; parce que vous verrez que l’ignorance trouve
toujours la ressource de dire : Eh bien ! nous retenons tous la même chose
à un certain degré ; la seule différence entre nous, c’est que je
crois quelque chose de plus que vous. Oui, mais ce « quelque chose de plus », éteint
la foi et annule
la valeur de Christ.
Si vous introduisez quoi que ce soit que vous estimiez
devoir faire vous-même, comme moyen d’être « justifié devant Dieu », —
l’apôtre donne cet avertissement :
« Voici, moi Paul, je vous dis... Christ ne vous profitera de
rien » (Galates 5 v.2)
De rien : voyez
la circoncision instituée autrefois par Dieu avec une solennité
particulière, menaçant de mort celui qui ne s’y
soumettrait pas (Genèse 17 v.14), et voilà maintenant ce même Dieu qui y met fin entièrement, une fois qu’Il a
donné Christ.
La circoncision avait rempli sa fonction, mais la réintroduire,
c’était obscurcir, déshonorer, et même détruire l’oeuvre de Christ.
En figure, Dieu avait montré par elle,
que le vieil homme (*) devait être
traité comme une chose vile et morte.
(*) la puissance qui fait agir le vieil homme est
la chair, que le croyant a crucifiée lors de sa conversion. Par contre c’est le
Saint Esprit, qui est Dieu, qui est la puissance qui fait agir le nouvel homme,
créé lors de la résurrection avec Christ.
Mais Christ est venu, et il
n’y a maintenant aucun exercice de discipline sur le vieil homme,
— seulement « une nouvelle création ».
L’idée de mêler
quelque chose fait pour la vieille création, avec la
nouvelle création, comme moyen de justification, est une profonde offense à
l’Esprit de Dieu.
« Voici, moi Paul, je vous dis que si vous êtes
circoncis, Christ ne vous profitera de rien ; et je proteste de
nouveau à tout homme circoncis, qu’il est tenu d’accomplir toute la loi. » (Galates 5 v.2-3)
En mêlant ce qui est de la première création avec ce qui
est de la nouvelle, vous ne vous rendez pas compte de ce que vous faites.
Car, vous ne pouvez
pas séparer la circoncision de la loi. Dieu a incorporé ce rite si formellement dans toute la
structure de la loi que, bien qu’elle ait existé auparavant, elle est devenue
ensuite une partie intégrante de la loi, et s’y est amalgamée si
intimement, que vous ne pouvez plus séparer le rite de tout le système
légal. Si vous reconnaissez une partie quelconque du rituel
comme ce à quoi vous êtes assujettis, vous êtes responsables à
l’égard de tout le système légal en général ; vous êtes sous
une obligation quant à tout ce qu’il demande.
Et je désire attirer solennellement votre attention sur ce point : vous
êtes « tenu d’accomplir toute la loi ». Ne faut-il alors pas en déduire
que tout chrétien serait tenu de l’accomplir ? Mais pas du tout ! C’est une fausse doctrine.
Si le chrétien était tenu
d’accomplir la loi, il serait perdu !
Je sais bien que certains ne le comprennent pas, et
pensent que Christ, hormis le pardon qu’Il apporte, n’est qu’un moyen
de les fortifier pour garder la loi. Mais c’est une ignorance triste et fondamentale du
christianisme.
Un chrétien
a-t-il donc la liberté de violer la loi ? Je m’écrie
encore plus fortement : Qu’ainsi n’advienne !
C’est une chose d’être tenu
d’accomplir toute la loi, et c’en est une autre que Dieu
puisse traiter légèrement une violation quelconque de la loi.
N’y a-t-il rien entre ces deux
conditions — l’obligation d’accomplir la loi et la liberté de la
violer ? Ni l’une ni l’autre ne s’accordent avec la
position du chrétien.
Celui qui est libre de faire sa propre volonté est
un homme inique, un méchant. Celui qui est sous la
loi pour l’accomplir, représente la condition propre au Juif, et à nul autre. Le chrétien se tient sur un terrain
entièrement différent.
Il est sauvé par
grâce et appelé à marcher dans la grâce ; et le
caractère de justice que Dieu cherche en lui est d’une tout autre
nature ; ainsi qu’il est dit aux Philippiens : « Étant remplis du
fruit de la justice, qui est » — non par la loi, mais — « par Jésus
Christ à la gloire et à la louange de Dieu » (Philippiens 1 v.11) — par Christ sous la grâce et non sous la loi.
Et ce n’est pas seulement une question de
justification. Je
parle maintenant de la marche, de la responsabilité du
chrétien de faire la volonté de Dieu ;
et je dis que c’est Christ, non pas la loi, qui est la mesure de la marche du chrétien ; ceci
fait la plus immense différence possible.
On dira peut-être :
Christ n’était-il pas sous la loi ? Oui, assurément, mais il était en même temps
au-dessus de la loi.
Le
chrétien d’origine non-juive n’a jamais été sous la loi ;
et, ayant été placé en Christ maintenant qu’il croit (Romains 8 v.1), il se
trouve sur un autre terrain, auquel la loi ne
s’applique pas.
Pour cette raison, tout chrétien (peu importe qui il était
ou ce qu’il était) est regardé par Dieu comme d’entre
les morts étant fait vivants (Romains 6 v.13), afin de porter du fruit pour Dieu (Romains 7v.4).
La
loi n’a à faire à l’homme qu’aussi longtemps qu’il vit, jamais après sa mort (Romains 7 v.1-2). Mais « vous êtes morts, et votre vie
est cachée avec le Christ en Dieu » (Colossiens 3 v.3). C’est
ce que le baptême déclare (*).
(*) c’est la déclaration faite de ce que Christ
a fait pour le chrétien ! Ce n’est pas un effet produit par le
baptême ! C’est complètement faux lorsqu’il est déclaré à celui qui est
baptisé : « maintenant tu es mort et ressuscité avec
Christ » ! C’est donner au baptême une valeur qu’il ne possède pas,
qui de plus est la valeur qu’a la croix de Christ, ce baptême dont parle le
Seigneur Jésus : « … j’ai à être baptisé d’un baptême ; et combien
suis-je à l’étroit jusqu’à ce qu’il soit accompli ! » (Luc 12 v.50)
Ce que ce baptême
représente, c’est la mort de Christ et sa résurrection ;
s’il a pour moi quelque signification, il dit que je suis identifié avec
Christ mort et ressuscité. (*)
(*) Car lors des 3 heures de ténèbres et d’abandon
de la croix, le Seigneur ne portait pas seulement mes péchés, mais Il s’est complètement
identifié avec moi, dans ma nature de fils d’Adam, ayant été fait
péché, ce que ma nature « adamique » est ! C’est en étant ainsi
fait péché que s’est accomplie ma mort avec Christ ! Et par
ma nouvelle naissance, ressuscité avec Lui, en tant qu’homme nouveau.
Ce n’est plus la loi
agissant avec moi, pour essayer de tirer de moi quelque chose de bon. J’ai tout abandonné en
recevant Christ, et je prends ma place en me fondant sur Christ mort
et ressuscité et je suis baptisé pour Son nom, comme
d’entre les morts étant fait vivant, pour me livrer moi-même à Dieu (Romains 6 v.13).
Or ce n’est pas là
quelque doctrine obscure nécessitant une connaissance profonde
de la parole de Dieu. Elle n’est pas cachée sous quelque
tournure compliquée ou figure d’un livre difficile, mais elle est
clairement présentée dans l’épître aux Romains, elle est
une doctrine invariable.
Où que
vous regardiez, telle est la vérité fondamentale du christianisme :
Dieu en a fini d’avoir à faire simplement à la chair. Il a un autre homme, et même un homme nouveau : Christ ressuscité
d’entre les morts ; et c’est Lui que le chrétien a
reçu.
C’est là pratiquement ce que Dieu veut réaliser dans le cœur du
chrétien. « Marchez en lui » (Colossiens 2 v.7).
Un jeune chrétien peut
être abattu après avoir reçu Christ, par le sentiment du mal qu’il découvre
en lui-même. Il
se demande comment cela est possible. Il sait combien Christ mérite d’être
servi, et il est conscient combien peu il Le sert comme il le devrait ; il
est rempli de tristesse quant à lui-même, et en vient peut-être à douter d’être
vraiment chrétien. Il
n’a pas encore appris sa leçon. Il ne connaît même pas à
fond ce que son baptême proclamait,
la valeur d’avoir un Sauveur mort et ressuscité.
Il est encore occupé
de quelque chose du vieil homme ; il le considère, et il
s’attend à devenir meilleur, espérant que son coeur n’aura plus autant
de mauvaises pensées, etc., qu’autrefois ; tandis que la seule force du
chrétien, c’est d’être rempli de Christ,
de tout ce qui est précieux en Lui devant Dieu.
Dans la mesure où le
saint jouit de Christ, il vit au-dessus de lui-même.
L’exercice de cette vie et de
cette jouissance est fondé sur le fait que le
chrétien est considéré comme mort et ressuscité — la
vie nouvelle que le Saint Esprit communique à tous
ceux qui croient.
Le croyant sent ce
qui ne ressemble pas à Christ, mais il se repose sur ce que Christ est pour Dieu, et cela le rend heureux.
Quand
il est trop occupé de ce qui se passe au-dedans de lui, il est
abattu.
Ce n’est pas qu’il ne
doive pas se juger pour ce qui est contraire à Christ, mais il doit le traiter comme
une chose vile et mauvaise, comme ce qui dérive de l’homme
et non pas de Christ ; et alors l’ayant
confessé à Dieu, il doit s’en détourner résolument et s’attacher
au Sauveur.
Le
croyant a acquis en Christ le droit de ne pas être abattu à
cause de ce qu’il trouve au-dedans de lui ; à ne pas être découragé,
parce qu’il n’habite point de bien en sa chair (Romains 7 v.18).
N’est-ce pas là ce
que la Parole révélée de Dieu lui dit si constamment ?
Et pourtant combien de
personnes passent des mois et des années à attendre qu’il sorte quelque
bien ! Bien sûr, je ne veux pas
dire qu’ils ne sont pas nés de Dieu ; mais ils sont tellement sous l’emprise des vieilles
pensées et des vieilles notions, puisées dans des catéchismes, des
livres de théologie et des sermons, qu’ils n’entrent pas dans la
pleine liberté dans laquelle Christ nous a placés en nous
affranchissant (Galates 5 v.1).
Rien n’est plus clair
que la déclaration du Saint Esprit sur ce sujet. Il montre que la moindre insistance sur la loi,
sous quelque forme que ce soit, vous place sous l’obligation
d’accomplir toute la loi !
Si cela devait être votre cas, n’ayant en main que votre
conformité à la loi, où en seriez-vous devant Dieu ? Vous seriez perdu et votre cas
serait désespéré, si vous avez une conscience.
Mais le chrétien n’a pas plus à faire avec la loi que ce soit en
relation avec la justification ou avec la sanctification (*) ! Que ce soit dans sa « position » ou dans sa
« marche pratique »
(*) « Justification » est le fait d’être
rendu juste par l’œuvre de la croix. Dans sa position en Christ, le chrétien
possède une « justice » devant Dieu, qui est celle de Christ, et il
en fait la démonstration dans sa vie pratique sur la terre, ce qui est alors la
« justice pratique » (la 2ème pièce de l’armure complète
de Dieu en Ephésiens 6 v.10-29). Dans sa position en Christ, la «
sanctification » est le fait d’être rendu saint (c’est-à-dire séparé de
toutes formes de souillures incompatibles avec la présence de Dieu) par l’œuvre
de la croix. Etant saint, en Christ, le chrétien doit alors refléter cette
sainteté dans sa marche sur la terre, en se retirant de tout ce qui est
contraire à Dieu, il s’agit alors de la « sainteté » ou la
« sanctification » pratique ! Cette sainteté pratique est la 3ème
pièce de l’armure complète de Dieu.
Ainsi le chrétien n’est pas sous la loi, mais sous la
grâce
Quelle chose bénie que de se
tenir dans cette vraie grâce de Dieu (1 Pierre 5:12) !
Si je considère mon
salut, tout y est par Sa grâce ; si je me demande ce
qui va donner de la force à ma marche et à mon
service, c’est
exactement pareil.
La grâce est la source d’un bout à
l’autre. Dieu ne change pas la plénitude de la grâce en Christ maintenant
qu’il l’a révélée.
Il ne reviendra pas au principe de loi, qui
avait pour rôle de démasquer et de châtier le vieil homme,
aussi nécessaire que cela ait été de donner la loi par Moïse.
N’est-ce pas une joie pour Lui d’en avoir fini avec
ce qui n’a jamais produit que les tristes résultats suivants en rapport
avec l’homme : ceux qui avaient une conscience étaient écrasés, et ceux qui n’en avaient
point trouvaient dans la loi une occasion de s’établir une propre justice ;
ceux qui étaient
consciencieux, gémissaient
et étaient misérables, et ceux qui ne l’étaient pas, étaient remplis
d’eux-mêmes et de leur bonté imaginaire ?
Combien est donc triste l’abandon
de la vérité au sujet duquel nous sommes avertis ici !
« Vous vous êtes séparés de tout le bénéfice
qu’il y a dans le Christ, vous tous qui vous justifiez par la loi ;
vous êtes déchus de la grâce » (Galates 5 v.4).
Ces expressions ne veulent pas dire qu’ils étaient tombés
dans l’immoralité ou qu’ils s’étaient ouvertement écartés de Christ. Mais ils avaient joint la
loi à Christ comme moyen de justification, et dès cet instant, le seul
principe sur lequel Dieu peut nous tenir pour justes avait disparu. Car Dieu
justifie des pécheurs. Quelle gloire de
Dieu !
« À celui qui ne fait pas des œuvres, mais qui croit
en celui qui justifie l’impie,
sa foi lui est comptée à justice » (Romains 4 v.5).
Comment
se fait-il donc, demandera-t-on peut-être, qu’il y ait encore des impies qui
ne soient pas justifiés ? Parce qu’ils ne croient pas que Dieu est
aussi bon qu’Il l’est ; parce que le don de Christ est trop grand
pour eux ; parce que leur confiance est en eux-mêmes,
ou du moins ils n’ont pas de confiance en Dieu. Et la raison pour laquelle ils
n’en ont pas, c’est qu’ils ne croient pas ce que Christ est
pour le pécheur.
Lorsque je connais Sa gloire et Sa croix, lorsque
je sais que, sur le plateau de la balance, Il a fait pencher tout cela en
faveur de la pauvre âme qui va à Lui à cause de ses péchés, alors je vois qu’il est impossible
que Dieu ne puisse sauver celui qui se tient du même
côté de la balance que Christ ; or c’est ce que fait
l’âme qui croit en Christ.
Le pécheur peut être aussi léger que la plume,
mais il ne dépend
pas de son propre poids, mais de ce que Christ est et de ce que Christ a fait.
Dieu a confiance dans l’œuvre
de son Fils, et le pécheur
aussi ; voilà
la foi.
Le croyant est un homme qui ne se confie plus
en ses propres oeuvres, ni en ses propres sentiments, mais dans l’estimation
que Dieu fait de la croix de son Fils, Dieu étant sur ce
point non seulement plein de grâce, mais juste.
J’ai
besoin de savoir que j’ai, par Christ, ce par quoi Dieu est glorifié en me
bénissant ainsi. Et c’est pourquoi Il est ce qu’il est : juste en justifiant
mon âme (Romains 3 v.26).
Si j’ai Christ, Dieu est tout aussi juste
en me justifiant, qu’Il le serait en me condamnant si
je n’avais pas Christ.
La justice de Dieu qui condamnerait le pécheur est précisément ce
qui, en
Christ, justifie le
pécheur, mais alors, elle assure aussi la
sainteté.
Ce n’est pas seulement une robe jetée
sur lui, mais il y a en même temps une vie nouvelle, que je reçois en recevant
Christ ; en un
mot, nous avons la justification de vie en Lui (Romains 5 v.18).
Et quel est le caractère de cette vie ?
Ce n’est pas la même que celle d’Adam.
C’est impossible parce
qu’Adam est tombé après avoir reçu la vie (*). Mais Christ a laissé sa vie pour la reprendre
(Jean 10 v.17) en résurrection ; dès lors nous ne perdons jamais la vie qu’Il nous a donnée
— une vie marquée de l’empreinte de sa victoire sur le tombeau : en fait, notre
vie c’est Christ ressuscité d’entre les
morts.
(*)
c’est-à-dire après que Dieu a soufflé dans ses narines une respiration de
vie, que l’homme est devenu une âme vivante ! (Genèse 2 v.7)
Il n’est donc pas étonnant que cette vie soit
éternelle et que nous ne puissions jamais périr (Jean 10 v.28). Elle est la vie de
Celui qui est ressuscité, sur lequel la mort ne domine
plus. Et telle est, en conséquence, la position du croyant.
Naturellement, comme
fait physique, il se peut qu’il passe par la mort ; mais nous parlons ici de la
vie devant Dieu communiquée à l’âme (*); cette vie est la vie
éternelle de Christ après avoir ôté nos péchés sur la croix.
(*) la vie, qui
est éternelle, que Dieu donne à celui qui croit ce que Dieu dit, en particulier
Jean 3 v.14-16 !
« Nous, par l’Esprit, sur le principe de la foi, nous attendons
l’espérance de la justice » (Galates 5 v.5).
Par l’Esprit, nous
n’attendons pas d’être justifiés ; mais « l’espérance de la justice » !
Et quelle est-elle cette espérance ? C’est la gloire de
Christ !
Nous avons la justice, Christ lui-même,
mais pas encore
« l’espérance de la justice »qui est l’espérance à
laquelle la justice en Christ me donne droit.
Nous sommes devenus
justice de Dieu en Christ (2 Corinthiens 5 v.21).
Mais quelle est l’espérance de la justice ?
C’est « l’espérance de la gloire de Dieu », comme il est dit dans l’épître aux Romains :
« Ayant donc été justifiés sur le principe de la
foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, par lequel
nous avons trouvé aussi accès, par la foi, à cette faveur dans laquelle nous
sommes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu.
» (Romains 5 v.1-2)
Qu’est-ce que cette « espérance
de la justice » ? C’est que je serai avec Christ dans la même gloire
que la sienne. Voilà ce que le croyant attend.
Et dans l’intervalle, il
a l’Esprit
de Dieu, non seulement pour agir dans son
âme, mais afin que, par Lui, nous attendions l’espérance
de la justice. Nous
n’avons pas encore cette espérance de manière visible ; elle reste entièrement une question de foi.
Mais l’Esprit
de Dieu qui habite en nous, nous donne à connaître que, possédant la
justice et étant déjà justifiés, nous aurons une espérance en accord
avec cette justice.
De même que nous avons la justice de Dieu, nous aurons la
gloire de Dieu. En sorte qu’il n’y a rien de plus béni que la
position dans laquelle le croyant est placé ici
par l’apôtre.
Les Galates espéraient
être justifiés ; mais Paul dit : Vous l’êtes déjà ; et si vous pensez rendre les choses
plus sûres par la circoncision, vous perdez tout, et vous
vous placez dans
l’obligation d’accomplir
ce qui ne peut que vous
assurer la malédiction : tandis que nous, par l’Esprit nous attendons la gloire
— l’espérance de la justice.
« … dans le christ Jésus,
ni circoncision, ni incirconcision, n’ont de valeur, mais
la foi opérante par l’amour. » (Galates 5 v.6)
Il nous amene à la question de la sanctification pratique ; il montre que le croyant n’a pas besoin de se mettre sous la loi, parce que, si sa
foi opère par l’amour, elle accomplit ce que la loi
cherche à faire, à savoir ce que la loi ne peut jamais ni réaliser
ni donner.
L’apôtre
ne veut pas dire du tout que, dans ce temps où le croyant est ainsi
justifié et attend la gloire, il n’y a rien qui opère en son âme.
Au
contraire il y a une chose puissante et influente,
que la foi opère par l’amour.
Son origine et son repos sont dans l’amour de Dieu ;
elle connaît le salut jaillissant de cet amour. L’amour de Dieu manifesté en
Christ remplit le coeur du croyant.
Il a une espérance
qui ne rend point honteux. Et pourquoi ? Parce
que l’amour de Dieu est versé dans son cœur
(Romains 5 v.5).
Et je
prends cet amour de Dieu dans son sens le plus vaste
possible : d’abord, comme l’amour de Dieu envers nous ; et ensuite, comme notre amour
envers Lui. C’est la plénitude du sens de l’amour de Dieu en nous ;
l’effet en est de nous rendre capables d’aimer Dieu et d’aimer les autres, tous.
Voilà
donc le principe sur lequel le croyant est placé — il est déjà
justifié ; il attend la gloire ; et dans
l’intervalle, il y a la foi opérante par l’amour.
Il n’est donc pas question de circoncision (ou autre
imposition de règles quelconques). Nous sommes chrétiens ; et par conséquent,
toute la base de la loi et de ces
questions qui s’y rapportent, a disparu.
Pourquoi ? Par une
raison bien bénie. L’apôtre dit :
« Car, dans le Christ Jésus, ni circoncision, ni
incirconcision, n’ont de valeur, mais la foi opérante par l’amour. » (Galates 5 v.6)
La circoncision avait beaucoup de valeur pour la chair,
et elle était le moyen d’enseigner une leçon importante. Mais l’apôtre parle de ce qui
est « dans le Christ Jésus ». C’est la position d’un
chrétien. Il
n’est pas dans la chair, mais il l’était autrefois :
« … quand nous étions dans la chair, les passions
des péchés, lesquelles sont par la loi, agissaient dans nos membres pour
porter du fruit pour la mort … » (Romains 7 v.5)
Cette expression qui
montre le plus fortement possible que maintenant nous ne
sommes pas dans la chair.
N.B. : Il est clair qu’ici la signification de
« chair » est la puissance qui fait agir l’homme naturel (le vieil
homme du croyant).
Le comprenez-vous ?
Si vous dites à une personne que vous
étiez autrefois à la campagne, cela implique que maintenant vous
n’y êtes pas.
Par cette expression, l’apôtre met clairement en évidence
que :
Avant de connaître Christ, l’apôtre était dans la chair, mais maintenant il n’est plus dans la chair, bien qu’il ait la chair
en lui.
Dieu nous voit dans une autre condition.
Nous avons la vieille
nature, mais nous avons reçu une
autre nature, en vertu de laquelle Dieu dit : « Vous n’êtes pas dans
la chair »
(Romains 8 v.9). Quand nous étions dans la chair,
nous n’étions pas délivrés : nous n’avions pas saisi
Christ. Mais
maintenant que nous sommes à Lui, nous ne
sommes plus dans la chair.
Nous devrions tenir ferme cette
vérité et nous
réjouir en elle.
Si
une personne est défaillante, c’est une raison supplémentaire pour elle de
ne pas céder à de nouvelles suggestions de l’ennemi. Il faut toujours
s’accrocher à cette vérité, « nous ne sommes pas dans la
chair », d’autant
plus qu’être dans la chair n’est pas à notre gloire.
Au contraire,
c’est justement ce qui aggrave notre péché, et nous fait avoir
encore plus honte de nous-mêmes.
Si vous êtes dans la chair, rien d’étonnant que vous
agissiez selon la chair. Mais
si vous n’êtes pas dans la chair, alors ayez honte d’agir comme si vous
y étiez.
Dieu insiste sur cette
bénédiction en nous la présentant, dans le but exprès de nous
faire sentir plus profondément notre manquement, si cela
nous arrive. Nous ne sommes pas dans la chair, et c’est pour cela que nous ne devrions
jamais succomber à la chair. Mais si cela nous arrive, nous devrions le
sentir, le confesser avec humiliation devant Dieu, mais ne pas cesser
de tenir ferme à Christ et à sa vérité.
Cela est vrai de tout chrétien, même si je suis bien
conscient que beaucoup de chrétiens sont prêts à dire qu’ils ne peuvent pas
recevoir un seul mot de cela — que ce n’est que du mysticisme, etc. ... C’est au
contraire une consolation de savoir que Dieu en a prononcé
chaque mot à leur sujet. Il est possible qu’ils n’en retirent aucune consolation
pour eux-mêmes, mais combien il est béni que les chrétiens aient à
faire à Dieu et non pas à eux-mêmes ! C’est pour cette raison qu’ils
ne sont pas consumés. Nous prouvons que nous
sommes tout aussi faibles et insensés que Jacob autrefois, laissant si souvent libre cours
à la chair, et permettant à notre
propre esprit d’agir ; mais
nous sommes aussi Israël [= vainqueur de Dieu] dans un sens
encore plus élevé. Nous avons prévalu, à cause de Celui en qui
nous sommes devant Dieu (Genèse 32 v.28).
« Vous couriez bien, qui est-ce qui vous a arrêtés pour que vous
n’obéissiez pas à la vérité ? La persuasion ne vient pas de celui qui
vous appelle. » (Galates 5 v.7-8)
Il leur reproche d’avoir prêté l’oreille à ces faux
docteurs, qui avaient insisté sur la circoncision. Cela a eu pour effet :
« Un peu de levain fait lever la pâte tout entière.
» (Galates 5 v.9)
N’est-il pas solennel de voir le même mot de « levain » employé en 1 Corinthiens 5 v.6 pour décrire une horrible corruption morale, et dans l’épître aux Galates
pour caractériser l’introduction
du système légal parmi les enfants de Dieu ?
N.B. : Enseigner aux croyants des règles de bonne
conduite chrétiennes à suivre, au lieu d’enseigner Christ et son œuvre complète
en vertu de laquelle, le chrétien n’est plus dans la chair, l’ayant crucifiée
lors de sa conversion ; d’où l’importance d’enseigner ce qu’est une vraie
conversion ! Revenant à l’endroit où il a crucifié la chair, le chrétien
vient alors « manger la chair » et « boire le sang » du
Seigneur Jésus, et ainsi il peut demeurer en Lui, et réciproquement !
(Jean 6 v.56) ! C’est ainsi qu’il est en communion avec le Seigneur, et
dans cette communion, il marche, dans la dépendance de son Seigneur, d’une
manière qui répond à ses commandements. Bien qu’extérieurement cela ressemble à
suivre des règles de bonne conduite, dans les faits, ces règles, tout comme la
circoncision, s’adressaient à l’homme dans la chair, ce que n’est plus la
position du vrai croyant, mais encore doit-il la refléter dans sa marche !
Dieu traite ceci comme une chose des
plus offensantes.
En fait, le ton du Saint Esprit écrivant aux Galates est même plus
sévère qu’en s’adressant aux Corinthiens. Parce que, si les Corinthiens étaient
coupables de ce qui était beaucoup plus blâmable aux yeux des hommes, les Galates étaient tombés dans une
erreur sapant plus profondément les fondements de la grâce de
Dieu.
Un homme spirituel juge invariablement le péché,
non d’après ce que
l’homme en pense,
mais d’après ce
que le péché est aux yeux de Dieu !
Après en avoir fait ressortir le caractère, il dit :
« J’ai confiance à votre égard par le Seigneur, que vous
n’aurez point d’autre sentiment ; … » (Galates 5 v.10)
Il
ne pouvait dire cela de chacun d’eux : il le dit d’une manière générale, et ajoute :
« … mais celui qui vous trouble, quel qu’il soit, en
portera le jugement. » (Galates 5 v.10)
Il veut les en dissocier et leur
faire éprouver un sentiment d’horreur à l’égard de ceux
qui les ont égarés.
« Je voudrais que ceux qui vous bouleversent se
retranchassent même. » (Galates 5 v.12)
« La foi opérante par l’amour » n’hésite pas à employer un langage fort au sujet
des corrupteurs de l’Église de Dieu — elle les dénonce de la
manière la plus énergique, et elle en fait un devoir envers
Dieu et envers les hommes.
Il avait dit :
« … celui qui vous trouble, quel qu’il soit,
en portera le jugement. » (Galates 5 v.10)
Car il y en avait plusieurs
qui s’employaient à cette mauvaise œuvre. Alors il s’adresse aux
Galates, et fait une sorte de preuve par l’absurde :
« Mais moi, frères, si je prêche
encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté ? – alors le
scandale de la croix est anéanti. » (Galates 5 v.11)
Peut-être
tiraient-ils avantage de ce qu’il avait circoncis Timothée, pour mettre une apparente
contradiction entre ses actes et sa prédication. Il fait sans doute allusion au
récit de Actes 16 v.1-5, à l’opposé de Galates 2. Il n’est pas utile d’entrer dans
la justification de l’acte de liberté prise par l’Apôtre en
circoncisant Timothée.
Retenons cependant qu’il faut
la sagesse de l’Esprit de Dieu, pour savoir quand on
peut faire usage de notre liberté, et quand c’est un devoir de demeurer
ferme comme un roc ; Paul fit l’un et l’autre. Si Timothée avait été circoncis,
c’était la grâce arrêtant des questions purement charnelles, et non
la loi, car son père était Grec.
Mais quant à prêcher la circoncision,
c’était bien loin de ses pensées.
Si jamais, il avait insisté sur la circoncision, il
aurait joui de leur faveur et de leur appui dans tous les lieux qu’il visitait.
Au contraire il était
persécuté, parce qu’il ne voulait rien céder à la chair, ni
reconnaître les droits de la circoncision.
N.B. : Dans cette persécution, l’apôtre souffrait
avec Christ, car il maintenait la pensée de Dieu. C’est aussi un
encouragement pour les serviteurs qui subissent ce genre d’attaques, alors
qu’ils n’ont pas d’autre objectif, que d’aider d’autres à se prémunir
d’enseignements erronés.
Nous avons vu jusqu’à
présent, le rejet de la circoncision et de la loi, sous quelque
forme que ce soit, comme ayant une certaine contribution à la
justification. Si
quelqu’un admet ce principe dans un seul détail, il est alors tenu d’accomplir toute la loi.
Au
paragraphe « L’AUTRE SPHERE EN DEHORS DE LA LOI », nous avons
considéré la liberté dans laquelle Christ, par sa mort et sa
résurrection, nous a placé, nous ayant affranchi de l’esclavage de la loi. Cette liberté a été présentée en
rapport avec la justification, mais elle conduit aussi à la
sainteté pratique. Il s’en dégage un principe de toute
importance :
Cette liberté dans laquelle Christ a placé le
chrétien doit toujours aller de pair avec la sainteté
pratique ! Ces 2 choses sont indissociables : il n’y a pas de
sainteté pratique sans cette liberté, et inversement, il
n’y a pas de vraie liberté, mais plutôt de l’esclavage, sans
la sainteté pratique !
Nous
avons aussi vu que si « la justice pratique » fait partie de la 2ème
pièce de l’armure complète de Dieu (« la cuirasse de la justice »),
la « sainteté pratique » fait partie de la 3ème pièce
(« chaussant les pieds de la préparation de l’évangile de paix »).
Beaucoup de chrétiens comprennent dans une mesure que Christ
nous a apporté la liberté en rapport avec la justice, ou quant
à la position d’hommes justifiés aux yeux de Dieu ; mais ils ne connaissent pas
la liberté dans la marche quotidienne avec Dieu. Lorsque c’est le
cas, la sainteté pratique en souffre invariablement.
Voici 2 choses qui sont totalement
fausses.
1.
Quand il s’y rajoute beaucoup de conscience, cela prend une tournure
légale d’ordonnances, de restrictions, et autres choses semblables.
2.
Quand, au contraire, les âmes n’ont pas les mêmes exercices intérieurs,
cela tourne au laxisme à des degrés divers : les âmes voient
qu’elles sont délivrées par la grâce de Dieu, et elles se considèrent libres
d’user de ce monde et de laisser largement agir les penchants de la nature ; parce que, comme certains disent, il y a du
mal dans la nature, et Dieu, dans Sa grande compassion, en prend son parti,
selon ce qu’elles supposent.
Une des causes de toute cette erreur vient de ce qu’on a
mal saisi une vérité très importante — l’effet de la présence du Saint Esprit envoyé du ciel.
Pourtant dans les Actes et dans
les Épîtres, tout est fondé sur la présence du Saint Esprit :
toutes les exhortations, la marche chrétienne qui
nous est présentée, le culte chrétien qui nous est enseigné, en
un mot toute l’expérience chrétienne
qui y est dépeinte et sur laquelle il est insisté.
Quand cela n’est pas saisi, il y a deux résultats
possibles :
· ou bien les enfants de Dieu
supposent qu’il y a une certaine latitude dans ce que Dieu permet,
et ce n’est rien d’autre que de l’indifférence,
· ou bien ils recourent à ce qui
est de Dieu pour réfréner justement notre nature (*), et ce n’est rien d’autre qu’une expression de la loi
de Dieu.
(*) On comprendra qu’il est parfaitement juste de
mettre un frein à notre nature (la nature du vieil homme qui agit sous la
puissance de la chair). Mais ce qui est faux, c’est de croire que la loi, qui
dénonce le caractère de la nature, serait aussi capable d’y arriver ! La
suite de la méditation va le démontrer.
Or l’Évangile implique
que, aussi bonne, sainte et parfaite que soit la loi de Dieu, elle est dépourvue de tout pouvoir tant
pour justifier que pour sanctifier.
La loi ne peut en aucune manière améliorer
la vieille nature, et elle n’est pas non plus la règle de la nouvelle nature.
Le
vieil homme ne
s’y soumet pas, et le nouvel homme n’en a pas besoin !
La nouvelle créature, ou création, a devant
elle un autre objet ; c’est une autre puissance
qui agit sur elle, afin de produire ce qui est précieux et agréable aux yeux de Dieu
— Christ est l’objet de cette nouvelle créature (ou
création) et elle le réalise par la puissance du Saint Esprit !
L’Esprit peut certes utiliser toute
portion de la Parole (qu’il ne m’arrive point de dire que la loi juste
de Dieu ne fait pas partie de l’arsenal dont l’Esprit peut tirer parti !),
mais un principe
fondamental des Ecritures est que :
La loi ne donne ni la forme, ni la mesure,
ni le caractère, ni la puissance de la sainteté chrétienne.
Donc, supposer que la loi contient le moule d’après
lequel Dieu façonne les âmes des saints aujourd’hui, c’est mal comprendre
aussi bien le dessein de Dieu lorsqu’Il a donné la loi, que
son usage légitime actuel.
Nous avons vu la question de la
justification entièrement réglée ; nous avons maintenant la marche, ou la sainteté pratique.
On aurait pu penser que
l’apôtre en avait assez dit,
après les avoir sommés de se tenir fermement dans la liberté où Christ les
avait placés en les affranchissant, et de ne pas être de nouveau retenus sous
un joug de servitude. Mais non !
Dans le domaine de la sainteté, on a besoin de cette
liberté, tout autant que pour la justification ; c’est
pourquoi il dit :
« Car vous, frères, vous avez été appelés à la
liberté … » (Galates 5 v.13)
Autrement dit, c’est ce qui caractérise notre appel.
Seulement, dit-il, ce n’est pas la liberté comme une
occasion pour la chair, ou : vous ne pouvez pas vous livrer à la licence :
« … seulement n’usez pas de la liberté comme
d’une occasion pour la chair, mais, par amour, servez-vous
l’un l’autre … » (Galates 5 v.13)
Il avait montré plus
haut qu’il y a une foi opérante par l’amour (Galates 5 v.6) ; maintenant il montre que l’objet
de cet amour devrait être de se servir l’un l’autre.
Il ne s’agit pas de chercher à se mettre sous la loi, mais de se servir l’un
l’autre :
« … car toute la loi est accomplie dans une seule
parole, dans celle-ci : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même’. » (Galates 5 v.14)
N’avaient-ils pas
essayé la loi ? Qu’en était-il résulté ? Se mordre et se dévorer l’un l’autre :
« Mais si vous vous mordez et vous
dévorez l’un l’autre, prenez garde que vous ne soyez consumés l’un par
l’autre. » (Galates 5 v.15)
Ce n’est pas là
accomplir la loi, mais les convoitises !
Quand des gens parlent de
la loi, ou veulent être docteurs de la loi, l’accomplissent-ils
en réalité ? Ils commencent par des paroles pleines d’assurance, et finissent
sans action ni vérité.
À l’opposé, quand
Christ est l’objet de l’âme, la loi n’occupe pas les pensées, et
elle est accomplie malgré tout.
Christ est la puissance de Dieu
— la loi est la puissance du péché.
C’est exactement la même parole de Dieu qui me
parle et de Christ et de la loi ; les deux sont dans
la même épître (1 Corinthiens).
Mais il importe peu où le sujet est traité ; le
grand point sur lequel le Saint Esprit insiste :
Ce n’est pas que la loi n’était pas une chose bonne, mais que notre nature étant
si horriblement mauvaise, on n’arrive jamais à produire aucun
bien en appliquant la loi à notre nature mauvaise ; on
n’aboutit qu’à sa condamnation.
La vraie question est :
Qu’est-ce qui va donner de la force
à mon âme pour le bien ?
La vraie réponse est :
Christ, non pas la loi.
La loi est excellente, je l’admets ; mais vous venez de parler de la
loi comme d’un moyen de marcher bien : quelle sorte de
sainteté avez-vous donc produite ?
Se mordre et se dévorer les uns les
autres !
Ce n’est pas de l’amour,
mais c’est ce qui arrive avec l’usage de la loi dont ils se
vantaient.
Voilà le résultat : se mordre et se dévorer
l’un l’autre !
La loi est une puissance qui tue et détruit ; non parce qu’elle est
mauvaise, mais
parce que notre nature l’est. Rappelons-nous que la
loi agit sur notre nature. La loi n’a pas été donnée au nouvel homme, mais au vieil homme.
Nous voyons là la sagesse
de Dieu.
La loi a été donnée pour
provoquer le péché qui restait à l’état latent. Mais qu’est-ce qui pourra
donner de la force à la vie nouvelle, et faire jouer
ses affections ?
Qu’est-ce qui nourrira la créature nouvelle et l’amènera
à agir et à fonctionner de manière
vivante ? Ce n’est pas la loi !
Mais l’apôtre
va plus loin. Il
avait montré que l’amour était la somme et la substance de la loi. Si
donc l’amour prévaut, la loi est accomplie ; or parmi vous,
il y a, au contraire, des disputes et des querelles et toutes
sortes de mauvaises œuvres. Quel coup porté à leur vanité engendrée par le
légalisme !
Puis,
allant encore plus loin, l’apôtre leur donne une instruction
positive :
« Mais je dis : Marchez par l’Esprit, et vous
n’accomplirez point la convoitise de la chair. » (Galates 5 v.16-26)
L’action du Saint Esprit
n’est pas seulement de convaincre de péché (Jean 16 v.8), et n’est pas seulement la puissance apportant la
régénération ; tous les chrétiens reconnaissent cela : ils sont fort divisés sur
d’autres sujets. Cependant ils ne
peuvent que reconnaître la même vérité fondamentale que toute la
puissance par laquelle cette nouvelle nature nous
est communiquée vient du Saint Esprit. Quelques-uns peuvent retenir
cette vérité avec plus d’intelligence et de soin quant à la forme, mais tous reconnaissent
nécessairement le Saint Esprit comme celui qui les convainc
du mal qui est en eux, et qui leur donne cette vie nouvelle qui
est de Dieu.
Mais ce n’est pas la question discutée ici. Les Galates
avaient bien la vie nouvelle ; mais quelle était la
puissance capable de produire la sainteté chrétienne ? Ils introduisaient la règle de la loi
comme moyen de sainteté, et voilà l’apôtre qui la met entièrement de côté :
« Marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez
point la convoitise de la chair. » (Galates 5 v.16)
C’est là la barrière de
protection divine ; et plus même que cela, ce n’est pas seulement
une mise en garde contre tel ou tel mal, mais la source de
puissance pour le bien ! Le Saint Esprit a été envoyé
ici-bas pour habiter dans le croyant.
Il ne s’agit pas de la vérité selon
laquelle nous sommes « édifiés
ensemble,
pour être une habitation de Dieu par l’Esprit », comme dans l’épître aux Éphésiens (Éphésiens 2 v.22), qui présente aussi le
corps de Christ et les relations des enfants de Dieu
comme membres de ce corps. L’épître aux Galates n’aborde jamais le côté collectif de
nos relations, mais seulement ce qui est individuel.
La marche est d’ordre individuel, ou personnel
pour chaque âme ! S’il n’y en avait qu’une seule âme au monde, voilà
la marche qui lui convient : « Marchez par l’Esprit » dit la Parole, et non pas :
Marchez selon la loi.
L’apôtre
avait même été tranchant à l’égard des hommes zélés pour cette règle :
« Marchez par l’Esprit, et vous
n’accomplirez point la convoitise de la chair. » (Galates 5 v.16)
Vous avez besoin de puissance contre les
convoitises de la chair : l’Esprit est cette puissance, et il n’y
en a point d’autre.
« Car la chair convoite contre
l’Esprit, et l’Esprit contre la chair ; et ces
choses sont opposées l’une à l’autre, afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez.
» (Galates 5 v.17)
Le Saint Esprit dit donc :
« … afin que vous ne pratiquiez
pas les choses que vous voudriez. » (Galates 5 v.17)
Toute la force de ce verset réside là. Il leur montre pourquoi
ils étaient appelés à marcher par l’Esprit, et quel était le vrai
rempart contre les convoitises de la chair.
Car ces deux choses sont totalement opposées, contraires
l’une à l’autre à tous égards.
Il n’est pas dit : Vous avez la loi afin de ne pas
accomplir les convoitises de la chair ; mais : ayant une nature toujours encline à
faire sa propre volonté, vous n’avez pas simplement la loi pour la réprimer comme une chose en dehors de
vous, mais le Saint
Esprit vous a été donné, une puissance intérieure, qui s’identifie
avec les affections de l’âme, et donne la force de désirer et rechercher le bien, allant à l’encontre de la
convoitise naturelle, ou de toute pratique où la chair peut se
montrer.
L’apôtre admet tout à fait que la chair est à
l’œuvre — l’orgueil, la vanité, tout ce qui est mauvais. Mais, comme chrétiens, vous
avez le Saint Esprit, et en marchant par l’Esprit :
« … vous n’accomplirez point la convoitise de
la chair. » (Galates 5 v.16)
Bien que les convoitises de la chair soient là,
vous avez l’Esprit aussi, afin que vous n’accomplissiez
pas ces convoitises.
Il y a une chose qui a
conduit à la confusion sur ce sujet, c’est que plusieurs
supposent que la doctrine présentée ici était la même qu’en Romains 7.
En Romains 7, le Saint Esprit nous donne l’expérience d’une personne
troublée sous la loi. En conséquence nous ne
voyons pas du tout que l’Esprit de Dieu y soit introduit.
Ce qui explique la
différence entre ces deux portions de l’Écriture.
En Rom.
7 c’est un homme renouvelé — une âme réellement née de Dieu, — quelqu’un
qui hait le péché ce qu’aucun inconverti ne le fait, qui aime la
justice parce qu’elle est de Dieu, et a le mal en horreur ;
et malgré tout, il fait le mal qu’il ne voudrait pas, et ne fait jamais
le bien qu’il désire. Il a appris le mal qui est dans le péché, et il
voit le bien qui est dans la justice, mais il est totalement impuissant.
Quelle en est la cause ?
Le Saint Esprit le montre : il n’a que la loi
devant lui.
C’est un homme converti, mais luttant sous la loi, ce qui a pour effet de lui
ôter tout ressort.
Bien loin de
lui donner du courage, et de faire ressortir ce qui est en Christ, la loi ne fait que le prendre
sur le fait ici et là, d’un côté faisant pénétrer la sonde, et d’un
autre le frappant d’un coup mortel ; de sorte qu’il est tout
désorienté en
découvrant en lui une telle somme de mal, qu’il
n’aurait jamais pensé pouvoir exister dans le coeur d’une personne convertie (*).
(*) Il est essentiel, pour qu’il y ait un bon
développement spirituel, comme aussi une bonne compréhension que le chrétien en
soit convaincu ! Il est tout aussi essentiel que le serviteur de Dieu
n’oublie pas de l’enseigner !
Nous
en connaissons tous quelque chose. Il n’y a pas longtemps que nous suivons
Christ, si nous n’avons pas connu quelques luttes amères de ce
type.
Le résultat en est que tout ce que cette pauvre âme peut dire, c’est :
« Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de
mort ? » (Romains 7 v.24)
Nous aurions plutôt pensé qu’un
chrétien aurait dit : Il y a longtemps que je suis délivré.
Mais remarquez bien
ceci : l’homme de Romains 7 ne se repose pas avec l’œil
fixé sur le Libérateur. Il est converti, mais
ne connaît pas la liberté. Il a la foi dans le Sauveur, mais il ne comprend pas
l’application de la mort et de la résurrection de Christ à sa
condition (*).
(*) Comme mentionné plus haut, c’est essentiel de
bien comprendre cela. A la croix, durant les 3 heures de ténèbres et d’abandon
de Dieu, le Seigneur Jésus n’a pas seulement porté nos péchés, mais il s’est
identifié à moi-même, à ce que je suis dans ma nature de fils d’Adam !
Dieu a dû détourner sa face de Lui, parce qu’Il ne pouvait exprimer aucune
communion avec ce qu’est ma nature de fils d’Adam, qui est péché ! C’est
en cela qu’il a été fait péché ! Ce n’est pas une chose abstraite,
mais très concrète ! Cela est à peine enseigné, c’est aussi
la raison pour laquelle, cela ne s’entend plus guère dans le culte !
Il ne sait pas qu’il n’est plus considéré comme étant dans
la chair, mais dans l’Esprit — qu’il a le droit de se
voir en Christ devant Dieu, en ayant entièrement fini avec sa
vieille nature.
Dès qu’il découvre, que c’est
une méprise d’appliquer la loi à son âme, il rend grâces.
Avant
cela, il
s’écrie sous la pression de son angoisse : « Misérable homme
que je suis ! », et pourtant, c’est juste à ce moment que se présente cette nouvelle
pensée, venant de Dieu : « Qui me
délivrera ? ». J’ai compris, maintenant ; je vois qu’il ne s’agit pas de
ma propre lutte avec la loi pour vaincre le mal ; je vois qu’il y a
un Libérateur. — En
conséquence, l’instant d’après, il peut se tourner vers Dieu avec
reconnaissance, et dire :
« Je rends grâces à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur » (Romains 7v.25).
Après cela, il est
heureux, parfaitement heureux, malgré la conscience de la présence
persistante de la vieille nature au-dedans de lui. Qu’est-ce qui le
rend heureux ?
Il voit qu’il y a deux choses
distinctes :
·
la vieille nature qui, si on la
laisse agir, sert toujours la loi du péché,
·
la nouvelle nature qui cherche
toujours la volonté de Dieu, quelle qu’elle soit.
Dorénavant, il est rendu
capable d’entrer dans les grandes vérités du chapitre 8 :
« Il n’y a donc maintenant aucune condamnation
pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (Romains 8 v.1)
De
plus, il le fait de
manière intelligente :
« car la loi de l’Esprit de vie dans le Christ
Jésus, m’a affranchi de la loi
du péché et de la mort » (Romains 8 v.2)
Il ne se contente pas de l’exprimer de manière
vague : « … nous sommes tous affranchis », mais il
dit bien précisément : « m’a affranchi ».
Ce n’est pas une confession de foi générale, mais c’est l’application de
la vérité aux besoins personnels de l’âme jusque là dans la lutte.
Il n’y a plus
aucune servitude, maintenant
qu’il voit Christ ressuscité.
Dans quel but est-Il ressuscité ? Comme chef de famille, il
est ressuscité pour me donner un nom et une
position entièrement nouveaux.
Il est descendu au fond de
l’océan de mes péchés, et Il est ressuscité au-dessus d’eux. Ce qui était de moi, L’a fait
descendre ; et
s’Il est ressuscité, c’est pour me ressusciter aussi avec Lui. La résurrection de Christ n’avait pas pour but de Lui
conférer une position, mais de nous donner, de me donner une position.
La mort de Christ était pour nous, pour ôter notre péché ;
la résurrection de
Christ était pour
introduire une bénédiction inaltérable.
L’effet de la
première venue de Christ, c’est de faire entrer nos âmes dans cette
bénédiction ; l’effet de Sa seconde venue sera
d’y faire entrer nos corps en perfection, des corps libérés
de toute trace de péché ; nos corps y entreront comme nos âmes le
devraient déjà maintenant.
Si nous nous reposons sur Lui, nous ne devons pas avoir le moindre doute. Il ne s’agit pas du tout de
savoir si je trouve de la chair en moi ; si je n’en trouvais pas, ce serait plutôt une preuve que
je ne suis pas un chrétien.
« Si nous disons que nous n’avons pas
de péché,
nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous » (1 Jean 1:8).
Et encore :
« Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous le
faisons menteur et sa parole n’est pas en nous » (1 Jean 1:10).
Ce dernier cas est plus grave,
parce qu’une déclaration claire et positive de l’Écriture va à l’encontre d’une
telle pensée.
Ce qui distingue un chrétien, ce n’est pas de ne pas avoir de péché en lui, mais d’avoir une nouvelle nature
que nul ne possède, sinon celui qui croit en Jésus
par le Saint Esprit.
En vertu de Christ, Dieu le considère
comme quelqu’un qui en a entièrement fini avec le péché, comme cause
du jugement de Dieu sur nous.
Sous ce rapport, Dieu a
entièrement terminé la question, mais non pas dans ses voies quotidiennes envers
nous. (*)
(*) C’est pour
cette raison que notre Père nous éduque en nous disciplinant !
C’est là qu’intervient la confession de nos
manquements : c’est une chose juste et bonne pour
le chrétien de juger et de confesser son
mal.
Le fait d’être entièrement pardonné de toutes nos fautes,
n’ôte ni le besoin, ni
le devoir, ni le privilège de confesser à Dieu journellement
la vérité quant à nous-mêmes.
C’est une chose bénie de pouvoir le faire dans la
confiance que Dieu s’intéresse à nous — que Dieu aime que nous allions à lui à
l’égard de tout.
Nous devrions nous fier
assez à Son amour pour déclarer tous nos manquements et les
confesser devant Lui.
La loi disait : Tiens-toi loin.
Si même une bête touchait la montagne, elle devait être lapidée (Hébreux 12 v.20) ou transpercée d’une flèche (Exode 19 v.13). Ce que la loi disait à l’un, elle
le disait à tous. Elle ne disait pas : Chacun de vous qui êtes
croyants, vous pouvez vous approcher. La loi n’établit point de
distinction entre croyants et non croyants. Elle ne tolère pas
l’infirmité humaine. Les gens sont-ils pécheurs ? Si oui,
ils sont maudits. Voilà la sentence de la loi. Elle n’a jamais
rendu un homme juste, pas plus qu’une loi humaine ne produit
l’honnêteté. Depuis le commencement du monde, il en est ainsi : jamais
personne n’a été rendu honnête par une loi votée par un parlement.
Ce qui amène les
personnes à obéir,
c’est Christ, qui est entièrement au-dessus de la loi.
La juste frayeur de la
colère peut réveiller, mais
ne donne aucune puissance.
Même dans les choses terrestres, il faut un principe au-dessus de la crainte
d’aller en prison. S’il
n’a que cette crainte pour l’empêcher de voler, l’homme est un fripon. C’est exactement
la même chose avec le croyant.
Ce qui fait d’un homme un chrétien, c’est aussi ce
qui le fait marcher habituellement comme un chrétien : c’est la
puissance de l’Esprit de Dieu, révélant Christ.
Allez-vous retourner à
la loi pour maintenir votre âme en ordre ?
Le principe de marche et d’action, c’est d’être
rempli de Christ et de marcher par l’Esprit.
Car que fait l’Esprit ? Il glorifie Christ.
C’est toujours là le test déterminant. La puissance
d’une chose ne suffit pas à montrer ce qu’elle est vraiment.
Si un homme parlait
beaucoup de l’Esprit, et
qu’en même temps il serve le péché et non pas Christ, qui aurait
confiance ?
Il
peut se faire des illusions à lui-même. Un homme peut avoir les
prétentions les plus exorbitantes à la puissance du Saint Esprit agissant en
lui ou dans le corps de Christ, mais comment puis-je savoir si ce
qu’il revendique est réel ?
Voyons les épîtres de Jean qui nous dit d’éprouver les esprits ;
le grand critère est justement celui-ci : le Saint Esprit
glorifie Christ, c’est immuable.
Son objet n’est pas
d’agrandir l’Église ou un serviteur du Seigneur : c’est ce qui résulte
d’un mauvais usage des choses de Dieu. Je ne suis pas en train de
nier que la place de l’Église soit très importante, mais elle l’est en
tant que vase de l’Esprit de Dieu, à qui elle est assujettie
— en tant que scène où le Saint Esprit fait valoir
Christ.
Si les prétentions
humaines sont tolérées, ou si le monde en fait grand cas, on ne se trouve pas en
présence de l’Église de Dieu conduite par l’Esprit.
Ce peut être l’église de
l’homme, ou l’église-monde, mais
ce n’est pas l’Église de Dieu.
Ce qui caractérise l’Église, c’est la vérité de la
présence du Saint Esprit confessée, reconnue et mise
en pratique.
Il peut y avoir des
manquements, comme il y en a dans le chrétien individuellement : il peut
montrer de la colère, de l’orgueil ou de la vanité, mais il le ressentira, une fois
ramené à lui-même, quoique le Seigneur puisse quelquefois juger nécessaire de briser
un homme entièrement, comme Job, pour lui faire connaître ce qu’il est.
La véritable action du Saint Esprit, soit dans l’individu, soit
dans l’Eglise, Corps de Christ, c’est d’exalter Christ !
Qu’il
s’agisse de manquements individuels, ou de ceux de l’Église, cela
revient au même.
Dieu ne permettra jamais qu’une assemblée reconnue de Lui
persévère dans le mal ; Il sait comment châtier une assemblée
chrétienne aussi bien qu’un chrétien individuel ; Il
s’occupe d’eux s’ils sont droits.
Nous ne devrions nous
inquiéter de rien, mais en toutes choses exposer nos
requêtes à Dieu par des prières et des supplications (Philippiens 4 v.7). Inutile de s’agiter ou de se tourmenter pour ceci
ou cela. Nous avons souvent tort de nous demander ce que nous pouvons faire
en parlant à un tel ou un tel ; si nous parlions beaucoup plus à
Dieu, et moins à l’homme, les autres n’y perdraient rien, et
nous, nous y gagnerions, et Dieu serait beaucoup plus glorifié.
Quoi qu’il en soit, ce que nous trouvons ici, c’est que l’Esprit
de vérité est la puissance de la sainteté — que c’est l’Esprit
de Dieu qui rend le chrétien capable de marcher correctement, non pas la loi. Voilà le point auquel l’apôtre
les amène, et par
lequel il conclut le sujet :
« Si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes
pas sous la loi » (Galates 5 v.18)
Il est clair que si
le moyen de la sainteté chrétienne était d’être sous la loi, il aurait été
dit : « Si vous êtes conduits par l’Esprit, vous êtes
sous la loi », plutôt que : « Vous n’êtes pas sous la loi ».
Mais les hommes sont aveuglés. Ils prennent constamment les
commandements, ils les répètent et les enseignent, et pourtant, ils disent en
même temps ne pas être sous la loi !
Peut-on n’être plus sous
la loi, quand on adopte le langage des dix commandements
comme l’expression de sa propre relation devant Dieu ?
C’est ce
que font des chrétiens aujourd’hui, littéralement et
formellement, exactement comme les enfants d’Israël eux-mêmes l’ont
toujours fait.
Agir et parler ainsi
dans le culte public, et dire simultanément qu’on n’est pas sous la loi, c’est évidemment tromper
son âme d’une manière bien terrible.
Que signifie l’expression : Être sous la
loi ?
C’est lorsque je me reconnais moi-même sous cette
règle, comme étant ce que Dieu m’a donné, la
règle selon laquelle je dois vivre.
Si quelqu’un se sert de
la loi dans le but de convaincre un pauvre homme impie de ses péchés, ce
n’est pas être sous la loi. Mais si je prends les dix commandements, et demande à
Dieu de me rendre capable de les garder chacun, c’est confesser
que je suis sous la loi.
Puis-je donc violer la loi ? Qu’ainsi n’advienne !
Une telle alternative ne saurait émaner que de quelqu’un ayant une bien
faible compréhension de la grâce de Christ.
Tous admettent que la
loi est juste et bonne. La question est de savoir si le Dieu
qui a donné la loi à Israël, a donné cette même loi aux chrétiens,
comme la règle selon laquelle ils doivent — nous devons —
vivre ? Je dis que non.
Il
l’a donnée à Israël.
Ce qu’Il a donné à l’Église, c’est Christ.
Christ
est donné à connaître dans toute la parole de Dieu ; or ce qui doit
guider le chrétien dans sa marche, c’est la parole de Dieu tout entière, qui l’enseigne aussi à manifester
Christ.
Si on ne prend que la lettre de l’Écriture, que
dit-elle ?
« … la lettre tue, mais l’Esprit vivifie. » (2 Corinthiens 3 v.6).
En
lisant la scène relatant toutes les paroles dites à Moïse (Exode 20), on peut en tirer une
déclaration de la grâce de Dieu :
« Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui
t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude. » (Exode 20 v.2)
Se servant de ce verset,
on peut montrer comment, nous aussi, nous sommes délivrés de notre servitude.
Jusque-là, c’est de la
grâce pure.
Mais dès l’instant
où vous mettez les chrétiens sous la loi comme modèle à
suivre pour la marche, comme les Israélites autrefois, vous
commettez exactement le mal que l’Épître aux Galates
cherchait à corriger !
Ceux qui sont conduits
par l’Esprit ne font pas cela, sachant que le Saint Esprit
affirme :
« Si vous êtes conduits par l’Esprit, vous
n’êtes pas sous la loi » (Galates 5 v.18)
Or c’est ce que des gens
font aujourd’hui : ils prennent le langage des commandements destinés à
Israël, non pas simplement pour
convaincre de péché,
mais ils se les imposent comme manuel de directives
de leur propre obéissance journalière envers Dieu.
N.B. : Il en va de même lorsque le christianisme est
réduit à l’application de règles de bonne conduite ! Alors que c’est en
revenant là où j’ai crucifié la chair, cette énergie qui applique ces règles
par sa propre puissance (Galates 5 v.24), à la croix, me nourrissant
spirituellement de l’œuvre qui y a été accomplie par le Seigneur Jésus, je peux
jouir de la communion avec Lui (Jean 6 v.56) ce qui alors me conduira dans ma
marche à refléter ce que ces règles tentent d’exprimer. Enseigner les règles
hors de Christ, c’est un principe de loi, comme l’est la loi de Moïse, et de
plus oublier Exode 20 v.2 !
Toutefois ils sont obligés d’expliquer comment ils se
débarrassent d’une bonne partie de la loi ; par exemple, le
sabbat.
Ils gardent le
jour du Seigneur, et ils font bien ; je le garde aussi. Mais je nie qu’il soit le
sabbat, et je maintiens que le premier jour et le septième jour
sont deux choses différentes.
L’Écriture les met toujours en contraste. L’un est le premier jour de la
semaine, l’autre le dernier. Le premier jour est une chose nouvelle,
entièrement dissociée de la loi. Les gens pensent que l’important
c’est d’observer un septième jour. Or ce n’est pas ce que Dieu
dit ; Il dit d’observer le septième jour, et
nous n’avons aucune liberté de modifier les Écritures. Ce n’est
pas là écouter la loi, mais
la détruire.
Qui a donné à qui
que ce soit la liberté de changer le en un ? surtout quand ce changement
fait une différence qui est de toute importance.
Gardons-nous de la tradition et cherchons à comprendre la
parole de Dieu.
Nier que la loi soit la règle de vie pour le chrétien, est
bien loin de nuire à la sainteté. Le Saint Esprit introduit
un
caractère de sainteté plus profond que ce qui
était demandé dans les dix commandements.
Quand
notre Seigneur dit :
« Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes
et des pharisiens » (Matthieu 5 v.20)
Le Seigneur ne voulait pas parler d’une justice qui
nous serait imputée, mais
d’une vraie justice pratique. Le chrétien a une justice qui est réelle.
Il est vrai que nous devenons justice de Dieu en Christ (2 Corinthiens 5 v.21), mais je
conteste que ce soit là la seule justice du croyant.
Le Saint Esprit produit un réel travail dans son âme, un travail fondé sur l’oeuvre du Christ
— séparation du monde, dévouement à Dieu, obéissance et amour ;
et toutes ces choses, non pas simplement d’après les dix commandements,
mais selon la volonté de Dieu telle que pleinement manifestée en Christ.
Si
quelqu’un soutenait que, parce que le Seigneur a gardé la loi, Il
n’a rien fait d’autre, on aurait pitié de lui. L’observation de la loi n’était qu’une
petite portion de Son obéissance, et nous sommes appelés à être semblables
à Christ dans Son dévouement à Dieu à tout prix.
Un
premier principe du christianisme pratique peut s’exprimer de la manière suivante :
« Si, en faisant le bien, vous
souffrez, et que vous l’enduriez, cela est digne de louange devant Dieu. » (1 Pierre 2 v.20)
Le système légal ne connaît rien de
cela.
Dans les dix commandements, nous
trouvons que, si un homme obéit à ses parents, il vivra longtemps sur la terre.
Il est de toute évidence
que ce n’est pas là le principe par lequel Dieu agit maintenant,
et nous avons tous connu des enfants très obéissants enlevés
dans leurs jeunes années.
Est-ce que je nie par là qu’il y ait une vérité spirituelle importante à
retenir de ce passage ? Bien au contraire. Paul lui-même fait allusion à
cette promesse (Éphésiens 6 v.3), non
pas comme motif d’obéir à ses parents pour un enfant
chrétien (*), mais comme indication générale de la pensée
de Dieu.
C’était « le premier commandement avec promesse » (Éphésiens 6 v.2).
(*) Il s’agit bien d’un enfant chrétien (donc passé
par la nouvelle naissance) et non pas une règle à suivre pour le devenir. C’est
comme effet de la communion avec le Seigneur, que le chrétien, encore enfant,
reflète ce principe.
Je désire ajouter que l’instinct spirituel des
chrétiens va au-delà des systèmes qu’ils adoptent ;
même s’ils se mettent doctrinalement sous la loi, ils désirent marcher par
l’Esprit.
Je n’ai aucun sentiment
malveillant à l’encontre de ceux qui maintiennent un tel état de choses.
Mais l’Esprit de Dieu en
parle comme d’une erreur très grave et d’un danger très
grand.
Ce qu’il nous faut, c’est comprendre les pensées de Dieu, les
proclamer et y obéir :
« Si vous êtes conduits par l’Esprit, vous
n’êtes pas sous la loi » (Galates 5 v.18)
Les Juifs l’étaient.
Partout où, dans
l’Écriture, on voit le peuple de Dieu sous la loi, il s’agit toujours
d’Israël.
Si aujourd’hui quelqu’un prend la position juive, il en prend sur lui la
responsabilité qui s’y rattache. Dans sa foi, il peut être un chrétien, mais quant aux formes et ordonnances extérieures, il est
au moins à moitié Juif.
Nous devons chercher à ce que les chrétiens soient
chrétiens et rien d’autre !
Que les chrétiens en finissent avec tout ce qui cache et
obscurcit le caractère de Christ, et qui leur en fait subir les tristes
conséquences, soit la négligence dans la manière de vivre, soit des cœurs
abattus et remplis de doutes, alors que leur part normale est de
jouir de la liberté dans laquelle Christ nous a placés en nous affranchissant (Galates 5 v.1).
L’apôtre
décrit d’abord les œuvres de la chair, comme elles sont manifestes, il n’y avait aucune difficulté à les
discerner :
« Or les œuvres de la chair
sont manifestes, lesquelles sont la fornication, l’impureté,
l’impudicité, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les
jalousies, les colères, les intrigues, les divisions, les sectes, les envies,
les meurtres, les ivrogneries, les orgies, et les choses semblables à celles-là
… » (Galates 5 v.19-21)
On a là la
corruption et la violence humaines. D’un côté il y a l’idolâtrie et la magie, et de
l’autre les divisions et les sectes, qui se rapportent à l’esprit
de parti, lequel
peut parfaitement accompagner une profession extérieure de christianisme.
Un enfant de Dieu peut glisser pour un temps dans l’une ou
l’autre de ces choses mauvaises, mais la sentence solennelle est prononcée
sur tout cela :
« … les choses semblables à celles-là,
au sujet desquelles je vous déclare d’avance, comme aussi je l’ai déjà dit, que
ceux qui commettent de telles choses n’hériteront pas du royaume
de Dieu. » (Galates 5 v. 21)
Il
les avertit, comme lorsqu’il était
parmi eux !
Quand nous sommes devant
une difficulté quelconque, ne doutons jamais, mais recevons et tenons
ferme cette vérité comme venant de Dieu, que Christ est la puissance
de Dieu pour quiconque croit (Romains 1 v.16 ; 1 Corinthiens 1 v.24).
Christ est la puissance de Dieu non seulement pour la
justification, mais
pour le salut ; et le salut, s’il est
vrai qu’il comprend la justification, il va bien au-delà,
parce qu’il englobe toute la course du chrétien jusqu’à ce
qu’il soit effectivement et corporellement ressuscité avec Christ.
Voilà la
signification de ce verset :
« Travaillez à votre propre salut avec crainte et tremblement » (Philippiens 2v.12)
Il n’est pas dit
à votre propre pardon, mais à votre propre salut. Cela est dit à ceux qui ont déjà
reçu le pardon.
Ainsi, le salut,
dans le sens dont il est parlé ici, implique tout le
conflit avec la puissance du mal que nous traversons ici-bas.
Nous
savons que nous avons à faire à l’ennemi commun ; mais Dieu opère en
nous le vouloir et le faire selon son bon plaisir (Philippiens 2 v.13). Nous connaissons le profond intérêt et toute la
bienveillance de Dieu envers nous qui sommes engagés dans ce conflit. Nous combattons sous Ses
ordres — faisant Sa volonté en cela comme dans le reste. Dieu
ne nous laisse pas en aucune manière, Il assure nos âmes de Son engagement à garder Ses yeux
sur nous jusqu’au bout (1 Pierre 3:18) ; mais Il veut que nous
ayons un
sentiment solennel de la guerre avec Satan, dans laquelle nous sommes
engagés.
N.B. : Cette question de « travailler à
notre propre salut » a été traité au titre principal « Les nuances du
mot « salut » dans la Parole » à la page 2 du format pdf.
« Mais le fruit de l’Esprit
est l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance,
la bonté, la fidélité … » (Galates 5 v.22)
Il commence par l’amour — ce qui est de Dieu, et découle directement de Dieu, et qui est la
connaissance du caractère de Dieu plus que toute autre chose.
La liste qui suit (joie,
paix, longanimité, bienveillance, la bonté, la fidélité) sont les
premiers effets, et les plus importants, produits par
l’amour de Dieu.
Puis il descend vers ce qui touche plus
particulièrement les relations mutuelles du chrétien :
« … la douceur, la tempérance … » (Galates 5 v.23)
C’est
parce que ces relations supposent la vieille nature tenue en bride
— le contrôle de soi opéré par le Saint Esprit dans l’âme, à cause du Seigneur car
le chrétien est évidemment placé dans ce monde pour être une lettre de
Christ (2 Corinthiens 3 v.3) !
Il ne nous faut pas donner un faux caractère à Celui dont nous portons le
nom.
Toutes ces choses sont les fruits de l’Esprit ; et il ajoute :
« … contre de telles choses, il
n’y a pas de loi. » (Galates 5 v.23)
Quand la loi a-t-elle jamais
produit de tels fruits ?
Ainsi la loi ne condamnera jamais ceux qui marchent
dans ces choses, comme il dit aux saints de Rome, en parlant des gouverneurs et
des magistrats :
« Fais le bien, et tu recevras d’elle (*) de la louange ; car le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien …
» (Romains 13 v.3-4)
(*)
« elle » = « l’autorité » représentée par les gouverneurs
et les magistrats
De la même manière ici,
« Contre de telles choses, il n’y a pas de loi », en d’autres
termes :
Si vous produisez réellement ces
fruits de l’Esprit (*),
aucune loi ne prononcera alors de condamnation contre
vous !
(*) ces fruits sont produits par l’Esprit, puissance
qui anime le nouvel homme, en opposition avec ce que produit la chair,
puissance qui anime le vieil homme !
La vieille nature est-elle donc oubliée ? Ou faut-il la loi
pour la discipliner ?
C’est ce qu’on croit souvent, mais la Parole dit le contraire :
« … ceux qui sont du Christ ont
crucifié la chair avec les passions et les convoitises.» (Galates 5 v.24)
Il montre que tous ceux qui sont du Christ ont passé
au travers de la grande question de ce qui n’est pas de Lui en
crucifiant la chair avec ce qu’elle produit, les
passions et les convoitises !
N.B. : la circoncision décrite en Josué 5 est une
image du chrétien qui a lors de sa conversion crucifié la chair, le puissance
qui anime le vieil homme que Christ a pour la foi placé dans la mort (les 12
pierres placées pour toujours dans le fond du Jourdain, image de la mort)
Il n’est pas dit qu’ils
doivent crucifier la chair, mais ils l’ont crucifiée ! C’est une chose
faite mais dont il faut constamment nous souvenir, pour rester sur le terrain
de la foi, en communion avec le Seigneur Jésus (voir Jean 6 v.56) !
Ils se sont soumis, par la foi, à la
sentence de mort sur toute leur nature ! Ils
ont « crucifié la chair ».
N.B. :
« avoir crucifié la chair » c’est l’effet qu’a eu « sur
moi », de ce que Christ a, non seulement fait pour moi, mais aussi
« en moi », à savoir la mort du vieil homme (la naissance du nouvel
homme en résurrection). La cause de la crucifixion de la chair,
c’est la mise à mort du vieil homme, l’effet est que j’ai
crucifié la chair ! Il est important de garder à l’esprit que la
cause première de la crucifixion de la chair, c’est la mort de Christ
sur la croix !
Nous
savons, naturellement, que cela n’est réellement et pleinement fait qu’en
Christ — que c’est à la croix de Christ qu’a eu lieu la
crucifixion de la chair avec toutes ses convoitises.
Dès lors, cela est vrai aussi de tout
croyant.
La chair, avec les
passions et les convoitises, est quelque chose déjà mis de côté aux yeux de
Dieu.
Si nous sommes effectivement chrétiens, nous avons crucifié la chair avec ses passions et ses
convoitises.
Même une personne qui vient juste d’être née de
Dieu, peut déjà dire qu’elle a « crucifié la chair
avec les passions et les convoitises ».
Ne dois-je pas crucifier la
chair ? Demandera-t-on !
La réponse est que c’est déjà fait : à
vous de le croire, et de marcher dans la force donnée par la foi.
Quelle consolation de savoir que la chair est une
chose jugée — que la sentence de mort (*) a déjà été exécutée sur elle !
(*) Cela a toute sa réalité pour la foi !
Si je quitte le terrain de la foi, oubliant que lors de ma nouvelle naissance,
j’ai crucifié la chair, alors la chair n’est pas morte, et le vieil homme n’est
alors plus laissé là où la croix de Christ l’a placé ! Il est donc
important de mettre en pratique les Paroles du Seigneur Jésus en Jean 6 v.56
afin de demeurer en Lui et Lui en nous ! Rappelons-nous que « la
chair convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair » (Galates 5 v.17)
Qu’est-ce qui donne plus de force que de ne
pas être vivants dans la chair maintenant, mais d’être
vivants dans l’Esprit ?
« Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit.
» (Galates 5 v.25)
Que ce
soient là le niveau et la norme d’après lesquels vous désiriez être dirigé, — savoir que le
Saint Esprit habite en vous, et qu’Il veut vous fortifier en
Christ.
Que votre but soit de marcher selon
cette ligne de conduite !
Veuille le Seigneur nous accorder la sagesse d’en haut pour
savoir ce que nous sommes et ce que nous ne sommes pas ;
quel que soit le mal et
quelles que soient sa force ou ses tendances, que nous puissions croire que la puissance du Saint
Esprit est là pour nous fortifier contre toutes choses mauvaises,
et au-dessus d’elles toutes ! Mais le Saint Esprit ne déploiera Sa puissance que si Christ
est devant nous. Si
nous cherchons à nous plaire à nous-mêmes en quoi que ce soit, il arrivera que Dieu retournera en
châtiment contre nous la satisfaction de nous-mêmes que
nous aurons choisie. Quel heureux privilège que, dans la soumission à Dieu,
nous vivions à la gloire de Christ, en toutes choses, comme nous devrions le
faire !
Nous avons vu au chapitre
précédent, d’une part les œuvres de la chair, et d’autre part les
fruits de l’Esprit, avec l’injonction très solennelle aux enfants de Dieu
que, s’ils vivent par l’Esprit (ce qui est nécessairement le
cas, s’ils sont enfants de Dieu), ils doivent aussi marcher par l’Esprit.
Il est vain de parler de
ses privilèges, si l’on est indifférent à sa marche pratique.
Nous ne pouvons avoir la
vie par le Saint Esprit, sans être en même temps tenus par les
déclarations les plus solennelles, selon lesquelles le Saint Esprit doit aussi être la grande force directrice de notre marche.
L’action n’est que l’expression extérieure du principe
intérieur.
Dans l’absolu, Dieu seul peut savoir s’il y a la vie :
pour les hommes, c’est la marche
qui est manifestée devant eux.
Après avoir exhorté à se
garder de vaine gloire, sous quelque forme que ce soit (provocation ou
envie) l’apôtre aborde un nouveau domaine.
« Frères, quand même un homme s’est laissé surprendre
par quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez un tel homme dans
un esprit de douceur, prenant garde à toi-même, de peur que toi aussi tu
ne sois tenté ».
(Galates 6 v.1)
Supposons quelqu’un qui s’égare
complètement, et soit positivement surpris dans un mal évident ; que
faire alors ?
Malgré cela le Saint
Esprit souligne, que ceux qui sont spirituels doivent redresser « un tel homme dans un esprit de
douceur ».
Voilà une
expression bien importante en effet !
Nous
apprenons d’abord quels sont ceux le plus à même pour faire
face au besoin dans un cas de chute par manque de vigilance et de
dépendance de Dieu.
C’est l’obligation de
tous sur un plan général ; mais quels sont ceux que le Saint Esprit presse d’agir comme il
convient à l’égard d’un tel cas ? « Vous qui êtes spirituels ».
Celui qui est né de Dieu
n’est pas nécessairement spirituel.
Vivre par l’Esprit est une chose
très différente que d’être spirituel.
Une personne spirituelle
non seulement vit par
l’Esprit, mais marche par
l’Esprit.
Naturellement, il
est sujet aux mêmes infirmités que les autres hommes, et il peut
manifester à l’occasion ce qui est de la nature ; mais par la grâce de Dieu,
globalement et de manière évidente, il a appris à juger le moi, à
ne pas l’épargner, à discerner surtout en lui-même tout éloignement du Seigneur,
et à le confesser franchement et humblement devant
Dieu.
Une conséquence de ce jugement habituel de soi-même, est une
douceur beaucoup plus grande quand on s’occupe du péché chez les
autres.
De tels chrétiens peuvent avoir un discernement
aigu, mais lorsqu’il s’agit de
ce qui est réel et très grave — quelque chose allant jusqu’à amener beaucoup à
cesser de s’en occuper, comme un cas sans espoir et les conduisant à penser que
la personne pourrait même ne pas être chrétienne du tout — ces chrétiens, parce qu’ils connaissent
mieux la subtilité de la chair aussi bien que la grâce de Dieu, sont capables de compter
sur Sa bonté ; ce sont bien là les personnes propres à
s’occuper du
mal et de la restauration d’une telle âme.
Dans
les cas qui requièrent un traitement avec grâce, vous trouverez donc
toujours que c’est à ceux qui sont spirituels d’agir, non pas à ceux qui bronchent
facilement, ou qui
ont tendance à être indulgents pour la chair et à s’éloigner du Seigneur.
Certains estimeraient
que ce sont plutôt ces derniers qui agiraient probablement avec compassion à
l’égard de ceux qui bronchent ; au contraire, ceux qui sont appelés à cette tâche sont
ceux qui marchent soigneusement, dans le jugement de soi-même en règle générale, et qui sont ainsi gardés de fauter parce qu’ils ont l’habitude
de s’appuyer sur un Seigneur fidèle.
La puissance qui les préserve de s’égarer,
est justement ce qui leur donne de comprendre la grâce de Dieu et de s’en servir au profit des autres.
C’est donc à ceux-là qu’il est dit de redresser « un tel homme dans
un esprit de douceur ».
L’apôtre
ajoute encore :
« Prenant garde à toi-même, de peur que toi aussi tu
ne sois tenté ». (Galates 6 v.1)
C’est justement ce que l’homme spirituel aura présent à
l’esprit. Il a le profond sentiment de sa propre
faiblesse, et est donc le plus prompt à estimer les
autres supérieurs à lui-même.
Comment cela se fait-il ?
Il ne s’agit pas naturellement, pour celui qui a fait
des progrès dans les voies de Dieu, d’estimer la connaissance
d’un jeune enfant comme supérieure à la sienne.
Dans l’Église, il existe bien
d’un côté ceux qui sont peu estimés (1 Corinthiens 6 v.4), et de l’autre, des hommes ayant un jugement
éprouvé et spirituel. Mais
nous n’avons pas à supposer que tous sont également sages, forts et
honorables. Ce
ne serait pas de la foi, mais du fanatisme, quelque chose
de contraire à toute pensée juste.
Dans quel sens donc devons-nous estimer les
autres supérieurs à nous-mêmes ?
« … que vous ayez une même pensée, ayant
un même amour, étant d’un même sentiment, pensant à une seule et même
chose. Que rien ne se fasse par esprit de parti, ou par vaine gloire ; mais
que, dans l’humilité, l’un
estime l’autre supérieur à lui-même, chacun ne regardant pas à
ce qui est à lui, mais chacun aussi à ce qui est aux autres. » (Philippiens 2 v.2-4)
Un croyant tant soit peu
spirituel, quand il pense à lui-même, ressent combien il est loin
de ce que Christ était ; il lui est habituel d’avoir devant lui combien
il manque grandement, même dans les aspects de son chemin qu’il désire
sous le regard de Dieu. Mais
quand il considère son frère, même le plus faible possible, et qu’il
le voit comme un bien-aimé
de Christ,
pleinement accepté par les tendres affections du Père, et objet
de celles-ci, cela fait jaillir à la fois l’amour et l’aversion de
soi-même.
Si donc la grâce est à l’oeuvre, ce qui monte
immédiatement au cœur, c’est ce qui est semblable à Christ
dans un autre saint, et ce qui ne ressemble pas à Christ en soi-même.
Il ne s’agit pas
de faire des efforts pour entretenir des sentiments élevés à l’égard de
son prochain, ni de les voir comme ils ne sont pas, mais de croire réellement
ce qui est vrai d’eux, et parallèlement, d’avoir des
sentiments justes à l’égard de nous-mêmes.
Si l’on pense à ce qu’est
un saint en Christ et pour Christ, et à ce qu’il sera par
le moyen de Christ, alors le cœur saisit la merveille de Son
amour, et combien
le Seigneur fait grand cas de ce saint ; mais quand l’œil est tourné
vers soi-même, ce qui revient en mémoire avec humiliation, c’est toute
l’indignité de nos voies et de nos sentiments et de nos carences.
C’est aussi ce qui vient dans
nos pensées lorsqu’on prend garde à soi-même, de peur d’être
soi-même aussi tenté, avec cette différence, qu’il ne s’agit pas tant de considérer ce que
nous avons été, mais plutôt ce que nous avons à craindre et contre quoi nous
avons à veiller.
L’apôtre
ensuite les exhorte à porter :
« … les charges les uns des autres
… » (Galates 6 v.2)
Beaucoup de choses pèsent sur les enfants de Dieu : des difficultés, des
épreuves, des sujets de tristesse, des choses qui ont la forme d’infirmités,
des circonstances de nature variée et pénible. Or si nous désirons montrer que les saints ont de la valeur pour nous, il
ne faut pas manquer les occasions :
« Portez les charges les uns des autres, et ainsi accomplissez la loi
du Christ … » (Galates 6 v.2)
Abaissez-vous et chargez-vous de ce qui fait gémir
votre frère. Les
dix commandements peuvent ne pas l’exiger, mais vous accomplirez ainsi la loi du Christ.
C’est là la loi
pour les chrétiens.
Il ne s’agit pas de la loi de Moïse, bien
qu’elle soit la loi de Dieu et qu’elle soit toujours la mesure selon
laquelle Dieu agit à l’égard de l’homme naturel !
Notons que Dieu s’occupe ici de ceux
qui vivent par
l’Esprit,
tandis qu’à Sinaï
(*) la loi n’a pas été donnée à l’homme
spirituel,
mais à un peuple charnel, savoir à Israël.
(*) Pour
rappel, c’est sur le mont Sinaï que la loi a été donnée à Moïse (Exode 19 &
20)
La loi s’occupe de l’homme naturel, et par conséquent de ce qui est
mauvais en lui. Peut-on dire au nouvel homme : « Tu ne tueras pas » ; « Tu ne déroberas
pas » ?
Le nouvel homme convoite-t-il jamais, ou commet-il
adultère ?
L’idée d’une telle question prouve que
toute la théorie est fausse.
La loi des dix commandements n’a jamais été adressée,
en aucune façon, au nouvel homme. Le nouvel homme peut en faire usage ; mais c’est
tout à fait différent de s’en charger comme exprimant sa
propre responsabilité devant Dieu.
Si nous sommes des
saints,
nous n’agissons pas pour avoir la vie, mais nous vivons
pour faire la volonté
de notre Seigneur, sans que pèse sur nous aucune pensée comme la mort ou la
malédiction.
À vous qui insistez pour qu’il y ait une règle légale, je vous demande : qu’est-ce que cette « loi du Christ » ?
Christ a toujours été occupé des
autres. Il n’a jamais fait sa
propre volonté, dans aucun acte de sa vie. Voilà précisément ce qu’est
être saint en amour (Éphésiens 1 v.4), ce que Christ a été : obéissant
et vrai dans l’amour (Éphésiens 4 v.15), c’est ce qui a caractérisé toute Son
existence ici-bas.
Si nous accomplissons tous nos devoirs simplement parce que nous pensons
que cela est juste : ce serait toujours mauvais ! Car comme chrétien, j’aurais
manqué pour la simple raison que faire simplement son devoir parce que c’est son devoir
ne place pas l’âme dans la proximité avec Dieu dans une attitude d’obéissance, mais peut bien, au contraire, n’être qu’orgueil
et satisfaction de soi-même, et hommage rendu à l’idole la plus cachée du cœur.
Faire ce que je juge être bien, peut
donc ne pas valoir mieux qu’une rébellion subtile
contre Dieu.
Je n’ai aucun droit de choisir mon
propre chemin.
Je suis dans l’obéissance, si
je prends la place de créature devant Lui, et
plus encore, si je suis son enfant et que
je me reconnaisse tel.
La
question est donc : Quelle est la
volonté de mon Père ?
De quelle manière infiniment belle notre Seigneur l’a
manifesté, avant même d’entrer dans la partie publique de son
ministère !
Il avait toujours la conscience de Sa propre relation, et cela dans le sens le plus élevé :
« Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père ? » (Luc 2 v.49).
Il en fut ainsi dans toutes les situations. Considérez-le
plus tard dans Son ministère. Même dans une chose qui en appelait si fort à ses
affections comme homme, quand Lazare se mourait, pourquoi demeura-t-il
encore deux jours au lieu où il était, après avoir appris qu’il était
malade ?
Il ne se bornait pas à agir sur la base de ce qui est
simplement juste, et de son amour envers celui qu’Il aimait ; avant d’aller, il Lui fallait
premièrement le commandement de son Père.
C’est ce que nous avons besoin de nous rappeler.
Avec la loi donnée à Sinaï, on
a Dieu exigeant ce qui condamne un pécheur. Dieu ne s’y révélait pas comme
Père.
Prenez l’exemple de la souveraine de l’empire britannique : elle
envoie son armée au-dehors pour attaquer un ennemi étranger, ou elle prononce
une parole d’autorité pour traiter le cas d’une province rebelle. Qui prétendrait qu’elle agit alors comme mère ? Qui affirmerait qu’elle se montre alors dans ses rapports avec ses
enfants ? C’est comme souveraine qu’elle agit ainsi à
l’égard de sujets rebelles.
À Sinaï, il y avait une
nation, des sujets rebelles de Dieu ; et là, au milieu
des tonnerres et des éclairs, et d’une voix encore plus terrible (Hébreux 12 v.19-21), Dieu proclamait ce qu’il
devait exiger d’Israël coupable. Mais comment Dieu parle-t-il maintenant,
Lui qui a parlé alors d’une manière si terrible ? Par son Fils (Hébreux 1 v.2).
C’est le même Dieu, mais quelle
voix différente !
Dieu maintient toujours son droit et son titre, non seulement pour faire valoir
ce qu’Il a prononcé en rapport avec Israël autrefois, mais aussi pour introduire
ce qui est nouveau.
Que
signifie une nouvelle alliance si elle ne rend pas ancienne
celle qui précédait ? (Hébreux 8 v.13)
De
même ici, nous avons la loi du Christ en contraste marqué avec la loi de
Moïse, qui avait à faire à la chair rebelle.
La loi du Christ dirige ceux qui vivent
par l’Esprit, et qui doivent marcher par l’Esprit, mais qui, néanmoins, ont encore une nature mauvaise.
Mais comment seront-ils fortifiés dans la nouvelle nature,
et comment vaincront-ils la vieille ?
Remarque :
Pour répondre à cette question, le
Seigneur Jésus donne lui-même la clé (Jean 6 v.53-56) : « … Celui qui mange ma chair et
boit mon sang … » ce qui nous ramène à l’endroit même où nous avons
reçu la vie divine, où nous avons connu la nouvelle naissance ! C’est à ce
même endroit que « ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair »
(Galates 5 v.24) ! L’effet sur celui qui se trouve là est qu’il : « demeure en moi, et moi en lui ». C’est la
communion ! Dans cette communion, il n’y a de place que pour la nouvelle nature
et aucune pour la vieille ! C’est dans ce seul cadre que le chrétien peut
réaliser cette « loi du Christ » ! Et pas l’inverse, ce n’est
pas en croyant marcher selon la « loi du Christ » que nous pourrions
être en communion avec Lui ! Ce serai changer la « loi du
Christ » (loi dans le même sens que la loi de la gravitation) en celle du
Sinaï ou de se conformer simplement à des règles de bonne conduite !
C’est pour cette raison que l’apôtre dirige aussitôt
les regards des Galates vers Christ, et leur dit :
« Portez les charges les uns des autres, et ainsi accomplissez la loi
du Christ … »
(Galates 6 v.2)
Telle est la manière pleine d’amour et
sans égoïsme, d’accomplir la loi du Christ.
Que votre âme
s’intéresse aux saints qui sont dans le besoin et dans la détresse ; et même
s’il s’y trouvait du mal positif, cela vous rejettera sur Dieu pour présenter quelque chose venant de Christ, propre à relever l’âme qui
a glissé dans le bourbier.
N.B. : On limite très souvent le sens de « porter
les charges » à l’aspect matériel des choses, mais le Saint Esprit nous
montre que le côté de l’état spirituel est le premier qu’Il a en vue !
L’apôtre
introduit d’abord le cas flagrant d’une personne qui tombe dans le péché,
puis il élargit le sujet. Si vous voulez savoir quel est le sentier de Christ
maintenant, et quelle est la volonté de Dieu, voici ce que Christ
faisait. Il est venu dans
un monde rempli de mal et d’opposition à Dieu, rempli
d’orgueil et de vanité, — et qu’y a-t-il fait ?
« Jésus … lui qui a passé de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant
tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance … etc. … » (Actes 10 v.38).
Quoique nous ne
puissions pas faire des miracles, toutefois dans tout ce qui, en esprit, ressemble à Christ,
tout croyant a précisément là le principe
moral de la vie de Christ ici-bas. Si vous avez réellement Christ, vous avez Christ non
seulement quant à l’expiation, mais comme votre vie.
Qui croit au Fils a la vie éternelle (Jean 3 v.36) ; et la vie éternelle, c’est Christ (1 Jean 5 v.20).
Cela
est tout aussi réellement que, étant né d’Adam dans ce monde, j’ai reçu une vieille vie
naturelle qui aime le mal et qui augmente en capacité pour faire sa
propre volonté, au fur et à mesure qu’elle augmente en force. De même aussi, si je crois
en Christ, cette
nouvelle vie est produite, et elle se développe dans la mesure où l’âme se
nourrit de Christ et regarde à Lui, et où elle
médite sur les paroles et les voies de Christ.
Il y a une puissance
d’assimilation communiquée ainsi au croyant par le Saint Esprit. Les
paroles de notre Seigneur sont esprit et sont vie
(Jean 6 v.63).
Ce n’est pas seulement qu’elles
commencent par produire la vie (1*), mais elles la soutiennent et sont
le moyen de sa vigueur (2*).
(1*) « … Celui
qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle… » (Jean 6 v.54)
(2*) « … Celui
qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui
… » (Jean 6 v.56)
C’est ce que l’apôtre
Pierre nous montre (1 Pierre 1). Il parle de la semence incorruptible, «la vivante et permanente parole
de Dieu» (1 Pierre 1 v.23) ; puis il montre que cette
même parole de Dieu, qui est le moyen de communiquer la vie,
initialement, par la révélation de Christ, est aussi le moyen donné
pour la fortifier et la rafraîchir. C’est pourquoi il les
exhorte, comme des enfants nouveau-nés, à désirer ardemment le pur lait
intellectuel de la Parole (1 Pierre 2 v.2).
La parole de Dieu, qui est d’abord employée pour introduire la vie
dans l’âme, en faisant connaître Christ, est ce qui maintient maintenant cette vie, la fait se développer et l’amène à prospèrer.
Nous
en avons ici un moyen :
« Portez les charges les uns des
autres, et ainsi
accomplissez la loi du Christ … » (Galates 6 v.2)
C’est là ce que Christ
faisait quand il était ici-bas. Il ne cherchait pas à se plaire à
Lui-même (Romains 15 v.3).
Il n’a jamais choisi le chemin de la facilité ; au contraire, ce qui occupait
le Seigneur Jésus, c’était tous les cas de misère et
de péché et de douleur, pourvu que ce fût
la volonté de Dieu.
Quand Il prit place comme homme
sur la terre, il
y avait un
exercice continuel de communion entre le Seigneur Jésus et son Père, l’esprit
de dépendance du Dieu vivant, qui n’agissait jamais sans la direction de Son
Père.
Il devrait en être pareillement
pour nos âmes.
Si nous nous appliquons ainsi à porter les charges
les uns des autres, nous avons besoin de nous attendre à Dieu à
ce sujet, afin de connaître quelle est la volonté du
Seigneur.
Il ne s’agit pas de la loi, ni d’ordonnances, mais de porter les charges les
uns des autres, et d’accomplir ainsi la loi du Christ.
N.B. : Nous avons bien compris que la « loi du
Christ » n’a aucun caractère légal ! Le sens du mot « loi »
est dans le sens d’une loi de la nature, comme la loi de la gravité, et non pas
une loi dans un sens juridique d’une chose décrétée par une autorité !
Voici l’effet invariable de la loi agissant
sur l’esprit.
« … si, n’étant rien, quelqu’un
pense être quelque chose, il se séduit lui-même ; mais
que chacun éprouve sa propre œuvre, et alors il aura de quoi se glorifier,
relativement à lui-même seulement et non relativement à autrui … » (Galates 6 v.3-4)
La loi suppose que l’homme
a de la puissance — en tout cas, qu’il est encore en vie comme
un homme dans le monde. Mais c’est justement ce que nous déclarons ne
plus professer, notamment par notre baptême.
En
effet, qu’est-ce que présente le baptême du chrétien ?
C’est la reconnaissance de Christ mort et ressuscité,
et que dans Sa mort, je suis mort au péché et au monde,
ainsi qu’au jugement de Dieu.
Je suis sorti de la
scène des hommes en vie sur la terre, et suis introduit dans une nouvelle condition
devant Dieu ; j’ai commencé une nouvelle vie ; je
suis mort aux choses pour lesquelles je vivais autrefois,
et je suis vivant à celles à l’égard desquelles j’étais
mort.
C’est dans tout cela que Christ fait
entrer celui
qui croit.
Il est donc clair
que :
« … si, n’étant rien, quelqu’un
pense être quelque chose, il
se séduit lui-même … » (Galates 6 v.3)
La loi n’écrase jamais l’orgueil de l’homme ; et l’homme supportera
tout ce qui suppose qu’il peut faire quelque chose.
La loi agit simplement sur la nature de l’homme,
et elle l’enfle, à moins qu’elle ne serve par le Saint Esprit à le tuer dans sa conscience. La nature pervertit la loi en y attachant
l’idée qu’elle — la nature — peut faire quelque chose ; cela plait aux gens, qui sont d’autant plus satisfaits
d’eux-mêmes.
Mais c’est ce que
l’évangile détruit à la
racine même.
Il en
résulte que des personnes extrêmement satisfaites d’elles-mêmes lorsqu’on
les place sur le terrain de faire de grandes choses pour Dieu,
seraient
profondément mortifiées et blessées si on leur disait
nettement leur incapacité de Le servir !
Combien peu supporteraient qu’on leur dise qu’ils n’ont
jamais adoré Dieu de toute leur vie, et qu’ils ne le pourront pas tant qu’ils ne sont pas nés de Dieu !
Une telle doctrine les
offense, parce qu’elle fait que le moi n’est rien, et que
Dieu est tout ; elle met devant eux
le terrible péril auquel ils sont exposés, leur perdition. S’ils croyaient être perdu, ils
crieraient à Dieu pour avoir la vie nouvelle.
Mais tant
qu’on s’adresse aux hommes avec des principes légaux, la
distinction entre ce qui est du premier homme et ce qui est du
second est
plus ou moins perdue.
On s’adresse à l’homme comme tel, et
on ne le traite pas comme étant ou bien complètement
pécheur, ou bien complètement un saint ; on confond les deux choses, et alors les âmes ne savent pas clairement si
elles sont sauvées ou perdues, si elles sont passées de la mort à
la vie, ou si elles sont encore sous la colère de Dieu.
Voilà pourquoi tant d’âmes, même de vrais croyants, souffrent
fréquemment de nuages ou d’éclipses dans leur vie.
La racine en est l’abus de la loi.
C’est ce qui avait lieu
parmi les Galates, et c’est ce qui a immobilisé et lié
par les chaînes de leurs péchés des milliers d’enfants de Dieu
depuis lors.
Cela agissait sur leur chair et leur
faisait penser qu’ils étaient quelque chose, alors qu’en vérité ils
n’étaient rien. Quand
on pense être quelque chose, il est évident, comme l’apôtre l’ajoute, qu’on se séduit soi-même.
Rien de plus tranchant que ces
expressions.
Par contre, s’ils se soumettaient à la Parole,
et consentaient à n’être rien, mais à laisser Dieu
agir, alors l’apôtre ajoute :
« … que chacun éprouve sa propre œuvre
… » (Galates 6 v.4)
Dieu commence sur la base que nous ne sommes rien, et que le sage doit
devenir fou, pour apprendre à être sage (1 Corinthiens 3 v.18).
L’homme n’aime pas cela, et se
rebiffe là-contre ; avec pour conséquence qu’il ne sort pas
de sa stupidité.
Au contraire, si un homme accepte la vérité quant à sa propre ruine, il
trouvera toujours que Dieu est là, dans la vérité de Son amour, lui donnant la vie éternelle dans
Son Fils.
Dieu lui dit :
« … que chacun éprouve sa propre
œuvre, et alors il aura de quoi se glorifier, relativement à lui-même
seulement et non relativement à autrui … » (Galates 6 v.4)
Supposons que quelqu’un
examine vraiment tout, et éprouve ainsi entièrement son oeuvre :
il se glorifiera alors en lui-même seulement, et non en autrui.
Ici l’apôtre porte un coup touchant à vif : qu’il mette
son œuvre à l’épreuve.
Sans doute le Seigneur
reconnaîtra ce qui est un service véritable, mais toutes les fois qu’un homme
examine et éprouve droitement son œuvre, il n’est jamais amené à se
glorifier, mais c’est un sujet profondément humiliant de
toute manière.
Mais enfin, au temps propre, nous moissonnerons, si
nous ne défaillons pas (Galates 6 v.9).
L’apôtre
conclut cette partie de son sujet par une autre parole, apparemment
paradoxale par comparaison au v. 2 :
« … car chacun portera son propre fardeau. » (Galates 6 v.5)
En fait, nous avons ici les deux grands principes
pratiques du christianisme : l’un est l’amour, actif et énergique, portant les charges des
autres ; l’autre est la responsabilité personnelle, chacun portant son propre fardeau.
Remarquez bien qu’il n’est pas question ici du salut.
Si un homme avait à porter son propre fardeau en rapport
avec sa justification devant Dieu, tout espoir serait détruit. Le
Psalmiste dit :
« N’entre pas en jugement avec ton
serviteur, car
devant toi nul homme vivant ne sera justifié. » (Psaume 143 v.2).
Sur
cette question, si Dieu entre en jugement avec moi, je suis perdu. Il est dit : « N’entre pas en
jugement »
(non pas avec un homme pécheur, mais) « avec ton serviteur». Il s’agit d’un homme converti ou
régénéré.
C’est pour cela que notre Seigneur présente
un principe tout différent dans la question de savoir si
un homme ne sera pas laissé pour périr de sa propre mort, ou s’il
sera délivré par la puissance de la vie de Christ. Il dit :
« En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend
ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle
et ne vient pas en jugement ;
mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5 v.24).
Ce que notre Seigneur enseigne
dans l’Évangile, c’est qu’il faut que les hommes reçoivent de Christ l’une ou
l’autre de ces deux choses : la vie ou le jugement, le jugement étant l’acte final
et éternel du juge. Notre Seigneur montre qu’il est Lui-même Celui qui donne la vie en
communion avec le Père, et qu’Il sera le seul à exécuter le jugement.
Maintenant il donne la vie : quiconque croit en Lui
a la vie ; quiconque Le refuse doit
venir en jugement.
Personne ne saurait être à la fois l’objet de la vie et du jugement.
La raison pour laquelle il y en
aura qui viendront en jugement, c’est qu’ils rejettent le Fils de Dieu et la vie éternelle en Lui. « Celui qui a le Fils a la vie » (1 Jean 5 v.12). Telle est la force des paroles de notre Seigneur.
On pouvait demander : comment peut-on avoir cette
vie éternelle ? Par obéissance ? Par une
ordonnance de la loi ? Ni l’un ni l’autre :
« En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend
ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle
… » (Jean 5 v.24).
Celui qui entend et croit de cette manière, sait
que Dieu s’intéresse aux âmes — qu’Il désire les avoir
heureuses et sans péché par le Seigneur Jésus Christ.
Mais il y a plus :
« … et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort
à la vie » (Jean 5 v.24).
C’est absolument la même
pensée qu’en Hébreux :
« … comme il est réservé aux hommes de mourir une fois, —
et après cela le jugement » (Hébreux 9 v.27).
Tel est la part de l’homme à laquelle il ne peut
échapper. L’homme, comme tel, doit
mourir et être jugé. Mais,
remarquez-le bien, il s’agit de celui qui vit et qui meurt comme
un simple homme naturel.
Il n’est pas dit que tel est le sort réservé au chrétien.
Au contraire, beaucoup
de chrétiens ne mourront jamais, aucun saint ne subira le jugement éternel.
« Le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement, avec
une voix d’archange, et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel ; et
les morts en Christ ressusciteront premièrement ; puis nous, les
vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les
nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air » (1 Thessaloniciens 4 v.16-17).
Autrement dit, les saints vivants seront ravis
avec les morts préalablement ressuscités.
Mais aussi selon un autre passage :
« … Nous ne nous endormirons pas tous … » (1 Corinthiens 15 v.51)
Les hommes doivent tous mourir ; mais nous ne nous
endormirons pas tous. Nous ne mourrons pas tous nécessairement ;
mais :
« … nous serons tous changés … » (1 Corinthiens 15 v.52)
Chrétiens morts ou vivants, tous doivent être changés,
être rendus conformes à l’image du Premier-né (Romains 8 v.29), être glorifiés dans leurs
corps.
Mais tous
les saints n’auront pas quitté cette vie, et n’auront donc pas
tous besoin d’être ressuscités : les chrétiens trouvés vivants lorsque Christ
reviendra, seront ravis pour être avec Lui, et seront transformés à Son image
glorieuse, sans passer aucunement par la mort, tout comme Énoch ; ils seront
transformés sur-le-champ à la ressemblance de la gloire de Christ.
C’est ce que nous tous, comme chrétiens, nous
devrions attendre sans cesse, sans savoir quand cela arrivera. C’est pourquoi il est
dit :
« … Nous ne nous endormirons pas
tous … nous serons tous changés … » (1 Corinthiens 15 v.51-52)
Et qu’adviendra-t-il de ceux qui ont refusé Christ ? Ils doivent tous être
jugés.
« … il est réservé aux hommes de mourir une fois, —
et après cela le jugement … » (Hébreux 9 v.27).
Mais il y a plus encore :
« Et comme il est réservé aux hommes de mourir une
fois, et après cela le jugement, ainsi le Christ aussi,
ayant été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra
une seconde fois, sans péché, à salut à ceux qui l’attendent. » (Hébreux 9 v.27-28)
Nous avons là deux destinées :
Celle de l’homme, qui est la mort et le
jugement ; celle
du chrétien, qui est Christ,
l’unique sacrifice pour
les péchés,
et qui revient bientôt en gloire pour son salut finalisé et
complet, non
pas pour le jugement.
Pour ceux qui sont nés de
nouveau
La question du péché a été réglée si
complètement à la première venue de Christ, que jamais plus
la moindre question ne sera soulevée au sujet du croyant.
Quand
il reviendra, il « apparaîtra une seconde fois, sans péché, [c’est-à-dire, à part le
péché, n’ayant plus rien à faire avec lui] à salut ». Il a lui-même
souffert pour le péché — il l’a ôté Lui-même.
La conséquence en est que tout croyant, où
qu’il soit, quelle que soit son ignorance, a le droit d’attendre
le Seigneur, qui va venir pour lui et pour tous
ceux qui se sont endormis en Christ avant lui ; le croyant a le
droit de savoir que Christ ne l’appellera jamais pour le jugement, parce que, Christ a été jugé
à sa place, et ayant
pour toujours ôté le péché par le sacrifice
de Lui-même, Il
apparaîtra une seconde fois, sans péché, à salut
pour eux les croyants.
Mais quant à ceux qui refusent
Christ
Bien loin de ne pas venir en jugement, ils seront ressuscités plus tard
spécialement pour faire l’objet du jugement. C’est la « résurrection de
jugement » (Jean 5 v.29).
Le but de cette
résurrection des méchants, c’est le jugement. Et quel est le caractère de
la résurrection du croyant ? La vie [une résurrection de
vie ; Jean 5 v.29]
Le terme « jugement »
est utilisé dans plusieurs contextes. Certaines traductions le traduisent
parfois par « condamnation », ce qui a un sens différent.
Le jugement est l’appréciation du Juge et la condamnation est ce qu’Il
peut prononcer selon les cas, suite à ce jugement.
Voici
2 citations utilisant l’un et l’autre de ces termes :
« … celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a
envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement (*); mais il est
passé de la mort à la vie. » (Jean 5 v.24)
« Il n’y a donc maintenant aucune condamnation
pour ceux qui sont dans le Christ Jésus … » (Romains 8 v.1)
(*) La version
anglaise KJV traduit par « condamnation » et même
« damnation » et de même la version néerlandaise HSV.
La
version KJV commet la même erreur :
« … celui qui mange et qui boit, mange
et boit un jugement contre lui-même, ne distinguant pas le
corps. » (1 Corinthiens 11 v.29)
Aucun juge compétent, aucun
chrétien habitué au langage du Saint Esprit, ne niera que c’est une erreur de
remplacer le mot « jugement » par « condamnation ».
La tradition humaine explique le
penchant de certaines personnes à mettre de côté des principes de vérité
pourtant bien clairs.
Car ce n’est pas tant une
question à décider d’après des bases de critique de texte ; mais un tel remplacement de mot contredit tout le but du
Saint Esprit dans le passage.
Qu’est-ce que l’apôtre disait à
ces Corinthiens ? Vous
avez traité indignement la cène du Seigneur, en en faisant un repas ordinaire.
Quelques-uns d’entre vous sont allés jusqu’à s’oublier publiquement, commettant
un péché grossier.
Il y a une solennité
particulière dans la cène du Seigneur comme dans le jour du Seigneur.
Celui qui prétend que la cène du Seigneur ressemble à
une ordonnance judaïque (*), n’a rien compris au sens
de cette institution chrétienne, une des plus caractéristiques.
(*) une obligation légale ! C’est le cas
lorsque l’on estime pouvoir prendre ou célébrer la cène dans des conditions
spirituelles qui ne répondent pas à l’enseignement, appliquant comme règle
« faites ceci en mémoire de moi », par exemple en dehors des caractères
des 2 où 3 qui sont effectivement réunis au Nom du Seigneur.
La cène du Seigneur : par elle le Seigneur place devant le
chrétien la parfaite délivrance dont il est l’objet, le sang et le corps rompu de Christ, et Il donne le témoignage à son âme qu’il échappe
à toute condamnation.
Or, dit l’apôtre,
vous qui avez mangé et bu comme si c’était un repas
ordinaire, vous y avez participé indignement.
Car il est
possible, pour une personne convertie, de manger et
boire indignement.
Ces saints de Corinthe prenaient
la cène avec légèreté, ce qui avait donné occasion au diable de prendre
l’avantage sur eux, et quelques-uns s’étaient même enivrés. Faire cela, dit l’apôtre, c’était manger et boire un
jugement contre eux-mêmes, et non pas la cène du Seigneur.
La conséquence était que
quelques-uns d’entre eux étaient malades, et d’autres se mouraient. Il
leur fait savoir que le Seigneur les jugeait, et mettait Sa main sur eux.
Mais
il n’y a pas le moindre doute qu’il s’agissait de jugement, et non pas de damnation.
Quel était le but du Seigneur dans tout cela ?
« Afin que nous ne soyons pas condamnés avec le
monde » (1 Corinthiens 11 v.32)
« Mais si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne
serions pas jugés. Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le
Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde » (1 Corinthiens 11 v.31-32)
Le but n’était pas d’éviter la
damnation, comme la version anglaise KJV le laisse entendre en rapport avec le
sort auquel les Corinthiens étaient exposés.
Lisez jugement au lieu de
damnation et vous verrez une lumière toute nouvelle jetée sur ce passage. Mettez-y l’expression impropre, et vous détruisez
l’équilibre de manière entièrement irréparable ; dès l’instant où vous
revenez au vrai sens, suggéré par la note en marge de la version anglaise, tout
devient clair.
Ce qui était auparavant obscur
et troublait votre âme, vous apparaît maintenant tout simple, solennel, saint
et en même temps consolant. Si
vous avez traité légèrement le souvenir des souffrances du Seigneur, vous
êtes en danger de tomber sous Sa main. Quelques-uns avaient même été ôtés de ce monde ; mais
c’est « afin que nous ne soyons
pas condamnés avec le monde ». Ce qu’il laisse entendre, c’est
qu’ils étaient de si méchants enfants, qu’ils ne pouvaient être
laissés plus longtemps dans ce monde. C’est pourquoi Dieu leur avait envoyé des
maladies, et les avait enlevés par la mort.
Ce que notre Seigneur enseigne
dans l’Évangile, c’est qu’il faut que les hommes reçoivent de Christ l’une ou
l’autre de ces deux choses : la vie ou le jugement.
La
principale différence, c’est qu’en Jean 5, le jugement est l’acte final
et éternel du juge, tandis que 1 Corinthiens 11 parle de l’exercice
de la discipline dans ce monde.
Le mot correct en Jean 5 v.24 est « jugement » et non pas
« condamnation », car :
Notre Seigneur montre qu’il
est Lui-même Celui qui donne la vie en communion avec le Père,
et qu’Il sera le seul à exécuter le jugement.
Maintenant il
donne la vie : quiconque croit en Lui a la vie ;
quiconque Le refuse doit venir en jugement.
Personne ne saurait être à la fois l’objet
de la vie et du jugement.
Comme nous l’avons vu plus haut,
la raison pour laquelle il y en aura qui viendront en jugement, c’est qu’ils
rejettent le
Fils de Dieu et la vie éternelle en Lui.
Pour le croyant, c’est La vie, une
résurrection de vie, afin que la même vie qui est maintenant donnée à nos âmes ait son plein
développement dans nos corps — en sorte que nous soyons
parfaitement remplis de la vie de Christ, corps et âme.
Telle
est l’attente du chrétien.
C’est
pourquoi, « chacun portera son propre fardeau » (Galates 6 v.5).
Il n’est pas du tout question de porter chacun
notre fardeau en jugement.
S’il en était ainsi, pas
une seule âme ne pourrait être sauvée — pas une ne le mérite. Car qui n’a pas été coupable de péchés,
de péchés graves et mortels ? — des péchés que
Dieu ne pourrait pardonner, à moins d’avoir un moyen parfait de le faire, un moyen qui
Lui soit propre ; et Il a ce moyen !
Mais ce moyen lui a coûté Son Fils, et
la croix de Son Fils ;
or la croix est
le triomphe de Dieu.
C’est
à la croix que Christ a pour toujours ôté le péché pour toute âme qui croit en
lui.
C’est pourquoi quand il dit : « chacun portera son propre fardeau », c’est simplement en rapport avec les difficultés et les épreuves de la vie pratique.
Souvenez-vous, dit-il, de
porter les charges les uns des autres ; — mais, après tout, chacun doit porter son propre
fardeau.
Chacun de nous doit avoir à faire à Dieu pour lui-même.
Personne d’autre ne peut répondre à notre place.
Pour
enseigner que les ministres de la Parole répondent pour les âmes des autres,
certains se servent ce verset :
« … vos conducteurs … ils veillent
pour vos âmes, comme ayant à rendre compte … » (Hébreux 13 v.17)
C’est une absurdité, ou pire. Le principe en est faux.
Quelqu’un rendant compte pour l’âme d’un autre, ça
n’existe pas :
« … chacun de nous rendra compte pour lui-même à Dieu. » (Romains 14 v.12).
Le pécheur doit être jugé ; mais le saint, aussi bien
que le pécheur, devra rendre compte de tout à Dieu.
Le Seigneur dit que le croyant ne viendra pas en jugement pour voir s’il sera sauvé ou
non. Car comparaître
en jugement ne sera jamais le cas d’un chrétien !
Toutes
choses seront manifestées
devant le Seigneur — non seulement les péchés que nous avons pu
commettre depuis que nous sommes croyants, mais ceux que nous avons
commis quand nous étions inconvertis.
Nous pourrions supposer que cela sera terrible au-delà de
toute expression.
Mais
souvenons-nous de la condition dans laquelle le croyant sera :
quand il rendra compte pour lui-même à Dieu : il sera semblable à
Christ — n’ayant aucun sentiment qui ne soit de Christ, aucun
désir qui ne soit pour la gloire de Christ ; tout sentiment de honte aura disparu, et il ne restera plus que ce
qui est selon Christ.
La pensée que Christ nous établira tous parfaitement,
comme Lui-même, en gloire, est la réponse directe à
toute anxiété de l’âme.
Bien
que tout ceci soit vrai, il est important de garder à l’esprit qu’il y a
maintenant un jugement très actif en cours.
Le Père observe nos
voies et s’occupe de nous ; il nous faut examiner nos voies jour
après jour.
Chacun,
saint ou pécheur, devra rendre compte pour lui-même à Dieu :
la puissance de Dieu l’accomplira dans l’un et dans l’autre ; dans l’un
pour son entière condamnation, dans l’autre pour
apprendre combien il est redevable à la grâce de Dieu de la
manière la plus absolue.
Mais c’est une chose différente du jugement.
Nous
ne saurions trop insister sur ce que, paraître devant le tribunal du
Christ, n’est
pas nécessairement un jugement.
Aucune parole de l’Écriture ne peut
jamais mettre de coté cette vérité que « celui qui... croit...
ne vient pas en jugement » (Jean 5v.24).
Dieu ne se contredit jamais.
Que
chacun doive porter son propre fardeau, cela se rapporte à notre
responsabilité.
Que c’est
merveilleux ! — en
avoir fini avec notre responsabilité comme hommes, et ayant Christ maintenant,
une nouvelle responsabilité commence pour nous.
Nous
avons maintenant à nous conduire comme ceux qui ont la vie éternelle, qui
ne s’appartiennent pas à eux-mêmes, mais à Celui qui
pour eux est mort et a été ressuscité (2 Corinthiens 5 v.15).
Maintenant commence notre responsabilité de vivre pour Christ — de lui consacrer la vie nouvelle que
Dieu nous a donnée, dans la conscience que le Seigneur passe
simultanément nos voies au crible jour après jour.
Il n’est nullement question de la loi de la dîme ou
toute autre règle :
« Que celui qui est enseigné dans la
parole fasse participer à tous les biens temporels celui qui
enseigne. » (Galates 6 v.6).
Nous pourrions être en
danger d’oublier cette sorte de relation avec tous ceux que le Seigneur a
suscités pour le bien de l’Église. Certains
points de repère ne doivent jamais être masqués. L’un d’eux est justement, pour ceux qui sont
enseignés, le privilège et l’obligation de se souvenir des chrétiens qui
enseignent en amour.
Il n’est pas dit : «Celui qui les enseigne»,
mais «celui qui enseigne». Quels
sentiments d’une largeur bénie !
Supposons que là où vous habitez
il n’y ait pas de besoin de ce genre ; avez-vous la vue courte au point de ne pas voir ce
que le Seigneur réclame ailleurs ? Ce serait bien de
l’égoïsme.
Rien
n’est plus dégradant que d’oublier qu’ils appartiennent à l’Église de Dieu vue
dans son ensemble.
Il est bon de nous
rappeler les uns aux autres que nous sommes membres du corps de Christ.
Prenez le cas des ouvriers travaillant à l’étranger : cela ne nous
parle-t-il pas ? Quel droit ont-ils à
notre amour et à notre sympathie ! Le Seigneur attend maintenant un renoncement à soi
bien plus grand, et un service d’amour bien plus grand, qu’au
temps de la loi.
« Ne soyez pas séduits ; on ne se moque pas de Dieu ; car ce
qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera. Car celui qui
sème pour sa propre chair moissonnera de la chair la corruption … » (Galates 6 v.7-8)
Il
s’agit évidemment ici de ceux qui sont indulgents pour eux-mêmes.
S’il y a du cœur pour le
Seigneur, on trouvera vite comment le servir pleinement ; mais cela demande souvent beaucoup
de renoncement.
« … mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la
vie éternelle.
» (Galates 6 v.8)
Rien ne permet d’échapper à ce principe !
C’est très fort, et pourtant tellement vrai.
On pourrait y voir une
contradiction ! D’un côté nous avons vu que ceux qui croient
ont déjà la vie éternelle ; et d’autre part nous lisons ici
que « celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie
éternelle ».
Les deux déclarations sont de toute valeur, mais sous
un point de vue totalement différent.
Si Dieu exhorte les
siens à la sainteté dans la marche, il montre que la vie éternelle est le couronnement et l’issue d’une telle marche.
Remarque
Le contexte est ici le même que dans
le cadre du « salut », vu comme l’aboutissement de notre carrière sur
la terre, où le salut concernera aussi bien le corps que l’âme : « Travaillez
à votre propre salut avec crainte et tremblement » (Philippiens 2 v.12)
Voir le paragraphe « Les nuances du mot « salut »
dans la Parole » et aussi « En Christ est la liberté de vivre et
marcher par l’Esprit », au point « LES ŒUVRES DE LA CHAIR ET LE FRUIT
DE L’ESPRIT »
Quel que soit le salut
introduit par grâce, il
ne met jamais de côté la valeur d’un saint dévouement à Dieu.
Ceux, donc, qui ont la vraie foi, manifestent
aussi une réelle sainteté, et eux seulement.
Foi et sainteté sont indissociables.
Celui qui croit en Christ reçoit la
vie éternelle.
Avec quel résultat ?
Il sème pour l’Esprit et moissonne
la vie éternelle.
La vie éternelle ici est évidemment ce que
nous allons avoir en gloire.
La
vie éternelle dont parle Jean est ce que le saint possède sur la terre.
Les deux sont vrais.
Dans la gloire, il trouvera
la vie éternelle sans mélange.
Je la reçois maintenant, comme croyant, de la
part de Christ, et je la trouve au
ciel comme continuation
du chemin de la sainte volonté de Dieu.
« Or ne nous
lassons pas en faisant le bien, car, au temps propre, nous moissonnerons, si
nous ne défaillons pas. » (Galates 6 v.9)
La résurrection de vie
des croyants se compose de ceux
qui ont pratiqué le bien ici-bas.
Il y a souvent un
grand danger à se relâcher dans la course.
On
commence bien et en beauté, puis après un certain temps, on devient plus
méfiant et soupçonneux quand on découvre que tant de gens ont profité de vous. C’est se lasser
en faisant le bien, ou le résultat de cette lassitude.
On décide de ne plus se
laisser duper. Or en vérité, la chair tient une grande place dans ce genre
de discours et de sentiments. Quand les âmes sont occupées de la grâce de Dieu, elles ne sont pas
si facilement lassées.
Est-ce
une raison pour un saint de devenir aussi égoïste, parce qu’un autre
l’a été ?
L’état normal du chrétien, c’est d’avoir un coeur large
et généreux, et d’être actif à rechercher les bons moyens
de faire le bien.
Le Seigneur ne dit
pas : Donnez ce qu’ils demandent ; mais le principe demeure, que le chrétien doit rester
sur ce terrain avantageux, d’être celui qui donne. Si je suis sur le terrain de la
loi, je ne ferai que marchander ; mais sur le terrain de la grâce et de la foi en Christ,
ma place sera bien plus bénie, car « il est plus heureux de donner que de
recevoir » (Actes 20 v.35).
Moissonner ici, c’est
clairement dans la gloire.
Ne l’attendons pas ici-bas.
On peut rencontrer de la
douceur et de la reconnaissance, mais il ne faut pas être surpris s’il en va autrement,
et si on trouve tant de choses pénibles de la part des hommes.
Rappelons-nous que c’est au Seigneur que nous prêtons.
Y a-t-il là sujet de déception ?
Jamais celui qui regarde au Seigneur ne
sera déçu.
« Ainsi donc, comme nous en avons l’occasion, faisons du
bien à tous … » (Galates 6 v.10)
C’est là l’affaire du
chrétien : faire du bien, mais
« … surtout à ceux de la maison de la foi. » (Galates 6 v.10)
Il y a une
relation spéciale avec les saints, mais il ne faut pas se borner là.
N.B. : Faire du bien comprend le côté matériel, mais
pas seulement, il a en vue aussi le côté spirituel.
Il est important de
garder à l’esprit quand on lit un passage quelconque de la parole de Dieu,
que tout est donné sous l’inspiration directe du Saint Esprit.
Dans un passage de 1
Corinthiens 7, l’apôtre affirme expressément donner lui-même, et
non pas le Seigneur, un jugement particulier quant aux
relations naturelles des croyants : Mais même une telle déclaration n’a
pas été écrite par l’apôtre sans le Saint Esprit. Il était inspiré
pour dire que ce n’était pas du Seigneur, mais de
lui. C’est pourquoi il n’y a pas la moindre contradiction, même
dans un mode d’expression aussi exceptionnel.
Prenez encore le livre
de Job, où vous trouvez Satan qui parle, comme aussi ailleurs.
Aucune personne intelligente ne voudrait soutenir que ce que Satan dit
était inspiré ; néanmoins l’écrivain du livre a été inspiré
pour nous le donner parfaitement.
L’écrivain était entièrement conduit de Dieu
pour rapporter, parmi les paroles, bonnes ou
mauvaises, des personnes en jeu (un homme, Satan ou même
le Seigneur), juste ce qu’il fallait pour accomplir le but
divin de son écrit.
Il n’y a donc, dans la
Bible, absolument aucune exception à la grande vérité que :
« Toute Écriture est inspirée de Dieu … » (2 Timothée 3v.16).
Ce n’est pas une
déduction purement humaine, mais
la doctrine positive de Dieu lui-même.
Tout ce qui tombe sous la
désignation de « Écriture » (pasa grafh) est inspiré de Dieu.
Telle est la déclaration expresse de l’apôtre Paul dans sa
dernière épître, la 2ème à Timothée, et il ne la
limite pas, à ce qui existait déjà, mais laisse de la place à ce
qui restait encore à écrire, comme l’Apocalypse.
« Toute Écriture est
inspirée de Dieu ».
Tant ce qui avait déjà
été donné, que le peu qui restait pour clore le canon Biblique, tout était
également de Dieu, même si tout n’y a pas un caractère d’une même
élévation, et si tout n’y revêt pas la forme doctrinale ou la forme de
révélation — car révélation et inspiration sont deux choses
différentes.
En donnant le récit de la vie
de notre Seigneur, les écrivains ont bien sûr rapporté, à l’occasion, ce
qu’ils avaient eux-mêmes vu et entendu. C’était inspiré, mais une révélation est ce
que l’homme n’a jamais su.
Quand l’apôtre Paul
dit : « Nous
vous disons ceci par la parole du Seigneur… que le Seigneur lui-même, avec un
cri de commandement... descendra du ciel », c’est plus seulement un passage inspiré, c’est
une révélation.
Toute prophétie est donc forcément, bien sûr, une révélation !
« … les prophètes parlent, deux ou trois, et que les autres
jugent ; et s’il y a eu une révélation
faite à un autre qui est assis, que le premier se taise. » (1 Corinthiens 14 v.29-30)
Ce n’est uniquement que dans le cas d’une
révélation positive qu’il était permis d’arrêter quelqu’un en train
de parler ;
quelle que soit l’importance de ce qu’il communiquait, s’il était révélé
quelque chose à un autre assis à côté, il avait le droit
d’arrêter celui qui parlait.
Ceci a nécessairement
pris fin maintenant. La révélation étant complète !
Toute
tentative d’agir sur la base d’une révélation serait non seulement contraire
aux règles et inconvenant, mais reviendrait à prétendre à une
nouvelle révélation, ce qui est positivement
faux et un déshonneur pour
les révélations existantes.
Quand
il restait encore à communiquer une partie des pensées de Dieu, Dieu
maintenait le droit souverain de Son Esprit d’introduire une révélation.
Mais quand toute la pensée de Dieu a été entièrement
révélée dans Sa Parole, il est normal qu’une telle ligne de conduite ait pris fin.
En
conséquence, même si quelqu’un a réellement quelque chose de la part de Dieu,
il
est néanmoins de son devoir d’attendre le moment convenable.
La chair, Satan pourraient faire
arrêter quelqu’un, mais
Dieu est au-dessus de toutes les difficultés.
Les remarques générales faites
au sujet de l’inspiration et de la révélation ont été faites en rapport avec le
verset que nous allons considérer.
« Vous voyez quelle longue lettre je vous ai écrite de ma propre main » (Galates 6 v.11)
On peut aussi comprendre
cette phrase de la manière suivante : « Vous voyez avec quelles
grosses lettres » etc., ce qui est encore plus frappant.
Écrire était un peu inhabituel, même pour l’apôtre
Paul.
Écrire un document
important n’était pas banal, sinon à l’aide d’un secrétaire, ce qui était un
métier ou une occupation en soi. Ceux
qui avaient beaucoup d’activités et des tâches difficiles par ailleurs, avaient
l’habitude d’employer quelqu’un pour écrire à leur place.
Dans le cas présent, l’apôtre
écrivait lui-même et, comme il n’en avait pas l’habitude,
il attirait l’attention
sur les gros caractères de sa lettre.
Par
comparaison à d’autres, c’était une lettre plutôt courte, mais
écrite entièrement de lui ; et n’étant pas habitué à le faire, les
lettres paraissent avoir été écrites en gros caractères, et lui avaient
probablement causé une difficulté considérable.
Les facilités d’écrire de ce
temps-là étaient très différentes de celles de maintenant.
Mais le simple fait d’avoir écrit de tels caractères n’était pas sans
rapport avec
la manière et la portée de toute l’épître.
Ce n’était pas un simple
détail de circonstances, et l’apôtre insiste là-dessus à cause de l’état
des Galates auxquels il s’adressait et des dangers qu’ils
couraient.
Le
Saint Esprit l’avait conduit à exprimer le désir le plus fort et le plus ardent
qu’ils soient délivrés ; c’est pourquoi il mettait de côté toute pensée
d’employer un intermédiaire entre eux et lui ; peu importe la difficulté,
il leur écrirait lui-même.
Dans d’autres occasions, il a
employé Tertius ; mais le cas présent était si urgent, l’enjeu si
préoccupant et si important, que toute autre tâche devait céder le pas.
C’était l’heure d’un grave danger, au point
qu’il ne tenait plus compte ni du temps, ni de la
peine, ni de rien d’autre.
Quel témoignage de l’intensité
de l’intérêt qu’il prenait pour ces saints de Galatie, — témoignage
d’autant plus frappant qu’il n’y avait pas les salutations habituelles,
marquées d’affection personnelle et fraternelle.
C’est là une confirmation magnifique de la manière remarquable dont le
Saint Esprit mentionne des faits portant l’empreinte des pensées même de
Dieu, de Ses soins et de Son amour pour les Siens, et de
Sa profonde sollicitude à leur égard.
L’apôtre lui-même attire
l’attention sur les circonstances de cette épître.
Il
avait écrit par d’autres, et à d’autres, beaucoup plus librement ;
car, comme déjà dit, il n’y a aucune salutation dans l’épître.
Ce n’est pas qu’il était à l’étroit dans son désir devant
Dieu, mais il ne pouvait
laisser s’épancher ses affections chrétiennes envers eux.
Il y
avait dans leur conduite quelque chose de si désastreux et si
contraire à la gloire de Christ, même si c’était mêlé de bien, qu’il
était en perplexité à leur sujet ; il avait de l’espoir, mais sans
plus.
Il avait confiance à
leur égard par le Seigneur ; mais s’il regardait à eux-mêmes, à ce qu’ils faisaient et
disaient, il ne pouvait pas en avoir.
Ces
deux faits donc — l’absence de salutations personnelles, et l’écriture
de la lettre de sa propre main — rendent l’un et l’autre un témoignage remarquable
de la manière dont l’amour de Dieu agit par le moyen du cœur d’un
homme.
Les simples échanges d’amabilité fraternelle étaient mis de
côté.
On aurait pu dire : Quel manque d’affection de
la part de Paul ! Mais l’affection fraternelle n’est pas l’amour, quoiqu’on
les confonde souvent. Si l’apôtre, dans l’état où les choses en étaient, avait envoyé un message
amical à l’un ou l’autre, cela
aurait été une chose purement humaine, non pas de Dieu.
Il
pouvait le faire en écrivant aux Romains, et même aux Corinthiens, mais non pas aux
Galates.
Quelle idée cela donne de leur état !
Et pourtant il allait
y avoir des abominations plus grandes encore que celles-ci :
des choses incomparablement pires devaient s’introduire furtivement ; mais
il était réservé à Jean d’en parler.
Et quoiqu’entre tous, Jean
ait été le champion éminent de l’amour, toutefois Jean lui-même est si
loin de faire des allusions personnelles directes dans sa première épître, qu’il ne l’adresse pas du tout à une assemblée,
mais cette épître
commence sans intitulé dans une forme très générale ; c’est la raison pour laquelle on l’appelle
communément une épître catholique ou générale.
Elle a peut-être été
écrite ainsi, afin d’être par excellence une sorte de lettre circulaire à
l’Église entière.
J’en tire cette
conclusion que partout où il y a quelque chose qui touche à l’œuvre de
Christ, comme chez les Galates, ou à la personne de
Christ, comme dans Jean, toute considération personnelle doit céder le pas.
Comme le Seigneur, dans Sa mission finale à Israël
(les soixante-dix de Luc 10), défendit aux disciples de saluer quiconque en chemin, de même ici le Saint Esprit agit
un peu pareil, parce que la gloire de Christ était en jeu, et que le fondement de
toute bénédiction était menacé.
Une autre chose à remarquer,
c’est que les enfants de Dieu ne comprennent généralement pas comment
le mélange de la loi avec Christ est
à la racine de mille difficultés.
Il est rare
maintenant de trouver un
chrétien qui ne soit pas en principe là où les Galates en étaient.
Dans l’état présent de la
chrétienté, nous avons tous été ainsi formés dès notre enfance. Ce n’est pas limité ici ou là, à quelques endroits
particuliers, mais, sous une forme ou une autre, c’est un mal qui prévaut partout, le
mal établi, chronique et fatal dans la chrétienté, qui s’insinue dans les pensées et les voies des hommes, et infiltre tout.
« Tous ceux qui veulent avoir une belle apparence dans la chair,
ceux-là vous contraignent à être circoncis, seulement afin qu’ils ne
soient pas persécutés à cause de la croix de Christ. » (Galates 6 v.12)
Nous remarquons certainement l’extrême
rapidité de transition d’un sujet à l’autre qui caractérise si fréquemment
les écrits de l’apôtre Paul. Il revient au sujet qui agitait son esprit,
et résume dans ces
derniers versets le danger aussi bien que la bénédiction.
Il ne s’occupe pas du qu’en dira-t-on.
On pourrait l’accuser
d’imputer des motifs, mais peu importe. On peut bien nier que le légalisme fraternise avec le
monde, qu’il aime ses aises, qu’il aime être récompensé présentement ; il
peut bien faire parade de piété : après tout, le légalisme n’est que le désir d’avoir
« une belle apparence dans la chair » !
Une question importante se pose :
Qu’est-ce que les hommes recherchent maintenant ? Qu’est-ce qui leur fait plaisir ?
Si tout le monde
fréquentait les églises et les chapelles, si les gens se conduisaient
sobrement, décemment et en ordre, il y aurait une joie universelle sur
l’amélioration de l’état de la chrétienté et de ses perspectives ! Mais que serait tout cela aux yeux
de Dieu ? Je n’hésite pas un instant à
dire que, s’il n’y avait que cela, ce ne serait qu’une belle apparence dans la
chair.
Comme chrétiens, ce que nous avons le droit d’attendre, sans quoi nous ne devrions jamais
être satisfaits, c’est que
les âmes passent de la mort à la vie — que les âmes soient
délivrées de la puissance de Satan et transportées dans le royaume du Fils de
l’amour de Dieu (Colossiens 1 v.13).
Tant qu’elles n’ont pas
passé la frontière du domaine des hommes vers celui de la présence de
Dieu, où est-ce que le
chrétien peut bien trouver un fondement positif à la joie et à la
reconnaissance ? Il ne s’agit là que du monde et de la société.
Nous savons que le monde est sous la condamnation :
depuis la croix
de Christ le
jugement est suspendu sur lui, aussi certainement qu’un criminel qui
serait déjà jugé et trouvé coupable ; la condition de l’homme est comme celle du condamné
attendant dans sa cellule l’exécution de sa sentence.
Les chrétiens le réalisent-ils ?
Bien imparfaitement. S’ils le faisaient, pourraient-ils
faire cause commune avec le monde ?
Quelqu’un peut-il entrer dans une
cellule de condamné et lui parler comme s’il n’y avait rien de spécial ? Celui qui le ferait serait bien
dénué de tout sentiment convenable. Or il en est de même, et de
manière bien plus terrible encore que pour l’exécution d’un seul
criminel.
Remarque :
Or c’est ce que font ceux qui
enseignent les règles de bonne conduite, sans montrer à ceux qui les écoutent,
même si issus de familles chrétiennes, que leur condamnation à la seconde
mort est proche, et que le seul moyen offert par grâce est de passer
par une vraie conversion ! D’où l’importance d’expliquer à
ces âmes ce qu’est une vraie conversion !
Nous savons bien que le jour approche où personne ne
pourra échapper :
« Et comme il arriva aux jours de Noé, ainsi
en sera-t-il aux jours du Fils
de l’homme aussi : on mangeait, on buvait, on se
mariait, on donnait en mariage, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ;
et le déluge vint, et les fit tous périr. De même
aussi, comme il arriva aux jours de Lot : on mangeait, on
buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ; mais, au
jour où Lot sortit de Sodome, il plut du feu et du soufre du ciel, qui
les fit tous périr ; il en sera de même au jour où le Fils de l’homme sera manifesté.
» (Luc 17 v.26-30)
Dieu demande à tous ses enfants de rendre dans le monde
le témoignage appris de Dieu lui-même qu’il n’y a pas plus de
certitude que ce qui ne tient qu’à un fil ; que le jugement
est suspendu sur le monde, et que Christ est prêt à
juger les vivants et les morts ! (2 Timothée 4 v.1 ; 1 Pierre 4 v.5).
Il attend la volonté de son Père. Tout ne dépend que de cela.
Il nous est dit, et nous le savons, que Christ
va venir, et qu’Il vient bientôt ; nous l’attendons.
Toutefois au milieu de cette scène d’un monde condamné,
avec le Seigneur sur le point de venir y exécuter le jugement, il y a cette
chose étrange : bien
des âmes qui sont passées à la vie éternelle, par la foi en Christ, et qui le
savent — ou qui du moins devraient le savoir. Ils appartiennent donc à Celui
qui va juger,
et non pas à la scène
qui va être jugée.
Quel est l’effet de tout cela ?
En
esprit ils ont abandonné
les circonstances où
les hommes s’efforcent de maintenir une belle apparence ; ils se sont repentis envers Dieu ;
ils se sont inclinés devant le Sauveur, le Seigneur Jésus, et ils
ont trouvé en Lui la vie éternelle et la paix.
Tout est réglé entre leur âme et Dieu.
Avec Christ, la lumière, la vérité
et la vie, la belle apparence a disparu.
Et tandis que cette
grande œuvre se poursuit, une
grande partie du monde
cherche à être aussi religieux qu’il peut, c’est-à-dire à réconcilier
la religion avec le monde.
Et par
l’effet de cette stratégie de l’ennemi et de leur propre manque de vigilance, de
très nombreux enfants de Dieu descendent au niveau du monde, parce qu’il y a
là de grands noms, parce qu’il y a là des apparences, et qu’on arrive même à citer la parole
de Dieu pour montrer qu’il est bien de marcher là.
La manière habituelle de le faire est de prendre ce que
Dieu dit à Israël, — le peuple de Dieu selon la chair, gouverné par la loi, —
et on l’applique au peuple de Dieu d’aujourd’hui, à ceux qui sont appelés à
marcher sous la grâce et sous Christ seulement,
qui ont le Saint Esprit pour marcher par l’Esprit
et ne rien céder à ce qui est de la chair.
Le mélange de ces deux choses séduit les chrétiens
et les entraîne dans ce qui n’est, après tout, que la
religion de la chair.
Ils
pensent qu’un système terrestre de formes religieuses doit être bon
maintenant, parce qu’il avait l’approbation de Dieu dans l’Ancien
Testament.
Ils voient que Dieu reconnaissait autrefois « un sanctuaire
terrestre » (Hébreux 9 v.1), et ils en tirent
argument pour tous les temps et tous les lieux.
Et c’est ainsi qu’ils se trouvent entraînés
dans la « belle apparence dans la chair », et d’autant plus aisément qu’elle est habituellement accompagnée
de l’absence de persécution, et
même des éloges du
monde.
Les gens sentent bien
que vous ne pouvez élever le monde à marcher avec vous au-dessus de son propre
niveau de vue et de logique. Mais
dès l’instant où vous vous abaissez au niveau du monde, vous
quittez le terrain chrétien.
Il faut une nouvelle nature. La foi est indispensable. Le monde n’a rien de cela. Vous devez descendre
dans le chemin du monde, si vous voulez agir de concert avec le
monde. Et cela ne fait pas que
le monde devient chrétien, mais
cela fait que les chrétiens deviennent mondains.
Tel est le seul résultat de la tentative d’associer les chrétiens
avec les non chrétiens dans le service et le culte
de Dieu.
Écoutez la sentence solennelle :
« Tous ceux qui veulent avoir une belle apparence dans
la chair, ceux-là vous contraignent à être circoncis, seulement afin
qu’ils ne soient pas persécutés à cause de la croix de Christ. » (Galates 6 v.12)
Ils veulent que vous
vous soumettiez à ces formes religieuses.
La raison en est qu’ils craignent de
souffrir pour Christ.
La croix
est la fin de l’ancien monde, où la chair était reconnue,
et l’introduction
du nouvel état de choses où plus rien n’a de valeur aux yeux de Dieu, sinon ce qui est du Saint Esprit.
L’apôtre fait voir qu’après tout, l’égoïsme est au fond de
ce désir des formes religieuses.
Quand on marche avec le
monde, la conscience n’est jamais tranquille. Rien ne plaît tant au monde que d’amener de vrais
chrétiens à marcher avec lui.
Combien un tel succès de Satan est humiliant !
Dieu a appelé les chrétiens hors du monde en
vue de manifester un peuple heureux en Christ, même
s’ils n’ont que de la tribulation dans le monde.
Je ne parle pas ici des épreuves
ordinaires, journalières.
Si les saints agissent
follement et en souffrent comme les autres, ils ont leur part des résultats de
leur propre folie. Mais
certaines épreuves tombent sur le chrétien parce qu’il est chrétien :
le mépris, le rejet, la médisance, la calomnie, — tout cela parce qu’il
marche avec Dieu, et qu’il a pris le parti de Dieu contre
le monde.
C’est aussi parce qu’il a part à la croix de Christ
et qu’il attend Sa gloire, refusant par conséquent non
seulement les choses mauvaises du monde,
mais aussi ses meilleures.
Voilà ce qui excite tant la colère du monde.
Ils peuvent bien parler
des fautes des chrétiens ; mais si les mêmes fautes étaient commises par le monde, combien on les
oublierait vite et facilement !
Mais
quand un chrétien est en cause, il y a ce qui leur fait sentir que,
malgré la faiblesse et la folie de la personne, il y a quelque
chose au-dessus du monde ; or c’est cela qui, en réalité, les met mal à l’aise.
Si les chrétiens dont il
s’agit dans ce passage avaient seulement voulu consentir à être circoncis ! Mais n’importe qui
peut être circoncis, même un inconverti.
Prenez seulement un
engagement de tempérance avec un homme du monde ; il sera content, parce que vous
descendez à un niveau qu’il peut occuper autant que vous.
Ainsi je ne me mêle pas
aux efforts du monde cherchant à réformer le monde ; mais j’ai beaucoup à dire sur le
péché et la honte des chrétiens qui s’associent au monde dans ses
efforts pour arrêter une plaie par le moyen de promesses et de vœux faits par les hommes.
C’est un terrain absolument faux et contraire à
l’évangile, dont le point de départ est la corruption
totale de la nature de l’homme.
Dès l’instant où vous
travaillez à améliorer cette nature, — ce que l’homme du monde
peut faire tout autant (il peut signer l’engagement de tempérance aussi
bien que vous), —
il est clair que vous vous êtes mis sur un terrain d’abandon de Christ comme la seule arme du chrétien, ayant une trempe
divine, utilisable contre l’homme dans la chair ; c’est, pour ainsi dire, un
retour à l’arc et aux flèches de la contrainte morale.
En vérité, je suis obligé de considérer cela comme inférieur
même à la circoncision qui, au moins, était le type d’une vérité très
bénie — l’entier dépouillement de la chair.
Mais quand Christ
mourut, toutes ce qui n’avait été que des types, et qui avait entièrement
manqué en tant que remède efficace, a été enseveli dans Son sépulcre.
Maintenant Il est
ressuscité et il y a une vie nouvelle en résurrection,
qui n’a rien à dire à l’ancienne vie, sinon pour la mortifier.
La
réalité de la vie a été manifestée, et c’est avec elle que le chrétien a à faire maintenant.
Christ est devenu sa vie et son
objet.
C’est le grand but du
diable d’amener les chrétiens à ajouter un autre nom à celui
de Christ marqué sur les enfants de Dieu : peu importe
lequel, que soit la circoncision comme type de bénédiction spirituelle, ou que
ce soit aujourd’hui de simples restrictions morales naturelles ;
de toute manière c’est
se tromper quant
à l’objet pour lequel Dieu nous a appelés hors de ce monde. Le chrétien est en dehors de ce domaine,
et il est appelé à occuper une place caractérisée par la grâce.
La place du magistrat
n’est pas une place de grâce, mais de gouvernement, qui requiert le
châtiment du mal. Ce n’est pas la grâce. La grâce n’est pas la loi ; mais, si quelqu’un te frappe
sur une joue, présente-lui l’autre (Mattieu 5 v.39). Ce serait la fin de toute justice,
si
les magistrats essayaient d’agir ainsi !
Mais tandis que le
chrétien n’a rien à faire en dehors du domaine de la grâce,
il est tenu de respecter le gouvernement, et de ne jamais parler
en rabaissant les dignités de ce monde.
Mieux
il connaît ses propres privilèges, plus il est à même de maintenir
l’honneur du magistrat. Il le reconnaît d’autant plus, qu’il ne convoite pas lui-même
cet honneur.
Il a
lui-même une bien meilleure place ; s’il connaît
le secret de la joie et de la liberté dans ce monde, qu’il reconnaisse
en même temps les autorités qui sont au-dessus de lui, et ordonnées
par Dieu pour régir la terre.
Faisant partie d’un même cercle
humain, des personnes sont bien capables de développer plus ou moins de rivalité ;
car les hommes préfèrent
gouverner les autres que d’être gouvernés eux-mêmes !
Mais
quand une âme est entièrement délivrée du monde, elle peut
d’autant plus volontiers reconnaître ce qui est de Dieu ici-bas, et
voir la sagesse de l’ordre qu’Il y a établi.
C’est sur ce fondement-là que le Saint Esprit insiste toujours
pour que le chrétien obéisse aux lois, et qu’il rende
l’honneur au roi ou autres gouvernants auquel il peut
se trouver assujetti.
« Car ceux-là qui sont circoncis, eux-mêmes
ne gardent pas la loi ; mais ils veulent que vous soyez circoncis, afin
de se glorifier dans votre chair. » (Galates 6 v.13)
L’apôtre montre ensuite,
qu’après tout, les zélateurs de la circoncision ne gardaient pas la
loi. Ils ne l’observaient
qu’en partie, avec une bonne mesure
d’inconséquence, malgré des sentiments ardents à l’encontre des défenseurs
de la liberté chrétienne. C’est toujours le cas.
Ceux qui insistent sur la perpétuité du sabbat, comment
le gardent-ils ?
Déjà
ils ne prennent jamais garde au vrai jour ; mais supposant
que le jour du Seigneur serait réellement le même que le sabbat, l’observent-ils
selon la loi ? Pas du tout.
Ils vous diront que le christianisme, outre qu’il a changé le jour, a
modifié la façon de l’observer, que l’Évangile tempère la sévérité de la loi de
Dieu, etc.
Si cela n’est pas annuler la loi par incrédulité,
qu’est-ce qui le sera ?
Je
renie leurs actes, leurs doctrines et leurs conclusions.
Le christianisme, bien loin d’atténuer la loi, ou de
réduire ses sanctions, c’est lui seul qui donne à la loi sa pleine valeur :
« Annulons-nous donc la loi par la foi ? Qu’ainsi n’advienne ! au
contraire, nous établissons la loi. » (Romains 3 v.31)
La doctrine de la foi, au lieu d’affaiblir la force obligatoire de la loi, l’illustre
et la maintient au plus haut degré.
Mais l’établissement de la loi dont parle
l’apôtre, n’a absolument aucun rapport avec la
question d’une règle à suivre pour la
marche du chrétien.
Le chapitre 3 des l’épître aux Romains traite de la
ruine de l’homme et de la justice de Dieu, non pas de pratique !
L’apôtre
y démontre que la foi maintient l’autorité de la loi dans la croix de Christ, laquelle reconnaît la
juste et totale condamnation des hommes, et cette croix est la
base d’une justice divine qui justifie, une justice qui est révélée au
croyant et devient sa portion.
La malédiction de la loi est tombée sur Christ, et cette loi a
ainsi été magnifiée au plus haut degré, sa pleine sentence ayant été complètement
épuisée sur la tête du Fils de Dieu.
Ainsi,
que vous considériez Dieu, ou l’homme, ou le Sauveur, la foi établit la
loi, comme rien d’autre n’aurait pu le faire.
Quant au jour du
Seigneur, loin
de s’identifier au sabbat,
c’est le premier jour de la semaine et non le septième, et il repose sur des
fondement entièrement différents.
Si vous testez ces
hommes soi-disant docteurs de la loi, on voit bientôt leur zèle s’effondrer
dans la pratique.
Il est
facile de démontrer qu’ils ont introduit des changements et des modifications pour
s’adapter aux temps, aux lieux, aux climats et aux gens, c’est-à-dire pour leur
propre convenance dans les choses de Dieu.
Cette théorie d’adoucissement de la loi, et d’une
loi flexible, ne peut absolument pas résister à un examen sérieux.
D’un autre côté, ceux
qui maintiennent que le jour du Seigneur est une chose toute nouvelle, ne se rattachant ni
à la création, ni à la loi, ne rencontrent aucune
difficulté, parce qu’ils voient que le même Dieu, qui, à
l’origine, a sanctifié le sabbat et a donné la loi à Israël, a trouvé bon
d’attacher un honneur
spécial au premier jour de la semaine, en souvenir de la rédemption accomplie
dans la mort et la résurrection de
Christ.
Mais ils voient ce jour du Seigneur comme ayant son propre caractère, bien
distinct du sabbat.
Le jour du Seigneur ne
demande pas un simple repos qu’on peut partager avec son bœuf ou son âne ;
et le repos du corps est si loin d’être l’honneur principal qui lui est propre,
que, me semble-t-il, si
un chrétien pouvait en ce jour-là marcher vingt fois le chemin d’un sabbat pour
accomplir un service spécial pour le Seigneur, il aurait non seulement la
liberté de le faire, mais ce serait très agréable au Seigneur.
Chacun
de ces jours est distingué des autres jours par l’autorité divine ; mais
sous tous les autres rapports, ils diffèrent entre eux autant que la loi
diffère de la grâce, ou que la vieille création diffère de la nouvelle.
Comme c’est le cas de ceux qui
ne garde pas eux-mêmes la loi et veulent vous l’imposer afin de se glorifier, cela
reste tout à fait vrai aujourd’hui.
La
vérité n’est pas la pierre
de touche dans le monde religieux, ni Christ lui-même, ni
Son service.
Si vous refusez leur
parti ou leurs idoles, attendez-vous
à l’opprobre, à la calomnie, au mépris et à la haine.
Cédez
à leur système judaïsant, et vous pouvez retenir impunément des doctrines
blasphématoires, — sans réaction de leur part.
Touchez à leur abus de
la loi, et ils
s’écrieront : « On
a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l’a mis » (Jean 20 v.13).
La loi est leur seigneur plus que Christ.
Je fais allusion ici à un
fait littéralement existant dans l’organe le plus populaire du milieu
qu’on dit évangélique, mais à vrai dire, le parti
légaliste de notre temps.
Remarque :
C’est le piège qui guette les croyants
issus qui ont été privilégiés plus que d’autres, et qui à la longue ont
transformé ce que produit la vie divine, en règles à suivre, en procédures à
suivre ! Les germes se manifestent par l’absence totale de réactions
devant de faux enseignements, des inversions flagrantes de causes avec les
effets, mais réagissent de façon virulente dès que quelqu’un souligne cette
inversion, ou toute autre forme de déviation. Celui qui le fait en vue du bien
est traité d’orgueilleux, de manque d’amour, etc. …
L’apôtre souligne une vérité fondamentale :
« Mais qu’il ne m’arrive pas à moi de me glorifier, sinon
en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde
m’est crucifié, et moi au monde. » (Galates 6 v.14)
Les
Galates se glorifiaient dans ce qui exaltait la nature humaine,
parce que de cette manière, ils pouvaient amener le monde et ses multitudes à
s’unir avec eux.
Un rappel de choses importantes
déjà soulignées en rapport avec la croix !
Au ch. 3, la croix
de Christ est envisagée comme la délivrance de la loi, parce que Christ y a été fait
malédiction pour nous. Si un homme croit en Christ, et le reconnaît comme Fils
de Dieu, allez-vous nier qu’il a la vie éternelle ? Mais à moins qu’un tel homme ne
reçoive la doctrine de la croix d’une manière intelligente, et ne l’applique à
sa position, il est encore plus ou
moins sous la loi, et ne comprend pas qu’il est complètement
retiré de l’ancien état de choses et placé sur
un nouveau terrain.
Au ch.
5, l’apôtre applique la doctrine de la croix à la chair, et
montre que «ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les
convoitises». Je trouve ici que j’ai
le droit de considérer que j’en ai fini avec
ma chair devant Dieu, et pareillement avec la loi.
Maintenant, au ch. 6, intervient la troisième chose, le monde. Il y a une gradation
régulière.
D’abord c’est l’affranchissement
de la loi, qui est susceptible d’affecter la conscience d’une
personne pieuse.
Puis, quand l’homme est
affranchi de cette anxiété, vient la question de
la chair avec ses passions et ses convoitises.
Mais il lui est dit que tout cela a été jugé à la croix de
Christ.
C’est pourquoi, je suis en droit, comme une question de
foi et non
de simple sentiment, de savoir que :
« … ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec
les passions et les convoitises. » (Galates 5 v.24)
Cela fait partie de la consolation que Dieu me donne.
L’apôtre ne dit pas qu’ils
la crucifient, comme si c’était un processus qui se
poursuit ; mais
c’est une chose faite quand on reçoit Christ crucifié.
Aux
yeux de Dieu, et maintenant aussi pour la foi, leur nature a été
clouée au bois et c’en est fait d’elle devant Dieu.
Ils ont maintenant une nouvelle
nature, comme dit Paul :
« Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en
moi » (Galates 2 v.20)
Bien sûr, la vieille
nature que nous avons existe toujours ; mais pour la foi, Dieu en a déjà fini
avec elle à la croix de Christ ; en sorte que l’affaire du
chrétien est de s’occuper non pas simplement
de restrictions, mais de Christ.
Par l’énergie de l’Esprit, cela remplit l’âme de tout ce
qui est bon, l’entraîne dans ce qui est aimable ; en bref, c’est la
vraie puissance de sainteté chrétienne.
Si un homme est occupé
de ce qui est bon, il
haïra sa chair ;
mais ce n’est que
l’occupation de Christ, qui donne puissance à l’âme pour appliquer
à la chair la sentence de Dieu.
Maintenant vient la troisième
et dernière chose dans l’expérience chrétienne.
On arrive à trouver des
hommes qui savent un peu ce que c’est que d’être mort à la loi et à la chair, mais qui croient encore que c’est
le devoir du chrétien dans ce monde, de servir Dieu dans
ses contraintes.
Mais comment Dieu veut-il qu’on Le
serve maintenant ?
Jamais par quelque
chose qui contredirait la croix de Christ.
Le service du chrétien doit être fondé sur la croix ; or qu’est-ce que la croix
déclare au sujet du monde ? Qu’il est maintenant en guerre ouverte
avec Dieu.
Depuis la croix de Christ, Dieu n’a jamais eu aucune alliance
avec le monde.
Avant la croix le
monde était toléré : il n’y avait pas de mal pour Joseph à être
gouverneur en Égypte, ni pour Daniel à être assis à la porte du roi de
Babylone. Mais c’est pure
ignorance de raisonner à partir de ce qui était alors toléré, pour
en déduire ce qui est agréable à Dieu maintenant que la croix de son
Fils est intervenue.
Dieu
n’ignore pas la croix,
si les chrétiens
l’ignorent.
Cette même croix de Christ, qui est mon salut, ma
délivrance de la loi et de la chair, me montre que je
n’ai aucune part avec ce monde, sinon comme un étranger béni
qui le traverse.
Nous
pouvons avoir des occupations toute à fait convenables, mais ce n’est pas
du tout ce qu’on peut appeler une chose du monde.
Le Seigneur a vécu ici-bas, Il est mort ici-bas,
Il est ressuscité ici-bas, Il a mangé et bu dans ce monde ; mais Il n’a jamais été de ce monde : il en est et doit en être de même du
chrétien.
Notre Seigneur ne constituait
pas une partie ou un morceau de ce monde susceptible d’en perturber le
cours en y faisant son apparition ou en le quittant. Son absence ne se serait pas
fait sentir dans le monde.
Mais dès l’instant où un chrétien devient partie
intégrante de la force motrice qui actionne les rouages du monde, tout
est de travers quant
à sa fidélité à Christ.
Un chrétien devrait être un moyen
permanent de bénédiction dans ce monde.
Mais comment, et sous quel caractère ?
En rendant témoignage à Christ, à
son Sauveur ; et en faisant comme Christ, qui n’a jamais cherché Son intérêt
particulier — qui faisait toujours le bien, mais selon la volonté de son
Père — qui agissait toujours pour
des motifs qui n’étaient pas de ce monde, mais d’en haut !
Il ne s’associait jamais aux plans des hommes
pour améliorer
l’homme, — mais qui réalisait que le
monde était ennemi de Dieu, et que pourtant, l’amour de Dieu L’avait envoyé dans ce
monde pour leur faire du bien :
Tel était Christ, et tel devrait être le
chrétien.
L’affaire du chrétien, c’est d’être la lettre de
Christ.
Ainsi donc, le fil
directeur et le test quant à tout ce qui se présente devant le chrétien
devrait être ceci : faire ceci ou cela, est-ce agir comme une lettre de
Christ ?
Mais pour savoir ce qui convient à une
lettre de Christ, il faut rechercher Ses voies dans les paroles du Saint
Esprit.
Il y a toujours de la lumière
dans l’Écriture pour montrer d’une part Sa pensée pour le moment présent, et d’autre part ce qui n’a
plus cours aujourd’hui en tant que lié à la loi et au monde et à
Israël, — c’est-à-dire aux
anciens témoins de Dieu dans le monde.
Or le témoin de
Christ aujourd’hui, c’est le chrétien, et il n’est pas du monde, quoiqu’il soit dans le
monde (Jean 17 v.14-16).
C’est
là le grand moyen pour éprouver nos voies, et peser
dans quelle mesure nous nous glorifions dans la croix.
Car le chrétien et le monde reposent sur
des principes diamétralement opposés.
La croix de Christ est ce qui tout d’abord crucifie le chrétien au monde, le place entièrement en
dehors du monde, comme quelqu’un sauvé du monde ; mais le monde lui est aussi crucifié.
Vous
voyez là le monde avec toute sa culpabilité qui n’est pas
ôtée, ignorant le Père malgré la venue du Fils.
Il ne peut donc y avoir aucun
terrain commun entre
le chrétien et le monde, pas plus qu’on ne le pourrait entre deux pays en guerre ouverte. Ceci étant, cela ne
montre-t-il pas combien peu les enfants de Dieu réalisent
leur position chrétienne, comme définie par la croix de
Christ ?
On prêche plus ou moins
la paix faite par le sang de la croix ; mais quant à la puissance morale de la croix
et quant à sa portée sur la loi, la chair
et le monde, il n’y en a guère plus qu’un atome, sinon comme
motif.
La conséquence est que de tels chrétiens peuvent, en bonne conscience, parler
de la croix, et en même temps maintenir encore ce
que Dieu a déjà jugé et mis de côté pour toujours.
Ainsi l’importance de la pleine délivrance du chrétien est inconnue, autant que
les vérités fondamentales qui devraient être comprises par les jeunes
enfants.
Car l’épître aux Galates
ne s’occupe pas de la partie la plus élevée de la vérité chrétienne, mais plutôt des fondements
indispensables du christianisme.
« … ni la circoncision, ni
l’incirconcision ne sont rien, mais une
nouvelle création. » (Galates 6 v.15)
Il ne suffisait pas de parler simplement d’être crucifié
au monde. Il y a plus que cela en
Christ, car dans le Christ Jésus il n’est plus question de
circoncision, d’incirconcision, tout cela n’est rien, mais en
Christ le chrétien en une nouvelle création !
Les gens peuvent se vanter de leurs formes, ou de
ne pas avoir de formes ; mais de toute manière, tout cela ne vaut rien
si l’on n’a pas reçu de Dieu une bénédiction positive et réelle, et si l’on n’a pas
part à la croix de Christ et à la nouvelle création.
Comme chrétien, j’appartiens à un
système déjà établi en Christ, dans la présence de Dieu.
Je sais ce qu’est ma nouvelle
nature quand je pense à Christ.
Je Le vois ressuscité d’entre les
morts et dans la gloire, les délices
parfaites de Dieu et de Son entourage.
Un jour, c’est là que seront tous les
chrétiens, et c’est la part qu’ils ont déjà maintenant en substance,
le Saint Esprit Lui-même étant les arrhes de la gloire. Car il ne s’agit pas seulement de ce dans quoi ils
brilleront, mais ils ont la
bénédiction avant que celle-ci soit manifestée.
Le chrétien est la
nouvelle création dans la
perfection en Christ. « Celui qui a le Fils a la vie » (1 Jean 5 v.12). Elle est appelée ici la « nouvelle création » ; la raison en est qu’elle n’est pas seulement envisagée comme une vie
trouvée, mais elle est mise en
contraste avec l’ancienne vie qui avait à faire avec le monde.
Ceci implique non seulement la personne de Christ,
mais Son œuvre.
La grande œuvre de la
rédemption est accomplie ; la loi de Dieu a eu son libre cours, et
la justice est établie ; la voix de la condamnation ne doit plus
jamais être entendue en vertu de la croix du Juste, qui a souffert pour nous.
Mais Il est ensuite ressuscité d’entre les morts, et Il
est entré dans une existence nouvelle et bénie comme
homme ressuscité devant Dieu.
Telle est la nature
qu’Il nous communique :
« À moins que le grain de blé tombant en terre, ne meure,
il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit.
» (Jean 12 v.24)
Autrement dit, étant
mort et ressuscité, Il communique cette vie même qui était en Lui.
En
parlant de ses brebis, il dit :
« … je suis venu afin qu’elles aient la vie, et qu’elles
l’aient en abondance. » (Jean 10 v.10)
La vie «en abondance», c’est cette «nouvelle création», ou la vie en résurrection.
N.B. : On comprendra immédiatement qu’il n’est pas
question d’une règle dans le sens d’une « recette à suivre », mais
bien comment la nouvelle création se manifeste dans la vie pratique.
« Et à l’égard de tous ceux qui marcheront selon cette
règle, paix et miséricorde sur eux et sur l’Israël de Dieu ! » (Galates 6 v.16)
Dans la première
expression, « tous
ceux qui marcheront selon cette règle »,
l’apôtre envisage spécialement, les croyants d’entre les Gentils,
comme les Galates.
« Cette règle », c’est la
règle de la nouvelle création — Christ lui-même.
Il ajoute :
« … paix et miséricorde sur eux et sur l’Israël de
Dieu ! » (Galates 6 v.16)
La seule partie d’Israël
qui soit reconnue se compose des Juifs réellement croyants.
L’expression « l’Israël de Dieu », semble être employée ici comme une phrase
générale pour désigner, non pas tous les saints, mais les
croyants en Israël — ces Juifs qui avaient répudié leurs propres œuvres, et avaient trouvé refuge uniquement dans le
Christ Jésus.
Il est parlé de deux
classes de personnes, non pas d’une seulement. « Tous ceux qui
marcheront selon cette règle » sont plutôt les croyants d’entre les
Gentils ; et « l’Israël de Dieu » désigne les saints
d’entre les Juifs, non pas l’Israël purement littéral, mais « l’Israël de
Dieu » ; des Israélites
certes, mais des Israélites que la
grâce avait disposés à recevoir le Sauveur.
N.B. : La
différence entre ces 2 classes de croyants se limite au chemin à parcourir pour
entrer dans le domaine de la nouvelle création. Les uns n’ayant pas connu la
loi mosaïque, les autres devaient en être affranchis.
« Désormais que personne ne vienne
me troubler, car moi je porte en mon corps les marques du Seigneur Jésus.» (Galates 6 v.17)
La
sagesse charnelle des Galates avait introduit de la confusion et toute
espèce de mauvaises actions, la loi au lieu de l’amour, des
contestations sur son ministère, etc.
Il avait été fouetté et mis en prison. Quelles marques d’indignité
n’avait-il pas reçues ? Voilà où étaient « les marques du
Seigneur Jésus » — non pas dans la circoncision.
Tout comme un esclave
d’autrefois qui portait le nom de son maître marqué dans sa chair au fer chaud,
ainsi Paul veut dire qu’il portait en son corps les marques du Seigneur Jésus.
Que d’autres portent ou
cherchent ce qu’ils voudront, voilà les marques qui ont du prix pour moi.
C’étaient les
souffrances endurées pour l’amour de Christ
et de l’évangile (Marc 8 v.35 ; 10 v.29).
Rien de plus doux, ni de plus touchant, mais, en même
temps, quelle condamnation intégrale de ces hommes qui s’élevaient eux-mêmes,
prenant leurs aises, en face de quelqu’un dont toute la vie était de souffrir pour Christ !
Dans ce contexte, avec combien de grâce et de dignité, il
termine sa lettre :
« Que la grâce de notre seigneur Jésus
Christ soit avec votre esprit, frères ! Amen. » (Galates 6 v.18)
L’apôtre ne demande pas
qu’ils sentent les tonnerres de cette loi sous laquelle ils désiraient se
placer, mais «que la grâce
de notre Seigneur Jésus Christ soit avec leur esprit» !
L’apôtre montrait ainsi combien il ressentait
profondément la position avantageuse que la grâce lui donnait
— de quelle manière il pouvait répondre à toutes ces attaques dont il était
l’objet — comment il pouvait appeler leur attention sur les cicatrices
de sa glorieuse guerre, si eux,
de leur côté, voulaient parler de leur circoncision,
encore qu’il ne voulait se glorifier en rien, sinon en la croix de
Christ.
Notre
sagesse, c’est Christ,
comme notre folie
c’est nous-mêmes.
Que
le Seigneur veuille donc nous accorder de mieux apprendre à connaître
notre vraie sagesse, et de marcher en elle ; et, tout
en tenant ferme la vérité, de
désirer ardemment la bénédiction de ceux qui lui sont opposés,
et de chercher la délivrance de toute âme autour de nous.
L’épître aux Galates porte un coup mortel tant au monde religieux, racine et branches, qu’à ce qui
est un
renouveau ou une continuation du même système que celui dénoncé si vigoureusement par l’apôtre Paul : celui-ci le démasque comme étant
l’ennemi, non seulement
des saints, mais de la croix de
Christ.
Pour conclure le
message véhiculé dans l’épître aux Galates, il m’est apparu utile de jeter un
regard sur ce que nous avons été instruits à savoir que « la vérité est en
Jésus » (Ephésiens 4 v.21)
C’est en oubliant en
qui est la vérité, et tout ce qui en découle, que l’on en arrive à réduire le
christianisme à l’application de règles à suivre, et ainsi à réintroduire la
loi, comme le faisaient les Galates.
J’ai pensé qu’il serait
bon de terminer cette série en insérant cet extrait en conclusion.
Où vais-je apprendre la vérité à
son sujet ? La trouverai-je en Adam — un homme qui a écouté
sa femme après qu’elle ait écouté le diable — un homme qui, quand Dieu est
descendu, est parti se cacher, et a même osé L’insulter en rejetant le blâme
sur Lui ? Vais-je regarder à ses fils — à Caïn le
premier-né, ou à Abel tué par Caïn ?
La
merveilleuse grâce
qui se voit en Abel provenait de Dieu, non pas de lui-même.
Si vous poursuivez l’histoire
de l’homme comme tel, vous ne trouverez que du mal, de
l’orgueil, une présomption toujours croissante, jusqu’à ce que vous laissiez
toute cette histoire de côté, par honte et par dégoût.
C’est d’ailleurs ainsi qu’elle aurait fini s’il n’y avait pas
eu le Second Adam.
Et là
je trouve à chacun de Ses pas, dans chacune de Ses paroles, dans tout ce qui a
découlé de Son cœur et qui s’est reflété dans Ses voies, Celui qui n’a
jamais fait Sa propre volonté.
Alors
j’apprends la beauté et la merveille d’un homme soumis à Dieu sur la terre —
Le seul qui ait jamais marché dans une dignité morale parfaite, quoique méprisé
de tous, et par-dessus tout haï des chefs religieux du monde de l’époque.
Comment Dieu n’aurait-Il pas pris
son plaisir en Lui ?
Nous
trouvons donc ici l’humiliante vérité.
L’homme s’est entièrement manifesté : Jésus, la croix, nous
en disent toute l’histoire.
Prenons un autre cas. Si
je regarde en haut et que je pense à Dieu, vais-je Le trouver avec certitude dans la création ?
Elle est toute ruinée.
De plus, se borner à lire
quelque chose au sujet de Dieu dans le livre de la nature, c’est n’avoir que
des coups d’œil sur Sa puissance et Sa libéralité.
Or au milieu de ces
caractères immenses et éclatants de la majesté, de la sagesse et de la bonté
divines qu’on rencontre de toute part dans tout ce que Dieu a fait sur la
terre, je rencontre aussi
d’autres caractéristiques, comme la faiblesse, la déchéance, la souffrance, la
mort, etc.
D’où cela vient-il ?
Autant là tout est tordu, autant les
premiers caractères n’étaient que droiture.
Les
derniers caractères débordent de misère alors que les premiers portent
l’empreinte de la sagesse et de la puissance.
Le
résultat de tout cela est que, pour celui qui se borne à raisonner dans la
vanité des pensées de l’homme, l’intelligence s’obscurcit ;
et tout ce qui peut être appris, même en considérant ce qui sort de la main de Dieu,
ne réussit aucunement à donner une connaissance de Lui.
J’y vois les effets d’une main autre que celle de Dieu,
— la main d’un menteur et destructeur.
Au lieu de vous élever
de la nature vers le Dieu de la nature, comme les poètes le chantent en vain, vous risquez de sombrer de la
nature jusqu’au diable qui l’a toute ruinée. En vous efforçant de trouver
Dieu par vos propre forces, vous
tombez dans les pièges de l’ennemi.
C’est un autre chemin qu’il me faut pour apprendre ce
que Dieu est.
Recueillir des preuves
de Son existence est une chose ; Le connaître Lui en est une autre.
Je peux me réjouir dans tout ce
qu’Il a fait, mais que sont Ses
pensées, Ses sentiments, Ses voies, spécialement
envers le pécheur ?
Si vous parlez de la Providence, ne voit-on pas Abel souffrir et Caïn
prospérer ?
Il se
fit de grandes œuvres dans la famille de l’orgueilleux meurtrier ;
tandis que ceux qui
ont alors brillé d’une manière ou d’une autre de la lumière de Dieu,
ont été détestés et méprisés par le monde ; ils étaient
souvent faibles à leurs propres yeux, mais souffrants et rejetés partout où leur
foi les rendait odieux à ceux qui n’en avaient pas.
C’est une énigme impénétrable pour
l’homme.
En
présence de tels faits, comment l’homme peut-il discerner le contrôle puissant
d’un Dieu selon que la conscience lui en parle ? Il surgit
constamment des difficultés, et la raison en est très claire : je ne peux pas trouver la vérité
dans les circonstances qui nous entourent, pas plus que dans mes propres
pensées.
Cela
ne veut pas dire qu’il n’y en a pas des traces et des indications dans la
providence comme dans la création, mais j’ai besoin de la vérité et je ne puis la trouver ni
dans l’une ni dans l’autre.
Me
donne-t-elle la vérité ? Pas du tout.
Ce n’est pas que la loi
ne soit pas bonne et sainte, mais
elle n’est jamais appelée la vérité, et elle ne pourrait pas l’être en soi.
Elle était plutôt destinée à faire connaître l’homme que Dieu.
Son
effet a été de permettre à l’homme d’apprendre par elle ce qu’il est
lui-même.
Quand c’est l’Esprit qui s’en sert, elle fonctionne comme
une charrue dans le cœur (*), ouvrant beaucoup de sillons et
manifestant ce que
l’homme n’avait jamais pensé s’y trouver auparavant.
(*) C’est ce que la parabole du semeur
exprime : les différents terrains illustrent ce qu’est devenu le cœur de
celui qui se laisse labourer, en commençant par un terrain dur comme un chemin,
pour ne plus résister au travail de labour du Saint Esprit et devenir ainsi une
bonne terre prête à recevoir le Parole de Dieu, qui montre à l’âme qu’elle
devra comparaître devant le grand trône blanc pour entendre sa condamnation à
la seconde mort. (Apocalypse 20 v.11-15)
La réponse de Dieu à une âme dans cette
angoisse de perdition : Jean 3 v.1’-16 !
Mais
rien de tout cela ne montre ce que Dieu est envers l’homme en grâce.
La loi elle-même ne peut
pas donner la vérité sur ce point.
Je ne peux absolument rien apprendre d’elle sur ce qu’est un
Dieu-Sauveur, et je ne peux pas non plus apprendre pleinement ce qu’est
l’homme.
Tout
au plus fait-elle voir ce qu’un homme doit être et doit faire ;
mais cela n’est point la vérité.
Ce que je dois
être n’est pas la vérité de Dieu, mais c’est mon devoir.
Elle
était la norme pour l’homme dans la chair, et c’est pourquoi elle n’a pas
été donnée avant que l’homme devienne pécheur.
La loi a été donnée par
Moïse (Jean 1 v.17), et non pas à Adam ni par Adam.
Le commandement imposé à Adam n’est jamais appelé la
loi, bien que, naturellement, il fût une loi.
Et encore : vous
ne trouverez jamais la vérité, même dans la Bible, si vous la séparez de Jésus.
Mais du moment que le même Être béni,
qui m’a montré dans Sa propre vie et dans Sa mort
ce qu’est l’homme, m’a là aussi montré ce qu’est Dieu, alors toutes les
difficultés disparaissent.
Désormais je connais Dieu, Le contemplant en
Jésus.
De nouvelles pensées
concernant Dieu se font jour dans l’âme, et me soumettant à Lui, je suis
rendu parfaitement heureux ; peut-être pas tout d’un coup, mais
aussi sûrement que mon âme a reçu Jésus, et a appris en
Jésus ce
qu’est le vrai Dieu,
je possède la vie éternelle, et je trouve une paix
inébranlable.
Ce n’est qu’en Lui que je reçois tout ce dont j’ai
besoin, tout ce que Dieu a en vue pour mon âme, parce que
la vérité est en Jésus.
Ainsi
donc, comme croyant, je connais Dieu ; je connais ce que les
païens n’ont jamais atteint, ni pu atteindre. Leur entendement était
obscurci. N’ayant aucune connaissance de Jésus, ils n’avaient pas les
moyens de connaître Dieu, ni des moyens complets ni des moyens
procurant le salut.
Or c’est justement ce
que l’évangile apporte à toute âme misérable et dans le besoin qui l’entend
aujourd’hui.
Qu’est-ce que j’apprends alors de Dieu quand je regarde à
la vérité telle qu’elle est en Jésus ?
J’apprends d’abord ceci : un Dieu qui descend vers moi,
un Dieu qui cherche mon âme pour me faire du bien, un Dieu qui peut
me suivre avec amour, tout égoïste que je sois, et avoir pitié de
mon ignorance ;
et non seulement cela, mais Quelqu’un qui peut m’instruire, et
veut le faire, en dépit de mon obstination et de ma stupidité ; en bref, un
Dieu plein de grâce et de fidélité qui se fait connaître en Jésus.
Je trouve Quelqu’un
qui, après avoir employé d’autres moyens, s’est dépensé en amour sur moi
afin que je Le connaisse ; Quelqu’un qui a pris sur Lui de porter
le jugement de mes péchés.
Car Jésus est venu et a pris sur Lui tous
les péchés de toute âme qui croit en Lui.
J’apprends maintenant qu’Il a été jusqu’à souffrir pour ce moi
haïssable qui L’a rejeté et dédaigné, et qu’Il en a complètement fini
avec lui.
Ce
moi a été jugé à la croix de Christ.
Si mon
âme croit que Dieu est assez bon pour faire tout cela pour moi, pour souffrir
tout cela pour moi, pour en prendre et porter toutes les conséquences sur
Lui-même dans la personne de Son Fils bien-aimé ; si je vois cela et que
je m’incline devant, et que je le reçois de la part de Dieu, qu’est-ce qui pourrait encore
ébranler ou tourmenter mon âme ? Mes péchés ? — Certes, si quelque
chose doit troubler mon âme, ce sont eux par-dessus tout.
Or à quoi sert la croix ? Qu’est-ce que Dieu y a
fait ? Que m’a-t-Il dit dans l’évangile ?
S’Il me dit que Dieu
se révèle Lui-même dans Son Fils bien-aimé, et que Jésus le Fils de Dieu
a été fait péché sur la croix, pourquoi aurais-je le moindre
doute ou la moindre inquiétude à ce sujet ?
Tout dépend de ceci : Me suis-je incliné devant ce
que Dieu a opéré et m’a donné dans la croix de
Christ ?
Si je
me désespère par rapport au péché, cela revient à rendre la croix de Christ
sans effet, et à faire de l’œuvre de Christ une chose vaine.
Christ a parfaitement
accompli Sa tâche,
et j’ai le droit de me reposer sur celle-ci, en sorte que je sais que
mes péchés ne peuvent plus jamais s’élever contre moi.
Ne devrais-je pas être
heureux et me reposer dans la paix la plus parfaite en raison
de ce que Jésus a fait et souffert ?
Ici, la foi peut se reposer.
La mort de Christ a une telle valeur dans les pensées de Dieu, qu’Il aime donner cette
paix comme conséquence de cette mort.
Voilà
la vérité telle qu’elle est en Jésus.
Vue de
cette manière, quelle profondeur et quelle étendue merveilleuses de
vérité !
Combien mon expérience
personnelle est quelque chose de pauvre par comparaison avec la vérité telle qu’elle est en
Jésus !
La
puissance spirituelle est bien mieux démontrée en discernant Jésus chez les
autres, qu’en
mesurant ou comparant ce que les gens sont en eux-mêmes, ce qui est certes bien
loin de la sagesse.
Que de déceptions si on
ne voit Jésus que selon la réflexion que d’autres en donnent ! Il me faut regarder à la
vérité telle qu’elle est en Jésus : dans ce qu’Il a
été ici-bas, comme Celui qui, tout au long de Sa vie et jusqu’à Sa mort,
m’a montré ce que Dieu est et ce qu’est l’homme, Lui
l’homme-modèle.
C’est dans
la même personne de Jésus seul que je vois la pleine vérité
à l’égard de tout.
On pourra constater
combien cela est vrai non seulement dans les grandes leçons de ce qu’est Dieu
et de ce qu’est l’homme, mais
aussi dans toutes les épreuves ou difficultés particulières auxquelles
nous avons à faire : quel est alors le seul test pour voir
ce qui est bon ou mauvais ?
La vérité selon qu’elle est en Jésus.
Telle
est la puissance qu’il y a à se servir de Jésus
pour résoudre cette difficulté, et à voir l’effet de Son nom
en rapport avec elle.
Il a exprimé Sa
volonté à cet égard, — où je dois demeurer tranquille, où je dois
agir, comment je dois marcher, et comment je dois supporter :
Il m’a donné un exemple afin que je suive Ses pas.
Le
secret de la puissance qu’il y a à imiter Jésus dépend de la mesure de
spiritualité que nous avons pour appliquer Son nom.
Ce que je dis implique
de la droiture dans le but qu’on se propose, et un désir de
marcher devant les autres comme l’on marche soi-même dans la
vérité devant Dieu.
Il en est d’autant plus
ainsi que nous nous tournons
vers Jésus, et que nous faisons usage de ce qu’Il fait pour nous
dans le ciel, et que nous envisageons les choses en Lui :
c’est
là la « règle » et la source d’une vraie puissance
spirituelle.
C’est cela qui constitue
la force et la maturité en Christ, et non pas le degré de zèle, ni les
victoires sur le monde, ni une connaissance approfondie de
ceci ou cela, mais
c’est de Le
connaître Lui-même.
« Je vous écris, pères, parce que vous connaissez celui qui
est dès le commencement » (1 Jean 2 v.13).
De qui s’agit-il ? De Jésus.
La
connaissance de Jésus
est la puissance, la force et la sagesse
pratiques du chrétien.
C’est
en cela que consiste le progrès dans les choses de Dieu, et c’est
ce qui le démontre.
En vérité, c’est ce que nous avons tous à apprendre,
à des degrés divers.
Mais avoir cette
connaissance en profondeur, de manière à l’appliquer et à le manifester,
c’était ce qui caractérisait spécialement les pères.
Chacun parle dans sa propre
langue. L’esprit le plus lourd est capable d’employer intelligiblement les mots
de sa langue maternelle. Mais il y a entre les diverses personnes une
différence immense de capacité à manier leur propre langue : tous
ne sont pas capables de parler selon ce que requiert le sujet. Celui
qui maîtrise sa langue le prouve en l’appliquant d’une manière appropriée aux
sujets les plus divers.
De la même manière, tous
les saints ont saisi plus ou moins la vérité en Jésus, mais la
puissance de bien la connaître, de s’en servir
correctement, et de bien la faire ressortir selon les besoins du
moment et de la faire tourner à notre profit et à celui des autres,
— voilà le vrai secret de nos progrès dans les choses de Dieu, et ce qui tend à la
bénédiction des âmes et à l’avancement de la cause de Dieu.
On ne saurait trop
insister sur l’importance d’une telle croissance dans la grâce et la
connaissance de notre Seigneur Jésus (1 Pierre 3 v.18).
Le
résultat pratique de tout ce que nous avons parcouru dans l’épître aux Galates
sera : :
« … en ce qui concerne votre première
manière de vivre, d’avoir dépouillé le
vieil homme qui se corrompt selon les convoitises trompeuses … » (Ephésiens 4 v.22).
Il
ne s’agit pas d’amélioration. Il n’y a pas d’amélioration du vieil homme.
Le cœur peut être purifié par la foi (Actes 15 v.9), mais en lui-même il est
« trompeur par-dessus
tout, et incurable » (Jérémie 17 v.9). La foi peut opérer la vie nouvelle, et l’Esprit aussi
le peut ; mais la chair ne peut
jamais être changée ni renouvelée. Nous
trouvons ici ce qu’il faut faire de notre vieille nature : « que vous dépouilliez, etc.
… ». C’est à des chrétiens que
l’apôtre parle. Ils ont le vieil homme,
et ont besoin de le dépouiller pratiquement.
Il faut se méfier, nous souvenant que nous avons encore
cette chose incurablement mauvaise, à savoir la chair, et qu’avant notre
conversion nous avons été habitués à laisser le champ libre à ses mauvaises
voies, et qu’elle tend encore à nous entraîner dans le mal, si nous ne veillons
pas.
Maintenant commence la
partie positive. Il
y a eu d’abord le dépouillement du vieil homme, le jugement moral porté sur
lui, sur la base du jugement de Dieu à la croix de Christ, qui en a
définitivement fini avec lui. Vient ensuite le renouvellement de l’esprit de l’entendement, impossible
à avoir sans jugement du vieil homme.
Le renouvellement est
présenté comme un processus actuel et progressif, à mesure que l’esprit de
l’entendement s’imprègne de Christ.
Le dépouillement et le
revêtement ne sont pas vus comme s’opérant actuellement, mais
comme des actes opérés une fois pour toute, c’est ce que Christ a
fait « en moi » ! Mais cela a eu aussi un effet sur moi, ce dont
je dois me rappeler en revenant là où j’ai crucifié la puissance de la
chair !
« … et d’être renouvelés dans l’esprit de votre entendement, et d’avoir
revêtu le nouvel homme, créé selon Dieu, en justice et sainteté de la vérité » (Ephésiens 4 v. 23-24).
Les Ephésiens, comme tous les authentiques chrétiens,
avaient le nouvel homme, bien sûr, mais il s’agit du revêtement pratique
du nouvel homme, de la manifestation extérieure de l’homme nouveau qui
était déjà en eux. Il est bon de garder à l’esprit que ceci est « la justice et la
sainteté de la vérité ». C’est de nouveau quelque
chose de produit par la vérité. Tel
est le sens réel et profond de l’expression.
Voici la différence entre la justice et la
sainteté.
La justice
est la vraie perception de nos devoirs relatifs en tant qu’hommes de
Dieu, et, bien sûr, la marche selon ces devoirs ; la sainteté
consiste plutôt dans le rejet dans le cœur et dans la pratique, selon la
nature de Dieu, de ce qui Lui est contraire.
Nous sommes arrivés à la
fin de notre sujet en concluant que qu’il n’y a pas d’autre vérité que
celle qui est en Jésus !
Tout comme la loi donnée
à Moïse, aucune règle de vie, tout de bon sens qu’elle soit, même tirée de la
Parole, ne peut nous faire entrer dans la vérité révélée de Dieu !
Cette vérité qui
est en Jésus n’a pu être révélée que par l’œuvre de la croix !
C’est à la croix que je découvre ce que Christ a
fait :
·
« pour
moi » : par son sang versé à la croix, sa vie offerte, il m’a mis à
l’abri du jugement que je méritais (la seconde mort) et de plus il a anéanti
toute la puissance de celui qui me tenait captif, à savoir Satan!
·
« en
moi » : s’étant identifié avec moi, il a mis à mort ce que j’étais
par nature (mon vieil homme), et étant ressuscité avec Lui, et en Lui, je suis
entré dans la nouvelle création en tant qu’homme nouveau !
Ces choses ont eu un effet direct « sur moi »,
par le fait de ma nouvelle naissance j’ai crucifié la chair, puissance qui
faisait agir le vieil homme !
C’est ainsi que s’est réalisé ce que le Seigneur Jésus
avait annoncé en rapport avec son œuvre à la croix, d’abord en relation avec la
nouvelle naissance :
« Si vous ne mangez la chair
du fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’avez
pas la vie en vous-mêmes. Celui
qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai
au dernier jour. Car ma chair est en vérité un aliment, et mon sang est en
vérité un breuvage. » (Jean 6 v.53-55)
Et il poursuit en relation avec la marche, qui n’est
possible que dans la communion avec Lui :
« Celui qui mange
ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et moi en lui. » (Jean 6 v.56)
Ce n’est pas en essayant de marcher, comme la Parole le
décrit, que je serai gardé, mais bien en revenant à la croix, là
où, j’ai, au jour de ma conversion, crucifié
la chair (Galates 5 v.24), pour ainsi
être en communion avec le Seigneur Jésus, la conséquence en sera
qu’alors, le Saint Esprit agissant, j’aurai l’énergie spirituelle pour marcher
comme la Parole l’enseigne, et pas l’inverse !
Que tout ce que nous avons parcouru, depuis le 1er
chapitre de l’épître aux Galates, ne soit pas une théorie, mais bien un
enseignement retenu pour notre marche de chaque jour !