La brebis perdue – La drachme perdue – Le fils prodigue
Contenu :
Luc 15 v.4-7 : La brebis perdue
Luc 15 v.8-10 : La drachme perdue
Luc 15 v.11-10 : Le fils prodigue
La parabole de la brebis perdue : rien n’arrête le
berger !
La parabole de la drachme perdue : la lumière sonde
le cœur !
La parabole du fils prodigue : le Père qui
reçoit !
Les conséquence du mensonge de Satan
La réponse de Dieu au mensonge de Satan
Convaincu de sa perdition, le prodigue croit au salut auprès de son père
Sa foi ayant fait son effet, le prodigue se repent confessant
ses péchés
Non encore affranchi, le prodigue ne connait pas encore le
cœur du père
Le père révèle ce qu’il est en amour et en grâce !
La manière dont le Père
reçoit le pécheur qui ne résiste plus à Son
Esprit
En paix avec le père, le fils est revêtu de « la plus
belle robe »
Ainsi revêtu, le fils peut ainsi jouir de la communion avec
le père
Propre juste, le fils aîné refuse de participer à la joie de
la communion
Ce texte s’inspire
d’une publication intitulée « La brebis perdue – La drachme perdue – Le
fils prodigue » parue dans le Messager Evangélique de 1910.
Vous pouvez décharger la publication intégrale de l’article du Messager
Evangélique à partir de cette adresse : https://bible.beauport.eu/_data/ME/HTML/1910/ME_1910_30.html
Le texte original a
été gardé en grande partie, quelques tournures de phrases ont été légèrement
adaptées et quelques explications supplémentaires ont été ajoutées afin d’aider
à la compréhension. Aux références à Parole, le document reproduit aussi la
citation de la Parole afin d’aider à la compréhension.
1 Et tous les publicains et les pécheurs s’approchaient
de lui pour l’entendre. 2 Et les pharisiens et les scribes murmuraient,
disant : Celui-ci reçoit des pécheurs, et mange avec eux. 3 Et il leur
dit cette parabole, disant :
4 Quel est l’homme d’entre vous, qui, ayant cent brebis
et en ayant perdu une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf au désert, et ne
s’en aille après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée ? 5
et l’ayant trouvée, il la met sur ses propres épaules, bien joyeux ; 6
et, étant de retour à la maison, il appelle les amis et les voisins, leur
disant : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé ma brebis perdue. 7
Je vous dis, qu’ainsi il y aura de la joie au ciel pour un seul pécheur qui se
repent, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de
repentance.
8 Ou quelle est la femme, qui, ayant dix drachmes (*), si elle
perd une drachme, n’allume la lampe et ne balaye la maison, et ne cherche
diligemment jusqu’à ce qu’elle l’ait trouvée ? 9 et l’ayant trouvée,
elle assemble les amies et les voisines, disant : Réjouissez-vous avec moi, car
j’ai trouvé la drachme que j’avais perdue. 10 Ainsi, je vous dis, il y a
de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent.
(*) drachme : monnaie d’argent grecque équivalent à
peu près au denier romain.
11 Et il dit : Un homme avait deux fils ; 12 et
le plus jeune d’entre eux dit à son père : Père, donne-moi la part du bien qui
me revient. Et il leur partagea son bien. 13 Et peu de jours après, le
plus jeune fils, ayant tout ramassé, s’en alla dehors en un pays éloigné ; et
là il dissipa son bien en vivant dans la débauche. 14 Et après qu’il eut
tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays-là ; et il commença d’être
dans le besoin. 15 Et il s’en alla et se joignit à l’un des citoyens de
ce pays-là, et celui-ci l’envoya dans ses champs pour paître des pourceaux. 16
Et il désirait de remplir son ventre des gousses que les pourceaux mangeaient ;
et personne ne lui donnait [rien]. 17 Et étant revenu à lui-même, il dit
: Combien de mercenaires (1*) de mon père ont du pain en abondance, et moi je péris
ici de faim ! 18 Je me lèverai et je m’en irai vers mon père, et je lui
dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; 19 je ne suis
plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes mercenaires (1*). 20
Et se levant, il vint vers son père. Et comme il était encore loin, son père le
vit et fut ému de compassion, et, courant [à lui], se jeta à son cou et le
couvrit de baisers. 21 Et le fils lui dit : Père, j’ai péché contre le
ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. 22
Mais le père dit à ses esclaves : Apportez dehors la plus belle (2*) robe, et
l’en revêtez ; et mettez un anneau à sa main et des sandales à ses pieds ; 23
et amenez le veau gras et tuez-le ; et mangeons et faisons bonne chère ; 24
car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu,
et il est retrouvé. Et ils se mirent à faire bonne chère. 25 Or son fils
aîné était aux champs ; et comme il revenait et qu’il approchait de la maison,
il entendit la mélodie et les danses ; 26 et, ayant appelé l’un des
serviteurs, il demanda ce que c’était. 27 Et il lui dit : Ton frère est
venu, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il l’a recouvré sain et sauf. 28
Et il se mit en colère et ne voulait pas entrer. Et son père étant sorti, le
pria. 29 Mais lui, répondant, dit à son père : Voici tant d’années que
je te sers (3*), et jamais je n’ai transgressé ton commandement ; et tu ne m’as jamais
donné un chevreau pour faire bonne chère avec mes amis ; 30 mais quand
celui-ci, ton fils, qui a mangé ton bien avec des prostituées, est venu, tu as
tué pour lui le veau gras. 31 Et il lui dit : [Mon] enfant, tu es
toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi ; 32 mais il
fallait faire bonne chère et se réjouir ; car celui-ci, ton frère, était mort,
et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.
(1*) serviteurs, salariés.
(2*) litt. : la première.
(3*) servir, être esclave, comme Matthieu 6 v.24.
Le Seigneur Jésus Christ, pressé par l'opposition des hommes à propre
justice, scribes et pharisiens, qui, non seulement s'étonnaient, mais le
blâmaient de ce que les publicains et les pécheurs s'approchaient de lui pour
l'entendre, disant:
« Cet homme reçoit les pécheurs et mange avec eux » (Luc 15 v.2)
Le
Seigneur montre que Dieu trouve sa joie dans l'activité
de sa grâce envers de tels êtres, au milieu d'un monde perdu.
Il les appelle eux-mêmes à juger s'il n'est pas digne de Dieu,
quand il se révèle, d'agir là où tout est ruiné, et si
l'amour de Dieu peut se laisser arrêter par la triste
condition de ceux dont il est venu s'occuper.
L'homme pense que si Dieu vient sur la terre, il
doit tenir compte de la justice de l'homme; mais qu'il prenne
place au milieu des pécheurs pour les sauver, c'est
ce qu'il ne peut pas comprendre.
Mais Dieu peut-il se
laisser diriger par les pensées de l'homme? Non, il faut qu'il agisse selon ce qu'il est
lui-même, selon la nécessité de son amour. C'est ce que
nous trouvons dans les trois paraboles de ce merveilleux chapitre.
Remarque importante :
L’amour de Dieu ne s’oppose en rien, ni à Sa
sainteté, ni à Sa justice, ni à Son caractère de Juge !
C’est par amour pour le pécheur que Son Esprit
(le Saint Esprit) fait ce travail de labour pour que le pécheur ne résiste plus
et réalise qu’il est éternellement perdu, et devra comparaître devant le Juge
au grand trône blanc pour s’entendre être condamné à la seconde mort (Apocalypse 20
v.11-15) !
Dès que l’âme réalise son état de perdition, Dieu, le Dieu d’amour, et non pas le Juge,
vient sans attendre à sa rencontre pour lui montrer ce que Lui a accompli à la croix en la
personne du Seigneur Jésus !
Il lui dit de croire Jean 3 v.14-16, et l’effet immédiat est sans
aucune autre condition : Il lui donne la vie divine et éternelle !
Il définit clairement ce que veut dire croire, c’est
s’approprier ce qui est comme on s’approprie un repas en le mangeant et une
boisson en la buvant. Le Seigneur dit « celui qui mange ma chair et boit
mon sang a la vie éternelle » (Jean 6 v.54) !
Devant cette offre de croire, de s’approprier
ce que le Seigneur a fait à la croix, le pauvre pécheur s’approche croyant
ce que Dieu dit, et de ce fait, reçoit la vie éternelle !
Dissocier le Dieu d’amour du Juge, c’est contrarier
le travail du Saint Esprit, en déposant la semence sur une terre rocailleuse ou
semée d’épines ! Ce que la semence (la Parole) produit n’est pas la vie
divine et éternelle, il n’y a alors pas de nouvelle naissance, et
la vraie repentance (dont l’objet est la confession) ne peut
avoir lieu comme tout premier fruit nécessaire pour manifester la
réalité de la vie divine et éternelle ! (Et non pas pour la produire, ce
que fait exclusivement la foi en l’œuvre de Christ à la croix !)
La source d'où tout découle, c'est l'amour.
Si
le berger va à la recherche de la brebis perdue, c'est qu'elle lui manque;
il la cherche jusqu'à ce qu'il l'ait trouvée,
et ne peut être tranquille jusqu’à ce qu'elle ne soit en sûreté.
C'est
le même motif qui produit toute l'activité de la femme dans sa recherche de la
drachme perdue.
Dans le fils
prodigue, il n'est pas question de chercher, mais la réception que le père lui
fait, à son retour, est digne de l'amour du père.
Nous n'aurions jamais pensé qu'il y eut, dans le cœur
de Dieu, de la joie à chercher et à recevoir
le pauvre pécheur perdu.
La brebis ni la
drachme ne peuvent participer à cette joie qu'elles ne comprennent pas; mais le prodigue y entre
en quelque mesure, et cela le met à l'aise et le rend
heureux; néanmoins, ce dont il est question, c'est la joie qu'a
le père de le serrer dans ses bras, de le
recevoir à la maison, de le faire asseoir à la table du festin
avec lui.
Que Dieu nous donne de comprendre que ce n'est pas
à contre-cœur qu'il fait grâce au pécheur et le reçoit en sa
présence, quoique le péché l'ait terriblement offensé ! Non, c'est
une joie pour Dieu d'arracher le pécheur à
sa misère, à sa ruine, à toutes les conséquences
du péché, en le purifiant, le sauvant et l'amenant à
lui, pour le faire jouir de l'immensité de
son amour.
Si vous et moi nous
faisions notre compagnie de gens aux mœurs déréglées, nous arriverons bientôt à
leur ressembler; mais
si Dieu vient au milieu des pécheurs, c'est pour ôter le
péché, amener les pécheurs à la repentance, et les bénir en les délivrant de
leurs péchés.
Rien
n'arrête le berger dans sa recherche, jusqu'à ce qu'il ait trouvé sa
brebis perdue. C'est ainsi que Dieu fait.
Christ
est venu dans ce monde, apportant, non
la loi qui exige,
mais « la grâce et la vérité ».
Qu'a-t-il trouvé? Lorsque se réalisaient les paroles du prophète Esaïe :
« L’Esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur moi, parce que l’Éternel m’a
oint pour apporter de bonnes nouvelles aux débonnaires : il m’a envoyé pour panser
ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la
liberté, et aux prisonniers l’ouverture de la prison,
pour proclamer l’année de la faveur de l’Éternel et
le jour de la vengeance de notre Dieu, pour consoler tous
ceux qui mènent deuil, pour mettre et donner à ceux de Sion qui mènent
deuil l’ornement au lieu de la cendre, l’huile de joie au lieu du deuil, un
vêtement de louange au lieu d’un esprit abattu, afin qu’ils soient appelés
térébinthes de justice, le plant de l’Éternel pour qu’il soit glorifié. » (Esaïe
61 v.1-2)
Etant présent dans la synagogue de Nazareth, la ville qui l’a vu grandir
…
« … on lui donna le livre du prophète Ésaïe ; et ayant déployé le livre,
il trouva le passage où il était écrit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi,
parce qu’il m’a oint pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres ; il m’a
envoyé pour publier aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement
de la vue ; pour renvoyer libres ceux qui sont foulés, et pour publier l’an
agréable du Seigneur ». Et ayant ployé le livre, et l’ayant rendu à celui qui
était de service, il s’assit ; et les yeux de tous ceux qui étaient dans la
synagogue étaient arrêtés sur lui. Et il se mit à leur dire : Aujourd’hui
cette écriture est accomplie, vous l’entendant. » (Luc 4 v.17-21)
A-t-il trouvé des cœurs ouverts, sensibles devant la réalisation des
promesses de Dieu ? Bien que tous ces auditeurs …
« … lui rendaient témoignage, et s’étonnaient des paroles
de grâce qui sortaient de sa bouche … » (Luc 4 v.22)
Mais de fait, ils disaient …
« … Celui-ci n’est-il pas le fils de Joseph ? » (Luc
4 v.22)
Il n’était pour eux que
le fils de Joseph ! Ils ne le reconnaissaient pas comme Celui
dont parlait si clairement le prophète Esaïe !
Et lorsqu’il leur
parle de grâce, d’une grâce, qui au temps d’Elie avait franchi les limites
d’Israël, il leur dit :
« … qu’il y avait plusieurs veuves en Israël, aux jours d’Élie,
lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois, de sorte qu’il y eut une
grande famine par tout le pays ; et Élie ne fut envoyé vers aucune d’elles,
sinon à Sarepta de la Sidonie vers une femme veuve. Et il y avait plusieurs
lépreux en Israël au temps d’Élisée le prophète ; et aucun d’eux ne fut rendu
net, sinon Naaman, le Syrien … » (Luc 4 v.25-27)
Que font-ils alors ?:
« … ils furent tous remplis de colère dans la synagogue en
entendant ces choses ; et s’étant levés, ils le chassèrent hors de la
ville, et le menèrent jusqu’au bord escarpé de la montagne
sur laquelle leur ville était bâtie, de manière à l’en précipiter. » (Luc
4 v.28-29)
L’homme, dans sa
nature, ne comprend pas la grâce, il ne l’aime pas ! Il n’en
sent pas le besoin ! Il refuse de croire qu’en lui tout est mauvais !
Il estime qu’il y a en lui une certaine somme de bien qui ne demande qu’à être
développée, à être cultivée jusqu’à ce que son être tout entier en soit rempli,
et que toutes formes de mal soient ainsi éliminées !
Il n’en va pas ainsi
des pensées de Dieu à l’égard de l’homme !
Pour Dieu, l’homme est complètement
mauvais, il est éternellement perdu, il est mort
(*) dans ses fautes et dans ses
péchés !
(*) c-à-d qu’il n’y a en lui aucun souffle de vie
divine et éternelle !
Christ était ici-bas :
« … Dieu manifesté en chair
… » (1 Timothée 3
v.16)
Il montrait le cœur de Dieu, il était le bien parfait, l'amour parfait au milieu du mal,
il accueillait les pécheurs, les amenait à la repentance.
Mais les scribes et les pharisiens, retranchés
derrière leur propre justice, méprisaient les publicains et les
pécheurs, et s'indignaient contre Jésus lui-même qu'il se mettait au même rang
que ces gens-là.
Après tant d’autres mises à l’épreuve, par la présence ici-bas du Fils
de Dieu, le monde a été soumis à une épreuve définitive : celle de la
grâce ! Grâce qu’il a refusée !
C’en est fait de lui, la démonstration a été faite que :
« … la pensée de la chair est inimitié contre
Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car
aussi elle ne le peut pas. Et ceux qui sont dans la chair ne
peuvent plaire à Dieu. » (Romains 8 v.7-8)
L’homme ne veut pas de
Dieu !
En attachant Christ à la croix, il a mis ainsi le
sceau à sa rébellion contre Dieu.
Mais, Si l'homme a montré ce qu'il savait faire, Dieu a montré ce que Lui pouvait faire en
amour :
… Dieu a donné son Fils, et le Fils a
donné sa vie. Son amour l'a conduit à la mort, plutôt que de laisser périr cette pauvre créature
perdue qui ne lui a montré que haine et mépris. Et cette œuvre d'un
amour parfait est la base sur laquelle tout repose.
« … comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que
le fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui
ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. Car Dieu
a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin
que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il
ait la vie éternelle. Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde
afin qu’il jugeât le monde, mais afin que le monde fût sauvé par lui. » (Jean 3 v.14-17)
Quand l'amour et la haine se sont rencontrés, l'amour l'a emporté sur la
haine.
Le berger n'a pas reculé devant quoi que ce soit,
pour avoir sa brebis perdue; il est
allé jusqu'à la mort, et c'est là qu'il l'a trouvée !!!
Pour la ramener à la maison, il l'a mise sur ses propres épaules, bien
joyeux.
C’est dans un lieu sûr qu’il la ramène : à la maison ! C’est
lui-même qui la ramène, car à qui d’autre aurait-il pu confier cela ? Qui
d’autre que lui aurait pu se charger de sa faiblesse, de ses fatigues, de ses
douleurs ? Dans la maison du Père, qui pourrait maintenant la ravir de sa
main ? Car :
« Mes brebis … moi, je leur donne la vie éternelle, et elles
ne périront jamais ; et personne ne les ravira de ma main.
Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous, et personne ne
peut les ravir de la main de mon Père. » (Jean 10 v.27-29)
Si la route est longue
et périlleuse, et que les dangers soient nombreux, elle n'a pourtant rien à craindre sur les puissantes
épaules qui la portent. Elle a bien
assez coûté au berger pour qu'il ne l'abandonne pas. Quand il arrive à la maison, et peut y déposer
son précieux fardeau, quelle joie pour lui !
C'est une joie débordante, dont le ciel est rempli, car :
« … il y aura de la joie au ciel pour un seul
pécheur qui se repent … » (Luc 15 v.7)
C'est le résultat heureux de tout son travail d'amour :
« … S’il livre son âme en sacrifice pour le péché, il verra une semence … Il
verra du fruit du travail de son âme,
et sera satisfait … » (Esaïe 53 v.10-11)
Il y a, dans les champs de la rédemption, de bien
plus précieux fruits que dans le jardin de l'innocence (le jardin
d’Eden) :
Ces fruits comblent de joie l'amour rédempteur;
et les cieux retentissent de l'hymne de l'allégresse éternelle, parce que de pauvres pécheurs dignes de
la mort et du jugement sont devenus les heureux citoyens
du ciel, et, éternellement, les objets de l'amour divin
vont participer à la gloire de Celui qui les a
rachetés.
Certes, prêtant l'oreille à la joie du ciel, et entrant, par la foi,
dans ces choses où nous serons bientôt de fait, nous pouvons commencer, quoique
faiblement, les chants de louange à la gloire de l'Agneau immolé :
« … Jésus Christ, le témoin fidèle, le premier-né des morts, et le prince
des rois de la terre ! À celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés
dans son sang ; — et il nous a faits un royaume, des sacrificateurs pour son
Dieu et Père ; — à lui la gloire et la force aux siècles des siècles !
Amen. » (Apocalypse
1 v.5-6)
« Tu es digne … car tu as été immolé, et tu as acheté pour Dieu par ton
sang, de toute tribu, et langue, et peuple, et nation ; et tu les as faits rois* et sacrificateurs
pour notre Dieu … » (Apocalypse 5 v.9-10)
La foi a sa part dans cette atmosphère bénie de reconnaissance et
d'adoration éternelle :
« … il y aura de la joie au ciel pour un seul pécheur qui
se repent, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin
de repentance. »
(Luc 15 v.7)
Et qu'est-ce donc
qui amène un pécheur à la repentance ?
Ce ne sont pas les foudres de Sinaï (*), mais la manifestation de
la grâce et de l'amour de Dieu dans le don de son Fils :
« … la bonté de Dieu te pousse à la
repentance …
» (Romains 2 v.4)
(*) Sinaï fait appel à la loi, c’est la montagne
sur laquelle Moïse a reçu la loi de la main de Dieu ! (Voir Exode 19 et
suivants)
Quand je vois à la croix le Fils de Dieu subissant le
jugement, l'abandon à cause du péché, de mes propres
péchés, souffrant la colère que j'ai justement méritée; quand je
vois l'amour de Dieu qui l'a donné, je dis:
« Quel être je suis! non point seulement parce que je suis un pécheur
exécrable, mais parce que j'ai haï, méprisé l'amour parfait ».
Ainsi, la repentance
est le fait que je porte sur l’être naturel que je suis, le même
jugement que Dieu porte ! Jugement qui a nécessité l’abandon de
Christ pendant les heures de ténèbres de la croix ! (*)
(*) Il faut donc d’abord avoir cru ce que Dieu dit
en Jean 3 v.14-16, pour pouvoir se repentir, et il est clair que l’absence de
repentance démontre l’absence de la vie divine et éternelle, il n’y a alors pas
eu nouvelle naissance !
Je reconnais que c'est pour un tel être que Dieu a
donné son Fils, que le Fils lui-même a donné sa vie, subi
la mort de la croix !
Dans la parabole de la
drachme perdue, cet amour nous est présenté sous une autre forme encore.
Dieu veut amener le pécheur à lui, et il faut que Lui
agisse pour cela !
Quand l'œuvre de la
rédemption, qui est la base de tout, est accomplie, que la justice et l'amour de Dieu
ont été manifestés, en ce que
« Celui qui n'a pas connu le péché
a été fait péché pour nous » (2
Corinthiens 5 v.21), je peux alors m'approcher
de Dieu, quelque vil pécheur que je sois.
Cependant, quoique cet amour soit un amour
merveilleux, propre à m'attirer, par le fait que je n'y comprends rien, je
pourrais y rester toujours étranger (*). Il faut que ma
conscience soit atteinte et mon cœur gagné.
(*) comme c’est le cas lorsque la semence (la
Parole) tombe dans un cœur qui résiste encore au Saint Esprit, et qui est
qualifié dans la parabole du semeur (Matthieu 13) par une terre rocailleuse ou
semée d’épine !
Et pour cela, il faut un travail particulier
de la grâce opérant par la puissance du Saint Esprit (*).
(*) C’est ce que décrit aussi la parabole du semeur,
comme aussi ici celle de la drachme perdue. Le tout premier fruit de la vie
divine, est la repentance.
La
femme allume la lampe et balaie la maison pour
chercher la drachme qui lui manque.
Pour que la parole de
Dieu ne demeure pas pour moi lettre morte, il faut que le Saint Esprit lui donne puissance,
afin que je sois rendu attentif à l'amour que
Dieu a déployé à l'égard des pécheurs dans le don de son Fils, à son
amour pour moi.
Et
quand le Saint Esprit apporte cette lumière dans les coins et les
recoins ténébreux de mon cœur, il m'en montre la méchanceté.
J'y découvre quantité
de choses mauvaises, que je ne connaissais pas, que je n'avais pas même
soupçonnées; des choses auxquelles j'ai pris plaisir, que j'ai nourries,
caressées, et Dieu les a
en horreur; et
ces choses ont peut-être constitué ma vie.
Quel être je suis ! Que vais-je devenir ?
Et si la parole de
Dieu ne m'apprenait en même temps cette chose étonnante que, tel que je
suis, Dieu
m'aime pourtant,
ce serait le
désespoir.
Dieu déteste le
péché, le mal dont mon cœur est rempli; et il m'apprend à le détester
moi-même, afin
de me séparer moralement de tout ce qui lui déplaît.
Il veut m'amener à jouir de lui, de tout son amour manifesté
dans le don de son Fils.
Le
sentiment de tout le mal dont je suis coupable, de ce que je suis moi-même
devant Dieu, devant l'amour, la bonté de Dieu, me donne de l'amertume: c'est la
repentance.
Non
seulement le péché a de tristes conséquences et Dieu, dans sa
justice, doit le juger, mais dans mon cœur se trouve
tout ce dont il a horreur, ce qui est incompatible avec sa nature ; et c'est pour
cela que le Fils de Dieu a dû souffrir la mort de la croix, et que Dieu ne l'a
point épargné, mais l'a abandonné.
Oh! quel amour que l'amour de Dieu ! Et c'est en faveur d'un
aussi vil pécheur, de cet être indigne, que Dieu a préparé un salut
digne de Lui !
Cet amour qui m'attire, brise mon cœur, et produit
une repentance d'autant plus profonde que j'apprends, par
la parole de Dieu et la puissance du Saint Esprit, à mieux le
connaître, à mieux connaître Dieu qui s'est révélé
dans son Fils.
Le ciel se réjouit quand un tel pécheur, amené ainsi à la repentance, peut néanmoins
se reposer sur l'amour de Dieu et est rendu capable de le
saisir pour en jouir.
Il a appris à
connaître son incapacité, sa ruine, mais aussi ce que Dieu est, et c'est là qu'il
se repose par la foi, en attendant le jour heureux où ce qui est parfait
sera venu.
Et
si les anges veulent connaître l'immensité de la grâce et de l'amour de Dieu,
il faut qu'ils abaissent leurs regards vers ce monde où il a été
manifesté.
Voici maintenant le
troisième caractère dans lequel l'amour de Dieu nous est révélé: c'est le
Père qui reçoit.
Le Seigneur prend le
cas d'un jeune homme qui, de propos délibéré, a tourné le dos à la maison paternelle,
et s'est plongé dans la plus complète misère, triste conséquence de ce qu'il a
fait.
Quelle joie pour le père, quand le fils, revenu à lui-même, retourne vers lui,
avec cette confession :
« Père, j'ai péché contre le ciel et devant toi, je ne suis plus digne
d'être appelé ton fils
» (Luc 15 v.18 & 21).
Oui, quelle joie que ce retour
inespéré, dont il dit au fils aîné qui ne comprend rien à cet accueil :
« … mon fils que voici était mort, et il
est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. » (Luc 15 v.24)
« … ton frère, était mort,
et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il
est retrouvé. » (Luc 15 v.32)
S'il
a quitté la maison, n'est-ce pas parce qu'il était moralement éloigné
du père,
et qu'il pensait trouver son bonheur loin de lui ? S'il demande la part du
bien qui lui revient, c'est pour faire sa volonté, loin de
l'autorité et du regard du père qu'il ne peut plus supporter.
Il était plus dégradé et plus misérable, sans doute, quand il mangeait
les gousses des pourceaux, mais était-il plus coupable ? Quand il
a franchi le seuil de la maison paternelle, pour s’en aller, son cœur était
déjà bien loin de son père.
Combien
le cœur naturel est loin de Dieu !
Tous les hommes ne se sont pas plongés au même degré
dans le vice et la souillure — et cela n'est pas nécessaire — mais tous sont
naturellement loin de Dieu, ainsi qu'il est écrit :
« … il n’y a pas de différence, car
tous ont péché … » (Romains 3 v.22-23)
« … la mort a passé à tous les
hommes, en ce que tous ont péché … » (Romains 5 v.12)
Quoiqu'il
en soit, Dieu est toujours prêt à faire grâce !
Si il y a des différences selon les actes commis, il n’en reste pas
moins vrai que, tous, sans exception, nous
avons tourné le dos à Dieu, faisant
d’une manière ou d’une autre notre propre volonté, volonté opposée à celle de
Dieu !
Déjà dans le jardin d'Eden, l'homme a cru le
mensonge du diable.
Satan a persuadé l’homme que Dieu, jaloux de son propre bonheur, s’était
réservé la meilleure part qu’il ne voulait pas partager avec lui ! Satan
lui dit : « écoute-moi, et tu deviendras comme Dieu, tu ne mourras
pas, mais tu t’élèveras jusqu’à lui ! Tu deviendras comme Dieu,
connaissant le bien et le mal » !
« … le serpent dit à la femme : Vous
ne mourrez point certainement ; car Dieu sait qu’au jour où vous en
mangerez vos yeux seront ouverts, et vous serez comme Dieu,
connaissant le bien et le mal. » (Genèse 3 v.4-5)
Hélas! l'homme est toujours sous la funeste influence
de ce mensonge.
L’homme naturel cherche
son bonheur loin de Dieu, dans le monde qui est devenu le « pays éloigné ». il se persuade que Dieu ne le voit pas !
Chacun s'y prend à sa
manière, selon son goût particulier : les distractions, les richesses,
l'élévation, la gloire, les plaisirs plus ou
moins honnêtes prennent son temps, ses facultés,
son intelligence, ruinent ses forces, sa santé.
Que deviennent ses jeunes années pleines de vie et d'entrain ?
Ne diriez-vous pas que cette foule animée et bruyante, qui va et vient,
s'amuse, plaisante et rit, est heureuse ? Ah! écoutez ce qu'a dit quelqu'un qui
a tout éprouvé :
« J’ai vu tous les travaux qui se
font sous le soleil ; et voici, tout est vanité et
poursuite du vent. Ce qui est tordu ne peut être redressé, et ce
qui manque ne peut être compté. » (Ecclésiaste
1 v.14-15)
Que
reste-t-il de tout cela ? Un cœur vide et un
ennui profond !
Mais
encore, cela durera-t-il ? Un homme qui se ruine peut paraître riche pour un
temps, mais bientôt tout sera fini pour lui.
« … après qu’il eut tout dépensé, une
grande famine survint dans ce pays-là ; et il commença d’être dans le
besoin. » (Luc
15 v.14)
Il n'y a jamais
de famine dans la maison du père, mais elle se fait bientôt
sentir dans le pays éloigné.
Toute cette activité
fiévreuse, à laquelle les hommes se livrent pour se procurer le bonheur
qui leur manque, à quoi aboutit-elle? On est plus heureux
quand on poursuit ce que l'on cherche, que quand on l'a trouvé : cela
ne satisfait pas.
Tout est bientôt dépensé, et voilà la famine.
Demandez à ceux qui ont parcouru diverses étapes dans la vie et qui même ont
atteint, par divers moyens, ce que tant d'autres poursuivent sans y
parvenir : honneurs, gloire et richesses;
demandez-leur si ces choses les rendent heureux, eux que tout le
monde jalouse. Vous le croyez peut-être. Détrompez-vous,
leur cœur n'est pas satisfait; et il
ne peut l'être loin de Dieu.
Mais
Satan a arrangé le monde de telle manière qu'il offre toujours à l'homme
quelque chose pour le tenir loin de Dieu, en présentant le
bonheur devant lui.
Et s'il y a ce qu'on
appelle honneurs et gloire, il y a bien d'autres choses encore …
Quand la famine est venue, et qu'il a tout dépensé, le
prodigue ne revient pourtant pas à la maison; il semble cependant que ce serait bien le moment. Mais non :
« … il s’en alla et se
joignit à l’un des citoyens de ce pays-là, et celui-ci l’envoya dans
ses champs pour paître des pourceaux. » (Luc 15 v.15)
Il s'enfonce dans le vice et la souillure plus que
jamais.
Et, triste chose, ses goûts même se dépravent :
« … il désirait de remplir
son ventre des gousses que les pourceaux mangeaient ; et personne ne lui
donnait rien. »
(Luc 15 v.16)
On
ne donne rien dans le pays éloigné. Il n'y a que Dieu qui donne.
Satan dit: « Je
te donnerai les plaisirs que tu cherches, mais le prix est
ton âme ».
Et quand vous avez
tout dépensé, qui
vous plaindra dans le pays éloigné ? Si votre cœur est vide, qui le remplira ?
Ces gousses des
pourceaux sont une triste nourriture; elles ne sont pas faites pour un homme. Votre cœur a besoin d'autre chose: il a été fait
pour connaître Dieu, pour jouir de lui. Rien d'autre ne peut le remplir.
Vous vous êtes éloigné de
Dieu ; vous l'avez fui ; et pour faire votre volonté, vous
vous êtes persuadé qu'il ne vous voyait pas; et vous
êtes allé loin, toujours plus loin. J'aime à croire que vous
n'êtes pourtant pas allé jusqu'à la dégradation dans cette voie.
Mais n'avons-nous pas, vous et moi, tourné le dos à
Dieu, cherché à nous rendre heureux sans lui, peut-être
même contre lui ? En tout cas, nous
avons esssayé de l'oublier.
Mais Dieu a toujours pensé à nous. Il nous aime
quoiqu'il en soit.
Nous lui avons désobéi, c'est vrai; nous avons
pensé qu'il ne voulait pas notre bonheur, lui qui a …
« … donné son Fils unique, afin que quiconque
croit en lui ne périsse
point, mais qu'il ait la vie éternelle. » (Jean 3 v.16)
Depuis
que nous lui avons tourné le dos, il n'a pu rester tranquille.
Quand Adam a mangé le fruit de l’arbre défendu, il a eu peur de Dieu :
« … ils entendirent la voix de
l’Éternel Dieu … l’homme et sa
femme se cachèrent de devant l’Éternel Dieu, au milieu des arbres
du jardin. » (Genèse
3 v.8)
Mais Dieu est venu à sa recherche et il …
« … appela l’homme, et lui dit : Où
es-tu ? » (Genèse 3 v.9)
L’amour de Dieu s’est alors mis à l’œuvre ; il a tout préparé
pour que ceux-là même qui ont fui le plus loin soient ramenés à
lui et rendus heureux, pleinement heureux en sa présence. Pour ce faire,
le Fils est venu, il a donné sa vie à la croix, son
sang a été répandu ; tout est accompli ; et ainsi Dieu
peut recevoir en grâce et amener devant lui en justice,
cette pauvre victime de Satan.
Là où vous êtes, dans
ce pays éloigné, où Satan règne, vous avez faim, mais près de Dieu, vous serez rassasié !
Même les gousses de
pourceaux se vente, et vous n’avez rien pour payer ! Mais dans le maison du
Père, tout est abondance, joie et paix !
Voulez-vous réjouir le cœur du Père ? Il vous dit par la voix de
sa sagesse :
« La sagesse … a tué ses bêtes,
elle a mixtionné son vin, elle a aussi dressé sa table ; elle a envoyé ses
servantes ; elle crie sur les sommets des hauteurs de la ville : Qui est simple
? qu’il se retire ici. À celui qui est dépourvu de sens, elle dit : Venez,
mangez de mon pain, et buvez du vin que j’ai mixtionné.
Laissez la sottise, et vivez, et marchez dans la voie de l’intelligence. » (Proverbes
9 v.1-6)
N'écouterez-vous pas sa voix, ne répondrez-vous pas à son amour ? Il
vous aime, quoiqu'il en soit ; il a pitié de votre misère qu'il connaît
parfaitement. Son amour y a pourvu.
Vous avez fait
l'expérience de ce que le monde promet ; vous n'y avez trouvé que péché
et ruine. Déception sur déception a été votre part ! Mais, quoique vous ayez
méprisé Dieu, il vous aime toujours !
En réponse au mensonge de Satan :
« … Vous ne mourrez point
certainement … » (Genèse 3 v.4)
La croix vient vous dire :
« … les gages du péché,
c’est la mort … » (Romains 6 v.23)
Mais elle ajoute :
« … mais le don de grâce de Dieu,
c’est la vie éternelle dans le christ Jésus … » (Romains
6 v.23)
Elle en donne la raison, Celui qui
a souffert cette mort, comme jugement de Dieu, c’est …
« … Celui qui n’a pas connu le péché … » (2 Corinthiens 5
v.21)
C’est Lui que Dieu
…
« … a fait péché
pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en
lui. »
(2 Corinthiens 5 v.21)
En vertu de quoi, Dieu
confirme :
« … à tous ceux qui l’ont
reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de
Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom ; lesquels
sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de
l’homme, mais de Dieu. » (Jean 1 v.12-13)
A la croix, le péché a été sur le Seigneur Jésus,
il a dû en rendre compte; Dieu ne l'a pas épargné, lui, le
Bien-aimé. Mais son œuvre
est parfaite; elle a été acceptée de Dieu ! Car Dieu
Lui-même déclare dans Sa Parole que s’il a …
« … été livré pour nos fautes et a
été ressuscité pour notre justification. » (Romains 4 v.25)
Voilà la preuve que Dieu vous aime, quelque misérable que
vous soyez.
L’apôtre Paul pouvait affirmer quant à lui-même en toute vérité :
« … Si quelque autre s’imagine
pouvoir se confier en la chair, moi davantage : moi circoncis le huitième jour,
de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu des Hébreux … quant
à la justice qui est par la loi, étant sans reproche.
Mais les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai regardées, à cause du
Christ, comme une perte … je les
estime comme des ordures, afin que je gagne Christ … trouvé en lui,
n’ayant pas ma justice qui est de la loi, mais celle
qui est par la foi en Christ, la justice qui est de Dieu,
moyennant la foi … » (Philippiens 3 v.4-9)
Ainsi, quand même
vous seriez sans reproche quant à la loi, comme l’apôtre Paul, vous avez besoin de
connaître cet amour !
Regardez à cet amour ! Pourquoi
péririez-vous loin de Dieu, dans la misère ?
Le prodigue pense à la maison de son père, quand il
revient à lui-même.
Que pensez-vous du tourbillon de ce monde ? N'emporte-t-il pas tous les
hommes dans une commune folie? Aussi l'Ecriture dit-elle :
« La sagesse crie au dehors, elle fait retentir sa voix sur
les places ; elle crie à l’entrée des lieux bruyants, aux
ouvertures des portes … Simples, jusques à quand aimerez-vous la simplicité, et
jusques à quand les moqueurs prendront-ils plaisir à la moquerie, et les
sots haïront-ils la connaissance ? Revenez
à ma répréhension ; voici, je
ferai couler pour vous mon esprit, je vous ferai savoir mes paroles. » (Proverbes
1 v.20-23)
Quand le fils prodigue revient à
lui-même, il y a quelque chose qui l'attire vers la maison du père :
« … Combien de mercenaires de mon père ont du pain en
abondance, et moi je péris ici de faim. » (Luc 15 v.17)
Quelque chose est changé dans ses pensées à l'égard de son père, il
pense à sa bonté, à l'abondance de sa maison, au
bonheur même de ses mercenaires.
Ah!
qu'il est loin, lui, d'avoir cette
abondance de pain. Cette pensée le
rendait-elle plus heureux ?
Bien au contraire. Il avait fui, et pourquoi ? Pour faire sa volonté !
Bien que connaissant encore mal son père, cette bonté ne l’oblige
à ne plus rester là où il est !
« Je me lèverai et je m’en
irai vers mon père …» (Luc 15 v.18)
La conséquence de la foi en ce que le Dieu
d’amour et de bonté a accompli à la croix en la personne du Seigneur Jésus (Jean 3 v.14-16), c’est le don de la vie
divine et éternelle !
Le fils prodigue est pour ainsi dire « né de
nouveau », ce qui le conduit à prendre la décision de se
lever et d’aller vers son père : de quitter l’état où il se trouve,
pour aller dans un nouvel état !
C’est aussi une image de la
conversion, mais la vie divine doit montrer sa réalité par son
premier fruit par la repentance dont l’objet est la
confession :
« … je lui dirai :
Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus
digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes mercenaires. » (Luc 15 v.18-19)
Car simplement décider
de se lever et d’aller vers le Père, sans qu’il y ait une vraie repentance
ayant donc pour objet la confession, ce serait un état décrit dans la parabole
du semeur par la terre rocailleuse ou semée d’épines, où la vie n’est
qu’apparente ! Elle n’est pas éternelle !
Il en coûte, n'est-ce pas, de reconnaître devant Dieu qu'on a
péché, et péché contre Lui ; que notre vie, quoique honorable devant les hommes, n'a été qu'une offense
continuelle, un tissu de péchés.
Et si l'on a été réduit à manger les gousses des pourceaux, d'où
cela vient-il ? N'est-ce pas parce qu'on s'est détourné de Dieu ?
C'est le péché qui a produit la misère. C'est à Dieu qu'il faut revenir : l'orgueil en souffre; il faut s'humilier et reconnaître son péché.
Sa repentance liée à sa confession démontrant sa conversion, tout
n’est cependant pas encore à sa juste place, il se réfère
encore à « la propre justice », à laquelle il ne
peut manifestement pas prétendre de droit :
« … traite-moi comme l’un de tes
mercenaires. » (Luc
15 v.19)
Oh!
comme notre cœur rabaisse la grâce de Dieu, comme il
connaît mal le cœur du père, quand nous raisonnons ainsi !
Il y a dans la bonté
quelque chose qui attire, mais
ni la bonté, ni la grâce de Dieu ne
sont encore connues.
Il faut avoir rencontré le père, pour connaître ce
qu'il est et ce que nous sommes nous-mêmes. Comme on pense différemment
alors !
Le prodigue va bientôt connaître la différence entre
la grâce et le droit :
« … se levant, il vint vers son père. … » (Luc 15 v.20)
Que de pensées
l'occupent, pendant ce trajet ; que de craintes, de doutes, d'incertitude sur
l'accueil qui l'attend ! Le père est bon, c'est vrai ; bon même pour les
mercenaires; mais comment l'a-t-il quitté ? Et depuis, quelle vie a-t-il menée ?
Le père le recevra-t-il, le chassera-t-il ? Il
n'en sait rien.
Il s'est bien proposé, il est vrai, de le servir
dorénavant, si seulement il peut être reçu, comme un mercenaire,
mais son père est peut-être justement irrité et le
chassera de la maison. Que deviendra-t-il alors? Comme son cœur bat à mesure
qu'il avance. Osera-t-il aller frapper à la porte ?
Comme le chrétien qui se référerait encore à une certaine propre justice
à laquelle il ne peut manifestement pas prétendre, fait la découverte de la
valeur que l’œuvre de Christ a aux yeux du Père en faveur de celui qui croit,
car étant morts dans nos fautes et dans nos péchés … :
« … (dans lesquels vous avez marché autrefois,
selon le train de ce monde, selon le chef de l’autorité de l’air, de l’esprit
qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance ; parmi lesquels, nous aussi, nous avons
tous conversé autrefois dans les convoitises de notre chair, accomplissant
les volontés de la chair et des pensées ; et nous étions par
nature des enfants de colère, comme aussi les autres. Mais Dieu,
qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour
dont il nous a aimés,) alors même que nous étions morts
dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec le Christ
(vous êtes sauvés par la grâce), … » (Ephésiens
2 v.2-5)
Quelles que soient les craintes qui montent dans le
cœur du prodigue sur le chemin, le père n’avait jamais cessé d’être
actif :
« … comme il était encore loin, son
père le vit et fut ému de compassion, et, courant à
lui, se jeta à son cou et le couvrit de baisers. » (Luc 15 v.20)
Le père n'attend pas; il n'écoute que son cœur. Il a reconnu
dans ce jeune homme qui s'avance la tête baissée et la démarche
hésitante, son enfant qui un jour a abandonné la maison, et qu'il
a longtemps attendu vainement. Il s'élance à sa rencontre, il court à lui, se
jette à son cou et le couvre de baisers.
Et pourquoi ? Parce que c'est son
fils et qu'il est le père.
Voyez le cœur du père, les
compassions du père, l'amour du père !
Quel accueil ! Voyez
sa joie, toute l'expression de son affection, en serrant dans ses bras cet
enfant qu'il croyait perdu pour toujours !
Comme il est
heureux de ce retour, quoique son fils soit méconnaissable pour tout autre que pour lui,
tellement il est miné par la misère. Tout couvert de haillons qu'il soit, cela n'empêche pas le
père de jeter ses bras autour de son cou et de le couvrir de
baisers.
Comme il avait soupiré
après le moment où son fils lui serait rendu ! Depuis qu'il avait fui la
maison, le cœur du père n'avait pas eu un moment de repos; son œil était
toujours fixé sur la route qu'il avait suivie en s'éloignant. Quand
reviendra-t-il ?…
Un appel au pauvre pécheur qui peut-être lit ces
lignes :
Pauvre pécheur, qui
peut-être lis ces lignes ! Dieu t'attend en grâce, il veut te bénir. Quelle que
soit ta misère, il n'a pas cessé de t'aimer, de penser à toi. Dans quel état le
péché ne t'a-t-il pas réduit. Tu es devenu pour Dieu un objet de pitié, de
profonde pitié: ses compassions sont émues! Ah! dis-tu, si je pouvais améliorer
mon état, faire au moins quelque bien! Tu ne le peux pas, tu n'as jamais pu et
ne peux faire que le mal.
Tu as perdu tout droit à être traité comme fils, et même comme
mercenaire.
Mais
en Jésus, Dieu s'est révélé comme Père, et il s'est
réservé le droit d'agir comme tel envers toi. Qui l'en empêchera
? Rien ni personne !
Ton front est couvert de honte, à cause de ton passé ! C’est
parfaitement juste !
Le Dieu même que tu
as méprisé, offensé, dont tu t'es détourné pour faire ta volonté, qui était de
plein droit ton Juge, c'est
celui dont les bras entourent maintenant le cou du prodigue et qui le couvre de
baisers.
Devant l’expression de l’amour du père, et suite à ce
déploiement d’amour, le fils, dans ses haillons, déclare ne pas en avoir
droit et son indignité et il dit :
« … Père, j’ai péché
contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d’être appelé
ton fils. »
(Luc 15 v.21)
Mais le père ne lui donne pas l’occasion de continuer
sa phrase et dire :
« … traite-moi comme un mercenaire
… » (Luc
15 v.19)
Se voyant traité
comme un enfant, il n’oserait pas le dire ! De telles paroles seraient
une injure aux sentiments du père !
Le fils est coupable,
il a péché, il est bon de l'avouer, il a perdu tout droit à être reçu comme
fils, tout cela est vrai et reconnu. Mais a-t-il même besoin que le père lui dise: « Je te
pardonne » ? En peut-il douter ? Plus que jamais, sans doute, il sent son indignité, la gravité du
péché qu'il a commis en quittant un père dans le
cœur duquel il ne pensait pas que fussent renfermés tant
de trésors d'amour !
La
conscience de
son péché et de son indignité n'affaiblit pas la grâce
qui l'a reçu, l'amour qui lui est manifesté; bien au contraire, il en jouit davantage !
C'est
ainsi que Dieu reçoit le pécheur. Son amour se satisfait, il y trouve sa joie.
Et le pécheur, qu'a-t-il à dire ? Peut-il douter
d'un tel amour ?
Si vous en doutez, et que cet amour ne vous ait pas
mis en pleine liberté, c'est
que vous n'avez pas encore rencontré votre Père ! Car :
« … Dieu est amour. En
ceci a été manifesté l’amour de Dieu pour nous, c’est que Dieu a
envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par
lui ; en ceci est l’amour, non en ce que
nous, nous ayons aimé Dieu, mais en ce que lui
nous aima et qu’il envoya son Fils pour être la propitiation
pour nos péchés. » (1 Jean 4 v.8-10)
« … nous avons connu
et cru l’amour que Dieu a pour nous.
Dieu est amour, et celui qui demeure dans l’amour, demeure
en Dieu et Dieu en lui. En ceci est consommé
l’amour avec nous, afin que nous ayons toute assurance au jour du
jugement, c’est que, comme il est, lui, nous
sommes, nous aussi, dans ce monde. Il n’y a pas de crainte dans l’amour,
mais l’amour parfait chasse
la crainte, car la
crainte porte avec elle du tourment ; et celui qui
craint n’est pas consommé
dans l’amour (*). Nous, nous l’aimons parce
que lui nous a aimés le premier. » (1 Jean 4
v.16-18)
(*) consommé veut dire « accompli »
Le prodigue est
maintenant en paix, mais il porte encore ses vêtements sales, ce
qui n’a pas été un obstacle pour le serrer dans ses bras.
Cependant le
père ne peut pas l’introduire dans de tels habits dans sa maison !
Il doit porter un
vêtement qui fait honneur au père et à sa maison, le fils ne peut plus porter les souillures du
pays éloigné !
C’est le père qui
pourvoit à tout !
Dès qu’il l’a serré dans ses bras, sans attendre, ne lui laissant pas le
temps de demander d’être traité comme un mercenaire, le père dit à l’un de ses
esclaves :
« … Apportez dehors la plus
belle robe, et l’en revêtez ; et mettez un anneau à sa
main et des sandales à ses pieds … » (Luc 15 v.22)
Il
faut que sur sa personne tout entière il porte
les preuves de l'amour du père, de la magnificence de sa maison.
Christ est venu du
ciel; sur la terre, il a été l'objet des parfaites délices de Dieu, du bon
plaisir du père.
Non seulement il a magnifié la loi de Dieu et l'a rendue honorable, mais
il a pu dire:
« … Voici, je viens, il est écrit de moi dans le rouleau
du livre. C'est mes délices, ô Dieu, de faire ton
bon plaisir (ta volonté), et ta loi est au-dedans de mes
entrailles. » (Psaumes
40 v.7-8; Hébreux 10 v.7).
Et
la volonté du Père était que notre Seigneur Jésus, son Fils, endure la croix,
seul moyen par devers Dieu, pour nous sauver en nous donnant la vie
divine, celle du Dieu Saint !
« C'est par cette volonté que nous
sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus Christ
faite une fois pour toutes. » (Hébreux 10 v.10).
Et
non seulement cela, mais lors de la nouvelle naissance, un homme nouveau
est créé, qui est Christ habitant dans le croyant par le
moyen du Saint Esprit.
« … vous tous qui avez été baptisés pour Christ, vous
avez revêtu Christ … » (Galates 3 v. 27).
« … nous ayant prédestinés pour nous adopter pour lui par Jésus
Christ, selon le bon plaisir de sa volonté, à la louange de la
gloire de sa grâce dans laquelle il nous a rendus
agréables dans le Bien-aimé … » (Ephésiens 1 v.5-6).
C’est ce que nous sommes maintenant aux yeux de Dieu, nous qui avons cru en
l’œuvre de la croix ! C’est « la plus belle robe » !
Et la beauté de cette « plus
belle robe » dont nous sommes revêtus dès la nouvelle naissance, paraîtra
au jour de la manifestation de la gloire, lorsqu’Il montrera …
« … dans les siècles à venir les immenses richesses de sa grâce,
dans sa bonté envers nous dans le christ Jésus. » (Ephésiens
2 v.7)
Rien ne manque plus à la parure du fils; depuis
l'anneau à la main, jusqu'aux sandales aux pieds, tout parle de l'amour
de Dieu, des richesses insondables de Christ.
Tous, dans la maison, participent au festin de joie
que le père a fait préparer, excepté le fils aîné, l'homme à propre justice :
« … amenez le veau gras et tuez-le ; et mangeons et faisons bonne chère ;
car mon fils que voici était mort, et il
est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.
Et ils se mirent à faire bonne chère. » (Luc 15 v.23-24)
A cette fête, rien ne manque, pas même « la mélodie et
les danses »
(v.25). Le père a dit: « Mangeons et faisons bonne chère ».
C'est la joie dans la communion.
C’est par Dieu qui …
« … vous avez été appelés à la communion de son Fils
Jésus Christ … » (1 Corinthiens 1 v.9)
… en précisant …
« …
celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur … » (1 Corinthiens 1 v.31)
Ce « repas de fête »
consiste dans les délices que Dieu trouve en son Fils, et il nous amène lors de
ce « repas de fête » à y prendre part, car Il est celui qui
… :
« … étant en
forme de Dieu, n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais s’est anéanti lui-même,
prenant la forme d’esclave, étant fait à la ressemblance des hommes ; et, étant
trouvé en figure comme un homme, il s’est abaissé lui-même, étant
devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la
mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a haut élevé
et lui a donné un nom au-dessus de tout nom … » (Philippiens 2 v.6-9)
Quelle véritable joie dans ce
« repas » ! L’apôtre nous exhorte en ces termes :
« Réjouissez-vous toujours
dans le Seigneur ; encore une fois, je vous le dirai : réjouissez-vous. » (Philippiens 4 v.4)
Oui, c'est la joie du père qui est partagée par toute
la maison.
Même dans les circonstances les plus difficiles du croyant, rien ne peut
le priver de ce « repas », comme le Seigneur Jésus dit à celui qui à
Laodicée, Lui ouvre sa porte :
« …
j’entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec
moi. » (Apocalypse 3
v.20)
Le Seigneur a révélé la substance de ce repas, de ce souper :
« … ma
chair est en vérité un aliment, et mon sang est en vérité un breuvage. Celui
qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et
moi en lui. » (Jean 6
v.55-56)
On trouve la substance de ce repas, à la croix, là où :
« … Dieu
constate son amour à
lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore
pécheurs, Christ est mort
pour nous. » (Romains 5
v.8)
Il y a communion à la
table où est servi le veau gras; et l'opposition du fils aîné ne fera que le
priver de cette joie.
Mais combien son
attitude est triste: et quel dommage qu'il se prive de la joie commune ! Il
reste étranger à tout ce qui se fait à la maison, à tout le bonheur qui la
remplit : il était aux champs !… Et quand il revient, et que « la mélodie et les danses » parviennent à son oreille, il ne sait à quoi attribuer ces sons
joyeux.
Quand il l'a appris
de la bouche d'un des serviteurs qui ont aidé aux préparatifs du festin, ce
qui aurait dû toucher son cœur, le réjouir — le retour de son frère et la joie de son père — ne fait qu'exciter sa colère. « Et il se mit en colère et ne
voulait pas entrer
».
Oh! comme son orgueil est froissé !
Que deviennent ses
bonnes œuvres, l'honnêteté de sa vie, sa conduite irréprochable, si maintenant ce jeune débauché,
qui a déshonoré toute sa famille, est ainsi traité ?
Rien ne sert de bien faire, dit-on, si la grâce s'étend
aux plus mauvais,
et s'il n'y a pas de différence. Quoi, les voilà maintenant qui se disent sauvés, chantent des
cantiques, et prétendent même avoir leurs péchés pardonnés,
le ciel pour héritage, Jésus pour Sauveur, et Dieu
pour Père ! Vraiment,
si de telles gens sont sauvés, le salut n'est pas bien difficile ! Nous
avons toujours bien fait, accompli tous nos devoirs,
et nous ne sommes pas sans religion, pourtant nous n'osons
pas dire que nous soyons sauvés; et qui peut le savoir ? On verra plus
tard…
L'homme naturel ne
comprend pas cette vérité, pourtant si simple :
« … tous
ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu, — étant justifiés
gratuitement par sa grâce, par la rédemption
qui est dans le christ Jésus, … » (Romains 3 v.23)
« … à
celui qui ne fait pas des œuvres, mais qui croit en celui
qui justifie l’impie, sa foi lui est comptée à justice
… » (Romains 4
v.5)
Quelle barrière que la propre justice, et qu'il est difficile à
ceux qui sont contents d'eux-mêmes, dont la conduite a été
régulière, bonne à leurs yeux du moins, de
recevoir la grâce telle que Dieu la donne en Christ ! C’est ce que le Seigneur a voulu faire
comprendre au jeune homme riche :
« … Tu sais
les commandements … répondant, il lui dit : Maître, j’ai gardé toutes ces
choses dès ma jeunesse. Jésus, l’ayant regardé, l’aima, et lui dit :
Une chose te manque : va, vends tout ce que tu as … tu auras un
trésor dans le ciel, et viens, suis-moi, ayant chargé
la croix … lui, affligé de cette parole, s’en alla tout
triste, car il avait de grands biens. » (Marc 10 v.19-22)
Il n'y a pas de persévérance telle que celle de la patiente grâce de
Dieu :
« … son
père étant sorti, le pria. » (Luc 15 v.28)
La persévérante patiente grâce de Dieu à l’égard des
Juifs.
Le livre des Actes des Apôtres nous la montre dans son exercice, après
qu’ils eurent crucifié le Fils de Dieu !
« … le
Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus, que
vous, vous avez livré, et que vous avez renié devant Pilate,
lorsqu’il avait décidé de le relâcher. Mais vous, vous avez renié le
saint et le juste … vous
avez mis à mort le prince de la vie, lequel Dieu a ressuscité d’entre
les morts ; ce dont nous, nous sommes témoins …
maintenant, frères, je sais que vous l’avez fait par ignorance, de même
que vos chefs aussi ; mais Dieu a ainsi accompli ce qu’il avait prédit par la
bouche de tous les prophètes, savoir que son Christ devait souffrir. Repentez-vous
donc et vous convertissez, pour que vos péchés
soient effacés … » (Actes 3
v.13-19)
Cela n'a servi de rien, bien au contraire. Paul a été obligé de dire, en
parlant d'eux :
« … qui
ont mis à mort et le seigneur Jésus et les prophètes, et qui nous ont chassés
par la persécution, et qui ne plaisent pas à Dieu, et qui sont opposés à tous
les hommes, — nous empêchant de parler aux nations afin qu’elles soient
sauvées, pour combler toujours la mesure de leurs péchés ; mais la colère est
venue sur eux au dernier terme. » (1 Thessaloniciens 2 v.15-16)
Le fils aîné se montre obstiné, et, pour un peu, il
accuserait le père d'injustice :
« Voici
tant d’années que je te sers, et jamais je n’ai transgressé
ton commandement ; et tu ne m’as jamais donné un
chevreau pour faire bonne chère avec mes amis ; mais quand
celui-ci, ton fils, qui a mangé ton bien avec des prostituées, est venu, tu as
tué pour lui le veau gras. » (Luc 15
v.29-30)
Quel
langage d'amertume ! Comme la propre justice rend aveugle
et égoïste ! « Je n'ai jamais transgressé ton commandement !
… Tu ne m'as jamais donné un chevreau pour faire bonne chère avec mes amis ! »
Que dire à ceux qui se croient sans reproche ? Que peuvent-ils
recevoir de la grâce, puisqu'ils
estiment que
Dieu ne leur rend pas même justice ? Bien loin d'admettre la grâce
pour eux-mêmes, ils
n'en veulent même pas pour les autres. Seriez-vous de ce nombre ?
Que répond le père à ce fils propre juste :
« Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout
ce qui est à moi est à toi ; mais il fallait faire
bonne chère et se réjouir ; car celui-ci, ton
frère, était mort, et il est revenu à la vie
; il était perdu, et il est retrouvé. » (Luc 15 v.31-32)
Le Juif, dont le fils aîné est une image, avait toujours été
particulièrement favorisé, car c'était à eux qu'avaient été confiés les oracles
de Dieu :
« Quel est donc l’avantage du Juif … ? Grand de toute manière, et d’abord
en ce que les oracles de Dieu leur ont été confiés. » (Romains 3 v.1-2)
L’apôtre Paul, parlant de ses parents selon la chair, les Israélites
dit :
« … auxquels sont l’adoption, et la
gloire, et les alliances, et le don de la loi,
et le service divin, et les promesses ; auxquels
sont les pères, et desquels, selon la chair, est issu le
Christ, qui est sur toutes choses Dieu béni éternellement. Amen ! » (Romains 9 v.4-5)
Mais la propre justice de l'homme, qu'il soit Juif ou
gentil, ne peut empêcher Dieu de faire connaître sa grâce aux pécheurs, béni
soit son nom !
Et nous qui avons cru, sommes au bénéfice de cette
grâce !