Trois caractères de la
vie chrétienne
Contenu :
Ce texte s’inspire d’une
méditation parue dans le Messager Evangélique de 1910.
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Le sujet traite de la
scène où, à Béthanie, Marie joignit les pieds du Seigneur Jésus (Jean 12
v.1-8)
Le texte original a
été gardé en grande partie, quelques tournures de phrases ont été légèrement adaptées
et quelques explications supplémentaires ont été ajoutées afin d’aider à la
compréhension. Aux références à Parole, le document reproduit aussi la citation
de la Parole afin d’aider à la compréhension.
1 Jésus donc, six jours avant la Pâque, vint à Béthanie
où était Lazare, le mort, que Jésus avait ressuscité d’entre les morts. 2
On lui fit donc là un souper ; et Marthe servait, et Lazare
était un de ceux qui étaient à table avec lui. 3 Marie
donc, ayant pris une livre de parfum de nard pur de grand prix, oignit
les pieds de Jésus et lui essuya les pieds avec ses cheveux ; et la
maison fut remplie de l’odeur du parfum. 4 L’un de ses disciples
donc, Judas Iscariote, [fils] de Simon, qui allait le livrer, dit : 5
Pourquoi ce parfum n’a-t-il pas été vendu trois cents deniers (1*) et donné aux pauvres ? 6 Or il dit cela, non
pas qu’il se souciât des pauvres, mais parce qu’il était voleur, et qu’il avait
la bourse et portait ce qu’on y mettait. 7 Jésus donc dit : Permets-lui
d’avoir gardé ceci pour le jour de ma sépulture (2*).8 Car vous avez les pauvres toujours avec vous
; mais moi, vous ne m’avez pas toujours.
(1*) « denier »
: monnaie romaine, salaire d’une journée d’ouvrier agricole, en Palestine.
(2*) « sépulture » :
selon l’emploi du mot dans les Septante : embaumement ; comparer Genèse 50:2,
3.
La scène, rappelée
dans le passage ci-dessus, illustre, d'une manière frappante, en Lazare, Marthe
et Marie, trois caractères de la vie du chrétien sur la terre.
Celui qui forme le centre de ce merveilleux tableau, c'est le
Seigneur Jésus, le Fils de Dieu, au moment où, après
avoir donné le témoignage le plus éclatant de sa divinité, il est
à la veille d'être crucifié.
Quel moment solennel que celui-là !
A quelques jours de
la crucifixion, l'orage est prêt à se déchaîner, mais la scène intime que nous révèle ce
passage respire la paix la plus parfaite.
Comment
n'en serait-il pas ainsi, quand les cœurs, à l'unisson,
sont uniquement occupés de Jésus, l'objet de leur
commune affection ?
Rejeté de Jérusalem par les chefs
de son peuple, il
honore de sa présence
ceux qui l'ont honoré en le recevant comme le Messie
promis ; et ceux-ci ont le privilège de manifester, en
de telles circonstances, le prix infini que sa personne a
pour eux : chacun, à sa manière, ils lui expriment tous
l'amour dont leur cœur est rempli.
Dans
ce lieu, témoin de la manifestation de la grâce et de la puissance du Fils de
Dieu, on lui fait un souper.
Le
Sauveur, à la veille de sa mort, a institué un souper — la
Cène — à l'intention des siens; il leur a laissé pour le temps de son
absence un mémorial de sa mort, de son amour pour eux, de manière à encourager
et à réjouir leurs cœurs.
Mais ici, ce sont ses
bien-aimés, qui font un souper à son intention. Ils le font loin de
la cité, de Jérusalem, qui :
« … tue les prophètes et qui lapide ceux qui
lui sont envoyés … »
(Matthieu 23 v.37 / Luc 13 v.34)
Dans les circonstances présentes, à six jours de sa mort sur la croix, combien
cette manifestation de l'amour des siens dut être sensible au
cœur de Christ !
Dans cette scène remarquons avec attention, tout ce
qui est caractéristique :
● Celui qui en est l'objet (Le Seigneur
Jésus)
● Le moment (juste 6 jours
avant sa mort sur la croix)
● Le lieu (Béthanie, 3
Km de Jérusalem, le lieu où Lazare a été ressuscité, où le Seigneur Jésus
aimait être)
● Les personnes mentionnées
dans ce récit (Lazare, Marthe & Marie)
Portons notre attention surtout sur
ces personnes mentionnées, car elles illustrent trois caractères de la vie
chrétienne importants à considérer :
La communion (Lazare) – Le service
(Marthe) – L’adoration (Marie)
Ce premier caractère
est personnifié dans Lazare.
Béthanie
est le lieu, avons-nous dit, où le Sauveur manifesta sa gloire divine
pour la dernière fois, en faisant sortir Lazare du tombeau.
Lazare est manifestement un témoin vivant
de
la grâce et de la puissance de Christ manifestées en ce lieux, cette maison à
Béthanie :
« … Lazare, le mort, que Jésus avait ressuscité
d’entre les morts … » (Jean 12 v.1)
Ce témoin vivant de la grâce et de la
puissance de Christ est à table avec Jésus !
Quelle
image frappante de la condition du croyant, rendu
participant de la vie de Christ !
Par le fait de sa nouvelle
naissance, étant né de Dieu et ainsi rendu participant du
Saint Esprit, le croyant est amené dans la communion
du Fils de Dieu et dans la communion avec le Père :
« … Dieu, par qui vous avez été appelés
à la communion de son Fils Jésus Christ, notre Seigneur, est
fidèle. » (1 Corinthiens 1 v.9)
« … ce que nous avons vu et
entendu, nous vous l’annonçons, afin que vous aussi vous ayez communion avec
nous : or notre communion est avec le
Père et avec son Fils Jésus Christ. » (1 Jean 1 v.3)
Il en résulte pour le croyant une
joie accomplie (*) :
« … nous vous écrivons ces choses, afin
que votre joie soit accomplie (*). » (1
Jean 1 v.4)
« … je viens à toi [le Père], et je dis ces choses dans le
monde, afin qu’ils aient ma joie accomplie (*) en eux-mêmes. » (Jean 17 v.13)
(*)
« accomplie » = remplie, complétée.
La
joie procurée par le pardon,
est une chose, celle qui découle de la
communion en est une autre !
Tous les croyants connaissent la joie
procurée par le pardon :
« Bienheureux celui dont la
transgression est pardonnée, et dont le péché est couvert ! » (Psaume
32 v.1)
Quant à la joie de la communion, il n’en n’est malheureusement pas de
même. Plusieurs croyants semblent l’ignorer, ou le plus souvent, reconnaissons
que nous la réalisons bien imparfaitement !
Il y a, pour ainsi dire, deux
liens dans la vie chrétienne :
1) le lien de la
vie éternelle est indestructible
« Mes brebis … moi, je leur donne
la vie éternelle, et elles ne périront jamais ; et personne ne
les ravira de ma main. »
(Jean 10 v.27-28)
« … il faut que le fils de l’homme
soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas,
mais qu’il ait la vie éternelle. … Dieu … a donné son Fils
unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas,
mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3 v.14-16 )
2) le lien de la
communion est si fragile qu'il peut être rompu à chaque instant
par manque de vigilance: une mauvaise pensée non jugée suffit pour nous la
faire perdre ! Aussi ne négligeons pas les moyens qui sont mis à notre
disposition pour le maintien de notre communion avec le Seigneur.
« Celui qui mange ma chair et qui
boit mon sang demeure en moi et moi en lui. » (Jean
6 v.56)
Remarque pour aider à comprendre :
Lors de la nouvelle naissance celui qui croit est au bénéfice de 3
choses, acquises par la croix (la mort et
la résurrection du Seigneur Jésus) de manière irréversible :
1) Ce qu’Il a accompli « pour
lui » :
a) Mis à l’abri
du jugement
b) Vaincu
Satan, qui n’a pas de prise sur l’homme nouveau
2) Ce qu’Il a accompli « en
lui »
a) Il est mort avec Christ ;
le vieil homme a été crucifié avec Lui
b) Il est ressuscité avec Christ :
un homme intérieur nouveau prend naissance
3) Ces points 1 et 2 ont eu un
« effet sur lui » : la crucifixion de la chair
(puissance active du vieil homme) : « … ceux qui sont du Christ ont
crucifié la chair … » (Galates 5
v.24)
Etant au bénéfice de ces 3 choses, le croyant doit maintenant « marcher
sur la terre » : « … marchez par l’Esprit et vous n’accomplirez
pas la convoitise de la chair. » (Galates 5 v.16)
Et pour ce faire, le croyant doit être en communion avec le
Seigneur Jésus. Dès que le croyant quitte le domaine de la foi, pour
celui de la vue, la chair se met en activité, et la communion
avec le Seigneur Jésus, pour marcher par l’Esprit, est perdue !
Comment maintenir et cultiver la communion avec le Seigneur ? C’est
en revenant à la croix, là où le croyant a crucifié la chair pour
toujours, comme le montre clairement le Seigneur Jésus qui nous dit,
parlant du lien indestructible : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a
la vie éternelle … » (Jean 6 v.54), et pour maintenir le lien destructible par
l’action de la chair : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure
en moi et moi en lui. »
(Jean
6 v.56).
« Manger Sa chair et boire Son sang », c’est
s’identifier intérieurement à ce qui s’est passé à la croix, comme on mange un
aliment et boit un breuvage !
Ainsi les moyens donnés de Dieu
pour revenir là où nous avons crucifié la chair, ce sont :
La Parole de Dieu et la prière !
Ces 2 choses sont souvent mentionnées ensemble, par exemple :
« … une femme nommée Marthe le
reçut dans sa maison. Et elle avait une sœur appelée Marie, qui
aussi, s’étant assise aux pieds de Jésus, écoutait sa
parole … Marthe était distraite par beaucoup de service … étant venue à
Jésus, elle dit : Seigneur, ne te soucies-tu pas de ce que ma sœur me laisse
toute seule à servir ? … Jésus, lui
répondant, dit : … il n’est besoin que d’une seule ; et Marie
a choisi la bonne part qui ne lui sera pas ôtée.
…
comme il était en prière dans un certain lieu, il arriva, après qu’il
eut cessé, que quelqu’un de ses disciples lui dit : Seigneur,
enseigne-nous à prier … Et il leur dit : Qui sera celui d’entre vous
qui, ayant un ami, aille à lui sur le minuit, et lui dise : Ami, prête-moi
trois pains, car mon ami est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui
présenter ?… et celui qui est dedans, répondant, dira : Ne m’importune pas ; la
porte est déjà fermée, et mes enfants sont au lit avec moi ; je ne puis me
lever et t’en donner. — Je vous dis que, bien qu’il ne se lève pas et ne lui en
donne pas parce qu’il est son ami, pourtant, à cause de son importunité, il se
lèvera et lui en donnera autant qu’il en a besoin. Et moi, je vous dis : Demandez,
et il vous sera donné ; cherchez, et vous
trouverez ; heurtez, et il vous sera ouvert
; car quiconque demande, reçoit ; et celui qui
cherche, trouve ; et à celui qui heurte, il
sera ouvert. Or quel est le père d’entre vous à qui son fils demandera
un pain et qui lui donnera une pierre ? ou aussi, [s’il demande] un poisson,
lui donnera, au lieu d’un poisson, un serpent ? ou aussi, s’il demande un œuf,
lui donnera un scorpion ? Si donc vous
qui êtes méchants, vous savez donner à vos enfants des choses bonnes, combien
plus le Père qui est du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à
ceux qui le lui demandent. » (Luc 10 v.38 à Luc 11
v.13)
Le Seigneur prend soin de les rappeler à ses bien-aimés, avec les effets
qui en résultent, en leur donnant les consolations dont leurs cœurs avaient
besoin pour le temps de son absence.
Ainsi il nous dit, en rapport avec la Parole :
« Si quelqu’un m’aime, il
gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; et nous viendrons à
lui, et nous ferons notre demeure chez lui. » (Jean
14 v.23)
« Si vous gardez mes
commandements, vous demeurerez dans mon amour ; comme moi j’ai
gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai
dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit
accomplie. » (Jean
15 v.10-11)
Quant à la prière, il nous dit :
« … En vérité, en vérité, je vous
dis, que toutes les choses que vous demanderez au Père en
mon nom, il vous les donnera. Jusqu’à présent vous n’avez rien
demandé en mon nom ; demandez, et vous recevrez,
afin que votre joie soit accomplie. » (Jean 16 v.23-24)
Le Seigneur Jésus a laissé les siens dans ce monde, mais Son cœur le
porte sans cesse auprès des siens. Le récit de la scène de Béthanie qui nous
occupe, nous en donne une image.
C’est dans ce cadre qu’il a dit :
« … là où deux ou trois sont
assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux. » (Mathieu 18 v.20)
« … moi je suis avec vous
tous les jours, jusqu’à la consommation du siècle. » (Mathieu 28 v.20)
Que
notre cœur puisse répondre à son amour en réalisant
ce qu'Il est pour nous; en jouissant de sa communion !
Lazare à table avec Jésus en est un touchant exemple, lui « le mort, que Jésus
avait ressuscité d'entre les morts » !
Sa personne parle de vie, et sa
place à table, de communion, le
souper étant un emblème connu de la chose.
Quelle
joie pour le cœur de Christ qui veut avoir aussi près de lui que possible les
objets de son tendre amour ! et quelle plénitude de bénédictions pour nous !
Il n’est pas surprenant que notre état pratique soit
languissant, si nous négligeons de prendre la place que le Seigneur nous
donne ! Alors disons à Celui duquel
nous nous écartons si facilement :
« Oh ! Seigneur, garde-moi près de Toi !
toujours plus près de Toi ! »
Dans les pires circonstances où un croyant peut se
trouver, voici une promesse que rien, ni
personne ne peut ôter :
« … si quelqu’un entend ma voix et
qu’il ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui,
et lui avec moi. » (Apocalypse 3 v.20)
La substance de ce
souper est la croix, sa mort, sa résurrection, sa gloire qui se résume en
« manger Sa chair et boire Son sang » !
Nous passons au second
caractère de la vie chrétienne qui est symbolisé par Marthe.
Si la communion résulte du fait que nous avons la
vie et le Saint Esprit, le vrai
service pour le Seigneur découle de la communion; et l'objet
de la communion et du service est Christ
lui-même.
Marthe servait le Seigneur,
à l'intention duquel le souper avait été fait.
La scène relatée ici est différente de celle-ci
:
« … une femme nommée Marthe le
reçut dans sa maison … Marthe était distraite par
beaucoup de service. Et étant venue à Jésus, elle dit : Seigneur, ne
te soucies-tu pas de ce que ma sœur me laisse toute seule à servir ? … Jésus,
lui répondant, dit : Marthe, Marthe, tu es en souci et tu
te tourmentes de beaucoup de choses, mais il n’est besoin que
d’une seule …
» (Luc 10 v.38-42)
Entretemps elle a appris à servir comme il convient !
Lorsqu'elle reçut
Jésus dans sa maison (Luc 10 v.38-42), son service pour lui était
tellement l'objet de ses préoccupations, qu'il se plaçait,
en quelque sorte, entre elle et l'hôte divin
qu'elle venait de recevoir, de façon à la priver de la bénédiction que
celui-ci apportait.
Marie, sa sœur, ne
fait pas ainsi; elle choisit la bonne part en honorant le
Seigneur de la manière la plus excellente. Aussi a-t-elle son approbation.
Mais
Marthe a profité de la leçon et sert ici le Seigneur d'une façon
conforme à Ses pensées.
Aussi, dans la scène de Jean 12, aucun reproche ne lui
est-il adressé. Son cœur veut se dévouer librement en faveur de Celui
qui est l'objet de son affection. C'est ainsi qu'elle éprouve le besoin de la lui témoigner.
Elle a appris à le connaître plus intimement, à la suite
des circonstances rapportées au chapitre précédent (*).
(*) la résurrection de Lazare
Sa
manière de faire nous donne un enseignement que nous ne sommes que trop portés
à oublier.
Le
Seigneur accorde à ses rachetés le privilège de le servir maintenant dans le
déploiement de toute leur activité dans ce monde. Lui-même doit être l'objet
de notre cœur et partant de tout notre service ; c'est là
ce qui ennoblit le devoir le plus infime et apporte à l'âme qui l'accomplit
l'encouragement le plus grand.
Il est important de veiller à ce que notre activité soit le fruit de
notre communion avec le Seigneur Jésus. Notre activité n’a de valeur
pour Lui qu’à cette condition-là !
Il ne s’agit pas d’un service consistant dans
l'accomplissement de choses grandes aux yeux des hommes, et auquel
s'emploient une classe particulière de croyants. Non. C'est la part de tous,
jeunes ou âgés : nous avons …
« … été créés dans le Christ
Jésus pour
les bonnes œuvres que
Dieu a préparées à l'avance, afin que nous marchions en elles » (Ephésiens 2
v.10).
Nous trouvons ces œuvres-là dans
le chemin de l'obéissance à la volonté de Dieu, tous les jours de
notre pèlerinage dans ce monde. La vie chrétienne est faite de petites
choses, dans l'accomplissement desquelles nous avons à être
fidèles.
Par contre, il y a des services particuliers, selon le don
qu'un croyant peut avoir reçu: l'un peut prêcher l'Evangile, un autre édifier les saints; mais tous,
jusqu'au plus obscur racheté, sont appelés à mettre leur
vie au service du Seigneur, auquel nous appartenons.
Nous en avons un touchant exemple dans le cas des
esclaves, auxquels sont adressées ces exhortations :
« Esclaves, obéissez en toutes choses
à vos maîtres selon la chair, ne servant pas sous leurs yeux seulement, comme
voulant plaire aux hommes, mais en simplicité de cœur, craignant le
Seigneur. Quoi que vous fassiez, faites-le
de cœur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes,
sachant que du Seigneur vous recevrez la récompense de
l’héritage : vous servez le seigneur Christ. Car
celui qui agit injustement, recevra ce qu’il aura fait injustement ; et il n’y
a pas d’acception de personnes. » (Colossiens 3 v.22-25)
S'il y a une condition dans laquelle l'homme
ici-bas soit placé, qui soit de nature à mettre un empêchement à servir le
Seigneur, c'est certes celle d'esclave. Eh bien! il
est rappelé à ceux-ci qu'ils servent le Seigneur Christ.
C'est
aux esclaves que le Saint Esprit adresse les exhortations les
plus étendues et les plus encourageantes. C'est à eux qu'il est
fait mention de la récompense de l'héritage, remarquons-le.
La récompense est rappelée pour stimuler, au sein des
difficultés, ceux qui sont engagés dans le service par amour
pour leur Maître et par obéissance à sa volonté. La
récompense est le fruit de la fidélité, de quelque nature qu'ait été le devoir
accompli. Il est
rappelé aussi aux maîtres chrétiens qu'ils ont un maître dans les cieux
qu'ils ont le privilège de servir, en accordant même
à leurs esclaves ce qui est juste et équitable.
On
le voit, la vie entière du croyant dans tous ses détails est un continuel
service pour le Seigneur.
En somme, nous sommes exhortés …
« … par les compassions de Dieu, à présenter
vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu,
ce qui est votre service intelligent. » (Romains 12 v.1)
« … si quelqu’un sert, qu’il
serve comme par la force que Dieu fournit, afin qu’en toutes choses
Dieu soit glorifié par Jésus Christ, à qui est la gloire et la
puissance, aux siècles des siècles ! Amen. » (1 Pierre 4 v.11)
Nous passons, pour
terminer, à la troisième chose caractérisant la vie chrétienne dans ce
monde : l’adoration.
C’est la partie la plus élevée du service chrétien et qui
se réalisera d'une manière parfaite par les rachetés, dans la gloire
céleste.
L'objet de l'adoration, comme celui du service, est Christ
lui-même et le Père auquel nous avons été amenés; et elle
découle, comme le service, de la communion avec le Seigneur.
Si le besoin du croyant, dirigé
par l'Esprit de Dieu, est de servir sans cesse, il éprouvera
aussi le besoin, non moins pressant, de lui offrir
directement ce qui lui est si justement dû : le parfum
de l'adoration.
Dans la scène placée
devant nous, l'adoration occupe la place la plus importante, à l’inverse de celle que nous sommes
portés à lui accorder.
On
fera parfois une large part à l'évangélisation ou au service — choses
bien importantes sans doute — et l'on reléguera peut-être l'adoration
à l'arrière-plan.
Une note discordante
se fait entendre : Judas disqualifie tristement l'acte de Marie,
en venant jeter sur elle le blâme le plus ingrat. Mais le Seigneur a soin
de faire ressortir la valeur d'un tel acte, accompli en vue de lui-même, dans les
circonstances où il se trouvait.
L'adoration
suppose l'intelligence des pensées de Dieu relativement à
la personne de Christ, intelligence acquise graduellement par la
parole de Dieu, nourriture de l'âme régénérée !
« Rejetant donc toute malice et
toute fraude, et l’hypocrisie et l’envie … désirez ardemment, comme
des enfants nouveau-nés, le pur lait intellectuel, afin que vous
croissiez par lui à salut, si toutefois vous avez goûté que le Seigneur est
bon ; duquel vous approchant comme d’une pierre vivante, rejetée par les
hommes, mais choisie et précieuse auprès de Dieu, vous-mêmes aussi,
comme des pierres vivantes, êtes édifiés une maison spirituelle, une
sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables
à Dieu par Jésus Christ. » (1 Pierre 2 v.1-5)
L’apôtre
Pierre invite ainsi les croyant à désirer avec ardeur cette
nourriture spirituelle tirée de la Parole de Dieu, afin de croître
dans
la pleine jouissance de tout ce qui est relatif au salut (*) !
(*) Le salut va plus loin que simplement être sauvé,
mais d’avoir la jouissance de tout ce que Christ a acquis pour le croyant à la
croix ! Salut qui sera pleinement réalisé lorsque le croyant sera dans la
présence du Seigneur Jésus, lors de sa venue !
Cette croissance étant, le racheté, participant de la vie de
Christ, s'approche de lui comme d'une pierre vivante de la maison
de Dieu, et réalise aussi la sainte sacrificature
à laquelle il est appelé, en offrant des sacrifices spirituels, agréables
à Dieu par Jésus Christ.
Marie
a goûté que le Seigneur est bon et a appris de lui, à
ses pieds :
« … Et une femme nommée Marthe le
reçut dans sa maison. Et elle avait une sœur appelée Marie, qui aussi, s’étant
assise aux pieds de Jésus, écoutait sa parole … Marthe …
étant venue à Jésus, elle dit : …
Dis-lui donc qu’elle m’aide. Et Jésus, lui répondant, dit : Marthe … il
n’est besoin que d’une seule ; et Marie a choisi la bonne part
qui ne lui sera pas ôtée. » (Luc 10 v.38-42)
Mûrie par l'épreuve, elle a une intelligence plus grande de
la personne de Christ et des circonstances du moment. Son affection
pour lui augmente à mesure que la haine des chefs religieux augmente,
et elle l'exprime dans un acte dont Jésus seul comprend la
portée.
Quelqu'un l'a remarqué : C'est la seule
fois que le Sauveur fut compris par les siens, lorsqu'il était ici-bas : Marie comprend, non seulement la solennité du moment, mais elle a connaissance
de l'auguste personne dont on
faisait si peu de cas.
Elle tient à honorer dignement
le Fils de Dieu, son Sauveur, en lui consacrant
ce qu'elle a de plus précieux; et elle fait cela avec toute la
dignité requise :
Elle a pris une livre de parfum
de nard pur, de grand prix, pour oindre
les pieds de Jésus, et elle les essuie avec ses cheveux.
De quelle valeur fut un tel acte — unique en son genre — pour
le cœur de Christ, en ce moment-là ! Nous avons là
l'expression de l'attachement le plus grand, de l'appréciation
la plus complète.
Marie
affirmait d'une façon silencieuse, mais réelle, que Celui qui allait être crucifié était son tout.
Les paroles font quelquefois défaut pour exprimer ce que le cœur
ressent, c'est alors que l'adoration, semblable
au trop plein d'une coupe qui se répand, s'élève à Celui qui
seul est digne d'en être l'objet. Ici, l'âme jouit de la bénédiction
suprême : le donateur est son trésor, et heureuse
en lui, elle s'exprime dans l'adoration qui
lui est due.
Ce service commence ici-bas, mais il se poursuivra sans fin dans la
perfection de la présence du Seigneur. Il est la preuve la plus évidente que le
cœur est parfaitement heureux dans la contemplation
de l'objet de son amour.
Si nos âmes, comme celle de Marie, savent se placer en esprit
aux pieds du Fils de Dieu pour lui rendre hommage, ceux
qui nous entourent en éprouveront les effets : l'entourage sera imprégné
de l'odeur du parfum, du parfum d'une âme qui apprécie Christ.
Puissions-nous être conduits à apprécier
ainsi notre Seigneur, Celui devant lequel les anciens tombent sur leurs
faces pour lui rendre hommage ! :
« les vingt-quatre anciens tomberont sur leurs faces devant celui
qui est assis sur le trône, et se prosterneront devant celui qui vit aux
siècles des siècles ; et ils jetteront leurs couronnes devant le trône,
disant : Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu,
de recevoir la gloire, et l’honneur,
et la puissance ; car c’est toi qui as créé
toutes choses, et c’est à cause de ta volonté qu’elles étaient, et
qu’elles furent créées. » (Apocalypse 4 v.10-11)
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Ah!
qu'à tes pieds, Seigneur, je reste, Et
qu'ici-bas, ma faible voix Exalte,
unie au chœur céleste, Le
Fils de Dieu mort sur la croix. |
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